Il est des idées d’une telle absurdité que seuls les intellectuels peuvent y croire. (George Orwell)
Myriam Ségal Le Quotidien |
Le PQ propose que les jeunes votent à 16 ans. Au-delà de l’opportunisme politique (des électeurs audacieux alléchés par une option politique risquée), cela vaut la peine de réfléchir à l’incohérence qui marque les droits des jeunes. À 16 ans, ils n’ont pas le droit d’acheter un gratteux, mais peuvent lâcher l’école ou refuser des traitements médicaux; donc, pas le droit de risquer 2$, mais le droit de gâcher leur vie. Ils ne peuvent pas boire d’alcool, mais peuvent se faire avorter. Ils peuvent conduire, mais pas se faire infliger une contravention de plus de 100$. Ils peuvent payer de l’impôt, mais pas voter! Les ayatollahs de la santé songent même à leur interdire d’acheter des friandises. Le quotidien
***
Je viens d’entendre quelques jeunes se faire interviewer à la télévision. On ne sait pas trop qui est la CAQ, et quand on leur demande qui est le premier ministre du Québec. Jean Charest, mais pas …euh!, pas sûr.
Pour la CAQ, ce serait Claude Legault…
Quel est le nouveau parti qui vient d’être fondé?
Réponse : le NPD.
À quoi s’intéresse-t-on à 16 ans? J’imagine que ceux qui lisent ici ont déjà eu 16 ans… J’avais plus peur d’un bouton d’acné que d’un politicien. Et vive le Rock-N-Roll! Les filles, les gangs de gars…
C’est le party… Pas les partis.
Cette possibilité est-elle raisonnable? Vous avez tous votre opinion.
Le MELS en branle
Vous allez dire que ce n’est pas un obstacle. Le PQ non plus. Il n’a qu’à aller au MELS et créer un cours de « science politique pour les jeunes ». Je vois bien le topo. On engage cette vieille ferraille cabalistique de conseillers pédagogique du Ministère, les cultivés livresques sans connaissance du terrain. Ils vont lui concocter un plan de cours.
BUTS DU TEST
COMPÉTENCES
Savoirs :
* la structure du X
A) X est la 24e lettre et la 19e consonne de l’alphabet latin.
B) La lettre « X » est très utilisée dans la culture populaire, car elle implique un contexte de pornographie, de mystère et/ou de science-fiction.
C) La lettre X peut servir à marquer sa préférence de candidature sur le bulletin de vote dans les sociétés démocratiques.
N.B. La lettre X est composée de quatre lignes ou de deux, dépendamment de la vision que vous avez. Les élèves qui louchent pourront avoir accès à un aide-traceur, employé de l’État ou à un juge, un policier, un maire, un employé de la poste, ou un sans-abri diplômé.
SAVOIR FAIRE
Traçabilité du X manuellement sur bulletins fictifs.
A ) L’élève devra être capable de tracer un X, un crochet, un point, ou, en cas de manque de crayon, utiliser une aiguille pour se percer la peau et y placer une goutte de sang.
Il devra, dans ce cas remplir le questionnaire de demande autorisant des vérifications de codes génétiques : Le Sang pour Cent, version SS008BCBON.
B ) L’élève devra exécuter ce X en un temps ne dépassant pas les 5 minutes. Tout élève dépassant cette limite pourra suivre un cours d’appoint : DOUBLE XX 008.
( Il est strictement interdit de faire des recherches sur le net concernant les triples X qui seront considérées comme de la tricherie. Le cas advenant, l’élève sera suspendu de l’école pour 68 minutes.)
C ) Apprentissage par cœur d’au moins 21 lettres de l’alphabet. En ordre ou en désordre.
Savoir-être
Conscience sociale
A) Empathie : se servir de ses pairs et se faire servir par ses pairs, et sans récompenses matérielles d’un relief douteux.
B) Ouverture d’esprit : comprendre la tâche des dirigeants à l’aide de vidéos tirés des bulletins de nouvelles.
C) Implication : s’investir comme participant démocratique en une lettre. (S.V.P. : ne pas écrire aux gouvernements en place, lettre signifiant ici X)
Habileté sociale
A) Qualité relationnelle : ne pas haïr son prochain comme le prochain nous haït s’il n’est pas du même avis. ( L’avis de décès ne fait pas partie du corpuscule sus mentionné)
B) Respect : des policiers et des agences de surveillances privées, des décideurs cadres mandataires en science économique, des systèmes d’austérités mis en place par nos élus, etc. Et ce, dans des gestes concrets.
QUELQUES TESTS À TITRE D’EXEMPLES
TEST 1
Choix de réponses :
Placer selon l’image, les candidats des chefs de partis.
1- PQ
2- ADQ
3- CLAQ
4- CLIQUE
5- QS
6- PLQ
7- I (indépendant)
TEST 2
Questions ouverte :
1- Quel est selon vous le but du Plan Nord?
Mettez en ordre la phrase qui correspond à une réponse contingente.
de – de -l’ faire- argent- compagnies- Pour- ensuite-et- délocaliser
_______________________________________________________
2- En 10 mots, donnez votre avis :
Les mots suggérés : Emploi Nord 25 ans Avenir Sécurité Travail Bonheur, Plan Vert, Libéral, Bienfaits, Développement, Énergie, Jean Charest, Économie, Temps, Retraite, etc.
_______________________________________________________
Question fermée et ouverte
Qu’est-ce qu’une enveloppe brune? ( Choisissez entre A ou B)
A)
B)
P.S. : Votre permis de voter vous sera livré par la poste… Advenant la disparition de la poste, un courrier choisi par le gouvernement en place s’en chargera. ( XPress)
______
ANNEXE I
Qu’est-ce qu’un permis de vote?
C’est comme un permis de conduire, mais toutes les formes de facultés affaiblies sont permises. Une vidéo tirée des bulletins de nouvelles vous sera présentée à cet effet.
ANNEXE II
Mais cela ne saurait se faire par des tests papier-crayon. On peut s’inspirer des principes de l’évaluation authentique élaborés par Wiggins :
- L’évaluation n’inclut que des tâches contextualisées.
- L’évaluation porte sur des problèmes complexes.
- L’évaluation doit contribuer à ce que les étudiants développent davantage leurs compétences.
- L’évaluation exige l’utilisation fonctionnelle de connaissances disciplinaires.
- Il n’y a aucune contrainte de temps fixée arbitrairement lors de l’évaluation des compétences.
- La tâche et ses exigences sont connues avant la situation d’évaluation.
- L’évaluation exige une certaine forme de collaboration avec des pairs.
- La correction prend en considération les stratégies cognitives et métacognitives utilisées par les étudiants.
- La correction ne tient compte que des erreurs importantes dans l’optique de la construction des compétences. Philippe Perrenoud
La défense du français comme catégorie de racisme
Par Renart Léveillé
Le sujet de la défense du français est clairement un sujet glissant. Parce que dans la défense, il faut absolument prendre parti, avoir un parti-pris, et ainsi en quelque sorte délaisser. Mais est-ce que ce délaissement, cet abandon est pour autant un aveu de « détestation »?
C’est ce que semblent penser beaucoup de gens, dont l’attaché politique Pierre Morin, très présent sur Twitter, déclarant que le Parti Québécois (dont on connaît son implication pour la défense du français) « fait de la détestation des anglos un dogme ».
De l’accusation de détestation à l’accusation de racisme, il n’y a qu’un pas. Et il a presque franchit ce pas dans la mesure où il a fait un rapprochement pas même subtil entre le PQ et le Front national (parti à l’aura raciste, s’il faut le préciser). À mon avis, nous ne sommes pas loin de ce que j’ai appelé dernièrement la « godwinisation des débats », « l’aveuglement volontaire », « la lecture assistée par la mauvaise foi ». S’il faut que je le décrive aujourd’hui autrement, j’irais avec cette formule : la triste pratique de l’« extrémisation » des positions de l’adversaire.
Mais le plus bel exemple de ce glissement, c’est une discussion que j’ai eu sur Twitter à la suite du passage des deux natifs montréalais unilingues anglophones d’Epic Meal Time à TLMEP, que j’ai vertement critiqué dans mon billet « Epic Fail Time ». En réaction aux réactions très négatives des gens sur le fil #TLMEP face à ces unilingues anglos, une « Franco-Ontarienne contre l’indépendance du Québec! » a essayé de me convaincre que c’était du racisme :
Ce à quoi j’ai rétorqué, pour pointer le ridicule de la chose :
La discussion a durée assez longtemps, mais, entre autres, pour tenter de gagner son point, elle m’a référé à une partie de la définition du racisme selon l’Office Québécois de la langue française (ce qui est assez ironique, puisque, en arrivant sur la page d’accueil du site, à la Une il y a un article s’intitulant « Faire du français « la langue prioritaire »). Finalement, après quelques recherches, je me suis rendu compte que la partie qu’elle me copiait-collait (visiblement de ses notes de cours) ne se retrouve plus dans la définition du grand dictionnaire terminologique de l’OQLF (?), mais seulement sur le site du Mouvement estrien pour le français, sur une page qui date de 2001 :
Il serait intéressant de savoir pourquoi cela ne se retrouve plus dans le dictionnaire terminologique. Cela serait-il donc sujet à caution? À la place, on pointe une remise en question du concept même de « race humaine », ce qui dirige un peu, il faut l’avouer, les suppositions. (Màj : finalement, le passage en question se retrouve dans la section « Note(s) » à la suite de la définition du terme « hégémoniste ».) Quand même, il faut vraiment faire une extrême contorsion mentale pour réussir à faire un lien entre cette définition et la critique contre l’unilinguisme anglophone au Québec, ce qui n’est vraiment pas une critique générale contre les anglophones, et il faut vraiment que je le spécifie pour ceux qui n’auront pas encore compris. Si je voulais me faire un peu d’argent, je parierais que je vais encore me faire dire en commentaire que je suis anti-anglophone…
Je ne dis pas, s’il était question de faire la promotion du retrait du droit de vote des anglophones (ce qui serait bien sûr une absurdité), mais là, il est seulement question de donner son opinion, de ne pas être d’accord avec un état de fait. Est-ce que la notion de « l’égalité en droit des êtres humains » empêcherait toute possibilité de critique, même très négative, envers les Québécois anglophones qui ne parlent ni ne comprennent le français? Non. Parce que la notion de « l’égalité en droit des êtres humains » concerne seulement la discrimination, ce que la critique n’est pas, étant assujettie à la liberté d’expression. De toute façon, les francophones n’ont pas besoin d’ostraciser les unilingues anglophones, ils le font très bien par eux-mêmes dans un sens.
Et, bien sûr, je ne joue pas à l’autruche en niant qu’il existe des gens que l’on peut réellement traiter de « racistes» envers les anglophones. Je sais très bien qu’ils existent, et je ne me gênerai jamais pour les dénoncer. Mais il faut savoir de quoi on parle. Et de ne pas mélanger les cartes. Par exemple, qu’on soit d’accord ou non avec l’idée d’étendre les dispositions de la loi 101 aux cégeps, cette idée n’est pas du racisme dans le sens linguistique.
En fait, la sauvegarde du français ne prend pas du tout sa source du racisme, d’un rejet de l’autre. Mais c’est bien pratique d’essayer de le faire croire pour ceux qui sont contre l’idée d’être proactif dans ce sens. Ça me surprend toujours de le constater, parce que la défense du fait français est un projet positif. C’est ce qui devrait tous nous lier. C’est ce que nous devrions tous défendre jalousement pour espérer durer dans ce monde carré qui tend à nous avaler tout rond.
L’anglais comme langue mondiale commune est une bonne chose. Mais comme toute bonne chose, il y a de mauvais côtés. Est-ce que de les pointer est pour autant raciste?
2 Commentaires
Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé
Tagué abandon, absurdité, accusation, adversaire, Anglais, anglophone, anglophones, anglos, anti-anglophone, attaché politique, aveuglement volontaire, égalité, cégeps, commentaire, commune, critique, débats, défense, définition, délaissement, délaisser, dénoncer, détestation, dictionnaire, discrimination, discussion, dogme, droit, Epic Meal Time, expression, extrémisation, extrême, formule, français, francophones, Front National, glissement, goldwinisation, humaine, implication, indépendance, ironique, langue, liberté, linguistique, loi 101, majorité, mauvaise foi, mondiale, montréalais, natifs, négatives, notion, Office Québécois de la langue française, opinion, OQLF, ostraciser, Parti québécois, parti-pris, Pierre Morin, positions, PQ, proactif, projet, promotion, Québécois, Québec, race, racisme, raciste, racistes, rapprochement, réaction, réactions, sauvegarde, sujet, supérieurs, terminologique, TLMEP, Tout le monde en parle, Twitter, unilingues, unilinguisme, vote