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Démission de Normandeau : même pas une tempête dans un verre d’eau…

Par Renart Léveillé

La démission de Nathalie Normandeau… Tout d’abord, il me faut pointer le billet de la blogueuse Marilène Pilon : « Deux poids deux mesures : désinformation d’une crise ». Elle y fait le triste constat du traitement très différent de la nouvelle quand il s’agit du PQ ou du PLQ. Elle a bien raison : pourquoi la nouvelle du départ de la vice première ministre du Québec ne signifierait pas que le PLQ est en crise, comme on l’a ressassé à toutes les sauces pour les démissions au PQ? Parce qu’il ne faut pas se leurrer, le terme « crise » n’est pas neutre du tout, surtout dans l’imaginaire collectif.

C’est certain qu’il y a une différence entre une démission et des démissions, mais, comme le soulève Marilène, le PLQ a eu son lot de démissions, quand même assez récemment. Et encore plus récemment, comment ne pas faire le lien avec la démission d’Alexis St-Gelais, président du PLQ dans Jonquière?

Je ne pourrais le renier, il y a effectivement une crise au PQ, mais elle me semble bien nourrie : pourrais-je dire… par sensationnalisme? Et, serait-ce de l’exagération de dire qu’il y a aussi une crise au PLQ?

Passons là-dessus.

De son côté, le blogueur Daniel Lalonde revient sur le fait que Nathalie Normandeau, dans son discours, « en a profité pour dénoncer le cynisme de la population envers la classe politique. » Son excellente question à l’ancienne vice première ministre :

déplorerait-elle le cynisme d’une femme envers les hommes après qu’elle se soit fait tromper à répétition?

Pour la suite de son propos, un dénommé @EspritTordu l’a bien synthétisé par ce message, publié sur Twitter :

Nathalie Normandeau: une prime de départ de $150,000 après sa démission. Essayez seulement de demander du chômage si vous démissionnez!

Sans oublier que « son départ en plein milieu de mandat force une élection partielle qui, si l’ont se fie à l’élection partielle de 2009 dans Rousseau, ne coûtera pas moins de 500 000 $. »

Et, bien sûr, comme je l’avais soulevé aussi sur Twitter :

Faudrait organiser un « pool » sous le thème : Dans combien de temps Nathalie Normandeau aura son retour d’ascenseur pour services rendus.

Démission de Normandeau : « la volonté de se consacrer un peu plus à sa vie privée. » – Un peu plus à sa vie « au privé »?

En plus de cultiver le cynisme citoyen, toute cette histoire est un terreau très fertile pour le sarcasme.

Et je pourrais m’arrêter ici.

Le pouvoir

Mais à la lecture du billet de Cécile Gladel à ce sujet, dans la section où elle parle de l’avis de Josée Blanchette, j’ai une petite veine dans le front qui s’est mise à sursauter! Cette phrase en particulier :

Il faut beaucoup de lucidité ou être parvenu au point de non retour (sic) pour renoncer au pouvoir ainsi, aussi ouvertement, en baissant les bras, tout simplement.

Je ne sais pas si c’est juste moi, mais je n’aime pas du tout l’utilisation du terme « pouvoir » dans ce contexte. J’aurais préféré plutôt quelque chose pointant un poste de haut niveau ou quelque chose du genre. Parce qu’être parvenu au point de non-retour pour renoncer au pouvoir, ça donne l’impression que le pouvoir est en soi un joyau… Pour ceux qui ont lu et/ou vu la série « Le Seigneur des anneaux », nous ne sommes pas très loin de Gollum et de son « précieux »…

Et, si je ne m’abuse, le pouvoir de Nathalie Normandeau était assujetti au citoyen, contrairement au pouvoir du domaine privé. Et des politiciens qui visent la tête du gouvernement expressément pour goûter à l’étourdissement du pouvoir, le moins possible s’il vous plaît. Cela participe au cynisme ambiant. Le pouvoir, dans le contexte politique, ça devrait principalement concerner la possibilité de faire quelque chose pour les autres, et très accessoirement pouvoir s’appliquer à l’égo de la personne qui en a. D’autant plus qu’il ne manque pas d’argent à la clé. Ouin, le pouvoir et l’argent, le pouvoir de l’argent…

Et de voir cette formule de la plume d’une chroniqueuse très connue et appréciée, ça me donne des frissons.

Mais c’est sans doute juste moi.

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Auto design A720 (et 720 raisons d’avoir peur)

Par Renart Léveillé

Voici ma caricature du jour :

Et le billet que j’ai pondu lundi passé à ce même sujet :

Je ne sais pas pour vous, mais je commence à en avoir ras le bol du discours rassurant des politiciens au lendemain de l’effondrement d’une structure en béton sur l’autoroute Ville-Marie :

Toutes les routes qui sont ouvertes sont sécuritaires [selon les critères du] ministère des Transports. Il n’y a aucun compromis avec la sécurité au Québec. […] On fait des inspections régulières de toutes les infrastructures et ces inspections nous permettent d’effectuer des travaux rapidement.

Gracieuseté de la cassette de Sam Hamad. Et en bonus, ce qui suit :

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, s’est fait pour sa part rassurant. «On est en mode solution», a indiqué le maire, à proximité des lieux de l’effondrement. Selon lui, la Ville fait déjà tout ce qui est en son pouvoir pour la sécurité des automobilistes et continuera à le faire. «Ça fait depuis 10 ans qu’on investit des sommes dans nos infrastructures. Je sais que les incidents s’additionnent de plus en plus. On va continuer à faire les représentations nécessaires» auprès de Québec et d’Ottawa. Il n’y a pas lieu de «paniquer».

C’est bien beau faire des déclarations après-coup, mais la population n’est pas stupide, elle a en tête le scénario de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment.

C’est surtout la déclaration de Sam Hamad qui me donne de l’urticaire, étant donné que c’est le gouvernement du Québec qui tient principalement les rênes dans le dossier du transport. Parce que le ministre des Transports ose carrément nous mentir. Toutes les routes ne sont pas sécuritaires (à moins que la dernière route non sécuritaire soit la 720, ce dont je doute très fortement). S’il n’y avait « aucun compromis avec la sécurité au Québec », il n’y aurait pas de catastrophes, donc pas de raisons de faire des discours rassurants. Pour ce qui est « des inspections régulières » et « d’effectuer des travaux rapidement », je veux bien croire, mais ça ne semble pas suffisamment régulier, ni assez rapide.

Aussi, c’est encore un discours qui nourrit le cynisme ambiant. Et nul doute que Sam Hamad protège le bilan Charest ici. Ce que j’aurais au moins aimé entendre c’est : il y a un gros problème avec les infrastructures et nous allons tout faire en notre possible pour le régler!

Ajout :

Ah! j’allais oublier! J’ai pondu hier un statut sur Twitter en lien avec ce sujet :

Offre d’emploi : inspecteur d’infrastructures, envoyer CV au gouvernement du Québec. Cousins, beau-frères ou amis d’élu s’abstenir.

*******

Encore aujourd’hui, notre bon Sam Hamad s’en lave les mains et tente par tous les moyens de renvoyer la balle. Alors, je suis d’accord avec le blogueur Patate quand il écrit :


mettez vos énergies à sécuriser nos vies […], au lieu de jouer au ballon chasseur.

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Les aventures d’Amir Khadir contre les parasites de la royauté

Par Renart Léveillé

De voir ainsi Amir Khadir se faire varloper pour ses opinions contre les parasites de la royauté est une belle représentation du pouvoir de la langue de bois et de la sclérose sociale dans laquelle nous sommes encore empêtrés.

Qu’est-ce que la royauté peut bien encore représenter? Oui, il y a sûrement quelques citoyens assez vieux pour être nostalgiques d’un respectueux consensus envers cette institution désuète. S’il y a un lien aujourd’hui entre les citoyens et la monarchie britannique, il tourne amplement autour du simple potinage. Rien de bien transcendant. Beaucoup comme avec les vedettes, mais tout à fait gratuitement, puisque le prince William et sa famille n’ont rien fait d’autre que de naître pour obtenir tout cet argent et toute cette attention. Pour utiliser une expression qui fera mal à quelques oreilles, ce sont des « BS de luxe », les premiers au palmarès.

Les ultras partisans Nathalie Normandeau et Gérard Deltell ont bien sûr sauté dans la mêlée pour se faire du capital auprès des amants de la rectitude politique, mais il semble que c’est plutôt Amir Khadir qui passe pour celui qui calcule ses coups… C’est à n’y rien comprendre. Franchement, n’y a-t-il pas au moins une mince frange de la population qui n’en a rien à foutre d’Élisabeth II et de ce qu’elle représente? Oui, et j’en suis. Le député de Mercier ne pourrait-il pas être simplement le représentant de cette opinion parmi les politiciens sans avoir à subir des charges de la sorte?

Ça revient encore et toujours à la notion de respect. Pourquoi la famille royale et tout ce qu’elle représente devraient-ils être respectés à tout prix, mais pas l’opinion de ceux qui sont contre? À cette question, je gage que le seul argument possible pour Normandeau et consorts c’est :

— Parce que.

*******

 

À propos de la photo : http://www.ssaft.com/Blog/dotclear/index.php?post/2009/01/28/Donner-sa-langue-au-crustacé…

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Rapport Bastarache : un jupon en guise de pansement

J’ai lutté de toutes mes forces pour ne pas écrire sur la remise du rapport (sur la commission en lien avec la nomination des juges) par Michel Bastarache. Parce que c’était écrit dans le ciel que ça ne donnerait pas grand-chose de plus que ce que la majorité imaginait. J’illustrerais cela comme suit : Bastarache, avec son jupon qui dépassait, a fabriqué un gros pansement pour Charest. Mais le problème, c’est que ce pansement n’est pas assez gros pour empêcher l’hémorragie…

En fait, c’est le début de l’article de Geneviève Lajoie (du Journal de Québec) qui m’a fait changer d’idée :

Reconnaissant que le processus de sélection et de nomination des juges au Québec est perméable aux influences de toutes sortes, le commissaire Michel Bastarache recommande un chambardement.

Ne voyez-vous pas l’absurdité là-dedans? Surtout quand on constate qu’il a lavé par son rapport son ami John James Charest. Le processus est perméable aux influences, mais celui qui devrait normalement être le plus influent, ou du moins un minimum, soit le Premier ministre, ne l’aurait pas été du tout? Et on se surprend du cynisme de la population!

Tout cela démontre bien les limites de la démocratie comme elle se passe actuellement. Jean Charest gaspille environ 5 millions des deniers publics pour laver sa réputation et en plus ça ne fonctionne pas, il est toujours aussi sale. Ce rapport est pour lui une raison de s’accrocher au pouvoir et cela lui donne en plus de la crédibilité, mais seulement dans son dialogue intérieur…

Il a beau se péter les bretelles, ça ne fera pas fléchir la pression des citoyens et de plus en plus de gens influents pour une large commission sur les liens corrompus entre certains politiciens au pouvoir et les compagnies (dans son sens le plus large) faisant affaire avec le gouvernement.

Cette commission, au-delà de ce qu’on peut lui trouver de positif, n’aura été qu’une bûche de plus pour nourrir ce feu.

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Les hommes de confiance

Je vois évoluer l’affaire Bastarache et tout ça me met un goût de cendre à la bouche.  La situation me rappelle une époque post-référendaire où l’on se demandait  « à quoi bon » ?  On était alors déçu de nous, maintenant, nous sommes déçus d’EUX .. C’est peut-etre moins grave,  mais ce n’est pas la fête pour autant.   EUX ?   Tous ceux à qui l’on faisait confiance… Le Québec n’a pas seulement été appauvri et exploité par la corruption. il a surtout été trahi.

Presque tout le monde connaît Dante et sa fameuse vision de l’enfer. C’est en son « honneur » qu’on qualifie de « visions dantesques » les grandes fresques du cinéma de l’horreur, du type « Apocalypse Now » ou « Débarquement en Normandie ». Ce qui ne veut pas dire que l’on a tous lu la Divine Comédie, ou qu’on s’en souvienne.

Tenez, par exemple, savez vous quel groupe de pécheurs Dante a jugé les plus ignobles de tous et a mis dans son dernier « cercle », au plus profond des enfers, dans les bras de Satan, si on peut dire? Les meurtriers?, les violeurs d’enfants?… Non. Pour Dante et son époque, l’être le plus infâme était celui qui, « feignant l’amitié et ayant obtenu avec malice la confiance d’autrui, lui était félon et usait de cette confiance pour le mener à sa perte ». Le modèle « Judas », quoi.

Aujourd’hui, il semble que les temps ont changé. Traîtrise, félonie…? Mais non, voyons! Disons plutôt: « astuce », « sens des affaires », « ré-alignement », « mise à jour »… Heureusement que les temps ont changé, sinon Satan en aurait plein les bras…! Mais les gens, eux, ont-ils vraiment changé leurs valeurs? Pas sûr, parce que, vous n’avez peut-être pas remarqué, mais les groupes professionnels qui ont plongé au niveau le plus bas des sondages d’opinions ont tous quelque chose en commun: ce sont ceux à qui, traditionnellement, la population faisait confiance.

Ce n’est pas des « capitalistes » ou des « banquiers » dont la population à la plus piètre opinion. Même s’il est évident que c’est bien par eux que le plus clair du mal arrive, le monde ordinaire ne le prend pas « personnel », selon l’expression courante, quand les riches et les forts le dépossèdent, car il en a toujours été ainsi. Les plus mal-aimés, ce sont ceux qui ont feint d’être ses amis et l’ont mené à sa perte: les politiciens, les avocats, les leaders syndicaux, les journalistes…

Ce qui met le monde ordinaire sérieusement en rogne, c’est quand il s’aperçoit que le journaliste qui devrait lui dire la vérité ne lui dit que ce qui fait bien l’affaire du système. C’est quand il voit que les défenseurs de la classe ouvrière ne défendent que leurs cotisants et se recyclent en investisseurs. Quand il comprend qu’il vaut souvent mieux ne plus même parler à un avocat que de risquer une facture dont le montant pourra dépasser la valeur des droits en litige. Quand il doit se résigner à choisir ses gouvernants parmi des candidats interchangeables, qui ont tous pour programme de défendre le système tel qu’il est et de voir à ce que les choses ne changent pas.

Le monde ordinaire souffre de ne plus faire confiance à personne. Et politiciens, avocats, leaders syndicaux et journalistes ne sont que les quatre Rossinantes vedettes de la parade des félonies. Le monde ordinaire, de mémoire d’homme, a vu ses curés défroquer… et accusés en masse de molester les enfants, ses médecins faire la grève… et mis en demeure de ne pas faire des heures supplémentaires, ses enseignants se réfugier dans une convention collective… et astreints à dire des insignifiances devant trop d’enfants pour qu’ils puissent même se souvenir de leurs noms.

On a vu nos militaires commettre des atrocités et des bassesses en Somalie, nos policiers coupables d’agression et de corruption, nos fonctionnaires s’acharner à NE PAS faire justice, quand ils refusent d’obtempérer à des jugements de cours ordonnant que soient dédommagées les victimes de la mauvaise foi et du crétinisme administratif. On a vu un premier ministre en accusation, des sénateurs en prison, des juges démis pour des écarts de langage… ou blamés pour avoir pris le parti des enfants.

Tous ceux qui d’office servaient de balises à la société et de confidents à la population ont soit trahi massivement la confiance qu’on mettait en eux, soit été eux-même calomniés au point de ne plus offrir un refuge tranquille. Et quand Monsieur ou Madame tout-le-monde va se blottir auprès de son ou sa conjoint(e), il doit encore prendre garde d’oublier que la majorité des mariages finissent en divorces et que le partage obligé du patrimoine est une embuscade qui se prépare de longue main…

Maintenant, c’est le pouvoir judiciaire qui est compromis à son tour et il ne reste plus rien. Inutile de regarder au-delà des frontières.  Aux USA, la gouvernance d’Obama a été une terrible déception et ce qui pourrait suivre semble encore pire. En France,  tout un jeu se déroule dont on ne voit rien de bon sortir qu’un appauvrissement croissant et un refus de vivre ensemble.  Il n’y a plus de modèles, seulement des exemples d’échecs. Sauf  la Chine, mais pouvons-nous nous penser Chinois ?

Toute notre démocratie apparait comme un leurre, une entreprise de manipulation médiatique et de corruption pour garantir, sous couvert de choix vides de sens,  la pérennité de la dictature d’une certaine élite cooptée qui exploite tous ceux qui n’en sont pas. On se plaint – et moi le premier – de l’apathie de la population face à son sort, à son évolution sociale, à ses choix politiques… Mais vers qui la population pourrait-elle se tourner? Où sont les hommes de confiance? A quel saint se vouer ?

On rêverait qu’une cohorte d’Abbés Pierre, une légion de Don Quichotte, une armée de gens de bonne volonté, compétents, dignes de confiance et faisant voeu d’altruisme apparaisse à l’horizon en justiciers  comme des moines soldats ou des Croisés de l’an 2000…  Mais jusqu’à maintenant, je ne vois rien venir. Je vois seulement chaque jour apporter sa fournée de têtes qui mériteraient d’être coupées.

Je regarde tous les jours. Regardez bien aussi. Si vous voyez quelque chose ou quelqu’un dites le bien haut. Ce serait une bien bonne nouvelle.

Pierre JC Allard

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Classé dans Actualité, Pierre JC Allard

Haïti – Je me souviens

L’hypocrisie générale des médias et des politiciens dans le cas des tenants et des aboutissants – de l’Histoire – d’Haïti, est tout simplement répugnante. On s’émeut de la catastrophe qui s’y est produit sans jamais parler du contexte dans lequel se trouve les Haïtiens depuis le début de l’arrivée des premiers empires colonialistes. Cette mise en contexte de la condition d’Haïti est non seulement absolument nécessaire pour comprendre pourquoi ce pays et sa population sont pris dans cette misère endémique, mais aussi par respect pour eux.

Il n’y a pas plus irritant que de voir ces politiciens occidentaux et médias se demander de façon condescendante pourquoi est-ce que les Haïtiens semblent être incapables de s’autodéterminer et se sortir une bonne fois pour toute de cette misère cauchemardesque. S’ils possédaient ne serait-ce qu’une once d’honnêteté, ils se regarderaient dans le miroir et feraient un retour substantiel sur l’Histoire pour comprendre comment un pays et son peuple peut être détruit, anéanti, subjugué et dénié.

La tragédie d’Haïti

Tel se nomme le chapitre du livre de Noam Chomsky intitulé L’an 501, La conquête continue: La tragédie d’Haïti. Parce qu’il s’agit bel et bien d’une tragédie. Crée de toute pièce, par l’homme. Le dernier tremblement de terre n’a que révélé dramatiquement à la communauté internationale et mis sous les projecteurs une situation accablante qui perdure depuis des centaines d’années. Si Haïti n’avait pas déjà été dans une situation des plus tragique, ce tremblement de terre n’aurait pas eu des effets aussi dévastateurs que présentement.

La république d’Haïti fut proclamée le premier janvier 1804, après qu’une révolte d’esclaves eut chassé les dirigeants coloniaux français et leurs alliés. Les chefs révolutionnaires abandonnèrent l’appellation française de « Saint-Domingue » en faveur du nom utilisé par le peuple qui avait accueilli Colomb en 1492, au moment où il arrivait pour créer la première colonie européenne du Nouveau Monde. Les descendants des premiers habitants ne purent pas fêter la libération. En moins de 50 ans, leur nombre avait été réduit à quelques centaines, à partir d’une population précolombienne dont l’évaluation varie de quelques centaines de milliers à huit millions d’âmes, selon la source.

Il n’en restait plus un seul, d’après les savants français contemporains, lorsqu’en 1697, la France enleva à l’Espagne le tiers occidental d’Hispaniola, qui s’appelle à présent Haïti. Le chef de la révolte, Toussaint Louverture, ne put pas célébrer la victoire non plus. Il avait été capturé par fourberie et envoyé dans une prison française où il mourut « de mort lente de froid et de misère », pour reprendre les termes d’un historien français du XIXe siècle.

Heureusement, il existe encore des gens qui se souviennent:

Haïti est le pur produit du colonialisme et de l’impérialisme, de plus d’un siècle d’utilisation de ses ressources humaines aux travaux les plus durs, des interventions militaires et de la ponction de ses richesses.

Cet oubli historique ne serait pas aussi grave que le fait réel qu’Haïti constitue une honte de notre époque, dans un monde où l’immense majorité des habitants de la planète continue d’être exploitée et mise à sac. – FIDEL CASTRO
http://www.legrandsoir.info/La-lecon-d-Haiti.html

Colomb décrivit le peuple qu’il avait découvert comme étant « très sympathique, accommodant, paisible, aimable, digne » et son pays riche et accueillant. Hispaniola était un des endroits qui comptait une des plus hautes densité de population au monde de cette époque. Ils étaient décrit comme étant des gens « les plus dépourvus de fourberie, de méchanceté et de fausseté ». En 1552, soit soixante ans après leur arrivée, les Espagnols réduiront cette population indigène à environ 200 personnes par tous les moyens: en les tuant, les terrorisant, les faisant souffrir, les torturant et au final, les détruisant complètement.

Les Espagnols échouèrent dans leurs tentatives de piller les richesses de l’ile, car le peuple qu’ils avaient réduit à l’esclavage mourrait trop vite, allant même jusqu’à commettre des suicides collectifs pour échapper à cet enfer. C’est alors que dès le début du 16e siècle, un grand nombre d’esclaves africains seront expédiés alors qu’on instaura l’économie de plantation.

« Saint-Domingue était la plus riche possession coloniale européenne dans les Amériques », écrivit Hans Schmidt; en 1789, elle produisait les trois quarts du sucre du monde et elle était le plus grand producteur de café, de coton, d’indigo et de rhum. Les esclavagistes fournissaient à la France une richesse énorme, grâce au travail de 450 000 esclaves, autant que dans les colonies antillaises britanniques ».

Ainsi, la révolte des esclaves montera progressivement pour atteindre des proportions sérieuses à la fin de 1791, inquiétant bien l’Europe et ses avant-postes. En 1793, la Grande-Bretagne envahit l’ile lui assurant un monopole sur les ressources prisées s’y trouvant.

Les États-Unis, qui avaient des liens commerciaux avec la colonie française, envoyèrent aux dirigeants français 750 000 dollars d’aide militaire ainsi que des troupes pour aider à réprimer la révolte. La France expédia une armée énorme, comprenant des troupes polonaises, néerlandaises, allemandes et suisses. Son commandant écrivit finalement à Napoléon qu’il serait nécessaire d’anéantir pratiquement toute la population noire si on voulait imposer la domination française. Sa campagne fut un échec et Haïti devint le seul exemple dans l’Histoire « d’un peuple asservi qui brise ses chaines et contraint par les armes une grande puissance coloniale à battre en retraite ». (Farmer)

En dépit de tout cela, l’indépendance sera proclamée en 1804.

« L’aide humanitaire » et « l’intervention désintéressée »

Entre 1849 et 1913, des navires de guerre américains vont entrer dans les eaux territoriales haïtiennes 24 fois, au nom de protéger des vies et des propriétés américaines. On accorde bien peu d’importance à l’indépendance d’Haïti et de considération pour les droits de ses habitants. Cette mentalité interventionniste et colonialiste se poursuit sous le gouvernement de Woodrow Wilson qui adopta rapidement une politique d’invasion et d’instauration d’un gouvernement militaire américain.

En 1915, Wilson envahit de nouveau Haïti et ses troupes assassinèrent, détruisirent, rétablirent pratiquement l’esclavage et liquidèrent le système constitutionnel.

Les États-Unis resteront au pouvoir pendant 20 ans et le laisseront ensuite aux mains de la Garde nationale qu’ils avaient créée et de ses dirigeants traditionnels. Au cours des années 1950, la dictature de Duvalier prit la relève, pour mener le jeu à la manière du Guatemala, toujours avec le ferme soutient des États-Unis.

Sous le joug de la dictature de « Bébé Doc » Duvalier, les multinationales et sociétés américaines s’implantent en sol Haïtien et s’orientent souvent à l’exportation des richesses naturelles. Au cours des années 1980, c’est le FMI et la Banque Mondiale qui commencent à prendre leur tribut sous le choc des programmes d’ajustement structurels qui firent baisser la production agricole tout comme les investissements, le commerce et la consommation. La pauvreté devint encore plus terrible. On prête de l’argent en Haïti pour rembourser les intérêts et les dettes encourues (n’oublions pas que Haïti a acheté son indépendance de la France à grand frais); ayant pour seul résultat d’augmenter sans cesse les dettes du pays et asservir le pays.

Les conditions du FMI furent en sorte que pratiquement tous les employés d’État, les enseignants et autres durent être congédiés et accepter les politiques néolibérales de « libre marché ». Ces politiques auront pour conséquence d’inonder le marché haïtien de riz, de sucre ainsi que d’autres produits agricoles américains hautement subventionnés, ce qui a ruiné les fermiers haïtiens qui ne pouvaient plus faire compétition, détruisant donc la capacité de ce pauvre pays à se nourrir lui-même.

Dans les années 1990, c’est les États-Unis qui continue la conquête et le contrôle de Haïti. Washington appuie deux coups d’État et par deux fois envoie des troupes militaires en Haïti. Les deux coups d’État furent montés pour renverser Jean-Bertrand Aristide, le premier président haïtien à être démocratiquement élu par un vote populaire. Les coups d’État de 1994 et 2004 ont fait environ 13 000 victimes haïtiennes.

En 1994, suivant trois ans de règne militaire, une force d’occupation militaire de 20 000 troupes et de « forces de la paix » sont dépêchés vers Haïti. L’intervention militaire américaine de 1994 « n’a jamais eu comme but de restaurer la démocratie. Au contraire: elle a été mise en place pour prévenir une insurrection populaire contre la junte militaire et sa cohorte néolibérale ».

Durant le pouvoir militaire (1991-1994), le FRAPH passa (non officiellement) sous la juridiction des forces armées, prenant ses ordres chez le commandant en chef, le général Raoul Cedras. Selon un rapport de la Commission des Droits de l’Homme des Nations unies, daté de 1996, le FRAPH avait bénéficié du soutien de la CIA.
Sous la dictature militaire, le trafic de drogue fut protégé par la junte militaire qui, de son côté, était également soutenue par la CIA. Les dirigeants du coup d’État de 1991, y compris les commandants paramilitaires du FRAPH, figuraient sur les feuilles de paie de la CIA. (Voir Paul DeRienzo, Voir également Jim Lobe, IPS, 11 oct. 1996).

A ce propos, Emmanuel Constant, alias « Toto », confirma, dans l’émission « 60 Minutes » de la CBS, en 1995, que la CIA le payait environ 700 dollars par mois et qu’il avait créé le FRAPH alors qu’il était sur les feuilles de paie de l’agence. (Voir Miami Herald, 1er août 2001). Selon Constant, le FRAPH avait été constitué « avec les encouragements et le soutien financier de la Defense Intelligence Agency [la DIA] américaine et de la CIA » (Miami New Times, 26 février 2004). Michel Chossudovsky, Haïti, un coup d’État financé et orchestré par les États-Unis

Les troupes américaines et alliées demeureront dans le pays jusqu’en 1999. Les forces armées haïtiennes seront démantelées et le Département d’État américain engage la compagnie de mercenaires privés DynCorp pour fournir des « conseils techniques » concernant la restructuration de la Police Nationale Haïtienne. (Michel Chossudovsky, The Destabilization of Haiti, Global Research, February 28, 2004)

Le coup d’État de février 2004

Durant les mois menant au coup d’État, des forces spéciales américaines, avec l’aide de la CIA, entraînaient des escadrons de la mort composés d’anciens tonton macoutes de l’ère de Duvalier. L’armée rebelle paramilitaire traversa la frontière séparant Haïti de la République Dominicaine au début de février 2004, explique Michel Chossudovsky. Il s’agissait d’une unité paramilitaire bien entraînée et équipée, intégrée par d’anciens membres du Front pour l’avancement et le progrès d’Haiti (FRAPH). Ces escadrons en habit civil ont été impliqués dans des tueries de masse de civils et d’assassinats politiques durant le coup militaire sponsorisé par la CIA de 1991, qui avait renversé le gouvernement démocratiquement élu de Bertrand Aristide.

Des troupes étrangères furent envoyées en Haïti. La force onusienne MINUSTAH a été mise en place suite au coup d’État soutenu par Washington en février 2004. Le président Bertrand Aristide sera enlevé et déporté par les forces armées américaines, à la pointe du fusil. S’il refusait, c’était une balle dans la tête. Ce coup a été organisé par les États-Unis, avec le soutient actif du Canada et de la France.

Haïti est ainsi donc sous occupation militaire étrangère depuis février 2004. Le contingent de forces américaines sous SOUTHCOM, combiné aux forces étrangères apportées par MINUSTAH, assure une présence d’environ 20 000 troupes pour ce pays de 9 millions de personnes, un taux comparable à celui des troupes étrangères présentes en Afganistan.

Janvier 2010: Invasion militaire d’Haïti déguisée en aide humanitaire d’urgence

Ce n’est plus d’une aide humanitaire gérée par la société civile dont il s’agit, mais bel et bien d’un déploiement et d’une occupation militaire d’Haïti en règle. L’armée US et le Pentagone contrôlent de facto Haïti. Et on s’y préparait: Un scénario de secours aux sinistrés d’Haïti était prévu par les militaires étasuniens un jour avant le tremblement de terre. Cela est exposé à merveille dans cet autre excellent article de Michel Chossudovsky:

La militarisation de l’aide d’urgence à Haïti : opération militaire ou invasion?

Le but n’est pas de travailler à la réhabilitation du gouvernement national, de la présidence et du Parlement, tous décimés par le tremblement de terre. Depuis la chute de la dictature de Duvalier, le dessein des États-Unis a constitué à démanteler graduellement l’État haïtien, à restaurer les tendances coloniales et à obstruer le fonctionnement d’un gouvernement démocratique. Dans le contexte actuel, l’objectif n’est pas seulement d’abolir le gouvernement, mais aussi de réorganiser le mandat de la MINUSTAH, dont le quartier général a été détruit.

« Le rôle consistant à diriger les secours et à gérer la crise est tombé rapidement aux mains des États-Unis, dans l’absence, à court terme du moins, de toute autre entité compétente. » ( US Takes Charge in Haiti _ With Troops, Rescue Aid – NYTimes.com, 14 janvier 2009)

Avant le tremblement de terre, il y avait, selon des sources militaires étasuniennes, quelque 60 personnels militaires en Haïti. D’un jour à l’autre, une escalade militaire s’est produite instantanément : 10 000 troupes, marines, forces spéciales et employés des services de renseignement, etc., sans compter les forces mercenaires privées sous contrat avec le Pentagone.

Selon toute probabilité, l’opération humanitaire sera utilisée comme prétexte et justification pour établir une présence militaire étasunienne davantage permanente en Haïti.

Il s’agit d’un déploiement massif, d’une « escalade » de personnel militaire assigné aux secours d’urgence.

La mission tacite de SOUTHCOM, avec son quartier général à Miami et des installations militaires étatsuniennes à travers l’Amérique latine, est d’assurer le maintien de régimes nationaux serviles, à savoir des gouvernements étatsuniens par procuration, dévoués au Consensus de Washington et au programme de politique néolibéral. Bien que le personnel militaire étatsunien sera au départ impliqué activement dans l’aide d’urgence et les secours aux sinistrés, cette présence militaire étatsunienne renouvelée en Haïti servira à prendre pied dans le pays ainsi qu’à poursuivre les objectifs stratégiques et géopolitiques des États-Unis dans le bassin des Caraïbes, objectifs largement dirigés contre Cuba et le Venezuela.

L’aide humanitaire d’urgence et la sécurité sont devenus le lieu d’un nouveau racket profitable pour le Pentagone et sa cohorte de mercenaires privés. Les désastres naturels et l’aide humanitaire deviennent un prétexte et un couvert pour les compagnies de la reconstruction et de mercenaires privées déguisés en forces de sécurité d’opérer dans ce marché extrêmement lucratif, mais combien inhumain. Tout cela, au détriment des haïtiens qui ne sont manifestement pas chauds à l’idée de voir une aide humanitaire être apporté par des militaires et mercenaires armés jusqu’aux dents. Cela rappelle le cas de Katrina où 70 000 soldats et mercenaires privés avaient été déployés dans les rues de la Nouvelle-Orléans, avant même de penser à apporter de la nourriture et de l’aide aux victimes.

Les États-Unis préparent une occupation à long terme à Haïti. Avec le « déferlement » des militaires US à Haïti, un officiel US a indiqué que Washington prépare une occupation de longue durée de la nation caribéenne pauvre et dévastée par le tremblement de terre.

Il se trouve donc plusieurs motifs soutenant ce déploiement militaire massif en Haïti. À ceux-ci pourraient certainement s’ajouter les ressources naturelles encore disponibles, tels que le pétrole en grande quantité, semble-t-il, d’or, d’iridium, d’uranium, sans compter la masse de travailleurs bon marché qui travaillent pour quelques dollars par année.

Alors, la prochaine fois que vous entendrez quelqu’un se demander pourquoi Haïti a tant de misère à se relever,  se sortir de cette pauvreté cauchemardesque et de ce marasme politique éternel, vous leur pointerez ces quelques faits saillants historiques et un miroir…

Longue vie au peuple haïtien!

François Marginean

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Du Québec à Bombay en passant par les banquiers

1391John James Charest a déclenché les élections avant que le rapport officiel de la Caisse de dépôt et placement du Québec soit publié en février 2009. Les politiciens et les médias vous répètent que tout va bien, que le Québec et le Canada n’ont pas tant souffert de la débâcle économique, qu’on peut respirer et se détendre.

La Caisse de dépôt et placement du Québec est notre bas de laine de 150 milliards de dollars. Elle a investi 37% de notre argent dans des fonds de couverture dit (hedge funds) comme le Blackstone Group et autres. Ces fonds de couverture servent à écumer l’argent des fonds de pension et d’investissement. Ils servent à traire le lait de la population; une sorte d’aspirateur à argent. Nous avons été touchés et on ne veut pas nous laisser savoir si la Caisse a effectivement perdu autour de $30 milliards de notre argent dans ce racket financier. Notre régime de retraite du Canada a perdu 10 milliards, selon les chiffres qu’on nous donne.

Nous sommes lourdement endettés et réellement en récession. C’est ce qu’on va admettre au lendemain des élections. Allez voter en masse le 8 décembre, car Charest compte sur le fait que les gens n’iront pas pour avoir sa majorité. Il faut sortir les truands du gouvernement.

L’autre facette de cette histoire que personne n’ose toucher, mais qui est réellement l’éléphant dans le salon que personne ne veut voir, c’est les $75 milliards donnés par le Fédéral aux banques canadiennes qui ne sont pas nécessairement en trouble. 75 000 000 000 de dollars qu’on va rajouter à la dette d’environ 600 milliards sur laquelle il faudra payer les intérêts aux mêmes banquiers qui ont créé cette crise financière. Cela aura pour effet de changer toute la structure financière des gouvernements fédéral et provinciaux. Il faudra aussi couper dans les services sociaux pour arriver à absorber le choc que ce montant va engendrer.

Tout ça pour quelle raison? On se trouve à financer notre propre dette!
J’ai eu la chance d’avoir le professeur en économie à l’Université d’Ottawa, Michel Chossudovsky sur mon émission. Il est aussi le directeur de Mondialisation.ca et Global Research, deux sites qui reçoivent plus de 40 000 visiteurs par jour en provenance de partout dans le monde. Écoutez ce qu’il avait à dire à propos de cette sordide affaire.

Tout s’est déroulé sans que personne ne soit consulté tant au Parlement qu’au niveau de la population. Pas un mot n’est soufflé dans les élections ni dans les médias. Hallucinant. Comme si de rien n’était. Du terrorisme économique silencieux.

La bonne nouvelle? Nous assistons à une mort et une renaissance. Une bonne partie de la masse se réveille. L’information circule comme jamais auparavant. Plus qu’on est bien informé, moins que l’on peut être manipulé. Lorsque les gens commencent à réaliser ce qui se passe réellement, cela signifie que la partie est finie pour l’élite. Leur dernier ressort est d’utiliser la technique qui consiste à vous faire peur et de partir des guerres. La stratégie de la tension. Pensez-vous réellement que cette histoire à Mumbai (Bombay) est vraiment l’affaire de musulmans relié à l’Al Qaïda? Pourquoi ne pas se poser les trois questions élémentaires pour résoudre un crime: Qui a les moyens, la technique/méthodes et la motivation de perpétrer un tel carnage? Qui profite réellement en terme de pouvoir et financièrement?

Alors voilà, la balle est dans notre camp. Bien sûr qu’il y a une élite hors de contrôle. Mais en tout et partout, ils sont environ 10 000 et nous sommes autour de 7 milliards. C’est la fin d’un empire et son système, mais aussi la naissance de ce que nous voudrons vivre. C’est un moment de vérité. J’ai comme un goût de liberté, de paix et de fraternité. J’ai l’impression que ça va commencer avec une transparence totale du système bancaire et financier ainsi qu’en retournant la responsabilité de la création de la monnaie entre les mains des banques centrales contrôlées exclusivement par le peuple à travers leur serviteur, le gouvernement. Nous devons redistribuer tout l’argent qui nous a été volé et entassé dans les paradis fiscaux et les couloirs dissimulés de la haute finance qui profite de la misère humaine et des guerres. Cette dette de $600 milliards et le $75 de plus qui va s’y rajouter sont de la pure fraude, une trahison, un racket mafieux et nous ne sommes pas obligés de rembourser. Nous aurions pu nous servir de notre banque centrale pour créer cet argent au lieu de l’emprunter des banquiers privés avec intérêts. Nous avons déjà remboursé plus d’argent que ce que nous devons, seulement qu’en intérêts. Ces dettes nationales sont impossibles à rembourser. Annulons-les. Rayons ces dettes de nos livres. Zap, on repart à zéro. L’Argentine l’a fait et d’autres s’apprêtent à suivre cette voie.

Lorsque la population a peur de leur gouvernement, il y a tyrannie, mais lorsque le gouvernement a peur de la population, il y a liberté.

À nous de saisir l’opportunité.

François Marginean

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Nathalie Elgrably a raison

Profitez-en, car vous ne me verrez pas souvent donner raison à Nathalie Elgrably. Je dois avouer que sa chronique du 13 novembre dans le Journal de Québec (ou de Montréal si vous y habitez) tombait en plein dans le mille. Enfin presque.

Madame Elgrably reprend une à une des promesses faites par les chefs des trois partis politiques et trouve qu’elles insultent l’intelligence des électeurs. Je n’ai pas analysé ces promesses du point de vue de leur impact sur le budget et l’économie du Québec, j’en serais bien incapable. Je m’abstiendrai donc de réagir à son analyse. J’aimerais bien que des économistes ne partageant pas ses opinions économiques le fassent.

Vous avez bien lu : opinions économiques. Depuis le temps que l’on tente de me convaincre que les économistes possèdent la vérité innée, j’ai beau avoir été nul en économie dans mes études, je demeure profondément sceptique. Vous connaissez la blague : demandez à une salle remplie d’économistes de vous donner un avis, vous en aurez un de plus après que le dernier vous aura donné la sienne parce que le premier aura complètement changé d’idée.

Sur quoi donc madame Elgrably a-t-elle raison ? Sur son appréciation de ce que pensent de nous les politiciens. Ils nous prennent tellement pour des imbéciles qu’ils mériteraient qu’on les renvoie à la même situation politique qu’avant les élections.

Peut-être même est-ce ce qu’il va se produire d’ailleurs.

Car madame Elgrably n’a pas que raison. Elle a tort aussi. Au tout début de sa chronique, elle écrit «Les Québécois ont pardonné à Jean Charest d’avoir déclenché des élections par opportunisme politique ». La seconde partie de sa phrase est tout à fait correcte, c’est la première partie qui pose problème.

Les Québécois ont-ils vraiment pardonné à Jean Charest d’avoir déclenché des élections? Permettez-moi d’en douter. Tout ce que je lis et entends va exactement dans le sens contraire. Il n’y a pas eu pardon, et je doute fort qu’il y en ait.

Le sentiment qui anime les électeurs du Québec n’est certes pas de la colère, mais cela est pire : de l’irritation. Au moins, la colère les ferait sortir en masse le 8 décembre prochain pour la manifester dans les urnes.

L’irritation aura un effet malheureusement contraire : le taux de participation va passer à l’histoire comme le plus bas de mémoire de Québécois.

Comprenons-nous bien, il faut aller voter même si cela nous irrite profondément. Je ne raterais pour rien au monde ce geste citoyen qui est bafoué dans tant de pays ailleurs dans le monde. La mascarade à laquelle s’adonne en ce moment le parlement russe nous montre bien à quel point la démocratie est difficile à gagner et tellement facile à perdre si nous ne nous occupons pas de la défendre en refusant, justement, de donner raison à des politiciens aussi tordus que Jean Charest.

Prenez une grande respiration au moins une fois par jour d’ici-là, et allez voter le 8 décembre prochain.

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Classé dans Actualité, Michel Monette