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La laideur comme élément discriminatoire

On peut aussi contester les critères liés à l’apparence s’ils sont discriminatoire­s. Pour cela, il faut montrer qu’ils excluent des employés sur la base de leur âge, de leur sexe, de leur origine ethnique, de leur religion, de leur handicap ou d’un autre facteur de discrimination prévu par la Charte des droits et libertés de la personne. « L’apparence physique et le poids n’en font pas partie. Si on refuse de vous engager parce que vous êtes très laid, c’est injuste ; mais ce n’est pas un motif interdit de discrimination. Par contre, si votre image dérange parce que vous êtes en fauteuil roulant, grand brûlé, amputé ou obèse morbide, vous pourriez invoquer le motif du handica­p », explique Hélène Tessier, avocate spécialisée en droits de la personne, psychanalyste et professeure à l’Université Saint-Paul, à Ottawa. Si on vous rejette parce que vous avez l’air trop vieux, vous pourriez porter plainte pour discrimination selon l’âge.

(Source : L’actualité, « Code vestimentaire : que dit la loi québécoise ? » de Noémie Mercier, paru le 19 août 2010 – merci à Nicolas Roberge de m’avoir doublement pointé l’article sur Twitter.)

Donc, voilà, comme me le spécifiait Nicolas, « Ils ont limité la discrimination à l’âge, le sexe et la religion. Les bars pourront encore embaucher que des pitounes. » Je lui ai spécifié, en d’autres mots, qu’il reste que les bars « vendent » un peu ça, quand même, des employés d’apparence agréable, pour accompagner les alcools. Mais j’aurais voulu étayer un peu plus ma pensée, surtout la développer, mais les 140 caractères maximums de Twitter sont un carcan trop mince pour y arriver… (Voilà aussi pourquoi les blogues ne mourront pas de sitôt!)

On le sait tous que dans n’importe quel emploi (qui ne demande pas de préalable d’apparence), à compétence égale on choisira même sans s’en rendre compte le candidat le plus beau, c’est dans la nature humaine. (S’il s’agit d’un homme et d’une femme et non de deux candidats du même sexe, la femme aura beau être superbe, c’est moins sûr que la balance penchera de son côté… Mais bon, c’est un autre débat.) Alors, il est bien évident qu’il y a de la discrimination en jeu pour la personne moins belle, malgré ce trou dans la loi! Voilà où se trouve la limite de la Charte pour aplanir les différences.

La Charte des droits et libertés de la personne proscrit la discrimination « fondée sur la race, la couleur » et pourtant le concept même de « race humaine » est scientifiquement fortement contesté. Ce qu’on appelle communément « race » est en fait le résultat d’une évolution de proximité génétique à très long terme. Quoi qu’il en soit, il est question de juger quelqu’un sur des considérations hors de son contrôle, soit son hérédité, sa génétique. Tout comme la personne laide en fait, même si le résultat est dû à une loto génétique qui concerne plus particulièrement la parenté immédiate.

Je crois donc qu’il faudra revoir un jour cette question, si on veut conserver une certaine logique dans cette charte. Un beau projet pour activer grandement les méninges des gens qui pensent et rédigent ces lois!

(Photo – modifiée : ventanazul)

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Prostitution asiatique

Dominic Desmarais

Dossier Prostitution asiatiqueProstitution et Sexualité.

À ma première soirée à Ho Chi Minh, je suis allé dans un bar Karaoke. C’est Chin, un taxi-scooter, qui m’y a amené. Il m’avait proposé d’aller prendre une bière. Invitation que j’ai acceptée sur le champ. Avec deux conditions: un endroit pas du tout touristique et pas cher. Il n’a respecté que la première!Chin et moi sommes arrivés tôt, vers les 20h. L’endroit était assez bondé. Mais pas par des clients. Une vingtaine de jeunes vietnamiennes occupaient à elles seules le 23 de la place. Plus sexy – mais pas osées – que les filles rencontrées dans les rues de la ville, elles étaient toutes très jolies.

Sitôt assis, la propriétaire, Mme Hunt, nous a payé une visite. Âgée de 42 ans – c’est du moins ce qu’elle prétend -, Mme Hunt était vêtue d’une robe traditionnelle. Son sourire était faux, comme ses cils et sa peau trop blanche dont les plis tiraient son visage vers l’arrière. Elle nous a quitté pour saluer d’autres clients passablement émêchés et en bonne compagnie. Que des asiatiques, certains dans la mi-vingtaine, la plupart dans la quarantaine voire plus âgés. Les filles de Mme Hunt égaient la soirée des clients. La plupart sont à l’aise dans leur rôle. Elles s’amusent. Si ce n’est pas le cas, ce sont de bonnes comédiennes! Elles discutent et plaisantent avec les clients et entre elles, vont sur la scène chanter. Les mains se baladent, mais pas trop. Elles se posent sur les cuisses, les épaules. Elles rient en se pressant contre leur client attitré. Des entremetteuses qui font boire le client qui leur paie également à boire.prostitution-asiatique-prostitution-internationale-trafic-traite-femmes-3

Alcool et prostitution

Dans ce bar, les verres sont toujours remplis. Dès qu’une bouteille de bière est vide, malgré le verre encore plein, un serveur en débouche une autre. Chez Mme Hunt, on boit! Mauvais endroit pour moi qui, depuis la fin de mes études, est bien incapable d’en ingurgiter plus de trois. Les filles, et Mme Hunt, se sont d’ailleurs bien moquées de mes gorgées liliputiennes lors des innombrables « cheers » (des yo par ici) provoqués par les hôtesses. Mme Hunt, et ses serveurs, boivent aussi dans nos verres!

Mme Hunt amène une de ses filles à un client près de moi. Une très jeune. La petite, qui dit avoir 20 ans, se prénomme Winh. Elle est habillée d’une mini-jupe et d’un chemisier noir. Elle ne parle pas un mot d’anglais. Chin joue les interprête plutôt mal que bien. J’apprends peu de choses, sinon qu’elle a débuté ce travail voilà une semaine. C’est Mme Hunt qui l’a débauchée. Elle l’a remarquée chez le coiffeur. Comme Winh n’avait pas d’emploi, qu’elle était jolie, Mme Hunt a sauté sur l’occasion. Difficile de refuser. Elle travaille, dit-elle, de 19h a 23h tous les soirs.

Une autre demoiselle, vêtue d’un jeans et d’une camisole, rien d’hyper sexy, s’assoit aux côtés de Chin, mon guide. Elle a du chien. Tout le contraire de Winh. Elle travaille pour Mme Hunt depuis 3 mois. Et elle aussi s’appelle Hunt… comme notre serveur d’ailleurs! Assez étrange…

Winh regarde peu son client, sinon a la dérobée. Je la sens très mal a l’aise. Pas à sa place. Après un bon moment, elle se risque à coller sa jambe contre celle de son prospect. Il faudra la venue de Mme Hunt, et son regard froid, pour que la petite se hasarde a déposer sa main sur la cuisse du client. Sa main ne bouge pas. Elle le regarde d’un sourire gênée.

Winh quitte pour un bon moment. Hunt, la jeune, en profite pour la remplacer. Je vois rapidement la différence entre une semaine et trois mois d’expérience. La main va rapidement sur la cuisse du client. Hunt rit abondamment, de façon naturelle. Puis, sa main remonte. D’une tape, elle lui touche l’entrejambe. Puis rit, comme si c’était une bonne blague. Elle recommence son manège plusieurs fois, puis fait à sa guise. D’où je suis, je vois mal si les autres filles sont aussi dégourdies avec leurs clients. Ce que je sais, c’est qu’ils quittent seuls, sans les hôtesses. Je me demande si les filles ne sont que des racoleuses, ou si elles font plus que ca… La soirée est encore très jeune, peut-être attendent-elles la fin avant de partir, accompagnées… Difficile de le savoir.

Plusieurs questions restent sans réponse. Est-ce que les filles proposent de passer à l’étape suivante? De quelle manière s’y prennent-elles et à quel moment? Combien se font-elles? Et surtout, est-ce que ça se passe dans un endroit emménagé dans le bar de Mme Hunt? Des questions auxquelles j’aimerais obtenir les réponses…

La jeune Winh est de retour. Elle dépose sa main sur la cuisse de son prospect. Elle participe peu à la conversation, cherche son regard tout en demeurant fort gênée. La soirée se termine peu après. Chin se lève pour aller aux toilettes. Hunt, la jeune, en profite, de la tête, pour demander au client s’il veut partir… avec Winh. Je suis consterné. Hunt qui propose les services de Winh? Elle qui n’est pas à sa place?

De retour dans ma chambre, je me suis posé un tas de questions. Lorsque Winh a quitté, est-ce parce que Mme Hunt, sa matronne, voulait la forcer à partir avec son client? Est-ce que Mme Hunt voulait entraîner sa recrue vers son premier client? Quel est le taux de roulement de Mme Hunt? Des filles comme Winh, il n’en manque pas à Ho Chi Minh. Combien de temps garde-t-elle ses filles au bar? Les envoie-t-elle ensuite dans un autre réseau moins glamour, une fois qu’elles se sont habituées à ce genre de travail? Je n’en ai aucune idée… Mais je sais que Winh n’est pas à sa place. Et je devine que dans trois mois, elle s’y sentira comme un poisson dans l’eau…

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