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Grandeurs et misères de la technologie

Par Renart Léveillé

 

Comme ceux qui me lisent, enfin la plupart si je ne m’abuse, l’ère technologique dans laquelle nous nous trouvons m’apparaît tout à fait positive. Elle nourrit beaucoup plus mes espoirs que mon cynisme, bien que le flot d’informations tend à démontrer le contraire. C’est-à-dire qu’elle fait miroiter un futur plus en phase avec le citoyen, bien qu’elle cultive l’impatience de ne pas y être déjà parfaitement et de toujours avoir l’impression qu’il y a pelletage en avant. Tout ce qui touche à la politique en est déjà un bon exemple.

D’un côté, en Islande, les travaux pour reviser la Constitution de ce pays avec l’aide des citoyens via les médias sociaux sont un succès :

en trois mois et demi de travaux, il y a eu plus de 3600 commentaires et 370 suggestions

La démarche doit maintenant faire le test de la réalité parlementaire pour se voir approuvée, modifiée ou rejetée, mais voilà déjà une belle preuve de l’utilité de la technologie. Et en espérant qu’elle fera d’autres petits (« le Maroc a aussi mis en place un site Internet où les citoyens du royaume peuvent discuter de la réforme constitutionnelle en cours »).

Plus près de nous, le gouvernement du Québec a mis en ligne un site de « Consultation publique Web 2.0 » où on peut y soumettre des idées. Au moment où j’écris, 80 idées y ont été soumises et c’est par celle de Nicolas Roberge (concernant nos chères infrastructures), promulgué sur Twitter, que j’ai pu le découvrir. Je suis quand même bien surpris de ne pas en avoir entendu « parler » avant…

Pour ce qui est de l’Islande, il n’y a aucun doute que le processus marquera cette société, si ce n’est pas déjà fait. Pour ce qui est de l’initiative québécoise, j’ai bien peur que ce ne soit que cosmétique, mais l’avenir nous le dira. Parce qu’il faut bien se l’avouer, c’est tout à fait dans l’air du temps de se donner des airs participatifs. Avoir l’air de se soucier de ce que pense le citoyen est bien utile pour adoucir l’air de supériorité d’un gouvernement. Mais au final, si la valeur de cette consultation ne fait qu’égaler les échanges banals de n’importe qui sur Twitter, Google + et Facebook, cela ne fera qu’engraisser le cynisme déjà balourd à souhait. Cela ne sera que de l’air. Aussi inutile que le phénomène du « air guitar »!

Mais là où la technologie prend des airs de film d’horreur, c’est au niveau « du marquage électronique de l’humain » :

Le congrès des États-Unis d’Amérique vient il y a quelques mois d’adopter une loi (HR 3200) qui permet de pucer l’être humain. Sous prétexte d’un accès au remboursement des soins de santé, par une identification des patients et des informations relatives à la santé, cette loi qui était un projet datant officiellement du 10 Décembre 2004 obligera l’américain moyen à se faire implanter un transpondeur à radiofréquences (qui réagira donc aux ondes radios) sous cutané capable de durer l’équivalent d’une vie.

Pour dire vrai, si c’est sur une base volontaire, je ne suis pas contre l’idée de voir la technologie faire son entrée dans le corps humain. Mais vous lirez l’article d’Agoravox, c’est loin d’être une superbe introduction en la matière… Cependant, au-delà de ça, si notre expérience humaine peut se magnifier par un mariage heureux entre la biologie et la technologie, nous serions bien perdants de le rejeter parce que cela serait « contre nature ». À ce compte-là, depuis que l’humanité est sortie de sa nudité originelle, tous les progrès sont en soi contre nature. Alors pourquoi la peau serait-elle l’ultime barrière du progrès?

Mais il faut le dire, alors que la technologie devient de plus en plus intime, il y a un effet de balancier entre la peur de perdre le caractère privé de sa vie et l’immense joie de se la faciliter. C’est un cliché de dire que l’apparition de la radio en a épouvanté plusieurs, idem pour la télévision… C’est aussi un cliché de dire que nous n’avons pas besoin d’obligation pour embarquer dans le train des nouvelles technologies, puisqu’il y a l’effet d’entraînement pour jouer son rôle consensuel à merveille. Ceux-là diront que les médias sociaux sont une sorte de prison, et les prisonniers en question continueront avec raison leurs danses aériennes malgré leurs chaînes et leurs boulets. Tout ça pour dire que c’est du donnant donnant. Hier contre demain. On délaisse un peu d’un mode de vie pour en apprivoiser un nouveau. Et ainsi de suite.

Avec le progrès, la notion de liberté est en perpétuel changement. L’exemple du « puçage » états-unien est parfait pour jouer le rôle de signal d’alarme. Sinon, il faut creuser plus longtemps pour débusquer les possibles dangers (tous capable de tenir dans l’image du « Big Brother »), et la majorité des gens n’a pas de pelle, encore moins d’énergie pour creuser. Et entre l’alarmisme et l’angélisme, tenir en équilibre est assez étourdissant.

Voilà où nous sommes.

(Photo : lgb06)

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Radio L’Autre Monde : Actualité mondiale, économie, banqueroute des nations, 9/11, torture


Par François Marginean

Image Flickr par zennon_11




Radio L’Autre Monde : Actualité mondiale, économie, banqueroute des nations, 9/11, torture



Pour écouter, ou pour télécharger, simplement cliquer sur le lien ici:

L’Autre Monde 1er aout 2011

120 min / Radio de l’UQAM, CHOQ FM


Diffusion en direct : Lundi à 15:00h

Animation : François Marginean
Réalisation :François Marginean
Chronique : Stéphane Poutoire

Archives d’émission

Au programme cette semaine :

– Nos infrastructures s’effondrent et le programme spatial américain est terminé;

– L’impact des activistes et des médias alternatifs est grandissant et indéniable;

– Mise à jour des dossiers des attentats en Norvège et du scandale de Rupert Murdoch;

– Économie – Les États-Unis s’enfoncent dans la dépression et l’Europe coule elle aussi;

– Importantes informations concernant le 9/11 et la torture sont rapportées.

C’est en rendez-vous le lundi dès 15h pour l’émission la plus écoutée de CHOQ FM, la radio officielle de l’Université du Québec à Montréal !


***Cliquez sur les liens ci-bas pour trouver les sources d’informations discutées sur l’émission :

Actualité mondiale, économie, banqueroute des nations, 9/11, torture – 1/2

Actualité mondiale, économie, banqueroute des nations, 9/11, torture – 2/2

Aussi disponible en vidéo sur YouTube:

http://www.youtube.com/user/Stef2892#g/c/1A6C31236385C96C

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Classé dans Actualité, François Marginean

Chronique nécrologique: Liberté d’expression sur l’Internet au Canada (2011)

Par François Marginean

Image Flickr par jk5854

Poster un lien vers un site « haineux » fera de vous un criminel

Poster un lien vers un site « haineux », même si c’est fait anonymement ou sans être conscient que le site en question contient du matériel jugé comme étant « haineux », risque fort bien d’être un crime, selon le nouveau projet de loi de Stephen Harper.

Le problème est que ce qui est défini comme étant « haineux » demeurera toujours aussi vague que la guerre contre le « terrorisme ». Quiconque devient un peu trop critique du Système est susceptible d’être déclaré un potentiel terroriste par les autorités. Bien évidemment, les sites pro-palestiniens font partie du lot, classés parmi les « sites haineux ». On peut alors comprendre que nous assistons à une démolition contrôlée de notre liberté d’expression et de nos droits fondamentaux.

Bien sûr, le motif semble noble en voulant punir le langage haineux, raciste et xénophobe, mais les conséquences et risques de dérapages légaux dans la réalité, ainsi que le but ultime réel, sont des plus graves.

Voici le projet de loi omnibus sur le crime mis de l’avant par le gouvernement conservateur de Stephen Harper et qui sera introduit bientôt pour être voté au Parlement canadien. D’après le site officiel du parlement canadien:


http://www.parl.gc.ca/About/Parliament/LegislativeSummaries/bills_ls.asp?ls=c51&source=library_prb&Parl=40&Ses=3&Language=E#a8
2 Description et analyse
2.1 Modifications au Code criminel
2.1.1 Modernisation des infractions
2.1.1.1 la propagande haineuse (articles 4 et 5)
Les infractions de propagande haineuse doivent être commises contre un «groupe identifiable». L’article 4 du projet de loi ajoute «l’origine nationale» à la définition de «groupe identifiable» (8).
L’article 5 du projet de loi prévoit que les infractions d’incitation publique à la haine et la propagation volontaire de la haine peuvent être commises par tout moyen de communication et notamment en rendant accessible du matériel haineux, par exemple, en créant un lien hypertexte qui dirige les internautes vers un site Web où du matériel haineux est affiché.

Le problème est que sous le gouvernement majoritaire de Harper, qui est extrêmement influencé par la droite pro-sioniste, les campagnes de boycott et de désinvestissement d’Israël et de ses produits, l’étiquette d’État d’apartheid et la critique des actes et de la politique étrangère israélienne, sont vertement condamnés et considérés comme étant « antisémite ». En fait, la critique de l’idéologie politique et des actes perpétrés sous son égide qui peut être tout à fait légitime, tend à être considérée comme haineuse et antisémite. On cherche à faire des amalgames entre l’antisionisme et l’antisémitisme, embrouiller la frontière entre l’idéologie politique et une religion.

Le Canada sous influence

À voir et à revoir – le documentaire produit par Radio-Canada:

Le Canada sous influence: l’influence du lobby pro-israélien au sein du gouvernement Harper, qui lève le voile sur la guerre sioniste contre des ONG, telles que Droits et Démocratie, qui « aident les terroristes et sont anti-Israël », et le virage violemment pro-israélien du gouvernement canadien sous Stephen Harper.

Voici deux articles qui critiquent la dimension liberticide de cette loi:

http://openmedia.ca/blog/proposed-crime-bill-makes-anonymity-and-hyperlinks-illegal-canada


Le projet de loi sur le crime rendrait illégal l’anonymat et les hyperliens au Canada
Soumis par Erin Brown-John, le jeu, 12/05/2011 – 00:12

Anonymat et hyperliens seront-ils illégaux au Canada?

Un nouveau projet de loi sur le crime mis de l’avant par le gouvernement conservateur laisse penser qu’ils pourraient le devenir. Le projet de loi, un des nombreux prévus pour être présentés au Parlement, imposerait de nouvelles limites sur la création d’hyperliens vers des contenus considérés comme illégaux ou à l’aide d’un pseudonyme en ligne.

En surface de l’idée paraît ridicule. Ces deux choses sont essentielles pour faire de l’Internet ce qu’il est – un véhicule pour le dialogue centré sur les citoyens et le partage d’informations. Certes, le gouvernement n’adopterait jamais une telle position!

Mais au cours de la dernière campagne électorale, Stephen Harper a clairement indiqué qu’il avait l’intention de faire adopter une série de projets de loi sur la criminalité à l’intérieur ses 100 premiers jours de son mandat. Ces projets de loi comprennent, entre autres choses, la permission au gouvernement d’accroître son pouvoir de surveiller vos activités en ligne. Ils comprennent également une disposition qui pénalise les gens pour des liens vers du contenu qui est considéré comme un «discours haineux» et pour avoir utilisé des noms qui protègent leur anonymat en ligne.

Ces lois visent à donner plus de pouvoirs aux policiers pour lutter contre le discours haineux et le harcèlement, mais comme l’indique l’article récent de Macleans, elles sont mal écrites et vagues, laissant beaucoup trop de place à interprétation.

Bien que la propagation de la haine ne doive absolument pas être tolérée, ce projet de loi mis sur le crime ne fait pas de distinction entre les personnes qui répandent la haine et celles qui la commentent. Ne devrait-il pas être de notre droit en tant que citoyens d’être en mesure de commenter les choses, indépendamment de leur contenu? Restreindre notre capacité à le faire constitue une violation grave de notre liberté d’expression.

Tel qu’il est écrit, le projet de loi sur la criminalité nous tient responsable pour les actions d’autres personnes. Le contenu des sites Internet change tout le temps. Ce à quoi vous reliez un jour donné pourrait contenir des propos haineux le lendemain, et vous n’avez aucun contrôle sur ce contenu.

Ce projet de loi inhibera le dialogue qui doit avoir lieu dans notre société et punira les gens pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression.

Les Canadiens ont besoin d’un Internet axés sur les citoyens et abordable, qui leur permet de parler ouvertement des enjeux qui comptent pour eux. Il est clair que ces nouveaux projets de loi sur le crime nous conduisent dans la mauvaise direction.

C’est pourquoi il est si important de cultiver notre communauté Pro-Internet et de continuer à faire pression sur le gouvernement afin de promouvoir un Internet ouvert et abordable qui sert le public. Ensemble, nous pouvons tenir le gouvernement responsable et l’internet gratuit.

……………

http://www.torontosun.com/2011/05/05/lilley-tory-crime-bill-an-attack-on-our-liberty
Le projet de loi sur le «crime haineux» cible les Canadiens
Vendredi 6 mai 2011
Par Brian Lilley
Toronto Sun

Il est dit que le prix de la liberté est la vigilance éternelle et c’est tout aussi vrai aujourd’hui, après la victoire des conservateurs, que cela l’était avant.

Je suis sûr que certains partisans conservateurs ont dansé dans les rues en chantant Let Freedom Reign (« Laissons la liberté régner »), mais de faire un acte de foi envers un parti politique c’est de la foi aveugle.

Le gens qui sont au pouvoir sont ceux dont nous devrions souvent en fait avoir le plus peur, sans nom, des bureaucrates anonymes au pouvoir immense d’établir des règlements qui peuvent être impossible à renverser. Et puisque nous ne votons pas pour eux, ils n’ont aucune raison de nous craindre.

Les politiciens ne mènent pas vraiment la danse, ils donnent simplement des directions et j’espère que les bureaucrates le comprennent.

Nous espérons que nos élus agissent en superviseurs en notre nom, mais nous ne pouvons pas compter sur eux.

Si vous ne voulez pas que des lois intrusives viennent s’immiscer dans nos vies, si vous ne voulez pas que votre liberté s’érode, alors c’est à vous de monter la garde.

Les Conservateurs prévoient introduire, lorsque la Chambre reprendra ses travaux, un projet de loi omnibus du crime qui comprend l’ensemble de leur législation précédente en une seule loi.

Le projet de loi est présenté comme s’il devait permettre à la police de traquer et de mettre la main au collet des pervers qui font circuler de la pornographie impliquant des enfants et leur permettre de mettre à jour leurs techniques de surveillance pour traiter avec le monde informatique en constante évolution dans lequel nous vivons.

Ça m’a l’air bien. Qu’est-ce qui pourrait y avoir de mal à cela?

En fait, il n’y a rien de mal avec cette partie, mais il y a beaucoup à s’inquiéter en ce qui concerne ce qu’ils proposent de faire contre les crimes haineux.

Le projet de loi prévoit de criminaliser le fait de poster un lien vers un site Web qui diffuse de la haine.

Voici ce que la Bibliothèque du Parlement dit à propos du projet de loi sur son site Internet: «L’article 5 du projet de loi prévoit que les infractions d’incitation publique à la haine et la propagation volontaire de la haine peuvent être commises par tout moyen de communication et notamment en rendant accessible du matériel haineux, en créant un lien hypertexte qui dirige les internautes vers un site Web où du matériel haineux est affiché, par exemple. «

Pour avoir simplement posté un lien vers un site Web affichant du matériel que quelqu’un d’autre juge odieux, vous pourriez aller en prison pour deux ans et être marqué comme étant un criminel.

La police de l’Internet. Seulement au Canada.

Il ne s’agit pas de protéger les gens contre un génocide ou même des menaces de mort, la façon dont la loi est écrite aujourd’hui est beaucoup plus large.

«Quiconque communique des déclarations, autrement que dans une conversation privée, fomentant volontairement la haine contre un groupe identifiable est coupable. »

Il y a aussi la question épineuse de savoir qui décide de ce qui est « haineux »?

Est-ce que le site web promouvant la Semaine de l’Apartheid Israélien, qui occupe aujourd’hui une place importante sur les campus universitaires partout au Canada, va mener des gens en prison? Qu’en est-il des messages postés sur le web concernant le génocide des Arméniens, que ces derniers blâment sur les Turcs bien que les Turcs le contestent?

Il s’agit d’une proposition ridicule qui n’a pas lieu d’être dans un pays qui prétend chérir la liberté d’expression.

Nous avons l’habitude de dire: « Je désapprouve ce que vous dites, mais je défendrai jusqu’à la mort votre droit de le dire ». Maintenant il semble que la société canadienne croit « Je désapprouve ce que vous dites et je vais vous poursuivre en justice. »

Les conservateurs de Stephen Harper ont remporté la majorité lundi, ils peuvent passer ce projet de loi sans avoir recours à l’appui de tout autre parti. Mais ils ont encore besoin de votre soutien et de vos dons et le public canadien devrait leur dire qu’ils auront ni l’un ni l’autre s’ils mettent de l’avant des projets de loi comme celui-ci qui attaque la liberté.

Pour exprimer votre désapprobation, voici quelques courriels pour les rejoindre:
Harper.S @ parl.gc.ca
Layton.J @ parl.gc.ca
Rae.B @ parl.gc.ca
et info@greenparty.ca
Vous pouvez également leur envoyer par la poste… et, à votre député parlementaire à l’adresse:

Parlement du Canada, Ottawa, Ontario K1A 0A9. Aucun postage n’est nécessaire!

Le lien pour la liste mise à jour des membres du parlement est ici.

……………..

Voici le texte intégral du Protocole d’Ottawa qui explique que l’antisionisme c’est de l’antisémitisme.

http://www.cbc.ca/news/politics/inside-politics-blog/2010/11/for-the-record-the-full-text-of-the-ottawa-protocol.html


Le texte intégral du Protocole Ottawa

Novembre 10, 2010

par Kady O’Malley

… tel que publié à la fin de la réunion d’hier de la Coalition interparlementaire pour la lutte contre l’antisémitisme.

Le Protocole d’Ottawa sur la lutte contre l’antisémitisme

Préambule

Nous, représentants de nos parlements respectifs à travers le monde, réunis à Ottawa pour la deuxième Conférence et sommet de la Coalition interparlementaire pour la lutte contre l’antisémitisme, soulignons et réaffirmons la Déclaration de Londres sur la lutte contre l’antisémitisme comme un modèle de document pour la lutte contre l’antisémitisme.

Nous craignons que, depuis la Conférence de Londres en Février 2009, il continue d’y avoir un accroissement dramatique des crimes de haine antisémites et des attaques ciblant des juifs et des biens, et institutions religieuses juives, éducatives et communautaires.

Nous restons inquiets de l’antisémitisme génocidaire sanctionné par l’État et des idéologies extrémistes rattachées. Si l’antisémitisme est la plus vivace des haines, et le génocide le crime le plus horrible, alors la convergence de l’intention génocidaire incarnée dans l’idéologie antisémite est la plus toxique des combinaisons.
(…)

Nous sommes alarmés par l’explosion de l’antisémitisme et la haine sur Internet, un médium essentiel pour la promotion et la protection de la liberté d’expression, la liberté de l’information et la participation de la société civile.

Nous sommes préoccupés par l’échec de la plupart des Etats participants de l’OSCE à mettre pleinement en œuvre les dispositions de la Déclaration de Berlin de 2004, y compris l’engagement à:

«Recueillir et conserver des informations et de statistiques fiables sur les crimes antisémites, et autres crimes haineux, commis sur leur territoire, rapporter périodiquement ces renseignements au Bureau des Institutions Démocratiques et des Droits de l’Homme de l’OSCE (BIDDH), et rendre cette information accessible au public. »

Nous sommes préoccupés par les signalements d’incidents antisémites sur les campus, comme les actes de violence, violence verbale, de l’intolérance liée au rang, et les agressions contre ceux qui sont attachés à la liberté d’investigation, sapant ainsi les valeurs fondamentales universitaires.

Nous renouvelons notre appel aux gouvernements nationaux, aux parlements, aux institutions internationales, aux dirigeants politiques et civiques, aux ONG et à la société civile à affirmer les valeurs démocratiques et humaines, à bâtir des sociétés fondées sur le respect et la citoyenneté et à lutter contre toutes les manifestations d’antisémitisme et toutes les formes de discrimination.

Nous réaffirmons la définition de travail de l’EUMC – maintenant l’Agence des droits fondamentaux (FRA) – de l’antisémitisme, qui énonce que:

« Des exemples contemporains d’antisémitisme dans la vie publique, les médias, les écoles, les lieux de travail, et dans la sphère religieuse pourraient, en tenant compte du contexte global, inclure, mais ne pas être limités à:

+ Appeler à, soutenir, ou justifier de tuer ou blesser des Juifs au nom de l’idéologie radicale ou d’une vision extrémiste de la religion.
+ Faire des allégations fallacieuses, déshumanisantes, diabolisantes, ou stéréotypées sur les juifs en tant que tels ou la puissance des Juifs collectivement – telles que, tout spécialement, mais pas exclusivement – le mythe d’une conspiration juive mondiale, ou de juifs contrôlant les médias, l’économie, le gouvernement ou d’autres institutions de la société.
+ Accuser les juifs comme peuple d’être responsables des méfaits réels ou imaginaires commis par une seule personne juive ou d’un groupe, ou même pour des actes commis par des non-Juifs.
+ Nier la réalité, l’ampleur ou les mécanismes (les chambres à gaz) ou l’intention du génocide du peuple juif aux mains du national socialisme et de ses partisans et ses complices au cours de la Seconde Guerre mondiale (la Shoah).
+ Accuser les juifs en tant que peuple, ou Israël en tant qu’Etat, d’avoir inventé ou d’exagérer l’Holocauste.
+ Accuser les citoyens Juifs d’être plus loyaux envers Israël, ou envers les priorités alléguées des Juifs du monde entier qu’envers les intérêts de leur propre nation.

Des exemples de façons dont l’antisémitisme se manifeste à l’endroit de l’État d’Israël en tenant compte du contexte global pourraient inclure:

+ Appliquer un double standard (deux poids deux mesures) en exigeant d’Israël un comportement n’est attendu ni requis de toute autre nation démocratique.
+ Utiliser les symboles et des images associées à l’antisémitisme classique (par exemple la mise en accusation des Juifs pour avoir tué Jésus ou le « libelle de sang », c-à-d le meurtre rituel) pour caractériser Israël ou les Israéliens.
+ Comparer la politique israélienne actuelle à celle des nazis.
+ Tenir les juifs collectivement responsables des actions de l’État d’Israël

Cependant, la critique de l’État d’Israël similaire à celles portées contre tout autre pays ne peut pas être considérée comme antisémite.

Soyons clairs: La critique d’Israël n’est pas antisémite, et ce serait une erreur de dire cela. Mais singulariser Israël pour en faire l’objet d’une condamnation et d’un opprobre sélectif – et à plus forte raison nier son droit d’exister ou chercher sa destruction – est discriminatoire et haineux, et ne pas le dire serait malhonnête.

Les membres de la réunion du Parlement à Ottawa s’engagent à:

Appeler nos gouvernements à respecter les engagements internationaux sur la lutte contre l’antisémitisme – comme les Principes de l’OSCE de Berlin – et collaborer avec l’Organisation des Nations Unies à cette fin. Dans les termes utilisés par l’ancien Secrétaire général Kofi Annan, « Il est […] dit à juste titre que l’Organisation des Nations Unies est née des cendres de l’Holocauste. Et un agenda des droits de l’homme qui ne parvient pas à lutter contre l’antisémitisme nie sa propre histoire. »;

Appeler les parlements et les gouvernements à adopter la définition de travail de l’EUMC et à ancrer son application dans la législation existante;

Encourager les pays à travers le monde à établir des mécanismes de rapport et de suivi de l’antisémitisme national et international, à l’instar de la «Loi lutte contre l’antisémitisme de 2010» récemment présentée au Congrès des États-Unis;

Encourager les dirigeants de toutes les religions – également représentés à cette conférence – à utiliser tous les moyens possibles pour combattre l’antisémitisme et toutes les formes de haine et de discrimination;

Appeler le Forum parlementaire de la Communauté des démocraties à faire de la lutte contre la haine et l’antisémitisme une priorité dans leur travail;

Appeler les gouvernements et les parlementaires à réaffirmer et mettre en œuvre la convention sur le génocide, reconnaissant que lorsqu’il y a incitation au génocide, les États parties ont l’obligation d’agir;

Travailler avec les universités pour les encourager à lutter contre l’antisémitisme avec le même sérieux avec lequel ils sont confrontés à d’autres formes de haine. Plus précisément, les universités devraient être invités à définir clairement l’antisémitisme, donner des exemples précis, et à faire respecter les codes de conduite fermement, tout en assurant le respect de la liberté d’expression et le principe de la liberté académique. Les universités devraient utiliser la Définition de travail de l’antisémitisme utilisée par l’EUMC comme base pour l’éducation, la formation et l’orientation. En effet, il devrait y avoir une tolérance zéro pour toute forme de discrimination contre quiconque dans la communauté universitaire sur la base de la race, le sexe, la religion, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle ou le positionnement politique;

Nous encourageons l’Union européenne à promouvoir l’éducation civique et la société ouverte dans sa politique européenne de voisinage (PEV) et à répondre au financement au développement démocratique et au respect des droits de l’homme dans les pays partenaires de la PEV;

Mettre en place un Groupe de travail international de spécialistes de l’Internet comprenant des parlementaires et des experts pour créer des indicateurs communs afin d’identifier et surveiller l’antisémitisme et les autres manifestations de haine en ligne et élaborer des recommandations pour les gouvernements et les cadres internationaux afin de résoudre ces problèmes;

En s’appuyant sur la représentation africaine à cette conférence, développer des relations de travail accrues avec les parlementaires en Afrique pour la lutte contre le racisme et l’antisémitisme;

Nous demandons instamment à la future présidence de l’OSCE, la Lituanie, de faire de la mise en œuvre de ces engagements une priorité pour l’année 2011 et d’appeler à reconduire le mandat des représentants spéciaux pour aider dans ce travail.

Voici le texte intégral de la Loi de 2010 sur la Lutte contre l’antisémitisme mentionnée ci-dessus, tel que présenté au Congrès américain par le député républicain du New Jersey Christopher Smith. Verrons-nous un projet de loi similaire être présenté par le gouvernement – ou, dans l’alternative, un projet de loi proposé à l’initiative de l’un des membres de la Coalition parlementaire canadienne de lutte contre l’antisémitisme?

Ce n’est peut-être pas nécessaire, selon ce communiqué de presse diffusé après la conférence du ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration Jason Kenney, dont le ministère aurait fourni 450 000 $ en financement pour la conférence de cette semaine. Dans ce document, il affirme que le protocole « complète ce que le Canada fait déjà … entre autres choses, il invite les dirigeants des groupes confessionnels à lutter contre la haine et la discrimination, y compris l’antisémitisme; les gouvernements de réaffirmer et de mettre en œuvre la convention sur le génocide; la mise en place d’une force opérationnelle internationale visant à identifier et surveiller la propagande haineuse sur Internet et; le développement d’une installation complète pour enregistrer tous les crimes haineux, y compris l’antisémitisme « .

Ce dont Kenney ne donne pas la moindre indication c’est qu’une nouvelle législation est en préparation. Mais encore là, peut-être qu’il attend que le susmentionné CPCAA publie son rapport, qui, aux dernières nouvelles, n’est pas prévu avant le printemps prochain au plus tôt.

Si on se fie aux conclusions du Protocole de Toronto, dire qu’Israël commet des crimes de guerre est antisémite, c’est-à-dire haineux. Donc cela va tomber sous le coup de la loi omnibus de Harper.

Stephen Harper a reparlé de cette loi omnibus au discours du Trône et cela lui démange d’enfin passer cette loi. Les conservateurs veulent voter une loi pour faire en sorte que cela devienne un CRIME de poster sur internet, par exemple, un lien vers un site jugé « haineux ». Ceci risque d’être terrible s’ils se mettent à appliquer cette loi de manière vraiment draconienne. Ce pourrait être un vrai massacre de tout ce qui pouvait rester de pensée indépendante dans la population. Parce que pour eux, un site « haineux », c’est un code pour pro-Palestinien.

Il n’y a qu’à regarder la position officielle du Canada concernant l’attaque de la flottille d’aide humanitaire en eaux internationales survenue l’année passée et de l’arrêt de la flottille durant les semaines passées, de l’attaque sauvage et les crimes de guerre commis par Israël durant l’opération Plomb durci, ainsi que le traitement des Palestiniens qui vivent quotidiennement sous occupation militaire et l’apartheid d’Israël. Dans plusieurs des cas, nous avons été la seule nation au monde, avec les États-Unis, à défendre l’injustifiable. Ceci ne représente certainement pas les vues et opinions des Canadiens et Québécois en général. Une chose est certaine, c’est que les gens qui oseront vocaliser leur mécontentement et leurs critiques sur l’Internet vont risquer de se voir accusé d’être des criminels.

Orwell doit se retourner dans sa tombe. Le crime de la pensée est maintenant à nos portes, citoyens.

Si le projet de loi passe – et il va passer éventuellement puisque les Conservateurs sont majoritaires (Harper a déclaré vouloir le faire à l’intérieur des 100 premiers jours de son mandat majoritaire) – du coup les effectifs policiers seront plus importants et il sera possible de dresser des listes d’internautes « à problèmes » (listes probablement fournies par l’ADL et son pendant canadien!), rejoindre les webmestres pour exiger qu’ils retirent certains contenus, par exemple en censurant des (ou tous les) commentaires. Il pourrait éventuellement y avoir des arrestations à domicile, ce qui pourrait ouvrir un débat public… Mais il sera déjà trop tard car une fois adoptée, une loi est difficilement retirée.

Tout cela risque de devenir ingérable, causant un découragement des gens par rapport à l’état de la liberté d’expression des Canadiens sur le web qui à ce moment-là rendra tout simplement l’âme. Et c’est un peu ça le but. Ils envoient déjà des provocateurs afin que les sections commentaires deviennent ingérables. Les sites indépendants, les forums internet indépendants et les sections commentaires surtout, où l’anonymat est encore possible, tout ces espaces de liberté doivent disparaître définitivement.

N’ayant plus de forum public pour discuter d’idées et de faits librement et publiquement, ne pouvant plus évacuer et canaliser leur trop-plein d’indignation dans ce mode d’expression et de diffusion de l’information, les gens (mieux informés) seront davantage démoralisés et marginalisés, plus prompts à rentrer dans le moule. Les gens vont probablement continuer à s’informer comme ils le faisaient avant, mais ne pouvant plus partager leurs connaissances, ils se sentiront encore plus isolés qu’avant et la mouvance de la « dissidence internet » s’évaporera. Il faudra probablement revenir à l’écriture traditionnelle, au journal clandestin, à l’action concrète et aux groupes et organisations non-gouvernementales… Fonder des structures d’action citoyenne qui perdureront, retourner au concept d’une résistance anonyme et sans leader… ce qui préoccupe aussi énormément les tireurs de ficelles.

Note: Mes sincères remerciements à Dave pour les informations et l’inspiration.

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Classé dans Actualité, François Marginean

Les médias traditionnels sont maintenant obsolètes 1/2

Voici la première partie d’un excellent article écrit par Giordano Bruno à propos de la situation précaire dans laquelle se retrouvent les médias traditionnels et corporatifs depuis plusieurs années versus la montée en flèche des médias alternatifs. Le texte original est en anglais. Mais il s’agit d’une telle précise et claire analyse que cela demandait d’être traduit et rendu disponible aux lecteurs francophones, ce que j’entreprends ici avec la pleine permission et les chaleureux encouragements de l’excellent auteur, Giordano Bruno. Elle vous sera présentée en deux partie vu sa longueur pour en facilité la digestion. La situation décrite concerne la scène médiatique aux États-Unis, mais elle reflète parfaitement ce qui se déroule partout à travers la planète.

Alors sans plus tarder…

Traduction par François Marginean

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Les médias traditionnels sont maintenant obsolètes 1/2

La progression de la société humaine repose sur la distribution régulière de l’information. La qualité de cette information, sa précision et son honnêteté, détermine la santé générale des cultures que nous créons. Quand une source d’information est compromise par l’ambition politique malsaine, le dogme social, ou par les mains étrangleuses de l’élitisme, c’est comme un puits empoisonné, répandant la peste et la pestilence dans tout le pays, voire dans monde. La diffusion massive de mensonges inspire le délire et la folie des masses plus vite que la fièvre typhoïde.

Dans l’Amérique d’aujourd’hui, la personne recherchant une source pure de vérité dans les médias trébuche inévitablement sur de nombreux puits empoisonnés.

Même s’ils ne sont pas encore activement à poursuivre des sources alternatives d’informations, beaucoup de gens sont au courant, au moins intuitivement, lorsque quelqu’un essaie de les rouler. Vous pouvez nous présenter avec assurance de délicieux steaks de surlonge sur des plateaux en argent orné, mais si nos visages sont frappés par l’odeur nauséabonde de pourriture, nous ne mordrons pas. Grâce à sa malhonnêteté et son manque flagrant de substance, les médias traditionnels ont repoussé plus de nez que n’importe quel tranche de viande putride laissé à pourrir. Les données brutes sont impitoyables en ce qui concerne l’implosion des médias…

Les plus grands fournisseurs de presse écrite (journaux), y compris les figures de proue tels que le Washington Post et le New York Times, ont vu leur lectorat plonger au cours des dernières années. L’année dernière, l’ensemble de la diffusion quotidienne des journaux a chuté de 10.6%, suivie par une autre baisse de 8.7% jusqu’à maintenant cette année:

http://www.wired.com/epicenter/2009/04/top-25-newspapers-lose-1-million-readers-since-last-march/

http://finance.yahoo.com/news/US-newspaper-circulation-apf-436809869.html?x=0

Les journaux ont perdu environ un quart de leurs employés depuis 2001, et leurs revenus devraient plonger jusqu’en 2012:

http://www.editorandpublisher.com/Headlines/forecast-more-pain-ahead-for-publishers-through-2012-61677-.aspx

Parler de faillite a été hantise de nombreux médias imprimés depuis 2008. L’argument commun ici est que la technologie a rendu l’impression obsolète et non pas la qualité de leur nouvelles, et que lorsque les journaux feront enfin la transition vers le Web, ils seront couronnés de succès à nouveau. Toutefois, ces journaux qui ont jeté leur poids et de l’argent derrière les nouvelles sur le Web ont jusqu’ici échoué lamentablement. L’empire de nouvelles de Rupert Murdoch, qui inclut le Wall Street Journal, Fox News, le New York Post, et Hulu, a été incapable d’attirer suffisamment de lecteurs et de recettes publicitaires à ses sites Web pour maintenir ses profits. La réponse de Murdoch a été de blâmer Google et d’autres de «lui voler son contenu, menaçant de retirer ses sites des moteurs de recherche au complet et d’ériger des «paywalls» (frais à payer pour voir les sites):

http://news.cnet.com/8301-31001_3-10393209-261.html

Les «paywalls» de Murdoch ont été une catastrophe financière pure et simple, sans mentionner l’embarras journalistique que cela a causé:

http://www.techdirt.com/articles/20100903/16545310903.shtml

De nombreux autres sites de médias ayant institué des «paywalls» ont eut des résultats similaires.

Les sources de nouvelles télévisées ne s’en sortent pas mieux. Les programmes de nouvelles du soir de ABC et CBS perdent de plus en plus de téléspectateurs chaque trimestre:

http://www.businessinsider.com/nbc-abc-cbs-evening-news-continue-to-lose-viewers-2010-4

CNN a perdu environ 50% de ses téléspectateurs au total au cours de la dernière année. Larry King et Anderson Cooper en particulier sont devenus des poids morts faisant glisser le réseau dans les profondeurs suffocante:

http://tvbythenumbers.com/2010/08/31/cnns-primetime-viewership-hits-10-year-low-in-august-as-ratings-woes-continue/61722

MSNBC, la croûte visqueuse au fond de la fosse des médias traditionnels, se classe maintenant au 25e rang des nouvelles télévisées. Son petit auditoire est éclipsée par de nombreuses sources internet de nouvelles alternatives.

Keith Olbermann, par exemple, a perdu environ 50% de ses téléspectateurs dans la tranche démographique des 25-54 ans au cours de la dernière année:

http://www.businessinsider.com/quarterly-ratings-keith-olbermann-is-slipping-in-the-key-25-54-age-demographic-2010-6

MSNBC a diminué globalement, parmi les téléspectateurs âgés de 25 à 54 ans. «Hardball» de Chris Matthews a perdu environ 46% par rapport à l’année écoulée:

http://tvbythenumbers.com/2010/04/09/msnbc-declines-broadly-among-adults-25-54-vs-2009-q1/47859

L’âge moyen des téléspectateurs de CNN est de 63. MSNBC est de 59. ABC est de 51, et NBC est de 49.

Ce n’est pas une question d’un faux parti politique surpassant un autre faux parti politique. Les deux côtés du faux paradigme médiatique sont rejetés par toute personne assez jeune pour être exposée aux nouvelles alternatives provenant du web, et de nombreux lecteurs plus âgés commencent à se tourner vers l’Internet aussi. Essentiellement, les médias alternatifs sur l’Internet sont maintenant en phase de remplacer les médias traditionnels. Non seulement cela, mais au fur et à mesure que la récession se fait sentir, il est de plus en plus évident que les consommateurs devant réduire leurs coûts sont beaucoup plus disposés à débrancher leur câble qu’ils ne le sont de déconnecter de leur service Internet. Le nombre d’abonnés au câble commencent maintenant à décliner à mesure que les utilisateurs d’Internet continuent d’augmenter:

http://www.digitaljournal.com/article/296624

http://www.nypost.com/p/news/business/tw_cable_concern_i3sdnOb6y9p9PQy1o0V89H

Cela ne veut pas dire pour autant que les médias traditionnels sont morts. De toute évidence, ils fonctionnent encore aujourd’hui et ils sont toujours ancrés dans l’un des piliers vieillissants de notre société, même si le modèle qu’ils suivent va finalement les conduire à la désintégration. Nous, dans les médias alternatifs, faisons encore référence à l’occasion à des sources provenant des grands médias, car ils représentent l’idéologie de l’establishment (et souvent des  mondialistes). Si cette idéologie se contredit elle-même dans ses propres lieux d’informations, ceux qui animent les médias alternatifs doivent être prêts à le souligner.

Où est-ce que les médias traditionnels ont-ils commencé à faire fausse route? Il y a quinze ans, ils semblaient absolument imparables. Leur capacité à dominer le flux d’information a été sans pareil! Comment un tel mastodonte a-t-il pu être paralysé par un groupe de journalistes amateurs et (*soupir*) de blogueurs? Examinons les raisons pour lesquelles tant d’Américains ont dorénavant placé leur confiance en des sources de nouvelles underground plutôt qu’en les divagations d’experts corporatifs.

La vérité est un droit, non pas un produit

Les nouvelles sont d’abord et avant tout une fonction du progrès social, elles ne sont pas conçues pour être un produit préemballé construit de manière générique sur une ligne d’assemblage et vendu aux masses avec une marge de profit scandaleuse. La philosophie mécanique corporatiste dominante ne fait pas bon ménage avec la distribution naturelle et organique de l’information. Elle va tout simplement contre tout ce qui engendre la communication humaine. Notre capacité à partager des connaissances ne peut être empêchée sans causer une anxiété culturelle. Cette anxiété se traduit souvent par un besoin désespéré d’un point de vue alternatif, même si nous ne reconnaissons pas ce qui a inspiré notre besoin en premier lieu.

Les médias corporatifs ont connu un grand succès dans le passé, alors qu’il tout aussi corrompus, donc pourquoi est-ce que les Américains ne se sont pas détournés d’eux il y a de cela des décennies? Ce n’est pas parce que les Américains ne le voulaient pas. Les médias traditionnels ont des bailleurs de fonds mondiaux avec des milliards de dollars de capitaux à leur disposition. Ils ont budgets publicitaires de la taille de certains petits pays ainsi que des armées de professionnels en marketing. Ces chaînes se font de la promotion elles-mêmes et réciproquement même s’ils prétendent représenter différentes idéologies, s’alimentant les unes les autres dans une frénésie de parrainage consanguine. Mais rien de cela ne signifie beaucoup à la fin. Le seul avantage que les médias traditionnels ont vraiment eux au fil des temps, c’est qu’ils n’avaient pas de concurrence! (Rappelez-vous, que lorsque vous regardez Fox News, ou CNN, vous ne recevez qu’un point de vue, celui des mondialistes) Et, comme pour toute entreprise qui n’a pas de concurrence, le public est obligé de consommer son produit sans le bénéfice d’une comparaison. L’internet offre un milieu exempt de domination des entreprises, et ainsi donc, une opportunité. Remarquez la vitesse à laquelle les Américains ont abandonné les grands médias le moment même qu’il s’est finalement présenté une autre option sur la table, une option que les journalistes et les analystes alternatifs étaient bien équipés pour offrir.

Les méthodes «Copyleft» des médias alternatifs ont également laissé l’establishment perplexe. Les médias traditionnels ont toujours perçu les nouvelles comme étant une source de revenus, un produit, quelque chose à être surveillé et mis en cage. Observez comment Rupert Murdoch à misé hâtivement sur l’instauration de «paywalls» sur ses sites Web. Les médias alternatifs, en revanche, ont traité les nouvelles comme un droit de premier et comme une source de revenus en second lieu. L’objectif des nouvelles alternatives sur le Web n’est pas nécessairement faire de l’argent, son but est d’obtenir la vérité aussi rapidement que possible, de la partager avec le plus grand nombre de gens que possible, aussi précisément que possible, et c’est pourquoi nous dominons les médias traditionnels. Nous permettons le partage et la re-partage de nos articles, analyses et vidéos. Nous invitons nos sceptiques à vérifier nos informations, à mettre nos idées sous microscope (et ils le font toujours, pour ne trouver que rarement des fautes concrètes dans nos reportages, recourant souvent à des arguments vides attaquant le messager). Nous explorons les faits et les possibilités que les grands médias sont conçus pour éviter.

La «méthode de partage» apparaît en contradiction avec le capitalisme de marché libre traditionnel, mais en réalité, il complimente le capitalisme parfaitement. Comme il a été dit précédemment, l’information n’est pas un produit, mais une idée peut l’être. Aujourd’hui, le public ne cherche pas des «nouvelles», il recherche une analyse intelligente et concise des nouvelles. Il recherche une présentation honnête des faits, ainsi que la capacité à montrer les liens pertinents entre ces faits. Il veut toute la vérité et non pas des bouchées préfabriquées et emballée. Le public ne veut pas de présentateurs lisant un prompteur. Si les médias traditionnels savaient le faire, ou même s’ils avaient voulu faire cela, ils pourraient facilement faire de l’argent à la manière américaine, mais ils évitent de donner aux gens ce qu’ils veulent à tout prix, malgré les bénéfices potentiels. Pourquoi est-ce ainsi?

C’est ce que nous découvrirons la semaine prochaine, dans la deuxième partie de ce reportage…

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Documentaire: Le temps de cerveau disponible

François Marginean

«  Il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation (…) de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. « 

Patrick Le Lay, PDG de TF1, interrogé parmi d’autres patrons dans un livre Les dirigeants face au changement (Editions du Huitième jour) affirme [1] :

 » Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective ”business”, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit (…).

Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible (…).

Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité. C’est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l’information s’accélère, se multiplie et se banalise. « 

France 2 a diffusé le documentaire « Le temps de cerveau disponible » dans le cadre des documentaires « Infrarouge » lors du 18 mars dernier. Un documentaire qui ne laisse pas indifférent. Il aurait facilement pu être nommé « Ce que la TV fait à votre cerveau », ou encore « Comment la TV joue dans votre cerveau et vous manipule ». Mais le titre colle bien de toute façon, puisqu’une des analyses de cette émission est l’influence de la télévision sur ce que nous sommes et aussi sur la manière dont les images nous façonnent. Il y a carrément une dérive de la télévision présentement. Elle tente de nous dicter ce que nous devrions penser, de modeler nos comportements, nos goûts et notre vision du monde et de soi-même. Elle prépare le cerveau pour que les annonceurs puissent vous vendre une image ou créer un besoin artificiel en vous. Elle vend du temps de cerveau disponibles à des corporations, votre cerveau.

On joue de façon destructive avec les émotions et les ficelles psychologiques des gens à travers des émissions de plus en plus dépravées et vulgaires. La télé-réalité en est un exemple frappant. Les bas instincts sont stimulés au maximum au même rythme que notre humanité s’effrite. La dignité humaine est monnayable. Elle est aussi rentable et, semble-t-il, la seule manière de rentabiliser la télévision commerciale ainsi que publique. C’est un nivellement par le bas. Elle ne s’améliore pas et ne contribue pas à l’émancipation et l’élévation des individus, mais bien à la destruction des valeurs et de la culture. Pourtant, elle pourrait être un outil incomparable. Mais nos valeurs sont mal orientées et produisent le résultat qu’on connait aujourd’hui.

Ce n’est donc pas la télévision en soi qui est mauvaise, mais bien l’utilisation qu’on en fait. Si l’Internet connait un tel essor, alors que les journaux et les médias télévisés perdre de leur auditorat constamment depuis quelques années, c’est que la population réalise progressivement ce qu’elle est devenue: la grande télévision poubelle. Et le fait que le but principal est de vous attirer à tout prix avec ce qui fait appel à nos pulsions primaires en jouant avec votre cerveau par des techniques de marketing mêlées à de la psychologie de masse seulement que pour vendre du temps de cerveau disponible à des compagnies privées, devrait tous nous faire réfléchir. Plusieurs études ont d’ailleurs démontrées que la télévision porte préjudice au développement du cerveau en bas âge.

Bon visionnement!

Documentaire « Le temps de cerveau disponible » (France 2):

France 2: Cruauté, violences psychologiques et sexuelles, humiliations…, la télé-réalité devient folle. Son arrivée au début des années 2000 ouvrait une nouvelle ère dans l’histoire de l’audiovisuel. 50 ans d’archives retracent l’évolution du divertissement : comment la mise en scène de l’intime, dans les années 80, a ouvert un nouveau champ, comment la privatisation des plus grandes chaînes a modifié le rapport au téléspectateur. A l’aide de spécialistes, dont le philosophe Bernard Stiegler, ce réquisitoire démontre comment l’émotion a fait place à l’exacerbation des pulsions les plus destructrices

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