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Élections québécoises de septembre 2012. Et les transfuges bifurqueront encore…

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Dans les dernières années, l’immense glacier poreux du Parti Québécois s’est lézardé. Il a perdu quelques lamelles sur sa gauche, notamment avec la fondation du petit parti monocéphale Option Nationale, mort le quatre septembre 2012. Les pertes à gauche au Parti Québécois sont moins parlementaires qu’électorales, en fait. Les électeurs gauchisants du Parti Québécois sont doucement, au compte-goutte mais inexorablement, ponctionnés, par la formation de centre-gauche Québec Solidaire qui, graduellement, se parlementarise. À gauche du grand glacier quadragénaire du Parti Québécois, on a donc un écoulement, une fuite chuinteuse, une liquéfaction pleureuse qui, de plus en plus perceptiblement, le mine.

Sur la droite du Parti Québécois, la fracture interne a été beaucoup plus abrupte. Le député ex-péquiste François Legault lève et mène la fronde d’une poigné de transfuges droitiers, quitte le Parti Québécois avec eux, d’un coup sec, et part fusionner avec ce petit parti de mouches du coche bombinantes de droite qu’était l’Action Démocratique du Québec. La bande des transfuges péquistes droitiers à Legault dissous et absorbe l’ADQ, en peu de mois, s’arrogeant, dans le mouvement, le nouveau nom, largement surfait, pompeux et insignifiant (du moins, pour le moment) de Coalition Avenir Québec.

Les pratiques politiciennes québécoises et canadiennes cultivent un certain nombre d’aberrations dont je vous épargnerai l’énumération. L’une d’entre elles est celle du transfuge politique ou vire-capot. Il s’agit d’un personnage, habituellement de peu d’envergure historique, élu sous une bannière et qui, en cours de mandat, d’un seul coup d’un seul, change tout simplement de parti politique, sans consulter ses électeurs, ni rien. Zone grise électorale s’il en fut, l’action foireuse du transfuge politique reste, on l’a bien vu aux élections du quatre septembre 2012, un coup largement hasardeux. Le député de ma circonscription, justement, dont je tairai pudiquement le nom, faisait partie de cette première vague de vire-capots ayant quitté le PQ pour fonder la CAQ. J’avais, à l’époque de ce petit geste de Jarnac, écrit une brève notule vesse-sec à mon député transfuge, pour lui signifier une façon de penser qui, elle, s’est avérée avoir une portée suffisamment générale dans le cœur des québécois et des québécoises pour que l’envie me prenne, en ce jour, de partager cette petite pièce de prose avec vous. Dont acte.

Monsieur, votre petite manoeuvre pose deux problèmes.

1- Vous vous tournez vers le mouvement Legault. Association de droite qui n’ose pas dire son vrai nom fétide, le mouvement de Legault, cet ADQ bis, est une organisation rétrograde, réactionnaire, nocive, véreuse, et dont le tapage médiatique qu’elle engendre ne prouve qu’une chose: la collusion compulsive des médias contemporains avec tout ce qui est de droite et vendu à la bourgeoisie. Je ne vote pas pour la droite. Vous venez donc de bien perdre mon vote.

2- La manoeuvre du transfuge, en soi, est une tactique politicienne qui s’assimile à une pure et simple trahison électorale. Tous transfuges devraient faire l’objet d’une élection partielle automatique, qu’on démarque bien ceux qui ont voté l’homme (peu) de ceux qui ont voté le parti (beaucoup). Dans un pays européen, ce type de tripotage aurait automatiquement électrocuté votre carrière politique. Le transfuge prouve ouvertement qu’il est un incohérent social.

Me voici donc dans l’obligation contrite de vous subir comme député incarnant le summum de ce pour quoi je n’ai pas voté. Je vous prévois une spectaculaire capilotade électorale aux prochaines.

À bon entendeur,

Paul Laurendeau

Prévision réalisée. Mon petit transfuge, un jeune homme très liant de trente-six ans, charmant communicateur naturel en costard, a fait une campagne énergique et tapageuse, puis a paisiblement mordu la poussière. Le péquiste régulier l’a battu par environ 1,300 voix de majorité. Les québécois et les québécoises, que voulez-vous, les vire-capots, ils n’aiment pas ça, et un certain nombre des frondeurs péquistes devenus caquiste ont crûment senti le plomb entrer dans l’aile de leur sotte décision, à l’élection. Ma petite notule et ses centaines d’équivalents, écrits ou cogités, se sont envolés dans de multiples directions, je le suppute.

Mais il y a bien plus que l’agacement face à la politique politicienne manœuvrière dans cette scientillante problématique du louvoiement. Il y a la réalité tangible du programme politique de la CAQ elle-même, en soi. Veut-on encore se faire dire de continuer de payer plus en recevant moins pour, ainsi, mieux engraisser les secteurs privé et financier? Franchement, soyons candide pour une fois… En la CAQ se synthétise l’art que cultive la démagogie de droite faussement «populaire» pour tenter de renouveler son allure nouvelle sans venir aux nouvelles et prendre la nouvelle qu’on ne veut pas des nouvelles-vieilles-idées de la si publicisée et claironnée et médiatisée nouvelle-droite. Je ne suis pas surpris au demeurant que ce genre de programme social soit relayé par un certain nombre de «fameuses» maisons de production «tendance», «nouvelles», néo-réac de fait… Ils sont partout, à la télé, les claironnants promoteurs d’autrefois de l’oublié André Boisclair, ancien jeune chef droitier éphémère du Parti Québécois, et ex-champion rhétoriqueur creux de ces pulsions nouvelle-droite dans le gros ventre gangrené et putride du PQ. Ils ont pignon sur rue, les porte-voix de la lézarde sur droite du susdit glacier PQ, notamment dans les médias privés. Et, de fait, si les médias parlent tant de ce courant, c’est parce qu’ils servent les mêmes maîtres que ce «nouveau» parti, pardi. Je ne suis pas étonné non plus du fait que la CAQ ait tassé le petit Mario Dumont (ancien chef co-fondateur de l’ADQ) et ses pâles successeurs, populistes foufous, flambés comme des  carcajous, trop sectaires et braqués, quand la ligne actuelle de ce «nouveau» mouvement c’est le louvoiement. Pourquoi ne pas admettre ouvertement, candidement, qu’il s’agit d’un parti de droite-droite bien rigide et bien cynique visant à ploutocratiser encore plus le Québec et à servir ouvertement la bourgeoisie. Y a qu’a mater les maîtres penseurs. Bouchard, l’éternel crypto-conservateur. Legault, le chef envoyant ses vire-capots au casse-pipe. Facal, le réac fiscal. Pourquoi louvoyer ainsi et ballonner tous ces ballons, en prétendant préconiser le «changement». Messieurs, s’il-vous-plait… Ne venez pas me raconter que c’est d’être l’émanation assumée de ce nouveau trait de la culture parlementaire québécoise: la chambre minoritaire. C’est bien plutôt que vous cherchez à vous vendre insidieusement à une populace qui ne veut pas de votre camelote de bourgeois.

Louvoiement, c’est le nouveau maître mot. Legault vient d’ailleurs de s’y mettre. Avant l’élection, il menaçait de casser la chambre promptement, si elle était minoritaire (la déjà fameuse petite phrase: Je ne serai pas patient). Maintenant que les gros blocs de glace flacotent et toquent les uns contre les autre sur le grand cloaque (le moindre n’étant pas le Parti Libéral du Québec qui, avec cinquante députés –seulement quatre de moins que le nouveau parti ministériel- forme l’opposition officielle et ne prend pas la capilotade qu’on lui prévoyait), Legault, avec sa courte vingtaine de gogos, se virant de bord de nouveau, vient de lâcher une autre petite phrase: Nous détenons la balance du pouvoir.

Et les transfuges bifurqueront encore, au fil des clapotis. On ne se refait jamais fondamentalement et la girouette ne se fera pas aigle. Les caquistes se rapprochent -temporairement toujours- de la fissure qu’ils avaient initialement initiée, dans le gros glacier fatiké, comme pour se ré-enchâsser -par la droite toujours- dans l’espace le plus momentanément crédibilisé de la chambre, celui du bercail politique péquiste. Reste plus qu’a laisser les libéraux se réjuvéner encore, changer de chef, secouer leur mollesse doctrinale, rabattre pudiquement les rideaux sur leurs solides provignements pégreux et compradore. Il sera temps, dans deux ou trois ans, d’aller, comme dans le ballet fermé du Huis clos de Sartre, se coller à eux et ne plus se coller à l’autre. Après tout, c’est bel et bien une «coalition» qu’on nous annonce, pour l’«avenir». Entendre: un cartel des droites revampées. Il s’en vient tranquillement, au rythme du mouvement des quatre icebergs qui cliquètent en chambre, sur une eau si saumâtre et si morte. Dans ce dispositif d’équilibriste, passablement malsain et hostile au demeurant, le Parti Québécois représente de plus en plus le Centre étriqué et cerné de la politique parlementaire québécoise. En cela, il reflète de moins en moins la société civile (toujours passablement survoltée par les luttes récentes ayant mobilisé toute une génération au sens critique de plus en plus en alerte) qu’il croit pourtant encore représenter.

Rappel du résultat des élections du 4 septembre 2012 au Québec

Nombre de sièges à l’Assemblée Nationale: 125
Nombre de sièges requis pour détenir une majorité parlementaire: 63
Nombre de sièges au Parti Québécois: 54
Nombre de sièges au Parti Libéral: 50
Nombre de sièges à la Coalition Avenir Québec: 19
Nombre de sièges à Québec Solidaire: 2
Nombre de sièges à Option Nationale: 0
Nombre de sièges au Parti Vert: 0

Gouvernement minoritaire du Parti Québécois avec le Parti Libéral formant l’Opposition Officielle et la Coalition Avenir Québec formant la Seconde Opposition.

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Le syndrome du larbin et la révolution islandaise

Par Renart Léveillé

Deux trucs inédits pour moi voilà quelques heures encore, et que je me dois d’imprimer ici. À défaut d’être journaliste, et donc seulement blogueur (et d’aimer adorablement ce passe-temps ingrat), je peux au moins faire ça…

Le syndrome du larbin

Définition sommaire :


Chez un individu, le syndrome du larbin est un comportement pathologique visant à prendre systématiquement la défense des classes les plus favorisées au détriment de celles dont il est issu. Ce syndrome diminue les capacités d’analyse du larbin et se traduit par un blocage psychologique l’incitant à agir préférentiellement contre ses propres intérêts au profit de ceux qui l’exploitent.

Ne vous lancez pas sur votre téléphone pour conseiller à votre beau-frère un bon psychologue, c’est plus humoristique que sérieux, même s’il semble exister de véritables cas de ce syndrome. Il ne manque qu’un scientifique pour s’y pencher, mais je doute fort qu’il reçoive des subventions privées ou gouvernementales, alors c’est déjà mort dans l’oeuf…

En fait, si c’était vrai, ou plutôt avéré, la presque totalité des gens penchants à droite en serait, étant donné qu’il y a un très petit pourcentage de droitistes très riches. Mais je ne passerai pas trop de temps là-dessus, parce que dans le fond, ce sujet est seulement un clin d’oeil pour introduire le prochain.

La révolution islandaise

Visiblement, la population islandaise aurait un taux de syndrome du larbin assez bas si on regarde ce qui s’y passe depuis 2008.

C’est vraiment une histoire incroyable et pourtant, il n’y a vraiment pas eu beaucoup d’écho depuis ce qu’on a appelé « la révolution des casseroles », que relatait Le Figaro le 4 février 2009 :

Le tintamarre des casseroles et des poêles à frire, chaque samedi devant le Parlement, a fini par avoir raison du premier ministre islandais […] Geir Haarde, chef d’un Parti conservateur qui dominait la scène islandaise depuis l’indépendance du pays en 1944 […] Mais la «révolution des casseroles», comme on l’appelle à Reykjavik, n’est pas terminée : ce samedi, pour la 17e fois depuis le début de la crise [financière] en octobre, ils étaient encore plusieurs centaines à crier leur colère. «Rendez-nous notre argent !», proclament des pancartes. «On veut de nouvelles têtes dans les banques et au gouvernement » […]

Une coalition de partis de gauche ainsi qu’une première femme au poste de premier ministre, Jóhanna Sigurðardóttir, ont été portées au pouvoir, mais assez rapidement, le peuple a pris les choses en main en refusant par référendum à 93% le remboursement de la dette et en élisant une Assemblée citoyenne chargée de rédiger une nouvelle constitution (« Parmi les propositions qui reviennent le plus souvent, on peut noter la séparation de l’Église et de l’État, la nationalisation de l’ensemble des ressources naturelles et une séparation claire des pouvoirs exécutif et législatif. »). Leurs travaux commenceront en février pour se terminer à la fin du printemps.

Le reste de l’Histoire est à écrire.

*

Avouez que c’est assez inspirant! C’est quelques crans au-dessus d’une pétition demandant la démission de notre premier ministre John James Charest, quand même… (Ce n’est surtout pas pour dénigrer la chose, si seulement c’est le début de quelque chose de plus vaste, espérons-le!)

Voilà la preuve qu’il y a plus grand et plus profond que la démocratie comme on la voit théoriquement. Les supposés chiens de garde de cette démocratie molle sont apathiques, il n’en tient qu’à moi, qu’à vous, citoyens, d’y fouetter les sangs!

Voilà mon humble contribution. Ne vous gênez surtout pas pour faire suivre.

*

(Merci à Eric Bondo de m’avoir pointé ces sujets.)

 

(Peinture : Pierre Marcel, « Bringing democraty », Acrylique sur toile, 150 x 150 cm, France 2001.)

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CANADA Inc. (et la taxation à mort pour votre sécurité)

Prenez le temps de bien analyser cette image:

Il existe un problème conceptuel d’envergure lorsqu’on parle du Canada, de l’économie, de ses lois, de son fonctionnement en général ainsi que la place que nous y occupons et le rôle que nous jouons dans cette machine.

L’image que vous voyez provient du site de la U.S. Securities and Exchange Commission (SEC).  Vous pouvez trouver cette page en cliquant ici. Ce que vous avez devant vous est la preuve ultime que le Canada n’est pas un pays, tel qu’exposé dans ce texte précédent: Le Canada, ce pseudo-pays; mais bien une compagnie privée enregistrée sur la SEC.

La Securities and Exchange Commission (SEC) est l’organisme fédéral américain de règlementation et de contrôle des marchés financiers. C’est en quelque sorte le «gendarme de la Bourse» américain. (Source)

La compagnie privée «CANADA» fonctionne alors comme une société privée qui échange et transige sur les marchés boursiers et est inscrite comme telle à la SEC. Les Canadiens et Canadiennes sont ainsi des actionnaires de cette société et sont soumis à ses stratus qui passent pour des «lois», à ses taxations et impôts, et au pouvoir de ce gouvernement de facto qu’est le Parlement impérial à Ottawa tant et aussi longtemps qu’ils acceptent de faire partie de cette «société».

Déjà plusieurs hommes et femmes libres ont décidé de quitter cette société, cette compagnie privée, pour retrouver leur souveraineté individuelle et se soustraire aux statuts et à la juridiction du Canada qui ne s’appliquent qu’aux membres consentants de cette société (privée). Voilà le remède.

Lorsque le gouvernement s’endette en empruntant de l’argent à des banquiers privés pour mener des guerres à l’étranger, pour donner de l’argent des fonds publics à des banques canadiennes privées, ou pour la dépenser de toute autre façon odieuse, il le fait en garantissant le remboursement sur votre dos, sur votre labeur et celui des futures générations.

Ces instruments de négociation financiers sont échangés sur la SEC et leur valeur est assurée par vous. Tant que vous faites partie de cette société, vous lui appartenez. C’est la signification du «Security» de la Securities and Exchange Commission.

Et on va vous taxer à mort – pour votre sécurité –

Le mois de décembre dernier, Umar Farouk Abdulmutallab a tenté de détoner une bombe à bord du vol 253 en partance d’Amsterdam vers Détroit. Nous savons maintenant qu’un agent des services du renseignement américain l’a mis à bord de ce vol volontairement, sans passeport et ce, même si l’aéroport d’Amsterdam était déjà munie de ces scanneurs corporels qu’Ottawa veut maintenant nous imposer partout dans les aéroports canadiens.

Donc, un dispositif de «sécurité» extrêmement couteux et inutile puisqu’il ne règlera pas le problème qui a fait en sorte que Abdulmutallab ait pu se retrouver sur le vol 253.

Mais le gouvernement persiste (et les terroristes gagnent) à nous dire qu’il va falloir augmenter la sécurité dans les aéroports, se soumettre à des fouilles à nu virtuelles, faire du profilage ethnique à fond, attendre en file des heures, le temps de nous créer de nouveau une illusion de sécurité et de nous faire frire aux rayons X potentiellement mutagènes et cancérigènes.

Qu’à cela ne tienne, l’imposition d’un État policier est plus important et on va vous refiler la facture, bien sûr. Nous finançons joyeusement notre propre descente en enfer. Et ça coute cher, vous savez.

Alors, Ottawa a annoncé la semaine passée que tous les voyageurs aériens étaient pour payer ces nouvelles mesures de sécurité (inutiles) que nous n’avons jamais demandées et qui ne seraient pas nécessaires si les services secrets américains n’avaient tout simplement pas laissé monter Abdulmutallab à bord du vol vers Détroit.

On a appris que le cout serait de 1,5 milliard de dollars dur les cinq prochaines années. Pour couvrir ces dépenses inutiles et liberticides, les voyageurs devront débourser $2,50 de plus pour un vol simple au Canada, $4,37 pour un vol intercontinental et $8,91 pour un vol international. Ces nouvelles taxes devraient entrer en vigueur le 1er avril si le Parlement les approuve.

Bien sûr, John Baird, le ministre des transports, a déclaré qu’il s’agissait de «frais d’utilisation et non pas d’une taxe». On a peur du mot, vous savez. Donc, ce n’est pas une taxe, c’est… une «taxe», quoi. Et elle va venir siphonner encore plus d’argent de nos poches, tuer un peu plus l’industrie du tourisme et affaiblir les compagnies aériennes qui sont déjà en mode survie.

Norm Payne, un consultant pour Uniglobe Travel explique que «si vous prenez un vol d’ici vers Londres ce soir, le prix du billet est de $764. Les taxes sont de $394. Si vous ajoutez un autre $8 ou $10 pour la taxe sur la sécurité, cela signifie que la moitié du prix du billet est en taxe».

Mais Baird insiste, ces nouvelles mesures viennent en réponse à l’attentat de Noël par Umar Farouk Abdulmutallab et sont qualifiées de «nécessaire pour assurer la sécurité des voyageurs».

En conclusion, toutes les raisons sont bonnes pour CANADA Inc. pour vous taxer à mort et vous imposer une quantité grandissante de «lois» (statuts) liberticides, parce que ce qui est bon pour cette société privée n’est pas votre bien commun, mais bien son propre profit personnel, à vos dépends.

François Marginean

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Les terroristes gagnent

Il aura suffit de mettre un présumé terroriste aux explosifs sans passeport sur un avion pour voir s’envoler nos libertés individuelles. Les terroristes ont gagné. Peut importe si la sécurité de l’aéroport d’Amsterdam utilisait déjà les scanners corporels qu’on veut maintenant nous imposer ici, au nom de la sécurité, mais qui n’ont pas su détecter les explosifs. Peu importe que les services du renseignement américain étaient déjà au courant que Umar Farouk Abdulmutallab était fiché sur la liste des terroristes. Personne n’a été assez fiable pour empêcher cette menace de monter à bord du vol 253 de Northwest le jour de Noël dernier.

Peu importe.

C’est vos droits et libertés qui seront brimés, écrasée, encore une fois. Nous descendons plus profondément dans ce qui est déjà un État policier de surveillance où nos libertés individuelles sont anéanties au nom de la sécurité. Les terroristes ont gagné parce qu’ils haïssent qu’on soit libres. Et nous le sommes plus. Au nom de la sécurité. Dommage que l’histoire soit d’un tel ennui pour la population, parce qu’on se souviendrait peut-être que moins de liberté ne correspond jamais à plus de sécurité, mais résulte historiquement et invariablement à davantage de tyrannie.

Ainsi, nous allons devoir nous soumettre à ces scanners corporels pornographiques dans les aéroports alors que nos « experts en sécurité » n’ont même pas été capables d’arrêter le sans passeport Abdulmutallab. Ces crétins à la sécurité vont voir votre femme ou votre homme à poil, alors qu’ils ne sont même pas capables de faire la différence entre du miel et des explosifs…

En effet, saviez-vous qu’un aéroport en entier a dû être fermé et complètement évacué en Californie, parce que des agents de la TSA qui fouillaient les bagages d’un jardinier pensaient qu’il transportait des explosifs? Le FBI a interrogé le jardinier pendant quatre heures. Ce qui sentait comme des explosifs selon les agents de la TSA (agence de sécurité des aéroports américains) était en fait du…miel!

De plus, si vous pensiez qu’il est impossible de sauvegarder et transmettre ces images, détrompez-vous. C’est possible. Sans compter les dommages potentiels à votre ADN.

Voilà pour la sécurité accrue et les experts. Selon le scénario, c’est à ce moment-ci que la population doit se dire un « ouf  » de soulagement, se sentir davantage en sécurité et remercier nos gouvernements de réduire nos libertés individuelles au nom de la sécurité. Laissez fondre la petite pilule de soma sous votre langue. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Voyez-vous comment ils manipulent non seulement l’info elle-même mais (surtout) la perception de l’information? Ici la manipulation est dans le modelage de la perception du lecteur. L’intox se trouve moins au niveau des « faits » relatés qu’au niveau du point de vue lui-même, du référentiel.

À propos des scanners liberticides et des leurs irradiations cancérigènes et hautement dommageables pour l’ADN: il suffit que les grands médias suggèrent une « peur du profilage racial » pour que le problème entier soit réduit à ça dans l’opinion publique. Le débat est délimité et dévié dès le départ. C’est pas une question de profilage racial, c’est une question d’anéantissement pure et simple de nos libertés individuelles, par-delà toutes distinctions d’âge, de sexe, de culture, de nationalité, de race, etc. ils comptent sur le fait que les moutons vont dire : »pas grave, je suis pas un ‘ethnique’ pis j’ai rien à me reprocher, pis c’est pour attraper les terroristes qui tuent du monde, donc c’est un mal nécessaire. » – David V.

Voilà le véritable enjeu: nous perdons nos libertés individuelles et surtout notre dignité humaine.

Prorogation du Parlement par Harper

Notre mini dictateur canadien Harper vient de proroger le Parlement. Adios l’illusion de la démocratie, une seconde fois, un an après que Harper ait demandé à la Reine de fermer le Parlement. Cela veut dire que le travail que Harper faisait pour passer ses nouvelles pièces de législation bien souvent contre la population, tel que le Projet de loi C-6, sont à recommencer depuis le début. C’est une bonne nouvelle, mais c’est extrêmement louche. Harper doit avoir une motivation plus importante en tête, car il a beaucoup à perdre en devant recommencer ces dizaines de législations qui meurent ainsi au feuilleton. Pourquoi alors proroger le Parlement jusqu’en mars, après les Jeux Olympiques?

Comme il en était question dans l’article de la semaine passée ( Le terroriste nigérien Abdulmutallab prend le vol 253 de Northwest sans passeport; fiché dans la base de données sur le terrorisme ), la sécurité de l’aéroport d’Amsterdam était assurée par ICTS, la même compagnie israélienne qui était responsable de la sécurité à chacun des aéroports desquels les terroristes du 9/11 sont partis, apparemment en déjouant la sécurité.

En ce qui concerne l’aéroport international de Vancouver, c’est la compagnie Verint qui assure la sécurité depuis 2002. Verint est d’ailleurs aussi responsable de la sécurité du Métro de Montréal et du transit de Copenhague depuis 2004. Ils étaient aussi aux Olympiques de Beijing en 2008 et il n’y a aucun doute que Verint est aussi impliquée dans les Jeux Olympiques de 2010 à Vancouver.

Bien que ICTS est la compagnie qui assurait la sécurité de l’aéroport de Logan le 11 septembre 2001 et bien connue pour engager des anciens officiers du Shin Bet, Verint a aussi un passé troublant. Il n’y a pas de déni quant au fait que Verint est une branche de la compagnie israélienne Converse et était responsable majeur de la sécurité du Transit de Londres au moment des attentats à la bombe du 7/7. Les seules caméras qui n’ont pas fonctionné ce jour-là étaient exactement celles où les attentats ont eu lieu. Voilà pour les extraordinaires coïncidences.

Alors, dans l’éventualité d’un acte de terrorisme majeur durant les Jeux Olympiques de Vancouver, cela bénéficierait énormément à Harper qui aurait ainsi l’occasion de devenir encore un peu plus le grand dictateur qu’il aspire tant à être. Si telle situation venait qu’à se produire, la fermeture du Parlement lui laisserait les mains libres pour instituer des mesures restrictives au niveau des libertés individuelles, et surtout, distraire les Canadiens et Québécois de certains faits – que le Canada a participé à la torture, que Harper n’a pas l’intention de rapatrier les troupes d’Afghanistan en 2011 et que le Canada est dissout dans ce qui sera l’Union nord-américaine qui doit se compléter cette année.

Être un humain

En cette époque de darwinisme social, de transhumanisme et post-humanisme, idéologies autodestructrices et suicidaires, je vous convie à lire cette réflexion à propos des êtres humains et de l’humanité.

Ein Mensch, un être humain, est tout. Rien n’est d’une plus grande valeur qu’un être humain. Cette valeur ne peut être améliorée, ni enlevée. Elle est mienne pour toujours, mais seulement la mienne.

Je la partage avec chaque autre être humain sur Terre.
Il est certain que nous vivons à une époque où les êtres humains sont souvent considérés comme étant « rien », d’aucune valeur.

Nous vivons un âge où l’idéologie malthusienne fait un retour avec vengeance; où évidemment les êtres humains sont considérés être des « mangeurs inutiles », un « danger pour la planète ».

Nous vivons dans une époque où la valeur de la vie humaine est considérée comme négligeable par les maîtres du monde, « l’élite », les « joueurs mondiaux », les « rois philosophes ». Et lorsque la fin justifie les moyens, des centaines ou des milliers et souvent des centaines de milliers ou même des millions d’êtres humains peuvent être sacrifiés pour avancer l’agenda politique pour davantage de pouvoir et de contrôle pour ces élites. La torture et toutes formes d’humiliations sont justifiées pour atteindre ces buts, où la dignité humaine n’est d’aucun soucis pour ceux qui se perçoivent comme supérieurs, l’élite, les ultra riches, les intellectuels ou les génies scientifiques.

Ils recherchent des méthodes encore plus « parfaites » pour tuer des êtres humains ou produire des douleurs agonisantes pour terroriser et les pousser à se plier et à obéir, physiquement ou psychologiquement.

Un être humain n’est clairement rien pour eux, puisqu’ils se sont conditionnés eux-mêmes en un système de croyance anti-humain.

Ils croient que la race humaine détruit la planète ou que l’humanité est une forme de vie déficiente et chaotique qui est hors de contrôle et qui a besoin d’être ramené sous contrôle d’une certaine façon et par n’importe quel moyen, ou possiblement même altéré génétiquement.

Et bien, je crois que ce système de croyance élitiste est « fou », insensé et tout simplement faux. Et je crois que la fausseté de ces croyances élitistes peut être empiriquement prouvée.

Bien sûr, puisque ces élites sont de « vrais croyants », les gens comme David Rockefeller ou Henry Kissinger ne changeront pas d’idée de bientôt. Par contre, avec le temps plusieurs croyants vont le faire. Certains de ces convertis aux valeurs humaines pourraient même être les enfants et petits enfants des élites d’aujourd’hui, qui présentement se voient comme étant nés pour gouverner, contrôler, subjuguer et dominer.

Pour le mieux ou pour le pire, le changement est inévitable. Être humain signifie d’avoir à s’ajuster avec le changement et de s’y adapter. Être humain signifie d’avoir le potentiel pour l’espoir que le changement nous verrons sera inévitablement pour le mieux.

Je crois que ceux qui dénient la valeur de la plupart des êtres humains, pour augmenter leur propre valeur perçue, sont maintenant à se battre pour une guerre perdue contre l’inévitable perte de leur pouvoir. Ils ne gagneront pas, mais le plus longtemps qu’ils demeurent dans des positions de pouvoir trop important, plus ils causeront de terribles souffrances parmi les innocents.

Être humain signifie travailler ensemble vers l’objectif qu’un jour – le plus tôt possible – nous mettions fin au pouvoir de l’élite folle et barbare, pour qu’ils ne fassent pas plus de mal à l’humanité.

J’appartiens à la race la plus spéciale qui a vécu sur cette planète. La seule qui est consciente d’elle-même, avec la connaissance du passé et espoir pour le futur, capable de poser la plus importante question de toute: pourquoi? (Source)

Il semble que la principale guerre qui est menée est celle contre l’esprit humain; pour la déshumanisation totale des êtres humains. La vie en général et la valeur de la vie humaine sont réduites à rien. Notre dignité humaine est niée et détruite, peu à peu. On ne vous aime pas heureux, mais bien épeurés, terrorisés, obéissant.

Les terroristes gagnent et la résistance de masse ne semble pas surgir de nulle part.

Où sont donc passés notre dignité humaine, le sens et la valeur de la vie? Pourquoi avons-nous oublié notre génie humain, notre créativité, notre infini et incroyable potentiel de l’esprit humain? Où sont nos projets de société, nos visions du futur et nos valeurs humaines? Retrouvons rapidement nos esprits individuellement et collectivement. Il est temps de voir clairement qui sont les dangereux psychopathes qui sont au pouvoir et que nous avons malheureusement laissé faire trop longtemps.

Nous sommes responsables de l’état du monde et tant que nous ne changerons pas de direction, nous nous dirigerons vers un mur de totalitarisme et de tyrannie au lieu de faire chemin vers plus de liberté, de respect, de dignité humaine et d’épanouissement de la race humaine, en équilibre avec la nature. C’est un choix à faire qui nous appartient tous. Le futur dépend de nous à cette cruciale intersection de l’Histoire. Le résultat sera que nos descendants seront soit des êtres libres ou des esclaves.

C’est littéralement le choix auquel nous faisons face en tant que race humaine entière. C’est la croisée des chemins : tyrannie ou liberté?

François Marginean

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UNE SOCIÉTÉ AU PAS MOONWALK

Le pas moonwalk de Michael Jackson

Dans ce mouvement de danse, le danseur se déplace à reculons tout en créant l’illusion par ses mouvements corporels qu’il est en train de marcher vers l’avant. Ce paradoxe visuel (individu marchant vers l’avant, mais se déplaçant en arrière) donne l’impression qu’il flotte. Wiki.

Moonwalker

Les sociétés occidentales manquent d’argent…mais davantage  de lucidité et  d’imagination. Elle ne se questionne plus sur son fonctionnement, sur ses ratés, sur ses manières de faire.

Depuis combien de décennies ne sommes-nous pas dans une ère de faire du surplace avec l’illusion d’avancer? Et ce, dans toutes les sphères gouvernementales.  Si l’industrie invente, la machine étatique est devenue statique. Dangereusement statique.

En fait, elle ne crée que l’illusion de mouvement.

Mesures et changements

La presse est de plus en plus inquiète de cette bicyclette stationnaire qu’est devenu l’appareil gouvernemental envasé dans des procédures arides et grippées.

Dans un billet intitulé Les maux des mots, Mario Roy de la Presse souligne que  faire des choses est de plus en plus difficile, de sorte qu’il ne reste alors qu’à les dire. C’est la première tendance: le mot remplace de plus en plus le geste.

L’exemple que donne M. Roy est la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale», adoptée par l’Assemblée nationale en 2002.

C’est un exemple parfait du surplace dans lequel nous sommes rivés. Nous faisons des observations sur les faits, nous rédigeons des avis, des rapports, des recommandations. Or,  rien ne change.

Les seules actions – comme un mode bien installé – sont d’injecter de l’argent, très souvent dans d’autres comités ou autres rapports pour essayer de cerner les problèmes.

Ce qui nourrit justement ceux qui nous contrôlent et VEULENT que nous fassions : faire rouler de l’argent pour… l’argent.

Et encore faut-il s’interroger sur ceux qui ramassent les «dépenses» de cet immobilisme qui rapporte. Ainsi que leurs buts…

L’argent et les nids de poules

Le «concept» du «plus de la même chose» est celui-là par lequel on s’acharne à vouloir prolonger une manière de faire même si celle-ci s’avère totalement inefficace. Le diagnostic que l’on pose dans le système médical et la « médecine» que l’on propose se résume ainsi : s’il existe un problème, c’est qu’il manque d’argent.

C’est exactement cette «philosophie» qui  dans plusieurs domaines nous cloisonne dans des solutions toujours fugaces et précaires.

Aux rythmes où changent  les gouvernements et les hauts fonctionnaires, avec cette manie de cultiver le croc-en-jambe – dans une démocratie désuète et convulsive –  nous en sommes venus à vivre dans une société  qui dépense plus au «rien faire» qu’à faire.

Les coqs sont plus nombreux que les poules…

La brochette de Califes

La sempiternelle recette du bipartisme – on se croirait à l’ère de Duplessis – a rendu le système visqueux et gluant : des lutteurs dans la boue. Les batailles internes du parlement ne sont plus que des esclandres de bandes dessinées où un Calife veut devenir Calife à la place du Calife. Depuis quelques décennies, nous n’avons droit qu’à un défilé  Iznogoud

Où sont les grands projets? Où sont les changements nécessaires à ce cafouillis? Où sont les vraies réformes? Où est ce véritable humanisme qu’on nous a promis?

On a l’impression que nous sommes passés d’une autoroute à un vaste entrepreneuriat de  calfeutrages  de cicatrices de nids de poules.

L’énergie dépensée – et l’argent du contribuable – dans ces luttes intra-muros, finit par ne léguer au peuple qu’une politique dormante, anesthésiée.

L’obsession de la prise de pouvoir est une pandémie.

Et le virus se promène d’un parti à l’autre.

L’Éducation Ford-T

Le gouvernement du Québec a décidé d’investir  quelque 5 millions de dollars de plus dans le système d’éducation pour contrer le décrochage scolaire.

Si nos dirigeants se paient des études pour évaluer la complexité des facteurs, ils ne s’interrogent pas,  hélas! sur maints aspects vieillots du système.

Le responsable est le décrocheur, le milieu pauvre (encore de l’argent), et une multitude de facteurs incluant la nutrition.

Bel essai!

Mais on écarte toute ouverture sur d’autres modes et d’autres facteurs. Ces grands oncles  à monocle ont un œil sur eux,  et le mauvais : le myope.

Et si le décrochage scolaire avait pour cause principale le système scolaire lui-même?  Mais qui donc dans le système scolaire est intéressé à remettre en cause une «machine si bien huilée»?

Question d’intérêt.

Dans une lettre au journal Le Devoir, intitulée Le symptôme du décrochage Pierre Demers écrit :

Les causes du décrochage sont multiples, mais une qui ne peut plus être ignorée, c’est que les jeunes s’ennuient à mourir dans nos écoles. Les pédagogies dépassées de même que l’organisation scolaire elle-même sont des sources intarissables de problèmes qui ne peuvent se résoudre d’eux-mêmes.(…) Nous pouvons continuer à injecter de l’argent de cette façon, mais tant que nous nous soucierons aussi peu des jeunes qui y vivent, rien ne changera et ils continueront de décrocher ce qui, dans le système actuel, est souvent un signe de santé mentale, un refus global d’être assimilé à un système social qui n’a aucun sens avec ses valeurs déshumanisantes. Ils risquent aussi de ne pas participer au renouvellement de la société, ce dont nous souffrirons tous.

Auteur d’un livre, Élever la conscience humaine par l’Éducation,  il propose une révolution éducative afin de libérer les jeunes par une éducation qui les humanise. C’est en leur offrant une expérience profondément spirituelle, qui fait opposition au matérialisme ambiant, que tout jeune apprendra enfin à découvrir, à savourer et à cultiver sa vie intérieure.

Il n’est pas le seul à faire le constat de cet échec. Pierre JC Allard,  dans son projet Nouvelle Société, a présenté pendant des décennies son «chapitre» consacré à une transformation de l’éducation : Une école humaine.

Je l’ai imprimé et analysé. Et je n’arrive pas à comprendre pourquoi on se refuse à traiter le mal à la racine et à le considérer comme sérieux et novateur.

Sans doute parce que l’intérêt s’arrête encore à une vision étriquée ainsi qu’à une absence totale de volonté de «changer les choses».

Qui donc se soucie de l’humain? Qui donc se soucie d’un mieux-être? Et pourquoi?

Pour la simple raison que le citoyen est devenu une sorte de produit dérivé et que la constante – à des fins d’exploitation – consiste à le garder dans une mouture étalée et sans risques dans un savoir canalisé.

Le but?

La peur que l’automate se mette à penser.

De  peur que la «nourriture» de sang bleu finisse par se révolter.

La nourriture à Morlocks

Nous vivons dans un cauchemar, je ne vois pas en quoi un essai de changement pourrait nuire à l’évolution de notre société. Sauf que les acteurs ne subissent pas le cauchemar : c’est le spectateur qui est en train de regrette son billet.  Oui, les jeunes s’ennuient à l’école.  Même les enseignants s’ennuient. Le taux de décrochage des nouveaux enseignants est aussi élevé que celui des élèves.

De plus, ils sont devenus les outils de technocrates pétris à la pâte de savoirs boursoufflés et filandreux. Des technocrates qui sculptent des programmes et des «projets» dont  la réalité de terrain  est si pauvre  que  leur noble intention a la  consistance de barbe à papa. Et, souvent, ils  préfèrent se faire un lampion de leur égo plutôt que d’allumer les autres.

Combien en avons-nous comme cela éparpillés dans d’autres domaines?  Combien serions-nous prêts à dépenser pour le savoir et corriger les lacunes?

L’humain est devenu une sorte fast-food à croquer dans une cuisine  que nous ne contrôlons plus.

Une fois repus – des besoins primaires et de quelques luxes –  nous ne soucions  plus des  nègres que nous sommes devenus ou de ceux en devenir…

Les G bidonvilles

Depuis près de quarante ans, les sociétés dites riches, en arrachent. On a beau faire partie d’un G7 ou d’un G20, on s’échine à tenir la tête hors de l’eau.

Normal?

Non.

La cause est la même qui garde dans la pauvreté les sociétés dites du tiers-monde. La racaille financière draine les fonds publics de manière détournée. La crise économique est considérée – par la «presse» –  comme étant une crise passagère. Quand on connaît les sources véritables, on sait que la crise est une opération de longue date  et  d’arnaques dues à des procédures bien campées : on nous piège dans ce qu’ Ellen Brown nomme la «toile de dette»  Web of Debt.

J’en ai traduit ( sans trop fignoler)  quelques passages pour vous démontrer ce qui se passe aux États-Unis. Mais il est évident que ces «manœuvres» affectent tous les pays de la planète.

–         La Réserve fédérale n’est pas fédérale, il s’agit d’un cartel bancaire privé, appartenant à la banque par ses membres dans 12 districts de la Fed;

– Sauf pour les pièces de monnaie, ils ont « créé » l’argent que l’on appelle «Notes  de la Réserve fédérale, en violation de la Constitution en vertu de l’article I, section 8, qui donne au  Congrès seulement de  d’émettre  de l’argent  de règlementer la valeur de celle-ci … .  »
–  » L’argent tangible (pièces de monnaie et le papier-monnaie comprise) est de moins de 3 pour cent de la masse monétaire des États-Unis, « le reste est dans des entrées d’ordinateurs  pour les prêts;

 » – L’argent que les banques  prêtent  est de  «l’argent neuf» qui n’existait pas auparavant;

– 30% de l’argent crée par les banques est investi dans leur propre compte; « 

– Les banques ont déjà  réalisé des es prêts productifs pour le développement industriel;  aujourd’hui, ce sont  » de géantes machines à paris  » utilisant d’innombrables milliards pour des opérations à haut risques de type «casino» par le biais de dispositifs comme l’escroquerie des  produits dérivés et la titrisation.

Aussi longtemps que les banquiers contrôlent  notre argent, nous allons rester dans une « toile de dette » et de l’expérience des cycles de boom, de creux, d’’inflation et de  déflation, d’instabilité et de crises.

Nous sommes maintenus en dettes, donc sciemment appauvris. Et cet appauvrissement nous paralyse, car cloue notre pouvoir de développement et de libération. Besoins primaires, État primaire. Plus le loisir de réfléchir, de penser, de transformer.

On garde le citoyen dans l’inquiétude, cette paire de menottes invisible qui esclave le cerveau et l’être.

Ventre affamé…

C’est là tout le drame des sociétés au pas  «moonwalker» : on ne peut pas développer et humaniser une société clouée sur une croix qu’on nous cache. Ni les clous qui nous rivent et nous empêchent de bouger.

Appauvrissement monétaire, soit. Mais le plus grave est que nous sommes cloîtrés dans une sorte de bidonville intellectuel : il n’existe pas – ou alors on fait la sourde oreille – de moyens ou d’ouvertures pour qu’un pouvoir réel du peuple participe à la démocratie.

Le Canada n’est ni plus ni moins que 30 millions de Christs qui n’ont d’autre choix qu’un X pour les Pinocchio de l’État se livrant au jeu politique. Le citoyen est une sorte de Lazare en  fauteuil roulant.

Le ministère de l’inertie.

Il faut bien dire les choses telles qu’elles le  sont : si nous dépensions autant d’argent à creuser les causes de l’inertie par des études sur nos dirigeants et  les parlements, nous y gagnerions sûrement en actifs sur la qualité de nos vies.

Ne nous mèprenons pas sous la couverture et les fragments d’humains qui semblent habiter nos appareils étatiques, ou les structures pseudo-savantes,  les  prémisses ossifiées ou les  propos savonneux; l’entièreté de la politique peut se résumer en un seul ministère : l’inertie.

Nous marchons à reculons sur la lune.

Le problème est que nous ne vivons pas sur la lune.

Ceux qui sont en état d’apesanteur,  eux, flottent sur leurs cellules de cerveaux pas encore dégrisées.

L’État  n’est-il qu’un concessionnaire d’autos? Il fournit – sans le savoir – de l’argent à des actionnaires invisibles. La gravité reste que les citoyens  devraient être propriétaires de LEUR pays.

En cela, la démocratie est la «tempête parfaite» ( Merci à M. PHR, quoique la phrase nous a coûté cher).

Alors, attendons-nous à ce que la prochaine étape soit une crise qui, espérons-le, nous ramènera de la Lune à la Terre.

Le parcours nous coûtera encore une fortune, mais nous aurons cessé de «nous faire apprendre» cette fausse marche qui nous roule gaiement mais ne nous mène nulle part.

Les politiciens se vantent d’avoir le volant, mais c’est nous qui fournissons la voiture.

Je vous fais part d’un constat d’Ellen Brown :

L’histoire dépeint le Moyen Âge comme une période rétrograde,  et une forme d’appauvrissement et d’esclavage que seulement la révolution industrielle a changé. En fait, l’époque est entièrement différente, décrite  par l’historien du 19e siècle Thorold_Rogers comme un temps où «une manœuvre» pouvait  subvenir  à tous les besoins de sa famille pendant un an en travaillant 14 semaines,  lui laissant près de neuf mois pour pouvoir travailler pour lui-même,  étudier, pêcher, voyager, ou faire ce qui lui plaisait, quelque chose qu’aujourd’hui les gens surchargés de travail, stressés,  sous-payés ne peuvent pas imaginer.

Envieux?

Il est tout à fait incompréhensible et illogique que nous soyons réduits à ne plus pouvoir améliorer nos conditions de vie par d’autres moyens que celui des «sommes monétaires».

L’argent est un moyen, pas une fin. Dans un article L’usine à fous: l’industrie de la guérison, je voulais démontrer que nos sociétés dites évoluées créent un mode de vie qui accroît ces «maladies de sociétés» nécessitant  des investissements colossaux comme correctifs.

Nous dansons sur place…

Ce qui me rappelle une anecdote des années 60, alors que le monde était plein de promesses, que l’Homme allait être enfin délivré des tâches ingrates…

À un élève qui n’avait pas de loisirs ni de passions, l’enseignant, éberlué, lui demanda :

– Mais qu’est-ce que tu vas faire quand la société des loisirs va arriver?

– Je vais jouer à la chaise musicale…

Toute la classe l’a trouvée drôle.

Il doit être dans un parlement… Là où il n’y a que deux chaises. Et toutes deux au centre…

Beau jeu!

* * * * *

Ce texte est une gracieuseté de Gaëtan Pelletier, en remplacement de François Marginean. Vous êtes tous invités cordialement à visiter son site personnel LA VIDURE et y découvrir une panoplie de billets tout aussi intéressants pour les réflexions qu’ils suscitent que pour le style d’écriture unique de ce poétique auteur.

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Coup d’état monarchique et bancaire au Canada

800px-royal_standard_of_canadasvg2Si je vous demande qui est le chef d’État du Canada, plusieurs répondront que c’est le Premier ministre du Canada. En réalité, c’est la reine Élisabeth II qui est notre chef d’État. Vous, vous êtes ses sujets. C’est à travers le gouverneur général du Canada que son pouvoir est représenté  et ce pouvoir est plus important que celui du Premier ministre lui-même. Présentement, c’est son Excellence la très honorable Michaëlle Jean, gouverneure générale et commandante en chef du Canada qui assume le pouvoir le plus élevé au pays et qui maintient un lien direct avec la monarque. On vous dira que ce n’est que cérémonial et figuratif. Mais si vous lisez les chartes du Commonwealth, vous constaterez que c’est les parlements des pays membres du Commonwealth qui sont cérémonials.

Gilles Duceppe et les autres ministres ainsi que ceux à la Chambre des communes du Québec, sans oublier les membres des forces armées, doivent porter allégeance et loyauté à la reine avant d’entrer en fonction.

Nous ne sommes pas réellement propriétaires de ce pays en tant que Canadiens. Environ 89% du territoire canadien (8,886,356 km²) constitue ce qu’on appelle les Terres de la Couronne du Canada, ce qui signifie que personne ne possède les terres (à part le 11% restant qui sont entre des mains privées). De ce fait, elles appartiennent à la reine du Canada. Dans les monarchies constitutionnelles, la sanction royale est un acte par lequel le monarque ou son représentant approuve une législation adoptée par le Parlement. Ensuite, nous avons la Gendarmerie royale du Canada. La face royale de la reine est partout sur notre argent. Toutes ces appellations et faits ne sont pas là pour des raisons sentimentales. Vous êtes la propriété, ainsi que tout ce pays, de Élisabeth II, par la grâce de Dieu, reine du Royaume-Uni, du Canada et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la foi.

Nous pouvons trouver la preuve de cela avec le «coup d’état monarchique» récent au Canada où le Parlement a été prorogé, c’est-à-dire fermé, ce qui met un terme à la session parlementaire et donc à tous les travaux en cours. Tout ceci pour permettre au gouvernement Harper d’éviter un vote de confiance qu’il aurait vraisemblablement perdu.

La conséquence d’une prorogation:

«Toutes les affaires non complétées sont abandonnées ou expirent au Feuilleton et tous les comités perdent leur mandat, permettant ainsi un nouveau départ à la session suivante.» – Source: La procédure et les usages de la Chambre des communes, des auteurs Robert Marleau et de Camille Montpetit.

Un autre exemple éloquent remonte au temps de Brian Mulroney alors qu’il faisait face à un Sénat dominé par les Libéraux qui refusaient de faire passer la loi sur la TPS et qui s’opposaient à l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA). Mulroney utilisa une provision constitutionnelle peu connue pour augmenter temporairement le nombre sénateurs de huit ainsi donnant la majorité au Conservateurs dans la haute chambre. C’est Élisabeth II qui les nommera. Démocratie de façade. La reine du Canada a décidé qu’elle voulait garder Harper car il soutient et implémente  l’Union nord-américain et l’expansion de l’ALÉNA appelé à devenir la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA).

Lorsque cela compte réellement et que les gens qui se tiennent derrière la reine d’Angleterre et du Canada n’aiment pas ce qui se passe au Canada, ils peuvent suspendre le Parlement et apposer leur véto contre n’importe quelle loi par simple décret de son représentant, le gouverneur général. La reine représente beaucoup plus que la simple royauté. Elle est la représentante de la Cité de Londres – que l’on nomme aussi la City – et ses intérêts financiers. La Cité est principalement composée de plus de 500 banques comme le Crédit Suisse, Barclays Bank, Bank of America, Citigroup et HSBC, de la Bourse de Londres, de compagnies d’assurance tel que la Lloyd’s of London, de grandes entreprises et de journaux. Nous pouvons donc dire que la reine est en quelque sorte la porte-parole et représentante de cette oligarchie.

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Ceci étant dit, ce système de gouverneurs  dans cette monarchie constitutionnelle canadienne et québécoise coûte excessivement cher aux contribuables canadiens. Selon les estimations du gouvernement fantoche, c’est plus de $30 millions que nous devons dépenser chaque année, soit environ le même montant que Harper voulait couper dans le financement des partis politiques dernièrement. Nous pouvons constater les priorités.

Donc, ce à quoi nous assistons est en quelque sorte un coup d’état monarchique et bancaire. N’oubliez pas que dans tout ce tourbillon politique, Harper a octroyé $75 milliards aux banques privées, dont une grande quantité de cet argent finira dans les mains de quelques banquiers à Londres. Un coup d’état silencieux et sans effusion de sang. Par contre, c’est notre économie et nos finances personnelles qui vont saigner. En effet, avec ce montant qui se rajoutera à la dette nationale et qui devra être remboursé avec les intérêts, nous pouvons nous attendre à subir un sérieux coup très bientôt.

Cela prendra forme de:

– Coupures importantes dans les services sociaux et autres dépenses publiques
– Mises à pied massive
– Effondrement des finances publiques autant au niveau fédéral que provincial, ce qui mènera à une accentuation et accélération de la privatisation de l’état laissant une plus grande emprise des créanciers sur l’appareil politique
– Un appauvrissement de la population dû à l’épargne qui est anéanti ainsi que les fonds de pension de l’état qui seront nettoyés, car le gouvernement va aller piger directement dans ces fonds de pension pour financer les opérations de sauvetage financier, argent qui sera ensuite utilisé pour faire des acquisitions dans le secteur financier et réel de l’économie.
– Tiers-mondialisation des pays développés.

Certaines banques canadiennes comme la Banque Royale du Canada (oui, Royale) sont en train de magasiner pour racheter des institutions financières en difficulté aux États-Unis. D’où viendra l’argent nécessaire? Des poches des contribuables, par l’octroi de ce $75 milliards aux banques à charte par le gouvernement fédéral.

Le seul moyen d’arrêter cette trahison serait de voir un front commun s’organiser à la grandeur du Canada et au moyen de grève générale. Nous avons maintenant la certitude que nous ne sommes pas représentés par ces politiciens ce qui se traduit par une perte de démocratie et de liberté grave. En de tel cas, nous ne sommes plus obligés de payer nos impôts, nos taxes ni de payer les factures encourues par ces gouvernements qui ne sont plus que les CEO d’une économie fasciste. Je dirais même plus, il est de notre DEVOIR de résister et de dissoudre ces gouvernements dangereux et criminels.

François Marginean

LES ENJEUX DE LA CRISE FINANCIÈRE: Une conférence de Michel Chossudovsky – 1:13:01

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La tentative de putsch de Stephen Harper

Ottawa est en crise, dit-on dans les milieux bien informés. Nous devrions plutôt dire que le parti conservateur, au pouvoir, est en crise. Je n’ose imaginer un seul instant que la population lui eut accordé sa confiance en élisant son chef à la tête d’un gouvernement majoritaire. Coup d’état, clament les caciques du parti, contre un gouvernement légitiment élu. Je serais porté à répondre : coup d’état d’un gouvernement contre sa population qui lui a signifié, par son vote, qu’il ne devait pas se comporter comme un gouvernement suffisant, imbu de lui-même, cynique et au-dessus de la volonté populaire. Le Devoir écrit : « Si le Bloc n’avait pas empêché le Parti conservateur de former un gouvernement majoritaire le 14 octobre, les mesures ahurissantes que James Flaherty a annoncées dans son énoncé économique de la semaine dernière auraient eu force de loi. Les dommages causés à la société canadienne auraient pu être incalculables ».

Une crise qui fait rougir les conservateurs !

Une crise qui fait rougir les conservateurs !

Selon un stratège conservateur, la présente situation n’est rien de moins « qu’une attaque contre le Canada, une attaque contre la démocratie, une attaque contre l’économie ».

Au Québec, nous sommes en période électorale. Jean Charest ne pouvait résister à la tentation, tant il s’en satisfait, de reprendre à son avantage cette crise d’Ottawa pour maintenir la position qu’il défend depuis le déclenchement des élections : il est important d’élire un gouvernement majoritaire. « Ce qui se passe à Ottawa, ça prouve que ça prend un gouvernement stable, surtout dans une période de turbulence économique. Ça prouve clairement que ça prend un gouvernement de stabilité, ça n’a pas de sens », répète Jean Charest à qui veut l’entendre. Ce que ne dit pas monsieur Jean Charest est que son vœu traduit une volonté de n’en faire qu’à sa tête, une fois élu. Au sein d’un gouvernement majoritaire, il faudra vivre pendant quatre ans avec les décisions d’un gouvernement, jadis réputé arrogant, sans pouvoir remettre en question aucune d’entre elles.

Au-delà du comportement indigne de Stephen Harper et de son ministre des Finances, qui ont présenté un plan idéologique en lieu et place d’un plan de relance économique, au sein duquel les conservateurs réglaient de vieux comptes sortis tout droit des cartons alliancistes empoussiérés, ce qui fâche dans l’Ouest est de devoir faire reposer l’avenir du pays sur un vote prépondérant des vilains séparatistes du Québec. « Ce n’est pas le temps pour le Canada d’avoir un gouvernement non élu dépendant de l’appui des séparatistes du Bloc québécois », déclarait le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall. « Le Canada mérite beaucoup mieux », a soutenu Brad Wall. N’en déplaise à Wall, c’est surtout l’Ouest qui a soutenu Stephen Harper et c’est le Québec qui a fait en sorte que le Canada ne soit pas aux prises avec un gouvernement majoritaire.

Et les conservateurs n’ont rien d’autre à faire, face à la crise qu’ils viennent de provoquer, que de s’emmêler dans leurs cassettes en écoutant, enregistrant et diffusant une conférence téléphonique privée du NPD. En défense devant un geste aussi insensé, qui s’ajoute aux actions passées du parti lors de leur premier mandat, les conservateurs plaident qu’il n’était pas contraire à l’éthique d’écouter à la dérobée, d’enregistrer et de diffuser aux médias des délibérations privées du NPD.

Pendant ce temps, les chefs d’opposition à Ottawa se sont réunis et ont procédé à des négociations pour la mise en place d’un gouvernement de coalition. Rien n’est plus déplaisant aux yeux de plusieurs observateurs que d’envisager un Stéphane Dion occupant la fonction de Premier ministre du Canada. Autant l’Ouest rejette un appui des vilains séparatistes du Québec, autant le Québec, dans un sondage de la Presse, rejette l’idée de voir Dion occuper cette fonction.

Selon les termes d’un accord intervenu entre les trois chefs d’opposition, de nouveaux crédits seront déployés pour des projets municipaux. La loi sur l’assurance-emploi sera amendée pour permettre de créer une caisse autonome qui s’autofinancera. Les chômeurs bénéficieront à nouveau de leur prestation, les deux semaines de carence étant abolies. Les réductions d’impôt aux entreprises ne seront pas annulées. Les fonds des agences de développement économique régional et les 45 millions de dollars supprimés en culture seront restaurés. La coalition n’imposera pas la taxe sur le carbone, si chère à Stéphane Dion.

Le Bloc québécois ne sera pas représenté au sein de l’équipe ministérielle de la coalition. Jusqu’au 30 juin 2010, le Bloc s’engage à ne pas déposer de motion de censure et à ne pas appuyer celles qu’une opposition conservatrice pourrait présenter. Beaucoup de choses ont été dites sur cette nouvelle alliance circonstancielle. Le Bloc pouvait-il exiger des libéraux qu’ils choisissent un autre chef que Stéphane Dion, le politicien le plus impopulaire au pays, qui vient tout juste de mener son parti à la pire défaite de son histoire ? Les trois aspirants à la direction du PLC, Dominic LeBlanc, Michael Ignatieff et Bob Rae ont salué cette décision de façon unanime. La population canadienne jugera aux prochaines élections cette décision du Parti libéral de ne pouvoir, dans les circonstances, proposer un chef qui soit à la mesure des attentes des électeurs, qu’ils soient de l’Ouest ou du Québec. Pour l’heure, « il faudra faire avec », comme diraient nos ados.

Dans la présente situation, que vit le Canada, il est inutile de monter aux barricades et de s’inspirer des dictatures, comme n’a pas hésité à le faire Lysiane Gagnon, de La Presse : « Les putsch se justifient sous les dictatures ou dans des situations d’une gravité inouïe. Pas parce qu’on n’aime pas l’approche économique du gouvernement ». Fort heureusement que la chroniqueure de La Presse émet une opinion personnelle et non un avis en droit constitutionnel. Il faut se rappeler cet acte de foi du propriétaire de Power Corporation, monsieur Paul Desmarais : « Notre position est connue : nous sommes fédéralistes. Ça nous a valu des conflits très durs. Au final, on est arrivé à un compromis : je ne dois pas intervenir dans le journal. Le point de vue des séparatistes peut apparaître, mais la ligne éditoriale est fédéraliste. Il n’y a pas d’ambiguïtés. Si le Québec se sépare, ce sera sa fin. Moi, je suis attaché à la liberté et à la démocratie ». Élus selon les mêmes règles, les députés bloquistes ont la même légitimité que les députés conservateurs.

« Notre régime politique est un régime parlementaire, et non un régime présidentiel », rappelle Bernard Descôteaux, du Devoir. Pour ma part, j’incline à penser que le putsch vient de Stephen Harper qui a tenté, sous le fallacieux prétexte de redressement de la situation économique, d’imposer un agenda de droite, malgré le rejet de la population canadienne.

Celui qui a le plus à craindre est Stephen Harper lui-même. S’il devait être vraiment chassé du pouvoir, comme un malotru, en raison d’un vote de confiance, le parti conservateur ne lui pardonnera pas ses bévues et son caractère fantasque. La sérénité bien artificielle du PC replongera rapidement dans les abimes des années 1960 et des luttes de pouvoir internes. Harper l’aura bien cherché.

Les conservateurs ont beau se draper dans les principes de la démocratie, cette tentative de putsch à l’égard du parlement en imposant un déni du droit de grève des fonctionnaires et en éliminant le remboursement des partis politiques illustre ce qu’aurait pu être un gouvernement majoritaire conservateur. James Moore, ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles, devrait s’imposer un examen avant de clamer haut et fort que les séparatistes veulent prendre le bureau du premier ministre. James Moore, comme certains journalistes proches du beau pays de Paul Desmarais devrait songer au fait que Harper pourrait proroger la session pour gagner quelques semaines ou même replonger le pays en élections générales.

S’agissant des élections au Québec, qui des électeurs peut dire en quoi consisteront les mesures de redressement de l’économie de Jean Charest ? Donner un gouvernement majoritaire à Jean Charest, sans connaître au préalable son plan de redressement, équivaut à voter à l’aveuglette en souhaitant qu’il n’y ait pas trop de dommages collatéraux pour les quatre prochaines années.

Pierre R. Chantelois

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Une démocratie en faillite

En 1998, Il y a maintenant 10 ans, un sondage publié dans  » Actualité  » – et très largement diffusé – nous apprenait que 4% seulement des électeurs « faisaient très confiance à leurs hommes politiques ».  70% ne croyaient pas qu’ils réaliseraient leurs promesses. Quand 96 % de la population n’a plus très confiance en ses chefs et qu’une bien large majorité d’entre elle ne croit plus en leurs promesses, on fait face à une crise de confiance grave.

Cette crise mène à une désaffection profonde de l’électorat, qui ne perçoit plus très bien l’utilité de son vote, ni même la nécessité de sa participation au processus électoral. Notre démocratie est en faillite. 

Pourquoi cette crise de confiance et cette désaffection? À cause de sept (7) vices ou carences graves de notre démocratie actuelle qu’il faudrait de toute urgence corriger:

1 – La valeur nulle de tout engagement préélectoral;

La démocratie représentative repose sur un contrat implicite : le postulat que l’élu qui reçoit un mandat des électeurs suivra la politique qu’il a proposée. Quand le citoyen voit que ce que dit un candidat avant une élection n’est pas un indicateur fiable de ce qu’il fera après l’élection, il n’y croit plus. Cette perte de confiance est la première et la plus grave de failles qui exigent que l’on transforme notre démocratie.

2 – La marginalisation du Parlement

L’électeur doit choisir d’un seul vote : a) le parti auquel il veut confier la tâche de former un gouvernement, et b) le député qui représentera une circonscription électorale. Normalement, il fera le choix rationnel de voter pour le parti qu’il souhaite voir former le gouvernement. C’est un choix rationnel, mais le député, celui qui en théorie nous fait nos lois et devrait représenter l’électeur, ne représente plus que le parti politique qui l’a choisi comme candidat: il pourrait être remplacé par un jeton entre les mains du Premier Ministre.

3 – L’aliénation du citoyen de la chose publique

Le citoyen ne croit plus que quiconque prétend le représenter au sein de l’État soit vraiment SON représentant et il est donc totalement aliéné de la chose publique. Il faut prévenir et pallier cette distanciation, en recréant la relation personnelle qui était à l’origine du concept de démocratie représentative. Il faut faire en sorte que l ‘électeur ait un représentant qu’il connaisse et auquel il puisse s’identifier

4 – Le biais médiatique qui déséquilibre le dispositif électoral.

Parce qu’il ne peut plus croire ce qu’on lui dit, l’électeur ne peut plus voter pour une idée ou un programme; il en est réduit à voter pour une image et un visage: nous sommes en « démocratie cosmétique ». Mais un politicien a le visage et l’image de ses moyens et de ses appuis; appuis transparents, mais aussi parfois tacites, implicites et occultes. On a prétendu régler ce déni d’équité par la limitation des dépenses électorales, mais les dépenses électorales ne sont que la toute petite pointe de l’iceberg. Ce n’est pas la publicité payée qui est vraiment efficace, mais la publicité gratuite faite par les médias, les commentateurs, les éditorialistes. Comment, sans museler les médias, donner une couverture honnête à chaque parti et à chaque candidat ?

5 – L’exclusion des »petits partis  » qui est un veto à l’évolution de la pensée politique.

Notre démocratie, essentiellement de bipartisme, tend à favoriser l’alternance au pouvoir d’un parti de centre-centre-gauche et d’un parti de centre-centre-droite. De même les candidats indépendants sont de facto exclus.  Ce bipartisme et cette nécessaire allégeance partisane semblent des facteurs de stabilité, mais  il faut, sous peine de stagnation de la pensée politique, encourager l’émergence de nouvelles visions. Comment donner une voix à toutes les tendances idéologiques, mais sans compromettre, ni même retarder indûment la prise de décision politique et le fonctionnement harmonieux de l’État ?

6 – La démarche à huis clos de conception et de préparation des lois.

La démocratie, même représentative dans son application, ne devrait pas se réduire à une intervention ponctuelle du citoyen au choix de ceux qui décideront pour lui de son avenir. Elle devrait signifier la participation continue du citoyen au processus de décision politique, mais aussi à l’identification des problèmes, à l’étude des solutions à leur apporter et à l’élaboration des lois venant encadrer l’application de ces solutions.  Comment mettre en place des mécanismes permanents de consultation qui feront la part belle à ce que les citoyens veulent vraiment ?

7 – L’absence de contrôle efficace du citoyen sur l’application des lois.

La démocratie actuelle ne prévoit pas de suivi par les citoyens des gestes posés par l’Administration en exécution des décisions prises par les législateurs. Le pouvoir exécutif ne fait pas de place utile au citoyen au sein des mécanismes de contrôle de l’Administration. Il ne lui laisse, seul devant la machine étatique, que le recours judiciaire, lent, coûteux, complexe.  Comment donner au citoyen les moyens de ses droits ?

Il faut réformer notre démocratie.  On consulte de temps en temps les citoyens sur un changement du mode de scrutin, parlant d’introduire la représentation proportionnelle, sans plus, comme s’il s’agissait d’une panacée, mais s’en tenir là serait conclure le débat par une modification sans signification profonde.

Pour une vraie réforme de notre démocratie, il faut apporter une solution à chacun des sept (7) problèmes que nous avons soulignés ici. Si on ne le fait pas, elle ne trouvera plus de volontaires pour se porter à sa défense… Elle partira et nous le regretterons.  Et il faudra se battre pour qu’elle revienne.

Pierre JC Allard 

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