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Fondamentalisme

Par Renart Léveillé

J’ai toujours eu un préjugé favorable envers le bouddhisme étant donné qu’on me l’a toujours pointé comme étant « une philosophie plutôt qu’une religion ». Oui, vous le savez, je suis un condensé de mauvaise foi… Quoi qu’il en soit, le chef spirituel actuel du bouddhisme, le dalaï-lama, m’a fait déchanter dernièrement en prenant la part des religions et en repoussant d’autant la liberté d’expression :

Au sein de toutes les religions – y compris le bouddhisme -, il existe des fidèles qui portent en eux les germes de sentiments destructeurs, mais il faut se garder de condamner en bloc ces religions

Je comprends tout à fait son point, mais je me demande où se trouve la ligne entre pointer le débordement extrémiste d’un fidèle d’une religion – en soulignant obligatoirement celle-ci – et « condamner en bloc » cette religion? En serons-nous bientôt à demander aux médias d’exclure toute référence à la religion quand il est question d’un attentat terroriste, par exemple? D’autant plus qu’il y a divers degrés entre le fidèle modéré et l’extrémiste, et qu’il y a les paroles et les actes comme possibilités d’expressions de la dévotion, positivement ou négativement. J’ai l’impression qu’on tente de contenir la critique envers les manifestations du religieux dans un espace aussi propre que ce que tentent de nous imposer par la publicité les fabricants de produits domestiques : l’ultime stérilité. J’en comprends aussi qu’il est question de respect. Mais serait-ce que le respect est unilatéral?

Parce que la critique envers le phénomène religieux ne se résume pas à pointer les manifestations extrémistes. Elle est globale. Voudrait-on alors lui couper l’herbe sous le pied en passant par le chemin facile, celui de condamner ceux qui réprouvent les « fidèles qui portent en eux les germes de sentiments destructeurs »? Et, par ricochet, de bannir l’ensemble de l’oeuvre, comme le souligne Mathieu Bock-Côté : de tout bonnement enlever « Le droit au blasphème »?

Il ne faut pas oublier que les propos du dalaï-lama ont eu comme écrin la Deuxième conférence mondiale sur les religions du monde où on jetait dans la mare de la Déclaration universelle des droits de l’homme la proposition d’un nouvel article, 12.4, qui se lit comme suit :

Chacun a le droit que sa religion ne soit pas dénigrée dans les médias ou dans les maisons d’enseignement.

Cette idée porte sans aucun doute pour moi la signature du fondamentalisme. Parce qu’elle fait la promotion de l’idée que la religion est fondamentale à l’humain, ce avec quoi je suis profondément en désaccord. Et le chemin n’est pas loin pour laisser de côté les droits des areligieux… C’est même implicite. On a beau essayer d’échafauder une structure démontrant que l’athéisme est une religion, il n’en est rien. Il est question d’absence, il est question d’opposition claire, si bien sûr on peut toujours s’entendre sur le sens des mots. L’agnostique, l’antireligieux, l’irréligieux, l’impie, l’incroyant, le non-croyant n’auraient pas ce droit, puisque son existence même est en soi du dénigrement.

Mais il n’est pas tellement besoin d’un nouvel article de la Déclaration universelle des droits de l’homme pour bâillonner. Les exemples fusent, et pas seulement du côté musulman, et pas seulement du côté critique. L’exemple qui suit est à classer dans l’anodin (et elle est classée sur Cyberpresse dans la section « Insolite »), et pourtant…

Le régulateur britannique de la publicité a interdit comme «irrévérencieuse» une caricature montrant Jésus le pouce levé et le clin d’oeil appuyé, utilisée par un opérateur téléphonique pour vanter ses «rabais miraculeux» à l’occasion des dernières fêtes pascales.

C’est déjà bien planté, et très profondément. Là où il y a de la (grande) noirceur.

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La laïcité instrumentalisée

 

Par Renart Léveillé

Contrairement à moi, certains trouvent la laïcité trop stricte. Elle devient alors la laïcité ouverte. Mais en y accolant l’adjectif « ouverte », elle perd tout son sens. Il n’est plus tellement question de laïcité, mais bien seulement d’une version fade d’elle-même qui, si ça lui était possible, l’empêcherait de se regarder dans le miroir…

C’est une manière comme une autre d’instrumentaliser un concept pourtant clair : séparation de l’État et de la religion, avec tout ce que cela implique au niveau des institutions, particulièrement au niveau de l’éducation. Et il y a l’interculturalisme, comme le décrit Louise Mailloux, « Professeure de philosophie au Collège du Vieux Montréal, intellectuelle athée, féministe et laïque », dans son billet « L’interculturalisme: une imposture anti-laïque » :

En mars dernier, dans une entrevue au journal le Devoir, Gérard Bouchard affirmait que le débat sur la laïcité piétine, qu’un consensus semble impossible et qu’il conviendrait d’élargir ce débat en parlant d’interculturalisme. Deux mois plus tard, lors du Symposium international sur l’interculturalisme organisé par Gérard Bouchard et son église, ce dernier réclamait du gouvernement, une loi sur l’interculturalisme. Coïncidence ou non, les jeunes libéraux, réunis en congrès au mois d’août, réclament pour leur part, une loi pour définir la laïcité ouverte et demande à Jean Charest de créer un Office québécois d’harmonisation interculturelle.

La pilule de la laïcité ouverte ne passant pas dans la population, il faut donc l’enrober d’une gélatine afin qu’elle glisse tout en douceur. Une loi-gélatine sur l’interculturalisme, votée par l’Assemblée nationale, qui servirait  à imposer une politique de laïcité ouverte. Parce qu’ici, il ne faut pas s’y tromper, l’ouverture à la culture de l’autre, c’est l’ouverture à sa religion. Et que le respect de la diversité culturelle, c’est le respect de la religion.

Là où le bât blesse, c’est que deux blogues qui ont diffusé des extraits de ce billet l’ont introduit avec un texte où se trouvent ces mots, qui portent vraiment à confusion :

Leur seul travail consiste à infiltrer la religion des Autres dans nos institutions

Y a-t-il derrière ça le message que la religion catholique a sa place dans nos institutions, puisqu’elle ne vient pas « des Autres »? Si la laïcité sert seulement à repousser les autres religions pour laisser le champ libre au catholicisme, elle est aussi instrumentalisée. Et les deux blogues en question, ce sont « Poste de veille » et « République de Bananes », tous deux dans le même conglomérat de droite que « Pour une école libre au Québec », clairement pro-religion (en tout cas occidentale), pro-famille (je suis parent et je suis plutôt pro-choix de vie – et le nom de Jeff Plante derrière tout ça en dit déjà beaucoup) et soutenant la cause de la liberté d’expression sans limites des homophobes. Et sa participation à la campagne CLÉ montre clairement son parti-pris antilaïque, puisque cette coalition ne vise pas seulement le retrait de l’imposition obligatoire du cours « Éthique et du culture religieuse » aux jeunes, mais bien aussi à défendre certains parents et « leur indignation face à la perte de leur droit de choisir pour leurs enfants un enseignement moral ou religieux à l’école en accord avec à leurs croyances et leurs convictions. »

Il faut être logique. La laïcité va de pair avec l’idée d’État, qu’il soit minimal ou éléphantesque. On ne peut pas d’un côté défendre l’évacuation du religieux en appuyant les laïques et de l’autre participer au maintient de l’enseignement religieux dans les écoles, qui sont encore du ressort de l’État. C’est un double discours franchement tordu.

Et il y a une grosse différence entre avoir un parti-pris laïque et être contre l’islam (ce qui ressort clairement du blogue « Poste de veille »). Ce que les deux ont en commun, c’est d’être contre les tentatives de la religion d’entrer dans l’espace commun. Le premier met toutes les religions sur le même pied d’égalité. Le deuxième vise une religion en particulier, et c’est selon, tente par cela de magnifier les autres religions, du moins de leur redonner un peu de lustre.

Pour ma part, étant pro-laïcité, je suis également interpellé par toutes les tentatives d’intrusions de la religion dans la société, qu’elles viennent d’une ou l’autre. Étant donné que l’islamisme est en soi plus combatif, c’est tout à fait normal que ses tentatives d’intrusions soient plus évidentes, voire même spectaculaires : regardons l’exemple des dossiers de la charia ainsi que celui des voiles islamistes. Pour ce qui est du judaïsme, c’est beaucoup plus subtil, et ça semble se retrouver surtout du côté politique (le judaïsme ne cherchant pas à convertir). Pour ce qui est du catholicisme (et du protestantisme, par extension), la question ne se pose même pas, il a ici ses bases et joue de sa survie. Son combat est ainsi omniprésent.

La difficulté du laïcisme dans les débats publics, et surtout politiques, c’est que la guerre entre la gauche et la droite repose en partie sur des partis-pris religieux, même si pour certains c’est surtout en surface. Pour aller au plus simple, la droite se rallie au judaïsme et au christianisme, alors que la gauche se rallie à l’islamisme. Alors, un laïque qui pourfend l’islamisme se voit placé dans la case droite, et s’il pourfend quoi que ce soit en lien avec les deux autres, c’est dans la case gauche qu’il atterrit, nonobstant de sa réelle position. Rien pour simplifier le débat… Ma vision : la droite se sert de la laïcité comme je l’explique plus haut, la gauche s’aveugle des débordements de l’islamisme avec les bons sentiments, quelque chose qui ressemble à de la fraternité, de la solidarité, et où l’humain et sa religion sont à tort entremêlés (par exemple : supporter la cause de la Palestine et des habitants de la bande de Gaza — que l’on ne peut séparer de l’islamisme au niveau religieux — ne devrait pas pour autant donner le feu vert à leurs coreligionnaires…). Ainsi, dans le cas de la gauche, la laïcité est à la carte (une autre manière de dire « laïcité ouverte »).

Quoiqu’il en soi, la laïcité devrait servir à faire table rase des différences ethno-religio-culturelles, afin de mettre l’emphase sur le respect global. S’en servir pour mettre de l’avant ses intérêts, ce n’est pas très loin de l’ignominie.

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Les aventures d’Amir Khadir contre les parasites de la royauté

Par Renart Léveillé

De voir ainsi Amir Khadir se faire varloper pour ses opinions contre les parasites de la royauté est une belle représentation du pouvoir de la langue de bois et de la sclérose sociale dans laquelle nous sommes encore empêtrés.

Qu’est-ce que la royauté peut bien encore représenter? Oui, il y a sûrement quelques citoyens assez vieux pour être nostalgiques d’un respectueux consensus envers cette institution désuète. S’il y a un lien aujourd’hui entre les citoyens et la monarchie britannique, il tourne amplement autour du simple potinage. Rien de bien transcendant. Beaucoup comme avec les vedettes, mais tout à fait gratuitement, puisque le prince William et sa famille n’ont rien fait d’autre que de naître pour obtenir tout cet argent et toute cette attention. Pour utiliser une expression qui fera mal à quelques oreilles, ce sont des « BS de luxe », les premiers au palmarès.

Les ultras partisans Nathalie Normandeau et Gérard Deltell ont bien sûr sauté dans la mêlée pour se faire du capital auprès des amants de la rectitude politique, mais il semble que c’est plutôt Amir Khadir qui passe pour celui qui calcule ses coups… C’est à n’y rien comprendre. Franchement, n’y a-t-il pas au moins une mince frange de la population qui n’en a rien à foutre d’Élisabeth II et de ce qu’elle représente? Oui, et j’en suis. Le député de Mercier ne pourrait-il pas être simplement le représentant de cette opinion parmi les politiciens sans avoir à subir des charges de la sorte?

Ça revient encore et toujours à la notion de respect. Pourquoi la famille royale et tout ce qu’elle représente devraient-ils être respectés à tout prix, mais pas l’opinion de ceux qui sont contre? À cette question, je gage que le seul argument possible pour Normandeau et consorts c’est :

— Parce que.

*******

 

À propos de la photo : http://www.ssaft.com/Blog/dotclear/index.php?post/2009/01/28/Donner-sa-langue-au-crustacé…

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La loi 101 sur les dents

 

Je dois bien être le 101e (minimum) à pondre un texte en réaction à la sortie de Maxime Bernier, qui ridiculise la portée ancienne, actuelle et future de la loi 101 sur la sauvegarde et la pérennité de la langue française au Québec. Qu’à cela ne tienne, je vais ajouter ma brique au rempart qui continue de se bâtir entre les amants du je-m’en-foutisme et les gens capables de perspective dans ce monde linguistiquement chambranlant, pour ne pas dire bancal. Et, même si la tentation est forte, je vais m’abstenir de ridiculiser en retour ce charmant monsieur…

Dans les derniers jours, j’ai discuté à la suite d’un billet paru sur Anarcho-pragmatisme : « J’appuie totalement Maxime Bernier… » Tout comme l’auteur du blogue, je pense que l’abolition de la loi 101 ne pourrait logiquement se faire qu’à la suite de l’accession du Québec à la souveraineté. Si un jour le peuple a assez de courage pour faire le grand saut, nul doute qu’il prendra grand soin de sa destinée linguistique sans avoir besoin de la législation actuelle. Mais pour l’instant, on remarque plus une tendance à glorifier la mondialisation anglicisante, le franglais et autres discours d’ouverture qui balayent sous le tapis la précarité du français, pour ne nommer que cette langue-là, et pour ne pas réexpliquer encore et encore le contexte nord-américain dans lequel nous baignons.

Un commentateur a soulevé un point qui ne semble pas avoir été soulevé ailleurs (enfin pas depuis la sortie de Colonel Jos Louis), soit les conséquences démographiques de l’adoption de la loi 101, donc le départ de beaucoup d’anglophones du Québec. Ce que j’en comprends, c’est que ce fait illustre en même temps une supposée dérive étatique et est un argumentaire se basant sur une victimisation à sens unique des anglophones, ce qui élude comme par magie ce qui a mené à ce mouvement de défense du fait français. Et il doit bien y avoir un fond de ce réflexe chez Maxime Bernier et les autres de sa trempe, à différents degrés, malgré un discours soi-disant pragmatique basé sur la sacro-sainte liberté de choix.

Ce que je crois, c’est que la dynamique linguistique au Québec devrait et aurait dû toujours être arrimée à l’idée de respect. Mais l’Histoire nous a démontré que le respect de la majorité linguistique francophone (dans une perspective provinciale) n’était pas de mise à l’époque, autant individuellement que collectivement du côté de la communauté anglophone. Cette communauté qui avait en plus le quasi monopole des pouvoirs économiques. Avec la loi 101, les francophones se sont « payés » du respect qu’ils n’auraient pu obtenir autrement. Si des anglophones sont partis parce que ce respect leur faisait trop mal, bon débarras! De toute façon, il y a pratiquement toujours des conséquences à un changement, il faut vivre avec. Et imposer le respect, ce n’est pas non plus comme imposer l’insupportable.

Du commentateur désigné plus haut, je retiens quand même ces propos, qui me semblent bien sages pour quelqu’un qui est contre cette loi :

Si vous êtes en désaccord avec la loi 101, svp, ne jetez pas le blâme sur la formation politique ayant fait passer cette loi. […] les élus ne sont qu’une interface entre le peuple et ses moyens publics. Les élus d’un peuple sont à l’image dudit peuple … et de sa volonté.

Et ce qui est clair, c’est que la volonté de préserver cet acquis est encore très forte. Mais il faut rester vigilant, on tente de salir ce respect par tous les moyens, surtout par la rhétorique. À ceux qui rétorqueront que le respect ne peut pas être décrété par une loi, je ferai remarquer que nous étions précédemment « tenus en respect » par le pouvoir monétaire, qui est tout comme une loi, mais en plus arbitraire.

 

(Photo – détail : tudor)

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Mot de bienvenue de la nouvelle équipe de CentPapiers

Image Flickr par Paul Worthington

Bonjour à vous tous, lecteurs, auteurs et commentateurs de CentPapiers!

Comme vous avez pu le constater, le 27 décembre dernier, Pierre JC Allard passait le flambeau à la prochaine génération de gestion de CentPapiers. Monsieur Allard aura accompli des étapes cruciales dans la survie du seul véritable journal citoyen du Québec, en lui permettant de grandir de nouveau et de lui permettre de se développer dans le but de lui donner son plein potentiel.

Ce potentiel est énorme puisqu’il n’a de limite que ce que l’Internet permet, avec l’imagination et la participation de tous. Je dois donc, au nom de toute l’équipe de relève, remercier du fond du coeur les efforts et sacrifices personnels que Pierre JC Allard a fait depuis presque un an.

Nous avons maintenant une base solide sur laquelle nous pourrons, grâce à lui et tous les participants de ce site, bâtir pour vous offrir le meilleur espace d’échange et de partage des idées, d’informations et d’analyses. Nous nous engageons, dans la limite de nos moyens, à vous donner tous les outils nécessaires pour que vous puissiez prendre la parole et être entendus.

À court terme, la nouvelle équipe travaillera à faire augmenter le nombre de rédacteurs de qualité sur le site, pour finalement avoir un journal diversifié pour à peu près tous les goûts. Déjà, plusieurs nouveaux auteurs se sont ajouté à la grande équipe que nous sommes tous et beaucoup d’autres se préparent à entrer en scène, ce qui est excessivement réjouissant. De plus, pour assurer une gestion efficace de cette plateforme qui est en pleine croissance, l’équipe de CentPapiers s’agrandit peu à peu et pourrait compter quelques nouveaux collaborateurs d’ici aux prochaines semaines, au lieu d’une seule personne comme ce fût le cas pendant quelques années.

J’aimerais, par la même occasion, inviter tous les gens intéressés par l’écriture à participer à cette belle aventure; que vos passions et domaines de connaissances soient la politique, l’économie, le sport, les activités à faire et ne pas manquer, les évènements de l’actualité, psychologie, philosophie ou autres.

À moyen terme, nous entendons nous donner les moyens d’offrir une expérience multimédia unique, regroupant non seulement les meilleurs textes du Web francophone, mais aussi une section audio/visuelle. Cela sera à surveiller dans les prochains mois.

Finalement, à long terme, le but est de permettre à CentPapiers d’atteindre son plein potentiel qui est d’être un nexus, un lieu d’échange et de partage autant de l’information que des idées sous toutes leurs formes , d’analyses, de débats de société et dans la mesure du possible, d’expansion de la conscience. Il se peut que l’Internet soit le dernier bastion de la liberté d’expression et nous nous devons d’exercer ce droit fondamental pour le préserver pour les générations futures.

Cette liberté d’expression comporte des responsabilités sur lesquelles nous insisterons, dans le but de lui donner sa pleine ampleur et portée. Nous croyons qu’un site tel que CentPapiers doit fournir un environnement sain et respectueux de tous pour éviter de tomber dans les mêmes pièges qu’a rencontrés le journalisme citoyen dans son enfance de l’Internet. Personne ne grandit, n’évolue ou ne gagne quoi que ce soit en recevant des attaques personnelles et des insultes.

Le contrat commun qu’on se donne ici, c’est de se conduire honorablement et avec courtoisie. De cette façon, nos efforts seront décuplés et porteront fruit. Si chacun s’occupe individuellement de suivre cette simple ligne de conduite, il sera extrêmement facile pour nous de distinguer les gens de mauvaise foi qui ne cherchent qu’à être déplaisants et diviseurs sans rien apporter aux gens autour d’eux. Notre travail sera de protéger tous les lecteurs, auteurs et commentateurs pour que tous sachent que CentPapiers est un lieu où il fait bon vivre. Ce travail sera accompli inlassablement et avec intégrité.

Le résultat visé est d’atteindre une plus grande cohésion sociale et une diffusion sans barrière de l’information, des connaissances et de la sagesse. Il est permis de croire que nous pouvons effectivement apporter notre grain de sel dans l’évolution de nos sociétés et de l’humanité. À chaque jour, nous participons au déroulement de l’histoire. Plus nous serons organisés et unis, plus nous réaliserons que c’est ensemble que nous sommes forts et maitres de notre destin.

C’est dans cet esprit que nous poursuivrons notre chemin tous ensemble et que nous serons en mesure de porter fièrement le flambeau qu’a passé Pierre JC Allard, pour un jour le passer à notre tour à la prochaine génération.

Sur ce, nous retournons humblement les projecteurs et le micro à tous les acteurs de CentPapiers et nous vous souhaitons la meilleure expérience qui soit sur ce journal citoyen fait sur mesure pour vous et par vous!

Au nom de toute l’équipe de CentPapiers,

Mes sincères et cordiales salutations à tous!

François Marginean

Éditeur

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Gaz de schiste : un libertarien notoire d’accord pour un moratoire

J’ai bien l’impression que la mâchoire de quelques droitistes va tomber lorsqu’ils vont apprendre que le libertarien Martin Masse est pour un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste. Cela aura au moins l’avantage de séparer le grain de l’ivraie…

Et je mentirais si j’écrivais que ça ne m’a pas surpris. Mais en lisant l’argumentaire, j’ai constaté que c’est tout à fait logique. Si le libertarianisme est tout à fait contre l’État, il faut bien qu’il soit pour les citoyens, et pas seulement quand il s’agit des questions économiques. Et il est limpide que la question de l’exploitation des gaz de schiste n’est pas qu’économique, a contrario de ce que le gouvernement actuel et ses copains gazants essayent de nous faire croire.

Je vais me permettre ce citer l’auteur avant de continuer :

Le «développement économique» n’est pas une valeur en soi, il doit toujours se faire dans le respect de la propriété et des droits individuels de chacun. C’est ce point de vue qui différencie le libertarianisme d’une droite affairiste et corporatiste qui vise uniquement à engranger les recettes en exploitant tout ce qui s’offre à elle et par n’importe quel moyen, y compris en s’acoquinant avec l’État. C’est justement ce qui semble se produire dans cette industrie.

Donc, ici, l’État devient le contraire de ce que j’appellerais le « syndicat général des citoyens » (je le nomme ainsi même si je sais que cette formulation donnera pour certains l’impression d’être le son des ongles grattant fortement sur un tableau noir…). Pour le formuler autrement, les retombées positives pour les citoyens semblent être dans le bas de la liste du gouvernement, puisqu’on ne prend pas au sérieux la peur légitime de retombées négatives, alors qu’il n’est pas dit lesquelles retombées pèseraient le plus dans la balance, et s’il est acceptable qu’il y en ait des négatives, globalement ou en partie.

Et, comme il est soulevé dans le texte au niveau de l’exploitation des ressources naturelles dans le sous-sol, la réglementation ne fait pas de différence entre un sous-sol en région sauvage, peu peuplée ou habitée, voilà où le bât blesse! Le gouvernement n’a qu’à décider de fermer ou d’ouvrir l’oreille selon ses désirs, selon ce que lui dicte la boule de cristal de l’électoralisme. Et en ce moment, avec un parti libéral en train d’imploser, est-ce que ce seront les décisions de la dernière chance? (« Take the money and go, Johnny go! »)

Quant à la question de la pollution versus les industries que Martin Masse soulève, je suis tout à fait d’accord, même que j’ai toujours considéré les pollutions comme étant liberticides :

avec la nationalisation non seulement du sous-sol, mais de l’environnement dans son ensemble, la pollution, qui devrait être considérée comme une atteinte à un droit de propriété, est devenu un problème d’«externalité» géré par l’État au moyen d’une réglementation. Dans les faits, l’État donne depuis plus d’un siècle des permis de polluer à des industries et empêche les victimes de poursuivre les pollueurs. On ne peut ainsi s’opposer au «développement économique» si ça fait l’affaire du gouvernement et de ses copains du secteur privé qui finance sa caisse électorale, même si ce développement nous agresse, détériore notre environnement et notre propriété et tue notre qualité de vie.

Par contre, j’ai un peu de difficulté avec l’idée du « droit de propriété » dans ce contexte, que je remplacerais par une formulation plus proche du « droit au respect », ce qui serait plus global. Je pense par exemple à un respect égal, à un endroit donné, des propriétaires et des locataires, ce que le « droit de propriété » ne suggère pas.

Autre bémol, j’en ai contre cette vision, détaillée en conclusion :

Voilà un bon dossier où les libertariens doivent absolument se démarquer de la droite affairiste et corporatiste et défendre les citoyens ordinaires pour rester crédibles, même si ça signifie qu’on se range pour une fois du côté des bien-pensants étatistes.

Je ne crois vraiment pas que l’expression « bien-pensants étatistes » ait tellement de prise sur la réalité. Combien de citoyens impliqués se réclament clairement et réellement de l’étatisme? Pour la plupart des gens, l’État est un (bien ou un) mal nécessaire, qui en soi relève plus de la tradition que du désir. Il est (supposément) utile et s’il s’avère franchement un jour ne plus l’être, j’espère bien que ce ne sera pas la tradition qui le maintiendra en vie…

Si les citoyens, même les artistes, se dressent pour contester le chemin qu’emprunte l’industrie gazière et le gouvernement, ce n’est assurément pas pour glorifier la pensée étatiste! Il ne faut pas prendre des vessies pour des lanternes!

(Photo : Shandchem)

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Pendant que la poussière retombe sur les É-U

Dans l’élection d’Obama, il n’y a pas qu’Obama, le résultat. C’est un portrait très partiel du peuple qui ressort par cela. Les plus romantiques ont sabré le champagne, mais il faut admettre que le peuple états-unien n’est pas bien différent de la veille.

Tout compte fait, et cela frise l’absurde pour un citoyen comme moi, habitué au système électoral qui prévaut ici, il n’y a pas eu de balayage d’Obama auprès de l’électorat populaire, ce qui est franchement surprenant.

Une nouvelle est aussi venue me surprendre, du côté de la Californie. Lors d’un référendum, les citoyens ont voté dans le sens d’interdire le mariage gai, après qu’il eut été légalisé. Cela infirme une décision prise par la Cour suprême voilà environ 6 mois. Comme quoi même un des États réputés très progressistes ne l’est pas tellement…

Je parlais plus haut de romantisme, et il semble que l’économiste Gérald Fillion en soit un adepte. Cette phrase le démontre bien :

Et c’est sans surprise qu’on verra probablement Barack Obama prendre le leadership de cette reconstruction d’un capitalisme plus juste, d’un système d’échanges financiers moins spéculatifs, plus respectueux des gens et de l’environnement.

Cette phrase, il me semble l’avoir écrite de toutes les manières depuis que je blogue (sans la référence à Barrack Obama) et pourtant je la reçois avec des lunettes sombres aujourd’hui. Avant que l’économie ne soit chétive, le respect et la justice ne semblaient pas avoir grande emprise sur la réalité, alors imaginez avec l’inquiétude qui s’accumule depuis le gros de la crise financière. Est-ce que le slogan « Yes, we can » reviendrait à seulement signifier « oui, nous pouvons élire ce politicien en particulier »?

D’autant plus qu’Obama tente maintenant de minimiser les attentes qui ont gonflé exponentiellement et qui font en sorte qu’il aura à donner l’impression de « tenir ses promesses de changement ».

Après la foi, il faut bien voir.

(Montage photo : tsevis)

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