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Politique et culs bénis

« Le Prince », écrit en 1532, est un fantastique condensé des pratiques politiques du temps de Nicolas Machiavel… ce qui ne manque pas de piquant lorsqu’on s’aperçoit que nos hommes politiques appliquent encore et toujours ces mêmes principes….

Dés le départ du livre, le prince a bel et bien pris le pouvoir et doit faire en sorte que désormais, les mesures qu’il appliquera lui permettent de le conserver. Se posent alors un certain nombre de questions, très concrètes, liées à la morale et à l’action politiques, notamment dans leurs relations à la fortune et au gré des événements. De quelles qualités le prince doit-il faire preuve pour que son peuple le craigne et le respecte tout le temps de son règne ?

Machiavel nous apprend que « la religion est bonne seulement si elle soutient l’Etat ou une « hiérarchie », ou bien sert des fins hiérarchiques. En utilisant la religion, on peut ajouter des « sanctions divines » à des instructions auxquelles les gens n’auraient autrement eu aucune raison d’obéir. Nous pouvons donc voir que n’importe quelle forme de « hiérarchie » prend sa force dans le contrôle des autres : Le chef doit SEMBLER être religieux, même s’il ne croit pas ni ne pratique aucune religion. »On pourrait effectivement relier ce concept au campagne de marketing des candidats politiques quand ils ciblent certains groupes religieux d’électeurs …. mais ça m’a fait penser également au livre de Jeremy Scahill « Blackwater : l’ascension de l’armée privée la plus puissante du monde » (Actes Sud Collection). » où il décrit bien un autre prince : Erik Prince, fondateur de Blackwater , à l’origine de crimes de guerre, corruption, assassinats de témoins, proxénétisme, tortures, déportations, c’est un chrétien conservateur âgé de 40 ans, converti au catholicisme romain, cet ancien commando des Marines voue un culte aux croisades, au point de s’être inspiré des Templiers et de leurs signes de reconnaissance pour communiquer avec certains de ses frères d’armes. Probablement membre de l’Ordre de Malte. Probablement jésuite. Ce milliardaire, fils d’une famille influente de Républicains, prétend ne pas « être guidé par l’argent » et admet tout au plus avoir le « cœur d’un guerrier ». C’est un proche de Garry Bauer, l’un des membres du « Projet pour un nouveau siècle américain » (PNAC – fameux pour sa prédiction du 9 sept 2001), ainsi que de Rumsfeld ou Cheney.

On notera au passage les liens étroits entre Mr Prince et la famille Bush ( membres entre autre de la Fellowship Christian Foundation, subventionnée par Prince et appelée communément La Famille -dont Barack Obama, les Clinton et Bono du groupe U2 font également partie- ) et les Chevaliers de Malte, organisation du Vatican, « hommes de fer et de foi » selon leurs propres termes …

Car en plus des histoires de mercenaires arborant des insignes de croisés pendant leurs combats, et se nommant les « derniers croisés de l’Empire » , on retrouvera au milieu de ce labyrinth politico-religieux Alvin « Buzzy » Krongard, ex-numéro 3 de la CIA, et surtout Cofer Black, directeur de la Cia en contre-terrorisme en 2001, actuellement vice président de Blackwater. Il est celui qui a été à l’origine des enlévements de terroristes à l’étranger et gardés au secret dans les prisons de la CIA à Malte.. Il est vrai qu’il ne cache pas son adhésion, lui non plus, aux Chevaliers de Malte… A remarquer, l’Ordre militaire de Malte est reconnu par L’ONU et dispose donc de passeport/valise diplomatiques etc etc bien qu’il ne représente aucun territoire ni pays .

Le parlement européen a d’ailleurs publié un document par le reporter Giovanni Claudio Fava qui confirme les connections entre Blackwater et Malte, ce qui devrait m’éviter de voir ce billet tomber sous le couperet conspirationniste.

Revenons à notre Machiavel qui écrit : « A voir et écouter [le Prince], il devrait sembler toute foi, intégrité, humanité et religion… car les hommes jugent généralement plus avec les yeux qu’avec la tête, car tout le monde peut voir mais peu ont besoin de ressentir… Laissez donc un prince viser la conquête et le maintien de l’Etat, et les moyens seront toujours jugés honorables et seront loués de tous, car l’homme commun se fait toujours prendre par les apparences. « 

J’imagine que c’est ce qu’avait en tête Pie XI lorsqu’il honora Mussolini en le consacrant membre de l’Ordre papal de l’Éperon d’or. Dans un de ces discours, il a dit la phrase suivant : « C’est précisément la fonction de la justice sociale d’imposer aux membres de la communauté tout ce qui est nécessaire au bien commun. ».

On notera que le pape actuel, ancien boss de la Congrégation pour la doctrine de la foi ( Ex Inquisition) a pris immédiatement comme bras droit Luis Ladaria Ferrer, ( Opus Dei aussi appelé La Compagnie de Jésus , noyau dur politique chapeautant entre autre les Jésuites et les Chevaliers de Malte).

« «Hommes noirs, d’où sortez-vous ? Nous sortons des dessous de la terre, moitié renards, moitié loups. Notre règle est le mystère. Nous sommes les fils de Loyola » chantent les Jésuites en choeur …
Quatre siècles et demi après la mort de son fondateur Ignace de Loyola, la Compagnie de Jésus tient toujours une place fondamentale dans l’Église et dans l’entourage des papes. Elle est présente sur tous les fronts – l’essor du christianisme en Chine, la mondialisation, la révolution Internet, les biotechnologies et les interrogations éthiques qui l’accompagnent, l’environnement, le face-à-face avec l’islam – et on retrouve son influence derriere la politique actuelle globale … on pourrait également s’étaler sur leur influence historique dans d’autres religions, avec par exemple l’histoire sur les jésuites ayant déboulé au Tibet, le Père Antonio d’Andrade entre autre y étant reçu en 1624 dans des lamaseries comme étudiants en théologie, et où ils rédigèrent des dictionnaires et des traités en tibétain après quelques années. Les universitaires occidentaux rédigent actuellement leurs thèses à partir d’authentiques traités de Bouddhisme Tibétain écrits par … des jésuites … à noter également comment la hierarchie autour du Dalaï Lama est structurée excatement de la même façon que la Compagnie de Jesus, Himmler également recréera la structure militaire identique aux jésuites .. si un jour je veux m’amuser à structurer le pouvoir obscur style à la Da Vinci Code, je ferai un billet là dessus …à chacun de creuser à son rythme le terrier du gros lion noir jusqu’à Cybéle et le  mont Palatin….

« Hey Sarközy de Nagy-Bocsa, t’as l’air à bien aimer Malte ? »

« L’amour est tenu par une chaîne d’obligations qui, vu que les hommes sont égoïstes, est brisée chaque fois que cela sert leur but ; mais la peur est maintenue par la crainte d’une punition qui ne faillit jamais. » [Extrait du livre : Le Prince]
Nous voyons donc que la « peur » ou la « culpabilité » seront prédominants dans les outils du pouvoir , même si cela est exprimé subtilement. Si la religion ne maintient pas la culpabilité du péché originel et la peur de l’enfer, le deuxième cercle du conditionnement sera renforcé par les lois, l’éducation et la morale de l’époque. Le 3 ième cercle sera la force.

« Le pouvoir et l’autorité peuvent être obtenus le plus facilement là où les gens croient que l’obéissance est moralement appropriée. Machiavel enseignait que l’autorité est préférable à la coercition ( dictionnaire : action de contraindre) , car la coercition est une méthode terriblement inefficace pour contraindre à l’obéissance. Cela requiert des ressources énormes de « tenir un pistolet » sur la tête des masses. Et à la fin, le pouvoir brut n’est pas adéquat pour garder une population entière dans le droit chemin par l’utilisation de la force.Ainsi donc, un prince astucieux exploiterait le pouvoir des émotions et gérerait les passions plutôt que de guider les hommes par la raison. Le prince doit faire usage des passions humaines de l’amour, de la haine, de la peur, du désir de gloire et de pouvoir, et même de l’ennui. »

Ce passage m’a rappelé le « Tittytainment » :

Le mot tittytainment fut utilisé en 1995 par l’idéologue néolibéral Zbigniew Brzezinski, membre de la commission trilatérale et ex-conseiller du Président des États-Unis Jimmy Carter, pendant la conclusion du premier « State Of The World Forum », dans l’Hôtel Fairmont de la ville de San Francisco. L’objectif de la rencontre était de déterminer l’état du monde, de suggérer des objectifs et des objectifs désirables et proposer des principes d’activité pour les atteindre, et d’établir des politiques globales pour obtenir sa mise en œuvre. Les chefs réunis à San Francisco (Mikhaïl Gorbatchev, George Bush, Margaret Thatcher, Vaclav Havel, Bill Gates, Ted Turner, etc..) sont arrivés à la conclusion que l’arrivée de la dénommée Société 20:80 est inévitable, celle dans laquelle le travail de 20% de la population mondiale sera suffisant pour soutenir la totalité de l’appareil économique de la planète. 80% de la population restante ainsi s’avérera superflu, ne disposera pas de travail ni d’occasions d’aucun type et nourrira une frustration croissante.
Hans-Peter Martin, Harald Schumann, dans leur livre Le piège de la mondialisation Ed. Solin Actes Sud, écrivent page 12 :
« L’avenir, les pragmatiques du Fairmont le résument en une fraction et un concept : « Deux dixièmes » et « tittytainment ».
Dans le siècle à venir, deux dixièmes de la population active suffiraient à maintenir l’activité de l’économie mondiale. « On n’aura pas besoin de plus de main d’œuvre », estime le magnat Washington Sycip. Un cinquième des demandeurs d’emploi suffira à produire toutes les marchandises et à fournir les prestations de services de haute valeur que peut s’offrir la société mondiale. Ces deux dixièmes de la population participeront ainsi activement à la vie, aux revenus et à la consommation – dans quelque pays que ce soit. Il est possible que ce chiffre s’élève encore d’un ou deux pour cent, admettent les débatteurs, par exemple en y ajoutant les héritiers fortunés.

Mais pour le reste ? Peut-on envisager que 80 % des personnes souhaitant travailler se retrouvent sans emploi ? « Il est sûr, dit l’auteur américain Jeremy Rifkin, qui a écrit le livre La Fin du travail, que les 80 % restants vont avoir des problèmes considérables. » Le manager de Sun, John Gage, reprend la parole et cite le directeur de son entreprise, Scott McNealy : à l’avenir, dit-il, la question sera « to have lunch or be lunch » : avoir à manger ou être dévoré. 

Cet aréopage de haut niveau qui était censé travailler sur « l’avenir du travail » se consacre ensuite exclusivement à ceux qui n’en auront plus. Les participants en sont convaincus : parmi ces innombrables nouveaux chômeurs répartis dans le monde entier, on trouvera des dizaines de millions de personnes qui, jusqu’ici, avaient plus d’accointances avec la vie quotidienne confortable des environs de la baie de San Francisco qu’avec la lutte quotidienne pour le survie à laquelle doivent se livrer les titulaires d’emplois précaires. C’est un nouvel ordre social que l’on a dessiné au Fairmont »
Je dis ça en passant, mais Zbigniew Brzezinski est prof à la Jesuit Georgetown University, a eu une éducation jésuite et est également membre décoré de l’ordre de Malte .

Selon ma perception, aujourd’hui, nous sommes engagés dans une course contre la montre. Certains d’entre nous sont prêts à tout au nom de Dieu, du profit, du pouvoir ou pour conserver leur mode de vie aussi inadapté que gaspilleur, même si cela conduit à la fin du monde.
A l’opposé, d’autres cherchent avec sincérité des solutions valables aux problèmes humains, sociaux, économiques et politiques de notre planète. Ces derniers incarnent une conscience supérieure de ce qu’est la Vie.

A mesure qu’un nombre de plus en plus grand d’entre nous intégrera cette conscience, nous nous rapprocherons de la masse critique. Voilà l’essentiel. C’est une condition que l’humanité peut maîtriser. Pour cela, nous devons nous rassembler et choisir d’évoluer consciemment, dans la cocréation, vers un nouveau monde.

Au niveau individuel, c’est la prise de conscience qui est la clé. Au niveau collectif, c’est notre nombre. Entre les deux, la masse critique est la solution.

(Extrait du 100 ième singe source)

Fin de transmission
Marc Lafontan

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1er mai. Bonne fête, Travailleur !

Les mères ont leur fête au temps du muguet, le Québec en juin, la République française  en juillet, et même le petit Jésus a la sienne, en décembre. On leur fait des cadeaux. Des fleurs, des discours ou, quand on croit que le jubilaire a vraiment tout, on s’en fait entre nous. Chouette, les fêtes ! Êtes-vous Carrefour ou Wal-Mart ?

En Amérique, où l’on a compris que se faire des cadeaux fait marcher le commerce et est le plus beau cadeau collectif qu’on puisse se faire, on a la journée de la Femme, celle des Enfants, celle des Secrétaires et bien d’autres. Comme on importe tout des USA, mais qu’on fait tout mieux que tout le monde, on finira aussi par avoir des jours de n’importe qui, puis de n’importe quoi. Une journée Lambda, par exemple, où l’on parlera des Tibétains et où l’on achètera chinois… Mais je m’égare…

Pourquoi le travail n’aurait-il pas sa fête, lui aussi ? Un jour par année, où l’on pense aux travailleurs, est-ce trop demander ? Alors on a le Premier Mai… Le problème, c’est qu’à partir d’un certain âqe, se faire souhaiter bonne fête, c’est aussi se faire dire qu’on a pris un coup de vieux. Le travail n’est plus très jeune. Il marche encore, mais… pas très alerte. Évidemment, quand on a connu Germinal et qu’on a écouté Jaurès ou Michel Chartrand, fréquenter  la Gauche aujourd’hui, c’est se sentir en pré-retraite.

Soyons sérieux. Il y a moins de travail, moins de travailleurs et la plus grande partie du travail qu’on fait, en col roulé plus souvent qu’en col blanc ou bleu;  grand-papa n’aurait même pas appelé ça du travail. On vit dans une société de services, une société d’économie tertiaire, il ne reste que 16% de la main-d’œuvre en industrie aux USA. Le cambouis et la sueur sont devenus des raretés plaisamment rétro, comme le communisme. Alors on ne se retrouve plus. Il n’y a plus de prolétaires. On a fait disparaître la classe ouvrière.

Inutile de chercher le travailleur en bas de l’échelle sociale. Il a été poussé en haut par toute une horde de non-travailleurs. Les chômeurs, bien sûr, mais ça, c’est l’aristocratie des sans-travail, les temporaires…  Il y a aussi les permanents du non-travail. Chômeur un jour, mais précaire toujours… Il y a les jeunes, il y a les vieux, les non-instruits, les pas-tout-à-fait-en-santé et les pas-tout-à-fait-doués, les immigrés et les pas-tout-à-fait-français ou pas vraiment « nous-z-autres.  Vous êtes Syndiqué et vous vous dites défavorisé ? Vous plaisantez ou vous voulez une baffe ?

Le travailleur est monté à l’étage et marche sur du solide: ils sont nombreux en dessous… L’image choc des travailleurs en marche, ce n’est plus une démonstration sur les boulevards, ce sont les millions de voitures de travailleurs qui avancent lentement, en rangs serrés vers l’Espagne , début août, ou les retraités du SFPQ qui volent du Saint-Laurent vers la Floride, comme les oies blanches à l’automne.  Le grand soir, c’est chaque soir où il y a du foot ou du hockey. Le travailleur a réussi son entrée dans la bourgeoisie.

Solidarité ? Avec qui ? Nous sommes tous disparates, avec des intérêts différents. C’est ça, une économie tertiaire. La lutte des travailleurs peut-elle être celle de ceux qui ne travaillent pas ? Comment être avec les exclus, quand on est « dedans » et qu’on a tellement peur de sortir ? « Diviser pour régner ? » Même pas, juste laisser l’égoïsme et la paresse faire leur œuvre, dans une société où il y en a assez pour que ce qui leur manque ne manque pas vraiment à ceux qui ont peu.

Ne cherchez pas le travailleur en bas. Ne le cherchez pas à gauche non plus. Sans solidarité, il n’y a plus de gauche. Il ne reste à gauche que quelques théoriciens et des journalistes qui bloquent le passage, pour qu’on n’aille pas trop loin. Pour qu’on ne tombe pas dans le vide, ou pire, qu’on ne découvre pas que la terre est ronde et qu’en poussant trop loin à gauche on ne se retrouve à droite.

Le travailleur a trouvé sa place dans le monde de l’abondance. Elle n’est ni en bas ni à gauche, juste un peu à l’écart. Presque tout le travail qu’on fait est d’une utilité douteuse et, sans le dire, on pense que l’assistanat vaut bien le travail dans un monde de loisirs. Il faut lire l »Insurrection qui vient« .  Superbement écrit… et vrai, même si je veux y voir  un passage, alors que l’auteur semble la voir comme une fin.

Le travailleur aurait  trouvé son meilleur des mondes ? … Minute ! La moitié de la richesse nationale en France appartient à 5% de la population. 38% de la richesse aux USA appartient à 1% de la population, la moitié de l’humanité vit sur 1 euro par jour et 1 000 000 d’enfants dans le monde meurent de faim ou de malnutrition chaque mois.

Nous ne sommes plus une population démocratiquement gouvernée, mais un cheptel judicieusement exploité alors qu’il suffirait d’une décision politique pour que le niveau de vie du travailleur moyen double en quelques mois.  Une idée  troublante, si on y accorde trop d’attention. Mais seriez-vous plus heureux, qu’on nous dit ? Et ils feraient quoi, les riches, si tout le monde avait tout ? Vous imaginez la queue, chez Fouquet’s, quand Sarkozy est élu et que Paul Desmarais invite?

Allez, il n’y a plus de travailleurs, nous sommes tous des travailleurs. « Liberté, c’est une marque de yaourts » et l’Internationale est une chaîne d’hôtels. Souhaitons-nous bonne fête, entre travailleurs. Oublions nos rides, soufflons les chandelles et trinquons. Nous sommes là pour trinquer.

Pierre JC Allard

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« Sales Noirs », « Sales Juifs »… et « pauv’cons »

Rien en France ne passionne autant l’opinion publique cet été que l’affaire Fofana, son procès et son appel. Ni la crise, ni les émeutes, ni l’emprunt national. Un Noir et son gang séquestrent un jeune Juif, exigent une rançon, le torturent et le tuent. Un procès du racisme à la clef… Sales Noirs ? Mais non, voyons, sales Juifs ! Contrairement aux mauvais usages habituels. où l’on accuse parfois tout un groupe à cause de la race du criminel, on le fait maintenant à cause de la « race » (!) de la victime. Et, comme disait Brassens, ils sont bien plus de quatre à le faire…

Le procès a eu lieu, les condamnations sont tombées dont aucune, civilisation oblige, n’a été que l’on jette les coupables aux crocodiles, ce que je trouve correct. Aucune, toutefois, ne garantit que l’assassin ne sera pas un jour remis en liberté, ce que je trouve incorrect, mais c’est un autre sujet. Le sujet, ici, c’est que malgré le mot bien senti du Président Sarkozy qui aurait pu avoir un effet dissuasif, il y a encore en France tout plein de “pauv cons” qui ne veulent pas se tasser.

Je crois et j’ai dit souvent qu’être raciste est une connerie. Rien de nouveau, on circule. Ce qui est nouveau, ici, c’est que beaucoup d’antiracistes peuvent aussi se conduire comme des cons, ce qui fait beaucoup plus de mal. Car on peut se défendre contre les loups, mais qu’est-ce qu’on fait quand l’ours, votre ami, prend un pavé ? Se réveiller rapidement…

Il faudrait que les Français se réveillent rapidement, avant de prendre le pavé du racisme sur la gueule. La bévue des antiracistes, ici, a été de jouer d’influence pour que le ministère public en appelle et exige des peines plus lourdes, à l’issue d’un processus judiciaire que l’avocat général a jugé exemplaire.

C’est une bévue, parce que quelques années de plus à la sentence des bourreaux ne changeront rien, alors que beaucoup de badauds vont se dire que « ces gens » en mènent vraiment très large. Pire si on ne le dit pas, mais qu’on le chuchote, car c’est la « judéophobie », alors, qu’on invite… et la peur peut faire faire des bêtises. Avant que le nombre des sales Noirs, des sales Juifs, des sales Arabes, des sales Chinois et des sales Autres augmente dans l’imaginaire des Gaulois et assimilés, il serait important que les Richard Prasquier de ce monde rangent leurs pavés et se tassent.

Richard Prasquier ? Voici ce que dit Monsieur Richard Prasquier Président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), cité sur Rue 89 :

« … même si un procès est avant tout procès d’individus, on ne peut en négliger sa valeur d’exemplarité. Qu’on a le devoir de réfléchir sur sa portée pédagogique, car ce procès est celui de notre société. Ne pas négliger que la vraie justice ne peut se faire derrière des portes fermées. Et ne pas négliger non plus que tant d’années après la Shoah, après tant d’actions de mise en garde, un Juif a de nouveau été assassiné dans des conditions abominables simplement parce qu’il était Juif. ” »

Pieuse intention, mais l’énoncé est absurde. Il est absurde, de dire ici qu’un Juif a de nouveau été assassiné dans des conditions abominables simplement parce qu’il était Juif., car si quelqu’un veut tuer des Juifs « parce qu’ils sont Juifs », il en tue. N’importe qui peut en tuer des douzaines au hasard et presque sans risque, puisque, en l’absence d’un lien entre le meurtrier et la victime et d’un mobile raisonnable, il peut courir longtemps.

Ici, la victime a été enlevée et une rançon a été demandée. Faut-il jouir de l’exception ashkénaze pour comprendre que si le criminel voulait obtenir une rançon, c’est que le mobile du crime était l’obtention d’une rançon ? Vous du CRIF, ne pouvez-vous pas comprendre, qu’il est malsain et néfaste de vouloir traiter l’Histoire et l’actualité uniquement comme les péripéties d’une lutte millénaire entre Juifs et Gentils ?

Je ne pense JAMAIS aux Juifs comme collectivité, sauf quand on vient ressortir, pour le nourrir et l’instrumenter, le monstre de l’antisémitisme. Un préjugé qui, laissé à lui-même, serait sans doute mort depuis longtemps. Il ne meurt pas, parce qu’on le nourrit. Ceux qui interviennent sans mesure ni discernement dans tous les dossiers qui touchent les Juifs et Israël le nourrissent, car ils sont souvent agaçants. On ne déteste pas les gens qui agacent, mais on souhaiterait parfois les entendre plus à propos… et moins souvent.

Pierre JC Allard

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Camps d’internement du Homeland Security & du FEMA en cas troubles civils

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« Le pouvoir exécutif qui se permet d’envoyer un homme en prison sans formuler aucune charge connue par la loi et particulièrement de lui dénier le droit au jugement par ses pairs, est des plus odieux et constitue la fondation de tout gouvernement totalitaire, que ce soit nazi ou communiste. »  – Winston Churchill, Nov. 21, 1943

Cette semaine, nous allons essayer de prendre de la hauteur pour pouvoir faire émerger une meilleure vue d’ensemble, mettre les choses en perspective et ainsi connecter les points ensemble. Nous avons vu dans les semaines passées quelles étaient les causes véritables de la crise économique, comment le système bancaire fractionnaire fonctionne, comment les banquiers privés créent de l’argent ex-nihilo pour se la redonner, ou l’inventent magiquement par technique d’assouplissement quantitatif. Il y a tellement d’argent créé que la Fed double la masse monétaire à tous les trois ans, dépréciant ainsi le dollar américain par la même mesure, ou si vous préférez, entrainant une inflation proportionnelle.  De plus, nous avons exploré comment ces fraudes, ce vol des contribuables au profit des banques privées, des financiers de Wall Street et des multinationales risquent de dégénérer en révoltes à travers le monde, dès que la population comprendra qui sont les réels artisans et responsables de la Grande Dépression 2.0 que nous ne faisons que commencer à vraiment sentir les effets.

En fait, cela a déjà débuté. Les gouvernements de la Lettonie, de l’Islande et de la République Tchèque ont déjà été renversé par la population en colère d’être jeté soudainement dans la misère causé par l’insouciance de leur gouvernement et de leur institutions financières. Les peuples d’Europe ont commencé à réaliser ce que quelques décennies d’idéologues globalistes européens leur a apporté: effritement de leur démocratie et liberté. Il est maintenant illégal – ILLÉGAL – pour les différents gouvernements d’Europe de mettre en priorité les besoins et intérêts de leur propre population. Dire que la prochaine étape sera d’unifier le bloc européen avec celui de l’Amérique. Le dernier gouvernement en Thaïlande a perdu le pouvoir pour des raisons semblables que le trio européen. Trois millions de Français sont descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement envers Sarkozy et demander plus de mesures pour les protéger contre la crise économique. Les villages de fortune réapparaissent aux États-Unis sous formes de tentes remplies de gens sans abris ayant tout perdu, tel un spectre de la Grande Dépression de 1929. Un record de 32,2 millions d’Américains ont besoin d’assistance alimentaire, soit un Américain sur dix. Les fonds pensions sont en voie de disparaitre. Même les immigrants retournent chez eux! Un adulte sur 37, soit 7,3 millions d’américains sont pris dans le système de justice américain, dont 1,5 million en prison. Le système de correction criminelle a coûté 47$ milliards en 2008, un budget grandissant plus rapidement que celui de l’éducation, des transports et de l’assistance publique.

Le système financier américain est insolvable. Les États-Unis sont en banqueroute, c’est la fin annoncée. La banque centrale privée, la Fed, est ruinée. Soit le gouvernement américain fera défaut sur sa dette extérieure, ou nous verrons des niveaux d’hyperinflation spectaculaires prendre place.

Nous avons aussi vu que de cette crise, le pouvoir financier veut faire émerger une gouvernance mondiale, nommée en leurs propres mots, un nouvel ordre mondial. Nous savons que cette coterie d’internationalistes, de globalistes, n’hésitent pas à employer la violence et le terrorisme pour parvenir à leur fins. Les faits historiques sont incontestables. La guerre en Irak le prouve encore. L’axe du mal anglo-saxon financier ne recule devant rien pour imposer son hégémonie. On contrôle par la peur et on effraie avec de faux ennemis. On mène une guerre contre le terrorisme pour justifier les mesures répressives et la suppression de nos droits et libertés. La menace pèse, disent-ils.

Pendant ce temps, on passe des lois et des mesures de type état policier. Peu à peu, on se rend compte que l’ennemi d’État est la population en général, la dissidence politique est caractérisée de terroriste et donc interdite selon la nouvelle législation nommée The Military Commissions Act passée en toute vitesse avant les élections de 2006. On cherche à repérer de futurs-potentiels-probables terroristes jusque chez les enfants. La preuve de ce revirement de situation est l’étendu du système de surveillance à la Big Brother qui s’est peu à peu installé dans nos pays occidentaux pour surveiller non pas seulement les « terroristes » étrangers, mais bien toute la population intérieure aussi.

Espionner les Étasuniens : la banque de données de Big Brother

Relativement à la question de l’internement et de protestations massives, on peut se demander comment se fera la collecte d’informations sur les citoyens étasuniens.

Comment les individus à travers les États-Unis seront-ils catégorisés ?

Quels sont les critères du Departement of Homeland Security ?

Dans un rapport de 2004 du Homeland Security Council initulé Planning Scenarios, pertaining to the defense of the Homeland (Planification de scénarios relatifs à la défense du pays), on identifiait les catégories suivantes de «conspirateurs» potentiels :

«les terroristes [islamiques] étrangers»;

«les groupes nationaux radicaux» [groupes antiguerres et des droits de la personne];

«les adversaires soutenus par des États» [«les États voyous» et les «pays instables»];

«les individus mécontents» [les travailleurs activistes et les syndicats].

En juin l’an dernier, l’administration Bush a émis une Directive présidentielle de Sécurité nationale (NSPD 59- HSPD 24) intitulée Biometrics for Identification and Screening to Enhance National Security (La biométrie pour l’identification et la surveillance afin d’améliorer la Sécurité nationale). (Pour plus de détails voir Michel Chossudovsky, « Big Brother » Presidential Directive: « Biometrics for Identification and Screening to Enhance National Security », Mondialisation.ca, juin 2008)

Les procédures correspondant à cette directive, adoptée sans débat public ni l’approbation du Congrès, ont une portée considérable. Elles sont liées à la question des troubles civils et font également partie de la logique derrière l’établissement des camps d’internement FEMA sous HR 645.

NSPD 59 (Biometrics for Identification and Screening to Enhance National Security) va bien au-delà de la question précise de l’identification biométrique. Elle recommande la collecte et le stockage d’informations «liées à la biométrie», c’est-à-dire, d’informations sur la vie privée des citoyens étasuniens, dans les détails, le tout étant effectué «selon la loi».

«Les données contextuelles complétant les données biométriques incluent des informations sur le lieu et la date de naissance, la citoyenneté, l’adresse actuelle et les précédentes, l’emploi actuel et les antécédents de travail, le numéro de téléphone actuel et les précédents, l’utilisation des services gouvernementaux et les rapports d’impôts. D’autres données contextuelles peuvent comprendre les historiques bancaires et de cartes de crédit, et les casiers judiciaires aux niveaux local, fédéral et des États, ainsi que des décisions judiciaires et autres dossiers publics faisant état de conflits juridiques, des dossiers relatifs à la garde d’enfant, au mariage ou au divorce.» (Voir Jerome Corsi, juin 2008)

Cette directive utilise le 11 septembre et la «guerre mondiale au terrorisme» comme justification totale pour mener une chasse aux sorcières contre les citoyens dissidents, créant simultanément un climat de peur et d’intimidation à travers le pays.

Elle réclame également l’intégration de diverses banques de données, ainsi qu’une coopération entre les agences concernant le partage d’informations, dans le but de centraliser tôt ou tard les informations sur les citoyens étasuniens.

En des termes prudents, NSDP 59 «établit un cadre» afin de permettre au gouvernement fédéral et ses différents services de police et de renseignement ce qui suit :

«l’utilisation de méthodes et de procédures mutuelles compatibles dans la collecte, le stockage, l’utilisation, l’analyse et le partage d’informations biométriques et d’informations biographiques et contextuelles correspondantes de manière appropriée et légales, en respectant la confidentialité des renseignements des individus et leurs garanties juridiques selon la loi des États-Unis»

La directive NSPD 59 recommande «des actions et un calendrier afférent dans le but d’améliorer le processus actuel d’identification et de surveillance axé sur les terroristes en élargissant l’utilisation de la biométrie».

Les procédures incluses dans la NSDP 59 correspondent à une décision prise en juin 2005, laquelle consistait à créer un «service d’espionnage national», sous les auspices du FBI. (Pour plus de détails voir Michel Chossudovsky, Bush Administration creates « Secret State Police, 30 juin 2005)

En travaillant main dans la main avec le Homeland Security (DHS), le projet de «Département de renseignement national» combinerait le contre-terrorisme et les opérations d’espionnage et de renseignement du FBI dans un seul service.

Sous les auspices du FBI, le nouveau département aurait l’autorité de «saisir les biens de personnes suspectées d’aider à la prolifération des armes de destruction massives». Il pourrait «espionner aux États-Unis les terroristes présumés ou les personnes possédant des renseignements cruciaux, même si l’on ne soupçonne pas qu’elles pourraient commettre un crime». (NBC Tonight, 29 juin 2005). (Source)

Quelle est donc la solution à la Grande Dépression? Réprimer les troubles civils.

Créer un chaos social total pour ainsi justifier l’imposition de la loi martiale et de suspendre la Constitution. De multiples camps de détentions sous le FEMA sont mis en place (Voir document officiel en PDF), des exercices militaires et policiers sont menés mensuellement et l’on pratique à saisir les armes, fouiller les maisons et imposer un couvre-feu. L’Armée US commence à acheter de l’équipement anti-émeute. 20 000 soldats revenant de l’Irak seront réaffectés à des missions de maintient de la paix dans les rues des États-Unis.

Des unités de combat assignées au pays.

Durant les derniers mois de l’administration Bush, avant les élections présidentielles de novembre 2008, le Département de la Défense a ordonné le rappel de l’Irak de la 3rd Infantry’s 1st Brigade Combat Team (BCT). La relocalisation d’une unité de combat d’un théâtre de guerre à l’ensemble du pays fait partie intégrante de l’agenda du Homeland Security. Le BCT a été assigné au soutien des activités de maintien de l’ordre aux États-Unis.

L’unité de combat BCT était attachée au US Army North, la composante de l’Armée du US Northern Command (USNORTHCOM). La 1st BCT et d’autres unités de combat pourraient être appelées à exercer des fonctions militaires spécifiques en cas de troubles civils.

Les soldats de la 1st BCT apprendront à utiliser «les premières mesures inoffensives développées par l’Armée», affirmait le commandant de la 1st BTC, le colonel Roger Cloutier, en faisant référence à l’équipement de contrôle des foules et de la circulation et aux armes inoffensives conçues pour maîtriser des individus désobéissants ou dangereux sans les tuer. (Voir Gina Cavallaro, Brigade homeland tours start Oct. 1, Army Times, 8 septembre 2008).

L’évolution du scénario de la sécurité nationale se caractérise par le croisement des instituions civiles et militaires.

– des unités de combat de l’Armée travaillant de concert avec les autorités chargées de l’application de loi et ayant pour mission de réprimer «les troubles civils».

– la constitution de nouveaux camps d’internement sous juridiction civile situés dans des installations militaires étasuniennes.

Les camps d’internement FEMA font partie du plan Continuity of Government (Continuité du gouvernement, COG), lequel serait mis en place si l’on déclarait la loi martiale.

Ces camps sont conçus pour «protéger le gouvernement» contre les citoyens, en enfermant les manifestants ainsi que les activistes qui pourraient contester la légitimité de l’agenda économique, militaire ou de sécurité nationale du gouvernement. (Source)

La Section 1042 du National Defense Authorization Act (NDAA) de 2007, « Use of the Armed Forces in Major Public Emergencies« , donne au pouvoir exécutif le pouvoir d’invoquer la loi martiale. Pour la première fois en plus d’un siècle, le président des États-Unis est autorisé à utiliser les militaires en réponse à « un désastre naturel, une éventuelle diffusion de maladies, une attaque terroriste ou n’importe quelle autre condition que le président juge être suffisamment violente pour empêcher le maintient de l’ordre public par les officiels de l’État. »

The Military Commissions Act of 2006, donne le pouvoir d’emprisonner indéfiniment quiconque donne de l’argent à une organisation charitable qui s’avère être sur la liste des organisations « terroristes », ou qui s’oppose aux politiques du gouvernement. La loi demande des procès secrets autant pour les citoyens que les non-citoyens.

En 2007, la Maison Blanche aussi mis en place le National Security Presidential Directive 51 (NSPD-51), pour assurer la « continuité de gouvernement ».

La NSPD 51 accorde des pouvoirs sans précédent à la Présidence et au Département de la Sécurité Intérieure, annulant le gouvernement constitutionnel. Elle autorise le président en exercice à déclarer une «urgence nationale» sans l’approbation du Congrès. L’application de la NSPD 51 conduirait à la fermeture de facto de la législature (Congrès et Sénat) et à la militarisation de la justice et de l’application de la loi. (Source)

U.S. Rep. Jane Harman, D-Venice (Los Angeles County) avait trouvé une façon d’élargir la guerre contre le terrorisme à l’intérieur du pays avec son projet de loi intitulé Violent Radicalization and Homegrown Terrorism Prevention Act of 2007 (HR1955), qui avait pour but de mettre en place une commission devant « examiner et rapporter sur les faits et causes » de la violence liée à l’idéologie radicale et extrémiste pour ensuite apporter des recommandations législatives pour la combattre. Cette loi avait pour objectif  la prévention d’un nouveau type crime: la pensée criminelle. (Voir cette source)

Donc, comment le gouvernement des États-Unis va-t-il affronter une catastrophe sociale imminente, demande Michel Chossudovsky, professeur en économie à l’Université d’Ottawa et directeur du Centre de la recherche sur la mondialisation? Voici un autre extrait de son dernier article que je vous recommande de lire en intégralité: Les États-Unis se préparent pour l’implosion sociale.

La solution consiste à réprimer l’agitation sociale. La méthode choisie, héritée de l’administration Bush sortante, comprend le renforcement de l’appareil de sécurité intérieure (Homeland Security) et la militarisation des institutions civiles.

L’administration sortante en a jeté les bases. Diverse législations «antiterroristes» (dont le Patriot Act) ainsi que des directives présidentielles ont été mises en place depuis 2001, en invoquant la plupart du temps le prétexte de la «guerre mondiale au terrorisme».

Les camps d’internement du Homeland Security

Relativement à la question des troubles civils, on envisage également un système cohésif de camps de détention sous la juridiction du Pentagone et du Homeland Security.

Un projet de loi intitulée National Emergency Centers Establishment Act (HR 645) (Acte de constitution de centres nationaux de secours d’urgence) a été présenté au Congrès en janvier. Celui-ci exige la mise en place de six centres d’urgence nationale dans des installations militaires existantes dans des régions importantes du pays.

Le but officiel des «centres d’urgence nationale» est de fournir «de l’assistance médicale et humanitaire ainsi qu’un hébergement temporaire aux individus et aux familles délocalisés en raison d’une urgence ou d’un désastre important». HR 645 stipule que les camps peuvent être utilisés pour «satisfaire d’autres besoins appropriés, selon ce qu’en juge le secrétaire du Homeland Security».

Il n’y a pratiquement pas eu de couverture médiatique du HR 645.

Ces «installations civiles» sur des bases militaires étasuniennes seraient établies en coopération avec l’Armée étatsunienne. Nous assistons en fait à la militarisation des installations d’internement de FEMA, ayant Guantanamo comme modèle.

En vertu de l’urgence nationale, toute personne arrêtée et internée dans un camp FEMA situé sur une base militaire serait, selon toute probabilité, de facto sous juridiction militaire: la justice civile et la loi, y compris l’habeas corpus, ne s’appliqueraient plus.

HR 645 est directement lié à la crise économique et à d’éventuelles manifestations d’envergure à travers le pays. Ce projet de loi constitue un pas de plus vers la militarisation du maintien de l’ordre et l’abrogation du Posse Comitatus Act.


Selon les termes du député Ron Paul :

«[…] les centres de fusion, la militarisation policière, les caméras de surveillance et le commandement militaire national ne suffisent pas […]. Même si nous savons que les installations de détention sont déjà en place, ils veulent maintenant légaliser la construction de camps FEMA sur des bases militaires en invoquant l’éternelle excuse populaire voulant que ces installations puissent servir en cas d’urgence nationale. La fausse économie fondée sur la dette se détériorant jour après jour, l’éventualité de troubles civils menace de plus en plus l’establishment. L’on a qu’à penser à l’Islande, à la Grèce et à d’autres pays pour savoir ce qui pourrait se produire aux États-Unis. (Daily Paul, septembre 2008, souligné par l’auteur)

Les camps d’internement proposés devraient être vus comme étant liés au processus élargi de militarisation des institutions civiles. La construction de ces camps a précédé la présentation de HR 645 (Constitution de centres de secours d’urgence) en janvier 2009. Selon divers reportages (non confirmés), il existe quelque 800 camps de prisonniers FEMA dans différentes régions des États-Unis. De plus, depuis les années 1980, l’Armée étasunienne a développé des «tactiques, des techniques et des procédures» pour réprimer la dissidence civile, lesquels seraient utilisés advenant des protestations massives (le manuel de campagne de l’Armée étasunienne 19-15 sous Operation Garden Plot, intitulé «Civil Disturbances» ou «Troubles publics», a été émis en 1985)

Au début de 2006, des recettes fiscales étaient allouées à la construction de camps  d’internement modernes. En janvier 2006, Kellogg Brown and Roots, une filiale de Halliburton à l’époque, a décroché un contrat de 385 millions de dollars du Département de l’immigration et des douanes (ICE) du Homeland Security :

«Le contrat, effectif immédiatement [janvier 2006], prévoit l’établissement d’installations de détention et de traitement temporaires afin d’augmenter le nombre d’installations servant aux opérations de mise sous garde et de renvoi de l’ICE (Detention and Removal Operations (DRO)), advenant l’arrivée massive d’immigrants aux États-Unis en cas d’urgence ou de soutenir le développement rapide de nouveaux programmes.

Quels sont ces nouveaux programmes en développement rapide auxquels on fait allusion dans ce document? Qu’avaient-ils en tête lorsque les auteurs ont écrit cette phrase nébuleuse, mais aux lourdes conséquences? Comment le gouvernement définira-t-il « une urgence nationale », une notion plutôt large et vague pour définir des mesures qui résulteront en l’internement d’un segment plus ou moins large de la population et la suspension de la Constitution?

Le contrat prévoit également le soutien à la détention d’immigrants dédié à d’autres organisations gouvernementales en cas d’immigration d’urgence, ainsi que la conception d’un plan en réponse à une urgence nationale, comme un désastre naturel. (KBR, 24 janvier 2006 souligné par l’auteur)»

Les médias étasuniens restent muets sur le sujet des camps d’internement en sol américain. Alors qu’ils reconnaissent simplement le contrat de plusieurs millions de dollars à la filiale de Halliburton, les reportages se sont concentrés sur le possible «dépassement des coûts» (semblables à ceux de KBR en Iraq ).

Quels sont l’intention politique et le but de ces camps? L’utilisation potentielle de ces camps d’internement pour la détention de citoyens étasuniens advenant la déclaration de la loi martiale ne font pas l’objet de débat ou de discussion dans les médias.

La question à se poser dès lors, est de savoir si les autorités ne veulent pas justement que la population se révolte pour leur donner le prétexte d’imposer leur appareil répressif déjà préparé en coulisse. Surveillez les agents provocateurs comme au sommet du PSP à Montebello où la Sureté du Québec a dû admettre que certains de ses agents s’étaient déguisés en manifestants légitimes pour semer la pagaille et faire de la casse. Méfiez-vous de ceux qui vous inciteront à la violence et au vandalisme. C’est exactement ce que les autorités aimeraient voir. Restez calmes et paisibles. Si vous décidiez de manifester, tenez-vous loin des possibles éléments provocateurs. Au lieu de laisser la population placer le blâme sur les épaules des vrais responsables de la crise (vrais criminels & terroristes) et chercher de véritables solutions, les autorités essaieront de la faire paraitre illégitime et de la démoniser pour ensuite instaurer cet état policier ainsi que cette gouvernance mondiale si recherchée par les amateurs du nouvel ordre mondial. La meilleure action est la révolution intérieure, l’incarnation d’un nouveau paradigme de pensée, un mouvement pour la vérité et pour le respect de la vie qui est sans leader puisque que cela devra s’effectuer individu par individu s’affranchissant anonymement de ses chaines pour retrouver sa pleine souveraineté et liberté.

François Marginean

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La France de gauche cocue ?

C’est la foire d’empoigne au Parti Socialiste. À la mort du Grand Charle, on avait dit que la France était veuve.  Les frasques des tout petits héritiers de Jaurès nous sortent de la tragédie pour nous conduire au vaudeville: si le PS meurt, la France de gauche est cocue…

Pour bien comprendre le résultat prévisible de ce match nul entre Royal et Aubry, il va falloir faire un retour sur des constats d’un simplisme choquant, mais il y a des moments où la gratification intellectuelle de la complexité coûte trop cher et où il vaut mieux être aussi simple que le plus simple de ceux qui auront à se prononcer sur l’avenir de la nation.  Comprendre ce qui arrive exige un regard innocent.

D’abord, comprendre qu’il y a toujours en France quatre (4) espaces politiques dans chacun desquels  peuvent  coexister une foule de partis, de tendance et de sensibilités qui s’entredéchirent avec  délectation, mais dont on peut raisonnablement prévoir qu’ils se réuniront au moment de vérité.

Ainsi, y a en France une Gauche qui veut plus d’égalité et de concertation face à une Droite qui veut plus d’initiative et de discipline. On notera que ces buts ne sont pas vraiment contradictoires ; affaire de priorité, plutôt… Quelques âmes inconstantes, frustrées par les événements ou séduites par le discours des politiciens, passent de gauche à droite ou vice-versa et font virevolter les maroquins, mais c’est sans grande importance.

Mais il y a aussi les extrêmes.L’extrême-gauche pour ceux qui sont prêts à des changement institutionnels majeurs afin obtenir plus d’égalité … et l’extrême-droite qui réunit de temps en temps ceux qui seraient prêts à tout oublier des institutions pour que les problèmes se règlent au mieux et au plus vite.

Mêlez les objectifs de ces quatre (4) groupes, pondérez par la force dont disposent leurs supporters – dont le nombre n’est que l’élément le plus visible – donnez une prime à l’inertie quand tout baigne, à l’impatience quand rien ne va plus et vous trouverez la recette de la gouvernance idéale à laquelle Quidam Lambda espère que le processus démocratique lui permettra d’accéder.

Il l’espère, mais conscient en France, plus que dans les pays anglo-saxons, que ce n’est pas toujours un processus démocratique qui le permet.    Contrairement aux USA – où un coup d’État ne se ferait qu’en invoquant le démocratie ! –  on peut très bien concevoir que les Français  puissent souhaiter ouvertement, au moins pour un temps, autre chose que la démocratie.

Au débat assez inoffensif entre la gauche et la droite institutionnelles qui est l’ordinaire de la politique française, se surimpose donc parfois un autre débat, plus dur, entre ceux pour qui les institutions sont une fin et ceux – les « extremistes » – pour qui elles ne sont qu’un moyen.  Des temps en temps, ce débat prend plus d’importance.  

Il y a 50 ans qu’on n’a pas vraiment remis en question les institutions. Depuis la chute de l’URSS, le communisme ne joue plus du tout son rôle d’extrême-gauche crédible. Le FN n’a jamais atteint 20% de soutien populaire et personne n’a jamais craint sérieusement qu’il prenne le pouvoir par la force.  Les extrêmes sont en dormance. 

Ils sont entrés en sommeil profond l’an dernier, quand l’UMP a raqvi la moitié de la cliente lepéniste et que ce qui était à gauche du PS est devenu si marginal qu’il n’y avait plus à y porter attention. Dans ce contexte où tout gravitait vers le centre et loin des extrêmes, s’est développé un Centre qui, au lieu de voir sa vocation comme un arbitrage éventuel entre la Gauche et la Droite pour déterminer une direction de gouvernance, s’est identifié comme une option permanente. 

Ce Centre s’est trouvé un porte-parole en Bayrou et a fait l’impasse sur le clivage idéologique Gauche-Droite, posant implicitement pour axiome qu’il existait désormais un consensus social sur ce que l’on attend de l’État.   Le débat politique devait donc porter sur les moyens a prendre pour atteindre ces buts désormais incontestés…  et sur la compétence et la personnalité de ceux à qui l’on confierait le gouvernail.  Une vision politique toute à l’américaine.

Dans le contexte de 2007, Bayrou aurait pu accéder à la présidence. Segolène ne voulant pour rien au monde y renoncer, toutefois, elle s’est niée au sacrifice qui aurait pu stopper  Sarkozy.  Elle a ensuite habilement manœuvré le PS pour l’amener non vers Bayrou, mais vers l’espace qu’occupait Bayrou. Un espace qu’elle aurait pu occuper et qu’elle se croyait encore capable  d’occuper en utilisant les ressources du PS pour reléguer ce dernier au rôle de gentil précurseur…    Le pouvoir semblait là.

Le PS de Ségolène, sans le dire, deviendrait un parti du centre et la France de gauche serait cocue

Mais c’était en 2007…   En 2008, avec la crise, ceux qui réfléchissent comprennent que l’heure du Centre a passé. Il y aura une radicalisation, une renaissance des idéologies et la France choisira de changer ses institutions.  Démocratiquement… ou autrement.

La moitié du PS a dit non à la marche vers le Centre et n’en démordra pas ; ceux avec Segolène qui veulent prendre cette voie ne changeront cependant pas non plus d’avis. Plus ou moins formellement, le PS va donc se scinder en deux clans.

La moitié du PS avec Ségolène se joindra au Modem ou se l’adjoindra, créant une alternative de centre-gauche  qui visera à prendre démocratiquement le pouvoir des mains de Sarkozy en 2012. Simultanément, l’autre moitié du PS rejoindra Besancenot et Mélenchon, constituant à gauche une force significative.

Cette force ne pourrait gagner des élections que si la crise se traduisait par un déplacement énorme de l’opinion publique vers la gauche.  Bien avant que ce seuil ne soit atteint, cependant, elle peut devenir le lieu de ralliement de ceux qui veulent des changements institutionnels profonds.   Si ce ralliement de ceux qu’on peut appeler les « extrémistes »  a lieu, ce n’est peut-être pas la France de gauche qui aura été cocue…

 Pierre JC Allard

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La boîte a surprises des élections

 » Avec les blogues dans l’arène, les joutes électorales ne seront plus jamais jouées avant la dernière échappée, car il devient possible que de vastes pans de l’électorat changent d’allégeance en quelques jours. Pour que des événements politiques imprévisibles arrivent, il suffit d’un message auquel sa diffusion confère une crédibilité et qui vole de blogues en blogues, sans que les médias puissent le discréditer…. » (Mars, 2007)

Avant toute chose, aujourd’hui, je vous invite à aller voir le texte écrit il y a 18 mois et dont ce qui précède est un extrait. Il ne s’agit pas de vous dire « Voyez, comme j’avais raison » – ce qui peut vite devenir odieux – mais plutôt de faire toucher du doigt à quelle vitesse folle les choses peuvent changer. Songez qu’il y a moins de deux ans, ce texte était révolutionnaire et controversé…. !

Maintenant, on se bouscule au portillon pour dire en chœur que les choses ont changé, et qu’il n’y a plus rien d’acquis. En France, Bayrou est venu, a monté a décliné et est presque disparu, dans le temps qu’il fallait jadis pour qu’on sache qu’un projet existait. Dans le temps qu’il faut encore au PS, hélas, pour ajuster ses constituantes autour d’une démarche qui lui permettra de boucler ses lacets avant d’aller au bloc de départ. Sera-t-il même dans la course ?

Le Pen, Front National… Oui, oui, il y a eu Poujade, aussi, c’était l’après-guerre(s) – Quelle guerre ? – Celle que vous voudrez, mon Général ! – Quel Général ? – Vous êtes trop jeune, mon ami, laissez tomber…

Il fut un temps où histoire des idées se mesurait en siècles, puis en décennies; maintenant, ça va plus vite. Maintenant, même quand ils perdurent, les politiques doivent aller et revenir, comme Berlusconi, ou muer avec les saisons, comme Sarkozy qui a compris que le vieux capitalisme est mort et veut tirer toute l’Europe vers … autre chose.

Besancenot klaxonne et dépasse le PS à gauche, mais quelqu’un peut aussi venir à tout moment et dépasser tout le monde à droite … ce qui est plus dangereux.

Avec les blogues, on prend vite la tête du peloton dans la course des idées. Obama est sorti d’une feuille de chou ou de manioc pour devenir le Premier Citoyen du monde, en moins de temps qu’on n’en met a faire un doctorat. Bien sûr, le Système l’a laissé passer et lui a même donné un coup de pouce, mais aurait-il pu l’arrêter ? Quand Palin peut devenir, en quelques mois, la coqueluche du tiers des Américains, où est placée la barre du temps pour qu’une personne vraiment charismatique puisse devenir maitre à penser d’une majorité d’une population quelle qu’elle soit ?

Et ce qui vaut pour une personne vaut pour une idée, un programme, un parti. Nous sommes en démocratie. Une démocratie médiatique où le message repose sur l’image. La diffusion de l’image… qui se fait désormais par les blogues. Le temps où les blogues ergotaient sur les commentaires des journaux cède RAPIDEMENT la place à une nouvelle donne où ce sont les chroniqueurs des médias traditionnels qui viennent polir les pierres que posent les blogueurs.

Dans la campagne électorale actuelle au Québec, je n’ai pas encore vu une chronique imprimée qui n’ait été précédée d’un blogue sur le même thème. Les journalistes professionnels font généralement encore les synthèses avec plus d’élégance, – Comme Sansfaçon dans Le Devoir, que j’ai cité hier sur mon blogue – mais c’est le talent de l’auteur, ce n’est pas la supériorité de l’outil qu’il a en main. Ce sont les medias citoyens qui convainquent.

La surprise Dumont, aux élections de l’an dernier, a été une conséquence directe de cette remise en question des idées préconçues qui accompagne l’essor des blogues. La montée de Harper au Québec avant la campagne fédérale a été une construction des médias traditionnels, soigneusement approvisionnés par les forces conservatrices. Le déclin de sa popularité , au cours de la campagne elle-même, a été à l’image de la levée de boucliers des blogueurs qui a été terriblement efficace, consolidée par l’apparition de sondages qu’on pourrait aussi dire « citoyens ». (« Citoyens », pour ces sondages, n’excluant pas qu’ils puissent avoir été fort habilement et systématiquement manipulés.)

Le résultat de la montée en puissance de l’information citoyenne, c’est la mobilité inusitée de l’électorat qui rend désormais bien aléatoire toute prévision. Le Parti Libéral a lancé cette pérésente campagne, totalement opportuniste, en se fiant à son avance dans les sondages et à rien d’autre. Aux dernieres nouvelles, le PLQ avait 42 % des intentions de vote, le PO 28%. Une position qui semble inexpugnable. Mais ça, c’est une forme de pensée d’avant les blogues…

La stratégie électorale de l’avenir va changer pour tenir compte de cette nouvelle réalité que 10, 15, 20% des sélecteurs peuvent changer d’avis en quelques heures, comme si chacun était harponné et personnellement convaincu par son voisin de palier… Car le voisin de palier ne discutait plus de politique depuis longtemps – sauf pour cause de référendum – mais le blogueur est la pour jaser tous les matins… et il adore ça.

Non seulement il peut parler de ce qui l’intéresse, mais il peut dire avec véhémence que l’insignifiance ne l’intéresse pas. Danger. Tous les rafiots qui pensent pouvoir tenir la mer et rentrer a bon port s’ils ne font pas de vagues pourrait couler corps et biens. Je meurs d’envie de voir l’évolution des sondages (sérieux) au cours de cette campagne qui n’a guère que ce plaisir a offrir.

Pierre JC Allard

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Un million pour Sarkozy

Bonjour, les cousins français

Coucou ! C’est moi qui m’était plaint de la façon dont le Nouvel Obs avait traité Carla … Je récidive. Français, Françaises, en vérité je vous le dis : il est malsain que vous soyez si mesquins avec vos dirigeants. Il n’est pas normal que vous ne donniez pas, bon an mal an, un million d’euros à votre président.

De quoi j’me mêle ? Si je viens vous parler finance, c’est que que j’ai comme vous l’héritage mixte de Jacques Cœur et de Surcouf, mais aussi parce que vous saurez, Mossieu, que je suis Canadien. Moi qui vous parle, j’ai marché à Montréal sur le bout de trottoir de la Place Victoria que traverse souvent, par beau temps, pour aller de sa limousine à son bureau, l’homme qui s’est précipité à la cuisine pour régler l’ardoise, le soir du 6 mai au Fouquet’s.

J’ai même déjà vu, derrière les rideaux, la silhouette de Paul Desmarais. Ce n’est pas rien. Combien de vous avez frôlé de si près un Grand-Croix de la Légion d’honneur ? Et pas n’importe lequel, celui qui s’y connait en fric. Donc, si je vous parle finance et politique, vous saurez que je sais de quoi je parle. Je veux vous parler finance et politique, plus précisément, de corruption.

On jase de démocratie et des détails de son fonctionnement, en oubliant qu’une conséquence de la démocratie est de donner le pouvoir politique a des gens qui ne sont pas toujours riches, dans un monde où la richesse achète presque tout. De là à penser que le pouvoir politique est à vendre, il y a un pas à franchir que je ne franchirai pas, car ce trottoir est bien achalandé. Je dirai simplement, comme Surcouf, qu’on ne devient pirate que pour avoir ce qui nous manque et que je trouve gênant que les oints du Seigneur Peuple soient si imprudemment induits en tentation.

Ils sont aiguillonnés vers le péché avec d’autant plus de perversité, qu’on les prive du minimum dont doit jouir un homme de pouvoir. Parce que vraiment, là, les cousins, côté rémunération, vous êtes d’un minable… Vous n’écoutez pas CNN, comme tout le monde ? Tous ces financiers qu’on désigne aujourd’hui à la télévision à la vindicte populaire, pour le dérapage de l’économie, touchaient chacun en salaires et primes 10, 50, 100 millions de dollars par année. Comment osez-vous parler en milliers d’euros de la rémunération du Président de la République ?

Et si on traite ainsi le chef, imaginez l’indigence des ministres, la misère des hauts fonctionnaires ! Il faut combler les décideurs publics. Le salaire des décideurs publics, nommés ou élus, doit être doublé ou triplé ! Être un mandataire du peuple et décider en son nom doit être le plus prestigieux des emplois et il doit s’y rattacher un salaire exceptionnel.

Si on veut que leur enrichissement se fasse ailleurs que dans des comptes en Suisse, il faut que la rémunération des décideurs responsables de l’État augmente de façon spectaculaire. Les sommes nécessaires pour leur consentir ces salaires décents sont insignifiantes en regard des budgets de l’État et tout avantage financier raisonnable qu’on pourrait leur consentir est négligeable, si on le compare au coût d’une seule mauvaise décision de l’État.

Pourquoi cette aberration d’un salaire parcimonieux à ceux qui devraient être le mieux rémunérés ? Et le plus bête, c’est que ce n’est pas faute de moyens que les décideurs publics sont si mal payés, mais à cause d’un vieux fond de puritanisme qui voudrait laisser croire qu’ils sont parfaitement désintéressés et ne veulent PAS s’enrichir.

Cet angélisme naïf est délétère pour la démocratie, car c’est une corruption rampante et tolérée qui vient nous dire chaque jour que ce n’est pas vrai. Or, on ne peut imaginer crime plus néfaste dans ses conséquences sociales que de mettre à profit un mandat reçu de toute la société pour toucher un pot-de-vin et sacrifier les intérêts et les espoirs de milliers ou de millions de personnes qui vous ont fait confiance.

La corruption est le péché de Judas, le péché des « félons qui, s’étant acquis la confiance d’un autre, se servent de cette confiance pour tromper celui qui la leur a accordée et lui nuire en en tirant profit ». Dans l’Enfer de Dante, ce sont ces félons qui sont dans les bras mêmes de Satan.

La corruption est la maladie mortelle de la démocratie. Pourtant, elle est souvent accueillie aujourd’hui avec un haussement d’épaules. Pourquoi ? Parce que le citoyen sent confusément que les dirigeants ont une possibilité de s’enrichir bien au-dela de leur traitement et se dit in petto que lui-même… Bref, qui volerait un œuf est bien peu enclin à s’émouvoir de leurs indélicatesses.

Mais si le politicien ou le fonctionnaire coupable avait un traitement bœuf, à faire rêver Quidam Lambda, soyez sûr que ce dernier, envieux, ne lui pardonnerait rien. Or c’est cette réprobation universelle qui est nécessaire pour faire disparaître la corruption. Pour stopper la corruption, il faut rendre le corrompu odieux.

Comme le fait CNN aux USA. En dénonçant chaque soir, un par jour, les financiers qui se sont accaparé des centaines de millions de dollars en salaires et bonis alors qu’ils conduisaient la pays à la ruine; on cherche indubitablement à mettre fin à la complaisance du citoyen américain face à cet enrichissement éhonté… et à lui désigner des boucs émissaires.

Cessons donc de croire qu’il est condamnable qu’un ministre, qui gère 10 ou 20 milliards des fonds publics, touche une rémunération annuelle de 500 000 ou d’un million d’euros, alors que n’importe quel bon joueur de foot ou acteur a belle gueule, est encouragé à en exiger encore plus.

Il n’y a rien d’inconvenant à ce que, durant son mandat, on assume aussi pour un décideur public des frais divers qui lui feront une vie de pacha. Il mérite une vie de pacha. Il EST le pacha. Il faut que le décideur public se SENTE riche et soit satisfait. Il faut qu’il soit su de tous qu’il est riche. Ce qui est inconvenant, c’est que ceux qui gère nos milliards n’aient pas les moyens de boire les mêmes vins que le milliardaire qui veut les amadouer pour nous vendre des avions ou nous construire des autoroutes.

Donc, allez hop ! Investissons dans la gouvernance et le fonctionnariat. Prevoyez annuellement un demi-million pour Fillon et tout qu’il faut pour Rachida – ce qui est bon pour la haute-couture et bon pour la France – et tout les autres a l’avenant.

Sarkozy ? Le président devrait avoir son propre yacht, mais, faute de mieux, disons un million pour commencer. Prenons un million, prenons en deux. À la santé du Roi de France…

Pierre JC Allard

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