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Se prémunir de l’intimidation par l’école privée

Par Renart Léveillé

Patrick Lagacé a pondu quelques textes sur le sujet de l’intimidation à l’école, relatant l’histoire horrible d’un jeune laissé à lui-même dans une polyvalente de la couronne nord, celle que j’ai fréquentée la majorité de mon secondaire, en plus. Le jeune en question a été victime pendant quatre ans d’intimidation et de tout ce qui va avec dans le merveilleux monde des adolescents, qui n’est pas très loin de la cruauté de l’enfance, s’il faut le rappeler.

La morale de cette histoire, c’est que tout parent qui veut mettre le plus de chance de son côté pour que cela n’arrive pas à son enfant doit songer à débourser pour une place à l’école privée. Parce qu’il semble que les ressources publiques sont limitées, donc c’est le règne du laisser-faire… cela dit en minimisant le plus possible la généralisation induite dans ces propos.

Mais c’est ce que j’ai vraiment compris à la suite de quelques conversations à ce sujet. Et, tel que rapporté dans la chronique de Lagacé, pour régler le problème du jeune, encore, l’école privée. Je ne vois pas pourquoi je n’y croirais pas. Je me fais à l’idée, tranquillement. En espérant quand même que le système d’éducation ne sera plus le même lorsque sera le temps d’y confier ma progéniture. J’en doute.

Parce qu’au-delà du problème de l’intimidation, il y a celui de la compétition entre l’école publique et l’école privée, qui n’est pas tout à fait privée puisque la plupart des écoles privées reçoivent des subventions du Ministère de l’Éducation. Et ces subventions sont des ressources monétaires qui ne se retrouvent alors pas dans les écoles publiques, ça va de soi. Avons-nous ici une des sources du problème?

Pour ma part, je le crois. C’est bien connu que l’école privée est une addition de plus par rapport à l’école publique. Plus plus plus. Meilleur-ci, meilleur ça, bla bla bla. Alors que l’appellation même d’« école privée » est fausse la plupart du temps. Alors que notre société contribue à ce « plus plus plus » inégalitaire qui est un bâton dans les roues à notre système public.

Je sais bien que d’enlever les subventions aux écoles « privées » serait en soi une tragédie pour beaucoup de personnes. Mais de toute façon, quel parti, quel gouvernement aurait le courage de mener à bien ce genre de réforme, toutes tendances confondues. Nos dirigeants ne se soucient pas de ce genre de logique. Et, si ça se trouve, les subventions aux écoles privées ont été enfantées par de l’électoralisme, et toute décision future à ce propos est prise en otage par ce même électoralisme. Bon plan pour le statu quo.

Je me remémore l’époque où j’étais au secondaire et je n’ai pas l’impression que le problème de l’intimidation était aussi criant. Peut-être est-ce simplement parce qu’on en parle de plus en plus ouvertement, et qu’en cette ère de l’information omniprésente, ces petites histoires réussissent mieux à se recouper? Je ne saurais trop dire. Mais une chose est certaine, ce n’est pas pour freiner la « fréquentation record au privé » parce que, comme le croit le professeur Gérald Boutin de l’UQAM, « Qu’on le veuille au non, les écoles privées ont la cote auprès de certains parents qui se méfient de l’école publique, dit-il. Les parents ont de plus en plus cette idée que les élèves ont de meilleurs services dans le réseau privé. ».

Et si ces parents avaient raison? On ne peut pas les blâmer puisque c’est la direction qu’a pris le système québécois, contrairement par exemple au système ontarien où il n’y a pas de subventions aux écoles privées. Il y a de meilleures raisons pour être une société distincte…

(Photo : trixer)

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Adieu, Japon

Par François Marginean

Le Japon ne sera plus jamais le même. Il y aura dorénavant un « avant Fukushima » et un « après Fukushima ». La ruine radioactive du Japon a commencé, entrainant le reste de la planète dans son sillon avec le relâchement des démons nucléaires de Fukushima par General Electric (GE) et la Tokyo Electric Power Company (TEPCO). La cruelle réalité est que cette sombre crise va durer des mois ou peut-être même des années et possiblement de longues nombreuses années étant donné que la demi-vie du plutonium 239 est de 24 000 ans.

««Malheureusement, nous n’avons pas de prévision concrète en ce moment pour nous permettre de dire dans combien de mois ou d’années (que la crise se terminée),» a déclaré Sakae Muto, le vice-président de TEPCO»

Il y a eu plus de 823 tremblements de terre qui ont suivi celui de 9.0 ayant frappé le 11 mars 2011, et ça tremble encore. La ville de Tokyo est située à environ 250 km de Fukushima et plus de 35 millions de personnes y vivent. Tokyo est l’un des trois plus importants centres financier du monde, aux côtés de Londres et New York. Avec trois coeurs nucléaires présentement en fusion, ainsi que les piscines d’entreposage de combustible irradié utilisé en danger, cumulant depuis autour de 40 ans plus de 1700 tonnes de déchets nucléaires entreposés, les retombées nucléaires ne vont que s’accentuer dans les temps à venir et se déposer sur la capitale. Déjà 25 gouvernements étrangers ont soit fermé leurs ambassades à Tokyo, ou ont évacué Tokyo et déplacé leurs ambassades à Osaka. Les banquiers internationaux sont en train de fuir en masse Tokyo et le Japon. La US Navy a annoncé le 17 mars qu’ils étaient prêts à évacuer autant que 87 000 personnes si nécessaire et la USO a annoncé deux jours plus tard, le 19 mars, que l’armée américaine a commencé l’évacuation volontaire de 200 000 militaires et leurs personnes à charge présentement au Japon.

Pendant que tout cela se déroule, le gouvernement japonais a également exhorté plus de gens à évacuer la zone de Fukushima et il a discrètement élargi la zone d’évacuation autour de la centrale de Fukushima. En bon français, toute cette activité signifie que l’évacuation de Fukushima, du Japon et de Tokyo, a déjà commencé. Un grand nombre de personnes sont déjà « volontairement » en train de fuir le danger. Plus la crise s’éternisera, plus le nombre de personnes qui vont partir sera élevé.

L’ensemble de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi devrait être condamné, ce qui en fait le plus important des accidents nucléaires (devant l’accident nucléaire de Tchernobyl) en termes de conséquences techniques.

Les héros qu’on surnomme les « bio-robots », terme originellement donné aux travailleurs qui avaient sacrifié leur santé et leur vie pour contenir l’accident de Tchernobyl, en Ukraine, se sont battus pendant maintenant plus de deux semaines pour tout tenter dans le but de prévenir le pire scénario, soit une fusion incontrôlable des coeurs des réacteurs nucléaires et la combustion des déchets radioactifs contenus dans les piscines d’entreposage situées immédiatement au-dessus des réacteurs Mark 1, un design absolument génial de General Electric. Ils auront silencieusement et courageusement donné leur vie pour éviter le pire au reste des Japonais et du monde entier. Et très malheureusement, il semble que ce soit en vain. La bataille, à toute fin pratique, est perdue. Les taux de radiation sont si élevés qu’il sera bientôt simplement impossible d’envoyer quiconque sur les lieus de la centrale de Fukushima. Déjà, ces employés qui doivent payer le prix de leur santé de façon permanente et risque la mort pour les inepties, les mensonges, l’avarice, l’insouciance et la négligence criminelle de leurs patrons et de GE, ont subi des expositions à la radiation plusieurs fois la norme acceptable annuelle. Nul besoin de rappeler qu’il n’y a pas de dose sécuritaire dans le domaine de la radioactivité.

Dose radiative

Le principe retenu en radioprotection est de maintenir l’exposition au niveau le plus bas qu’il est raisonnablement possible d’atteindre (principe ALARA). Pour faciliter cette optimisation, les sites nucléaires français sont organisés en zones dont l’accès est plus ou moins restreint, et qui correspondent aux débits de doses suivants :

  • zone bleue : de 2,5 à 7,5 µSv⋅h-1 ;
  • zone verte : de 7,5 à 25 µSv⋅h-1 ;
  • zone jaune : de 25 µSv⋅h-1 à 2 mSv⋅h-1 ;
  • zone orange : de 2 à 100 mSv⋅h-1 ;
  • zone rouge : > 100 mSv⋅h-1.

Le débit de dose dont on est certain qu’il produit des effets biologiques dangereux se situe à partir de 1 mSv⋅h-1, c’est-à-dire en « zone jaune ». Les effets varient selon le temps auquel on y est soumis. Les effets statistiquement observables apparaissent pour des doses cumulées supérieures à 100 mSv, soit un stationnement de plus de 50 h (une semaine à plein temps) en zone jaune. Cette exposition peut être atteinte en 1 h en « zone orange ».

La dose cumulée d’une source radioactive artificielle devient dangereuse à partir de 500 mSv (ou 50 rem), dose à laquelle on constate les premiers symptômes d’altération sanguine. En 1992, la dose efficace (E) maximale pour une personne travaillant sous rayonnements ionisants était fixée à 15 mSv sur les 12 derniers mois en Europe (CERN et Angleterre) et à 50 mSv sur les 12 derniers mois aux États-Unis. Depuis août 2003, la dose efficace maximale est passée à 20 mSv sur les 12 derniers mois. En France, la réglementation fixe les limites annuelles de radiation à 20 mSv (2 rem) pour les travailleurs et à 1 mSv (0,1 rem) pour la population. (source)

La dose limite pour un travailleur du nucléaire en France est de 20 millisieverts pour une année. La limite réglementaire d’exposition en circonstances exceptionnelles est de 100 millisieverts, mais cette limite réglementaire a été exceptionnellement relevée à 250 millisieverts pour permettre aux travailleurs de continuer à travailler sur le site de Fukushima, ce qui signifie quand même que ces travailleurs nagent en pleine zone rouge quotidiennement.

Le 16 mars, aux alentours de 16 heures (heure locale), le niveau de radioactivité au-dessus de la centrale de Fukushima Daichi a atteint les 1 500 millisieverts par heure, empêchant ainsi les largages d’eau par hélicoptères[116].

Selon l’AIEA un niveau de radiation de 400 millisieverts par heure a été observé entre les unités 3 et 4[117]. À ce taux de radiation, un travailleur du nucléaire sur le site de Fukushima Daichi est exposé en 3 minutes à la dose limite admise en France pour une année.

Le 24 mars 2011, les équipes de l’AIEA ont enregistré des taux de 161 microsievert par heure dans les villes de Namie dans la préfecture de Fukushima, à 8 km au nord ouest de la centrale[122]. Une population exposée à ce taux pendant 5 jours accumule 20mSV, ce qui correspond à la dose autorisée en un an pour un travailleur du nucléaire en France. En 25 jours soumis à ce taux, la population exposée atteindrait la limite de 100mSV, seuil à partir duquel les risques de cancers dus à la radioactivité augmentent significativement.

Le 13 mars 2011, à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi, la radioactivité ambiante a été mesurée à 0,1 mSv/h[126],[127], soit un taux environ 800 fois supérieur à la radioactivité ambiante moyenne par heure : cela signifie qu’à quelques kilomètres de la centrale, on se trouve déjà en zone jaune.

Selon le Réseau Sortir du Nucléaire[128], des mesures effectuées à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi par six journalistes de l’association Japan Visual Journalist Association ont permis de constater un débit de dose s’élevant à 10 voire 100 milliröntgens par heure (soit 0,1 voire 1 millisievert par heure), débit selon eux « dramatiquement élevé ».

Des mesures indépendantes relevées dans la journée du 12 mars indiquent des niveaux de radioactivité très élevés sur toute la zone : jusqu’à 1 mSv à deux kilomètres de la centrale[129]. (source)

Les taux de radiation à 20 km de la centrale de Fukushima sont maintenant 1600 fois plus élevés qu’à la normale.

Radioactivité dans le site

Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a déclaré «l’état d’alerte maximale», laissant entendre que trois des réacteurs nucléaires situés à Fukushima sont présentement en fusion. Le réacteur N°3 qui fonctionnait depuis peu avec du MOX, un mélange d’uranium et de plutonium, est fissuré et donc des fuites y sont présentes. D’ailleurs, des échantillons prélevés à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments ont décelé du plutonium, l’élément chimique le plus toxique connu de la science. Ils ont décelé du plutonium 238, 239 et 240. TEPCO a rapporté que des taux de radiation 100 000 plus élevés que la norme ont été mesuré dans de l’eau contaminée sous le réacteur N°2, dans des tunnels et qui se déverse maintenant dans l’océan adjacent. (source)

De l’eau dans un tunnel à l’extérieur du réacteur N°2 a un taux de radiation excédant 1 Sievert/heure, a rapporté un porte-parole de TEPCO, un niveau si élevé qu’un employé ne peut demeurer dans la zone affectée plus de 15 minutes, selon les normes d’exposition actuelles. Une exposition à cette dose pendant 30 minutes entrainera des nausées alors que quatre heures d’exposition pourrait mener à la mort, selon la U.S. Environmental Protection Agency (EPA).

Voici donc la situation en détail pour les six réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima:

La société TEPCO a pompé de l’eau douce dans les réacteurs n°1, n°2 et n°3 , a rapporté l’Agence de la sécurité nucléaire et industrielle du Japon. L’alimentation externe a été rétabli pour les six réacteurs en date du 22 mars, selon la Tokyo Electric Power.

Réacteur N°1: Le réacteur est très dégradé. De l’eau contaminée s’est rendue jusque dans les salles des machines, signifiant clairement que qu’il y a absence d’étanchéité de l’enceinte de confinement ou du circuit de refroidissement. Le combustible est endommagé. L’eau contaminée dans la structure de turbine contient 10 000 fois le rayonnement de l’eau de refroidissement régulière, selon l’agence NHK. La société a commencé à enlever l’eau contaminée provenant du sous-sol de la salle des machines et préparera plusieurs pompes pour évacuer l’eau, a indiqué l’agence. L’appareil a été endommagé depuis l’explosion d’hydrogène survenue le 12 mars qui a détruit les murs du bâtiment. La gravité de la menace que représente le réacteur envers la sécurité est évaluée au niveau cinq sur l’échelle internationale de 1-7.

Réacteur N°2: Tout comme le réacteur N°1, il est excessivement endommagé et de l’eau contaminée s’infiltre aussi dans les salles des machines. L’eau contaminée dans la structure de turbine contient 100 000 fois plus de rayonnement que l’eau de refroidissement normale, toujours selon l’agence japonaise de nouvelles, NHK. La société prévoit retirer l’eau contaminée, mais avec de tels rayonnements, la tâche sera très ardue et quasiment impossible. La société prévoyait commencer à utiliser de l’eau douce pour remplir la piscine de combustible à partir du 28 mars, a indiqué l’agence. L’enceinte de confinement a été endommagé dans une explosion du 15 mars et un câble d’alimentation a été reconnecté à l’unité le 19 mars. Le réacteur est noté à un niveau de cinq concernant la menace qu’il pose.

Réacteur N°3: Réacteur lui aussi très dégradé. Les barrières de confinement ne sont certainement plus étanches et le combustible est endommagé. Le New York Times rapporte qu’il y aurait une longue fissure verticale, sur le côté et jusqu’au bas de l’enceinte de confinement, laissant s’échapper des fluides et des gaz toxiques. L’eau contaminée dans la structure de turbine contient 10 000 fois le rayonnement normal et elle s’est infiltrée dans la salle des machines. La société est en train d’examiner des moyens d’éliminer l’eau contaminée. Une explosion survenue le 14 mars a endommagé la couverture de l’unité de combustible. La menace du réacteur est noté à un niveau de cinq. L’analyse de 5 échantillons de sols prélevés indique que du plutonium s’échappe du réacteur et est un signe qu’il y a fusion du coeur, qui rappelons-le, fonctionnait au MOX. Le pire est qu’aux dernières nouvelles, une grue se serait effondrée sur les barres de combustible MOX du réacteur N°3. Il s’agit d’une massive grue interne intégrée à la structure d’acier qui déplace les barres du réacteur vers la piscine de combustible usé, ce qui signifie que les tiges qui contenaient du plutonium sont endommagées.

Cette grue s’est effondrée il y a deux semaines. Le gouvernement japonais et TEPCO ont menti à ce sujet, sachant très bien que seul cet incident pourrait déclencher une catastrophe nucléaire aussi grave que Tchernobyl. Les gouvernements et les banquiers ne veulent pas de panique. Le Nikkei, Dow Jones, et le maintien de l’industrie de l’énergie nucléaire sont plus importants que la vie humaine et l’environnement.

Réacteur N°4: La société prévoit injecter de l’eau dans la piscine de refroidissement de combustible usé. L’Agence de la sécurité nucléaire et industrielle du Japon a indiqué le 17 mars qu’il n’y a peut-être plus d’eau dans la piscine. Le réacteur est évalué à trois sur le niveau de menace. Ce réacteur était en cours de maintenance lors du tremblement de terre.

Réacteur N°5: Cette unité était inactive et en entretien avant le séisme. Le réacteur est correctement refroidi. La pompe alimentant le circuit de refroidissement s’est abruptement arrêté le 24 mars, mais elle a été réparé et elle fonctionne.

Réacteur N°6: Le réacteur est atteint et correctement refroidi depuis le 20 mars à 19h27, lorsque la température est tombée en dessous de 100 degrés Celsius, a indiqué la compagnie. Un générateur de secours a été réparé le 19 mars, selon un communiqué de presse de la société. L’unité était inactive et en entretien avant le séisme.

Ajoutant aux difficultés, l’augmentation du niveau de contamination dans la mer près de l’usine. De l’iode 131 radioactif atteignant une concentration 1850,5 fois la limite légale a été détectée dans un échantillon d’eau de mer prise samedi dernier, à environ 330 mètres au sud de l’usine, près d’un drainage à la sortie des quatre réacteurs en difficulté, par rapport à 1250,8 fois la limite qui fut mesuré la journée précédente, soit vendredi, a indiqué l’agence.

Le danger des piscines de refroidissement des combustibles utilisés

Après avoir été retirés du cœur d’un réacteur, les éléments combustibles usés continuent de dégager de la chaleur, et sont entreposés dans une piscine, l’eau servant à la fois pour les refroidir et de barrière aux rayonnements qu’ils émettent[69]. La température et le niveau d’eau de ces piscines doivent être constamment contrôlés ; la température de la piscine est normalement maintenue à 25 °C au maximum, ce qui demande un refroidissement constant[69].

Le défaut de renouvellement d’eau extérieure pour le refroidissement d’une piscine d’entreposage du combustible usagé entraîne au bout d’un certain temps l’évaporation (0,4 litre par seconde et par mégawatt)[70] et l’ébullition du liquide, occasionnant alors l’échauffement puis l’éclatement (lié à l’oxydation) des crayons de combustible hors d’eau[71]. En outre, les piscines d’entreposage sont extérieures à l’enceinte de confinement résistante des réacteurs (elles sont confinées dynamiquement en service normal) et sont ainsi plus facilement exposées à l’atmosphère[72].

Cette situation est potentiellement très grave : si l’eau des piscines s’évapore (ce qui peut prendre quelques jours), les éléments combustibles irradiés qu’elle contient peuvent fondre ou prendre feu, répandant leurs produits de fission directement dans l’atmosphère[73],[74].
Dans un tel cas, les rejets radioactifs correspondants seraient bien supérieurs aux rejets survenus jusqu’à présent[75]. Un tel accident serait du niveau de gravité de celui de Tchernobyl. (source)

Conclusion

Ça va bien aller. Comme les autorités le répètent si souvent, il n’y a aucun risque pour la sécurité et la santé humaine, encore moins pour l’environnement et la chaine alimentaire.

Adieu, Japon

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Classé dans Actualité, François Marginean

Ça va bien aller…

Par François Marginean

Les autorités, les gouvernements et les médias sont d’un positivisme déconcertant. À les écouter, les pires catastrophes naturelles ou celles créées par l’homme n’ont que peu de conséquences, elles sont sous contrôle et on s’inquiète pour rien. Ou peut-être nous mentent-ils constamment, nous prenant soit pour des imbéciles ou des ignares infantilisés dont on veut éviter qu’ils paniquent, qu’on doit protéger car ils ne peuvent choisir par eux-même la meilleure marche à suivre afin de guider leur vie.

Voici un échantillon éducatif pour illustrer ceci:

Les gaz de schiste

L’industrie du gaz et du pétrole s’amuse allègrement à fracturer un peu partout le sous-sol québécois et nord-américain en quête de gaz de schiste. Pour y arriver, ils doivent injecter une mixture de plus de 400 produits chimiques sous pression pour faire remonter les gaz à la surface, polluant les nappes phréatiques et l’environnement au point tel que des gens arrivent à allumer leur eau du robinet. Ces fractures du sous-sol fragilisent et rendent instables les strates géologiques, causant de nombreux tremblements de terre. La petite ville américaine de Guy, en Arkansas, est devenue la capitale des séismes pour le fait unique de subir une douzaine de tremblements de terre quotidiennement. Les résidents de cette municipalité ont subi des milliers de séismes allant jusqu’à 4 sur l’échelle de Richter en tout juste six mois après que les forages aient apparemment déstabilisé le sol sous leurs pieds.

La zone sismique de New Madrid (en anglais New Madrid Seismic Zone), connue aussi sous le nom de rift de Reelfoot ou de ligne de faille de New Madrid, est une zone sismique majeure à la limite du Sud et du Middle West des États-Unis, s’étendant au sud-ouest de New Madrid dans le Missouri.

Le système de faille de New Madrid est responsable des tremblements de terre de New Madrid de 1811-1812 et a le potentiel pour produire des tremblements de terre destructeurs en moyenne tous les 300 à 500 ans. Depuis 1812 de fréquents petits tremblements de terre intraplaques (tremblements de terre à l’intérieur d’une plaque tectonique) furent enregistrés dans cette zone.

La zone sismique couvre des parties de cinq États américains : l’Illinois, le Missouri, l’Arkansas, le Kentucky et le Tennessee.

(Wikipédia)

La faille de New Madrid est plus importante et potentiellement plus dévastatrice que celle de la côte ouest, en Californie. Une recrudescence de séismes a été enregistré depuis quelques années dans cette zone sismique. Qu’à cela ne tienne, de nombreuses compagnies pétrolières et gazières s’amusent gaiement à percer le sol à cet endroit et tout autour, y injectant des liquides sous pression ce qui entraine une déstabilisation des strates géologiques. Pour avoir un aperçu de cette situation, voir cet extrait du film Gazland, sous-titré en français.

Mais selon l’industrie et le gouvernement, ne vous inquiétez pas, ça va bien aller…

Dans le golfe du Mexique

L’arnaque de BP et les puits qui n’ont jamais vraiment été colmatés et le fond marin poreux qui transpirait du pétrole de partout reviennent hanter BP et les résidents de la région du golfe du Mexique. Ce n’est pas parce que BP, les médias et le gouvernement US ont déclaré le dossier clos et réglé que c’est le cas. En effet, on a appris cette semaine qu’une importante nappe de pétrole est apparue, proche du site du Deepwater Horizon, à MC243, mesurant 160 kilomètres de long et une vingtaine de large. Elle est située à une quarantaine de kilomètres au sud de Grand Isle.

Mais la garde côtière américaine tente de rassurer la population en déclarant que ce ne serait que de larges quantités de sédiments et non pas du pétrole. Des sédiments (voir les images)? On nous prend pour qui? À cette distance des côtes, ils auraient déjà décanté au fond du golfe et s’ils s’agissait vraiment de sédiments, personne n’y aurait porté d’intérêt. C’est bien parce que cela sortait de l’ordinaire que des gens l’ont remarqué. Mais on nous prend pour des imbéciles et on nous répète que ça va bien aller, de ne pas s’en faire. Les puits ont été colmatés et il n’y a plus de fuites, bien sûr. Et Shell vient d’obtenir l’approbation pour forer de nouveaux puits en eaux profondes dans le golfe du Mexique.

Guerre humanitaire contre la Libye – Cadeau du prix Nobel de la paix Obama et des néocons sionistes

Que dire? Le prix Nobel de la paix a lancé avec ses complices, dont la France, l’Angleterre et le Canada, une nouvelle guerre d’agression, déguisée en guerre « humanitaire ». Une guerre humanitaire, quel oxymore incroyable de type orwellien. Une guerre humanitaire, ça n’existe pas. Une guerre, c’est sanglant, destructeur et c’est un drame pour la population civile qu’on dit vouloir « aider » et « sauver ». À coups de bombes et de missiles. $100 millions en missiles seulement que la première journée de bombardement humanitaire. On n’arrête pas le progrès. Les révolutions populaires doivent être détournées et canalisées, matées pour se plier à l’agenda impérialiste néocon/sioniste. Les États-Unis ont besoin d’un pied militaire sur le continent africain et veut le contrôle des ressources naturelles dont le pétrole tout comme l’Angleterre et la France et Israël a besoin de l’eau et du contrôle de la région. Les Libyens sont trop imbéciles pour se gouverner eux-mêmes et choisir leur destinée. Il faut intervenir pour les aider et mettre en place ou soutenir une marionnette tyrannique des pouvoirs occidentaux et sionistes. Les médias nous rapportent innocemment les images de cette agression immorale de la même manière qu’au moment du début de la guerre en Irak, en mars 2003, sans poser trop de questions gênantes.

Ça va bien aller, nous dit-on, tout est sous contrôle et on est satisfait du déroulement des bombardements aériens. Jamais une guerre n’a été gagnée des airs sans intervenir au sol directement, mais c’est un détail. L’occupation militaire suivra bientôt, juste le temps de justifier le tout.

« Si vous voulez une image du futur, imaginez une botte écrasant – pour l’éternité- le visage d’un homme. »
George Orwell

Le bombardement de la Libye va commencer le jour – ou à un jour près – du huitième anniversaire du début de la destruction de l’Irak, le 19 mars, en Europe. La Libye aussi va être détruite – ses écoles, son système éducatif, son eau, ses infrastructures, ses hôpitaux, ses buildings municipaux. il y aura de nombreuses « erreurs tragiques » et autres « dommages collatéraux » de mères, pères, enfants, bébés, grands-parents, écoles pour les sourds et muets, etc… etc… Et les merveilleux vestiges romains et les ruines encore plus anciennes qui ont résisté au temps et à tous les remous de l’histoire et ont fait l’admiration de tant de monde comme ceux d’Irak, l’histoire de cette nation – et son humanité, à l’instar de l’Irak et de l’Afghanistan, disparaîtront pour toujours.

Les infrastructures vont être détruites. l’embargo restera en place ; et rendra la reconstruction impossible. L’Angleterre, la France et les USA décideront que le pays a besoin d’être « stabilisé », qu’il faut « l’aider à reconstruire ». Ils arriveront et prendront la direction des installations et des champs de pétrole ; au début les Libyens seront un problème accessoire puis ils deviendront vite « l’ennemi » des « insurgés », on leur tirera dessus, ils seront emprisonnés, torturés, victimes de toutes sortes d’abus -et un « gouvernement » fantoche ami des USA sera mis en place.

Les envahisseurs accorderont à leurs firmes des contrats pour la reconstruction, l’argent – qui sera sans doute prélevée sans compter sur les actifs gelés – disparaîtra et le pays restera largement en ruines.

Et ceux qui applaudissent de toute leurs forces, comme pour l’Irak, vont se mettre à courir d’un station de télévision ou de radio à une autre, à Londres, en Europe et aux USA, avant de retourner dans leurs maisons bien protégées et de retrouver la sécurité de leurs emplois bien payés en Europe, Grande Bretagne et USA, certains qu’aucune bombe ne risque de leur tomber sur la tête. Leurs enfants ne seront pas pris de tremblements incontrôlables et ne feront pas dans leurs culottes de terreur en entendant s’approcher les avions. (L’hypocrisie et la trahison de l’ONU : le cas de la Libye)

Des innocents meurent déjà par dizaines, mais c’est pas grave, c’est pour les aider. Ça va bien aller.

Une fuite d’eau déminéralisée (radioactive) d’une centrale nucléaire en Ontario

Le 16 mars dernier, la Canadian Broadcasting Corporation (CBC) rapportait que la centrale nucléaire de la Ontario Power Generation à Pickering, Ontario, a subi une fuite d’eau radioactive dans le lac Ontario provenant de la station Pickering A. Résultant de ce qui apparait avoir été un bris d’un joint d’étanchéité d’une pompe, la commission canadienne de sûreté nucléaire a rapporté que 73 000 litres d’eau « déminéralisée » s’était échappé de la station nucléaire de Pickering A pour se retrouver dans le lac Ontario qui est la source principale d’eau potable pour des millions de personnes. La commission a déclaré que  » le risque radiologique pour l’environnement et la santé des gens est négligeable « . Ça va bien aller. (source)

De la même manière, la Ontario Power Generation (OPG) et le gouvernement canadien ont préféré utiliser le terme d’eau  » déminéralisée  » au lieu de  » radioactive  » lorsqu’ils discutaient de la fuite. Aucun doute que cela constitue une tentative de diminuer les inquiétudes concernant un autre accident nucléaire alors que l’anxiété est à son paroxysme suite à la catastrophe  » déminéralisée  » au Japon.

Pourtant, bien que des experts aient tenté de rassurer les gens en déclarant que l’eau échappée n’était pas radioactive, un rapport de l’OPG et de Ted Gruetzner lors d’une interview sur CTV ont admis que l’eau était  » un peu radioactive « . (source)

La commission canadienne de sûreté nucléaire et Environnement Canada surveillent la situation. Ne soyez pas inquiet, ça va bien aller. Un peu de radioactivité ne peut pas faire de mal.

 

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Le cirque du G8/G20 sera en ville, avec toute la cavalerie

François Marginean

[Article mis à jour le 28 mai 2010]

On est reconnu pour ce à quoi on est bon. Les Japonais sont reconnus pour leurs sushis, leurs robots et leurs sumos parce qu’ils sont bons dans ces domaines. Les Français font de grands vins et sont reconnus pour cela, ainsi que pour leur cuisine. Wall Street et les banquiers privés nous volent notre argent et détruisent consciemment l’économie en spéculant sur sa démise et ils sont reconnus comme étant excellent dans ce domaine. Les compagnies de mercenaires privés et de l’armement se spécialisent dans la destruction, la mort et la reconstruction et c’est ce qu’ils font, parce qu’ils excellent dans cette branche. Les pétrolières comme BP sont en train de devenir très reconnues pour polluer la planète entière avec leur déversement record de pétrole dans l’océan, comme nous en sommes témoins présentement, dans le Golfe du Mexique, avec leur « Tchernobyl pétrolier » catastrophique.

Nous, au Canada et au Québec, nous sommes très bons dans la production de cirque économique élitiste protégé par un appareil d’État policier répressif. Nous sommes en passe d’être reconnus pour nos mesures d’État policier, anti-démocratiques et liberticides. Pour le prouver encore une fois, le Canada est sur le point de recevoir le G8 suivi immédiatement par le G20 et les mesures de sécurité seront sans précédent. Parce que nous, la sécurité et les procédés répressifs, c’est notre force et nous en sommes fiers. La preuve? Regardez notre impressionnant curriculum vitae:

Québec, avril 2001: Sommet sur la Zone de libre échange des Amériques (ZLEA)

Alors que les pouvoirs financiers et corporatifs poussent les politiciens à s’entendre sur un accord de libre échange des Amériques, la population est tenue à l’écart des discussions et des prises de décisions ayant des répercussions sur leur vie quotidienne par un mur de plusieurs dizaines de kilomètres entourant la vieille ville de Québec. Responsables de défendre ce « mur de la honte » et les chefs d’état reclus et déconnecté de la ville entière, se trouvent des milliers de policiers et militaires mobilisés pour l’occasion. Environ 6 000 policiers étaient prévus, en plus d’unités de l’armée stationnées non loin de là. Le mur de la honte, érigé avec des blocs en béton et de grillage par le gouvernement fédéral, renforçait l’impression de militarisation. Les magasins ont aussi reçu l’ordre de placarder leur vitrine. Scène de guerre opposant le peuple aux autorités qui décident de leur futur à huis clos.

Ottawa, juin 2006: Sommet des Bilderberg

On les nomme le groupe Bilderberg et ils n’aiment pas discuter en public. Ceux qui suivent le groupe Bilderberg diront qu’ils ont incité l’Europe à adopter une monnaie commune, qu’ils ont mis en place Bill Clinton après avoir accepté d’appuyer l’ALENA et qu’ils prennent des décisions influençant le déroulement des évènements mondiaux. Ces rencontres réunissent les plus puissants de cette planète et demandent une protection contre le peuple encore plus intime que les agents de police d’Ottawa. Même ces policiers en uniforme étaient tenus de présenter leurs cartes d’identité à la demi-douzaine d’hommes en noir travaillant pour une société de sécurité privée nommée Globe Risk. Nous n’avons pas eu droit à la cavalerie flamboyante, car il s’agissait de garder cette rencontre le plus inaperçue possible, bien que les médias traditionnels n’aient pas eu bien le choix d’en parler puisque l’existence du groupe des Bilderberg est de plus en plus connue du public. Mais il demeure que la sécurité à l’extérieur de l’Hôtel Brookstreet a été beaucoup plus serrée que sur la colline du Parlement.

Montebello, août 2007: Réunion du Partenariat sur Sécurité et la Prospérité (PSP)

L’aboutissement de la ZLEA est le PSP, qui est une initiative des grands industriels et multinationales du Canada, des États-Unis et du Mexique pour créer une zone de libre échange, d’harmonisation (à la baisse) des régulations et règlementation étatiques, commerciales, économiques et de la main d’oeuvre, création d’une zone commune frontalière, ainsi qu’une intégration militaire transcontinentale. Encore une fois, la population est gardée à l’écart des discussions que nos politiciens entreprennent avec le secteur privé et des agents étrangers (trahison?) par un appareil policier assez impressionnant. On pousse l’ignominie encore plus loin en voulant démoniser et discréditer les manifestants pacifiques en envoyant des policiers en agents provocateurs parmi la foule dans le but de faire de la casse devant les caméras des médias. Seul pépin pour eux, trois « manifestants » ont été mis à découvert et l’incident a été entièrement filmé et posté sur YouTube avant d’être repris par les médias traditionnels. La vidéo montre trois hommes masqués, dont l’un était armé d’une grosse roche, confrontant les manifestants pacifiques. Après que les hommes soient passés la ligne de police, puis ensuite immobilisés à terre, menottés et emmenés par les policiers, des photographies révéleront que leurs bottes correspondaient à celles des agents de police. Bien qu’ils aient d’abord nié que les individus en question étaient des agents provocateurs, la Sûreté du Québec a publié un communiqué de presse le 23 août en admettant que les trois manifestants étaient en fait des agents de la police en déguisement.

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Ce qui se passe réellement dans les coulisses pourrait avoir été révélé par le professeur Carroll Quigley, le mentor de Bill Clinton à l’Université de Georgetown. Un initié entretenus par les banquiers internationaux, M. Quigley a écrit dans La tragédie et l’espoir (Tragedy and Hope), en 1966:

« Les pouvoirs du capitalisme financier ont un autre but de grande envergure, qui n’est rien de moins que de créer un système mondial de contrôle financier entre des mains privées, capable de dominer le système politique de chaque pays et l’économie du monde dans son ensemble. Ce système devait être contrôlé de manière féodale par les banques centrales du monde agissant de concert, par des accords secrets conclus à de fréquentes réunions et conférences privées. » (Source)

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L’État policier canadien reçoit les sommets du G8 & G20

Puisque que le Canada est maintenant un expert en mesures de sécurité et d’État policier pour protéger la clique financière élitiste du reste de la population qui est affectée par leurs décisions prises derrière des portes closes, nous allons faire honneur à notre réputation. Le 26 et 27 juin prochain, nous serons les hôtes du sommet du G20, qui sera précédé par le sommet du G8, qui lui se tiendra le 25 et 26 juin 2010. Le sommet du G8 se tiendra à Huntsville, Ontario, alors que celui du G20 aura lieu au Metro Toronto Convention Centre à Toronto.

Les dirigeants mondiaux, ministres des finances, les gouverneurs de banques centrales, avec des milliers d’autres délégués assisteront à ces réunions secrètes. Et la cavalerie sera présente, en grand nombre. Il s’agira, en fait, du plus grand événement de l’histoire canadienne au niveau de la sécurité, surpassant de loin la sécurité présentée aux Jeux Olympiques de Vancouver. Le centre-ville de Toronto sera transformé en forteresse de sécurité avec des barrières, barricades, des points de contrôle et des fermetures de rues qui affecteront grandement les résidents locaux. Alors que les sommets G8/G20 attirera leur part des manifestants pacifiques, d’autres plus radicaux et de la frange peuvent essayer de capitaliser sur l’événement. Des agents provocateurs peuvent également être utilisés et leur comportement pourrait justifier une répression policière. Cela pourrait aussi être un moyen de diaboliser tous les manifestants, tout comme la tentative exposée de Montebello. Le sommet du G20 permettra d’approfondir les mesures d’État policier, ainsi que l’intégration progressive et constante de la police locale, provinciale, fédérale et de l’armée.

La sécurité qui sera déployée lors du prochain sommet du G20 sera la responsabilité du Groupe intégré de la sécurité (GIS): « La GRC a mis sur pied le Groupe intégré de la sécurité (GIS), qui est composé de membres de la GRC, de l’OPP (pour ce qui est du G8), des Forces canadiennes, du service de police de Toronto, du service de police régional de Peel, ainsi que d’autres experts en sécurité et en application de la loi qui auront pour mandat d’assurer la sécurité des personnes jouissant d’une protection internationale (PJPI), des personnes de marque (PDM) et des communautés ».

Ed Bolduc, un membre de l’équipe de planification du G20 et policier de la ville de Toronto a affirmé que « les Olympiques que vous avez vues récemment à Vancouver étaient en fait le plus grand déploiement de sécurité à prendre place au Canada. Le G20/G8 surpasse cela complètement ». Il poursuit en déclarant « qu’il y aura une massive – absolument massive – présence des policiers et de la sécurité sur le terrain comme vous ne l’avez jamais vu ». Il y aura une double clôture d’au moins trois mètres de haut, protégée par la GRC et la police. Le Globe and Mail rapportait qu’environ 10 000 policiers et 1000 gardes de sécurité seront déployés, avec un nombre non spécifié de soldats canadiens. Les dignitaires étrangers bénéficieront aussi de leurs propres éléments de sécurité. Les coûts associés à cette énorme cavalerie de la sécurité sont estimés à $179 millions de dollars par le gouvernement fédéral.

[Mises à jour: La sécurité va couter plus cher que prévu, une très légère et insignifiante augmentation de $654 MILLIONS, pour un nouveau total de $833 millions]

Les Forces canadiennes appuieront le Groupe de sécurité intégré (GSI) commandé par la GRC pour les prochains Sommets du G8 et du G20 qui auront lieu à Huntsville et à Toronto, Ontario en juin 2010. Elles fourniront l’appui avec « des ressources et des capacités militaires uniques fournies par l’armée, la marine et la force aérienne afin d’assurer la sécurité des participants aux Sommets et des Canadiens », nous dit-on sur leur site officiel.

Les tâches militaires associées aux Sommets comprennent la planification opérationnelle à grande échelle, la surveillance terrestre et aérienne, la sécurité sous-marine pour les lieux et certaines fonctions logistiques et de cérémonie. Le soutien comprend aussi d’obtenir de l’aide par le biais du partenariat continuel des FC dans le Commandement de la Défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD).

Le Commandement Canada est responsable des opérations de routine et de contingence des Forces canadiennes au Canada et en Amérique du Nord. Le Commandement coordonne aussi, au besoin, le soutien des FC aux autorités civiles canadiennes de maintien de l’ordre. Le soutien des FC aux Sommets du G-8 et du G-20 2010 sera conduit sous le commandement de la Force opérationnelle interarmées (Central) (FOI(C)), une des six forces opérationnelles régionales relevant du Commandement Canada. (http://www.canadacom.forces.gc.ca/daily/archive-summit-fra.asp)

On ne rit plus: « …le soutien des FC aux autorités civiles canadiennes de maintien de l’ordre« . Ainsi, les militaires pourront assister les forces policières dans leur rôle du maintien de l’ordre. Ce n’est pas l’idée qu’on se fait généralement du Canada.

La sécurité commencera à être implémentée deux semaines avant le début du G8/G20. Pour accéder à la zone de sécurité, les résidents devront s’enregistrer ou être accrédités. Des zones de « liberté d’expression » (free speech zones) seront mises en place pour les manifestants et la police de Toronto a annoncé qu’ils utiliseraient un ancien studio de production de films comme prison temporaire pour enfermer les protestants indisciplinés durant l’évènement.

Nous avons déjà pu avoir un avant-goût de ce qui s’en vient lors du sommet du G20 alors que deux exercices d’entrainement ont eu lieu à Toronto ces derniers jours. Le premier était une simulation de prise d’otage dans le coeur du centre-ville de Toronto, comprenant la Toronto Police Emergency Task Force et du personnel privé de sécurité, ayant pour but de tester leur habilité de travailler de concert.  C’est que durant le G8/G20, les forces de sécurité privées vont jouer un rôle important dans le contrôle des foules et mesures d’urgences. Ceci fait intégralement partie de l’intégration des forces de la sécurité publique et privée. Le deuxième exercice d’entrainement a impliqué deux hélicoptères militaires CH-146 Griffon volant autour du Metro Toronto Convention Centre et qui ont atterrit en face de la célèbre Tour du CN. Ces exercices ont pour but de tester les capacités des forces de sécurité, de coordonner les actions des différents intervenants publics et privés, mais visent aussi à acclimater la population à une augmentation de la présence policière et militaire.

Mais plus que tout, c’est les protestations et la menace du terrorisme qui sont le plus utilisées pour justifier ces immenses opérations de sécurité extrêmement couteuses pour protéger une bande clowns qui débarquent en ville pour faire leur cirque à huis clos, sans consulter la population. Les rôles des militaires et des policiers semblent être de plus en plus interchangeables, tout comme leurs tactiques et leur entrainement qui militarisent sans cesse. Tout cela commence à ressembler toujours plus à une approche agressive envers le contrôle du public et de la dissidence. Ces évènements deviennent des pratiques pour de nouvelles mesures d’État policier répressives et d’occupation de style militaire.

En juin prochain, se sera comme à la guerre à Toronto; une guerre opposant l’élite au peuple.


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Front commun pour les vaccins A/H1N1

Swine Flu Mortality

Rendons à César ce qui lui appartient. Nous devons nous incliner bien bas de respect et d’admiration devant une des plus impressionnante campagne de relation publique menée au Québec. Ce n’est plus qu’une simple campagne de vaccination que nous vivons, mais bel et bien un moment historique hors pair. Tel qu’annoncé partout dans les médias du Québec, nous sommes témoins de LA plus grande campagne de vaccination de l’histoire du Québec, un évènement à célébrer, un moment historique magique à vivre. D’ailleurs, apparemment que le comité qui rédige le Livre de record Guinness ait été contacté pour homologuer ce record inédit qui nous rend si fier.

Bien que le gouvernement du Québec se disait inquiet des très bas taux d’intention des gens de se faire vacciner il y a quelques semaines, ce problème est dorénavant chose du passé grâce à cette campagne de relation publique du tonnerre. Il aura suffit de montrer à la population toujours proie facile de la peur et la panique quelques images d’un jeune garçon de 13 ans qui aurait été foudroyé par le virus H1N1. Génial. Peut importe si le garçon n’était pas réellement mort du virus H1N1, mais bien d’une méningite, comme le rapportait le Dr Alain Poirier quelques jours plus tard, lors de l’émission 24 heures en 60 minutes, animée par Anne-Marie Dussault.

Superbe travail encore une fois de la part des médias qui ont été rapides pour semer la panique, mais bien lents à rectifier la réelle cause de la mort. Peut importe, comme le disait le père des relations publiques et de la publicité, Edward Bernays, on ne convainc pas les gens avec des discours rationnels, mais bien par les émotions, ce qui est de loin le plus efficace. Un coup l’image imprimée dans l’esprit des gens, entourée d’une aura de peur et de panique, même une admission de la part des médias que le garçon n’était pas mort du H1N1, mais bien d’une méningite, n’arrivera pas à déloger la première impression qui est pourtant fausse.

Résultat: plus de 80% de la population québécoise dit maintenant vouloir se faire vacciner. Cela ne s’appelle pas du contrôle des masses, mais bien une campagne de protection de la population par des autorités extrêmement soucieuse de notre santé. Nous devrions en être reconnaissant. Devant l’ennemi, nous devons être des patriotes et prendre une injection au nom de la nation, peut importe nos soucis et préoccupations concernant l’innocuité de ces vaccins.

De toute façon, merci encore une fois aux médias et aux autorités, nous savons maintenant que la question de l’innocuité et de l’efficacité des vaccins A/H1N1 est réglée une fois pour toute. Si on nous dit qu’ils sont sécuritaires et la seule façon de combattre le virus extrémiste, nous devrions nous la fermer et faire tout ce que les autorités nous disent de faire.

Qui suis-je pour décider de ma propre santé et celle des autres? Je ne suis pas un médecin, ni un expert. Je n’ai pas un mot à dire concernant ce qui entre dans mon corps. Si le gouvernement et l’OMS disent qu’il y a urgence, il est bien normal que le bien public passe en premier de tout, quitte à devoir injecter des substances toxiques dans mon corps, sans mon consentement et octroyer des pouvoirs inédits aux autorités, allant même jusqu’à contrevenir à la Charte des droits et libertés. C’est pour notre bien, pour nous protéger. C’est par amour des autres qu’on doit prendre une chance de jouer à la roulette russe avec sa santé. Il serait bien narcissique, ultra individualiste et égoïste de refuser. Et j’aime jouer. Surtout qu’avec les vaccins H1N1, nous avons 14 fois plus de chance de gagner qu’à la 6/49! On peut se mériter un superbe syndrome Guillain Barré à cette loterie toute spéciale. À gagner: effets secondaires RARES dû à des ingrédients de vaccin que les autorités ont approuvés.

En fait, la question cruciale dont on devrait tous se préoccuper jour et nuit est de savoir comment mettre les mains sur une de ces doses de super protection contre le virus envahisseur. Mais Yves Bolduc, a déclaré qu’il n’y aurait plus de passe droit au Québec, il faudra attendre son tour. À nous de gérer notre sentiment d’insécurité si on a la sensation de rareté des vaccins et d’avoir à attendre son tour. C’est un mal pour un bien; cela augmente notre désir d’avoir notre dose. Notre tour viendra. C’est comme si c’était « une chance », de gagner le gros lot. L’effet de « rareté » est donc une autre superbe facette de cette campagne de vaccination (la plus grande de l’histoire du Québec, faut-il le répéter). Peu importe que le Globe and Mail ait révélé que des millions de doses du vaccin H1N1 dorment dans des entrepôts.

Et des chanceux, il va y en avoir. Rien à voir, cependant, avec le fait qu’on vaccine les gens depuis environ deux semaines puis que tout d’un coup, comme par enchantement, les urgences sont débordées de cas de grippe H1N1. Ne soyons pas paranoïaques et comme les complotistes, que nous suspectons d’ailleurs d’être des extrémistes affiliés avec l’Al Qaïda.

Si vous entendez de la bouche d’un de ces extrémistes anti-vaccins que les effets secondaires du vaccin H1N1 commencent à sortir suite aux débuts de la vaccination de masse, nous pouvons nous rassurer car les autorités nient que le vaccin puisse être en cause. Ils nous expliquent que c’est le virus A/H1N1 qui tue, puisque le vaccin n’est pas effectif avant au moins 10 jours. Cela n’est pas une raison de croire que c’est une manière de masquer les effets dévastateurs qui pourraient survenir après vaccination.

Ne croyez pas à tout ce qui est écrit sur Internet. Ce n’est pas parce qu’on vous montre des vidéos YouTube d’une jeune meneuse de claques, par exemple, qui a eu des effets secondaires graves après la vaccination contre la grippe, que cela signifie que ce sera pareil pour nous ou que ce soit réellement relié aux vaccins. Notre confrère a dû se méprendre lui aussi; il n’y a certainement pas lieu de s’inquiéter.

Il faut le faire pour protéger la santé des autres.

Ce n’est pas les morts et les effets secondaires qui se multiplient en Suède qui vont nous arrêter dans cette campagne historique de vaccination de masse dont nous sommes si fiers.

Nous devons aussi souligner l’effort extraordinaire que cette centaine d’employés d’un centre d’hébergement ont déployé pour la protection du public, en dépit d’avoir été victimes d’une erreur dans la préparation du vaccin qu’ils ont reçu qui contenait deux doses d’adjuvant. Deux fois plus de squalène que la dose admise. Sans broncher, ces employés seront revaccinés avec le mélange adéquat pour protéger leur santé et celles des autres.

L’erreur est humaine. C’est exactement ce que les onze enfants de l’Ontario qui ont reçu le double d’une dose recommandée de vaccin H1N1 par une infirmière devront comprendre. Cette dernière continue toujours à ce jour de « protéger » la population.

Voilà que de bonnes nouvelles.

Et il a été confirmé, une fois qu’il a été documenté que ce virus A/H1N1 avait un taux très bas de mortalité, que l’OMS a changé sa définition d’une « pandémie » au mois de mai 2009, pour laisser tomber le besoin d’avoir un haut taux de mortalité et ainsi déclarer la pandémie de toute façon un mois plus tard, en juin. Et oui, cela leur donne le pouvoir de donner des ordres aux autorités de la santé de tous les pays membres de l’ONU pour des vaccinations obligatoires avec des amendes punitives et des quarantaines pour les extrémistes anti-vaccins. Mais ce n’est que par amour, pour nous forcer à protéger notre santé. Quel autre motif un organisme comme l’OMS pourrait possiblement avoir? Au lieu d’être parano, on devrait être plein de gratitude, cesser tout ce questionnement et faire tout ce qu’ils disent.

Et lorsqu’en janvier dernier, un manufacturier officiellement désigné pour fabriquer des vaccins contre le H1N1 admettait avoir fait une erreur ayant résulté en la production et livraison de larges quantités de matériel pour fabriquer des vaccins contre la grippe saisonnière qui s’était avéré mortel dans des tests sur animaux et contenait des virus vivants hautement contagieux, cela n’était qu’un exemple isolé d’une erreur. Il n’y a absolument rien là d’inquiétant. Il n’y a pas de temps à perdre pour se demander comment une telle « erreur » a pu se produire sous le protocole de sécurité le plus avancé qui existe, mis en place exactement pour rendre ce type d’erreur complètement impossible. On fait tous des erreurs, n’est-ce pas? Pardonner et oublier. Je suis certain que rien de tel ne se reproduira.

D’accord, peut-être bien que les gouvernements ont octroyé une complète immunité juridique aux manufacturiers pharmaceutiques, les protégeant de toutes poursuites judiciaires en cas de dommages et d’effets secondaires indésirables, les ont laissé utiliser des additifs non testés et les ont exemptés des tests usuels d’innocuité. Mais ils ne prennent de tels risques que parce qu’ils nous aiment tellement et qu’ils veulent se précipiter pour nous protéger contre cet horrible virus de l’influenza terroriste que la vaste majorité du monde prend quelques jours d’inconfort pour s’en remettre.

Si le seul moyen de nous protéger est de nous exposer à tous ces ingrédients qui peuvent nous endommager de façon permanente et même nous tuer, et bien, les autorités ne vont pas laisser ces inquiétudes pour la vie humaine être dans le chemin de notre protection. On est prêt à prendre la chance de nous rendre malade et nous tuer pour nous sauver la vie.

Alors, quelle différence cela fait-il de savoir ce qu’il y a dans ces vaccins ou pas; ou s’ils ont été testés ou pas? L’important est d’avoir une entière confiance envers le gouvernement pour prendre soin de nous.

Cela rend humble de savoir que tant de personnes puissantes sont si intensément concernées à propos de notre santé et notre bien-être qu’ils ne laisseront aucune loi les empêcher d’assurer notre protection.

Donc, entre les pouvoirs confiés à l’OMS durant une pandémie déclarée et les pouvoirs spéciaux conférés à la branche exécutive du gouvernement durant un « état d’urgence » déclaré, la population du monde entier a toutes les raisons de se sentir *super en sécurité*. Je partage certainement ce sentiment.

Pas même besoin de savoir que la vitamine D se révèle être la pierre angulaire pour combattre les rhumes et grippes saisonnières. Santé Canada va probablement perdre son temps à enquêter sur le rôle de la vitamine D dans la protection contre ces problème de la santé qui nous affectent tous chaque hivers, alors que nous sommes majoritairement déficient en vitamine D, qui est produite dans la peau avec l’action du soleil.

Je ne peux qu’espérer et prier, alors que cette merveilleuse machine de protection nationale et globale pour « prendre soin de nous » se met en route, que les hurluberlus de théoriciens du complot ne vont pas tout ruiner avec leurs outrageuses fantaisies paranoïaques. Donc, sentez-vous libres de faire circuler ce message rassurant autant que possible.

Nous sommes tous ensembles dans cette galère!

François Marginean

Image Flickr: Michæl Paukner

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Élections Canada – Un statu quo de 300 millions de dollars

Le 7 septembre dernier, le Premier ministre du Canada, Stephen Harper, déclenchait des élections anticipées dans l’espoir de former un gouvernement majoritaire. En agissant ainsi, Stephen Harper allait à l’encontre de l’esprit et de la lettre de la Loi sur les élections à date fixe que son propre gouvernement avait fait adopter quelques mois plus tôt au Parlement du Canada. Pour justifier sa décision, Stephen Harper évoquait le fait que son gouvernement minoritaire était paralysé par l’obstruction des partis d’opposition. Stephen Harper a déclenché une élection prématurée pour profiter de la faiblesse de ses adversaires. Mal lui en prit. Dès l’annonce du déclenchement des élections, Harper se voyait avec une très confortable avance sur son principal rival, le parti libéral de Stéphane Dion.

Ce 14 octobre était donc jour de vote au Canada. La campagne électorale n’a duré que 37 jours.

En 2006, le parti de Stephen Harper ne faisait élire que 126 députés. Pour obtenir une majorité, Stephen Harper devait donc remporter une victoire dans 155 des 308 circonscriptions canadiennes. Quelque 23,4 millions d’électeurs, répartis dans 308 circonscriptions, ont été appelés aux urnes. À peine 55 pour cent se sont prévalu de leur droit de vote. Le plus faible taux depuis des décennies. D’un océan à l’autre, le vote a commencé à 11h GMT dans la province de Terre-Neuve (est) et s’est terminé mercredi à 2h GMT en Colombie britannique (ouest).

En 2008, la question se posera : qui sort gagnant de cette élection précipitée ? Au moment d’écrire ces lignes, le Parti conservateur obtient de meilleurs résultats qu’en 2006 avec 143 députés élus. Les libéraux suivent avec 78 députés, le Bloc québécois avec 48, les néo-démocrates avec 37 et deux indépendants ferment la marche.

Le Parti conservateur formera donc à nouveau un gouvernement minoritaire. Retour à la case départ. De 126 députés qu’il avait fait élire en 2006, le parti de Stephen Harper pourra compter sur 143 députés. Pour être majoritaire, il lui fallait remporter la victoire dans 155 circonscriptions sur 308. La situation au Québec n’a pas bougé pour Stephen Harper.

C’est au Québec que la majorité a échappé à M. Harper. Le Bloc québécois, isolé dès le départ, dénoncé par d’anciens membres aux dents longues et à la rancune tenace, mis au pilori par les fédéralistes sur la pertinence de sa présence à Ottawa, a maintenu le cap avec 48 députés élus dans les 75 circonscriptions fédérales du Québec, soit les deux tiers de toute la députation québécoise. Il a protégé en quelque sorte sa représentation à la Chambre des Communes. Les conservateurs qui croyaient au moins doubler leur nombre de sièges au Québec ont, au Québec, mené une campagne sans stratégie et sans connaître véritablement la culture de ce peuple profondément gaulois. S’il n’y a pas eu hécatombe, ils n’ont pas su non plus se donner un gouvernement majoritaire malgré l’incroyable impopularité du chef du Parti libéral du Canada, Stéphane Dion.

Le Bloc québécois, fort de victoires de 54 députés en 1993 et de 2004, doit tout de même constater une érosion de son électorat. Les pertes ou l’absence de gains se sont fait cruellement sentir dans la capitale provinciale, la ville de Québec, et dans le Saguenay.

Le parti libéral a fait piètre figure. Résultats : 78 députés élus. Les Néo-démocrates : 37. L’Ontario, qui compte 106 des 308 sièges, a basculé dans le camp du Parti conservateur, pour le plus grand malheur de Stéphane Dion. Son message n’a vraiment pas passé au sein de la population canadienne. Centrer sa campagne sur l’instauration d’une taxe sur le carbone pour favoriser une réduction des gaz à effet de serre a été une erreur stratégique de taille car l’opposition accusait le chef libéral d’imposer une nouvelle taxe dans un temps où la conjoncture économique mondiale est au plus mal. Ce fut son cheval de Troyes. Par la suite, il a, trop peu trop tard, réorienté son discours vers l’économie, scandant que son adversaire est « déconnecté des réalités ».

Stéphane Dion a beau dire qu’il aime le Canada plus que jamais, même en ce « soir de défaite », il a beau montrer qu’il ne semblait pas près de céder sa place à la tête du parti, il a beau clamer que les « Canadiens lui demandent d’être chef de l’opposition », des sources libérales anonymes, consultées par la Presse canadienne, ont affirmé mardi soir que le parti devait transformer le congrès de mai 2009 en course à la direction. Le député élu, et ex-candidat au poste de chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, a soulevé à la télévision publique de Radio-Canada que des changements nécessaires au sein d’un parti qui doit « prendre ses responsabilités ». C’est avec des mots à peine voilés qu’Ignatieff s’en est ouvert : « Oui, il faut réexaminer notre leadership, mais je fais partie de ce leadership, et nous devons tous nous demander pourquoi notre message n’est pas passé auprès des Canadiens ».

Le plus inquiétant, avec de tels résultats, réside dans le fait que Stephen Harper pourrait profiter, rapidement, de l’extrême faiblesse du Parti libéral au Parlement pour soumettre à nouveau des projets de lois aussi impopulaires que le durcissement des sentences envers les jeunes contrevenants. Harper veut imposer des peines pouvant aller jusqu’à la prison à vie pour des jeunes de 14 ans reconnus coupables de meurtre. Il veut aussi que leur identité ne soit plus protégée. Il lui suffirait d’assujettir ces projets de loi à des votes de confiance. Il sera donc urgent pour le Parti libéral du Canada de se choisir un nouveau chef car le gouvernement Harper pourrait être défait plus rapidement que prévu.

D’ici là, du fonds des Prairies, toujours fidèles au Parti conservateur qui a balayé presque toutes les circonscriptions, Stephen Harper pourra se demander, comme plusieurs dans le reste du Canada : « What does Quebec want ? »

Pierre R. Chantelois

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