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Le cloisonnement

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C’est via Steve Proulx que j’ai découvert ce nouveau blogue au nom très drôle : La terre va trembler, qui est une citation de la pétaradante Michèle Richard. Mais je suis resté accroché — et c’est le cas de le dire! — à un billet nommé : Le Portugal plane.

On y fait le parallèle entre le fait que le Portugal a décriminalisé la drogue en 2001 (avec « des effets bénéfiques à tous les niveaux » selon une étude empirique) et que le Canada a été seulement proche (à l’époque de Paul Martin) de « décriminaliser la possession de petites substances » de marijuana, même si une majorité de la population est favorable…

Ce qui me vient premièrement à l’esprit, c’est qu’il semble donc que la mondialisation ne se passe tellement pas au niveau législatif et social, a contrario du niveau économique et financier — qui, comme on le voit, entraînent tout le monde avec le « noyé » (multiple). Une chose entraînant une autre, j’aimerais pointer vers le conservatisme qui nous représente au gouvernement canadien. Même si personnellement je me tiens loin de toutes les drogues, je ne peux pas m’empêcher de trouver dommage que le parti en place n’a que le mot « répression » en tête, comme le soulignait récemment un article du journal Le Devoir.

ll s’avère que nous sommes loin du pragmatisme quand il s’agit d’idéologie conservatrice et c’est là où le bât blesse. Et en plus, tant qu’à y être, pourquoi empêcher légalement quelqu’un de prendre de la drogue si ça lui chante! Tant que cette personne ne m’en inocule pas contre mon gré, c’est son affaire!

Nous avons à la tête de ce pays un cerveau bien étanche…

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Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé

Qu`est-ce que l`Union nord-américaine?

La réponse dépend de la personne à qui vous parlez. Mais considérant l`état des médias principaux au Canada et au Québec qui ont littéralement évité de rapporter quoi que ce soit ou presque à ce sujet jusqu`à tout récemment, il vous faudra tout d`abord trouver quelqu’un qui en a déjà entendu parler.

Quoi qu`il en soit, l`idée du l`Union nord-américaine (UNA) est devenue réalité durant une rencontre à l`Université de Baylor à Waco au Texas en mars 2005 où les chefs politiques Paul Martin, George Bush Vicente Fox, respectivement du Canada, des États-Unis et du Mexique en sont venus à une entente d`intégrer ces trois nations en une super entité régionale politique, économique et militaire.

Suite à ce sommet, ils annoncèrent la formation d`une nouvelle entité appelée «Partenariat pour la Sécurité et la Prospérité (PSP)». Considérant la magnitude d`un tel accord et le fait que ce fut signé en début 2005, on serait en mesure de penser que le commun des mortel serait au courant d`une telle chose aujourd`hui.

En réalité, au Canada et au Québec peu sont au parfum de ces plans. Pourtant, aux États-Unis il y a déjà plus de 19 états qui se sont officiellement opposé à ces plans. Ici par contre, un seul parti politique en parle, alors que même Harper c`est prononcé en faveur d`une telle intégration et que le processus se poursuit. Nous sommes maintenant en campagne électorale et aucun parti autre que l`Action Canadienne (PAC) en fait un élément de leur plateforme en s`opposant vigoureusement à de tels plans.

La question est à qui ce partenariat offrira t-il plus de sécurité et de prospérité?

Pour répondre à cette question nous devons prendre un peu de perspective sur l`histoire:

«L’entrée en vigueur le 1er janvier 1994 de l’ALENA (Accord de Libre-Échange Nord Américain) entre les États-Unis, le Canada et le Mexique a permis de constituer une première ébauche d’entité économique unifiée. Les objectifs définis dans son article 102 visent à « éliminer les obstacles au commerce des produits et des services entre les territoires des Parties et à faciliter le mouvement transfrontalier de ces produits et services (…), à créer le cadre d’une coopération trilatérale, régionale et multilatérale plus poussée afin d’accroître et d’élargir les avantages découlant du présent accord ».

«Ces affirmations ont connu un nouvel élan grâce aux travaux du Council Foreign Relations [1] en liaison avec le Conseil Canadien des Chefs d’Entreprises (le CCCE regroupant les hauts dirigeants de 150 entreprises canadiennes) et le Consejo Mexicano de Asuntos Internacionales (le COMEXI, organisation politique multidisciplinaire soutenue par les entreprises mexicaines). En effet, il a été décidé de créer une « Communauté économique et de sécurité nord-américaine » d’ici 2010.» (Source: Vers une communauté nord-américaine )

Il est question de créer un espace économique, politique et militaire commun et les structures militaires du Canada et des États-Unis sont déjà intégrées – les troupes américaines et canadiennes ont déjà le droit de se déployer dans ces deux pays en cas «d`urgence», accord signé sans votre approbation ni celle du Parlement, et passé sous silence dans vos chers médias.

Au Canada, c`est le Conseil Canadien des Chefs d’Entreprises (CCCE) qui fait des pressions auprès du gouvernement Harper en faveur du plan. Le Conseil Canadien des Chefs d’Entreprises compte environ 150 membres corporatifs.

«À côté de grandes sociétés et banques canadiennes, on y trouve les filiales des grandes compagnies américaines impliquées au Canada, telles les sociétés Bell Canada, Paul Desmarais, Jr., Power Corporation of Canada, Du Pont, Fed X, General Electric, General Motors, Chrysler, Ford, Hewlett-Packard, Home Depot, IBM, Imperial Oil, Kodak, 3M, Microsoft, Pratt & Whitney, Suncor, Wyeth, Xerox, Gillette , Lockheed Martin, Wal-Mart, Chevron, Merck, etc. – Pour ces dirigeants, le Canada n’est pas un pays distinct des États-Unis, mais un marché adjacent qu’il importe d’investir et de contrôler.»

«Depuis mars 2005 sous la direction des trois ministres seniors de cabinets de chaque pays, environ 100 groupes de travail d’officiels non élus du gouvernement et de l’industrie se sont rencontrés aux frais des contribuables pour décider et diriger la mise en place de la restructuration de l’appareil de gouvernance et la forme de régime sur le peuple. Leurs ordres sont transmis le long de la chaîne bureaucratique qui dépense de grands montants d’argent des contribuables pour mettre en place les changements à nos frontières, dans nos aéroports, dans nos avions, dans nos cieux, sur nos routes et à nos routes et autoroutes, à nos systèmes personnels d’identification, à notre santé, à nos vaccins, sur nos suppléments alimentaires, sur nos niveaux de sécurité des pesticides, dans nos écoles et universités, dans l’exploitation de nos ressources naturelles -nos rivières, nos lacs, notre pétrole, notre gaz, à notre environnement, dans l’industrie de l’armement, dans la manufacture et utilisation de l’uranium appauvri, dans l’exploitation et l’expérimentation sur nos populations indigènes et nos militaires, sur l’immigration, sur notre droit d’Habeas Corpus, à notre droit à un procès juste, notre droit de nous rassembler et notre liberté d’expression, etc.»

Les vrais objectifs du PSP sont l’éradication des frontières et l’accès aux ressources naturelles mexicaines et canadiennes par les grandes compagnies américaines. Cela conduira à un plus grand contrôle de nos ressources par ces dernières comme nos réserves de pétrole et de gaz. En effet, la moitié de la production des sables bitumineux d’Alberta est déjà contrôlée par des compagnies américaines.

Certaines personnes ont quand même osé parler. Ne manquez pas par exemple ce texte de Rodrigue Tremblay, économiste et professeur à l`université où vous trouverez cet extrait:

«Une entente [avec les États-Unis] afin d’harmoniser les règles du commerce, de la sécurité ou de la défense, obligerait, en bout de ligne, le Canada et le Mexique à … céder aux États-Unis le pouvoir réel sur le commerce international, l’investissement international, la réglementation environnementale, l’immigration, et, en grande partie, sur la politique étrangère, et même sur les politiques fiscales et monétaires. »
Roy McLaren, ex-ministre libéral fédéral

Donc voilà assez d`information pour piquer votre curiosité. Je vous laisse avec ces liens à explorer pour que vous vous fassiez une opinion par vous-mêmes. Ces plans existent réellement mais n`y a eu aucun débat à ce sujet depuis le début jusqu`à maintenant. La période électorale nous donne une excellente opportunité d`en faire un débat public et de confronter les candidats avec ce dossier fumant. Avant que nos droits démocratiques au Canada deviennent rapidement illusoires il est de notre devoir de nous informer sur les vrais enjeux de notre société et pays.

Vers une communauté nord-américaine

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Classé dans François Marginean

Stephen Harper et l’alchimie populaire

« Tu vois, Toto, quand tu t’y mets, tu n’es pas si bête…. ». Pas facile, l’éducation des enfants. Surdoués comme Pierre, espiègles comme Jean ou type fort-en-thème, comme Paul, ils ont en commun de ne jamais écouter ce qu’on leur dit. « Je sais, je sais… » – comme le chantait Jean Gabin –  mais ils ne savent pas et ils font des bêtises. Ils suivent les mauvais conseils des grands voisins qui jouent avec des allumettes dans les carrés de sable et qui se tripotent la richesse virtuelle dans les ruelles du FMI. Ils se fichent comme d’une guigne de nous, leurs parents, qui leur payons la bouffe et la piaule.

À moins qu’on leur mette une baffe. Avec des baffes, tout devient plus facile. Ainsi, avec Paul Martin, les Canadiens, qui essayaient depuis des lustres de convaincre leurs gouvernements successifs de faire un petit quelque chose pour les vieux, un petit quelque chose pour les enfants et de s’occuper du monde ordinaire ont finalement eu gain de cause avec le dernier budget de feu le gouvernement libéral minoritaire.

Oh, on était encore loin du prix d’excellence, mais on voyait des « gestes » dans la bonne direction. On voyait le Chef ouvrant les bras nous dire qu’il nous avait compris. Ce qui était une heureuse surprise, de la part d’un parti dont l’arrogance historique est proverbiale et qui ne sortait pas du bureau du préfet de discipline pour y avoir reçu des louanges, mais pour avoir dû s’expliquer sur cette menue monnaie du tronc des commandites qui s’était retrouvée dans ses poches.

En mettant le gouvernement libéral en minorité, on l’avait forcé à écouter. Toto avait compris quelque chose … et on avait eu quelques mois de bon gouvernement. Quand on a su comment – on ne saura jamais combien –  Toto avait pris dans la caisse, on a dû lui demander de partir, mais nous les citoyens avions aussi appris quelque chose : quand on est prêt à donner une baffe et qu’on laisse la porte entrouverte, tout devient plus facile.

Quand on a laissé les clefs de la maison à Stephen, ce fut donc en le menaçant lui aussi de le mettre carrément à la porte à la première incartade ; on s’est  ainsi assuré qu’il se conduirait correctement jusqu’à ce qu’on ait levé la menace.  Alors, hop, les Québécois sont une nation et bienvenue à l’Unesco !  Et hop, on va régler le déséquilibre fiscal ! Nous sommes une grande et belle famille, on ne se  brouillera pas pour des questions de gros sous, n’est-ce pas ?

Allez hop, on règle cette affaire de bois d’œuvre. Sur quoi les Américains ont pu mettre la main sous la table n’est pas clair, mais qu’ils ne l’aient pas fait ouvertement et en rigolant est déjà une victoire pour la vertu du Canada. Allez hop, ça bouge ! C’est un espoir. C’est important, l’espoir. Stephen est encore plus téméraire que Toto, avec les allumettes, mais on peut le surveiller.  Et entre lui et l’alternative Stéphane, comme on dit entre jockeys, il y a vraiment pas photo…  Stéphane, c’est celui qui veut vérifier nos additions référendaires, qui se moque de nous avec ses copains… et qui pourrait oublier d’éteindre la cuisinière ou de fermer les robinets.

Alors, on doit bien laisser les clefs à Stephen, mais comment s’assurer qu’il restera poli, qu’il ne reprendra pas une vie d’adolescent mal élevé, que les choses ne  redeviendront comme avant et que nous n’aurons pas un autre Toto sur les bras ?  Sur la foi d’un taux de satisfaction en hausse et des sondages qui le donnent gagnant, Stephen Harper déclenche des élections. Il va vouloir s’émanciper. Comment lui dire que jusqu’ici ça va, mais que la porte est toujours là ? Comment lui serrer un peu le bras, sans qu’il se mette à pleurer, mais assez fort pour qu’il continue de faire ses devoirs ?

Comment ? En disant abracadabra et en faisant le rituel magique… Il n’est pas nécessaire de voter Vert, pour dire au Bloc qu’on est insatisfait du PQ, laisser les Libéraux finir leur temps au bagne et tenir la dragée haute aux Conservateurs. Pour évoquer un bon gouvernement et le garder dans son pentacle, nous n’avons pas besoin de nous poser de questions sur le vote stratégique, on pourrait se gourer dasn les calculs..   Nous n’avons qu’à faire confiance à l’alchimie…

Tout était plus simple au temps de l’alchimie, avant que les savants nous disent pourquoi les choses fonctionnent. Une pincée de ceci, une graine de ça.. et BOOM !  C’est comme ça qu’on a trouvé la poudre à canon, sans même se poser de questions. En règlant le cas de Toto, nous, citoyens électeurs, avons trouvé par chance  le rituel magique qui fait apparaître un bon gouvernement… Est-il vraiment nécessaire de toujours savoir le comment des choses ?

Si chacun, à ces élections qui nous arrivent, remet, qui la même pincée de ceci, qui la même graine de ça, nous aurons un résultat identique.  Autant de rouge, autant de bleu, autant d’épices …   Ne serait-il merveilleux que tous les électeurs canadiens se transforment en alchimistes et que, sans chercher à comprendre, sans prêter la moindre attention à l’insipide tissu de mensonges que leur serviront les partis traditionnels, ils votent tous EXACTEMENT comme ils ont voté la dernière fois ?

Nous reporterions alors au pouvoir un gouvernement minoritaire et l’on pourrait être sûr que, Stephen, comme avant lui Toto, essayerait chaque jour de nous faire plaisir : nous aurions encore un bon gouvernement. Et, soit dit en passant, « alchimie » fait un peu vieillot, mais reproduire une expérience réussie, c’est ça, le commencement de la vraie science. Quand le monde ordinaire s’y met, peut-être qu’il n’est pas si bête…

Pierre JC Allard

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Classé dans Actualité, Pierre JC Allard