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Laïcité et valeurs, le dernier combat

Par Renart Léveillé

Depuis quelque temps, le sujet de la laïcité revient et revient sous ma plume alors que je me dois d’écrire pour mon texte de la semaine sur Les 7 du Québec. C’est un hasard, et je le trouve heureux.

Juste comme je réfléchissais à quoi choisir comme sujet, je tombe via un tweet de Jeff Plante (@JF_Plante) sur le billet « Laïcité et éthique chrétienne ». Il y est question des avis divergents de Normand Baillargeon et Jean-Marc Piotte face au livre « La culture religieuse n’est pas la foi — Identité du Québec et laïcité » de Guy Durand, défendu par Jean Laberge, l’auteur dudit billet.

Dans le premier chapitre, Durand recueille de très nombreux témoignages de Québécois qui, aujourd’hui comme hier, ont façonné le Québec par l’héritage chrétien et ce, dans tous les domaines d’activités, voire même dans les institutions démocratiques elles-mêmes du Québec. On sait que la question de la laïcité de l’État québécois s’est cristallisée autour du fameux crucifix de l’Assemblée nationale. Les tenants de la laïcité intégrale ou stricte l’ont en horreur, même des croyants. Durand plaide pour conserver le crucifix car il fait partie de notre fibre d’être québécois, que nous soyons ou non des croyants, voire chrétiens.

Premièrement, le crucifix à l’Assemblée nationale ne me semble pas tellement cristalliser la question de la laïcité, même que je crois que ce serait le dernier symbole religieux à garder sa place, vu son caractère très historique. Par contre, en fouillant plus profondément dans l’Histoire, justement, il est clair que ce crucifix, en plus d’être le premier symbole du christianisme, est le puissant symbole du contraire de ce que la laïcité prône : « ce crucifix a été donné par l’archevêque de Québec à Maurice Duplessis pour sceller l’alliance entre l’Église et l’État. »

Et j’ai pris la peine de spécifier qu’il fallait fouiller « profondément » parce qu’il est certain que ce détail de l’Histoire échappe à la grande majorité des Québécois. Alors, ça me fait bien rigoler de lire que ce crucifix « fait partie de notre fibre d’être québécois ». Et c’est encore plus drôle quand on se rappelle que le changement de dénomination (et identitaire), de Canadien-Français à Québécois, s’est produit grâce à la Révolution Tranquille, qui était beaucoup une réaction au règne de Maurice Duplessis… Tentative de réécriture de l’Histoire?

Mais je ne voulais surtout pas écrire un billet au sujet du crucifix à l’Assemblée nationale (même si je pourrais seulement me concentrer ici à développer qu’en fait la possible disparition de ce symbole fait bien plus peur aux détracteurs de la laïcité que sa présence ne fait peur aux pro-laïcité). La question qui m’intéresse concerne plus amplement le lien entre la culture (l’« Ensemble des formes acquises de comportement de l’être humain. ») et la religion au Québec. Parce que l’essentiel du discours de Jean Laberge, nourri par Guy Durand, consiste en une énumération de l’ « héritage chrétien », avec l’aide de figures emblématiques du Québec comme Michel Chartrand et Camille Laurin, afin de justifier la place de la religion, enfin de sa tradition, aujourd’hui.

Le problème que j’ai avec ce discours, c’est qu’il déborde de la question étatique. C’est que même la laïcité stricte ne pourrait empêcher la population, si elle le désire, de célébrer son héritage chrétien. La culture en est bien sûr imprégnée, et un mur vide où était précédemment un crucifix, et un employé de l’État qui laisse dans sa poche un pendentif avec une croix, et une employée d’un service étatique qui laisse son voile à la maison, ne pourront changer ça. Et, pour ce qui est des valeurs, ce vers quoi tout le discours de Laberge tend, j’ai un gros bémol…

Je vais l’écrire d’emblée, son message prône l’emprisonnement, voire même la prise en otage de la culture et des valeurs par l’héritage de la religion. Et je me pose la question à savoir si le but est d’actualiser le lien entre la société et la religion (bien sûr catholique). Je m’explique, premièrement avec une question : même si je suis d’accord que les valeurs des êtres humains ont beaucoup été influencées par la religion — par son omniprésence historique dans les sociétés —, est-ce que ces valeurs sont indissociables de cet héritage?

La réponse est bien sûr non. Et la transmission de ces valeurs ne dépend pas exclusivement de la pratique religieuse, en plus. Si « Sergio Leone, le réalisateur des fameux westerns-spaghetti, bon athée et anarchiste, n’a pu s’empêcher d’user d’images religieuses chrétiennes dans son cinéma que la longue tradition catholique lui a légué en héritage », comme le souligne Laberge dans son billet, un athée comme moi peu bien élever sa fille selon une majorité de valeurs que la religion catholique ne nierait absolument pas. Alors, pourquoi toujours revendiquer la paternité religieuse des valeurs puisqu’elles ne disparaissent visiblement pas avec la remise en question de la religion, qui vient entre autres avec la laïcité? J’irais encore plus loin, elles ne disparaîtraient pas si une pilule distribuée à la totalité de la population mondiale réussissait à faire disparaître le phénomène religieux et la croyance en Dieu. Je dis qu’elles ne disparaissent pas, mais je sais très bien que le discours religieux actuel trouve justement sa base sur la peur, ou une certaine constatation — qui relève beaucoup à mon avis de l’hypocondrie — de la perdition du mode de vie occidental. À la base, c’est le propre du conservatisme et du traditionalisme d’avoir peur de l’évolution et du changement, alors ce n’est pas bien difficile à réfuter.

Et, parlant d’évolution, je crois que la religion a été nécessaire à l’évolution des sociétés humaines (beaucoup vers la gauche au Québec comme le souligne Laberge, et pourtant beaucoup vers la droite par exemple aux États-Unis…). La religion a institué une cohésion sociale qui aujourd’hui est bien assimilée (pas toujours avec bonheur, j’en conviens). Ce que la société rejette aujourd’hui de la religion est seulement ce qu’il lui reste de poussiéreux, d’archaïque. Et la religion était bien utile là où l’éducation était quasi inexistante. Alors, je crois que le défi actuel, étant donné que la population est beaucoup plus éduquée, est de remettre en question ces valeurs héritées de notre passé et, une fois le test remporté, de les célébrer en toute connaissance de cause. Cela serait bien tout le contraire d’écrire tout bonnement, comme l’a fait Guy Durand, comme une gifle à l’intelligence humaine : « Les valeurs chrétiennes sont nécessaires à la vie. » J’admets qu’en gommant l’adjectif « chrétiennes » l’énoncé a du sens, mais en gommant aussi la définition biologique en lien avec la vie. Personne ne peut mourir par manque de valeurs, encore moins chrétiennes…

Et dans cette idée de défi actuel, ce pour quoi toutes ces questions me sont intéressantes, il y a pour moi la conviction que l’abandon total de la religion (comme béquille sociale) ne pourrait que donner un coup de main à la réflexion globale. Et c’est déjà en cours de toute façon, depuis que l’État a purgé la religion de ses entrailles. Mais il reste encore des stigmates à éliminer, alors on voit clairement la terreur dans les yeux de certains croyants.

(Photo : brioso)

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Fondamentalisme

Par Renart Léveillé

J’ai toujours eu un préjugé favorable envers le bouddhisme étant donné qu’on me l’a toujours pointé comme étant « une philosophie plutôt qu’une religion ». Oui, vous le savez, je suis un condensé de mauvaise foi… Quoi qu’il en soit, le chef spirituel actuel du bouddhisme, le dalaï-lama, m’a fait déchanter dernièrement en prenant la part des religions et en repoussant d’autant la liberté d’expression :

Au sein de toutes les religions – y compris le bouddhisme -, il existe des fidèles qui portent en eux les germes de sentiments destructeurs, mais il faut se garder de condamner en bloc ces religions

Je comprends tout à fait son point, mais je me demande où se trouve la ligne entre pointer le débordement extrémiste d’un fidèle d’une religion – en soulignant obligatoirement celle-ci – et « condamner en bloc » cette religion? En serons-nous bientôt à demander aux médias d’exclure toute référence à la religion quand il est question d’un attentat terroriste, par exemple? D’autant plus qu’il y a divers degrés entre le fidèle modéré et l’extrémiste, et qu’il y a les paroles et les actes comme possibilités d’expressions de la dévotion, positivement ou négativement. J’ai l’impression qu’on tente de contenir la critique envers les manifestations du religieux dans un espace aussi propre que ce que tentent de nous imposer par la publicité les fabricants de produits domestiques : l’ultime stérilité. J’en comprends aussi qu’il est question de respect. Mais serait-ce que le respect est unilatéral?

Parce que la critique envers le phénomène religieux ne se résume pas à pointer les manifestations extrémistes. Elle est globale. Voudrait-on alors lui couper l’herbe sous le pied en passant par le chemin facile, celui de condamner ceux qui réprouvent les « fidèles qui portent en eux les germes de sentiments destructeurs »? Et, par ricochet, de bannir l’ensemble de l’oeuvre, comme le souligne Mathieu Bock-Côté : de tout bonnement enlever « Le droit au blasphème »?

Il ne faut pas oublier que les propos du dalaï-lama ont eu comme écrin la Deuxième conférence mondiale sur les religions du monde où on jetait dans la mare de la Déclaration universelle des droits de l’homme la proposition d’un nouvel article, 12.4, qui se lit comme suit :

Chacun a le droit que sa religion ne soit pas dénigrée dans les médias ou dans les maisons d’enseignement.

Cette idée porte sans aucun doute pour moi la signature du fondamentalisme. Parce qu’elle fait la promotion de l’idée que la religion est fondamentale à l’humain, ce avec quoi je suis profondément en désaccord. Et le chemin n’est pas loin pour laisser de côté les droits des areligieux… C’est même implicite. On a beau essayer d’échafauder une structure démontrant que l’athéisme est une religion, il n’en est rien. Il est question d’absence, il est question d’opposition claire, si bien sûr on peut toujours s’entendre sur le sens des mots. L’agnostique, l’antireligieux, l’irréligieux, l’impie, l’incroyant, le non-croyant n’auraient pas ce droit, puisque son existence même est en soi du dénigrement.

Mais il n’est pas tellement besoin d’un nouvel article de la Déclaration universelle des droits de l’homme pour bâillonner. Les exemples fusent, et pas seulement du côté musulman, et pas seulement du côté critique. L’exemple qui suit est à classer dans l’anodin (et elle est classée sur Cyberpresse dans la section « Insolite »), et pourtant…

Le régulateur britannique de la publicité a interdit comme «irrévérencieuse» une caricature montrant Jésus le pouce levé et le clin d’oeil appuyé, utilisée par un opérateur téléphonique pour vanter ses «rabais miraculeux» à l’occasion des dernières fêtes pascales.

C’est déjà bien planté, et très profondément. Là où il y a de la (grande) noirceur.

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La laïcité instrumentalisée

 

Par Renart Léveillé

Contrairement à moi, certains trouvent la laïcité trop stricte. Elle devient alors la laïcité ouverte. Mais en y accolant l’adjectif « ouverte », elle perd tout son sens. Il n’est plus tellement question de laïcité, mais bien seulement d’une version fade d’elle-même qui, si ça lui était possible, l’empêcherait de se regarder dans le miroir…

C’est une manière comme une autre d’instrumentaliser un concept pourtant clair : séparation de l’État et de la religion, avec tout ce que cela implique au niveau des institutions, particulièrement au niveau de l’éducation. Et il y a l’interculturalisme, comme le décrit Louise Mailloux, « Professeure de philosophie au Collège du Vieux Montréal, intellectuelle athée, féministe et laïque », dans son billet « L’interculturalisme: une imposture anti-laïque » :

En mars dernier, dans une entrevue au journal le Devoir, Gérard Bouchard affirmait que le débat sur la laïcité piétine, qu’un consensus semble impossible et qu’il conviendrait d’élargir ce débat en parlant d’interculturalisme. Deux mois plus tard, lors du Symposium international sur l’interculturalisme organisé par Gérard Bouchard et son église, ce dernier réclamait du gouvernement, une loi sur l’interculturalisme. Coïncidence ou non, les jeunes libéraux, réunis en congrès au mois d’août, réclament pour leur part, une loi pour définir la laïcité ouverte et demande à Jean Charest de créer un Office québécois d’harmonisation interculturelle.

La pilule de la laïcité ouverte ne passant pas dans la population, il faut donc l’enrober d’une gélatine afin qu’elle glisse tout en douceur. Une loi-gélatine sur l’interculturalisme, votée par l’Assemblée nationale, qui servirait  à imposer une politique de laïcité ouverte. Parce qu’ici, il ne faut pas s’y tromper, l’ouverture à la culture de l’autre, c’est l’ouverture à sa religion. Et que le respect de la diversité culturelle, c’est le respect de la religion.

Là où le bât blesse, c’est que deux blogues qui ont diffusé des extraits de ce billet l’ont introduit avec un texte où se trouvent ces mots, qui portent vraiment à confusion :

Leur seul travail consiste à infiltrer la religion des Autres dans nos institutions

Y a-t-il derrière ça le message que la religion catholique a sa place dans nos institutions, puisqu’elle ne vient pas « des Autres »? Si la laïcité sert seulement à repousser les autres religions pour laisser le champ libre au catholicisme, elle est aussi instrumentalisée. Et les deux blogues en question, ce sont « Poste de veille » et « République de Bananes », tous deux dans le même conglomérat de droite que « Pour une école libre au Québec », clairement pro-religion (en tout cas occidentale), pro-famille (je suis parent et je suis plutôt pro-choix de vie – et le nom de Jeff Plante derrière tout ça en dit déjà beaucoup) et soutenant la cause de la liberté d’expression sans limites des homophobes. Et sa participation à la campagne CLÉ montre clairement son parti-pris antilaïque, puisque cette coalition ne vise pas seulement le retrait de l’imposition obligatoire du cours « Éthique et du culture religieuse » aux jeunes, mais bien aussi à défendre certains parents et « leur indignation face à la perte de leur droit de choisir pour leurs enfants un enseignement moral ou religieux à l’école en accord avec à leurs croyances et leurs convictions. »

Il faut être logique. La laïcité va de pair avec l’idée d’État, qu’il soit minimal ou éléphantesque. On ne peut pas d’un côté défendre l’évacuation du religieux en appuyant les laïques et de l’autre participer au maintient de l’enseignement religieux dans les écoles, qui sont encore du ressort de l’État. C’est un double discours franchement tordu.

Et il y a une grosse différence entre avoir un parti-pris laïque et être contre l’islam (ce qui ressort clairement du blogue « Poste de veille »). Ce que les deux ont en commun, c’est d’être contre les tentatives de la religion d’entrer dans l’espace commun. Le premier met toutes les religions sur le même pied d’égalité. Le deuxième vise une religion en particulier, et c’est selon, tente par cela de magnifier les autres religions, du moins de leur redonner un peu de lustre.

Pour ma part, étant pro-laïcité, je suis également interpellé par toutes les tentatives d’intrusions de la religion dans la société, qu’elles viennent d’une ou l’autre. Étant donné que l’islamisme est en soi plus combatif, c’est tout à fait normal que ses tentatives d’intrusions soient plus évidentes, voire même spectaculaires : regardons l’exemple des dossiers de la charia ainsi que celui des voiles islamistes. Pour ce qui est du judaïsme, c’est beaucoup plus subtil, et ça semble se retrouver surtout du côté politique (le judaïsme ne cherchant pas à convertir). Pour ce qui est du catholicisme (et du protestantisme, par extension), la question ne se pose même pas, il a ici ses bases et joue de sa survie. Son combat est ainsi omniprésent.

La difficulté du laïcisme dans les débats publics, et surtout politiques, c’est que la guerre entre la gauche et la droite repose en partie sur des partis-pris religieux, même si pour certains c’est surtout en surface. Pour aller au plus simple, la droite se rallie au judaïsme et au christianisme, alors que la gauche se rallie à l’islamisme. Alors, un laïque qui pourfend l’islamisme se voit placé dans la case droite, et s’il pourfend quoi que ce soit en lien avec les deux autres, c’est dans la case gauche qu’il atterrit, nonobstant de sa réelle position. Rien pour simplifier le débat… Ma vision : la droite se sert de la laïcité comme je l’explique plus haut, la gauche s’aveugle des débordements de l’islamisme avec les bons sentiments, quelque chose qui ressemble à de la fraternité, de la solidarité, et où l’humain et sa religion sont à tort entremêlés (par exemple : supporter la cause de la Palestine et des habitants de la bande de Gaza — que l’on ne peut séparer de l’islamisme au niveau religieux — ne devrait pas pour autant donner le feu vert à leurs coreligionnaires…). Ainsi, dans le cas de la gauche, la laïcité est à la carte (une autre manière de dire « laïcité ouverte »).

Quoiqu’il en soi, la laïcité devrait servir à faire table rase des différences ethno-religio-culturelles, afin de mettre l’emphase sur le respect global. S’en servir pour mettre de l’avant ses intérêts, ce n’est pas très loin de l’ignominie.

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La religion comme bâton dans les roues de l’éducation sexuelle

Par Renart Léveillé

Pour le billet que j’ai publié mardi dernier, j’ai essayé de me tenir le plus près possible des faits. Pour ceux qui ne l’ont pas lu, j’y relatais l’histoire d’un ami enseignant qui va être suspendu trois jours par le directeur de son école parce qu’il a distribué des documents traitant de la sexualité à ses élèves.

Je veux y revenir parce qu’un des soupçons que j’ai quant à la raison de cette suspension a été soulevé dans un commentaire que j’ai eu sur Facebook en lien avec cette affaire. Et ce commentaire vient d’un autre enseignant qui raconte qu’un collègue à lui a été suspendu 5 semaines. Et la cause : des parents très religieux et très organisés. Je n’en doute point, ça pourrait tout à fait être cette même raison pour ce qui est de mon ami. Et, vous vous en douterez bien, ça me fait sortir la boucane par les oreilles!

Personnellement, je n’ai aucune patience quand il s’agit de la religion qui tente d’entrer d’une façon ou d’une autre dans l’espace commun. Et c’est bien de ça qu’il est question quand des ultrareligieux tentent de mettre des bâtons dans les roues de l’éducation sexuelle des jeunes. J’en viens même à me demander si l’abandon des cours de FPS avec la Réforme ne trouve pas plus ou moins sa source dans un lobby du genre…

Parce que là ils ont tellement le beau jeu. Le gouvernement s’est lavé les mains du problème en relayant la tâche aux profs et aux parents. Et, c’est bien connu, la plupart des parents sont mal à l’aise avec la sexualité (gracieuseté de notre civilisation judéo-chrétienne), et ça doit pas mal être la même chose avec les enseignants… Il ne reste qu’à ces brebis la tâche de débusquer les exceptions comme mon ami et d’appuyer sur le bouton-pression!

Alors, vivement le retour des cours d’éducation sexuelle. Des gens compétents qui vont faire le travail de démystification, des parents normaux qui vont être contents, et pour les autres, qu’ils continuent leur vaine croisade… En espérant qu’on en entendra de moins en moins souvent parler, et qu’ils finiront par disparaître. Optimisme, quand tu nous tiens…

Certains me trouveront sans doute trop dur, mais j’assume tout à fait mon propos. Dans un monde où la science nous montre que la sexualité est une chose normale, hautement humaine et importante pour l’équilibre mental de l’individu, ceux qui voudraient qu’elle soit régie par des préceptes doctrinaires archaïques m’apparaissent réellement anormaux.

Je sais bien que de pointer la normalité est dangereux. Surtout quand la normalité est pour beaucoup synonyme d’immobilité, que le terme inspire le contraire de la créativité. Mais ce n’est pas de cette normalité dont il s’agit. Plutôt celle-là qui donne une chance à quiconque d’avoir un bon départ dans la vie. Le choix, qui vient avec la connaissance, n’est-ce pas le plus beau cadeau qu’on puisse faire à un jeune?

Parce que d’enfermer les jeunes dans le noir jusqu’à ce que leurs hormones les poussent à expérimenter (ou pire, à se replier sur eux-mêmes devant l’épouvantable de l’inconnu), cela me semble beaucoup plus nocif. Les sujets, comme la contraception, les infections transmissibles sexuellement, etc., ne manquent pas. Et on voudrait laisser toutes ces questions à la merci de la religion : ce qu’il y a de moins « mis à jour » en terme de sens sur la planète?

Les gens peuvent bien croire en Dieu, ce n’est pas tellement ça le problème. C’est l’application aux réalités terrestres qui branle dans le manche! Certains pourraient faire ressortir l’importance de la tradition qui vient avec la religion, qui vient avec Dieu, mais il s’agit d’aujourd’hui, pas d’hier! L’écho de la réalité d’il y a (soi-disant) deux-mille quelques années (en tout cas du côté chrétien) est bien insuffisante pour nous aider aujourd’hui, à moins d’y mettre une énergie folle pour en extirper quelque chose. Si je ne m’abuse, nous avons la liberté de mettre notre énergie ailleurs, et c’est bien contre cette liberté que les ultrareligieux se battent.

Pour ma part, je me bats aussi, mais avec ces quelques mots. Soyez du nombre.

(Image : formfaktor)

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Discrimination, racisme, xénophobie et autres confusions

Par Renart Léveillé

[Avertissement : lorsque vous lisez un texte, si vous n’êtes pas assez intelligent pour l’analyser et en comprendre les sens et les subtilités, comme l’ironie et le sarcasme, abstenez-vous donc de le commenter…]

 

C’est bien connu, je suis le pire des racistes. Puisque « pro-laïcité » et « athée » en sont des synonymes avérés, paroles de quelques génies autoproclamés. Dans son habitat naturel, qu’il voit sombre alors qu’il est en vérité rose nanane sucé longtemps, le raciste remet en question maladivement tout ce qui touche à la religion, ce qui est mal, par définition. Le Mal.

La preuve, je trouve vraiment très drôle l’image qui suit (en fait, je ne la trouve pas juste drôle) :

(Traduction maison, sujette à caution : La religion, c’est comme un pénis. C’est bien d’en avoir un. C’est bien d’en être fier. Mais S’IL VOUS PLAÎT, ne le sortez pas en public pour le montrer à tout le monde, et, DE GRÂCE, ne tentez pas de le faire avaler de force à mes enfants.)

Aussi, à la place d’écrire que quelqu’un est pour la défense du français au Québec, on peut écrire qu’il est raciste, ça va plus vite. Ça va moins vite d’écrire « xénophobe », mais ça fonctionne aussi. Petit tuyau, les chasseurs de racistes devraient regarder du côté de Charles Castonguay, un traître anglophone ontarien, qui avoue bien candidement qu’au Québec le français dégringole! alors qu’en vérité il n’y a vraiment, mais vraiment aucun problème (ce que je suis incapable de me rendre compte, comme tout bon xénophobe, ça va de soi).

En plus, je suis pour la discrimination (ici, il faut vraiment bien suivre). Je serais d’accord pour qu’on écrive « une loi qui prohibe la discrimination » arbitraire (Arbitraire : « Qui provient de la volonté, du caprice, du bon plaisir de qqn. » « Qui ne tient pas compte de la réalité, de la raison. » « Qui est choisi sans règles précises; qui ne relève d’aucune règle. »). Donc, pour ce qui est du marché du travail, je suis d’accord qu’à l’embauche il y a toujours lieu de faire de la discrimination, puisqu’il faut faire des choix et y aller par élimination. Par exemple, je crois que le critère de beauté est acceptable pour un patron de bar lorsqu’il a à choisir une nouvelle serveuse, et même de choisir exclusivement des femmes pour ce travail, comme des hommes pour le travail de « bussboy ». Et encore, et c’est là que ça rejoint le racisme comme c’est pas possible, je crois que « cela justifierait d’emblée le refus par l’État d’engager des gens incapables de ne pas arborer des signes religieux ostentatoires pendant qu’ils travaillent », dans le sens où l’État choisirait la laïcité stricte (mais bon, il serait raciste, alors…). Je sens vos regards froids en direction de ma turpitude.

Afin de finir de mettre la table à l’opprobre général en ma direction, je vous avoue avoir lu un article relatant une étude qui indique que l’adolescence (le règne de l’impulsivité) se termine à l’âge de 22 ans, et de tout de suite avoir fait un lien avec le sujet des permis de conduire délivrés à partir de l’âge de 16 ans. J’ai aussi pensé à la petite Bianca Leduc, fauchée par un testostéroné adolescent en 2007. Qu’est-ce que c’est si ce n’est pas un heureux mélange de discrimination et de xénophobie, alors qu’en plus j’entame la quarantaine? Et, si on pouvait trouver le moyen de classer les tranches d’âge par races, je serais encore plus raciste!

Mais le comble de mon ignominie, c’est d’avoir le goût d’acheter le livre du scientifique Stephen Hawking, « Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers? », qui explique sans rire que « L’Univers n’a pas besoin de Dieu pour exister ». C’est raciste parce qu’il a des gens de toutes les races, la mienne incluse, qui croient le contraire et qui ne veulent surtout pas se faire contrarier, ce qui est bien normal. C’est aussi de la xénophobie parce qu’il y a des étrangers qui sont croyants. C’est discriminatoire, parce qu’en m’acoquinant de cet avis (minoritaire en plus!), je fais une séparation entre un groupe social et un autre, j’ostracise les croyants.

Je ne devrais même pas avoir le droit d’offrir gratuitement mes écrits sur le web.

(Image du haut trouvée là : http://www.webdesigncore.com/2009/12/15/30-unusual-and-incredible-surreal-artworks/)

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Viande halal : entre opportunisme et cruauté

Par Renart Léveillé

 

La Presse a publié le 13 juin dernier trois articles sur le sujet des produits halal. Dans le premier, « Produits halal en plein essor: un marché de 632 milliards », on peut y lire :

Suspendues par les pattes, les cailles sont étourdies par électrocution, avant de se faire trancher la gorge par une guillotine électrique. «Ici, je dois dire une prière musulmane comme quoi je suis là pour égorger les cailles», a expliqué Jamel Anes, boucher à la ferme de gibier El Rancho. Quelques secondes plus tard, une seconde guillotine finit de trancher la tête des petites volailles. Bienvenue dans un abattoir halal, qui respecte les rites dictés par le Coran.

Pourtant, pour que la viande soit vraiment halal, « il faut que l’animal soit égorgé vivant sans être préalablement étourdi ». En cherchant des informations ailleurs que sur Wikipédia pour ce billet… je suis tombé sur un commentaire d’une dénommée Karine Lamy, musulmane, qui relate ce même article de La Presse sur un blogue islamiste, Al kanz :

On y apprendre (sic) que l’abattoir où sont sacrifiées les cailles utilise l’électrocution et  » Rien n’a vraiment changé, mis à part le boucher (obligatoirement musulman) et la guillotine (désormais en deux étapes). »

Et cette viande est étiquettée (sic) et certifiée Halal et vendue dans les épiceries musulmanes…Si on électrocute de petites cailles…j’ose à peine penser comment est traiter (sic) le boeuf qui est, ici, certifié halal…

Les compagnies non-musulmanes sont attirées par l’appât du gain et nous en sommes les victimes, que Dieu nous pardonne et nous guide!

Il y a de quoi être perplexe… D’un côté, cela induit en erreur le lecteur moyen sur la réelle portée de « la méthode d’abattage rituel au sens strict » (dhabiha), et c’est bien sûr du n’importe quoi pour un musulman pratiquant et au courant.

Vous vous douterez bien que je ne prendrai pas la défense des musulmans qui se sont fait rouler et se feront rouler par El Rancho. Quand ta religion te prescrit la cruauté envers les animaux pour manger de la viande et que cela ne te fait pas résonner une cloche, il y a un gros problème, en tout cas éthique. Mais s’il faut absolument se référer à une position religieuse, je préfère amplement la position des sikhs :

Pour les sikhs, la consommation de viande est permise uniquement si l’animal a été tué rapidement, sans souffrance et sans rituel religieux. La viande halal leur est donc, entre autres, interdite.

Et le plus beau, c’est qu’il n’y a pas besoin de se convertir au sikhisme pour considérer les choses de cette manière, ça va de soi. Quel être sensé veut faire souffrir un autre être, même dans le but ultime de le manger?

La position du blogue Poste de veille est encore plus tranchée que la mienne. On y dénonce l’halal pour deux autres raisons, au-delà de la cruauté : « parce que les frais de certification sont refilés aux consommateurs, qui financent ainsi des organisations aux visées plus politiques que religieuses, et que notre labeur contribue à l’enrichissement d’un clergé islamique parasitaire », « parce que consommer halal, c’est encourager la progression de la charia dans la société. »

Ça porte à réfléchir, bien sûr, mais ce qui m’a le plus frappé, c’est un commentaire que l’on peut trouver à la suite du billet :

Il faut ajouter que c’est un travail qui discrimine les femmes, car elles y sont interdites. Je pense qu’au Canada on a une loi ou 2 contre ça…

En effet, ce sujet est plus problématique qu’il en a l’air.

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Le multiculturalisme pour les nuls (et autres considérations)

 

Par Renart Léveillé

 

Le multiculturalisme n’est pas synonyme de tolérance. L’anti-multiculturalisme n’est pas synonyme de racisme ni de xénophobie. Et en discuter ne devrait pas être tabou. Le multiculturalisme représente le message étatique de la politique d’immigration. Le message, en amont et en aval. Autant pour ceux qui accueillent que pour ceux qui sont accueillis.

Pour ce qui nous concerne, c’est la position du Canada, celle du Québec se retrouvant sous le vocable « interculturalisme » (et je n’essayerai pas de faire ressortir dans ce billet les différences entre les deux, et s’il y en a). Bien que l’État québécois ait son « mot à dire » sur l’immigration, les immigrants débarquent officiellement au Canada. Alors, le message multiculturaliste a toujours priorité.

Le multiculturalisme, c’est donner le message aux nouveaux arrivants qu’ils peuvent « conserver leur identité », ce qui, dans un contexte d’intégration, n’est pas très loin de l’absurdité (la citation qui précède provient du site « Citoyenneté et Immigration Canada »). Dans l’optique que l’identité d’une personne est en constante évolution, le message du multiculturalisme est donc de ralentir cette évolution, voire de l’empêcher — comme dans le cas des immigrants qui s’enferment dans des ghettos culturels et qui n’ont aucun lien avec la société d’accueil.

Et internationalement, les critiques se font de plus en plus entendre. Après Nicolas Sarkozy et Angela Markel, c’était au tour de David Cameron de fustiger cette politique :

Avec la doctrine du multiculturalisme d’État, nous avons encouragé les différentes cultures à vivre des vies séparées, séparées les unes des autres et coupées de celle de la majorité. Nous avons échoué en ne proposant pas une vision de la société à laquelle ces communautés auraient pu se sentir appartenir. Nous avons toléré des communautés pratiquant la ségrégation et se comportant de manière totalement opposée à nos valeurs.

 

Et il faut ajouter que ce discours se place dans un contexte autrement plus difficile que le nôtre, où, par exemple, les intégristes sont beaucoup plus proactifs qu’ici. Mais ce n’est pas parce que ça va beaucoup mieux ici qu’en Europe qu’il faut pour autant balayer la question sous le tapis.

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Mais ici, au Québec, le piège du multiculturalisme s’amplifie par la problématique du fait français. Dans ces conditions, il est aisé de faire un lien entre le multiculturalisme et le multilinguisme (synonyme de bilinguisme). On en vient même à se demander si c’est seulement un hasard si l’ancien Premier Ministre du Canada Pierre-Elliot Trudeau, celui qui est derrière la politique du multiculturalisme, a déjà tenu les propos suivants :

Quand tous les Québécois seront bilingues, ils ne verront pas d’objection à passer à l’anglais.

 

Il est clair pour moi que son idée a déjà fait un bon bout de chemin. Les exemples fusent, on ne compte plus les francophones qui préparent le terrain à ce possible changement de paradigme linguistique. Et P.E.T. ne se doutait même pas comment la mondialisation allait l’aider…

Parlant mondialisation et multilinguisme, cet extrait trouvé sur Wikipédia est assez représentatif du contexte actuel :

 

Il existe une politique officielle du multilinguisme dans l’Union Européenne. Cependant, les résultats de cette politique ne sont pas aujourd’hui à la hauteur de l’espérance : livrés à eux-mêmes, les Européens se sont tournés logiquement vers la langue la plus utile, l’anglais […]

Cette attitude, pourtant prévisible, a grandement contribué à faire progresser l’influence de cette langue sur le plan mondial. Ironiquement, le laisser-faire européen a surtout profité aux intérêts commerciaux des États-Unis d’Amérique, en leur permettant d’exporter leurs chansons, leurs films et leurs livres, aux dépens des langues nationales et régionales de l’Europe, mais aussi aux dépens de la richesse du patrimoine culturel européen.

 

Ici, il est bien clair que ce phénomène est beaucoup plus marqué, dans cette américanité du nord hautement anglo-saxonne. Et quand le multiculturalisme se propose « d’aider les immigrants à apprendre une des deux langues officielles », on se retrouve véritablement avec des citoyens qui baragouinent l’anglais lors de leurs rares excursions hors de leurs ghettos. Et bien sûr aussi ceux qui s’intègrent à la minorité anglophone. Une chance que ce n’est pas la totalité, et que ça tend à s’améliorer pour la génération suivante.

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Donc, je ne donne pas ici dans le fatalisme. Mais je me dresse contre ceux qui ne voient pas le piège, ceux qui font de l’aveuglement volontaire. Et je n’écris pas non plus en réaction à de mauvaises expériences personnelles avec des immigrants. C’est plutôt le contraire. La garderie de ma fille est tenue par un couple d’Arabes et tout va très bien. (Par contre, alors que nous magasinions les places de garderies, nous avons remarqué que toutes les garderies disponibles étaient tenues par des gens d’origine arabe. Serait-ce le signe d’une certaine peur de beaucoup de parents de notre région? En tout cas, le lien est facile à faire…)

Et, pour terminer ce billet, je vais me permettre de raconter une anecdote. Elle illustre très bien un exemple d’intégration réussie (en tout cas, pas vraiment dans l’optique du multiculturalisme…).

En revenant de la garderie, en sortant de la voiture, ma fille de deux ans pointe le ciel et dit : manjou nouné! (Elle dit « mangou » pour « manger » et « nouné » pour « lune »). J’ai trouvé ça drôle, mais n’ai pas compris le sens sur le coup. Juste avant de me coucher le soir, j’ai fini par comprendre : comme la lune n’était pas pleine, elle pensait que le bout qu’elle ne voyait pas avait été mangé!

Le lendemain soir, quand je suis allé la chercher à la garderie, j’ai raconté l’anecdote à la dame qui s’en occupe. Elle a rétorqué, avec le sourire :

— Non, non, non! Je ne parle pas aux enfants en arabe! Je ne parle même pas arabe avec mes propres filles, elles ne le parlent pas de toute façon!

(Elle vient d’un pays arabe qui a comme deuxième langue le français et son conjoint non, visiblement, avec son fort accent.)

Encore, pour ce qui est de la religion, si elle est croyante rien ne m’indique qu’elle soit pratiquante. Vous pourrez me lancer autant de tomates que vous le voudrez, mais je dois avouer que c’est la situation idéale. Si ma fille a un rendez-vous avec Dieu, j’aimerais qu’elle le rencontre en toute connaissance de cause… Et je ne veux personne pour lui apporter l’existence de Dieu comme une vérité toute faite, ce qui est bien sûr le modus operandi de la perpétuation du religieux.

Et c’est ici que ça se termine, enfin, pour l’instant.

 

(Photo : appoulsen)

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La laïcité, ou nettoyer l’ardoise

Par Renart Léveillé

Dans mon billet de la semaine dernière, concernant la lubie catholique du maire Jean Tremblay, par boutade, je soumettais un anti-souhait :

(Et je ne veux lire personne déclamer que la laïcité est un complot de la religion athée…)

Mon collègue des 7 du Québec, Yan Barcelo, l’a en quelque sorte brisé, en titrant un billet récent : « Le laïcisme, nouvelle religion ». Malheureusement, il ne creuse pas tellement dans cette direction dans son texte, mais promet de le faire en conclusion dans un futur billet.

Quoi qu’il en soit, ce n’est pas bien difficile d’imaginer ce qu’aura l’air ce prochain billet quand pour lui le laïcisme est « un nouveau terrorisme intellectuel ». Pour arriver à une formule aussi chargée que celle-là, il faut visiblement être du côté, ou des croyants, ou du conservatisme moral, ou des deux.

En laissant quand même de côté les suppositions, j’en viens à me dire que les croyants (enfin certains) sont tellement pris dans leur monde qu’ils ne peuvent comprendre que les manifestations de leur foi peuvent être agressant pour d’autres, non-croyants et croyants d’autres confessions. À partir du moment où il est possible pour un croyant de prier en silence (même en étant en public), et que ce serait bien l’accommodement le plus raisonnable pour tous, crier haut et fort son supposé droit de prier à haute voix est le comble de la mauvaise foi…

Je vais prendre un exemple simple : le métal (dans le sens du style de musique). Si un maire décidait de faire jouer en début de réunion une pièce musicale de ce style, tout le monde serait d’accord pour dire que cela n’a pas sa place (même si personnellement le métal m’agresse vraiment moins qu’une prière, même pas du tout, d’ailleurs). Les amateurs de métal ont des occasions de se réunir pour en écouter ou ils le font en solitaire. La plupart sont des gens civilisés qui comprennent que leurs goûts musicaux ne doivent pas être imposés aux autres. Pourquoi certains croyants ne comprennent-ils pas cette évidence?

Je les entends déjà rétorquer que la prière est un héritage de notre passé, mais pas le métal, ce qui justifierait là toute cette croisade du maire (ainsi que ses forts appuis). Globalement, je ne nie aucunement cet héritage en pensant que la prière n’a pas sa place, puisque je vis sur cette planète : je sais que nous sommes en civilisation judéo-chrétienne, avec ses valeurs intrinsèques; valeurs que je ne peux nier en bloc, même si, séparément, elles me semblent avoir besoin d’un examen… Mais accepter le fait que c’est un héritage important veut-il dire pour autant qu’il faille cautionner ces manifestations de piété d’un autre temps, cette religiosité qui n’a plus sa place dans un monde (occidental) où adhérer à la religion n’est plus, heureusement! un préalable à l’acceptation d’un individu à la société?

Et encore, la tentative de lier par la force la laïcité (et même l’athéisme) à la religion dans son sens dogmatique est menée par la peur. C’est essayer de tout mettre sur un pied d’égalité pour espérer gagner des points. C’est chercher à imposer dans le débat un handicap à l’autre partie : c’est le réflexe de ceux qui se sont peinturés dans un coin, de ceux qui sont acculés au mur. La laïcité, c’est tout simplement nettoyer l’ardoise, repartir sur des bases plus propres, plus respectueuses de chacun, puisque chacun se « garde une petite gêne » en public quant à ses croyances, d’autant plus les personnes en situation de pouvoir, hein? Monsieur Tremblay!

Et puis, est-ce que le laïcisme a ses prières, son iconographie comme la religion? Idem pour l’athéisme? Oh! que non! Et ce n’est pas parce que le terme « doctrine » peut être utilisé pour nommer une religion ou un système de pensée qu’ils sont pour autant synonymes. Démagogie, quand tu nous tiens…

Dans le fond, qu’est-ce qu’on perd à réserver les affaires publiques aux affaires publiques? Absolument rien, les gens religieux sont bien libres de se pavaner avec leur foi avant et après les réunions. Si ça peut leur faire plaisir, je ne m’empêcherai pas en retour de ressentir à leur endroit un parfait mépris.

(Photo : analogian)

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Maire Jean Tremblay : quand la religion est une sangsue

Par Renart Léveillé

Quand le maire d’une ville fait tout pour donner l’impression qu’il fait passer sa religiosité devant ses responsabilités d’élu, il est une bonne chose de le ramener à l’ordre. Et c’est ce que le Tribunal des droits de la personne a fait en ordonnant « à la ville de Saguenay de retirer le crucifix de son hôtel de ville en plus d’interdire la tenue de la prière avant le Conseil municipal ».

Selon Mathieu Bock-Côté, « ce n’est pas aux juges de décider à la place de nos élus de la bonne manière de trancher cette question ». Le sociologue qualifie de « despotisme éclairé » le travail des juges et pourtant il est clair qu’à ce jeu, le despotisme politico-religieux du maire Jean Tremblay ne gagnerait même pas le qualificatif « éclairé ». Et, je me serais attendu à une analyse un peu plus « éclairée » de la part du doctorant… Mais bon, avec des prémisses comme les siennes, aussi teintées du conservatisme, il fallait bien s’attendre à une architecture idéationnelle de la sorte qui actualise, comme par gêne, une volonté de soutenir, coûte que coûte, la tradition.

Encore plus, je crois qu’il faudrait faire ressortir à l’attention de Bock-Côté que les électeurs de la ville de Saguenay ont élu un homme politique et non un homme de foi, même si pour certains électeurs, être religieux est une qualité appréciable, j’en conviens (comme des électeurs votent pour un politicien parce qu’ils le trouvent agréable à regarder — et ça tombe plutôt bien, Jean Tremblay a une bien belle et bonne bouille télévisuelle, photogénique). Mais, revenons à nos moutons (!), faudrait-il laisser le fin mot de l’histoire à un élu qui mélange les choses à ce point? Au moins, un juge n’appuie pas son jugement sur ses propres élucubrations, mais bien sur des textes de loi! (Mais que diantre! quel hasard! qui vote les lois?) On peut toujours critiquer les lois, mais la position du maire encourage encore plus : la raillerie.

Et tenir mordicus à imposer son goût personnel pour la religiosité en public et utiliser les institutions juridiques pour y arriver (avec les frais collectifs qui viennent avec), c’est pour le moins louche, et cela manque cruellement de sérieux (et qu’il soit obligé de faire une levée de fonds pour poursuivre sa croisade me semble un juste retour des choses). Pour cette raison, j’avoue d’emblée que je ne suis pas tellement regardant quant à qui lui tape sur les doigts… Dans un monde politiquement idéal, la laïcité serait respectée par tous, et c’est bien là où se trouve la base de la problématique. (Et je ne veux lire personne déclamer que la laïcité est un complot de la religion athée…)

Et Mathieu Bock-Côté tente de faire un rapprochement entre l’idée des accommodements raisonnables et le « plaignant » qui a porté cette « cause » devant les tribunaux pour dénigrer la décision prise contre la ville de Saguenay. Ça me semble un terrain très glissant dans l’optique où la laïcité est en quelque sorte le terrain d’entente pour ce qui est de la question religieuse, la base sur laquelle on se réfère pour « accommoder raisonnablement » ensuite (hypothétiquement : il me semble qu’une demande d’accommodement pour obtenir le droit d’imposer une prière catholique — ou de toute autre confession — de vive voix dans une réunion municipale ne serait pas très bien vue…). Et, dans toute cette problématique, il faut remarquer que les administrations municipales sont les dernières à résister à la séparation du religieux et des affaires publiques. Vers où peut bien se tourner un citoyen qui se sent lésé (avec raison) par la dictature de la prière et de la tradition, sinon du côté des tribunaux? De toute façon, dans le cas qui nous concerne, l’élu Jean Tremblay ne semble pas « raisonnable »…

En passant, je ne suis pas le plus grand apôtre de la Charte des droits et libertés de la personne. Mais pour avoir la légitimité de refuser le religieux d’où il vient et où il se trouve, il faut bien d’abord remettre à leur place les hurluberlus de la trempe de ce maire«-là là » pour qu’ils cessent de se justifier du passé où la religion catholique faisait la pluie et le beau temps au Québec. C’est plutôt difficile de mettre le doigt aujourd’hui sur ce que seraient les valeurs communes des Québécois, mais il y a belle lurette que ce n’est plus la religion catholique qui en est le ciment, n’en déplaise aux gens du « bel âge », enfin à ceux qui ne se sont pas rendu compte que la Terre n’a pas arrêté de tourner depuis leur endoctrinement forcé.

S’agripper à cette époque révolue c’est carrément jouer le jeu des guerres de religion. Et la laïcité est justement une manière de désarmer tout le monde.

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Dalaï-lama: Un moine de la CIA & Relations US-Chine qui dégénèrent

(Photographer: Pete Souza/The White House via Bloomberg)

François Marginean

La version hollywoodesque du Dalaï-lama a conduit des millions de personnes autour du monde à croire que cet homme est un Saint. Pourtant, la vérité est loin de là. Ce moine tibétain a participé et même dirigé un régime féodal répressif contre le peuple tibétain dans les années ’50, alors qu’il organisait une insurrection contre la Chine avec le soutient de la CIA. Il a avoué lui-même recevoir annuellement des millions de dollars de la CIA pour entrainer ses troupes de guérillas pour se séparer de la Chine. Il appartenait alors à la classe riche et dominante tibétaine, mais lorsqu’il s’aperçut que l’insurrection ne fonctionnerait pas dû au manque de soutien populaire de la masse, il décida de s’enfuir avec cette caste d’aristocrates tibétains en Inde en 1959.

Oui, un moine tibétain créé en partie par Allen Dulles qui est sur la liste de paye de la CIA, vous avez bien lu, sans oublier l’argent des George Soros de ce monde et de leurs révolutions colorées financées par le cheval de Troie de la CIA qu’est la NED, etc… Pas ce qu’il a de plus spirituel.

Dans le contexte où Obama a reçu le Dalaï-lama à Washington, cela sert de provocation directe à la Chine. Cela, combinée à l’affaire Google, des armes vendues à Taïwan par le Pentagone (114 missiles Patriot (2,81 milliards de dollars), de 60 hélicoptères Black Hawk (3,1 milliards), d’équipements de communication pour les chasseurs F-16 taïwanais et de navires chasseurs de mines sous-marines, pour un montant global de 6,4 milliards de dollars), des troubles au Xinjiang avec le mouvement séparatiste des Ouïgours, on peut s’apercevoir que les États-Unis ont peur de la Chine qui est en passe de devenir la plus grande puissance industrielle et économique du monde.

Les États-Unis n’y peuvent rien pour empêcher cette émergence et tentent donc de jouer la carte de la déstabilisation et essaient ainsi de contenir les efforts chinois de mettre la main sur les ressources et le pétrole des régions avoisinantes, dont le précieux pétrole iranien. Ils espèrent ainsi couper les routes d’alimentation en énergie, de briser et éviter les accords commerciaux que la Chine tisse avec plusieurs pays du monde ainsi que de ternir ses liens diplomatiques grandissants avec ses voisins.

Cela explique bien pourquoi les États-Unis sous Obama sont en train de déplacer la guerre afghane vers le Pakistan, le nouveau théâtre militaire américain, qui sert de transit au pétrole iranien vers la Chine. La même chose peut être dite du cas du Yémen, le nouveau front de la « guerre contre le terrorisme » du Pentagone, combiné à la guerre silencieuse menée en Somalie. Le but étant évidemment de contrôler le détroit d’Ormuz, où 40% du pétrole transporté par voie maritime transige, ce qui représente 20% des échanges de pétrole mondiaux.

Voici un passage révélateur des enjeux dans la région du Xinjiang:

Le Xinjiang est limitrophe de six pays où l’on trouve une forte majorité musulmane: l’Afghanistan, le Pakistan, le Kazakhstan, la Kirghizie, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. En compagnie du Turkménistan, ces quatre derniers pays forment le groupe de cinq pays de l’Asie centrale qui, jusqu’en 1991, ont fait partie de l’Union soviétique et constituent un pont entre la Chine et la Russie.

Depuis 1759, la province du Xinjiang a appartenu à la Chine sans interruption, sauf entre 1932 et 1934 et entre 1944 et 1948, quand, en raison de la guerre, le pays avait été frappé par le chaos.

Dans cette province du Xinjiang, les gens d’origine ouïgoure constituent 45 pour cent de la population. Les Chinois han, le plus important groupe de population de la Chine, représentent 40 pour cent. Les 15 pour cent restants sont composés d’autres groupes ethniques minoritaires, comme les Chinois hui.

Xinjiang est sans doute la province la plus vulnérable du pays. Elle a 5.000 kilomètres de frontières communes avec des pays qui sont tout, sauf stables. Depuis trente ans, les États-Unis essaient d’assurer leur contrôle sur cette région. C’est pourquoi, depuis 1979, la guerre y sévit en permanence. Celui qui dominera cette région dominera en même temps le bas-ventre de la Russie et, plus important encore, le chainon entre l’Europe et l’Asie. L’Afghanistan, le Pakistan, la province du Xinjiang et les cinq républiques de l’Asie centrale sont cruciales pour le contrôle de la région du monde la plus vaste, la plus riche et la plus peuple : l’Eurasie.

En 1997 est sorti aux États-Unis un bouquin qui a fait beaucoup de bruit. Il a été rédigé par Richard Bernstein et Ross Munro et s’intitule « The Coming Conflict with China » (Le conflit à venir avec la Chine). À la page 5, on peut lire ceci : « Depuis un siècle déjà, les États-Unis tentent d’empêcher qu’un seul pays asiatique puisse dominer la région. C’est précisément ce que la Chine est occupée à faire aujourd’hui. Les intérêts américains sont ici en jeu. »

Le vieux stratège américain Henry Kissinger déclarait, deux ans plus tard : « Le domination sur l’une des parties eurasiatiques – l’Europe et l’Asie – par un seul pays constitue un danger stratégique pour les États-Unis. Car, ainsi, ce pays aurait la capacité de dépasser les États-Unis économiquement et militairement. Et, quoi qu’il en soit, nous devons combattre ce danger. »

Un autre vieux briscard dans ce domaine n’est autre que Zbigniew Brzezinski. Il est aujourd’hui conseiller du président Barack Obama. Dans son fameux ouvrage, « Le grand échiquier », il écrit : « Tous les défis politiques et économiques potentiels de l’Amérique sont eurasiatiques. »

Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur, Brzezinski admettra en 1999 qu’en 1979, lui et le président Jimmy Carter avaient provoqué la guerre de l’Union soviétique en Afghanistan. Brzezinski : « C’était quand même une idée brillante ! Les Russes sont tombés dans le piège afghan et vous voudriez que j’en éprouve du regret ? »

Trente ans et des millions de morts plus tard, on peut regarder en arrière. La guerre contre l’Afghanistan a été le début d’une cascade de conflits : la guerre contre l’Union soviétique, la lutte post-djihadique pour le pouvoir en Afghanistan, la guerre civile au Tadjikistan, l’agitation terroriste en Asie centrale, dont la province chinoise du Xinjiang reçoit également sa part.

Le terrorisme, l’arme des Américains

L’«idée brillante» de Brzezinski consistait dans le soutien militaire et logistique de ceux qui, plus tard, deviendraient les Taliban et qui, aujourd’hui, s’appellent toujours «al-Qaïda». Le Nouvel Observateur posait à Brzezinski la question que voici : «Mais vous avez soutenu l’intégrisme musulman. Vous avez donné des armes à de futurs terroristes. Vous n’en éprouvez aucun regret ?» Réponse de Brzezinski : «Et pourquoi donc ? Qu’est-ce qui s’avérera comme la chose la plus importante, dans l’histoire : les Taliban ou l’effondrement de l’empire soviétique ?»

La tactique des Américains consistait donc à armer les intégristes musulmans. Non seulement en ne tenant pas que l’Afghanistan à l’œil. En 1999, l’écrivain et spécialiste de l’islam Dilip Hiro résume la chose dans le journal The Nation: «L’intention est de créer un mouvement qui, avec un mélange de nationalisme et d’extrémisme religieux, doit être en état de gagner toute l’Asie centrale.» À partir du milieu des années 80, pour accélérer ce processus, des unités de moudjahidine quittent l’Afghanistan pour gagner les républiques voisines de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan. On peut le lire à la page 170 de l’ouvrage très encensé, «L’ombre des Taliban», d’Ahmed Rashid. Les Américains confient la direction de cette opération à Gulbuddin Hekmatyar, un proche ami d’Osama Bin Laden.

Leur mission : déstabiliser via des attentats terroristes. Dès la fin des années 80, c’est ce qui se produit aussi dans la province chinoise voisine, le Xinjiang.

(Source: http://www.infochina.be/fr/node/318)

La déstabilisation via le terrorisme est une vieille arme politique utilisée par tous les empires que ce monde a connus pour faire avancer leur agenda. Elle est employée sans cesse par les États-Unis et Israël de nos jours.

La crise dans le Caucase est étroitement liée au contrôle stratégique des oléoducs de ressources énergétiques et les couloirs de transport. Il est évident que l’attaque géorgienne du 7 août 2008 en Ossétie du Sud avait été soigneusement planifiée. Des consultations de haut niveau ont été tenues avec les États-Unis et l’OTAN dans les mois qui ont précédé les attaques. Les attaques contre l’Ossétie du Sud sont survenues une semaine après que les États-Unis et la Géorgie aient terminé leurs imposants exercices militaires (du 15 au 31 juillet 2008). Les attaques ont également été précédées par d’importantes réunions au sommet organisées sous l’égide du GUAM, une alliance régionale militaire parrainée par les États-Unis et l’OTAN. (Source: http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=10025)

La Géorgie est un avant-poste des États-Unis et des forces de l’OTAN, aux frontières immédiates de la Fédération Russe et à proximité du théâtre de guerre du Moyen-Orient, en Asie Centrale. L’Ossétie du Sud est aussi au carrefour stratégique de l’itinéraire des pipelines pétrolier et gazier. (Source: http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=9798)

La rhétorique pour une guerre contre l’Iran provenant des États-Unis et d’Israël augmente en crescendo, à laquelle font écho les médias corporatifs occidentaux, alors que l’Iran est considérée comme étant la principale source de pétrole pour la Chine. Les préparatifs de guerre en Israël ont été en cours depuis la fin 2004 et les États-Unis, eux, ont un plan militaire déjà préparé depuis longtemps, baptisé du nom de code TIRANNT, «Theater Iran Near Term» («Échéance proche théâtre Iran»), par ses planificateurs militaires US. Ce plan a déjà identifié des milliers de cibles en Iran dans le cadre d’un Blitzkrieg (guerre-éclair) du type «Shock and Awe» («choc et effroi») qui en est à sa phase finale de préparation. (Source: http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=4905) Les préparatifs et les pratiques militaires sont continuellement mises à jour depuis au moins 2007.

Dans un document confidentiel du Pentagone (Nuclear Posture Review) présenté au Sénat au début de l’année 2002, l’administration Bush a mis en place des plans pour une «première attaque offensive» avec des armes nucléaires, non seulement contre l’«axe du mal» (l’Irak, l’Iran, la Libye, la Syrie et la Corée du Nord), mais aussi contre la Russie et la Chine.  (Source: http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=7146)

Est-ce que l’OTAN, Israël et les États-Unis pourraient mettre le feu aux poudres et ainsi déclencher une Troisième guerre mondiale? Cette menace est bien réelle, considérant que la Deuxième guerre mondiale a été issue d’une série de petites occupations culminant en une attaque sous faux pavillon sur la Pologne (false flag attack) et que la Première guerre mondiale démarra suite à un seul assassinat politique dans un contexte d’empires en compétition. Il se pourrait alors que les « joueurs d’échec » derrière la scène politique aient plus en tête qu’une simple visite entre le président Obama et un exilé religieux. Toutes les étapes de provocations sont en place.

Si une guerre était pour être initiée, une opération sous faux pavillon pour tuer des Américains et blâmée sur le dos de l’Iran serait un scénario fort probable. Ce scénario pourrait mener à une conflagration de tout le Moyen-Orient qui est déjà à feu et à sang, avec plusieurs pays sous occupations militaires. La question qui se pose est la suivante: combien faut-il de pays sous attaques militaires avant que l’on considère cela comme étant une guerre mondiale? Avec des fronts militaires contre l’Irak, l’Afghanistan, le Yémen, la Somalie, le Pakistan, la Palestine, et l’occupation militaire d’Haïti, la question se pose de soi.  Considérant le fait que des provocations et des plans d’attaques contre l’Iran, le Liban, la Syrie sont en place, que le Vénézuela soit dans la mire du Pentagone, que la Chine soit visée et que la Russie soit l’objet d’une menace directe par le déploiement de missiles Patriot américains en Pologne, à moins de 56 km de la frontière russe et de Kaliningrad, la question est hautement légitime et d’une importance particulière à considérer.


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