Archives de Tag: Raymond Bachand

Les inconscients

Caricature "En Contrôle" par Ygreck

Quoi de plus désolant que lorsqu’un ministre des finances nous rit en pleine figure? Selon Raymond Bachand, le 62% d’effort de réduction du déficit qu’il nous avait promis à son dernier budget aurait été accompli. Je m’explique mal cette prouesse autrement que par une arithmétique créative de la part du ministre. Les dépenses du gouvernement ont effectivement crût de 700 millions, donnant une croissance de 3,7% au lieu du 2,8% visé, mais nous avons supposément le gouvernement qui contrôle le mieux ses dépenses au Canada. Une chance que notre ministre ne nous prend pas trop pour des cons.

La seule chose qui aura aidé M. Bachand à réduire un tant soit peu son déficit, c’est que les recettes fiscales ont été meilleures que prévues. M. Bachand a effectivement réussi à extraire 1 milliard de plus en taxes et impôts de vos poches, mais il se donne le mérite d’avoir réduit son déficit. C’est vrai que l’acte de pillage est exténuant. Presque autant que de dépenser le fric des autres. Et le pillage n’est pas prêt de s’arrêter.

M. Bachand s’apprête en effet de piger encore plus profondément dans vos poches. Il planifie toujours de hausse la taxe de vente d’un autre point de pourcentage en janvier 2012. Il planifie d’autre hausses des taxes sur l’essence. La franchise santé passera de 25$ à 100$ l’an prochain aussi. Sans compter la hausse des frais d’électricité, de scolarité et les cotisations au RRQ. Même certaines de ces hausses sont peut-être nécessaires, elles deviennent injurieuses lorsqu’elles sont conjuguées à la charge fiscale déjà excessive du contribuable québécois et le fait que le gouvernement ne fait aucun effort, contrairement aux prétentions de M. Bachand, pour contrôler ses dépenses, encore moins de les réduire.

Grâce aux « efforts » de M. Bachand, le service de la dette ( i.e. les intérêts de notre carte de crédit collective) occupe le troisième poste budgétaire, derrière la santé et l’éducation. Et il va bientôt rattraper cette dernière. Quant aux dépenses de santé, elles continuent de croître de 5% par année et totalise 45% du budget cet année. La santé rongera 66% du budget en 2030, si la tendance se maintient, avec le service de la dette qui rongera la plus grande partie du reste. Mais M. Bachand aura pris une retraite dorée depuis très longtemps rendu là, alors il s’en fout royalement!

Il est évident que notre gouvernement actuel n’a aucune espèce de volonté à redresser les finances publiques. Il fait résolument la carpette devant les lobbies et les groupes d’intérêts, tout en pillant de plus en plus les contribuables. Cette attitude est non seulement une fraude intellectuelle, comme le clament certains membres de l’opposition, mais elle relève du brigandage pur et simple. Peut-être faudrait-il que nous descendions dans la rue encore une fois. Il semble que M. le Ministre n’a pas encore compris.

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David

Dans la tête de Raymond Bachand

 

Notre médiocre gouvernement n’a pas que John James Charest comme clown, s’il faut le rappeler. Raymond Bachand est assez drôle aussi dans son genre. Et c’est un clown jongleur en plus.

Il a trouvé le moyen de réduire une proposition du Parti Québécois pour « lutter contre le trafic d’influence » à une soi-disant manoeuvre pour bloquer le projet d’une nouvelle formation politique de droite par l’ex-péquiste François Legault, qui est visiblement un peu trop pour l’instant du domaine spéculatif. (Cette proposition, ou plutôt ces propositions, serait de réduire le plafond des dons citoyens aux partis politiques à 300$ — certains vont jusqu’à 100$ — et « que le financement des partis politiques soit essentiellement pris en charge par l’État, sur la base des résultats aux élections ».)

C’est assez tordu comme raisonnement, ce qui est tout à fait dans la tradition libérale. En vérité, la force du PLQ tient exclusivement dans sa facilité à bien performer au niveau du financement, avec, on s’en doute, un bon retour sur l’investissement pour les donateurs, tout nous l’indique. C’est cela que le ministre des Finances veut protéger, et c’est tout à fait dans ses cordes!

Et je ne crois pas que le PQ soit si en reste, du moins au niveau du strict financement. Mais peut-être qu’avec une nouvelle formule cela reviendrait pratiquement au même pour eux, contrairement au PLQ qui se verrait perdant au change. Et c’est bien là où le PQ voudrait frapper, au-delà de la simple raison du trafic d’influence.

Ce qui me fait surtout rire là-dedans, c’est que Raymond Bachand joue sérieusement le jeu de la possibilité d’une réelle application d’une telle proposition alors que ce n’est que du jeu politique, le PQ n’ayant pas le pouvoir pour mener à bien ce projet. Dans ce scénario là, comme il le construit, ça serait évidemment un croc en jambe à François Legault par la bande, mais serions-nous assez stupides pour classer cette élucubration ailleurs que dans la fiction?

Et puis, il faut aussi prendre en compte que, même accepté, ce changement ne devrait pas se produire dans un avenir rapproché, même que ce serait là le noeud du débat, question de ne justement pas mettre de bâtons dans les roues de tout nouveau joueur politique sérieux avant les prochaines élections. Je crois que tout le monde s’entendrait là-dessus, même la population. Parce qu’il y a proposition, et mise en application. Et j’espère un peu de sens de la « justice » dans la culture politique.

Cependant, pour ma part, il y a un bémol dans toute cette question : c’est que je ne suis pas confiant quant à la poursuite de ce projet de réforme dans le cas où le PQ prendrait le pouvoir.

Je suis peut-être gangréné par une cynismie

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Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé

Les finances publiques.

Plus tôt cette semaine, Pierre JC Allard nous a lancé un petit défi. Celui de choisir un problème auquel nous faisons face et d’y proposer une solution concrète. J’ai donc choisi un problème qui me tient particulièrement à coeur parce que la résolution de ce seul problème aiderait également à résoudre une foule d’autres problèmes. Ce problème c’est les finances publiques.

Comme vous savez, ou que vous devriez savoir, le Québec est maintenant en position de déficit structurel, c’est-à-dire que notre gouvernement est présentement obligé d’emprunter simplement pour payer les salaires. Notre gouvernement continue de multiplier les dépenses alors que les recettes de l’état continuent d’aller en diminuant. C’est une situation qui si elle perdure, nous mènera à l’insolvabilité. Bref, nous fonçons droit sur un mur avec Jean Charest qui, les deux mains sur le volant, ne fait absolument rien pour changer le cap et notre Ministre des Finances qui nous fredonne « Don’t worry, be happy » sur le siège du passager. Il y a belle lurette que des gens comme moi et bon nombre d’économistes réclament un peu de responsabilité fiscale de la part de nos élus, mais nous ne sommes considérés que comme des égoïstes qui ne veulent tout simplement pas payer d’impôts. Ceux qui balayent notre opinion du revers de la main de façon si cavalière continuent de croire que l’état a des ressources illimitées et que nous ne pouvons pas possiblement vivre au-dessus de nos moyens. C’est évidemment pure sottise. Quelque chose doit être fait pour contrôler nos dépenses publiques sinon notre sort risque fort bien d’être celui de la Grèce dont le crédit a récemment été décoté à BBB et dont nous partageons le même taux d’endettement de 108% du PIB. Mais quoi faire?

Les syndicats de la fonctions publique vous diront certainement qu’il faut augmenter les taxes, les tarifs et les impôts, ainsi que de continuer à faire des déficits. Après tout, ils veulent leurs augmentations et il est mieux que le reste des travailleurs du Québec souffrent plutôt qu’eux. Mais nous sommes déjà les plus taxés en Amérique du nord et comme je l’ai déjà souligné, les taxes et impôts découragent la production pour la simple et bonne raison que les gens votent avec leurs pieds. S’il sont trop taxés, ils iront ailleurs et les plus riches ont les moyens de partir plus vite. De même, les compagnies les plus productives ont aussi les moyens de s’en aller vers un environnement fiscal plus clément. Il y a donc des limites jusqu’où on peut presser ce citron. Augmenter la TVQ et les tarifs peut aider, mais ce serait insuffisant.

Le gouvernement n’a vraiment d’autres solution que de prendre des décisions qui seront difficiles et impopulaires, mais que grâce à sa majorité en chambre, il devrait pouvoir passer aisément. Avant de demander aux québécois de se serrer la ceinture, il convient que le gouvernement mène par l’exemple. Notre Ministre des Finances, M. Bachand devrait donc sérieusement considérer de geler les dépenses du gouvernement et d’implémenter une politique de croissance zéro de la dette pour les prochaines années. De plus, il devrait également explorer la possibilité de trouver et d’éliminer tout dédoublement de service dans les structures de l’état (il y en a). En 2003, M. Charest nous avait promis une réingénierie de l’état. Il est grand temps qu’il tienne promesse. Ces deux propositions seraient un bon début, mais juste le gel de la dette au niveau actuel serait un grand pas.

Dans cette optique, j’ai créé une pétition en ligne au nom du Mouvement Nouveau Québec, dont je suis membre. La pétition se lit comme suit:

A l’attention de : Le Très Honorable Jean Charest, Premier Ministre du Québec


M. Charest,

Attendu que votre gouvernement a été élu avec le mandat de raviver l’économie du Québec et que ceci ne peut pas être accompli sans des finances publiques saines

Attendu que plusieurs économiste au Québec ont déjà prévenu votre gouvernement que le Québec se dirige vers une impasse fiscale.

Nous, soussignés, citoyens et contribuables du Québec, vous sommons de retourner à la responsabilité fiscale et la saine gestion de nos finances publiques en instituant une politique de croissance zéro de la dette du Québec dans votre prochain budget afin de nous permettre de rembourser cette dette et de ne pas laisser ce fardeau aux générations futures.

Signer la petition

Philippe David
Le Minarchiste Québécois

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David

L’habitude du baîllon

Par lutopium – À l’automne 2008, notre premier ministre a demandé aux québécois de lui donner un gouvernement majoritaire afin, disait-il, de lui permettre de prendre le volant et de permettre au Québec de traverser la crise économique qui se pointait à l’horizon. Un peu plus tard, lors d’un caucus du Parti Libéral, il promettait de consulter le plus grand nombre de québécois afin d’entâmer un dialogue sur les finances publiques. Par la suite, le ministre des Finances lança une consultation prébudgétaire bidon sur un site web où les choix sont à sens unique. Depuis hier, ce gouvernement a décidé de discuter avec une poignée d’intervenants afin de tracer le parcours que doit prendre notre pays afin de retrouver la voie de l’équilibre budgétaire et bien préparer le Québec pour les 20 prochaines années. Le philosophe Leo Strauss doit être fier, lui qui était convaincu que seule une élite peut contrôler le peuple, trop ignorant pour participer à la gouvernance…

Il est essentiel que les citoyens soient consultés sur ces enjeux. Lors des dernières élections, il n’a jamais été question de hausser les tarifs et la taxe de vente, d’abolir des services publics, d’exiger des contributions supplémentaires ou de privatiser une partie du patrimoine québécois. Le gouvernement libéral n’a pas ce mandat. Même si les économistes de l’Université de Sherbrooke ou les penseurs de Cirano essaient de nous vendre leur salade subventionnée, on ne peut affirmer qu’il y a consensus au sein de la population. Même si un sondage biaisé nous apprend aujourd’hui que les québécois sont plutôt favorables à couper les subventions aux écoles privées, au concept d’un ticket modérateur lors des visites chez le médecin ou à l’ouverture du réseau de la santé au secteur privé, il est inacceptable que le premier ministre s’engage dans une série de réformes sans un mandat clair et précis. Si des mesures drastiques sont nécessaires afin de réduire le déficit et assurer le bien-être de la population, Jean Charest doit retourner devant les électeurs et présenter les choses clairement. Les enjeux sont trop importants pour prendre des décisions en vase clos.

Les seules propositions qui sont sur la table présentement visent essentiellement à réduire les dépenses gouvernementales ou à augmenter la contribution de tous les québécois, quelle que soit leur capacité de payer. Pourquoi le Parti Libéral ne considère-t-il pas une hausse des impôts des plus fortunés, ne serait-ce temporairement? Pourquoi ne suit-on pas la recommandation de l’Institut Économique de Montréal qui suggère de couper les subventions aux entreprises, ce qui permettrait d’économiser 6 milliards par année? Pourquoi ne pas analyser la possibilité de centraliser l’achat des médicaments et viser des économies qui pourraient atteindre un autre milliard annuellement?

Peu importe notre vision de l’économie et des solutions que nous privilégions, nous avons le droit fondamental d’accepter ou de refuser les réformes qui seront proposées. Mais que dis-je? Il faudrait d’abord se donner une démocratie…

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