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Élections Québec : L’effet Léo Bureau-Blouin


«Le dividu de race libérale était en cavale depuis le 14 avril 2003. Connu des milieux informés pour être l’homme au post-it, nouvelle méthode pour le trafic d’influence, il a perdu ministres et crédibilité plus que tout autre avant lui. Il serait à la tête d’une organisation cultivant la collusion pour se financer.» 10-04

Mise à jour: Pour ceux qui ne connaissent pas Claude Poirier «Le vrai négociateur», il s’agit d’un pastiche de son style. Il faut croire qu’au PLQ, on n’écoute jamais LCN…

Source: image et texte, Écran Radar

Gaëtan Pelletier

 

 

Léo Bureau-Blouin

Le Parti Québécois vient de réaliser un coup de maître avec la venue dans ses rangs d’un jeune homme d’à peine 20 ans. Le coup de maître, c’est l’image : ce leader étudiant est représentatif d’à peu près toutes les opinions des québécois depuis le début du « printemps érable ».

Si les québécois se chauffent à l’érable – en plus d’en faire du sirop – , il se pourrait que M. Charest soit grillé lentement sur le bûcher.

D’autant que son parti, « vieillissant », se dégrade de par les départs, sans se revitaliser d’une jeunesse qu’il s’est mis à dos en l’ignorant dès les premières manifestations.

La suite est venue gâcher le portrait du leader sur la scène mondiale.

Loi 78. Etc.

***

Trop jeune et peu expérimenté, dira-t-on.

Certes, mais le but n’est pas l’expérience. Le but est d’avoir trouvé ce qui incarnait  toute la frustration des québécois.

On l’a…

L’effet secondaire est d’avoir atténué l’effet leader de Madame Marois. Désormais, ce n’est plus un parti d’un leader, mais d’une équipe.

Dans le comté de Rivière-du-Loup-Témiscouata,  un autre candidat pourrait déloger Jean d’Amour : Michel Lagacé, préfet du comté. Un homme intègre et respecté.

Extrait du blogue de Mathieu Bock-Côté

Un mot aussi sur Léo Bureau-Blouin. C’est l’archétype du futur ministre. Il parle un peu la langue de bois. Mais il évite les excès révolutionnaires rendant la discussion politique impossible. Ce n’est pas avec ce genre d’homme qu’on porte une crise à son paroxysme mais c’est avec eux qu’on peut espérer les dénouer positivement. En un sens, il représente l’aile modérée du gouvernement étudiant, celle qui demeure centrée sur la question de la hausse des frais de scolarité, celle qui pourrait s’entendre avec le gouvernement du Québec, parce qu’elle ne rejette pas le système dans lequel il s’inscrit.

Il faut des hommes pour protester, il en faut d’autres pour gouverner. Les premiers et les seconds sont rarement les mêmes. Gabriel Nadeau-Dubois est du premier type, Léo Bureau-Blouin du second. Léo Bureau-Blouin semble avoir un respect pour les institutions qui manque à Gabriel Nadeau-Dubois. Hier, à deux reprises, à CBC puis à LCN, il a rappelé que les étudiants acceptaient la logique des concessions réciproques. On comprenait le message suivant : si le gouvernement propose une hausse moins marquée, les étudiants pourraient l’accepter en plus d’accepter le principe de la hausse. En disant cela, Léo Bureau-Blouin s’est comporté en leader responsable soucieux de la crédibilité de nos institutions. Il lui reste une semaine à son mandat. Il devrait en profiter pour prendre le leadership étudiant une fois pour toutes. Ce n’est pas impossible.

Source

Les aspirateurs à richesse

Il est aisé de prévoir que la prochaine élection sera CONTRE le Parti Libéral du Québec. En ce sens, tous les petits partis s’affairent à faire exploser le « vieux système ».

Cela ne changera pas le monde, ni le Québec.

Espérons seulement, tel qu’il se dessine en ce moment, que la politique cesse d’être une « politique-secte » pour enfin accéder à une démocratie meilleure.

Et c’est peut-être sans le savoir que le P.Q. refait son équipe de gens qui veulent sortir le Québec des vieilles recettes du néo-libéralisme et du pouvoir plus ou moins douteux dont le but est dévié du peuple.

C’est peut-être là la preuve, que lentement, les nouveaux arrivants – informés du climat mondialiste – pourraient modifier et sculpter lentement une autre société.

Un être à la fois…

Un humain…

Gaëtan Pelletier

25 juillet 2012

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La bouée de sauvetage


L’univers politique québécois s’annonce plein de rebondissements cet été. En attendant que la session d’automne commence à l’Assemblée Nationale, nous assistons depuis une semaine à la désintégration du PQ. Pendant 40 ans la seule alternative au Parti Libéral, le PQ est en train de naviguer une des pires crises de son histoire pourtant tumultueuse après la désertion de 5 membres de son caucus. Pauline Marois, qui a pourtant reçu une vote de confiance retentissant de la part de ses militants à son récent congrès, a fort à faire pour maintenir l’ordre dans les rangs de son parti. Plusieurs exigent sa démission. La barque semble sur le point de chavirer.

Le mécontentement semble palpable, même pour un observateur extérieur. Si le projet de loi 204 a été l’évènement déclencheur, la grogne s’est maintenant étendue à d’autres aspects du leadership de Pauline Marois. On lui reproche maintenant de ne pas faire assez pour promouvoir la souveraineté dans un avenir prochain. Pourtant, l’idée d’un autre référendum ne soulève la passion que des souverainistes purs et durs. Le reste des québécois en ont plutôt marre d’en entendre parler. Pauline Marois est coincée entre deux feux. L’option souverainiste est au point mort depuis le référendum de 1995 et elle est à son plus bas après le spectaculaire naufrage du Bloc Québecois qui n’a laissé que quatre survivants. Sans cette option, le PQ sera toujours en crise existentielle. La souveraineté a toujours été sa raison d’être. Sans elle, le PQ n’a plus de raison d’être. Il est sans gouvernail et sans voiles.

On veut enlever à Marois ses galons de capitaine, mais qui pourrait prendre sa place? Curzi? Non. Avec sa désertion trop fraîche, il est peu probable, même avec Marois par-dessus bord, qu’on lui pardonne si aisément. Qui donc pourrait sauver le PQ du naufrage et l’empêcher de rejoindre le BQ dans les abysses? Le seul que je vois qui serait capable, du moins pour un certain temps de garder la barque à flot. Legault. On ne cesse de faire des rumeurs d’une fusion Legault-ADQ, mais en réalité, une crise de leadership au PQ pourrait être la porte parfaite pour un retour de l’enfant prodige. Legault est une ex-péquiste. Il fait partie de la famille, même s’il l’avait laissé derrière. Avec le PQ et le PLQ en désarroi et la cible du cynisme populaire, Legault est revenu sur la scène comme un sauveur. Sans même avoir un parti ou un programme digne de ce nom, on est déjà prêt à lui donner les clefs du parlement. Mais fonder un nouveau parti, c’est du travail. Bâtir une base de militants, recruter des candidats, trouver des organisateurs et des bénévoles en vue d’une campagne électorale dans moins de deux ans et peut-être même plus rapidement qu’on le pense, si Jean Charest décidait de profiter de la confusion générale pour déclencher des élections anticipées. Mettre sur pied un nouveau parti qui puisse aspirer au pouvoir dans de si courts délais serait une tâche impossible. Mais en capitalisant sur sa popularité actuelle, il serait bien plus facile de tout simplement prendre la tête du PQ, où il serait sans doute accueilli en sauveur, comme l’a été Mme Marois d’ailleurs. Cela garantirait presque à Legault d’être le prochain Premier Ministre. Je ne serais absolument pas surpris d’un tel dénouement.

Nous verrons bientôt si j’ai raison… Sur ce, Bonne St-Jean à tous!

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Les aventures d’Amir Khadir contre les parasites de la royauté

Par Renart Léveillé

De voir ainsi Amir Khadir se faire varloper pour ses opinions contre les parasites de la royauté est une belle représentation du pouvoir de la langue de bois et de la sclérose sociale dans laquelle nous sommes encore empêtrés.

Qu’est-ce que la royauté peut bien encore représenter? Oui, il y a sûrement quelques citoyens assez vieux pour être nostalgiques d’un respectueux consensus envers cette institution désuète. S’il y a un lien aujourd’hui entre les citoyens et la monarchie britannique, il tourne amplement autour du simple potinage. Rien de bien transcendant. Beaucoup comme avec les vedettes, mais tout à fait gratuitement, puisque le prince William et sa famille n’ont rien fait d’autre que de naître pour obtenir tout cet argent et toute cette attention. Pour utiliser une expression qui fera mal à quelques oreilles, ce sont des « BS de luxe », les premiers au palmarès.

Les ultras partisans Nathalie Normandeau et Gérard Deltell ont bien sûr sauté dans la mêlée pour se faire du capital auprès des amants de la rectitude politique, mais il semble que c’est plutôt Amir Khadir qui passe pour celui qui calcule ses coups… C’est à n’y rien comprendre. Franchement, n’y a-t-il pas au moins une mince frange de la population qui n’en a rien à foutre d’Élisabeth II et de ce qu’elle représente? Oui, et j’en suis. Le député de Mercier ne pourrait-il pas être simplement le représentant de cette opinion parmi les politiciens sans avoir à subir des charges de la sorte?

Ça revient encore et toujours à la notion de respect. Pourquoi la famille royale et tout ce qu’elle représente devraient-ils être respectés à tout prix, mais pas l’opinion de ceux qui sont contre? À cette question, je gage que le seul argument possible pour Normandeau et consorts c’est :

— Parce que.

*******

 

À propos de la photo : http://www.ssaft.com/Blog/dotclear/index.php?post/2009/01/28/Donner-sa-langue-au-crustacé…

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Les inconscients

Caricature "En Contrôle" par Ygreck

Quoi de plus désolant que lorsqu’un ministre des finances nous rit en pleine figure? Selon Raymond Bachand, le 62% d’effort de réduction du déficit qu’il nous avait promis à son dernier budget aurait été accompli. Je m’explique mal cette prouesse autrement que par une arithmétique créative de la part du ministre. Les dépenses du gouvernement ont effectivement crût de 700 millions, donnant une croissance de 3,7% au lieu du 2,8% visé, mais nous avons supposément le gouvernement qui contrôle le mieux ses dépenses au Canada. Une chance que notre ministre ne nous prend pas trop pour des cons.

La seule chose qui aura aidé M. Bachand à réduire un tant soit peu son déficit, c’est que les recettes fiscales ont été meilleures que prévues. M. Bachand a effectivement réussi à extraire 1 milliard de plus en taxes et impôts de vos poches, mais il se donne le mérite d’avoir réduit son déficit. C’est vrai que l’acte de pillage est exténuant. Presque autant que de dépenser le fric des autres. Et le pillage n’est pas prêt de s’arrêter.

M. Bachand s’apprête en effet de piger encore plus profondément dans vos poches. Il planifie toujours de hausse la taxe de vente d’un autre point de pourcentage en janvier 2012. Il planifie d’autre hausses des taxes sur l’essence. La franchise santé passera de 25$ à 100$ l’an prochain aussi. Sans compter la hausse des frais d’électricité, de scolarité et les cotisations au RRQ. Même certaines de ces hausses sont peut-être nécessaires, elles deviennent injurieuses lorsqu’elles sont conjuguées à la charge fiscale déjà excessive du contribuable québécois et le fait que le gouvernement ne fait aucun effort, contrairement aux prétentions de M. Bachand, pour contrôler ses dépenses, encore moins de les réduire.

Grâce aux « efforts » de M. Bachand, le service de la dette ( i.e. les intérêts de notre carte de crédit collective) occupe le troisième poste budgétaire, derrière la santé et l’éducation. Et il va bientôt rattraper cette dernière. Quant aux dépenses de santé, elles continuent de croître de 5% par année et totalise 45% du budget cet année. La santé rongera 66% du budget en 2030, si la tendance se maintient, avec le service de la dette qui rongera la plus grande partie du reste. Mais M. Bachand aura pris une retraite dorée depuis très longtemps rendu là, alors il s’en fout royalement!

Il est évident que notre gouvernement actuel n’a aucune espèce de volonté à redresser les finances publiques. Il fait résolument la carpette devant les lobbies et les groupes d’intérêts, tout en pillant de plus en plus les contribuables. Cette attitude est non seulement une fraude intellectuelle, comme le clament certains membres de l’opposition, mais elle relève du brigandage pur et simple. Peut-être faudrait-il que nous descendions dans la rue encore une fois. Il semble que M. le Ministre n’a pas encore compris.

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« le Québec n’a pas besoin d’immigration »

 

Depuis belle lurette, quant à l’immigration, le mot d’ordre au Québec est que cela va nous sauver économiquement et démographiquement. J’ai toujours eu un doute. Et en plus ça tombe que c’est un doute très suspect…

Alors, j’ai appris des plumes de Joseph Facal et de Mathieu Bock-Côté (même Jean-François Lisée en parle) qu’un livre qui vient de paraître, « Le remède imaginaire, pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec », transformera certainement mon doute en une certitude (pour plus de détails, lisez les trois auteurs hyperliés plus haut) :

« économiquement et démographiquement, le Québec n’a pas besoin d’immigration »

Alors, il reste plein d’autres bonnes raisons d’accepter des immigrants ici, et de ne plus privilégier la quantité serait un bon point de départ pour une politique d’immigration plus en phase avec nos réels besoins et notre capacité d’intégration.

Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que notre bon parti libéral devait bien aussi se douter de toute cette inutilité. Et que son optimisme débridé cachait en réalité son véritable but, enfin, un de ses buts (conspirationnisme, quand tu nous tiens!).

Je n’apprendrai rien à personne en déclarant que plus ils sont fraîchement arrivés, plus les immigrants sont grandement attirés, pour ne pas dire aveuglés, par le PLQ, les gardiens du statu quo. C’est plus efficace qu’une campagne électorale ça, même pas besoin de convaincre pour gagner des votes!

Et ne parlons même pas du sujet de la souveraineté du Québec qui vient avec, c’est encore plus suspect…

En tout cas, si le PLQ fait l’autruche à partir d’aujourd’hui dans ce dossier, et ce, jusqu’aux prochaines élections, cela sera incontestablement louche.

Mais bon, ce parti au gouvernement n’est surtout pas en reste, question soupçon.

On pourrait même dire qu’il en fait collection.

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Quand le PLQ se déguise en défenseur de la langue française

Par Renart Léveillé

La Presse Affaire titre « Offensive pour franciser les petites entreprises » et on se demande franchement si le terme « offensive » a perdu du mordant! La très crédible ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Charte de la langue française Christine St-Pierre nous a concocté un plan tout à fait emballant pour « convaincre les 2400 petites entreprises de Montréal employant moins de 50 personnes qu’elles brasseront de meilleures affaires si elles se mettent au français ». Aurais-je besoin de spécifier qu’il faut lire la phrase précédente avec autant d’ironie que le suggère cette idée?

Et comme l’écrit bien justement Lou Skannen sur Buffet complet à ce sujet :

 

les anglos n’ont pas fini de se foutre de notre gueule.

 

En effet, surtout quand on poursuit sa lecture :

 

le gouvernement Charest met en place un site internet et il annonce que cinq «démarcheurs» se consacreront à ce travail de persuasion.

 

Dans l’optique où le prochain Bye Bye parlerait de ça, les scénaristes n’auraient même pas besoin de rien changer, tellement c’est drôle à la base! Et imaginez comment la visite de ces « démarcheurs » sèmera le rire où ils passeront! On se croirait revenu à l’époque de l’annonce des clowns pour les personnes âgées!

Trêve de badineries, cette annonce est carrément une sorte de campagne marketing pour redorer l’image extrêmement assombrie de ce parti. C’est seulement de la partisanerie qui ne donnera aucun résultat. Le PLQ le sait, ce qu’il leur reste de partisan le sait, c’est un piège pour ceux qui ne vont pas politiquement plus loin que les gros titres. Et en ce début d’hiver, c’est se donner faussement des airs de Père Noël…

Il y a dans l’article relatant cette « offensive » un passage assez représentatif du problème que Christine St-Pierre ne veut surtout pas régler :

 

Seront aussi visés par cette campagne les étudiants d’universités anglophones qui décrochent souvent des petits boulots sans pour autant avoir une connaissance minimale du français.

 

Madame la ministre a beau penser que « la situation, loin d’être désespérante, est encourageante », son enthousiasme ne se rendra pas par magie jusqu’aux étudiants en question, pas même avec l’aide d’un « démarcheur », ce qui n’est pas synonyme de magicien…

Ce qu’elle n’a pas l’air de comprendre, c’est que le problème de la défense de la langue française au Québec ne peut pas se régler autrement que par la coercition ou l’accession du Québec à la souveraineté, deux solutions hors de question pour elle et sa famille de pleutres. Et on ne peut pas non plus compter sur une bonne partie des francophones pour donner l’exemple en insistant pour parler français le plus possible, ils sont aussi pleutres! Et avec la pression mondialisante anglophile, où tout anglo dans les parages est une bonne occasion de pratiquer, il peut bien alors y avoir une multitude d’unilingues anglos et d’allophones pour se foutre de connaître notre langue, car nous sommes loin d’être un exemple de fierté!

Si c’est la bonne manière de protéger le français, aussi bien distribuer des condoms troués pour contrer les grossesses non désirées…

(Photo : johncappiello)

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Gaz de schiste : un libertarien notoire d’accord pour un moratoire

J’ai bien l’impression que la mâchoire de quelques droitistes va tomber lorsqu’ils vont apprendre que le libertarien Martin Masse est pour un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste. Cela aura au moins l’avantage de séparer le grain de l’ivraie…

Et je mentirais si j’écrivais que ça ne m’a pas surpris. Mais en lisant l’argumentaire, j’ai constaté que c’est tout à fait logique. Si le libertarianisme est tout à fait contre l’État, il faut bien qu’il soit pour les citoyens, et pas seulement quand il s’agit des questions économiques. Et il est limpide que la question de l’exploitation des gaz de schiste n’est pas qu’économique, a contrario de ce que le gouvernement actuel et ses copains gazants essayent de nous faire croire.

Je vais me permettre ce citer l’auteur avant de continuer :

Le «développement économique» n’est pas une valeur en soi, il doit toujours se faire dans le respect de la propriété et des droits individuels de chacun. C’est ce point de vue qui différencie le libertarianisme d’une droite affairiste et corporatiste qui vise uniquement à engranger les recettes en exploitant tout ce qui s’offre à elle et par n’importe quel moyen, y compris en s’acoquinant avec l’État. C’est justement ce qui semble se produire dans cette industrie.

Donc, ici, l’État devient le contraire de ce que j’appellerais le « syndicat général des citoyens » (je le nomme ainsi même si je sais que cette formulation donnera pour certains l’impression d’être le son des ongles grattant fortement sur un tableau noir…). Pour le formuler autrement, les retombées positives pour les citoyens semblent être dans le bas de la liste du gouvernement, puisqu’on ne prend pas au sérieux la peur légitime de retombées négatives, alors qu’il n’est pas dit lesquelles retombées pèseraient le plus dans la balance, et s’il est acceptable qu’il y en ait des négatives, globalement ou en partie.

Et, comme il est soulevé dans le texte au niveau de l’exploitation des ressources naturelles dans le sous-sol, la réglementation ne fait pas de différence entre un sous-sol en région sauvage, peu peuplée ou habitée, voilà où le bât blesse! Le gouvernement n’a qu’à décider de fermer ou d’ouvrir l’oreille selon ses désirs, selon ce que lui dicte la boule de cristal de l’électoralisme. Et en ce moment, avec un parti libéral en train d’imploser, est-ce que ce seront les décisions de la dernière chance? (« Take the money and go, Johnny go! »)

Quant à la question de la pollution versus les industries que Martin Masse soulève, je suis tout à fait d’accord, même que j’ai toujours considéré les pollutions comme étant liberticides :

avec la nationalisation non seulement du sous-sol, mais de l’environnement dans son ensemble, la pollution, qui devrait être considérée comme une atteinte à un droit de propriété, est devenu un problème d’«externalité» géré par l’État au moyen d’une réglementation. Dans les faits, l’État donne depuis plus d’un siècle des permis de polluer à des industries et empêche les victimes de poursuivre les pollueurs. On ne peut ainsi s’opposer au «développement économique» si ça fait l’affaire du gouvernement et de ses copains du secteur privé qui finance sa caisse électorale, même si ce développement nous agresse, détériore notre environnement et notre propriété et tue notre qualité de vie.

Par contre, j’ai un peu de difficulté avec l’idée du « droit de propriété » dans ce contexte, que je remplacerais par une formulation plus proche du « droit au respect », ce qui serait plus global. Je pense par exemple à un respect égal, à un endroit donné, des propriétaires et des locataires, ce que le « droit de propriété » ne suggère pas.

Autre bémol, j’en ai contre cette vision, détaillée en conclusion :

Voilà un bon dossier où les libertariens doivent absolument se démarquer de la droite affairiste et corporatiste et défendre les citoyens ordinaires pour rester crédibles, même si ça signifie qu’on se range pour une fois du côté des bien-pensants étatistes.

Je ne crois vraiment pas que l’expression « bien-pensants étatistes » ait tellement de prise sur la réalité. Combien de citoyens impliqués se réclament clairement et réellement de l’étatisme? Pour la plupart des gens, l’État est un (bien ou un) mal nécessaire, qui en soi relève plus de la tradition que du désir. Il est (supposément) utile et s’il s’avère franchement un jour ne plus l’être, j’espère bien que ce ne sera pas la tradition qui le maintiendra en vie…

Si les citoyens, même les artistes, se dressent pour contester le chemin qu’emprunte l’industrie gazière et le gouvernement, ce n’est assurément pas pour glorifier la pensée étatiste! Il ne faut pas prendre des vessies pour des lanternes!

(Photo : Shandchem)

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Dans la tête de Raymond Bachand

 

Notre médiocre gouvernement n’a pas que John James Charest comme clown, s’il faut le rappeler. Raymond Bachand est assez drôle aussi dans son genre. Et c’est un clown jongleur en plus.

Il a trouvé le moyen de réduire une proposition du Parti Québécois pour « lutter contre le trafic d’influence » à une soi-disant manoeuvre pour bloquer le projet d’une nouvelle formation politique de droite par l’ex-péquiste François Legault, qui est visiblement un peu trop pour l’instant du domaine spéculatif. (Cette proposition, ou plutôt ces propositions, serait de réduire le plafond des dons citoyens aux partis politiques à 300$ — certains vont jusqu’à 100$ — et « que le financement des partis politiques soit essentiellement pris en charge par l’État, sur la base des résultats aux élections ».)

C’est assez tordu comme raisonnement, ce qui est tout à fait dans la tradition libérale. En vérité, la force du PLQ tient exclusivement dans sa facilité à bien performer au niveau du financement, avec, on s’en doute, un bon retour sur l’investissement pour les donateurs, tout nous l’indique. C’est cela que le ministre des Finances veut protéger, et c’est tout à fait dans ses cordes!

Et je ne crois pas que le PQ soit si en reste, du moins au niveau du strict financement. Mais peut-être qu’avec une nouvelle formule cela reviendrait pratiquement au même pour eux, contrairement au PLQ qui se verrait perdant au change. Et c’est bien là où le PQ voudrait frapper, au-delà de la simple raison du trafic d’influence.

Ce qui me fait surtout rire là-dedans, c’est que Raymond Bachand joue sérieusement le jeu de la possibilité d’une réelle application d’une telle proposition alors que ce n’est que du jeu politique, le PQ n’ayant pas le pouvoir pour mener à bien ce projet. Dans ce scénario là, comme il le construit, ça serait évidemment un croc en jambe à François Legault par la bande, mais serions-nous assez stupides pour classer cette élucubration ailleurs que dans la fiction?

Et puis, il faut aussi prendre en compte que, même accepté, ce changement ne devrait pas se produire dans un avenir rapproché, même que ce serait là le noeud du débat, question de ne justement pas mettre de bâtons dans les roues de tout nouveau joueur politique sérieux avant les prochaines élections. Je crois que tout le monde s’entendrait là-dessus, même la population. Parce qu’il y a proposition, et mise en application. Et j’espère un peu de sens de la « justice » dans la culture politique.

Cependant, pour ma part, il y a un bémol dans toute cette question : c’est que je ne suis pas confiant quant à la poursuite de ce projet de réforme dans le cas où le PQ prendrait le pouvoir.

Je suis peut-être gangréné par une cynismie

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Le dilemme Marois

Au niveau provincial, l’ambiance politique actuelle oscille entre une possibilité de renouveau, qu’un gouvernement les deux pieds dans les plats n’arrête jamais de suggérer, et un quasi statu quo, puisque le parti capable d’en récolter les fruits pour l’instant n’y arrive pas assez. Il faut se le dire, Pauline Marois, malgré sa bonne volonté, n’arrive pas à cristalliser la grogne autour de sa personnalité. Peut-être que ses mauvais coups du passé l’enrobent comme des spectres assombrissant pour une partie de l’électorat, peut-être est-ce simplement ce qu’elle dégage, ce que je pourrais appeler son aura aristocratique. En tout cas, si c’est beaucoup pour la première raison, cela remettrait en cause la réflexion maintes fois soulevée au Québec comme quoi les gens oublient vite… (Et tout cela donne encore plus le signal de l’omnipotence et de l’importance actuelle des chefs sur leurs partis, ce qui n’est pas la preuve d’une démocratie tellement saine, avouons-le.)

Alors, il faut l’exprimer franchement (et moi je le peux, puisque je ne suis pas impliqué dans ce parti — ni dans d’autres d’ailleurs), si le Parti Québécois veut un gouvernement majoritaire aux prochaines élections, il lui faudrait une nouvelle personne à sa tête. Mais les questions qu’il faut poser sont : est-ce que Madame Marois est dans le déni de la réalité ou non, et est-ce qu’elle met au devant son parti ou sa carrière (puisque bien sûr cela serait beau dans un curriculum vitae : première Première Ministre du Québec — même dans un gouvernement minoritaire…)? Si j’étais elle, je ferais un tour de passe-passe du genre à Bernard Landry qui a démissionné pour cause d’un vote de confiance totalisant 76,2 % à un prochain congrès du parti. Mais elle n’est pas moi.

Et pour brouiller les cartes, il y a la possible formation d’un nouveau parti politique de droite, qui se présente pour l’instant comme un mouvement : Force Québec. Jean-François Lisée croit que cet hypothétique parti nuirait « davantage aux libéraux qu’aux péquistes », mais je n’en suis tellement pas certain, étant donné que la question constitutionnelle semble devenir, à mon grand dam, de plus en plus flottante, et surtout, non prioritaire. Le PQ ne semble pas vraiment moins à droite que le PLQ alors, ultimement, être certain aujourd’hui de la tendance que prendrait l’ajout d’une nouvelle « force » politique me semble encore du domaine de l’inattendu.

Dans ce cas, est-ce que Pauline Marois devrait suivre la logique de Jean-François Lisée et se dire qu’elle risque fort bien de se retrouver majoritaire grâce à Force Québec (qui se rendrait alors jusqu’à une case sur les prochains bulletins de vote électoral) ou, devant l’impossibilité de faire des prédictions aussi importantes, est-ce qu’elle devrait mettre toutes les chances du côté de son parti en trouvant le moyen de se retirer?

La balle est dans son camp.

Si la notion de stratégie est importante en politique, cela serait une bonne occasion de le montrer.

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Le boulet

Philippe David

On commence à le voir un peu partout. La Grèce est en train de sombrer et doit être rescapée par l’UE et l’IMF, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Icelande, et l’Irlande ne sont pas très loin derrière. Aux États-Unis, plusieurs grandes villes ont de la difficulté à payer leurs employés et sont écrasées par les déficits actuariels de leurs plans de pensions, même son de cloche pour plusieurs états, notamment la Californie et l’Illinois. Tous ces différentes administrations publiques ont quelque chose en commun: elles vivent au dessus de leurs moyens et sont à la merci des syndicats des employés publics qui cherchent coûte que coûte à protéger leurs acquis. Le Québec ne fait pas exception. Nous avons les plus haut taux de syndicalisation de l’Amérique du Nord, surtout dans le secteur public.

Pourquoi les syndicats du secteur public? Parce qu’ils sont de loin les groupes de pression les plus dangereux pour les politiciens et depuis des lunes, les politiciens nous endettent pour acheter la paix avec eux. Les services publics sont des monopoles qui n’ont aucune compétition dans l’entreprise privée. Ça donne un pouvoir démesuré aux syndicats qui eux ont le monopole de la main d’oeuvre de tous ces services. Exemple simple: puisque l’état contrôle tout le secteur de l’éducation, si les syndicats partent en grève, il n’y a plus d’éducation et de nombreux parents doivent trouver des moyens de faire garder ceux encore trop jeunes pour se garder tout seuls. Si maintenant les syndicats des éducatrices de garderies s’en mêlent, imaginez le chaos. Tout d’un coup, le taux d’absentéisme dans tous les autres secteurs monte en flèche. Ça c’est ce qu’on appelle avoir du pouvoir.

Si jadis ce pouvoir avait été utilisé pour obtenir la justice pour certains travailleurs, ce pouvoir existe maintenant pour maintenir les privilèges d’un groupe relativement restreint au détriment de tous les autres. Pratiquement tous les gouvernements des pays industrialisés auront bientôt les mêmes choix que la Grèce et devront adopter des mesures d’austérité plutôt radicales. Leur plus gros obstacles seront les syndicats. Il n’y a qu’à observer ce qui se passe en Grèce alors que les protestations syndicales tournent à l’émeute qui vont jusqu’à volontairement incendier une banque, causant trois décès pour réaliser qu’ils ne reculeront devant rien. Pourtant, leur discours était toujours au nom de la vertu et du bien public. Eh bien, il est où le bien public quand le pays est sur le bord de la faillite et que ces mêmes syndicats combattent pour pouvoir piger tout ce qu’ils peuvent dans le plat de bonbons avant qu’il ne soit complètement vide?

Le cas du Québec n’est pas aussi avancé, mais les similitudes sont frappantes: population vieillissante, programmes sociaux trop généreux, un fort taux d’endettement et aucun contrôle monétaire. Si le Québec continue en mode « business as usual », nous subirons bientôt une décote et nous dépendrons probablement du gouvernement fédéral pour nous tirer d’affaire et ça risque de nous coûter cher en termes de notre position constitutionnelle. La grande majorité des québécois ne réalisent pas encore à quel point notre situation est précaire et le gouvernement de Jean Charest n’a pas les couilles d’affronter les syndicats et autres lobbies. C’est pourquoi ils ont tenté de nous jeter la poudre aux yeux avec leur dernier budget. Mais les québécois ne sont pas totalement dupes. Beaucoup commencent à comprendre que les choses ne peuvent durer. C’est pourquoi nous avons eu cette démonstration spontanée le 11 avril dernier. Les libéraux nous prennent pour des idiots. Le fameux « sommet du denim » (ou sommet du déni) et cette entrevue de Monique Gagnon-Tremblay au 98,5 sont autant de monuments à leur incompétence et leur irresponsabilité. Malheureusement, ni le PQ ou l’ADQ ou QS ne feraient mieux.

Dans les prochaines années, des forces s’affronteront pour défendre le statu quo ou pour ramener notre province vers la saine gestion des finances publiques. Je serai certainement de ceux qui défendront cette dernière option. Dans quel camp serez-vous? Ferez-vous partie du problème ou de la solution?

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David