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Ça dérape à droite

Par lutopium – Je ne vous apprendrai évidemment rien en disant que les militants et sympathisants de la droite politique se cherchent… Depuis le départ de Mario Dumont et le rendez-vous manqué de la course à la chefferie de l’ADQ, les québécois qui se sentent attirés vers les idées un peu mal définies de ce courant politique semblent perdus. Un jour, ils se rallient à un renouveau de leur parti et le lendemain, ils explorent d’autres options sans que rien de concret ne se dessine devant eux. Cependant, même si aucune structure sérieuse ne rallie la droite politique ces jours-ci, on sent tout de même l’influence de ses idées. Des économistes ayant un petit penchant vers la droite sont recrutés par le gouvernement afin de préparer le terrain pour des réformes néolibérales. Des chroniqueurs de radio, de la télévision et de certains journaux répètent inlassablement le même discours qui suggère d’abolir certains services (sans jamais les nommer spécifiquement), d’en explorer la privatisation tout en exigeant une tarification supplémentaire pour d’autres. Le Conseil du Patronat, l’Institut Économique de Montréal et les chambres de commerce se montrent évidemment fort sympathiques à ces idées tout en unissant leurs voix pour répéter inlassablement que les fonctionnaires sont des paresseux, leur refusant ainsi toute augmentation de salaire. Les héros de la croissance économique savent exactement ce qui doit être fait et s’approprient ce qu’ils considèrent comme une nouvelle révolution: réduction de la taille de l’état, introduction du privé dans la prestation de services essentiels et protection des privilèges fiscaux pour les mieux nantis. Si le monde était complètement privé, tout serait pour le mieux, nous disent-ils…

Alors que le débat qui fut lancé récemment par le gouvernement libéral nous amenait à se questionner sur le financement des services publics, voilà que la droite recadre le débat, non pas pour proposer des solutions concrètes, mais surtout pour lancer des constats populistes afin de gagner la sympathie de ceux qui succombent aux discours des radios-poubelles et des chroniqueurs démagogiques. Cette semaine par exemple, le nouveau chef de l’ADQ, Gérard Deltell, lançait la question magique: « est-ce que la sécurité d’emploi protège l’incompétence? » Les membres de l’opposition de l’Assemblée nationale devant normalement critiquer le gouvernement ou, dans le meilleur des mondes, collaborer avec lui pour trouver des pistes de solutions, voilà que l’ADQ préfère détourner le débat et, se comportant comme un André Arthur, préfère soulever l’opinion publique contre cette sécurité d’emploi en l’associant donc à l’incompétence de quelques-uns.  L’incompétence, est-il nécessaire de le souligner, se retrouve partout, fruit de la nature humaine. Des incompétents, il y en a partout et même à l’Assemblée nationale!

La prochaine fois que vous rencontrerez un professeur d’école, remerciez-le pour son excellent travail, dites-lui de ne pas trop sans faire avec l’épuisement et la fatigue et profitez-en pour lui dire qu’il ne mérite pas d’augmentation de salaire cette année parce que quelques-uns de ses collègues sont incompétents. Lorsque vous visiterez un de vos proches à l’hôpital, prenez donc la peine de remercier l’infirmière pour les bons soins qui lui sont donnés mais dites lui qu’elle ne mérite pas un modeste ajustement de ses revenus car l’incompétence règne partout autour d’elle…

Ces jours-ci, tout ce que la droite cherche à accomplir c’est de faire peur au monde et de les soulever contre la fonction publique. Les ténors de la droite n’ont aucune solution concrète. On commence même à admirer le mouvement réactionnaire Tea Party en vantant les principes de liberté individuelle et la richesse de la constitution américaine. Entre vous et moi, ce que les partisans de la droite souhaitent réellement, c’est de payer moins d’impôt, point à la ligne.

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La soumission tranquille

Par lutopium – Certains disent que la récente crise économique a été causée par une spéculation excessive, un manque de responsabilité des institutions financières, voire une certaine corruption. D’autres prétendent qu’elle a été causée par un interventionnisme démesuré des états occidentaux et de leurs banques centrales. Peu importe le diagnostic qu’on puisse en tirer, une chose est certaine : les citoyens québécois les moins fortunés et ceux de la classe moyenne seront les plus durement touchés par les réformes proposées par le gouvernement Charest qui profite de cet état de crise pour, dit-on, assainir les finances publiques.

De leur côté, les gens d’affaires ont la possibilité de se regrouper afin de faire pression sur le gouvernement et leur faire part de leurs revendications. Dans de telles situations, le moins qu’on puisse dire, c’est que les entrepreneurs et les gens les plus fortunés sont solidaires devant les solutions qu’ils préconisent. À l’unisson, grâce aux interventions des chambres de commerce, des lobbies économiques, des éditorialistes et des influences politiques au sein du Parti Libéral et du Parti Québécois; les plus riches d’entre nous refusent toute hausse d’impôt et toute modification à leurs avantages fiscaux. Pourtant, avec un peu d’effort et un sens de solidarité envers le Québec, les québécois les mieux nantis et les grandes entreprises pourraient facilement permettre à l’État de récupérer quelques milliards par année simplement en acceptant quelques resserrements sur certains avantages fiscaux (plafond des REERs, déductions sur la capital, subventions, etc…) et une indexation temporaire de l’impôt sur le revenu. Les derniers gouvernements ayant accepté de leur faire cadeau d’allègements fiscaux au cours de 20 dernières années, ils pourraient bien faire un petit effort, non?

Pour faire face à ce discours des riches québécois, des banques et des grandes entreprises, on pourrait espérer que les travailleurs cherchent à unir leurs efforts afin de faire valoir leurs droits et exprimer leurs revendications. Force est de constater que nous sommes divisés. Pire encore, certains d’entre nous – les travailleurs – sont devenus les meilleurs ambassadeurs des chambres de commerce et méritent un abonnement au St.James Club. On a qu’à visiter les blogues de la droite politique, écouter certains enragés des ondes radiophoniques ou lire quelques journalistes au discours populiste pour constater qu’une portion non-négligeable du « monde ordinaire » semble adhérer à des concepts de privatisation encore flous tout en blâmant les travailleurs de la fonction publique – des travailleurs comme eux – de tous les maux qui frappent l’organisation gouvernementale.

« Lors de la révolution de février 1848, les prolétaires sont des deux côtés de la barricade; la garde mobile, qui réprime au nom du pouvoir, est composée de très jeunes gens, souvent chômeurs. L’analyse de la situation permet de conclure à l’existence d’un lumpenproletariat, un sous-prolétariat prêt à se ranger du côté du pouvoir au gré des circonstances… » (source: Sylvie Aprile, historienne). Aujourd’hui, au Québec, les militants de la droite n’hésitent pas à endosser l’anti-syndicalisme d’un Pierre-Karl Péladeau, souhaitent la privatisation de ses hôpitaux et exigent la compétition entre les écoles! Lorsque la popularité de George W. Bush et du Parti Républicain semblait intouchable quelques mois avant l’élection de 2004, l’essayiste Thomas Frank a posé un constat fort intéressant sur ce phénomène :

Dans le comté le plus pauvres des États-Unis, situé dans les Grandes Plaines, Bush l’a emporté en 2000 avec plus de 80% des voix. En quoi consiste ce tour de prestidigitation qui voit les ouvriers acclamer ceux qui les martyrisent ? « Votez pour faire la nique à ces universitaires politiquement corrects et vous aurez la déréglementation de l’électricité. Votez pour résister au terrorisme et vous aurez la privatisation de la sécurité sociale. Votez pour interdire l’avortement et vous aurez une bonne réduction de l’impôt sur le capital. Votez pour que votre pays redevienne fort et vous aurez la décentralisation. » Et le tour, pas éventé pour l’instant, est joué. Plus on se révolte, plus on va à droite. La politique, c’est lorsque les habitants des petites villes regardent autour d’eux les dégâts causés par Wal-Mart puis décident de se lancer dans une croisade contre le darwinisme. Pour le Kansas profond, un type qui roule en Volvo est un gauchiste. Si en plus il mange des “ French fries ”, c’est le diable incarné!

Il n’y a pas si longtemps, les ouvriers n’hésitaient pas à unir leurs efforts pour équilibrer le rapport de forces avec le patronat. Selon ce qu’on peut voir ces jours-ci, le coup de poignard peut arriver de n’importe quelle direction… surtout de la droite… À suivre.

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Les défis de la santé – le modèle québécois

Tout d’abord, j’aimerais vous présenter mes excuses car je n’ai pas eu le temps de pondre un billet original cette semaine.  J’avais de bonnes intentions, je voulais vous parler (encore une fois) des enjeux qui se présentent devant nous en ce qui concerne la lutte au déficit et à la réorganisation des services publics québécois.  Avant d’attaquer le sujet, je voulais prendre le temps de lire le deuxième fascicule du Ministère des Finances, réécouter le mini-débat présenté par Gérald Fillion à RDI mercredi soir et consulter d’autres textes avant de vous présenter quelques réflexions.  Si vous me le permettez, je remets ça à la semaine prochaine.

J’aimerais toutefois profiter de cet espace en réagissant au billet publié hier par Philippe David, un texte dans lequel il nous présentait le modèle singapourien de financement des soins de santé.  Évidemment, on comprend la démarche de Philippe et l’attrait que peut provoquer les bons coups de ce système.  Surtout que la responsabilisation de l’individu dans le financement et l’accès aux services est primordial dans le succès que semble avoir leur réseau de santé.  Là-dessus, je rejoins nos amis libertariens, il est primordial que les citoyens – incluant les employés, les gestionnaires, les fournisseurs et les lobbies – se responsabilisent face aux enjeux et qu’il y ait une prise de conscience collective sur les coûts inutiles et les problèmes qui sont causés (volontairement ou involontairement) par les abus de toutes sortes.

Je m’en tiendrai donc aujourd’hui à publier un extrait d’une étude réalisée par deux experts québécois, le docteur François Béland et Mme Caroline Cambourieu, sur les enjeux reliés à la privatisation des soins de santé. ici au Québec.

« L’introduction de l’assurance privée et de sa conséquence, le développement d’un secteur privé de prestation des soins financés de sources privées, sont beaucoup plus ambitieux que l’imposition de frais modérateurs à l’utilisation de services de santé couverts par un régime public.  Les objectifs des États sont multiples et la rhétorique politique remplit de bonnes intentions.  Les objectifs recherchés sont le contrôle des coûts globaux des services de santé, la prestation de soins appropriés et de qualité et même l’accès équitable aux soins pour les patients (Cremer et al., 2007).  L’Australie et l’Irlande en sont deux exemples.  À l’analyse, il apparaît que le développement d’un secteur privé de prestation de soins appuyé par une politique publique favorable à l’assurance privée n’a pas permis de réduire les dépenses publiques de santé en Australie, a accru la part de la richesse nationale consacrée à l’ensemble des services de santé, a produit des inégalités d’accès aux services hospitaliers, n’a pas amélioré la qualité des soins et a accru l’inégalité de la distribution des revenus entre les ménages.

Ici, comme dans le cas des frais modérateurs, il y a erreur de perspective.  Le financement privé peut permettre à des groupes de personnes d’accélérer leur accès à des services de santé en plus grande quantité.  L’accès à des services de qualité est une toute autre chose, comme le montre l’exemple de l’Australie et de l’Émilie-Romagne.  Dans certaines circonstances, la quantité peut être associée à la qualité, dans d’autres, non.  Et les services offerts en plus grande quantité par l’intermédiaire du financement et de la prestation privés se concentrent sur les procédures les plus profitables et aux patients à la santé la moins défaillante.  Ces résultats sont la conséquence du mobile qui anime le financement et la prestation de services médicaux privés: pour les patients, la maximisation de l’utilité des services médicaux et hospitaliers sous contrainte des limites de leur revenu personnel; pour les assureurs, des remboursements minimums pour des primes maximums; pour les prestataires, la production du maximum de procédures les plus satisfaisantes du point de vue professionnel et les plus payantes du point de vue économique.

Les effets pervers de l’application de la logique du financement et de la prestation privés des services médicaux apparaissent dans toutes leurs splendeurs quand ils se mixent à la logique de la prestation publique des services de santé.  Les hôpitaux publics qui s’ouvrent à la pratique privée sous le motif d’additionner une source de financement risquent de voir jouer la logique à l’inverse.  Plutôt que de voir les sources de financement privées subventionner les soins aux patients admis sous le régime public, la logique de la différentiation des clientèles les fera subventionner les soins aux patients admis sous un régime privé par le financement public.  Le principe de la différentiation des clientèles a été développé par Dupuit (1849) qui soulignait l’exemple de la gestion des tarifs des chemins de fer françcais du XIXème siècle.  Voilà une belle occasion de gérer nos hôpitaux comme les chemins de fer français de cette époque!

Enfin, les régimes publics d’assurance santé transfèrent des revenus des classes économiques les plus favorisées aux classes économiques les moins favorisées.  L’exemple de deux provinces canadiennes montre que la valeur des transferts varie en fonction de la progressivité du financement du système de santé.  Deux observations sont cependant universelles.  Premièrement, puisque la santé est associée aux revenus, il y a toujours transfert.  Deuxièmement, toute augmentation du financement privé des services de santé par des frais modérateurs, des paiements directs des ménages à des services de santé désassurés ou l’accroissement de la part des assurances privées diminuent les transferts.  Encore une fois, l’exemple australien est emblématique.  L’intérêt économique des classes de revenu les plus élevées sera toujours de diminuer autant que faire se peut la part du financement public et d’accroître la part du financement privé.  Cela pourraît bien être le secret de la pérénnité du débat sur le financement privés des services de santé! »

François Béland et Caroline Cambourieu – L’assurance privée: les autres le font, pouquoi pas nous?  Tiré du lu livre « Le privé dans la santé, les discours et les faits« .  À lire.

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Privatisation du système de santé – L’exemple de Singapour.

Philippe David.       Le Minarchiste Québécois

Au Québec, aussitôt qu’il est question de privatisation de certains éléments de notre système de santé, les gauchistes montent au barricades, revendiquant leur droit sacro-saint de faire payer leurs soins de santé par quelqu’un d’autre. Ils ont effectivement le droit de vivre dans le déni de la réalité, mais la réalité est que le cout de notre système de santé 100% financé par les deniers publics est insoutenable et nous devrons faire un choix tôt ou tard. Présentement, le système de santé accapare plus de 40% du budget de la province et on peut logiquement s’attendre à ce qu’il dépasse 50% bientôt et avec le vieillissement de la population, ces couts ne feront qu’augmenter avec de moins en moins de contribuables pour le payer. Il serait donc sage de considérer un autre modèle. En faisant de petites recherches, je suis tombé sur une modèle qui pourrait être une bonne solution ici et qui est soutenable à long-terme; celui de Singapour.

Pourquoi Singapour?

Singapour est une ville-état d’environ 4,3 millions d’habitants. C’est évidemment beaucoup plus petit que le Québec en termes de superficie, mais l’écart de population n’est pas assez grand pour ne pas rendre une comparaison valable. Le revenu moyen des Singapouriens est sensiblement le même que celui des québécois. De plus, étant une ancienne colonie britannique, Singapour a un système public calqué sur le NHS britannique, ce qui veut dire que le système québécois pourrait s’adapter relativement facilement à celui de Singapour. Aussi étonnant que ça puisse paraître, Singapour possède un système de santé universel classé 6e au monde par l’OMS (le Canada est au 30e rang et les États-Unis au 37e) mais qui ne coûte que le tiers de ce que coûte le système canadien par rapport au PIB.

Je cautionne tout de même que le système de santé de Singapour n’est pas un système libertarien. L’état y participe en grande partie, comme vous le verrez. Par contre, dans l’optique d’une réduction de la participation de l’état aux soins de santé et de la remise du pouvoir décisionnel entre les mains des individus et des pourvoyeurs de soins, ce système offre des avantages indéniables qui font que les libertariens comme moi pourraient le considérer comme un compromis acceptable à court-terme.

La philosophie singapourienne

Que ce soit au Canada, aux État-Unis ou en Europe, les débats sur la santé tournent toujours autour de qui doit payer. Mais peut importe comment on s’y prend, au final l’argent proviendra toujours de la poche des individus. Singapour a donc décidé de prendre une approche différente. Leur but était de responsabiliser leurs citoyens par rapport à leur santé, remettre les décisions de santé dans les mains des individus et leurs pourvoyeurs de soins, d’éviter la surconsommation des soins et les abus, de contrôler les couts et de rendre les soins abordables tout en garantissant l’accès à des soins de base de qualité aux plus démunis. Leur système est bâti autour d’une structure qu’ils appellent les 3M: Medisave, Medishield et Medifund.

Medisave

Medisave est un compte d’épargne-santé obligatoire géré par l’état qui couvre environ 85% de la population. Il est une composante du programme de pension obligatoire appelé Central Provident Fund ou CPF. Typiquement les employés y versent 20% de leur salaire et les employeurs fournissent 13%. Environ 6 à 8% de cet argent est déposé dans le compte Medisave de chaque travailleur. Le compte Medisave peut alors servir à rembourser les frais médicaux et hospitaliers courants encourus par les travailleurs et leur famille immédiate. L’idée est de couvrir compètement les couts de la plupart des patients dans les hôpitaux publics subventionnés par l’état. Au-delà de tout ça, les patients doivent payer de leur poche ou à partir d’une assurance supplementaire comme le MediShield.

Medishield

MediShield est un plan d’assurance national à déductible élevé et faible prix qui couvre les frais plus élevés des maladies et accidents sérieux ou catastrophiques. Les singapouriens ont aussi le choix de plusieurs assurances privées similaires. Toute les primes d’assurance peuvent être payées à partir du compte MediSave.

MediFund

MediFund, le troisième volet est un fond d’assistance aux démunis qui couvre ceux qui ne sont pas couverts sous MediSave et qui n’ont pas les moyens de payer leurs frais médicaux. L’accès à MediFund est sujette à une étude de moyens ponctuelle pour s’assurer que l’aide va seulement à ceux qui en ont vraiment besoin et couvrent les soins de base dans les hôpitaux publics. C’est le filet de sûreté qu’offre l’état pour s’assurer que personne ne soit laissé sans accès aux soins de santé.

Eldershield

Eldershield est un ajout à la structure 3M originale qui fournit une protection additionnelle qui consiste en une assurance privée qui couvre les divers handicaps causés par la vieillesse. Il fournit une allocation mensuelle à ceux qui se retrouvent incapables d’accomplir trois activités de base de la vie de tous les jours ou plus.

Public et privé

À Singapour, 80% des soins primaires sont fournis par des cliniques et praticiens privés et 20% sont fournis par des polycliniques publiques. À l’opposé, les soins nécessitant une hospitalisation sont livrés à 80% par des hôpitaux publics et 20% par le privé. Les différents prix sont contrôlés par le gouvernement, mais les praticiens, cliniques et hôpitaux publics et privés on la liberté de fixer leurs prix à l’intérieur de certaines limites. La liste de prix de chaque pourvoyeur de soins doit être disponible aux patients afin de leur donner la possibilité de magasiner. Comme les patients ont le contrôle de leurs propres dépenses de santé, ils ont la possibilité de mieux choisir avec l’aide de leur pourvoyeur quels traitements sont appropriés. Le pouvoir décisionnel est dans les mains des patients et des médecins plutôt que celles d’un assureur ou d’un fonctionnaire. Le fait que les patients doivent co-payer, freine les abus et la compétition entre les cliniques, hôpitaux et praticiens réduit les coût et améliore les services. Étant donné qu’ils sont plus conscients des couts, les singapouriens sont aussi plus conscients des impacts de leur mode de vie sur leur santé et font des choix plus éclairés sur leur style de vie. Par exemple, il n’y a presque pas d’obésité à Singapour.

Conclusion

Grâce à la philosophie de la structure 3M, Singapour a construit le système de santé le plus efficace au monde en termes de rapport qualité/cout. Le système de Singapour est l’égal ou de presque tous les systèmes de santé qu’on nous brandit en exemple, mais ils arrivent à le réaliser à moins de 4% de leur PIB (incluant public et privé). Leur modèle serait facilement adaptable au Québec. Si on voulait sérieusement contrôler les couts des soins de santé sans sacrifier la qualité (même en l’améliorant – Les temps d’attente pour tous les traitements sont moins de 30 jours à Singapour), nous serions fous de ne pas le considérer.

Références.

Singapore Ministry of Health: Healthcare System

Singapore’s Health Care System: A Free Lunch You Can Sink Your Teeth Into

The Singapore Model

OMS: Singapour

The World Health Organization’s ranking of the world’s health systems


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L’utopie libertarienne

« Un état véritablement libertarien n’a jamais été implémenté et il est peu probable que ça arrive. Le libertarianisme comme tel est souvent mal compris – souvent associé à l’anarchisme – et pour empirer le tout, les libertariens semblent incapables eux-mêmes d’atteindre un consensus en ce qui ce qui concerne leurs principes politiques (political beliefs).

Si vous demandez à vingt libertariens de vous expliquer le libertarianisme, vous aurez droit à vingt réponses différentes. Bien sûr, vous retrouverez des thèmes communs – gouvernement minimal, libertés maximales – mais si vous souhaitez aller dans les détails, ces vingt libertariens se retrouveront sans doute à argumenter, recherchant le consensus pendant des heures, voire des jours. Et si vous enfermez ces vingt libertariens dans une pièce quelque part pour une semaine, que vous leur dites qu’ils seront nourris lorsqu’ils auront atteint ce consensus sur les spécificités du libertarianisme, je peux pour assurer que ces vingt individus seront morts de faim au septième jour.

Pour cette raison, le libertarianisme est donc limité à l’insinuation incrémentale et à l’interpolation. Évidemment, les libertariens peuvent s’entendre sur une vision plus large. Ils désirent plus de liberté et moins de gouvernement. Mais pour aller au fond des choses, et proposer une idée des politiques libertariennes, exige un nombre incalculable de discussions, de débats, et une analyse intensive des philosophes, économistes, écrivains, et des libertariens ayant laissé une trace dans l’histoire (incluant les divergences d’idées qui les séparent), ce qui rend l’exercice presque impossible. Les libertariens forment une une petite communauté insulaire avec des habits beaucoup trop grands. En fait, il y a tellement de matière à saisir que seuls les convaincus pourront investir les efforts nécessaires pour en faire une solution viable. Si vous vous aventurez plus loin que les imprécisions reliées à l’augmentation de liberté et à la réduction de l’état, vous frappez un mur. Socialement, culturellement et politiquement, la seule façon d’agir est l’approche douce et incrémentale. – Traduit de « Libertarians are incrementalists », publié par Walker Morrow, blogueur conservateur-libertarien de la Colombie Britannique.  Traduction: lutopium.

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GM, Harper, Démocratie 2.0 et privatisation de Radio-Canada

Le dernier billet de mon blogue, qui était à la base seulement un montage graphique transformant « GM » en « GouverneMaman » commenté minimalement de ma part, a été, par la discussion qui a suivi, le laboratoire de celui qui va suivre. Et je me réjouis de l’interaction entre les citoyens que permettent les blogues, et je remercie ceux qui, chez moi, ici ou ailleurs, participent à cette aventure.

Au départ, je crois depuis longtemps à l’avènement d’une Démocratie 2.0, et l’histoire autour de GM, même seulement au Canada, est un bon exemple pour illustrer son non-avènement. On a entendu du côté des conservateurs que l’idée derrière tout ça est de conserver des emplois, mais on se rend compte, même si le calcul est difficile à faire, que la note par emploi conservé est très salée, s’approchant du million de dollars. Alors, j’en viens à penser qu’on aide plus un symbole à perdurer que des gens à garder leurs emplois.

Le monde change et GM est dans cette situation parce qu’elle n’a pas su se mettre au devant. Sérieusement, je doute fort que les citoyens canadiens aient donné l’aval à Stephen Harper pour ce sauvetage, puisque justement ce sont eux qui dictent, par l’évolution des mentalités, ces changements. Je qualifiais de « grosse balourde » la compagnie GM et je fais donc de même pour le système politique actuel. Tant d’argent public ne devrait pas se jouer aussi facilement, surtout quand les conséquences sont si importantes. Il serait donc temps qu’un vrai dialogue s’amorce entre les citoyens et les décideurs. Le seul suffrage électoral plus ou moins aux quatre ans est devenu insuffisant dans un monde où la rapidité et l’efficacité sont si présentes.

Mais pour pointer les agissements du gouvernement actuel, il y a une absurdité à constater qu’un d’un côté on met tant d’argent pour sauver GM et de l’autre on veut vendre des sociétés d’État comme Radio-Canada. Est-ce qu’après avoir fâché la droite économique les conservateurs tentent de se racheter en jouant le jeu idéologique de la privatisation? Ça en a tout l’air. Est-ce que le symbole de GM, lié à l’économique, est plus important que celui de Radio-Canada, lié à la culture?

Bon, il semble que Radio-Canada ne soit pas vraiment en danger, mais, quand même, trouvez l’erreur : « le diffuseur public faisait face à un manque à gagner de 171 millions de dollars » tandis que « Les gouvernements du Canada et de l’Ontario ont confirmé lundi le versement d’une aide de 10,6 milliards de dollars (9,5 milliards de dollars américains) à General Motors afin de procéder à sa restructuration. » (« Le gouvernement fédéral débourse 7,1 milliards de dollars et le gouvernement ontarien 3,5 milliards. »)

Qui peut croire que le gouvernement actuel est pragmatique?

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Y’a pas que l’économie qui est malade

Par lutopium – Lors de sa conférence de presse de mardi dernier, Barack Obama donnait l’image d’un président sur la défensive. On semble lui avoir donné une mission: justifier le sauvetage des banques américaines en tentant de persuader le peuple qu’il faut absolument que ces institutions soient soulagées des produits toxiques. J’ai eu l’impression qu’on s’efforçait de convaincre les téléspectateurs que la guérison des banques est impossible sans le financement public.

La santé des citoyens semble recevoir un traitement complètement différent. Alors qu’en période électorale, les démocrates avaient promis l’accessibilité aux soins de santé à tous les américains, tout laisse croire que le pays le plus puissant du monde soit incapable de plier les genoux devant les lobbies des compagnies d’assurance et ceux des prestataires de soins privés.

D’ailleurs, lors de son passage à l’émission quotidienne de Gérard Fillion à RDI, le directeur du magazine Harper’s, John McArthur, nous rappelait que les solutions proposées par le président Obama visaient essentiellement à faciliter l’accès aux assurances privées pour les quelques 90 millions d’américains qui n’ont aujourd’hui aucune couverture médicale. Lors de cette excellente entrevue mais beaucoup trop courte, McArthur a mentionné qu’il n’y avait rien de surprenant dans l’approche démocrate, considérant que les compagnies d’assurances ont donné plus de 150 millions aux deux partis politiques l’an dernier. Les lobbies de la santé sont omniprésents à Washington et l’accès aux services hospitaliers n’a rien de reluisant pour les prochaines années.

C’est à se demander pourquoi certains militants de la droite politique québécoise et canadienne nous cassent encore les oreilles avec l’idée de privatiser les soins de santé et de faciliter la compétition entre les fournisseurs de services. Un nombre grandissant de citoyens devenus consommateurs croient dur comme fer que l’entreprise privée fera mieux et que tous les problèmes seront règlés comme par magie.

N’oubliez pas qu’il faudra souscrire à une assurance privée si vous désirez être remboursé pour les services rendus par les cliniques, spécialistes et hôpitaux privés. N’oubliez pas que votre employeur devra réduire votre salaire de quelques centaines, voire milliers de dollars pour rembourser les primes exigées par ces assureurs. N’oubliez pas que les compagnies d’assurances seront présentes sur la première ligne de triage et décideront si vous avez droit ou non au traitement que vous aurez ciblé. N’oubliez pas que vous devrez payer une franchise avant d’obtenir les services et que vos dépenses annuelles seront plafonnées.

Comme le mentionnait si bien Éric Caire lors de sa première sortie comme candidat à la chefferie de l’ADQ: il faut rompre avec l’amateurisme. Alors, soyons sérieux et conservons notre système public et n’hésitons pas à y injecter le financement nécessaire. Si notre gouvernement peut investir 300 millions dans la rénovation d’un casino et un autre 267 millions pour offrir une nouvelle salle de concert symphonique à notre aristocratie montréalaise, il ne devrait pas hésiter à financer adéquatement notre système de santé afin d’assurer notre bien-être. Y’a pas que les banques qui sont malades…

Illustration: Scientific American – Flickr

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Le nouveau scandale des commandites

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« La vérité première est que la liberté de la démocratie est en danger si les gens tolèrent la croissance du pouvoir du privé jusqu’à un point où il devient plus puissant que l’état démocratique lui-même. Ceci, dans son essence, est le fascisme – le gouvernement qui devient la propriété d’un individu, d’un groupe, ou de n’importe quel autre pouvoir contrôleur privé. » – Franklin D. Roosevelt, le 29 avril 1938, dans un message au Congrès

Il y a des semaines où il y a tellement d’évènements importants qui se déroulent qu’il est difficile de tout couvrir en un billet. Voici en bref ce qui devrait attirer notre attention.

Vous vous rappelez du scandale des commandites? 332$ millions (de notre argent) avait été versé par le gouvernement du Canada à des agences de publicité pour prévenir un vote favorable à la souveraineté du Québec. Cette histoire avait choqué beaucoup de personnes et avec raison. C’est une somme d’argent considérable et l’intention était malveillante, malhonnête, pour ne pas dire carrément antidémocratique.

Tenez-vous bien, car nous avons un nouveau scandale des commandites et cette fois, il s’agit non pas de quelques centaines de millions de dollars, mais bien de quelques centaines de MILLIARDS. Je le nommerai donc le scandale des commandites des banques à charte canadiennes. Mes confrères Pierre R. Chantelois et Michel Monette vous en faisaient part la semaine passée.

Voici ce que le professeur en économie de l’Université d’Ottawa, Michel Chossudovsky, avait à dire à propos de ce 200$ milliards octroyés aux banquiers:

Déjà, le gouvernement Harper avait débloqué en catimini un premier montant de 25 milliards $ le 10 octobre dernier, puis un autre de 50 milliards le 12 novembre, pour racheter des prêts hypothécaires des institutions financières. Malgré l’importance des montants en jeu, ni les partis d’opposition, ni les médias n’ont crû bon de poser des questions au gouvernement, d’analyser les implications de cette « aide » aux grandes banques canadiennes.

Le gouvernement finance son propre endettement

Les bénéficiaires du renflouage bancaire sont également les créanciers du gouvernement fédéral. Les banques à charte sont les courtiers de la dette publique fédérale. Elles vendent des bons du Trésor et des obligations au nom du gouvernement. Elles détiennent aussi une portion de la dette publique.

Ironiquement, les banques prêtent de l’argent au gouvernement fédéral pour financer le plan de sauvetage et grâce à l’argent récolté par la vente d’obligations et de bons du Trésor, le gouvernement finance le plan de sauvetage par le biais de la Société centrale d’hypothèque et de logement. C’est un processus circulaire. Les banques sont à la fois les bénéficiaires du renflouage et les créanciers de l’État. Dans un sens, le gouvernement fédéral finance son propre endettement.

Les banques à charte canadiennes utiliseront l’argent du renflouage à la fois pour consolider leur position et financer l’acquisition de plusieurs institutions financières américaines « en difficulté ».

La déstabilisation de la structure fiscale fédérale

Il s’agit de la plus sérieuse crise de la dette publique dans l’histoire du Canada.

Le plan de sauvetage déstabilise la structure fiscale fédérale incluant la péréquation (transferts aux provinces). Il entraîne une montée en flèche du déficit budgétaire, lequel doit être financé aux dépens des contribuables. C’est toute la structure des finances publiques qui en affectée.

Le renflouage de 200 milliards de dollars sera d’une part financé par l’augmentation de la dette publique et d’autre part par des coupures dans le dépenses incluant les transferts aux provinces.

On peut s’attendre à un mélange de compressions budgétaires combinées à une hausse de la dette publique. La plupart des catégories de dépenses publiques (excluant la Défense) en seront probablement affectées.

La structure fiscale fédérale est compromise. La montée en flèche du déficit budgétaire finance le plan de sauvetage bancaire. (Source)

Financer son propre endettement? Pour que ces banques puissent concentrer et consolider leurs avoirs en allant acheter des banques en difficulté aux États-Unis, avec notre argent que nous devrons rembourser avec intérêts! On nous prend pour qui? Ces politiciens à gogo nous rabaissent les oreilles sans cesse nous disant qu’il faut se serrer la ceinture, couper dans les programmes sociaux pour rembourser la dette (ou seulement les intérêts sur le dette!), ils grattent les millions, ils nous disent qu’il n’y a pas assez d’argent pour aider les pauvres et entretenir les routes, mais abracadabra (!!!): ils trouvent des dizaines de milliards pour le budget et l’occupation militaire de l’Afghanistan et des centaines de milliards pour les banques à charte qui ne sont même pas en difficulté!

Hey! Si vous voulez stimuler l’économie, pourquoi ne pas redonner aux Canadiens et Québécois ce 200$ milliards de nos impôts et taxes? Idée folle! Hérétique! Ennemi d’État, brulez-le au bucher! Il doit être membre de l’Al Qaïda.

Le dernier acte officiel de n’importe quel gouvernement est de piller la nation. Ils vident les coffres et endette la population en parallèle avec la vente aux enchères de notre infrastructure publique. Attendez-vous à ce que Hydro-Québec soit privatisé pour financer ce don majestueux aux banques. Ça fait trois fois que le gouvernement canadien octroie des milliards aux banques canadiennes, et aux États-Unis, c’est la même situation. On nous dit qu’il faut aider les banques, mais un coup que le processus est enclenché, les banquiers reviennent à la charge à répétition pour absorber une quantité faramineuse et grandissante de notre argent en nous enfonçant dans un trou abyssal d’endettements impossibles à rembourser. Nous en sommes à un point où nous devons trois fois plus d’argent que toute la masse monétaire canadienne! En d’autres mots, si nous utilisions demain matin la totalité la masse monétaire disponible en dollar canadien et en argent électronique pour rembourser la dette accumulée du gouvernement, des provinces, municipalités et des particuliers, il nous resterait encore deux fois ce montant en dettes à rembourser. Plus les intérêts! Il n’y aurait plus d’argent du tout en circulation, zéro, et il nous resterait encore le 2/3 de nos dettes à payer! Absolument délirant!

Nous devons plus d’argent qu’il y en a en existence. Ceci est la nature même d’un système monétaire basé sur le crédit/dette. Les banquiers privés et nos banques centrales contrôlées par eux, créent de l’argent de nulle part lorsque vous signez pour un prêt ou une hypothèque. C’est une chaine de Ponzi, un système de vente pyramidale. Ce Système (voir le brillant billet de Pierre JC Allard à ce sujet) fonctionne tant et aussi longtemps qu’une foule grandissante d’emprunteurs est créé pour permettre la création de nouvel argent avec lequel on pourra rembourser les anciennes dettes. Mais parce que nos gouvernements ont subventionné le déménagement des emplois du secteur manufacturier bien rémunérés vers d’autres pays et que les dettes des individus ont atteint des proportions intenables, les Nord-Américains ont cessé d’emprunter. Maintenant, la pyramide est en train de s’effondrer avec son système de dettes imaginaires.

Le fait est que plus d’argent est dû par les banques dans le marché des produits dérivés qu’il en existe réellement. Tout comme les intérêts perçus sur l’argent créé de nulle part, il s’agit de dette imaginaire. Elle existe uniquement sur le papier et dans les esprits des individus qui croient en cette réalité du Système. Vu de cette manière, ceci ressemble à un casino. Même si le casino ne vous donne en fait rien de valeur, vous pouvez en sortir ruiné par une série de mauvais jets de dés et de la malchance.

Donc maintenant, les joueurs de casino de Wall Street et de nos institutions canadiennes ont manqué de chance et ils veulent que les serveuses des restaurants et les plombiers payent les pertes. N’oubliez pas qu’on privatise les profits, mais on socialise les pertes. Lorsqu’ils reçoivent de l’argent de nos gouvernements, donc de nous, ils retournent en courant aux tables du casino pour jouer un autre tour; car c’est exactement ce qu’ils ont fait l’année passée avec les premiers plans de sauvetage. Ils sont retournés directement acheter des produits dérivés qui sont à l’origine de la crise actuelle…

C’est ici que nous en sommes, avec les banques qui nous demandent encore plus d’argent, mais cette fois ils vont RÉELLEMENT nous la prêter, avec intérêts bien sûr. Juré craché!

Chers lecteurs, ils ne peuvent PAS réparer l’économie. Tout ce qu’ils peuvent faire c’est de piller la population pour s’assurer d’avoir leurs propres parachutes dorés et c’est ce qu’ils font présentement, avec des clins d’oeil et de coups de coude: mais où est donc passé tout cet argent?

L’élément à garder en tête est que nos gouvernements vont continuer à distribuer de l’argent gratuit aux banquiers et vous coller la facture ainsi qu’à vos descendants uniquement si vous les laissez faire sans impunités. Il est difficile d’expliquer ceci en de plus simples termes.

Qu’est-ce que ça va prendre avant que les Canadiens et Québécois trouvent le courage de faire ce que les Islandais ont fait?

Les « experts » de la finance et la majorité des économistes vous diront que personne n’a vu venir cette crise, que personne ne pouvait la prédire. Un beau sac de mensonges. Ça fait des années que les gros joueurs ont retiré leurs billes du marché, mis à l’abri leurs avoirs. Ils vous regardent en riant dans leur barbe avec votre air surpris et effrayé, vous qui êtes laissés derrière pour porter le fardeau des pertes, avec les poches vides. Cette crise a été volontairement engendrée pour le plus grand profit des riches possédants de cette planète. On vous plonge dans un état de chaos et de désespoir, on vous effraie. Ensuite, tels des vampires, ils viennent vous dire qu’il faut sauver ce système fractionnaire bancaire. Aux États-Unis, ils ont poussé l’affaire jusqu’à menacer les congressistes d’écroulement total de l’économie et de loi martiale dans le pays. Comme de fait, rien de tout cela ne se produisit après que le plan de sauvetage fut accepté (ils sont quand même chanceux d’avoir eu le droit de voter, ici au Canada, cela a été fait sans débat tant au Parlement que dans les médias, personne n’a été informé ni consulté!). Par contre, la moitié de l’argent sera secrètement distribuée aux copains de Wall Street et aux banques centrales de l’Angleterre et de la Chine, pour ne nommer que celles-ci.

Problème-réaction-solution.

C’est toujours l’agenda de l’élite financière qui dirige. Nous avons un problème avec ce casino mondial qu’est la globalisation et la dérégulation du secteur bancaire? Solution: nous avons besoin d’un nouvel ordre financier mondial, vous répondront vos bienfaiteurs. Les gens deviennent trop rapidement bien informés grâce à l’Internet; l’Union nord-américain est presque terminé d’être implémenté, mais il va falloir accélérer la machine car les globalistes, les quelques propriétaires de la moitié de la richesse du monde en veulent plus. La prochaine étape est d’unifier la matrice financière de contrôle transcendant nos souverainetés nationales entre le bloc nord-américain avec celle de l’Europe.

Pour les visuels, voici deux tableaux qui devraient vous aider à comprendre ce que ces chiffres signifient. Ils présentent l’argent emprunté par les banques américaines de la banque centrale privée, la Federal Reserve:

Le premier tableau montre les emprunts bancaires effectué de 1919 à décembre 2007:

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Ceci est le même tableau, mais de 1919 à décembre 2008:

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Se trouve-t-il encore des personnes qui ne pensent pas que des temps difficiles sont à venir?

Ces têtes à claque, les artisans de cette débâcle qui ne fait que commencer, se sont rencontrés ces derniers jours à Davos, en Suisse. Avoueront-ils leur culpabilité? La grande rédemption? On entend les mouches voler. Pendant que ces clowns déguisés en habit-cravate se demandent quoi faire pour régler cette situation, c’est 25 000 milliards de dollars qui est parti en fumée depuis le début de cette crise. 46 des 50 états américains seront en danger de banqueroute en 2009-2010.

L’incontournable problème avec ce système bancaire fondé sur le principe de l’argent-crédit est que plus il y a d’imprimerie et création de monnaie-crédit dans le système, plus il y a d’inflation, causée directement par la perte de valeur relative de chaque billet qui se trouve dilué.

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Le cas du Zimbabwe l’illustre dans des proportions inimaginables: ils viennent d’abandonner leur monnaie après avoir eu des taux d’hyperinflation historiques de – tenez vous bien – 231 000 000%. Nous qui paniquions avec une inflation de 5 à 10%!!!

Les derniers billets imprimés étaient des billets de 100 000 000 000 000$Z. C’est un extrême, mais c’est par ce mécanisme qu’on s’appauvrit, qu’on perd notre pouvoir d’achat, une sorte de taxe cachée.

Un autre exemple est le prix de la nourriture qui continue d’augmenter mondialement. Le prix manipulé du pétrole va demeurer bas, mais celui des denrées essentielles et de l’or vont en montant. Indicateurs importants. Ce n’est pas une période de déflation que nous allons traverser, mais bien une de « stagflation ». Économie stagnante combiné à de l’hyperinflation.

Prenez le cas de General Motors: ils reçoivent des milliards des contribuables encore une fois, après toutes ses années de subventions par l’État, ensuite ils vont réinvestir cet argent dans des chaines de montage au Brésil et demandent de ne pas payer d’impôts. Ils font tellement pitié. Snif. Cette flamboyante compagnie de voiture qui a tué son propre véhicule électrique qui allait révolutionner le marché, par peur de ne plus avoir de pièces et de maintenance à vendre à l’avenir. Les voitures à essence sont beaucoup plus profitables pour ces constructeurs automobiles. Il y a aussi le facteur du cartel pétrolier qui entre dans l’équation. GM a été condamné en cour fédérale aux États-Unis avec la Standard Oil de Rockefeller et la multinationale de pneus Firestone pour avoir conspiré ensemble, en pensant à leur plus grand profit, pour démanteler les réseaux de tramways électriques bien développés à l’époque dans les villes américaines. Plus de voitures, de pneus et de pétrole. De quoi faire sourire un capitaliste. L’amende imposée à GM après que le réseau fut démantelé était de 5000$USD et le responsable de GM qui était impliqué dans cette affaire a reçu une amende de 1$. Comparez cela aux dommages qui ont été causés: la ville de Los Angeles estime qui lui faudra une vingtaine d’années et autour de 150$ milliards pour rebâtir une partie de ce système de transport public.

Je terminerai avec cet exposé en citant Thomas Jefferson, une citation qui demande de s’arrêter et de bien réfléchir à ce qui nous attend tous si nous continuons dans cette direction:

« La banque centrale est une institution de la plus haute mortelle hostilité contre les principes et forme de notre Constitution… si les Américains permettent aux banques privées de contrôler la création de la monnaie, en premier par inflation et ensuite par déflation, les banques et les corporations qui vont grandir autour d’eux vont priver le peuple de toutes leurs propriétés jusqu’à ce que leurs enfants se réveillent un jour en sans-abri sur le territoire conquis par leurs pères. »

Ce que cela signifie est que nous allons dans un état où nous ne serons plus les propriétaires, mais que les locataires sur les terres de nos ancêtres. Tranquillement, nous glissons dans un système de gouvernance communiste-socialiste-fasciste. Le capitalisme n’est que le revers de la médaille du communisme. Dans le communisme, toutes les corporations et les ressources naturelles appartiennent au gouvernement alors que dans le capitalisme, le gouvernement et toutes les ressources naturelles appartiennent aux corporations. Ça revient au même. Considérez cette nouvelle: Freddie Mac, la dernière agence d’hypothèque et de logement américaine de proportion gigantesque à être nationalisé par le gouvernement, fait tellement de reprises de finance avec les maisons impayables par les acheteurs, qu’ils ont décidé qu’au lieu de chasser les propriétaires de leur maison et de voir des milliers de maisons sans occupants décrépir, ils vont permettre à ces ex-propriétaires de demeurer chez eux en louant la maison des banques. N’est-ce pas fantastique! Vous êtes ainsi dépossédés de votre maison, mais vous gagnez à la louer des banques pendant que vous continuez de l’entretenir pour eux, à vos frais! Bon esclave, va!

« Il serait plus approprié de nommer le fascisme de corporatisme parce qu’il représente l’union de l’État au pouvoir corporatif. » – Benito Mussolini (1883-1945), dictateur fasciste d’Italie.

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Pourquoi se priver du privé?

Lors du Téléjournal, en début de semaine, en lien avec la situation des éducatrices sans statut, une de celles-là disait qu’elle songeait à faire le saut du côté du privé tellement la situation lui semblait hasardeuse. Je me suis dit : est-ce que justement c’est si hasardeux?

Avec la situation de la Santé au Québec qui dérape et qui donne l’impression de vouloir donner le beau jeu au privé pour apparaître en sauveur héroïque, il n’est pas trop tiré par les cheveux de croire que le chemin vers la privatisation des services à la population se dessine en parallèle de la démocratie.

Ce n’est pas que je considère que le débat pour ou contre le privé ne devrait pas avoir lieu, mais plutôt qu’il devrait avoir lieu officiellement, et d’une manière plus générale. Rappelons-nous que cette question n’a pas été un enjeu lors de la dernière campagne électorale provincinciale (du moins en surface) et que la loi 33, cette épée de Damoclès pavant la voie au privé en Santé, a été suspendue jusqu’au 30 septembre par le ministre Bolduc.

Comme Bernard Drainville, je crois que « Si le ministre veut effectivement attendre neuf mois avant d’appliquer le règlement, bien, pourquoi est-ce qu’il ne l’élimine pas tout simplement afin qu’on puisse avoir un débat sur la place du privé dans le domaine de la santé? Profitons de ces neuf mois pour discuter justement de l’encadrement qui devrait être mis en place pour s’assurer qu’il n’y ait pas de dérapage en ce qui a trait au rôle du privé dans le domaine de la santé. Profitons des neuf mois à venir pour discuter du cadre, pour discuter des balises qui vont nous permettre de faire en sorte que le privé, dans le domaine de la santé, ait un rôle qui soit limité et bien contenu. »

Et quand on sait que l’ancien ministre de la Santé Philippe Couillard fera l’objet d’une enquête par le commissaire au lobbyisme, il n’est pas exagéré de croire que le dossier du privé se joue plus en coulisse qu’au grand jour sous le gouvernement libéral.

Sur ce, je vous laisse avec une caricature de mon cru.

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La venue des grandes révoltes et du nouvel ordre mondial

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Voilà enfin le chat qui sort du sac: le gouvernement Harper a finalement admis publiquement qu’il va encourir de forts déficits budgétaires pendant au moins les quatre prochaines années, à commencer avec des prédictions de déficits de $30 milliards dès le budget 2009-10. Ça ne prenait pas une tête à Papineau pour prévoir cela. Avec ces $75 milliards octroyés aux banquiers canadiens par Harper, il est évident qu’un trou noir abyssal serait créé dans les finances publiques. C’est entre autres ce que je vous rapportais lors de mes deux derniers billets et c’est aussi la réalité que mes confrères collaborant à ce site ont essayés de vous convier (Voir 1, 2, 3, 4, 5). Ne comptez pas sur les Libéraux et leur nouveau chef Michael Ignatieff pour vous aider parce qu’il vient de proposer de remonter la TPS pour aider à financer tout ce gâchis.

À ce massif $75 000 000 000 que Harper a accordé aux banques à charte canadienne – sans nous consulter avant de donner notre argent à ces banquiers – se rajoutera maintenant autour de $4 milliards pour les constructeurs automobiles… jusqu’au mois de mars après quoi ils auront besoin d’un autre $4 milliards. Et ensuite d’un autre. Et un autre. Et un autre…

Les constructeurs automobiles

Il reste que nous tenons pour acquis que de prendre de l’argent d’une partie de la population pour la donner à une autre soit louable. Certains diront que nous ne pouvons pas laisser les trois géants Chrysler, Ford et GM faire faillite dans le but de protéger les emplois, mais si nous avons cessé de consommer leurs produits, c’est qu’il y a bien une raison. Même si nous leur lançons tout notre argent alors que personne n’achète leur produit, ne sont-ils pas condamnés de toute façon? Combien d’argent leur avons-nous donné ces dernières décennies? Si nous sommes pour décider de les «sauver», ne devrions-nous pas leur imposer certaines conditions, comme de prendre part aux futurs profits ainsi que les forcer à produire des véhicules qui fonctionnent avec d’autres sources d’énergie que du pétrole, chose que nous savons parfaitement faire depuis assez longtemps?

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Source. (Thanks, Richard Metzger) http://buffalobeast.com/133/bigthree.jpg

Les fonds de pension capitalisés

Parce que vous savez, cet argent, c’est vous qui le payez en fin de compte. Ces multichiffres dans la stratosphère des milliards seront payés à même vos fonds de pension, qui eux, sont carrément menacés de disparaitre. Le reste sera siphonné par les fonds de couverture (hedges funds) dans lesquels notre système spécial de fonds de pension capitalisés est investi en grande partie. 92% des avoirs de la Caisse de dépôt et placement du Québec sont investis à l’extérieur du Québec dont plus de 40% dans ces fonds de couvertures qui sont littéralement en train de s’écrouler. C’est la prochaine bulle financière qui va éclater. Mais attention, si vous pensiez que la bulle des hypothèques à risques était maligne, attendez de voir celle des dérivatifs. Nous parlons d’une bulle de 1,5 quadrillion de dollars ($1 500 000 000 000 000).

Nous faisons partie des quelques pays qui risquent de souffrir le plus de l’effondrement des fonds de pension capitalisés avec les États-Unis, le Japon l’Angleterre, la Hollande et le Danemark. Seulement qu’en 2008, ces fonds de pension ont perdu de $1500 à 4000 milliards et il est estimé qu’ils perdront au moins un autre $3000 milliards au courant de 2009. Ces gouvernements devront éventuellement nationaliser ces fonds de pension comme l’a fait l’Argentine dernièrement.

Ceci s’accompagnera de coupures importantes dans les services sociaux et autres dépenses publiques, de mises à pied massive qui mènera à l’effondrement des finances publiques tant au niveau fédéral que provincial, entrainant une accentuation et accélération de la privatisation de l’état laissant une plus grande emprise des créanciers sur l’appareil politique et un appauvrissement général de la population.

Terrorisme économique

Nous assistons ainsi à une forme pernicieuse de terrorisme économique. Henry Paulson, le Secrétaire du Trésor américain, a menacé plusieurs congressistes américains lors des débats sur le plan de sauvetage en septembre au Congrès: s’ils ne votaient pas pour le passage du plan de sauvetage de $700 milliards (qui se chiffre maintenant plutôt autour des $8500 milliards), alors ils verraient l’économie américaine s’effondrer la semaine suivante et la loi martiale serait imposée sur le territoire américain en suspendant la Constitution. Voilà ce que j’appelle du terrorisme économique. Ils ont d’ailleurs instauré une procédure spéciale qui accélère le passage de lois urgentes au Congrès qui est nommée «loi martiale», qui, celle-là, n’a rien à voir avec le déploiement de troupes dans les rues. À titre de comparaison, le programme lunaire Apollo des États-Unis pour aller sur la lune aurait couté 267 milliards en dollars ajustés d’aujourd’hui.

Bien sûr, un coup que l’argent fut approuvé, l’urgence disparue et l’argent fut distribué secrètement par la FED à divers amis banquiers et financiers de Wall Street qui en profitèrent pour se payer de gras bonus et salaire de l’ordre de $1.6 milliards en gage de récompense pour avoir si mal géré ces institutions financières en jouant au grand casino mondial, entrainant ainsi la crise que nous vivons présentement. D’ailleurs, une grande partie de cet argent servira au rachat d’autres institutions financières et autres compagnies et infrastructures publiques alors que le reste demeurera entre les mains des banques privées qui ont décidé de s’asseoir dessus en attendant de nous prêter plus tard cet argent qui nous appartient, en prenant soin d’y rajouter les intérêts.

La FED refuse de dévoiler comment et à qui elle a distribué plus de 2 trilliards de dollars provenant de… la poche des contribuables américains. Mais il semble que ce soit «business as usual» aux États-Unis, car même Donald Rumsfled avait annoncé la journée précédente des attaques du 11 septembre 2001 que le Pentagone avait écarté $2.3 trilliards de ses livres comptables. Heureusement, tous les documents relatifs à cette histoire seront détruits par les attaques dès le lendemain. Ah, c’est fou ce qu’on peut accomplir quand ces terroristes se décident de donner un coup de main…

Ce que 2009 nous réserve

Déjà plusieurs experts s’entendent pour dire que les États-Unis approchent l’insolvabilité et risquent de voir les finances du pays complètement s’effondrer d’ici l’été 2009 et commencer à faire défaut sur sa dette extérieure qui dépasse de loin 100% de son PIB.

Il est à prévoir que le déroulement de la crise systémique globale va atteindre un nouveau sommet vers mars 2009. À cette période de l’année, le public en général va devenir conscient de trois forces majeures déstabilisatrices qui sont à l’oeuvre dans l’économie globale:

– La durée de la crise qui ne se stabilisera pas avant la fin de 2010 et pas de croissance réelle avant 2018 selon le rapport LEAP/E2020 produit par GEAB;

– L’explosion du chômage à travers la planète;

– Le risque d’un soudain effondrement de tout le système des fonds de pension capitalisés.

Cela aura des conséquences. Dans le domaine de la prédiction des tendances du monde futur et des évènements économiques, Gerald Celente, le directeur du Trends Research Institute, est l’homme le plus respecté pour son exactitude. C’est celui qui a prédit le crash des marchés boursiers en 1987, l’éclatement de la bulle des hypothèques à risques (subprime) et la chute de l’Union Soviétique; et qui prédit maintenant qu’il y aura révolution aux États-Unis, des émeutes pour la nourriture et une rébellion contre les impôts et taxes d’ici les quatre prochaines années. Vers la fin de l’an 2012, il annonce que les États-Unis seront devenus un pays sous-développé. C’est que les gens seront furieux lorsqu’ils prendront conscience que les mauvaises décisions prises par leur gouvernement, industries et par la communauté financière les ont complètement ruinés. Ceci est corroboré par un mémo interne de la Citibank (autre responsable de la débâcle économique) qui prévoit que la création massive de nouvel argent par la FED et les autres banques centrales du monde mènera à un ou plusieurs de ces scénarios: une résurgence catastrophique de l’inflation et/ou à une profonde dépression suivit de troubles d’ordre civil et possiblement de guerres.

Mais il y a fort à parier que ces manifestations légitimes de la part du public seront attendues de pied ferme par les autorités. Il y a plus de 20 000 troupes de combat qui se trouvaient en Irak qui seront déployées graduellement sur le territoire américain pour maintenir l’ordre en cas de troubles civils. Le U.S. Army War College parle dans son dernier rapport d’utiliser des ressources et troupes du Pentagone dans le cas où la crise économique mènerait à des troubles civils, comme des protestations contre des corporations et le gouvernement ou contre des banques assiégées. Donc, on ne va pas protéger la population, mais bien les riches possédants de corporations et les banquiers.

Ce type de révolte a déjà commencé en Grèce et dans plusieurs autres pays en Europe et on s’attend à ce que cette révolte de la population se manifeste un peu partout dans le monde. (23/12/08 12h00 – Note: Les incidents en Grèce témoignent d’un malaise beaucoup plus profond que la simple mort d’un adolescent. Ce que les médias refusent de vous laisser comprendre, c’est que cette mort ne fut que l’élément déclencheur. Mais les Grecques en ont eu assez de ce système financier et le résultat est que plusieurs banques et institutions financières ont été attaquées par les manifestants. Ces derniers pourraient laisser à penser que ce n’est qu’une bande d’anarchistes qui se défoulent, mais la vérité est qu’une large majorité de la population les soutient et est d’accords avec leurs actions, comme révélé par un sondage mené là-bas. C’est sur la base de la manifestation contre la globalisation qui fait en sorte que ces révoltes s’étendent à plusieurs autres pays européens ainsi que possiblement aux États-Unis.)

Le nouvel ordre mondial annoncé

De ce grand chaos dont l’élite est volontairement responsable viendra la possibilité de faire émerger leur grand rêve d’une gouvernance mondiale. La venue de ce gouvernement global, aussi connu sous l’appellation du nouvel ordre mondial, est maintenant admise et annoncée par le prestigieux journal de Londres, The Financial Times, dans cet article nommé «And now for a world government». L’élite ne se cache plus et leur but est annoncé publiquement. À vous d’en prendre note. Ils ont déterminé que ce nouvel ordre mondial sera imposé par la force, ou encore mieux, sera demandé et accepté par la population mondiale qui, trop terrorisée par le chaos engendré par la crise financière, se rendra à cette élite pour être sauvée.

François Marginean


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