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En critiquant SUR SA GAUCHE la plateforme électorale du parti politique QUÉBEC SOLIDAIRE

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La plateforme (pour employer la monstruosité verbale consacrée chez nous pour désigner un programme électoral) du parti politique QUÉBEC SOLIDAIRE (QS), le parti le plus à gauche du camembert politicien québécois, est un document bien aéré de seize pages (il vaut vraiment la peine de prendre le temps de le lire) disposant quatorze têtes thématiques en ordre alphabétique (pour bien faire sentir qu’elles sont de priorités égales). Comme nous sommes, grosso modo, entre camarades idéologiques, nous sommes bien d’accord sur le fait que le Parti Québécois, le Parti Libéral et la Coalition Avenir Québec sont des partis bourgeois parfaitement fétides dont la vision sert les mêmes maîtres. Pas la peine d’en dire plus long sur eux. Leur cause est clairement entendue au tribunal de l’actualité et de l’histoire. Ce qui pose des problèmes plus importants, par contre, plus cruciaux, plus douloureux aussi, c’est la vision du parti de gauche dont dispose au jour d’aujourd’hui notre beau Kébek de 2012. On a, de fait, affaire ici à une gauche molle, conciliante, parlementaire, non-radicale, écolo-démocratique, non-révolutionnaire. C’est donc une gauche qu’il faut nettement critiquer sur sa gauche… Dont acte, sur les quatorze points:

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AGRICULTURE. La doctrine agricole de QS est fondamentalement localiste. Lisez-la attentivement, ce sera pour découvrir, derrière le paravent amical et respectueux de la valorisation des produits frais transportés sur de courtes distances, l’ombre centriste du protectionnisme agricole national (québécois). Un peu comme les démocrates américains (et pas plus radicalement qu’eux d’ailleurs), QS entend surtout maintenir la concurrentialité de l’agriculture québécoise, sans trop s’étendre sur le manque de solidarité internationaliste que cela risque inévitablement de provoquer envers le prolétariat de maint sous-secteur, en Amérique du Sud notamment.

ALTERMONDIALISME. La vision altermondialiste de QS se veut universalisante et englobante. Les hommes, les femmes, l’écologie, la paix, les droits (bourgeois) de la personne (désincarnée) se voient promettre abstraitement un traitement plus juste, plus équitable. L’absence de visée sciemment internationaliste sur la lutte des classes et sur la dimension fermement anti-capitaliste de l’altermondialisme place QS, de facto, dans la portion larmoyante, généraliste, vœux-pieuzarde et petite-bourgeoise de cette mouvance complexe, corrosive, fluide et contrastée.

AUTOCHTONES. On se propose ici de maintenir la culture de ghetto et la folklorisation (linguistique notamment) des aborigènes, tout en cherchant discrètement à en contenir les abus les plus criants (atteinte aux droits des femmes, notamment). On continue de maintenir le mythe de l’entité autochtone comme peuple autonome en promettant, comme le font les partis bourgeois, des négociations de peuple à peuple. Aucune analyse du néo-colonialisme brutal et hypocrite servant de fondement à ce genre d’approche faussement égalitaire n’est avancée. On fantasme la dynamique autochtone comme une version en miroir de notre propre dynamique nationale et, surtout, on en parle (même en termes ouvertement généralistes) parce que ça fait bien. Crucialement, le fait que les aborigènes du Québec préfèrent de longue date faire affaire avec leur intendant colonial direct, le gouvernement fédéral canadien, n’est pas pris en compte ici.

CULTURE. Elle se déploie exclusivement en deux facettes. Sur la langue française, on continue de bien s’avancer dans la mythologie nationaliste du monolinguisme français. Il n’y a aucune prise en compte du fait diglossique et l’ensemble des langues du monde parlées au Québec est implicitement traité comme une menace culturelle placée au même niveau assimilateur que l’anglais. Presque identique à celle du Parti Québécois, cette lune linguistique unilatérale souffrira des mêmes carences que celle dudit Parti Québécois: crypto-xénophobie larvée et absence intégrale de solidarité envers les locuteurs des langues de la vaste constellation du not english only. Seconde facette culturelle selon QS: le mécénat culturel d’état, perpétue la négation implicite de toute dimension subversive de la culture, dont le financement continue de devoir se soumettre ronron à l’ensemble, peu reluisant et opaque, des critères fonctionnarisés.

ÉCONOMIE. Sur la fiscalité, on s’engage à graduellement/timidement remettre les entreprises au centre de leurs obligations fiscales et on entend combattre l’évasion fiscale par de la législation. Aucune saisie, aucune coercition des accapareurs n’est prévue. Ce sera de la supplique et du larmoiement. Sur les ressources naturelles, on y va du poncif de la nationalisation, totale ou partielle. On fait dans la perpétuation des pratiques, allégée par de l’atténuatif et du graduélliste. Un peu comme Salvador Allende autrefois, on pense la gabegie minière et forestière en termes de modération et d’enrichissement des communautés locales et/ou nationales (québécoises), sans qu’une remise en question radicale du postulat de l’extraction massive ne soit effectuée. Sur la croissance économique, on veut chercher à se débarrasser de la surproduction, de la surconsommation et du surendettement (vaste programme) mais on n’entend le faire qu’en organisant la production sur un axe strictement moral, en diminuant la production sale (gaz de schiste, uranium) et en amplifiant les activités propres et égalitaires (transports collectifs, agriculture de proximité). On voit bien la montagne du mythe coercitif de la croissance. On y répond par la souris du capitalisme équitable. Sur les institutions financières d’état, notamment la Caisse de Dépôt et de Placement, on entend tenir tête à l’Internationale du Pognon en recentrant ces acteurs financiers dans une perspective régionaliste, localiste, nationaliste, PME-iste. On défend le petit contre le gros, sans questionner la dimension qualitative commune à ces deux formats. On promet de mettre les entreprises au pas, dans l‘intendance de leurs subventions et dans la saine gestion du démantèlement de leurs installations désuètes. Les promesses ici sont plus détaillées (allez lire ça)… mais cela reste des promesses.

ÉDUCATION. Promoteur de la gratuité scolaire intégrale, QS ne dit cependant rien sur le noyautage intime et parasitaire des institutions universitaires par le secteur privé ni sur le conflit d’affiliation d’une portion croissante du corps universitaire spécialisé. Le gonflement chronique des frais administratifs du secteur de l’éducation (universitaire notamment) n’est pas mentionné non plus. Priorité est donnée à la partie angélique et consensuelle de la critique que les carrés rouges on produit, au sujet du secteur de l’éducation. Sur la persévérance scolaire, QS avance le lot usuel des engagements centristes au sujet de la promotion de la famille, du soutien aux enseignants, de l’appui aux communautés, de la lutte à l’intimidation. Ici encore, il n’y a pas de classes sociales, donc pas d’école de classe. On affronte une sorte de fatalité abstraite que l’on croit pourvoir résorber sans analyse sociologique réelle du bras scolaire et de ses filières, en faisant simplement couler plus de fric dans le tuyau. Même angélisme abstrait, subventionnaire et gradualiste, dans le souhait pieux de la promotion de l’école publique. La fermeture immédiate et sans compensation de l’intégralité des institutions scolaires privées et/ou confessionnelles est une clause qui NE FAIT PAS partie du programme de QS en éducation.

ENVIRONNEMENT. Sur l’énergie et le climat, on avance la batterie d’accommodements qui sont ceux, rebattus désormais, d’un parti écologique économico-apolitique (si vous me permettez cette formulation un peu ironique. Je veux dire Europe Écologie plutôt que les Verts – pour ceux qui capteront cette nuance un peu franchouillarde). En gros, on reste capitalistes mais on remplace le carburant fossile par des éoliennes et on coupe, graduellement toujours, dans le salopage environnemental le plus criant, sans toucher à la dimension socio-économique (capitaliste) du problème. On notera que l’extraction du gaz de schiste serait, ici, intégralement interdite (QS a déjà été plus mou sur cette question – mais là, d’évidence il a flairé le vent de la résistance citoyenne). Le transport collectif serait valorisé, avec un objectif de gratuité d’ici dix ans (des promesses, des promesses…). Sur la biodiversité et le droit à l’eau, on exprime la vision standard d’un parti écologiste occidental, urbanisé, jardinier et bien-pensant.

FAMILLE. La politique sur la famille de QS semble se restreindre à la promesse ritournelle de l’augmentation des places en garderies. Même les partis bourgeois brandissent cet appât scintillant, à chaque élection provinciale et fédérale, depuis deux bonnes décennies. Des promesses, des promesses… Le caractère carcéral, conformiste et rétrograde de l’institution familiale n’est pas analysé.

INTÉGRATION CITOYENNE. Dans ce programme, l’intégration des immigrants garde une perspective insidieusement assimilatrice (la francisation abstraitement axiomatique est importante) tout en maintenant un prudent mutisme sur la fameuse question des accommodements. L’idée que les communautés culturelles doivent s’intégrer en bonne discipline au sein d’une société athée, non-sexiste, non-patriarcale, non-homophobe et rationaliste n’est pas abordée. On tient surtout ici à ce que les communautés culturelles puissent travailler, vite et bien, au sein de tous nos petits dispositifs socioprofessionnels aux postulats inchangés. Dans cette perspective, on fera notamment tout pour faciliter l’efficacité sociale, toujours solidement circonscrite, des travailleurs étrangers sous permis de travail temporaire (au Québec, ce sont principalement des travailleurs agricoles sud-américains exploités, précarisés et extorqués).

JUSTICE SOCIALE. La politique du logement promet du logement pour tous en maintenant un flou artistique sur le jeu insidieux entre le locatif et la propriété domiciliaire. La lutte aux petits propriétaires usuriers-véreux-privés de logements locatifs n’est pas mentionnée. On parle abstraitement de lutte à la grande spéculation immobilière, sans la corréler au problème crucial de l’urbanisme et de l’étalement urbain. Le revenu minimum garanti et le régime universel de retraite pour les pauvres ne se complètent pas d’une saisie unilatérale et sans compensation de l’excès de fortune des riches, tant et tant que la société civile sera appelée à financer le soutien des pauvres sans saisie des richesses des riches. Donc, aucune redistribution radicale des richesses n’est effectivement envisagée. On se contente d’accommoder et d’amplifier l’assistance. L’aide juridique sera un peu étendue, elle aussi, sans que le droit bourgeois ne soit remis en question et on promet une vague politique sur l’itinérance.

SANTÉ. Des pilules et des médecins de famille pour tout le monde, un système de santé qui roule et est efficace (des promesses, des promesses…) mais surtout une étanchéité complète entre le public et le privé en santé. L’engeance qu’ils ne voient pas dans les universités, ils la voient ici. Mais comment ils vont maintenir cette étanchéité paradoxale tout en maintenant la susdite engeance privée en place (quand on sait qu’elle colle en santé comme un vrai parasite hargneux), cela n’est pas précisé. Le rejet radical de toute radicalité finit vraiment par vous immerger dans des mixtures sociologiques fort bizarres et hautement insolubles.

SOUVERAINETÉ. L’erreur définitoire de QS est ici: c’est un parti souverainiste (comme le Parti Québécois). Son erreur définitoire serait tout aussi funeste s’il était un parti fédéraliste (comme le Parti Libéral du Québec). Au lieu de lire et de méditer ceci, QS promet la mise en place d’une assemblée constituante souveraine. La réaction politico-militaire de l’occupant anglo-canadien n’est pas prévue dans le calcul. Cette plateforme a d’ailleurs une remarquable propension à ouvertement ignorer les effets les plus sordides du poids du réel crasse. Elle a de l’idéal (cela n’est pas un tort, entendons-nous) mais à faire sciemment abstraction de toutes les luttes, on fini tout simplement défait.

TRAVAIL. Hausse du salaire minimum, égalité et équité salariale, amplification des droits syndicaux. Les travailleurs ne sont pas une classe révolutionnaire. On s’engage ici à renforcer leur position fixe au sein d’un capitalisme inchangé. La procédure réformiste par laquelle les formidables résistances du capital aux hausses de salaires et à la syndicalisation (les deux grands serpents de mer capitalistes des deux derniers siècles) seront brisées par QS en 2012 et ce, sans révolution sociale, n’est pas précisée. Les très déterminantes particularités anti-syndicales et hautement aristocratie-ouvrière-jet-set-col-blanc de l’immense corps du secteur tertiaire ne sont pas analysées.

VIE DÉMOCRATIQUE. Entendre: vie électorale et vie parlementaire des gras durs éligibles. Réforme de la carte électorale (ils le font tous), élections à date fixe (Le Parti Québécois veut faire ça aussi), plus de femmes au parlement (les partis bourgeois s’y engagent aussi). Le fait que le mode de fonctionnement électoral occidental est une arnaque généralisée de longue date, dévidée de toute dimension citoyenne ou démocratique, n’est pas pris en compte. Le mode d’intendance politicien bourgeois, parlementaire, Westminster, provincial à vote majoritaire tripotable (auquel on veut ici ajouter un zeste, une raclure de représentation proportionnelle) est quasi-intégralement postulé. Encore une fois: pas de révolution dans mon salon…

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Ma génération se souvient de ses frémissements socialistes (hautement illusoires) quand René Lévesque avait, tout pudiquement, déclaré circa 1974 que son parti politique avait un préjugé favorable envers les travailleurs. La formulation fait bien sourire aujourd’hui, avec le recul historique que l’on sait. Qu’est-ce qu’on rêvait en couleur, alors… Mollasson, gentillet, bien-pensant, moraliste, un rien baveux et historiquement myope, le parti politique QUÉBEC SOLIDAIRE nous engage, avec la lenteur usuelle, sur le même genre de petit chemin en forme d’arc-en-ciel social scintillant. On peut bien voter pour ça, une clopinette parlementaire de plus ne changera pas grand-chose. Restons simplement froidement conscient(e)s que la révolution ne se fera par comme ça et que le socialisme ne s’instaurera pas via ce genre de canal là. Il est trop lent, trop petit-bourgeois, trop abstrait, trop généraliste, trop angélique, trop moralisateur, trop démarxisé, trop déprolétarisé, trop lobotomisé, trop creux, trop mielleux, trop niaiseux, trop graduélliste, trop mou, trop restreint, trop étroit, trop nationaleux, trop pleurnicheux, trop centriste, trop réaliste et aussi, déjà, trop compromis, conciliant, coopté, récupérable, trop gauche parlementaire s’ouvrant déjà aux formes de social-populisme ayant fait la gloire «gauchiste» des Clear Grits et de la Co-operative Commonwealth Federation d’autrefois… Tu peux bien voter pour ça mais bon, ce sera encore et toujours du vote (dit) utile.

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Manger pour vivre ou pour mourir

 

 


Parce que notre société technologique et moderne nous apporte l’abondance, et qu’une grande variété d’aliments de toutes sortes (fruits, légumes, poissons, viandes) sont à notre portée douze mois par année, peut-être croyons-nous, bien naïvement ou distraitement – car prenant pour acquis notre évolution sur nos ancêtres qui devaient se plier aux caprices des saisons pour se nourrir – que ces aliments sont bons pour notre santé. Faux! Il y a, en tout cas, deux aliments qui peuvent nuire grandement à notre corps : le sucre et le gluten. Surtout parce que nous les retrouvons dans presque tous les produits commercialisés. Cet article ne fera qu’un bref survol sur les insidieux dommages que fait le sucre dans l’organisme. Le sucre serait procancer.

 Le sucre est perçu comme une récompense, d’où notre assuétude

Le sucre est doux, fondant dans la bouche. L’enfant est très vulnérable aux publicités sur les gâteries sucrées. Les mauvaises habitudes ont fait que les sucreries et les desserts sont devenus un moyen de récompenser l’enfant. En effet, trop souvent, pour calmer un enfant ou lui faire plaisir, ou le remercier, on lui présente un bonbon, une sucrerie, un cornet, une boite de smarties. Son goût s’habitue à ces saveurs. Devenu adulte, l’enfant se récompense en mangeant du sucre.

Notre consommation de sucre augmente constamment depuis la Deuxième Guerre mondiale

Notre consommation de sucre serait passée de 30 kg par personne par année, en 1940, à 70 kg à la fin du XXe siècle. Le sucre est-il si bon que nous ne pouvons plus nous en passer? Du sucre, il y en a partout! Dans les aliments raffinés et transformés, les boissons gazeuses, les yaourts sucrés, les plats préparés, les additifs, les préservatifs, les résidus d’engrais chimiques, d’herbicides et d’insecticides, et, bien sûr, la malbouffe. Nous ne nous en apercevons pas, mais la majorité des Occidentaux sont trop enflés; cette enflure serait une conséquence de l’abus du sucre.

Le sucre, un produit détaxé

Saviez-vous que la vente des produits sucrés n’est absolument pas régulée, et que le sucre en tant que matière première est détaxé? Une sournoise relation de confiance s’établit avec le consommateur, dans le silence, lorsque le gouvernement endosse une situation. Les gens seront portés à croire que c’est pour leur bien. Ce qui me rappelle l’endoctrinement de la compagne cubaine de mon frère pour le sucre qui croyait très sincèrement que cet aliment était hautement nutritif pour la santé.

Depuis son jeune âge, cette jeune femme entendait à la télévision le président du pays, Fidel Castro, encourager son peuple à consommer du sucre, car c’était très bon pour la santé, proférait-il. Le président leur disait aussi qu’ils avaient la chance de vivre dans un pays qui en produisait! Cette croyance était si forte chez elle qu’elle causa des tensions entre mon frère et elle, parce qu’elle se sentait atteinte dans ses croyances les plus profondes. Est-elle jamais parvenue à se défaire de cette croyance, je n’en sais rien, puisque la relation s’est arrêtée par la suite.

Le sucre nourrirait les cellules cancéreuses et en favoriserait la croissance

Le Dr David Servan-Schreiber faisait il y a un certain temps cette révélation-choc : «Le cancer se nourrit de sucre.» Le biologiste allemand Otto Heinrich Warburg a découvert que le métabolisme des cellules cancéreuses était dépendant du sucre. Le scanner PET (ou TEP en français) pour détecter le cancer dans l’organisme, mesure les régions qui consomment le plus de glucose. Si, dans une région, on note une consommation excessive de glucose, il est fort probable qu’il s’agit d’un cancer. Pour que le sucre soit absorbé par les cellules, le corps secrète de l’insuline. Cette sécrétion d’insuline s’accompagne de la libération d’une molécule appelée Insulin-like growth factor-1 (IGF) qui, à son tour, participerait à la croissance des cellules cancéreuses ainsi qu’à leur invasion sur les tissus voisins. L’IGF augmenterait également l’inflammation, un autre facteur qui contribuerait à stimuler la croissance des cellules cancéreuses. Le sucre a un impact négatif sur la prise de poids, la carie dentaire et les maladies cardiovasculaires.

Quelques dangers de l’abus du sucre à relativement court terme

L’OBÉSITÉ

Il y a de plus en plus de personnes obèses, et des personnes qui font de l’embonpoint dans notre société, même chez les enfants. Ce qui m’attriste. Plusieurs personnes constatant une prise de poids font l’erreur de couper le gras animal, croyant ainsi rectifier la situation, tout en continuant à boire un coca-cola et à consommer des desserts. Or, le gras animal contiendrait plusieurs éléments qui protègent contre le cancer et les maladies cardiaques. Le taux élevé de cancer et de maladies cardiaques est plutôt associé à la consommation élevée d’huile végétale (Fred Pro July 1976 37 :9).

De plus, les enfants qui suivent une diète faible en gras souffrent de problèmes de croissance, problèmes d’apprentissage et troubles de lecture (Food Chem News 10/-3/94).

Un mot sur la consommation du bœuf dont certains disent qu’elle cause le cancer du colon. L’Argentine avec la plus haute consommation de bœuf, possède un plus bas niveau de cancer du colon que les Etats-Unis. Les Mormons ont un plus bas niveau de cancer du colon que les Adventistes du Septième Jour qui sont végétariens (Cancer Res 35 :3513 1975).

LE DIABÈTE

Sans être la seule cause du diabète, la consommation du sucre en est un facteur important. Il y aurait près de 10 000 personnes décédées chaque année à cause du diabète. Il est étonnant que les politiciens ne parlent jamais de ces statistiques. On estime que la courbe des décès dus au diabète suit la courbe de consommation de sucre par an et par habitant.

MALADIE CHRONIQUE

Le sucre crée une acidité importante dans l’estomac (et les remontées acides irritent les parois de la gorge et de l’appareil digestif en général). En consommant régulièrement du sucre, l’organisme développe des carences en nutriments essentiels, tels vitamines, sels minéraux, fibres. L’organisme, affaibli, est plus vulnérable aux infections et aux maladies de type des angines, rhumes, etc.

LES ENFANTS AGITÉS

Il y a une incidence entre manger trop de sucre et avoir un comportement agité chez l’enfant.

L’HYPOGLYCÉMIE

Il est presque devenu banal d’entendre une personne dire qu’elle souffre d’hypoglycémie. On appelle cette maladie le «mal du sucre», une maladie de civilisation de notre siècle. Ce syndrome fut identifié en 1924 à Birmingham (Alabama, Etats-Unis) par le Dr Seale Harris, et présenté et admis comme maladie fonctionnelle auprès de l’Association médicale américaine par le Dr Stephen Gyland en 1957. Neuf personnes sur dix seraient hypoglycémiques!

L’hypoglycémie regroupe un ensemble de symptômes et de problèmes de santé associés à une glycémie instable ou trop basse. Une anomalie reliée, dans la plupart des cas, à un déséquilibre glandulaire et à un pancréas hyperactif qui produit trop d’insuline. Le rôle de l’insuline, comme on le sait, est d’introduire le glucose présent dans le sang à l’intérieur des cellules. Les cellules vont transformer le glucose et l’oxygène en énergie pour assurer le bon fonctionnement des organes vitaux. La surproduction d’insuline peut entraîner une diminution dramatique de la glycémie, du niveau d’énergie.

Des aliments qui nous tuent à petits feux

Les farines blanches, le sirop de maïs élevé en fructose, le pain blanc, le riz instantané, les céréales sucrées, les pâtes trop cuites, et autres, ont aussi un impact majeur sur la production d’insuline parce qu’ils ont un index glycémique élevé et qu’ils sont encore très présents dans le régime alimentaire des Occidentaux.

Pour pallier la situation, voici une liste d’aliments excellents pour la santé

  • l’huile de coco – riche en acide laurique que l’organisme transforme en monolaurine, qui va protéger les cellules de l’attaque de virus et de bactéries;
  • l’artichaut – il possède des vertus diurétiques et digestives;
  • chou kale – Légume #1 sur l’échelle ORAC 1770, capacité d’absorption des radicaux oxygénés, (les épinards arrivent 2e avec 1260). Composés qui préviennent la formation de cellules cancéreuses. Détoxifiant. Rempli de calcium, fer, vitamines A , D et K;
  • les germinations – très riches en enzymes, vitamines et acides aminés;
  • les algues marines, dont le varech – riche en iode;
  • le gingembre – aide à la digestion. Améliore la circulation. Agit comme anti-viral et anti-microbes et booste le système immunitaire. Aide à diminuer le mauvais cholestérol;
  • vinaigre de cidre de pomme – empêche le développement de bactéries et de levures indésirables dans le système digestif. Antioxydants qui aident à prévenir le cancer. Contient de la pectine, une fibre qui se dissout dans l’eau et peut absorber l’eau, la graisse, les toxines et le cholestérol. La pectine améliore le métabolisme du glucose, baisse la tension artérielle, améliore la santé cardiaque. Potassium;
  • l’eau pure, bien sûr en remplacement des jus sucrés, des boissons gazeuses;

Chaque repas devrait être composé d’une assiette équilibrée

Si vous ne voulez pas vous priver complètement de sucre, à tout le moins, diminuez quelque peu sa consommation. Surtout, respectez l’équilibre entre PROTÉINES, GLUCIDES ET LIPIDES à chaque repas. C’est très facile.

À titre d’exemple, une assiette équilibrée contient environ :

  • 45 % de glucides (légumes, fruits, grains entiers)
  • 40 % de protéines (œufs, viandes, volailles, poissons, fruits de mer, légumineuses, graines)
  • 15 % de lipides (olives, fromages, noix, gras de cuisson, huiles)

Notre homme des cavernes ne manquait pas d’une nourriture variée

Hum! Contrairement à ce qu’on pourrait croire, notre homme des cavernes, et les peuples primitifs, mangeaient une grande variété d‘aliments : le gras de poisson et crustacé, gibier d’eau, mammifère marin, oiseaux, insectes, reptiles, ours, chien, porc, bœuf, mouton  chèvre, œufs, noix et lait gras (ADAMS Food and Evolution 1987.) Est-ce que l’eau vous vient à la bouche?

J’ai décidé hier de commencer à manger du gruau le matin

Me faire cuire un bon gruau le matin, ce qui prend de deux à trois minutes, en faisant revenir dans un chaudron à haute chaleur ¼ tasse de gruau avec ¾ tasse d’eau, ½ c. à thé de sel et ¼ c. à thé de bicarbonate de soude. Il s’agit de brasser continuellement jusqu’à la consistance désirée. Cela me rappelle les odeurs de la maison quand j’étais jeune et que ma mère nous préparait chaque matin un gruau avant de partir pour l’école.

Et puis, pourquoi pas des galettes de sarrasin?

Je n’ai jamais mangé de galettes de sarrasin. Elles signifiaient pour moi une nourriture fade et insipide. Ma sœur m’assure que c’est délicieux. On les fait cuire comme des crêpes. Bon, je vais m’y mettre! D’autant plus que le sarrasin est riche en fibres solubles et composés antioxydants et offre une des meilleure source de protéines de qualité. Ne contient aucun gluten.

Après tout, je mange pour vivre et non pour mourir.

CAROLLE ANNE DESSUREAULT

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La Bourse et/ou la vie!?

 

Par Renart Léveillé

Les récents soubresauts de la Bourse donnent des sueurs froides à certains plus qu’à d’autres, mais au final le risque reste somme toute assez généralisé. Si le château de cartes s’effondre, les répercussions se feront sentir partout.

C’est pourquoi il serait intéressant de regarder la dynamique sociétale qu’accompagne le système de la spéculation boursière. Puisque justement ce jeu est plus qu’un simple jeu. On pourrait aller jusqu’à dire que la santé de la société en dépend : dans l’optique où l’économie y compte pour beaucoup, étant donné qu’elle est liée à la satisfaction des besoins essentiels. L’économie est bien sûr aussi très liée aux autres besoins (ceux qui ont entre autres été créés pour l’alimenter dans la fuite en avant de la croissance rapide) mais nous nous entendrons pour pointer l’importance de la survie (ou le confort) du plus grand nombre. Et avec en tête qu’une crise financière importante ne fait jamais en sorte que « les derniers seront les premiers »…

Alors, il est très facile de faire une ligne directe entre la spéculation boursière et l’équilibre sociétal, pour ne pas dire le bonheur social (selon le contexte actuel, sans pour autant occulter son imperfection et ses problèmes). Il serait donc honnête d’affirmer que la pérennité du bonheur social n’est pas entre les mains de tous, mais bien entre les mains d’une élite ayant les moyens financiers de mettre son poids dans la balance (de la Bourse). Parce qu’il faut se le dire franchement, ce qu’on pointe comme étant « la confiance dans les marchés » a tout à voir avec l’individualité, rien avec la collectivité.

À la base, les choix d’un investisseur ne concernent que son propre investissement. Il n’a pas de lien avec la causalité externe dans son cheminement décisionnel. Son but n’est que de préserver ou de faire fructifier son portefeuille, ce qui semble tout à fait légitime d’un point de vue individualiste. Pourtant, c’est l’addition de décisions de non-confiance dans les marchés qui est dangereuse pour le château de cartes (l’externalité que le spéculateur n’a pas en tête lors de sa prise de décision transactionnelle). Beau paradoxe.

Dans la possibilité d’un krach, suite à un effet domino, c’est là où la multiplication d’individualités ne va pas dans un sens positif pour le plus grand nombre : c’est par conséquent l’individu contre la collectivité. Devant ce paradoxe, serait-il utile de se poser la question à savoir pourquoi un pouvoir décisionnel aussi important est laissé à des individus qui n’ont qu’un intérêt individuel, et qui en plus n’ont aucunement conscience de son hypothétique portée collective? Sans oublier l’intrinsèque absence de coupables! (C’est à dire que le point de départ d’un effet domino ne pourrait être pointé, ni même accusé s’il pouvait être pointé; donc, aucune imputabilité possible.)

Mis à part la possibilité de faire de l’« investissement socialement responsable », il semble que l’éthique échappe tout à fait à cette activité. Et la morale de même. Il est toujours seulement question de profitabilité pure sans calcul de responsabilité. C’est pourquoi il serait bien difficile de culpabiliser qui que ce soit. Cependant, la question reste la même : sommes-nous à la merci d’un pouvoir extérieur à la société, puisque ce pouvoir n’a jamais en tête le bien de son ensemble (même si le système financier participe quand même à faire « rouler l’économie »)?

Toute cette analyse donne à penser que le système actuel n’a jamais pris en compte dans sa construction ses incohérences. C’est comme si le château de cartes avait un système d’autodestruction activé par un levier que personne ne voit, mais que quiconque peut accrocher par inadvertance (l’inadvertance étant ici la peur de tout perdre). Nous pouvons sérieusement nous demander si ce système est déjà désuet dans son évolution quand même récente. Au lieu d’un système d’autodestruction, il lui faudrait un système d’autorégulation. L’on pourrait pointer comme solution l’État ou son absence, mais cela serait beaucoup trop facile…

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Entrons en guerre contre la pollution alimentaire (et les autres)

Par Renart Léveillé

Il faut vraiment que la guerre contre la pollution alimentaire soit le prochain grand combat citoyen (avec bien sûr celui plus général de toutes les pollutions environnementales, sans liens avec les changements climatiques). Parce que ce « qu’on mange contient des résidus de pesticides, de fongicides et d’insecticides, de l’aspartame et des colorants artificiels. Et ça nous rend malades ». C’est le propos du livre de la journaliste française Marie-Monique Robin « Notre poison quotidien, la responsabilité de l’industrie chimique dans l’épidémie des maladies chroniques, qui vient de paraître chez Stanké. »

Personnellement, je suis très heureux que ce livre pousse les grands médias à parler de ce problème (enfin, au moment d’écrire ces lignes, seulement La Presse et Radio-Canada en ont parlé). Parce que j’ai publié en 2007 un billet, titré « Bisphénol? Ah! », qui soulevait bien sûr le grand danger du bisphénol A, composé chimique utilisé dans la fabrication « d’une variété de produits de consommation en plastique, notamment des grands contenants en plastique servant à embouteiller l’eau. Il entre également dans la composition des résines de scellement appliquées sur les dents des enfants, de la résine composite des matériaux de restauration dentaire et des résines utilisées pour le revêtement des boîtes de conserve et des canettes. »

En 2009, dans « 243 entorses à la liberté », je soulignais plus généralement le problème (tous les produits chimiques dans l’environnement qui agressent les humains) en le reliant au fait que nous n’avons pas le choix de les « côtoyer » :

Comment peut-on parler de liberté, de souveraineté sur son propre corps quand l’environnement est chimiquement hostile, nous inoculant de multiples et hypothétiques bombes à retardement?

[…]

Comment se prémunir contre cette agression tout en conservant sa liberté de mouvement? Car oui, il serait possible de se terrer chez soi et de contrôler au maximum son environnement, de sortir de la maison avec un masque à gaz…

Alors, une chance que l’on puisse, avec beaucoup de plantes, minimum sept, purifier son environnement immédiat puisqu’il semblerait que dans un appartement ou une maison, l’« air y serait plus pollué que dans une rue de Montréal à l’heure de pointe »!

Mais pour revenir à la pollution alimentaire, au-delà de la somme d’informations que l’on peut trouver simplement dans l’article de Marie Allard, et qui fait dresser les cheveux sur la tête, les propos de l’auteure du livre envers notre gouvernement actuel sont très durs, tout autant que la comparaison avec l’Europe :

«Au Canada, excusez-moi, mais vous êtes mal barrés avec ce gouvernement très proche de l’industrie», a-t-elle estimé. En Europe, une nouvelle réglementation sur les substances chimiques a désigné 12 000 produits problématiques parmi les 100 000 examinés. «Les industriels ont cinq ans pour fournir de nouvelles données prouvant qu’il n’y a pas de problèmes», a indiqué Mme Robin. Déjà, 700 substances actives ont été retirées.

J’espère bien que ce combat contre ce fléau moderne, nous allons tous le mener ensemble, quelles que soient nos idéologies, puisque cela va au-delà de nos choix et de nos habitudes. Nous avons le droit d’exiger des produits de consommation exempts de substances chimiques possiblement dangereuses pour notre santé; et que ce soit la norme, et que nous n’ayons pas à payer plus, comme ce qui se passe actuellement avec la nourriture bio. C’est une question de précaution et de prévention.

La santé ne devrait jamais être un luxe.

(Photo : myaktinephoto)

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Le mythe du libre-marché américain en santé


Un article que j’ai lu cette semaine m’inspire ce billet. Beaucoup croient à tort que le système de santé américain est un libre-marché capitaliste, simplement parce qu’il comporte des hôpitaux et des cliniques privées, ainsi que des assurances privées. L’article en question déboulonne ce mythe en démontrant que le système de santé américain est tout sauf un marché libre. Je vais, pour le bénéfice de mon audience francophone, reprendre ses principaux arguments et y ajouter quelques touches personnelles.

Le Monopole de l’AMA

Pour commencer, l’American Medical Association ou l’AMA, dispose d’un monopole octroyé par le gouvernement américain sur le système de santé depuis plus de cent ans. Comme notre Collège des Médecins, il restreint intentionnellement le nombre de médecins pouvant pratiquer la médecine afin de gonfler artificiellement les revenus des médecins. La façon qu’elle s’y prend est d’utiliser le pouvoir coercitif de l’état pour limiter le nombre de facultés de médecine en opération. Depuis sa création en 1904, le nombre d’universités offrant un doctorat de médecine a diminué de 26% alors que la population a augmenté de 284%.

En 1996, l’année où on a reçu le plus grand nombre d’applications, seulement 16 500 candidats sur 47 000 furent acceptés. Même s’il est commun dans plusieurs universités d’avoir un taux de refus élevé, les postulants aux facultés de médecine sont parmi les plus brillants, ayant tous eu de très hautes notes dans leurs examens SAT. Il est donc plutôt anormal que les 2/3 d’entre eux soient refusés. Le monopole médical marginalise aussi les pratiques alternatives, les sages-femmes et infirmières qui pourraient facilement s’acquitter de certaines tâches accomplies par des médecins.

L’AMA contrôle également les bureaux des états qui attribuent aux médecins leurs permis de pratique. Un médecin ne peut pas pratiquer sans ce permis, ce qui limite la compétition. Chaque État américain a une agence qui emploie plusieurs membres de l’AMA afin de décider quels médecins sont supposément qualifiés . Ils sont également charcés de maintenir leur code de déontologie et garder les incidents le plus loin possible de l’œil du public. Ces agences se font les protecteurs du grand public au nom de la sécurité des citoyens, mais leur véritable rôle est de limiter le nombre de médecins afin qu’ils puissent réclamer plus pour leurs services.

On pourrait répondre que de limiter le nombre de médecins est une bonne chose, parce que seul les plus talentueux auraient le droit de pratiquer, mais pourquoi s’arrêter là? Selon cette logique, on pourrait limiter le nombre à seulement les mille meilleurs, ou les cent meilleurs. Nous n’aurions alors que la crème de la crème, mais nous aurions aussi bien du mal à nous faire soigner.

Qu’arriverait-il si nous limitions les automobiles de cette façon? Si nous limitions le nombre de voitures aux modèles ayant la meilleure qualité et sécurité, les BMW et Mercedes auraient la cote et la plupart d’entre-nous se déplaceraient à pied. Serait-il possible d’avoir accès à un médecin un petit peu moins brillant, pour un petit peu moins cher. Pas nécessaire qu’un médecin soit diplômé de Yale ou Harvard pour diagnostiquer un rhume. Celui d’un collège moins huppé ferait parfaitement l’affaire et coutera probablement moins cher.

Dans un marché libre, tous les médecins seraient libres de pratiquer. Ils devraient avoir eu une formation, bien entendu, mais un médecin incompétent finirait par perdre ses client et faire faillite. De plus, il pourrait y avoir des agences de protection du consommateur qui pourraient maintenir des listes de médecins avec leur réputation, leurs taux d’accident, etc. Il pourrait au minimum avoir plusieurs associations médicales en concurrence l’une avec l’autre qui pourraient certifier la compétence des médecins. Les consommateurs auraient plus de choix et la plus grande concurrence entre médecins ferait baisser les honoraires.

Les Assurances-Maladie

Une des choses qui contribuent le plus à faire gonfler les coûts de santé est le système de tiers-payeur, où nous nous faisons payer la plupart de nos factures par quelqu’un d’autre. C’est-à-dire que nous utilisons une « assurance » qui est financée surtout par des corporations ou le gouvernement. Ce système a commencé aux États-Unis avec Blue Cross et Blue Shield au début du 20e siècle, mais a réellement pris son envol pendant la deuxième guerre mondiale, alors que le gouvernement américain imposait un contrôle strict des salaires. Puisque les employeurs ne pouvaient offrir de meilleurs salaires pour attirer la main d’œuvre, ils ont commencé à offrir des bénéfices marginaux, incluant le paiement des frais de santé.

Lorsque quelque chose est gratuit, ou presque gratuit, les gens en demandent plus. Si quelqu’un d’autre paie la facture, nous visitons plus souvent le médecin et nous avons moins d’intérêt à négocier les prix. La hausse de ces prix nous affecte moins. Ça ne nous dérange pas si on nous prescrit des tests plus ou moins nécessaires, ou qu’on nous réfère a un spécialiste. Ceci a bien sûr l’effet de faire gonfler les prix qui répondent à la demande accrue, non pas pour faire de plus grand profits, mais pour ménager les ressources qui sont taxées au delà de la capacité des fournisseurs de services. Avec le nombre de médecins restreint par l’AMA et la demande de soins gratuits ou quasi-gratuits qui explose, il ne devrait être surprenant pour personne que les coûts montent en flèche.

Puisque les coûts de santé sont rapidement devenus hors de portée des plus pauvres, les politiciens, au nom du bien public et pour obtenir des votes, ont créé les agences Medicare et Medicaid afin de payer les frais médicaux de ceux qui n’en avaient pas les moyens. Avec le gouvernement qui s’est mis à pomper des milliards dans le système pour approprier des ressources déjà limitées, la croissance des coûts n’a fait que s’envenimer.

Si les employeurs en 1940 avaient choisi de payer la nourriture de leurs employés, nous aurions eu le même phénomène sur les prix de la nourriture. Nous aurions une crise de l’alimentation supposément due à une défaillance du libre-marché, même si ce marché est tout sauf libre. à cause que le gouvernement américain finance un dollar pour chaque deux dollars de soins de santé et qu’une grande partie de cet argent provient de la presse à billet, une grande portion de la demande de soins de santé provient de la création artificielle de crédit. Une grande partie de la monnaie créé par la Réserve Fédérale contribue directement à faire augmenter les coûts de santé.

Chaque année, les couts augmentent à deux ou trois fois le taux d’inflation et les dépenses de santé aux É-U représentent 17% de leur PIB. Les compagnies d’assurances augmentent leur primes pour compenser, mais plus ils dépensent et plus les primes augmentent. Mais plus les primes augmentent, mois les gens ont les moyens de se les payer et plus les employeurs doivent restreindre la gamme des traitements couverts. Par contre, simplement pour prouver que les compagnies d’assurance n’augmentent pas leurs profits au dépens de leurs clients, voici un tableau des marges de profits des compagnies d’assurance-santé qui sont moins élevés en moyenne que ceux de la plupart des compagnies, mais ils seraient encore moins élevés si le gouvernement ne limitait pas la concurrence entre les compagnies d’assurance.

Bref, l’explosion des coûts de santé n’est pas due à une trop grande liberté dans ce marché, mais à un manque de liberté. Il est estimé que le coût des pourvoyeurs de santé à simplement se conformer aux diverses règlementations est de $1,546 par famille, en plus du coût moyen de $6000 par personne par an pour les soins eux-mêmes.

Et le Québec?

Le système de santé ici est différent, mais pour ce qui est de l’augmentation des coûts, nous souffrons beaucoup du même mal que les américains. Nos coûts augmentent à un rythme de 5% par an et le budget du MSSS est en voie de gruger une part de plus en plus importante du budget provincial (48% présentement) au détriment des toutes les autres missions du gouvernement. La seule raison que nous arrivons à limiter nos coûts à 12% du PIB est par le rationnement et l’attente. Les américains ont beau payer plus cher, mais ils attendent rarement plus de 3 heurs à une salle d’urgence. C’est dix fois moins long qu’à Montréal. Que l’assurance soit privée ou publique, elle cause le même aléa moral et gonfle la demande et les coûts. Si ce coût n’est pas mesuré en argent, il sera mesuré en temps. Il viendra un temps où toutes les augmentations de taxes et tarifs n’arriveront plus à suffire à financer notre système de santé. Que ferons-nous alors?

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Pas même la prière à Voltaire…

Par Renart Léveillé

Du côté de nos voisins « Politicoblogue », un dénommé Loup Kibiloki prend la défense de la croisade anti-laïcité du maire Jean Tremblay. Pour ce faire, il lui propose de s’inspirer de la Prière à Dieu de Voltaire, qui était lui-même un déiste anticlérical. Il pointe donc une prière « qui ne réfère à aucune religion en particulier » et qui pourrait rallier tout le monde, enfin presque… Serait-ce donc là la solution tant rêvée? Je suis loin de le croire. Encore moins quand cette idée prend sa source dans cette conception de la « fonction » de la prière :

Quoi qu’on dise, quoi qu’on pense, la prière demeure une fonction radicale, vitale, fondamentale, de la psyché humaine, elle existe sous une multitude de formes depuis la nuit des temps, elle existe aujourd’hui, continuera à exister dans l’avenir, elle ne s’éteindra pas.

Fonction radicale, ça se défend, si on y tient vraiment. Fonction fondamentale, c’est hautement subjectif. Et fonction vitale, c’est purement mensonger. Manger et boire, c’est vital, mais y’a-t-il un seul cas de mort pour s’être abstenu de prier? Mais bon, je vais peut-être trop loin, étant donné qu’il est seulement question de « psyché humaine ». Alors, une autre question plus réaliste : existe-t-il un seul cas prouvé de maladie mentale causé par le fait de s’être abstenu de prier? Encore plus, le fait d’être athée est-il à risque pour la santé mentale?

Si on lit tout le texte, il est très facile d’y voir aussi que la prière serait en quelque sorte l’assurance d’une société meilleure. Comme quoi une certaine idée de la perdition de la société passerait par l’abandon des rites traditionnels comme la prière avant les réunions, les repas, etc. Et, pour aller encore plus loin, on a l’impression que Jean Tremblay serait le porte-flambeau d’un mouvement de réhabilitation dans ce sens. Par la quantité de ses appuis et de ses détracteurs, on le désigne puissant comme le chef du village des irréductibles Gaulois qui résistent contre l’oppresseur romain, c’est-à-dire les méchants défenseurs de la laïcité dans le monde politique.

Mais si on revient à la question de base, que la prière soit la représentation d’une religion en particulier ou une confession de foi théiste ne change pas grand-chose. Une prière, quelle qu’elle soit, est une manifestation. On ne peut pas dire qu’une absence de manifestation (ce que les laïcistes demandent) est une manifestation. Comme on ne peut pas dire que l’athéisme est une religion. Idem pour ce qui est de la laïcité. Soyons sérieux et regardons ce que les mots veulent dire!

Je ne nie pas qu’une prière peut avoir du sens pour un croyant et participer à son bonheur. Ça serait de la malhonnêteté de ma part. Par contre, il faudrait que les croyants qui veulent l’imposer dans la sphère publique soient aussi honnêtes. À partir du moment où possiblement une seule personne se sentirait étrangère à cette pratique, c’est la base du civisme que de la mettre de côté. Et, pour moi, c’est de cette éventualité dont il est le plus question avec le mouvement laïc.

Et pour ceux qui comme Loup Kibiloki voient le sujet de la prière comme une question de vie ou de mort, j’espère que leurs prières personnelles en privé pourront contrebalancer la perte future des prières publiques pour leur équilibre mental…

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Bienvenue dans les aéroports américains: agression ou dose de radiation?

Image Flickr par Mario Sixtus, gTarded, Pierre-Paul Feyte et 89AKurt

Par François Marginean

Mieux vaut le dire d’entrée de jeu, il serait préférable de cesser de prendre l’avion vers les États-Unis pour les temps à venir. C’est la consternation dans les aéroports américains depuis que la TSA (Transportation Security Administration), l’Agence nationale américaine de sécurité dans les transports qui fut créée après les événements du 11 septembre 2001, a introduit ces fameux scanneurs corporels et surtout, de nouvelles procédures de fouilles corporelles.

Le choix présenté aux voyageurs aériens par la TSA, lorsque vient le temps de passer la sécurité, se résume à peu près à ceci: prendre une dose de radiation par scanner ou bien subir une fouille corporelle qui constitue ni plus ni moins un attentat à la pudeur s’apparentant dans certains cas à une agression sexuelle. Effectivement, on est passé du traditionnel détecteur de métal et occasionnellement de la fouille générale du dos de la main à la surface des vêtements pour détecter une arme, au scanner corporel à ondes millimétriques ionisantes potentiellement mutagènes et cancérigènes qui montre les gens à nu et la fouille corporelle complète avec les mains, incluant entre les jambes jusqu’à ce que l’agent rencontre de la résistance, les seins et les organes génitaux, peu importe le sexe de l’agent de la TSA ou du passager.

La raison évoquée par les autorités américaines, canadiennes et de nombreux autres pays européens est la sécurité. Il faut assurer la sécurité des passagers contre des attentats terroristes. Cela s’est accentué et justifié davantage depuis l’attentat bidon d’un étudiant nigérien de 23 ans, Umar Farouk Abdulmutallab, qui avait supposément tenté de détoner une bombe à bord du vol 253 de Northwest, en partance d’Amsterdam vers Détroit, le 25 décembre 2009.

On se rappellera qu’Umar Farouk Abdulmutallab, un jeune homme provenant d’un pays musulman, voyageant seul et sans bagage, avait apparemment pu monter à bord de l’avion sans passeport alors qu’il était fiché dans la banque de données sur le terrorisme des États-Unis depuis deux ans, tout cela en transportant joyeusement des explosifs attachés à ses sous-vêtements malgré le fait que l’aéroport d’Amsterdam utilisait déjà ces superscanners corporels.

La sécurité et les risques d’être tué dans un attentat terroriste

Au nom de la « sécurité », on demande à la population de se soumettre docilement à des fouilles perverses ou à poser nu pour des agents du gouvernement tout en se prenant une dose de radiation. Il serait alors peut-être bon de mettre les choses en perspective avant de sombrer dans l’hystérie collective et de réclamer plus de ces coûteux scanners dans les aéroports. Pour évaluer le bien-fondé de cette dite « sécurité » qui ne fait que reculer nos droits et libertés, il faut analyser les risques véritables de terrorisme qu’encourent les voyageurs aériens. Pour ce faire, cet article est des plus éloquents: LES CHIFFRES RIDICULES DU TERRORISME.

Voici ce qu’on peut y trouver:

– Ces dix dernières années, aux États-unis, il n’y a eu que six attentats ou tentatives d’attentat terroriste à bord d’un avion : les avions du 11 septembre, la bombe dans la chaussure de Richard Reid en 2001 et enfin la bombe dans le slip sur le vol NWA 253 en décembre dernier.

– Sur la même période, aux Etats-unis toujours, il y a eu 99 320 309 vols commerciaux qui ont atterri ou ont décollé (chiffres TSA). Si on divise par six, cela fait un attentat ou une tentative d’attentat tous les 16 553 385  envols ou atterrissages.

– Mis bout à bout, ces vols ont parcouru environ 69 415 786 000 miles nautiques (111 713 878 704 Km). Il y a donc eu environ un incident terroriste aérien aux Etats-unis tous les 11 569 297 667 miles parcourues. Cela équivaut à environ 1 459 664 fois le tour du monde, 24 218 allers-retours entre la Terre et la Lune ou deux allers-retours vers la planète Neptune.

– Si on estime une vitesse de vol moyenne de 425 miles/h (env. 600 Km/h), nos avions ont donc passé 163 331 261 d’heures en vol. Il y a donc eu environ un incident terroriste aérien aux Etats-unis toutes les 27 221 877  heures de vol. Ou si vous préferez, un incident terroriste tous les 1 134 245 jours de vol. Ou encore, un incident terroriste toutes les 3 105 années de vol.

Il y avait un total de 674 passagers, sans compter l’équipage ou les terroristes, sur les vols où se sont produits ces incidents. Sur la même période, il y a eu 7 015 630 000 passagers de vols commerciaux aux Etats-unis.

Ces dix dernières années, un passager aérien avait donc une chance sur 10 408 947 d’être sur un vol affecté par un attentat terroriste. Par comparaison, aux Etats-unis, vous avez environ une chance sur 500 000 d’être frappé par la foudre. Je ne vois personne se mobiliser pour faire installer des paratonnerres dans tous les lieux publics.

En 2005, le « Center for Disease Control » aux USA a publié les statistiques suivantes:

  • 1 chance sur 126 de mourir d’une crise cardiaque
  • 1 chance sur 169 de mourir d’un cancer
  • 1 chance sur 400 d’avoir une malade cardiaque
  • 1 chance sur 520 d’attraper un cancer
  • 1 chance sur 1 245 de vous faire assassiner si vous viviez dans une grande ville dans les années 1990
  • 1 chance sur 2 900 de mourir dans un accident
  • 1 chance sur 7 000 de mourir dans un accident de voiture
  • 1 chance sur 9 200 de vous suicider
  • 1 chance sur 12 400 d’attraper la maladie d’Alzheimer
  • 1 chance sur 18 100 de mourir assassiné
  • 1 chance sur 21 004 de mourir du SIDA
  • 1 chance sur 43 000 d’attraper une hernie
  • 1 chance sur 88 000 de mourir dans un attentat terroriste
  • 1 chance sur 1 500 00 d’être victime d’un attentat terroriste contre un centre commercial, partant du principe qu’il y aurait un attentat par semaine et que vous consacrez deux heures par semaine à faire vos courses.
  • 1 chance sur 55 000 000 d’être victime d’une attaque terroriste contre un avion de ligne, partant du principe qu’il y aurait une attaque par mois et que vous prenez l’avion une fois par mois.

Voilà qui devrait mettre les choses en perspective. Pas encore convaincu? Voici une autre statistique qui fait réfléchir. Le Wall Street Journal a publié un article, accompagné d’un complément, qui traite de ce sujet en analysant quelques surprenantes statistiques. Depuis l’an 2000, les probabilités de mourir d’un acte de terrorisme à bord d’un vol commercial américain sont de 1 sur 25 millions. Les probabilités d’être frappé par la foudre sont de 1 sur 500 000. C’est bien cela, on a cinquante (50) fois plus de chances d’être frappé par la foudre que de mourir dans une attaque terroriste à bord d’un avion. N’est-ce pas révélateur?

Par conséquent, si les autorités et les médias hallucinent littéralement sur la « menace » terroriste au point de terroriser la population entière et de lui imposer des mesures de sécurité liberticides et criminellement envahissantes, où est le branle-bas de combat pour prévenir et protéger la population de la foudre? Où sont les dispositifs de sécurité et les pages premières de journaux?

De plus, les « terroristes », ils ne sont pas cons. Du moins, pas tous. Même si une sécurité pouvait être efficace à 100% et sans failles, ce qu’il est impossible à atteindre, les terroristes choisiront de faire exploser leurs engins ailleurs! S’ils ne peuvent monter à bord d’un avion, ils les feront exploser dans l’aéroport même, dans un autobus, un centre d’achats ou tout autre endroit public. Le résultat sera le même! Pourquoi prendre le risque de monter à bord d’un avion? Il y a énormément d’endroits encore plus sensibles et stratégiques.

Si une bombe venait qu’à exploser dans un centre d’achats, devra-t-on y installer des scanners corporels et instaurer des fouilles manuelles par des agents du gouvernement ou de compagnies privées de sécurité?

Tout le monde y passe

Cette histoire concerne tous les voyageurs aériens, partout dans le monde. Mais la situation est plutôt explosive et extrême aux États-Unis ces derniers temps. C’est qu’on ne permettrait pas à un étranger de prendre une photo à nu de soi ou encore de se faire toucher partout sur le corps par un inconnu. Seulement que l’idée de voir votre femme, votre jeune enfant ou votre vieille mère se faire palper par un individu inconnu ou de se faire prendre en photo complètement nu pourrait en mener plusieurs à la violence ou à des poursuites judiciaires pour attouchements sexuels ou même pédophilie.

Pourtant, c’est maintenant un fait quotidien dans les aéroports aux États-Unis. De jeunes enfants sont déshabillés par des agents de la TSA et ceux-ci vont jusqu’à mettre leurs mains dans les sous-vêtements des gens. Ceux qui refuseraient le scanner et la fouille risquent d’être mis en état d’arrestation, être poursuivis en justice et même recevoir de lourdes amendes. Pendant ce temps-là, des millions de boites sont acheminées vers les États-Unis à chaque année et seulement 1% de celles-ci sont scannées pour détecter des explosifs.

Les scanners corporels – utilité et effets sur la santé

Ces scanners sont-ils réellement utiles, efficaces et sans danger pour la population? Voici quelques faits intéressants:

Les scanners corporels sont un gaspille d’argent, selon un expert israélien de la sécurité aérienne. Rafi Sela a expliqué au gouvernement canadien qu’il avait perdu des millions de dollars en installant ces machines « inutiles » dans les aéroports à travers le pays. «Je ne sais pas pourquoi tout le monde se précipite pour acheter ces machines coûteuses et inutiles. Je peux surmonter les scanners corporels avec assez d’explosifs pour abattre un Boeing 747», a-t-il déclaré aux parlementaires d’une étude sur l’état de sécurité de l’aviation au Canada. «C’est pourquoi nous ne les avons pas installés dans notre aéroport « , a déclaré Sela, se référant à l’aéroport international David-Ben-Gourion à Tel Aviv, qui est parmi les plus sévères dans le monde au niveau de la  sécurité. Sela, ancien chef de la sécurité de la Israel Airport Authority et un vétéran de 30 ans dans la sécurité aéroportuaire et de la technologie de défense, a aidé à concevoir la sécurité à Ben-Gourion.

Les scanners corporels ont «des effets mutagènes». Un professeur en biochimie d’une université californienne a déclaré que l’affirmation de l’administration Obama selon laquelle les scanners corporels ne posent pas de risques pour la santé des voyageurs aériens, est une «erreur».

Les scanners corporels pourraient être dangereux, selon des scientifiques. Ces scientifiques américains ont averti que les scanners à rayons X qui sont utilisés pour contrôler les passagers et les équipages des compagnies aériennes dans les aéroports à travers le pays, peuvent être dangereux: «Ils disent que le risque est minime, mais statistiquement, quelqu’un va développer un cancer de la peau, dû à ces rayons X», a déclaré le Dr. Michael Love, qui dirige un laboratoire de rayons X dans le département de la biophysique et la chimie biophysique à l’Université de médecine de Johns Hopkins University.

Les scanners dans les aéroports sont tout aussi susceptibles de vous tuer qu’un terroriste à la bombe faisant exploser votre avion dans le ciel, un éminent chercheur a révélé. Ces machines controversées ont été installées dans les principaux aéroports à travers le monde, y compris au Royaume-Uni, faisant craindre qu’une exposition accrue aux rayons nocifs pourrait causer le cancer. Maintenant, un professeur de physique des États-Unis a ajouté au débat en affirmant que les scanners sont redondants parce que les gens sont tout aussi susceptibles de développer un cancer suite à l’exposition aux radiations que vous l’êtes de mourir dans un attentat terroriste sur un avion.

Des scientifiques de l’Université de la Californie à San Francisco étaient si inquiets qu’ils ont écrit une lettre à l’Office de la science et la technologie de la Maison Blanche en avril 2010, pour les alerter au sujet des dangers des scanners.

Obama poussent ardemment les gens ordinaires à accepter tout cela sans brocher, alors qu’il se vante de ne pas avoir à passer par ces mesures de « sécurité ». Si les gens doivent se soumettre à cette médecine, Michelle Obama et ses filles devraient elles aussi s’y plier. Il semble aussi que les membres du Congrès n’ont pas à subir ces mesures de sécurité.

Un sergent-major de la US Army, qui sert aujourd’hui en Afghanistan, a écrit à propos de la nouvelle procédure de fouille accrue de la TSA. Le résumé de son message très puissant: dans le but d’éviter d’offenser gravement la population afghane et d’éviter de projeter l’apparence d’un état de sécurité hors de contrôle, l’armée américaine a interdit l’utilisation sur les civils afghans des mêmes pratiques que la TSA est en train de faire subir aux voyageurs civils dans les aéroports des États-Unis.

Qui profite?

Le gouvernement américain a utilisé 25 millions de dollars des fonds de relance économique pour acheter et installer des scanners corporels dans les aéroports dans un effort de renforcer la sécurité et créer des emplois. La TSA a utilisé ces fonds pour l’achat de 150 scanners corporels, selon la porte-parole de la TSA, Sarah Horowitz. Ces scanners qui utilisent les rayons X pour fournir des images détaillées d’objets cachés dans ou sous les vêtements d’une personne, sont fabriqués par Rapiscan, une filiale de Hawthorne (OSIS). Le coût unitaire des scanners est de $150 000 à $180 000, selon la compagnie.

Depuis la tentative d’attentat contre un avion américain le jour de Noël dernier, l’ancien secrétaire du Homeland Security, Michael Chertoff, a donné des dizaines d’entrevues aux médias vantant la nécessité d’acheter plus de scanners corporels pour les aéroports par le gouvernement fédéral. Ce qu’il n’a pas mentionné, c’est que le Groupe Chertoff, son agence de conseil en sécurité, possède un client qui fabrique ces machines. Chertoff divulgué ce lien sur un programme de CNN, en réponse à une question.

Chertoff a commandé ces scanners corporels alors qu’il était toujours à la tête du Homeland Security, avant même l’attentat bidon du vol 253 de Northwest. Maintenant, il en profite.

Tim Carney du Examiner, souligne qu’une société nommée Rapiscan a obtenu un contrat de 165 millions de dollars pour les scanners corporels seulement quatre jours après l’incident du vol 253 de Northwest de Noël dernier. Rapiscan est politiquement connecté, observe Carney, sans surprise. Tel qu’il l’est pour les autres connexions politiques de la compagnie, il apparaît également que nul autre que George Soros, le financier milliardaire, détenait 11 300 parts de OSI Systems Inc, la société qui possède Rapiscan. Le stock d’OSI s’est considérablement apprécié au cours de l’année. Soros est certainement un investisseur avisé.

Le chef de la direction de l’une des deux entreprises autorisées à vendre des scanners corporels à la TSA, a accompagné le président Barack Obama en Inde plus tôt ce mois-ci, un signe clair des liens profonds entre les politiciens de Washington et les entreprises des pressions pour que les scanners corporels soient installés à tous les aéroports américains. Deepak Chopra, président et chef de la direction des systèmes OSI (aucun lien avec le spiritualiste New Age), faisait partie d’un certain nombre de dirigeants qui ont voyagé avec le président lors de son voyage de trois jours en Inde, qui a porté essentiellement sur l’élargissement des liens commerciaux entre les États-Unis et la nouvelle puissance asiatique.

Le fait qu’un fabricant de scanners corporels ait accompagné le président américain lors de son voyage à l’étranger montre l’étendue des liens entre l’industrie et le gouvernement des États-Unis. C’est le fabricant d’un des scanners corporels a accompagné le président américain sur un voyage à l’étranger montre l’étendue des liens entre l’industrie et le gouvernement des États-Unis. De nombreux observateurs ont attiré l’attention sur Michael Chertoff, l’ex-secrétaire de la sécurité intérieure, et le fait que le Groupe Chertoff compte OSI comme client. Mais les dirigeants de la TSA ont affirmé ne pas être au courant des conflits d’intérêts de Chertoff. D’ailleurs, le chef de la TSA, John Pistol, a réitéré que l’administration n’avait absolument aucune intention de changer leurs politiques de surveillance, assurant que la TSA est «la dernière ligne de défense du gouvernement US» et que tous les incidents d’attouchements étaient «appropriés» pour arrêter les terroristes.

Les agents de TSA – fiabilité et crédibilité

Les agents de la TSA avaient une réputation jusqu’à lors d’être ineptes à vraiment prévenir les menaces de retrouver des bombes sur les avions. En effet, les agents manquaient de 60 à 75% des fausses bombes passées sous leur nez par des enquêteurs sous couvert alors que certains d’entre eux se proclamaient être des dieux.

Un agent de la TSA a été arrêté le 3 janvier au Terminal Un à Los Angeles (LAX). Il venait tout juste de terminer son travail et se comportait de façon erratique, en disant: «Je suis Dieu, je suis en charge. » Pendant ce temps, une enquête interne de la TSA a permis de mettre à jour des preuves selon lesquelles des agents de la TSA à LAX avaient utilisé de la drogue lors d’une fête.

Un travailleur de la TSA a fait semblant de trouver de la drogue dans le sac d’un passager à l’aéroport international de Philadelphie en janvier et il avait joué ce tour plus d’une fois. Il aurait dit à une de ses victimes «qu’elle devrait admettre que c’était drôle», selon des documents de la TSA.

Un autre a été arrêté en relation avec l’agression d’une jeune fille, a déclaré le shérif du comté d’Orange. L’homme a dit aux enquêteurs qu’il avait prévus de faire de cette fille son «esclave sexuelle», selon le rapport d’arrestation diffusé par les médias locaux.

Un employé de la TSA a été mis sous arrestation pour avoir volé plus d’une centaine d’articles qu’il sortait des bagages et d’avoir tenté de les revendre sur eBay. Il est accusé d’avoir volé plus de cent objets de valeur, dont 66 caméras, tout en travaillant pour la Transportation Security Administration.

Alors, qu’elle est la véritable menace pour les voyageurs?


L’opposition fuse de toute part

Heureusement, une forte résistance se dresse devant ces mesures tyranniques. Dans ce sondage, plus de 97% des répondants se sont dits contre ces procédures et ont manifesté l’intention de changer leur habitude de voyage et de transport. Un large groupe de citoyens ont démarré une initiative ayant pour but de refuser de prendre l’avion pour se déplacer: WE WON’T FLY!

En ce 24 novembre, une rébellion est organisée pour inviter les gens à ne pas voyager par avion. Les gens de tous les horizons rejettent la mise en place de ces machines d’imagerie à radiation dans les aéroports et se défendent contre la brutalité et de tâtonnement auxquels les femmes et les enfants sont soumis de la part des responsables de la TSA. Plusieurs syndicats et associations de pilotes ont conseillé à leurs membres d’éviter les scanners, tout en dénonçant les fouilles sommaires renforcées comme étant humiliantes et sur un pied d’égalité avec le harcèlement sexuel. Dans un coup dur pour les scanners de la TSA, le président de l’Association des pilotes alliés (APA) a publié une lettre demandant instamment à tous les pilotes de ne pas utiliser les scanners corporels, aussi connus sous le nom Advanced Imaging Technology (AIT). «Les dispositifs AIT en cours de déploiement produisent des rayonnements ionisants qui pourraient être nuisibles à votre santé», a écrit le président de l’Allied Pilots Association, Dave Bates. Les agents de bord ont aussi envoyé le même message à la TSA.

Des protestants en Allemagne ont défilé presque nus dans un aéroport pour lutter contre ces scanners. Le sénateur Michael J. Doherty (R-Hunterdon, Warren) et le sénateur James Beach (D-Camden) ont annoncé qu’ils allaient présenter des résolutions au Sénat et à l’Assemblée, demandant au Congrès américain de mettre fin à des procédures de dépistage de la TSA. Leur action vient en réponse aux nombreuses préoccupations sur la vie privée et de radiation, ainsi que les rapports de conduite inappropriée des agents de la TSA au cours du processus de dépistage. L’aéroport international de Sanford à Orlando a décidé de se retirer du dépistage de la TSA. Il est temps de démanteler la TSA.

Vu toute cette opposition, est-ce que l’administration ou autres agents néfastes prépareront un «évènement terroriste» pour qu’Obama et la TSA puissent dire: «nous avons tout essayé de vous protéger, mais vous avez refusé de nous obéïr»?

Conclusion

Terminons avec un peu d’humour provenant d’un grand comédien américain qui savait dire les choses telles qu’elles sont, le tant regretté George Carlin:

George Carlin on Airport Security

Écouter et propager ces vidéos:

Scanners corporels pornographiques – Quand toutes les limites sont dépassées

Partie 1/3

Partie 2/3

Partie 3/3

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Classé dans Actualité, François Marginean

Le prix de l’attente.

Au Canada et au Québec, quand il est question de soins de santé, nous sommes habitués d’attendre. Le terme « patient » est certainement approprié. Selon ce rapport, la moyenne canadienne d’attente dans les salles d’urgences est d’environ 6 heures, mais peut aller jusqu’à 23 heures. Au Québec, nous ne devrions probablement pas être surpris d’apprendre que la moyenne est 17h36 min, mais dans certains hôpitaux de la région de Montréal, l’attente peut dépasser 33 heures! On meurt très littéralement dans les corridors et les salles d’attente. Le budget du MSSS a augmenté de $12 milliards depuis 2000, mais l’attente ne fait qu’augmenter. Pourquoi?

Passons sur le fait que, parce que notre système de santé est une monopole étatique, ce qui par définition mène au gaspillage de ressources et que depuis 2000, le personnel administratif a augmenté de 52% et le nombre de cadres de 30% alors que le personnel soignant n’a augmenté que de 6%. Les fonds supplémentaires pompés dans le système ont servi à embaucher des fonctionnaires plutôt que du personnel soignant. Si ce n’est pas du détournement de ressources, je me demande ce que c’est. Mais le problème est encore plus compliqué que ça.

La dynamique d’une salle d’attente

Comme la plupart des parents, ma conjointe et moi avons passé un bon nombre d’heures dans les salles d’urgences, dans notre cas, sur la Rive-Sud de Montréal. Aussi je peux dire sans exagération que j’ai eu amplement le temps d’observer le va-et-vient continuel des salles d’attentes. À peu près à n’importe quel moment donné, il y a peut-être 30 patients qui attendent dans la salle d’urgence des deux principaux hôpitaux de la Rive-Sud. En l’espace d’une heure, 5 ou 6 patients sont appelés dans des salles d’examen. Ils sont généralement remplacés par le même nombre de nouveaux patients dans le même laps de temps, de sorte que le nombre de personnes dans la salle d’attente reste à peu près constant. (La prochaine fois que vous serez à une salle d’urgence, essayez de vous prêter à cet exercice, vous constaterez l’exactitude de ces observations.)

L’arithmétique fonctionne ainsi. Un patient qui arrive à la salle d’urgence a en moyenne 30 personnes avant lui. Si le médecin voit 5 patients à l’heure, ça prendra 6 heure à ce patient pour voir le médecin. Nous pourrions donc comparer la salle d’attente typique d’une salle d’urgence à une piscine qu’on tente de vider, mais qui se remplit aussi rapidement.

Quelqu’un qui n’est pas familier avec les lois de l’économie pourrait penser à ce point que tout ce qu’il suffit de faire pour réduire les temps d’attentes est de mettre plus de ressources, en augmentant le nombre de médecins et infirmières par exemple. Malheureusement, ça ne fonctionnera pas.

Le temps est un prix dans un système sans prix

Les prix jouent un rôle très important dans une économie de marché. Des prix élevés donnent un signal aux entrepreneurs sur les préférences des consommateurs et conséquemment les incitent à attribuer leurs ressources vers les biens et services que les consommateurs préfèrent. Un autre rôle important que les prix jouent est d’amener une certaine harmonie entre l’offre et la demande d’un produit donné. En général, on considère que toute autre chose étant égale, quand le prix augmente, la demande diminue et quand le prix baisse, la demande augmente.

Simplement, si Jacques Bonhomme, a de la difficulté à garder le stock sur ses tablettes à cause que ses clients se l’arrachent, ça pourrait être un signe qu’il ne charge pas assez cher pour son produit. En augmentant son prix, il arrivera non-seulement à réguler l’achalandage de son commerce à un rythme qu’il est capable de soutenir, mais il augmentera ses revenus en même temps. D’un autre côté, s’il voit ses stocks s’accumuler, c’est signe que ses prix sont trop élevés et qu’il doit les baisser s’il veut écouler ses surplus. Ce genre d’opération se produit à tous les jours dans les commerces au détail. Pourquoi croyez-vous qu’il y a des soldes?

Le prix agit donc comme un levier qui détermine la quantité de biens et services qu’une personne doit sacrifier pour obtenir un bien en particulier. Plus le prix d’un bien est élevé et plus vous aurez à puiser dans des ressources qui pourraient servir à autre chose pour obtenir ce bien et seuls les clients qui voudront sacrifier ces autres produits continueront d’acheter le produit en question.

Maintenant, que ferait Jacques Bonhomme s’il ne pouvait pas charger un prix en argent pour son produit, autre que de fermer ses portes à un certain moment donné et faire attendre ses clients? Les clients qui désirent beaucoup obtenir son produit attendront, d’autres non.

Le temps vient alors remplir la même fonction qu’un prix. Certains attendront parce que le temps qu’ils attendent pour obtenir le produit est le seul prix qu’ils payent. D’autres iront probablement voir d’autres commerces pour y trouver un produit similaire. Mais supposons que le produit est unique, ou que la loi interdit à d’autres compétiteurs de vendre ce produit. Il est possible alors que les gens aient une haute tolérance face à l’attente.

Ces mêmes lois économiques s’appliquent à tous les produits et services, incluant les soins de santé. Au Québec, ces soins sont dispensé par un monopole gouvernemental, centralement planifié qui ne charge pas de prix monétaire par unité de service. Plutôt que des prix monétaires, ce système doit utiliser des méthodes non-monétaires afin de réguler le flot de la dispensation des soins et de l’utilisation de ses ressources. Par règlementation bureaucratique et inévitablement, par l’attente.

La plupart des gens qui se présenteront à l’urgence auront un problème de santé suffisamment grave à leurs yeux pour supporter 6 heures d’attente. Ceux qui ont des malaises plus légers et qui s’attendent probablement à ce que ce malaise disparaisse de lui-même, ne se donneront pas cette peine. Par contre, si le temps d’attente venait à diminuer, disons à 4 heures, beaucoup des gens qui ne seraient pas venus quand l’attente était à 6 heures se présenteraient alors à la salle d’urgence. Le diagramme ci-bas illustre la relation entre le temps d’attente et la demande de soins.

Le principe est plutôt simple, plus on consacrera de personnel et de ressources pour diminuer le temps d’attente et plus il y aura d’achalandage dans les salles d’urgence, ce qui fait que la quantité de ressources qu’on devra appliquer pour diminuer le temps d’attente de façon significative pourrait être plutôt élevé.

Supposons que nous doublons la capacité de la salle d’urgence en doublant le personnel. Au départ, le temps d’attente diminuerait de 6 heures à 4 heures, mais le personnel ferait alors face à une nouvelle vague de gens dont la tolérance pour l’attente est moins de 6 heures et plus de 4 heures. L’achalandage passe donc de 5 patients à l’heure à 10 patients à 10 patients à l’heure. Bien que le temps d’attente a diminué, la diminution n’est pas dramatique et le nombre de personnes dans la salle d’attente est passé de 30 à 40.

Autre chose, bien que la quantité de personnel a doublé, la charge de travail pour ce personnel demeure la même, puis qu’elle a également doublé. Les avantages pour le personnel sont donc plutôt mitigés. Le personnel n’a donc pas un gros incitatif au changement, mais il ne font que répondre de façon normale à la situation créée par le système. Pourquoi se pousseraient-ils au-delà de leurs limites pour aucun gain appréciable?

D’un autre côté, de drainer des ressources qui peuvent mieux être utiliser ailleurs pour régler le problème n’est peut-être pas l’idée la plus géniale non-plus, mais c’est pourtant ce que nous faisons depuis très longtemps sans résultat.

Un autre effet pervers d’un système sans prix monétaires que la plupart des gens ne considèreront pas: Alors que de payer pour un service avec de l’argent représente un échange de ressources, de le payer avec du temps représente une destruction de ressource. Le temps ainsi dépensé est perdu et ne sera jamais utilisé à des fins productives. L’argent dépensé pour le service pourrait être utilisé pour acheter d’autres produits et ressources existantes. Le temps perdu aurait pu servir à créer de nouvelles ressources.

Conclusion

Étant donné la structure de nos services de santé, les temps d’attentes sont ici pour rester. Ceux qui croient que le problème serait résolu en mettant de plus en plus de ressources dans le système ignorent l’effet d’augmentation de la demande qu’engendrerait une diminution du temps d’attente. Ceux qui croient que les temps d’attentes sont tout simplement un fait de la vie inévitable ignorent qu’ils sont en réalité le résultat d’un système sans prix, administré sous des impératifs politiques.

Lorsque les prix ne peuvent pas remplir leur fonction dans le rationnement de l’offre et de la demande, quelque chose d’autre viendra remplir cette fonction. Dans le cas de notre système de santé, ce quelque chose est notre temps. Le problème est que trop de gens ignorent le coût réel en ressources perdues pour l’économie que ce système engendre. Alors que ces coûts invisibles sont faciles à ignorer, ils consomment constamment nos ressources.

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Dossier Santé (Conclusion): Un choix à faire.


Ceci est la conclusion de mon Dossier Santé dans lequel j’explore divers systèmes de santé à travers le monde dans le but de démontrer comment notre système pourrait être amélioré en puisant des idées qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs.


Le constat

Force nous est de constater qu’au Québec, comme dans le reste du Canada, le système de santé accuse de sérieuses lacunes. Les temps d’attentes ne font qu’augmenter. Au Québec, le temps médian d’attente après avoir vu un omnipraticien jusqu’au traitement par un spécialiste est de 18 semaines. Il est monnaie courante de passer plus de 12 heures d’attente à une salle d’urgence. Nous nous sommes habitués à accepter l’inacceptable. De plus, nous n’en finissons plus de payer de plus en plus pour de moins en moins de service. La croissance des dépenses de santé dépasse la croissance des revenus de l’état, ce qui rend notre système insoutenable à long-terme. Le budget du MSSS atteindra bientôt la barre des 50% du budget total du Gouvernement du Québec, étouffant petit à petit les autres missions que se donne notre gouvernement. Même la Cour Suprême du Canada a reconnu que la loi sur l’assurance santé ne remplit plus sa mission et qu’elle met en danger la vie et la santé des québécois. Pourtant, il n’y a rien de nouveau là-dedans. Nous savons depuis des décennies que des changements s’imposent.

L’irresponsabilité politique

Si nous savons que nous avons un problème depuis si longtemps, pourquoi n’avons nous donc rien fait et même au contraire, empiré les choses? Je crois que la responsabilité revient aux politiciens qui promettent du bout des lèvres qu’ils vont régler le problème et qui ensuite se dégonflent devant les nombreux groupes d’intérêts qui trouvent leur compte dans le statut quo. Afin d’éviter de confronter ces groupes, dont certains ont un poids politique démesuré, on essaie d’étouffer le problème avec de l’argent que nous n’avons pas et en pelletant le problème par en avant. Le problème avec cette stratégie est que tôt ou tard, nous allons frapper un mur et c’est même discutable si nous ne l’avons pas déjà atteint. Et puisque nous avons été obsédés par la question nationale pendant les 40 dernières années, il n’y a jamais vraiment eu de débat de fond sur la santé. Que devrions-nous faire?

Les solutions

Heureusement, ce ne sont pas les solutions qui manquent, si nous arrivions seulement à greffer une paire de couilles à nos pleutres de politiciens. Avec ce dossier, j’ai cherché à démontrer comment les choses se font ailleurs dans des pays qui ont du succès à maintenir un système de santé soutenable et efficace. La plus grande erreur que nous avons fait au Québec est de confier notre système de santé à un double monopole, celui du Ministère de la Santé et des Services Sociaux et celui des syndicats de la fonction publique. Dans une dynamique de marché, rien n’est plus inefficace qu’un monopole et le pire des monopoles est un monopole public. Pourquoi? Parce qu’au minimum, un monopole privé dépend de sa clientèle pour générer un revenu. Un monopole public n’a pas à se soucier de sa clientèle parce que son financement est totalement déconnecté du service qu’il offre. Il l’obtient par la force à travers vos taxes. Il n’a donc aucun incitatif réel à servir sa clientèle, autre que la bonne volonté. On n’a qu’à ouvrir les yeux et regarder le manque de productivité dans la plupart des services publics pour s’en convaincre. Aussi n’est-il pas surprenant que tous les systèmes de santé qui dépendent strictement d’un monopole public, comme le NHS britannique, accusent des temps d’attentes excessifs et du rationnement des soins. À l’opposé, des systèmes comme celui de la Suisse et de Singapour démontrent depuis plus de 10 ans qu’une certaine dose de mixité public-privé permet de réduire les coûts, augmenter l’efficacité et assurer l’universalité d’accès aux soins de santé, peu importe le revenu. Certains vont continuer à essayer de vous faire croire que l’inclusion du privé en santé est la semence du Diable en personne. Qu’il est particulièrement vil de profiter de la maladie des autres. Mais si on pousse leur logique tordue jusqu’au bout, il serait tout aussi vil de profiter de la vente de nourriture. Devrions-nous nationaliser cette industrie? Je vous dirais tout de suite qu’à tous les endroits, où ils ont essayé ça, les tablettes des épiceries étaient vides et les gens dépendaient souvent d’un système de carte de rationnement, ou même dans certains cas extrêmes, crevaient de faim. Dans notre système de santé actuel, notre carte-soleil de la RAMQ est devenue très précisément une carte de rationnement. Nous travaillons la moitié de notre année pour nous acquitter de toutes les différentes taxes que nous payons et ce sont des bureaucrates qui décident à quel soins nous avons droit et quand nous pourrons les recevoir. Et si par hasard, les délais sont trop longs, nous n’avons absolument aucune alternative à part aller aux États-Unis. Certains osent appeler ça de la liberté.

Nous avons un choix à faire en tant que citoyens. Soit nous élevons nos voix en exigeant du changement, soit nous continuons de nourrir cette bête jusqu’à ce qu’elle nous dévore en entier:


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Dossier Santé (4ieme partie): La Hollande


Ceci est la 4ieme partie de mon Dossier Santé dans lequel j’explore divers systèmes de santé à travers le monde dans le but de démontrer comment notre système pourrait être amélioré en puisant des idées qui ont déjà fait leur preuve ailleurs. Cette semaine, je ferai une survol du système de la Hollande.

Pourquoi la Hollande?

La Hollande est un cas intéressant à étudier car elle partage certaines caractéristiques démographiques communes avec le Canada. Ce sont deux pays riches avec un âge médian et une espérance de vie similaires, et un taux de fécondité relativement bas qui fait les rend assez comparables au niveau du vieillissement de leurs populations respectives. En 2006, les hollandais ont entrepris une réforme en profondeur de leur système de santé qui a vu son gouvernement passer de gestionnaire principal du système au rôle de régulateur et qui a confié la gestion du financement, des coûts et de la prestation des soins par les assurances, les professionnels de la santé et les administrations d’hôpitaux. Leur système a beaucoup en commun avec celui de la Suisse. Il est devenu un marché contrôlé où les principaux acteurs sont les assureurs, les pourvoyeurs et les patients.


La Hollande en chiffres.

Canada

Hollande

Population (2007) en millions

32 876

16 419

Âge médian

39

4o

PIB par habitant ($ PPA int.)

35 310

39 310

Dépenses de santé % du PIB (2006)

10,0

9,4

Dépenses de santé par habitant ($ PPA int.)

3 673

3 481

Espérance de vie à la naissance (2007)

81

80

Nbre de Médecins par 10 000 habitants

19

37

Nbre d’infirmières et sages-femmes par 10 000 habitants

101

146

Nbre de lits d’hôpitaux par 10 000 habitants

34

48

(Source: OMS)

Les données de l’OMS de la Hollande se comparent favorablement avec les moyennes européennes, mais comme vous pouvez le constater, la Hollande surpasse de loin le Canada au niveau de la densité du personnel soignant et des lits d’hôpitaux. D’après mes lectures, il existerait des listes d’attentes dans certaines spécialités, mais elles deviennent de moins en moins longues. Malheureusement, puisque leur réforme est relativement récente, il n’existe pas de données assez récentes pour pouvoir constater s’il y a eu des améliorations, mais si on se fie aux résultats de la Suisse, on pourrait s’attendre à voir une différence.

Financement

Avant la réforme de 2006, le financement des soins était assuré par une mixité d’assurance publique obligatoire doublée d’assurances supplémentaires volontaires d’assureurs privés. La réforme de 2006 a tout changé. Les soins sont maintenant financés à 100% par des assureurs privés dans un marché régulé par l’état. Comme la Suisse, il existe une assurance de base obligatoire à tous et relativement peu coûteuse (90 euros/mois par adulte, gratuit aux moins de 18 ans). Contrairement à la Suisse, les Hollandais ont très peu à débourser de leurs poches, ce qui rend les soins très accessibles, mais augmente le risque moral. En n’étant pas exposés au coûts réel des soins, les hollandais ne seront pas aussi encouragés à changer certaines habitudes de vie, comme le font les suisses et les singapouriens et presque un hollandais sur deux est considéré comme obèse. Par contre, vu que le gouvernement ne s’est conservé qu’un rôle de régulateur de marché, les décisions médicales, les négociations des prix et des coûts sont maintenant entre les médecins, leurs patients et les assureurs.

L’assurance de base couvre:

  • Tous les soins médicaux prodigués par des médecins généralistes, spécialistes et hôpitaux
  • Les séjours dans un hôpital
  • Les soins dentaires jusqu’à l’âge de 18 ans. (Après quoi vous n’êtes couvert que pour les soins dentaires spécialisés et les prothèses et couronnes)
  • Appareils médicaux et orthopédiques
  • Médicaments
  • Soins pré-nataux
  • Transport par ambulance
  • Soins paramédicaux


En bref, presque tout. Les compagnies d’assurances ne peuvent refuser aucune application pour l’assurance de base. Par contre il est possible de souscrire à une assurance supplémentaire sous forme d’assurance-groupe ou personnelle pour couvrir ce qui n’est pas inclus dans le plan de base. Le gouvernement rembourse les frais encourus par l’achat de l’assurance de base par les moins nantis selon leurs revenus. Ce n’est pas une couverture mur à mur comme au Québec, mais ça assure l’universalité d’accès aux soins tout aussi bien. Les hollandais sont libre de souscrire avec l’assureur de leur choix et peuvent changer d’assureur une fois par an. Les assureurs ne peuvent imposer des tarifs basés sur l’âge et le niveau de risque, mais peuvent se faire compétition sur leur prix et la qualité de leur service. Soit dit en passant, 80% des assureurs en Hollande fonctionnent sur une base à but non-lucratif.

La prestation des soins.

Les soins primaires sont assurés par les médecins omnipraticiens en pratique privé dans des bureaux individuels ou en clinique groupée. Ils agissent en gardiens de barrière pour le reste du système. On ne voit de spécialiste que sur référence et ceux-ci sont généralement dans les hôpitaux. La plupart des hôpitaux à soins de courte durée en Hollande sont publics, tandis que ceux à soins de longue durée sont privés, dont plusieurs à but non-lucratifs. La Hollande possède aussi un réseau extensif de soins à domicile administré en grande partie par les municipalités. Seule ombre au tableau, la densité d’appareils sophistiqués de diagnostic comme les MRI et les CT Scan est relativement faible. L’accès au pharmaceutiques y est cependant excellente. Et ils n’ont certainement pas de problèmes de pénuries de médecins et d’infirmières.

Conclusion.

Le système de santé hollandais est un système à surveiller. Il sera intéressant de voir l’impact de leur récente réforme sur leurs statistiques. La nouvelle dynamique de leur système mets les décisions et les moyens dans les mains des gens sur le terrain, plutôt que dans les mains de bureaucrates et ça ne peut que le rendre plus efficace. Je m’attendrais à voir ce système rivaliser avec la Suisse à très court-terme.

Sources:

European Observatory on Health Systems and Policies Netherlands HiT (2010)

The Grass Is Not Always Greener: A Look at National Health Care Systems Around the World.

OMS: Statistiques Sanitaires Mondiales 2010

Autres articles dans ce dossier:

  1. Dossier Santé: Introduction
  2. Dossier Santé (1ere partie): La Suisse
  3. Dossier Santé (2ieme partie): Singapour
  4. Dossier Santé (3ieme partie): Cuba – L’apartheid médical

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