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Obama n’a pas les moyens de ses ambitions

Le candidat démocrate à la présidence a le vent des les voiles à quelques jours des élections avec son programme qualifié de gauche en politique américaine.

Des idées d’un système universel de santé, surtout applicable aux enfants, de grands travaux publics comparables aux politiques keynésiennes des années 30 et de baisses d’impôts à la classe moyenne assorties d’une hausse de la participation à l’assiette fiscale des plus nantis séduisent un électorat désespéré devant la crise financière et économique frappant les États-Unis.

Mais Barack Obama a-t-il réellement la possibilité de mettre en pratique ses politiques socio-économiques?

L’éventuel futur président américain héritera d’une économie délabrée et d’une dette étatique incommensurable. Le compteur de l’endettement public américain ne cesse de tourner depuis l’accession de G.W.Bush à la présidence et le début de sa guerre au terrorisme ayant culminé avec l’invasion de l’Irak.

En fait, à ce jour, on estime à 10 000 milliards le niveau de la dette fédérale américaine. Alors comment, dans ce contexte, Obama pourrait-t-il financer ses projets de relance de l’économie et de renouveau du « rêve américain »?

Il propose d’alléger le fardeau fiscal de l’américain moyen en promettant de percevoir l’argent là ou il se trouve, c’est-à-dire dans les riches corporations et dans le haut de la pyramide des revenus individuels. Mais cela ne ferait-il pas fuir le capital loin du territoire américain? C’est après tout le jeu des compagnies et des fortunés dans cette mondialisation néolibérale.

Barack Obama semble vouloir aligner son pays dans une nouvelle voie et ses intentions sont louables. Cependant, il est douteux que ses stratégies rapportent les buts escomptés. Il n’a simplement pas les moyens économiques de ses ambitions…

Jimmy St-Gelais
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C’est le début d’un temps nouveau

L’avenir qui succédera à la grande dépression des années 2000 initiera le début d’un temps et d’un monde nouveau.

Un monde dans lequel la primauté de l’argent aura enfin disparu devant l’effondrement de la superstructure financière du capitalisme. Encore la semaine dernière, les chutes des Bourses et les hausses du chômage aux quatre coins de la planète laissent entrevoir des lendemains difficiles et pousseront encore plus vers une redéfinition totale de l’économie mondiale.

Un monde qui valorisera contre toute attente le facteur social dans la gestion des affaires socio-économiques. C’est ce que nous pouvons constater avec la nouvelle tournure socialisante de plusieurs pays occidentaux qui ne pavoisaient il n’y a pas si longtemps que par les privatisations et les déréglementations économiques généralisées.

Un monde où la propagande des fortunés n’aliénera plus les masses car ils auront perdu tout ascendant sur les destinés de l’Humanité après la déchéance de leur système unilatéral de valeurs basé sur le pécule à court terme.

Un monde dans lequel le bien-être de l’humain et la perpétuité de sa descendance dans un environnement viable redeviendront les enjeux principaux de tous.

Un monde qui nous permettra enfin de redevenir des êtres humains au lieu de simples automates sans cervelles programmés pour acheter des produits de consommation futiles comblant le néant de leurs existences dénuées de tout sens dans cet univers capitaliste.

En fait, le début d’une vraie Humanité consciente d’elle-même, des conséquences et des limites de ses actions ainsi que de la petite planète qu’elle occupe.

Jimmy St-Gelais
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La faillite des nations

Adam Smith avec sa Richesse des Nations peut se rhabiller.

Les dernières semaines ont remises en question ce que nous consacrions il n’y pas si longtemps comme des vérités économiques inaltérables : le concept d’un État minimal, de l’infaillibilité du marché et du libre-échange global. Au gré des déchéances actuelles du crédit bancaire, de la crise du subprime et des désastreuses chutes boursières, ces soi-disant sacro-saints paradigmes mordent la poussière.

Dans les deux dernières semaines, ce fut à Wall Street de subir un « Krach au ralenti » encore pire que celui de 1929 et vendredi dernier c’était au tour des bourses européennes et asiatiques de connaître une séance parmi les plus sombres de leurs histoires.

Et pour la première fois depuis le début de cette tourmente économique, une nation occidentale est au bord de la faillite.

L’Islande, un pays considéré comme un modèle de réussite économique depuis quelques années, est sur le point de déclarer banqueroute!

Dès les années 90 ce pays a procédé à une déréglementation massive de l’économie et à une privatisation des services publics s’étant résulté par une poussée temporaire de la croissance économique de l’Ile. Par ailleurs, le secteur financier islandais devint au cours des années le principal pilier de l’économie islandaise. En fait, la valeur de son système financier équivalait à huit fois le PIB national en 2007!

Alors comment expliquer cette déroute économique nationale?

C’est bien simple. Le gouvernement islandais s’est rabattu sur le libre-échange, le commerce financier international, la déréglementation touts azimuts et la vente de ses leviers économiques que constituaient les sociétés d’État tout en négligeant le développement de son infrastructure économique interne.

Pourtant, cette nation avait tout pour réussir, malgré son isolement relatif, dont un secteur industriel présent en énergie, en recherche biomédicale, en tourisme et en pharmaceutique contribuant à près du tiers de son PIB.

Il ne suffisait qu’une crise financière internationale pour acculer les banques islandaises et par ricochet l’ensemble de l’économie du pays au bord du gouffre. En fait, on a mit tous les œufs dans le même panier sans se soucier de diversifier davantage les activités économiques.

Les politiques néolibérales ont affaibli la santé économique de l’Islande, mais désormais l’État se doit de revenir sur ses positions en nationalisant la Landsbanki, la deuxième banque du pays, et il devra sans doute réévaluer la totalité de son idéologie non-interventionniste.

Quel sera la prochaine nation à tomber? Vous vous en doutez.

Plus globalement, l’échec des théories fumeuses des génies néolibéraux se confirme avec les investissements d’urgence à coups de centaines de milliards des diverses banques centrales occidentales afin de maintenir à flot le système bancaire international et surtout avec les intentions du secrétaire au trésor américain Henry Paulson de porter le gouvernement fédéral acquéreur d’une portion des actions bancaires! Autrement dit, une socialisation partielle!

Les temps changent en Occident. La situation impose une intervention accrue des pouvoirs publics dans l’économie et une remise en question des préceptes dogmatiques du libéralisme économique. Les nombreuses délocalisations d’entreprises, les fermetures d’usines, le dépérissement entier de franches économiques autrefois prospères au nom du libre-échangisme international soulèvent aussi des interrogations.

Face à la dépression économique appréhendée, les nations s’éveilleront à la nouvelle donne économique et s’inspiront dans l’avenir d’une philosophie économique plus socialisante devant l’écroulement du capitalisme sauvage et le dépérissement de l’économie.

Les affairistes ont maintenant raté leur coup depuis leur prise du pouvoir dans les années 80 et nous devrions bientôt assister à un retour de balancier salutaire en faveur du bien collectif.

Jimmy St-Gelais
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Frénésie boursière et endettements massifs : un signe des temps ?


La similitude entre notre époque et la décennie qui précède la grande dépression des années trente est fascinante. Dans les années 20, l’État qui ne jouait pas un rôle important dans la société se voit encore relégué de nos jours à un rang inférieur, surtout en matière d’intervention sociale et économique. En fait, l’Histoire nous démontre clairement les parallèles entre les deux époques. Rappelons les traits communs : écart dans la répartition des richesses, innovations techniques, frénésie boursière et crédits élevés.

Citons quelques statistiques révélatrices :

L’écart dans la répartition des richesses

Aux États-Unis, entre 1922 et 1929, les salaires des ouvriers progressèrent de 33%, ceux des cadres de 42%, tandis que les profits nets des entreprises bondirent de 76% et les dividendes des actionnaires de 108%! Il faut rappeler qu’à cette époque, le rôle de l’État ne couvrait pas les domaines économique et social, et donc les gouvernements ne pratiquaient pas la redistribution de la richesse dans la société. L’État était confiné à la définition libérale de l’économie, établit par Adam Smith.

De nos jours, aux États-Unis, de 1979 à 2001, les revenus des 20% les plus pauvres ont augmenté de seulement 8%, ceux de la classe moyenne de 17% tandis que ceux des 10% les plus riches de 69% et le premier 1% de 139%!!

On peut remarquer que les années 70 sont une période de répartition équilibrée de la richesse dans la société américaine, tandis que les années 80, 90 et 2000 favorisent nettement les classes plus aisées de la société. Cette ère d’inégalité débute avec l’élection du républicain Ronald Reagan en 1980, farouche partisan des thèses néo-libérales, de la déréglementation de l’économie et du désengagement de l’État. Malgré l’élection du Bill Clinton en 1992, un démocrate, la même politique économique de droite est maintenue durant son mandant afin de respecter les règles du nouvel ordre économique mondial dont l’Amérique bénéficie grandement. Avec l’élection de GW Bush en 2001, l’écart ne cesse de se creuser entre les classes sociales.

La mécanisation de la production

L’influence des nouvelles technologies sur l’emploi est bien connue de nos jours. Par exemple, les institutions bancaires ont déjà annulé plusieurs postes de préposés à la clientèle dans leurs succursales afin de les remplacer par des services informatisés. En fait, l’ordinateur et la robotisation remplissent à eux seuls les tâches d’un nombre important de travailleurs qui n’ont pas toujours les compétences nécessaires pour occuper de nouveaux postes techniques.

De même, dans les années 20, la mécanisation était tellement avancée, selon les historiens D. Artaud et A. Kaspi, qu’il existait une surproduction chronique de biens de consommation que la demande ne pouvait plus combler .

La frénésie boursière

La forte spéculation boursière fut l’un des traits marquants des années 20. En 1929 seulement, 1,124,800,410 actions ont été échangées. Du début de 1928 à septembre 1929, l’indice industriel Dow Jones augmenta de 191 à 381 points. Mais le 28 octobre 1929, celui-ci chuta de 38.33 points, s’effondrant jusqu’à 260.64, en conséquence d’une économie financière ne représentant pas l’économie réelle des États-Unis et du monde.

Le 17 août 1982, l’indice Dow Jones connut sa plus grande hausse en une journée (38.81), grimpant jusqu’à 831.24. La hausse se poursuivit toute la décennie, atteignant même, le 17 juillet 1987, le niveau de 2510 points. Mais le 16 octobre et le 19 octobre 1987(le jeudi noir), deux krachs successifs frappèrent le marché boursier de New York (chute de 108 points et de 508 points). Le 29 mars 1999, après plusieurs années de hausse, l’indice atteint le chiffre record de 10 000 points. Enfin, en 2007, la tendance à la hausse perdure. Le Dow Jones a atteint 14 000 points! Plusieurs analystes sont inquiets face à cette hausse vertigineuse du Dow Jones.

Les crédits élevés

À la fin des années 1920, 60 % des voitures et 80 % des appareils radio furent achetés à crédit. Entre 1925 et 1929, la somme totale des crédits avait plus que doublée (de $1.38 milliard à $3 milliards environ).

Le 5 juillet 2000, le Wall Street Journal publiait les données suivantes sur l’endettement des Américains :  » le niveau d’endettement des ménages a augmenté de 60 % pour se situer à 6500 milliards. Plus de 160 milliards de dollars de prêts hypothécaires (soit 11 % du total) ont été accordés à des emprunteurs à risque, contre 40 milliards en 1993. Selon les analystes du marché hypothécaire, près d’un quart des nouvelles hypothèques sont contractées par des gens qui sont  » fauchés « . La quantité d’obligations pourries impayées s’élève à 529 milliards de dollars contre 173 milliards il y a dix ans. 5,4 % des entreprises américaines ayant contracté ce type de dettes ont été dans l’impossibilité de verser les intérêts au cours des douze derniers mois, le plus haut taux de défaut de paiements depuis 1992. En outre, environ 320 milliards de prêts de consortium ont été accordés à des sociétés ayant une faible notation de crédit contre 58 milliards en 1990. Le ménage américain moyen dispose de treize cartes de crédit, bancaires et non bancaires confondues. La dette des ménages atteint le record de 101 % par rapport au revenu, alors qu’elle était de 84 % en 1990. Elle est passée de 4100 milliards en 1993 à 6500 milliards au premier trimestre 2000, soit une augmentation de 59 %. La dette des entreprises représente aujourd’hui 46 % du PIB, le plus haut pourcentage jamais atteint. Quant aux entreprises financières, on sait que c’est cette catégorie de dette qui croît le plus rapidement : depuis 1993, elle a ainsi augmenté de 132 % « .

Le mot de la fin

Doit-on s’inquiéter de ces ressemblances ? Une nouvelle grande dépression est-elle à craindre ?

La genèse des cycles économiques est peut être ainsi démystifiée : par le jeu du capitalisme, les richesses se concentrent dans la partie supérieure de la pyramide sociale tandis qu’une partie de la population s’appauvrit sans l’apport d’un État fort pratiquant une redistribution des richesses ; ensuite, les entreprises coupent dans la masse salariale par des innovations techniques afin de hausser leurs bénéfices et se dirigent alors vers les jeux boursiers, qui constituent un moyen rapide de maximiser leurs profits (ainsi la concentration des richesses s’accentue encore plus) ; enfin, les familles de classe moyenne, devant l’érosion de leurs revenus, contractent plus d’emprunts afin de préserver leur niveau de vie ; c’est alors que la consommation décroît et que les risques d’une dépression s’accroissent.

À notre époque dite « du savoir », je m’étonne qu’aucun dirigeant n’avoue publiquement la possibilité d’une crise économique importante dans un proche avenir. On aime mieux se cacher la tête sous le sable plutôt que de prévoir des alternatives à une possible dépression. Nos politiciens devraient considérer sérieusement cette éventualité pour le bien-être de leurs électeurs au lieu de chercher à protéger les intérêts des groupes de pression qui financent leurs campagnes électorales.

Jimmy St-Gelais
http://pourquedemainsoit.wordpress.com/

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