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L’irresponsabilité.

« Une démocratie ne peut exister comme forme permanente de gouvernement. Elle ne peut exister que jusqu’à ce que les électeurs découvrent qu’ils peuvent se voter l’argent du trésor public. À partir de ce moment la majorité vote toujours pour les candidats leur promettant le plus d’argent du trésor public, avec le résultat que la démocratie s’effondre toujours sur une politique fiscale laxiste, suivie d’une dictature. » – Alexander Tyler

Cette citation est lourde de vérité quand on considère ce qui se passe dans la plupart des démocraties occidentales. Il y a cent ans, ces démocraties avaient un endettement négligeable. Leur empreinte sur leur économie était de moins de 10% du PIB. Aujourd’hui elles croulent sous les dettes et leurs dépenses annuelles peuvent atteindre au-delà de 50% de leur PIB dans certains cas. Cette croissance fulgurante des états n’est pas sans conséquences. Ces gouvernements doivent débourser des milliards en intérêts sur leur dette astronomique. Il est presque certain que le capital de cette dette ne sera jamais remboursé, mais il pourrait maintenir les générations futures dans l’esclavage pour encore bien des années.

Le niveau de leur dépenses étouffe l’investissement privé et par le fait même, limite leur croissance économique. Leur poids est de plus en plus lourd à porter pour les contribuables. On pourrait effectivement se demander comment les choses ont-elles pu dégénérer à ce point. La réponse est effectivement dans la citation ci-haut. Les électeurs se sont rendu compte qu’ils pouvaient se voter l’argent du trésor public, et les politiciens, soucieux de gagner leur votes, ne sont que trop heureux de leur promettre la lune pour se faire élire.

De simple protecteur à l’origine, l’état s’est attribué de plus en plus de missions, et de plus en plus de pouvoirs. Il s’aventure dans des guerres inutiles. Guerre aux drogues, guerre à la pauvreté, guerre au terrorisme; toutes les excuses sont bonnes. Il s’est donné pour mission de nous éduquer et de nous soigner, mais a failli misérablement dans les deux cas. Les politiciens dépensent sans compter comme des matelots en permission dans un bordel. Il n’y a aucune limite à leur perversion.

Même si on admet que l’état a un rôle à jouer dans l’établissement d’un filet social, ce qui est discutable, pourquoi les programmes sociaux ne ciblent-ils pas que les pauvres? N’est-ce pas eux qu’on devrait aider? À quoi bon que le gouvernement subventionne les plus riches avec des garderies subventionnées, des soins de santé gratuits, des frais de scolarité et des tarifs d’électricité trop bas. Ne pourrions-nous pas vraiment aider ceux qui en ont le plus besoin et laisser faire ceux qui en ont les moyens? Trop logique peut-être?

Mais voilà, côté électoral, ça ne serait pas payant parce qu’il n’y en aurait qu’une très petite minorité qui en bénéficierait. C’est bien plus payant pour nos politiciens de fournir des services mur à mur. Le mieux pour nous acheter avec notre propre argent. La plupart des électeurs n’y voient que du feu. Le problème, c’est qu’à long terme, c’est insoutenable.

On peut bien mettre les affaires sur la carte de crédit, mais quand on est rendu à rembourser notre hypothèque en se faisant des avances d’une de nos cartes de crédit et qu’ensuite on rembourse la carte avec l’aide d’une autre carte; la réalité finira un jour par nous rattraper et nous commençons à le voir maintenant. Plusieurs états américains sont sur le bord de la faillite et doivent couper leurs budgets de façon draconienne. Plusieurs pays d’Europe sont forcés de faire de même. Des enragés envahissent les rues pour protester ces coupes budgétaires. Le lait des mamelles de l’état est addictif. beaucoup auront de la difficulté à s’en passer mais les états n’ont pas d’autre choix. C’est soit couper un peu maintenant et arriver à maintenir certains services, ou tout s’écroule et personne n’a plus rien.

Ce que nous voyons arriver dans les états comme le Wisconsin et le New Jersey viendra un jour au Québec et je suis certain que beaucoup hurleront. Mais c’est ce qui arrive lors qu’on passe des décennies à vivre irresponsablement au-dessus de nos moyens et que vient le jour où quelqu’un passe notre carte de crédit aux ciseaux. La prochaine crise que nous vivrons n’aura absolument rien à voir avec le capitalisme, elle aura au contraire tout à voir avec l’étatisme et l’irresponsabilité.

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David

Les ennemis des pauvres

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Philippe David

La gauche au Québec s’est toujours donné le monopole de la vertu. Ils se targuent souvent d’être les défenseurs de la veuve et de l’orphelin. Si leurs intentions sont bonnes, leurs méthodes font souvent tout le contraire et nuisent à ceux-là même qu’ils tentent d’aider, en plus de nuire à la société en général. La gauche dit aider les pauvres en utilisant deux méthodes. La première, en utilisant la force du gouvernement pour taxer les mieux nantis et redistribuer cette richesse et la seconde consiste à restreindre à certains l’utilisation de leur propriété pour la rendre accessible à d’autres.

Ce que les partisans de la gauche ne comprennent pas c’est que les méthodes qu’ils utilisent, le socialisme et l’interventionnisme, non-seulement n’aident pas, mais elles aggravent le problème de pauvreté qu’ils essaient de résoudre. En proposant des programmes sociaux, les gauchistes font une grave assomption: que la richesse existe dans la société. Après tout, s’il n’y avait aucune richesse à redistribuer, à quoi ça servirait d’avoir tous ces programmes? L’état-providence assume qu’il y a des gens qui produisent de la richesse ou en ont accumulé. Ce sont ces gens qu’is cherchent à taxer pour redistribuer aux pauvres.

Considérons une petite histoire de science-fiction. Supposons qu’on a découvert une nouvelle planète habitable dans notre système solaire. Afin d’alléger la surpopulation de nos prisons, nous décidons d’envoyer 50 000 prisonnier(ière)s pour coloniser la nouvelle planète. On leur donne assez de vivres, de vêtements et fournitures à chacun pour survivre 6 mois. Aussitôt arrivés, les bagnards élisent un gouvernment démocratique avec tous les pouvoirs pour éliminer la pauvreté et qui projette d’établir ipso facto, un état-providence avec système de santé gratuit, assurances chômage, pensions de vieillesse, congés parentaux, garderies, etc. Voyez-vous un problème? Le gouvernement lui-même n’est pas une source de richesse. Afin d’avoir l’argent pour établir ces programmes, il doit d’abord taxer les gens. Voyez-vous le problème suivant? Dans notre colonie, tout le monde est dans un état de pauvreté extrême. Il n’y a pas de richesse à redistribuer. Quoi faire?

En proposant ses programmes sociaux la gauche assume que la richesse pour les soutenir existe naturellement dans la société, comme si elle poussait sur les arbres. Elle ne considère pas pour un instant qu’une société ou la richesse croît peut être un grand bénéfice pour les pauvres ou que la taxation et redistribution puisse détruire la base de création de la richesse et appauvrir tout le monde.

Reprenons notre exemple, puisque que tout le monde dans la colonie est pauvre, on décide de tout mettre en commun. Le gouvernement est chargé de tout planifier, de décider les récoltes à être plantées, les commerces à créer, qui travaille où et comment allouer toutes les ressources de la colonie. Tout va bien au départ, ce genre d’arrangement va très bien au colons qui sont habitués à la vie de prison, mais après un certain temps, la nature humaine fait en sorte que personne ne veut travailler très fort. L’absentéisme est rampant, on a des pénuries de biens et services et la situation ne fait que s’empirer.

Cette situation s’est produite dans la première colonie américaine à Plymouth Rock. Ils ont tenté de fomer une société où toute propriété appartenait à la communauté (apparemment, Marx n’avait rien inventé). Le résultat fut la famine. Le gouverneur Bradford décida alors d’attribuer à chacun sa terre et donna le droit à chacun de conserver les fruits de son travail. Soudainement, tous les habitants de la colonie avaient plus d’ardeur au travail et d’excellentes récoltes. La solution à leur problème de famine fût la propriété privée et les marchés libre. Doit-on être surpris que le peuple américain soit le plus grand partisan de la libre-entreprise?

La même solution s’appliquerait à notre colonie hypothétique. Tout le monde est libre de partir en affaire dans le domaine qu’il veut et libre de poursuivre sont intérêt et appliquer ses talents particuliers à fournir des biens et services que les autres voudront acheter. Les gens seraient libres de transiger avec qui ils veulent et d’accumuler le fruit de leur travail.

Évidemment, au départ la pauvreté est manifeste. Il est plus difficile d’accumuler du capital alors qu’on fait à peine assez pour survivre, mais déjà la deuxième génération jouit d’un meilleur niveau de vie et est capable d’accumuler un peu d’épargne qu’elle passera à la troisième génération. Dans quelques décennies, le système commencera non-seulement à produire ses premiers millionnaires, mais le niveau de vie de ceux au bas de l’échelle aura aussi augmenté. Tout aussi important, les plus pauvres sauraient qu’il peuvent eux aussi rejoindre les rangs de la classe moyenne en travaillant fort et en épargnant.

Cette situation n’est pas si hypothétique, c’est celle qui prévalait pendant la révolution industrielle. Pendant cette période, les gens étaient relativement libres de transiger sans règlementation excessive et étaient très peu taxés. Les quelques premières décennies de cette période furent difficiles, comme pour toute société avec une base de richesse limitée.

Comme d’habitude, les partisans de la gauche sont vite à critiquer cette période. Ils sont vites à nous rappeler les horreurs des usines de l’époque où femmes et enfants travaillaient de longues heures. Mais ils manquent un point important, dans une société qui n’est pas encore riche, ces usines, aussi horribles soient-elles offrent une chance de survie à ceux qui y travaillaient. Une société qui n’a pas une base de richesse et aucun moyen d’en accumuler va inévitablement voir des gens crever de faim. Les pères de familles de l’époque n’envoyaient pas leur femme et leurs enfants à l’usine parce qu’ils les haïssaient, mais parce que ça leur donnait une meilleure chance de survie. Plus tard, alors que les familles ont réussi à accumuler un peu d’épargne, le besoin pour les femmes et les enfants de travailler est devenu moins criant et ils ont pu arrêter. Ultimement, lorsque nos gouvernements ont légiféré contre le travail juvénile, il n’y avait que très peu d’enfants qui travaillaient encore et leurs familles ont dû souffrir, privées de ces revenus. Ce qu’on ne vous dira pas non plus de cette période, c’est que la vie avant la révolution industrielle, pour 80% de la population était courte, brutale et miséreuse avec un taux de mortalité infantile rampant et une espérance de vie sous les 40 ans. On vous l’enveloppera plutôt de romantisme pour vous cacher qu’en fait, le niveau de vie de la révolution industrielle était supérieur au mode de vie agraire qui prévalait avant ou seule la noblesse était privilégiée, vivant de ses pillages, et que peu qui naissaient au bas de l’échelle sociale avaient de chance de changer de station. La clef d’un niveau de vie croissant est donc l’épargne et l’accumulation de capital.

Imaginez qu’un fermier emploie un homme de main qui n’est équipé que d’une bêche pour travailler une terre de 100 hectares. Le fermier paie cet homme de main $10 000 par an et a $5000 de dépenses additionnelles. À la fin de la saison il vend sa récolte $30 000, empochant un profit de $15 000. Supposons aussi que notre fermier considère qu’un profit de $15 000 est le strict minimum qu’il doit avoir pour nourrir sa famille et rester en opération. Une ferme est un investissement risqué et rien ne garantit le prix et la quantité des récoltes d’année en année. Si les choses restent les mêmes d’une année à l’autre, il est donc impossible au fermier d’augmenter le salaire de son homme de main. Puisque ses profits n’augmentent pas, le fermier ne peut pas se permettre d’augmenter ses salaires.

Mais supposons, que le fermier puisse augmenter sa production? Supposons qu’il puisse doubler le rendement de ses 100 hectares? S’il pouvait faire ça, il pourrait aussi augmenter le salaire de son employé. Que ferait-il pour y parvenir? Il pourrait mettre un certain montant de ses profits de côté, disons $1000 à chaque année et dans quelques années il pourrait s’acheter un tracteur usagé qui permettra à son employé d’augmenter le rendement de sa terre. Est-ce que l’employé dépend du bon vouloir du fermier pour obtenir son augmentation? Pas du tout parce qu’il peut aller visiter les fermes voisines pour découvrir combien les employés y sont payés et exiger l’équivalent de son employeur. Si l’employeur refuse, l’employé est libre d’accepter une meilleure offre ailleurs, laissant le fermier sans employé pour l’aider à cultiver sa terre.

Donc, même les travailleurs au bas de l’échelle bénéficient de l’augmentation des profits de leur employeur. Ils ont un intérêt, tout autant que leur employeur à la réussite de l’entreprise. Et plus il y a d’entreprises qui font de même, et plus ils feront augmenter les salaires réels des travailleurs.

Retournons maintenant à notre colonie fictive et propulsons la 100 ans dans le futur. À ce point, le niveau de taxation et de règlementation étant demeuré bas, la société a accumulé une grande quantité de richesse. Bien sûr, certains auront eu plus de succès que d’autres, mais même les plus pauvres ont un niveau de vie enviable comparativement à ce qu’ils avaient 100 ans auparavant et tout le monde comprend que leur niveau de vie dépend de l’épargne et l’accumulation de capital des plus riches et de tout le reste. Arrivent les partisans de la gauche qui s’exclament comment il est injuste qu’il existe de si grands écarts de richesse

« Nous devons faire la guerre à la pauvreté » disent-ils, « Et nous débarrasser de ce capitalisme sauvage et établir un état-providence ». Les gens finissent par céder à leur chant de sirène. Au départ, tout fonctionne bien. Les personnes âgées ont un revenu de retraite garanti, les gens ont des soins de santé gratuits, les entreprises recoivent des subventions, les enfants reçoivent une éducation gratuite.

Par ailleurs, les gens négligent de remarquer un étrange phénomène. Le nombre de riches commencent à diminuer, dû au fait que ceux qui se situaient à la limite entre la classe riche et la classe moyenne retombent à la classe inférieure à cause des impôts qu’ils doivent payer pour financer ces nouveaux programmes. Au fur et à mesure que le temps avance, le gouvernement doit élargir son assiette fiscale pour inclure la classe moyenne. Et ceux qui se trouvaient dans la marge entre la classe pauvre et la classe moyenne retombent dans la classe inférieure. Graduellement, l’assiette fiscale continue de s’élargir et les impôts continuent d’augmenter jusqu’à ce qu’il se présente un autre phénomène: le taux d’épargne et l’accumulation de capital, la clef de la richesse, commencent à diminuer.

Ce scénario n’est pas si hypothétique non-plus. C’est exactement ce qui se produit au Québec depuis la Révolution Tranquille. Notre fardeau fiscal étant l’élément de notre budget familial qui a le plus augmenté depuis 1960. Une augmentation de plus de 1600%! Lorsqu’on se compare avec l’Ontario, on note que nous avons 42% des québécois qui sont trop pauvres pour payer de l’impôt, contre 29% en Ontario et nous n’avons que 1.6% de riches contre 2,9% en Ontario. Nous sommes donc, grâce à notre état nounou plus lourd et expansionniste que toutes les autres provinces, de plus en plus riches en pauvres et pauvres en riches. C’est ce que nous a donné notre modèle québécois.

Le modèle socialiste retourne éventuellement les gens à l’état de pauvreté jusqu’à ce que tous atteignent l’égalité; soit également pauvres. Cuba est un excellent exemple. En confisquant au riches leurs commerces, leur propriétés et leur comptes en banque, soit-disant pour aider les pauvres, Fidel Castro a amené son pays jusqu’à la conclusion logique de ce système. Le résultat est une pauvreté manifeste où la grande majorité des habitants survivent à moins de $1 par jour. N’eût été de prêts provenant de l’URSS et maintenant de la Chine, Cuba aurait sombré depuis longtemps dans la famine.

La seule raison pourquoi nous n’avons pas eu une telle érosion au Québec encore, c’est que l’entreprise privée est arrivée à accumuler le capital un peu plus rapidement qu’il ne lui est confisqué et encore, l’investissement privé est en sérieuse baisse depuis plusieurs années et avec le déclin démographique, notre manque de productivité va s’empirer et l’écart avec la moyenne américaine et canadienne va s’accentuer grandement. Dépêchez-vous à faire payer les riches. Bientôt, il n’y en aura plus.

Les gauchistes semblent croire que tout ce qui compte en implémentant leurs programmes, ce sont d’avoir de bonnes intentions. En autant qu’ils se croient bienfaisants, ils croient que les moyens qu’ils utilisent sont justifiés. Malheureusement, leur compréhension de l’économie est assez sévèrement limité au point de croire qu’ils peuvent défier les lois de l’économie et du gros bons sens en abolissant la pauvreté par une loi. (Eh oui, sans blague!) Ils se croient vertueux, mais dans la réalité, il semble qu’un grand nombre d’entre eux seraient satisfaits de voir les pauvres plus pauvres, si en revanche, les riches étaient moins riches.

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David

L’échec du Modèle Québécois

Philippe David.

Il y a belle lurette que les choses vont mal au Québec et je me demande souvent si un jour nous verrons la lumière au bout du tunnel sans qu’il n’y ait littéralement un coup d’état. Car il m’arrive parfois de me demander si un soulèvement populaire est la seule façon de briser le statut quo. Le 11 avril dernier, 50 000 québécois de la classe moyenne ont déambulé sur la Grande Allée à Québec, brandissant des balais, enjoignant le gouvernement de nettoyer sa propre cour avant de venir une fois de plus piger dans nos poches. J’étais de ce nombre et j’ai même symboliquement laissé ma chemise aux portes de l’Assemblée Nationale. C’était bien la première fois que je manifestais pour quoique ce soit. Comme les autres personnes qui étaient présentes, j’ai manifesté parce que j’en ai marre. Marre de voir notre argent lancé aux quatre vents. Marre de ne recevoir aucun service équivalent. Bref, j’en ai marre du sacro-saint modèle québécois et au milieu de cette foule qui s’étendait littéralement à perte de vue à l’avant et l’arrière de moi, j’ai eu l’impression de ne pas être le seul. Sans doute je serai porté au bûcher pour oser maintenant critiquer notre religion nationale social-démocrate. Brûlons vif le méchant droitiste néolibéral! N’est-ce pas toujours le sort réservé aux hérétiques?


La Pensée Magique

Le Québec est le royaume de la pensée magique. Nous sommes complètement déconnectés de la réalité. Nous nous sommes concocté un modèle qui ne peut absolument pas tenir debout dans la réalité. Nous nous imaginons riches alors que nous sommes parmi les plus pauvres en Amérique du Nord. Nous agissons comme si la richesse n’était que quelque chose qui faut juste aller chercher, dans la poche des riches ou dans les caisses des compagnies privées, mais pas quelque chose que nous devons créer et pour laquelle nous devons travailler. Comme si l’argent poussait sur les arbres. Et lorsque le pillage des contribuables québécois ne suffit plus, nous pillons le reste des contribuables canadiens et nous empruntons, condamnant nos enfants à payer pour nos excès. En aucun temps nous nous sommes arrêtés à songer au conséquences à long-terme. Et le pire, c’est qu’on ne peut pas remettre tout ça en question sans se faire traiter de sans-cœur néolibéral comme si la gauche au lunettes roses avait le monopole de la vertu.

Le Mythe de la Solidarité Sociale Québécoise

Nous les québécois nous targuons d’être des modèles de solidarité sociale. Nous regardons les anglos du ROC et les méchants américains du haut de notre rectitude sociale. Nous sommes prêts à tout pour le bien commun et redistribuer la richesse, même si nous devons saigner toute notre classe moyenne. Nous nous sommes égalitaires, oui monsieur! Vraiment? Oui, c’est vrai, nous avons un filet social plus riche que partout en Amérique du Nord, mais à qui profite-t-il vraiment? Nous nous entêtons à rendre tous nos services publics gratuits ou quasi-gratuits, mais est-ce les plus pauvres ou les plus nantis qui en profitent le plus? Prenons par exemple le gel des droits de scolarités et des tarifs d’électricité. La moitié des étudiants universitaires viennent de familles mieux nanties, et ces étudiants, une fois diplômés, gagnerons des salaires bien au dessus de la moyenne. Pourquoi devraient-ils être subventionnés par d’autres qui n’ont probablement pas leur niveau de scolarité et qui gagnent des salaires moindres que ceux que ces étudiants gagnerons plus tard. C’est un non-sens. Pendant ce temps, les universités sont sous-financées et la qualité souffre. Ne serait-il pas plus sage de laisser les droits de scolarité augmenter et d’aider ceux qui en ont vraiment besoin par un système de prêts et bourses plus généreux? Même chose pour les tarifs d’électricité qui profitent en réalité aux propriétaires de grandes maisons. Ne serait-il pas mieux de laisser ces taux augmenter, quitte à rembourser une partie de ces frais à ceux qui sont en deçà d’un certain seuil de revenu? C’est quoi la solidarité sociale au juste? De tout donner à tout le monde, qu’ils en aient besoin ou pas? Ou de tout simplement de s’occuper de ceux qui en ont vraiment besoin? « Arrière Satan! » s’exclament sûrement les prêtres de la social-démocratie. « Quel blasphème! » Mais voilà, très souvent nos beaux programmes redistribuent la richesse de bas en haut, plutôt que de haut en bas. Et que fait la gauche? Elle en vante les mérites! Quelle ironie!

L’Aristocratie de l’influence et du Statut Quo

Aux élections de 2003, 64% des électeurs ont voté pour un changement. Une des promesses qui faisait partie de la plateforme électorale des libéraux c’était une ré-ingénierie de l’état. Nous connaissons la suite. Dès que les libéraux ont fait mine de vouloir remplir cette promesse, les boucliers syndicaux se sont levés et ce fût la fin de la ré-ingénierie. Ça fait combien de temps que nous savons que notre système ne fonctionne plus? Dix ans? Quinze? Des solutions ont-elles été présentées pour régler ces problèmes? Certainement des centaines. Elles ramassent la poussière sur des tablettes quelque part. On ne sait trop où. Sommairement rejetées par notre aristocratie bien-pensante. Car voyez-vous, beaucoup trouvent leur compte dans le système actuel. 42% des québécois ne paient aucun impôt et près de 60% sont des bénéficiaires nets de l’état, c’est-à-dire qu’ils reçoivent de l’état plus qu’ils n’en paient. Ceux qui restent sont les pauvres bougres qui portent les autres sur leurs épaules et de plus en plus, ce sont ceux de la plus jeune génération: les X et les Y. Puisqu’ils sont la minorité, ils commencent de plus en plus à réaliser la signification du terme « tyrannie de la majorité ». Ceux qui ont intérêt à perpétuer le modèle québécois, la classe politique, les fonctionnaires, les BS corporatifs, les syndicats et tous les divers groupes sociaux ont de puissants lobbies et une puissante influence sur la façon que les choses se passent et ils ont tous un intérêt à maintenir le statut quo. Vous croyez vraiment qu’on manque de solutions pour résoudre les problèmes de notre système de santé? Il y a énormément d’autres pays qui ont un système de santé plus efficace et moins coûteux que le nôtre, il y a belle lurette qu’on aurait pu essayer leurs idées. Mais les grands clercs sociaux-démocrates nous ont convaincus que notre façon de faire les choses est la meilleure. Il suffit juste d’y mettre un peu plus d’argent. Mais voilà, ce qu’ils ne vous diront pas, c’est que l’argent, nous n’en avons plus. Nos cartes de crédit sont au max et ils vont bientôt venir reposséder la maison. Nous allons frapper un mur, mais ils s’en moquent! Ils vont se payer une retraite dorée aux dépens des autres et c’est tout ce qui compte pour eux. Nous allons avoir le plan « Freedom 75 » pour qu’ils aient le « Freedom 55 ». Je suis à cheval entre les X et les boomers et je crois sincèrement que des boomers il ne restera que des miettes quand ce sera mon tour.

Mais qu’est-ce qui nous attend?

S’il n y a pas un grand coup de barre bientôt, nous allons assister à la paupérisation graduelle du Québec. Nous serons non seulement les plus pauvres du Canada ou de l’Amérique du Nord, mais des pays industrialisé. Nous étouffons nos entreprises et nous accablons la future génération de dettes qu’ils ne pourront jamais rembourser. Nous allons probablement assister à un exode de tous les jeunes diplômés vers des pâturages plus verts. Pourquoi resteraient-ils pour se faire saigner? Vous croyez que la barrière linguistique va les retenir? Ils vont nous planquer là dans notre merdier après avoir collecté leur diplôme que nous aurons subventionné et ce sera bien fait pour nous. Ci-dessous est le compteur de notre dette. Je ne pourrais vous dire jusqu’où il va grimper avant que tout s’écroule, mais il sonnera certainement le glas du modèle québécois. Espérons que nous aurons abandonné nos lunettes roses avant ça.


J’ignore pourquoi, mais je n’arrive pas à faire afficher l’horloge de la dette dans le billet sur les 7 du Québec, mais vous pouvez la voir sur mon blogue

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Classé dans Actualité, Philippe David

L’éducation comme arme contre le capitalisme sauvage

Sur le blogue de David Gendron, je suis tombé sur le terme « PARECON », via un commentaire de François Tremblay. J’ai cherché un peu et j’ai trouvé un texte sur Zombie qui en explique les grandes lignes. En gros, c’est un système économique basé sur des principes anarchistes (pas libertariens); « y sont bannis le marché (capitalisme), la planification centrale (social-démocratie, communisme centralisé, etc.), toute hiérarchie du travail (patron vs employé) et le profit. » C’est « un système décentralisé, démocratique, participatif et égalitaire. » Et c’est en fait une réponse aux critiques de la pensée anarchiste (du côté libertaire), question de donner du concret, de la chair autour de l’os.

À la suite de ce billet, il y a quelques commentaires. Un de ceux-là m’a beaucoup parlé :

Je trouve louable l’initiative PARECON, née d’une recherche d’équité dans un esprit anarchiste. Je n’y adhère pas pour 2 raisons : 1) cette construction idéologique va à l’encontre de la tendance naturelle humaine à systématiquement se laisser guider par ses instincts, lesquels nous poussent vers la facilité et l’individualisme. 2) L’individualisme débridé que nous connaissons aujourd’hui détruira peut-être le monde qui l’a vu naître, mais il ne sera jamais remplacé par un système intellectualisé trop complexe. Le résultat de la destruction du système actuel résulterait plutôt d’une copie neuve et identique de lui-même, condamné à se répéter tant qu’il n’aura pas appris à se transformer de l’intérieur. Le capitalisme n’est pas une création de l’intellect, mais bien une « herbe sauvage » qui ne veut que croître sans cesse, tel l’ogre affamé dont l’estomac à été remplacé par une pompe au mouvement perpétuel. Le capitalisme ne demande pas l’éradication, mais seulement d’être bridé et contre-balancé (sic) par une force d’opposition. La solution ? Instaurons un système d’éducation publique qui donnera la chance à chacun de développer son plein potentiel sans limite (sic) aucune, qui développera l’indépendance d’esprit et la critique constructive, et qui permettra à tous de devenir ce qu’ils veulent vraiment, à l’intérieur d’un cocon protecteur, à l’abris (sic) des interventions extérieures de la société jusqu’à, disons, 25 ans. N’essayons pas d’imposer nos vues sur la jeunesse, laissons-là (sic) plutôt contrôler sont destin seule. Faites ça, et je vous garantis un monde meilleur en 2 générations. Ceux qui d’entre-nous (sic) valorisons l’appât du gain et l’amas de capitaux comme seuls moteurs de la vie quotidienne sont déjà trop atteints pour changer d’eux-mêmes. Et comme la nature s’opposera, et triomphera TOUJOURS des solutions forcées et compliquées, PARECON restera une autre belle idéologie condamnée à mort le jour même de sa naissance, et qui si elle se développe, le fera tel le cancer sur l’organisme qu’est la société, comme le communisme pur et dur avant elle.

Tout revient à ça, encore et toujours : l’éducation. Et qui dit éducation, dit évolution. Si on regarde en gros l’histoire, on remarque une lente évolution des systèmes qui régissent la société. La démocratie qui semble aujourd’hui prendre toujours de plus en plus d’ampleur était considérée par beaucoup de philosophes d’antan comme étant un des pires systèmes. Notre époque est propice à la démocratie, même si cet idéal est loin d’être atteint. Et pour ce qui est de l’anarchie, c’est du futurisme, ce vers quoi nous devons tendre.

Pour faire une comparaison simple avec la vie d’un humain, je crois que l’humanité est dans son adolescence. Elle est excitée par les gadgets, a encore besoin de se faire dire quoi faire par ses parents, et surtout, il lui manque encore un peu d’éducation pour s’affranchir. Donc, qui se demande encore quel devrait être le programme numéro un des anarchistes de toutes les tendances? Malheureusement, ce n’est pas demain la veille que l’État lâchera prise sur l’éducation.

Il faudra faire avec.

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Classé dans Actualité, économie, Renart L'Eveillé