« Un camion d’incendie peut sauver une communauté d’augmenter les impôts, couper les forces de police», explique Pepperman. « Qui en détient la propriété? C’est le contribuable américain. Le meilleur à faire est de ramener les gens qui ont payé pour cela en premier lieu. «
C’est par hasard que j’ai trouvé cet article. J’en ai fait la traduction, écartant les détails sans intérêts. Pour ceux qui peuvent lire l’article en anglais, je laisse le lien en fin d’article. (1)
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L’invasion à l’envers
Au mois de décembre, l’armée américaine a commencé une opération de « sortie » : celle du matériel militaire, avec tout ce que cela peut inclure.
Jusque-là, tout est normal. Mais là où ça agace un peu, c’est ce ton de vantardise et de soi-disant bienfaits accordés à l’Irak.
Quand il a pris l’affectation en Septembre 2010, l’armée avait identifié un peu plus de 2 millions d’articles à 92 bases qui ont dû être renvoyés aux États-Unis, a déménagé à l’Afghanistan, vendus, donnés ou détruits. Il a estimé qu’il faudrait environ 20 000 chargements de camion pour procéder à l’opération.. « Dans l’armée, on compte tout», dit Richardson, qui est basé à Camp Buehring au Koweït, où l’armée américaine met en scène le retrait de ses troupes et de son matériel. ( Bloomberg)
On s’affaire à quitter l’Irak avec tout ce que cela comporte : hommes et matériel:
– Gilets pare-balles
– Casques
– Armes à feu
– Sachets alimentaires
– Piles
– Claviers usés, chaises de bureau, radios, extincteurs, câbles d’ordinateurs, etc.
Après huit ans de guerre, on fait l’inventaire…
Deux millions d’articles dans 92 bases. Il faudra environ 20,000 chargements pour évacuer tout cela.
Comme une invasion, mais à l’inverse.
La récupération du Pentagone
Si le matériel trop usé est jeté dans les poubelles irakiennes, il va de soi que l’armée récupère le matériel militaire : véhicules blindés, gilets pare-balles, M1, radios, génératrices, hélicoptères.
Certains véhicules anti-mines resteront toutefois en Irak « pour protéger les troupes ».
Le plus grand défi de Richardson est à trouver preneur pour toutes les choses que l’armée ne veut plus.
C’est le début du marché aux puces…
En Alabama on a acheté – pour le prix du transport des trombones et des clarinettes. Dans le même État, on a payé 42,000$ pour un bulldozer qui sert à a déblayer des routes et des parcs publics.
Je vous passe les bienfaits du reste. Le déraillement commence ici. Sorte de mission « humanitaire » pour l’Irak.
Manière de parler…
Équipement militaire à vendre
Il restait 5,500 militaires prêts à partir. Mais, dit-on, les États-Unis « conservent une empreinte significative là-bas ».
La mission diplomatique des États-Unis est la plus importante dans le monde, le département d’État emploie 15,000 personnes, don 5000 agents de sécurité privés pour protéger les bâtiments et le personnel.
L’ambassade américaine hébergera un programme du Pentagone pour promouvoir la vente d’armes de fabrications américaines.
L’Irak achète pour 10$ milliards d’équipement militaire, plus des programmes de formation, et 6.5$ milliards en achat de F-16.
Les États-Unis laissent toutes ces bases vides qui serviront aux forces de sécurité irakienne.
Cuisines
Remorques
Génératrices…
Biens excédentaires du Pentagone jugé trop coûteux pour être démantelé et transporté.
On transformera certains anciens sites militaires en postes civils. Pour le « Ministère de la Jeunesse et des Sports », ou encore des écoles. Des remorques repeintes au drapeau de l’Irak…
La vente de feu et « dons »
Selon les estimations du Pentagone, on donnera pour 580$ millions de dollars d’équipement. Ce qui soulève la grogne de certains Américains qui considèrent qu’ils ont déjà payé pour ces biens.
Le Pentagone estime toutefois que ces dons sont bien « dépensés » puisqu’ils aideront les Irakiens à se défendre contre les insurgés et garder de bonnes relations entre l’Irak et les États-Unis dans une région du monde hostile aux intérêts américains.
Eh ! Oui. Une région du monde hostile aux intérêts américains.
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On ne peut pas être plus pompeux et arrogant quand on connaît l’histoire de l’invasion de l’Irak, la souffrance des civils, les millions d’Irakiens qui ont fui le pays, et l’état lamentable dans lequel il se trouve.
Il ne se passe pas une semaine sans que des attentats aient lieu.
On juge cela comme « un marché avantageux pour l’armée et la sécurité nationale ».
« Nous leur devons » dira Richardson.
« C’est la bonne chose à faire ».
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