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Questions d’habitudes

Hier, ma conjointe m’a posée une question et il s’en est suivi une bonne discussion à laquelle je me réfère pour écrire ce billet. À la base, cela est en lien avec une dame de l’âge d’or que l’on connaît bien, et qui a de gros problèmes de santé. Elle souffre de maux en rapport avec ses poumons et elle est branchée continuellement sur une machine à oxygène. Son médecin lui a sommé d’arrêter de fumer, elle a tenu le coup pendant un certain temps, a recommencée, mais hier elle est repartie à l’hôpital pour une deuxième fois depuis qu’elle a recommencée…

Alors, la question c’est de savoir si on devrait commencer à faire payer les gens pour les soins de santé, dans le cas où ce sont de mauvaises habitudes qui les rendent malades. Subjectivement, nous avons arrêté de fumer et changeons nos habitudes alimentaires, entre autres, pour améliorer nos chances d’être en santé le plus longtemps possible, et pour minimiser les chances d’être un poids pour la société, etc., mais objectivement, on ne peut pas le regarder de cette manière.

Ce que j’ai toujours pensé, c’est que le tabagisme est un problème culturel, point. Alors, comment pointer du doigt quelqu’un qui est pris par une addiction physique et psychologique, même si aujourd’hui les campagnes de dénigrement de cette culture vont bon train? Il n’y a que la bonne volonté comme moteur de changement, et ce n’est pas donné à tout le monde de voir le changement d’habitude comme un défi positif. Et encore moins de voir d’un bon oeil l’hypothétique, l’incertitude, dans cette quête de l’amélioration de sa santé.

Ça me fait penser à un reportage au Téléjournal. On y présentait une étude scientifique qui démontre un « lien entre la consommation de viande rouge et l’accroissement du risque de mortalité. » Au début, on voit un homme, bien joufflu, répondre à une vox populi :

— La viande rouge c’est bon en maudit. Je pense que ça fait partie de notre quotidien. Je changerai pas à cause des études… c’est plein d’études anyway astheure!

C’est écrit dans le ciel que cette personne avec cette attitude — et possiblement fumeur, se gavant sûrement de sel et de sucre — va nous coûter la peau des fesses collectivement pour ses soins de santé à la brunante de sa vie — et peut-être même bien avant. Et c’est à la vue de ce genre d’individu que me vient le désir de le voir payer de sa poche, de nous voir donner complètement le système public de santé aux dents du loup privé!

Mais non, on ne peut pas se baser là-dessus pour faire cette réflexion, parce que, tout comme le tabagisme, ces habitudes sont très culturelles, surtout ici, en Amérique, dans le cas de la viande rouge. Si on extrapole, est-ce que c’est trop fort de penser que toutes ces habitudes, qui nous paraissent aujourd’hui majoritairement mauvaises, viennent du fait de la conservation des aliments qui, anciennement, passait par le sel, le sucre et le gras? Sans oublier les traditionnels repas hyper caloriques qui servaient bien nos ancêtres ruraux. Donc, des habitudes qui étaient bonnes et qui sont devenues mauvaises avec le temps. Et même, encore plus que la donnée culturelle, que ces goûts sont inscrits en nous génétiquement? Surtout quand on remarque les avancées scientifiques dans le domaine de la génétique et les preuves que les gènes sont modifiées en cours de vie par les interactions avec l’environnement, tant du côté physique que psychologique.

C’est comme si notre culture, nos moeurs n’étaient pas en phase avec la réalité, qui est aussi le résultat d’un amalgame d’évolution culturelle. En regard de tout ça, toute la propagande en matière de santé me semble plus acceptable malgré le fait qu’elle est irritante, autant pour ceux qui l’acceptent positivement que négativement : quand tu fais déjà des efforts, ça devient lassant de te le faire répéter, et encore plus quand tu t’en contrefous… Sinon, comment s’y prendre personnellement, comme avec l’homme cité plus haut, pour influer sur l’attitude? Pour le cas de la dame dont je parle en début de billet, nous n’y sommes jamais résolus… En espérant que l’espoir de moins de souffrances lui donnera le coup de pouce pour suivre les conseils de son médecin. S’il n’est pas déjà trop tard.

(Image : David Asch)

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Les coopératives de Santé et la santé alternative

Les coopératives de Santé et la santé alternative

Dossier coopérative de Santé.         Raymond Viger

panoramix Nous avons développé au Québec des moyens alternatifs pour atteindre nos objectifs en matière de santé. Les coopératives de santé sont l’une de ces solutions. Permettre aux citoyens de s’impliquer dans la gestion et l’administration des lieux de santé est une bonne façon de démocratiser les instances publiques.

Des projets tels que Jonquière Médic, qui permettent d’attendre le médecin à domicile, ont fait leur preuve et s’autofinancent depuis plus de 25 ans.

Il a été démontré que les coûts reliés à la prévention sont moindres lorsque les citoyens sont impliqués dans la recherche de solution et dans la prise en charge de celles-ci dans la communauté.

Lors du débat des chefs avec Jean Charest et André Boisclair, Mario Dumont avait questionné les libéraux et les péquistes sur leur position sur les coopératives de santé. Ni Jean Charest, ni André Boisclair ne lui ont répondu. Ils n’ont même pas prononcé le mot « coopérative de santé ». Comme si les coopératives de santé était un sujet tabou qu’il fallait mettre en quarantaine.

En 2006, Reflet de Société a fait un dossier sur les coopératives de santé et les moyens alternatifs en matière de santé. Des médecins ont donné leur opinion, des utilisateurs de service… Il n’y manquait que le ministre de la Santé de l’époque, M. Philippe Couillard. Il n’a jamais voulu nous donner une entrevue. Je vous laisse la série de questions que nous voulions lui poser et qui sont demeurer sans réponse:

Questions au ministre Couillard

•Pourquoi n’entend-on jamais parler des projets alternatifs comme palliatifs à la privatisation des soins?

•Pourquoi des projets qui fonctionnent depuis un quart de siècle, comme Jonquière Médic, n’a pas fait de petits? Pourquoi ouvrir une brèche au privé sans penser au modèle, plus rassembleur, coopératif?

•Comment expliquer que votre ministère parle d’offrir le meilleur service de soin à la population sans placer le citoyen au coeur de sa santé?

•Finalement, quelle est votre position sur les projets alternatifs?

Philippe Couillard n’a pas eu de difficulté à parler de Partenariat-Privé-Public en matière de santé. Pourquoi les coopératives de santé n’ont pas trouvé de place dans son discours? Le citoyen n’a-t-il pas une place à prendre et un rôle à jouer concernant la Santé?

Yves Bolduc, le nouveau ministre de la Santé ainsi que les autres partis politiques seront sollicités pour répondre à ces questions sur les coopératives de santé. En espérant que notre chasse aux réponses soient plus fructueuses pour 2009!

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