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À propos de pierrejcallard

Avocat (1957), économiste (1965). Premier directeur général de la Main-d'oeuvre au gouvernement du Québec, directeur général de l'Institut de Recherches et de Normalisation Économique et Scientifique (IRNES) et vice-président adjoint (Finance/Administration) du Groupe SNC. Vice-président aux Affaires internationales de la Société d'Exploitation des Ressources Éducatives du Québec (SEREQ). Collaborateur aux travaux du Conseil Scientifique de l'Évaluation (Paris). Directeur de projet, négociateur ou expert-conseil au sein de nombreux projets privés et publics à financement multilatéral ou bilatéral d'assistance au tiers-monde (OCDE, UNESCO, BIRD, ACDI, BAD, CEE) et membre du conseil d'administration de diverses OSBL : Club 2/3, APCI, Acer International.

Huit (8) millions d’Insignifiants

00X jordi bonnet

 

–      Dites donc, Allard, c’est pour moi que vous dites çà ?

–      Non, mon cher Machin ; le simple fait que vous posiez la question vous rend déjà signifiant, au moins un peu… Je pense à Quidam Lambda, qui lui ne s’en pose pas, des questions, parce qu’il a toutes les réponses. Celui qui SAIT que tous nos politiciens sont des fripouilles et des ordures… et « insignifiants », pour la bonne mesure…. Depuis une semaine, je n’entends que çà : Couillard, Marois et les autres sont « insignifiants, leurs programmes sont « insignifiants », l’avenir qu’ils proposent est « insignifiant »…

–      Parce que vous, Allard, vous trouvez que ce que disent nos politiciens est intelligent ?

–      Ne  confondons pas ! On parle de signifiance… 

***

Nos politiciens sont EXTRÊMEMENT signifiants : ils sont la représentation tout à fait appropriée de ce que nous sommes comme société. Il se dégage d’eux des effluves bien signifiantes, confortables. La portée des chiots se reconnaît et se sent bien dans l’odeur de la chienne. Il n’y a que  ceux qui ne comprennent pas le Québec pour être insatisfaits , par exemple, des  réponses de Couillard quand on lui parle de comptes bancaires  à Jersey.

Ce que dit Philippe Couillard, est pourtant clair. «  Si, jeune médecin, je suis allé vivre pendant des années avec des éleveurs de chameaux parvenus, c’était naturellement pour faire un maximum de fric.  Vous croyez que j’aurais dû me priver de mettre ce fric là où il me donnerait le plus d’avantages ?   Est-ce qu’il y a un lambda parmi vous, les quidams québécois, qui, à ma place, n’aurait pas fait la même chose que moi ?  Allez, soyons sérieux…. ! »

Et quand on fronce les sourcils parce que  Madame Marois, Ministre de son état, a eu Claude Blanchet son conjoint, en charge de la Caisse de Dépôts et Placements,  facilitant certainement grandement leurs opérations, pense-t-on qu’il y a, au Québec, beaucoup de gens qui, ayant le pouvoir de le faire, n’auraient pas aussi donné un job juteux à leur conjoint, si celui-ci avait eu le CV qui permettait de le faire sans trop de scandale ?   S’il y en a qui veulent le dire, faudrait filmer et appeler Rozon…

Je pense au témoignage de Luc Lambert devant la Commission Charbonneau. Voyez ci-dessous… Il faut le lire.

http://www.les7duquebec.com/non-classe/quidam-lambert-est-il-quidam-lambda/

L’impunité acquise. Lambert a bien rigolé… Et l’on a eu le témoignage le plus sincère de ce spectacle  à grand déploiement où il est apparu  que tout le monde et son père avait trempé dans la corruption autant qu’il le pouvait,  et qu’il valait mieux cesser de  condamner si on voulait garder assez de « présumés innocents » pour que  le système fonctionne et que les travaux de voirie à Montreal se fassent…

Notre classe politique est parfaitement  « signifiante » . Elle signifie ce que nous sommes. … Elle reflète la conscience permissive, élastique d’une société qui n’a pas seulement renoncé à ses valeurs, mais les a reniées et maintenant les dénonce…. Aujourd’hui, est perçu comme « insignifiant » dans tous les sens du terme, incluant son acception la plus populaire, celui qui ne profite PAS de tout et de tous autant qu’il le peut.  Je ne crois pas y ait beaucoup d’insignifiants chez nos politiciens…

–      Allard, vous jouez sur les mots. Vous voulez dire que l’indélicatesse dont on soupçonne nos politiciens est SIGNIFICATIVE de ce qui est devenu la morale dévoyée, acceptée comme la norme, de notre société. Mais on parle ici de « signifiance », dans le sens d’avoir une certaine importance….

Cette précision m’oblige à attirer l’attention sur une réalité désagréable. Si nos politiciens paraissent si nuls et interchangeables qu’on ne voit plus ce que modifierait le choix de l’un plutôt que de l’autre, ce n’est pas seulement que les politiques qu’on applique obéissent maintenant à leur seule logique d’efficacité qui ne laisse place a aucune fantaisie, mais aussi que la plupart d’entre nous ne sommes plus que des rouages d’une machine « Société » dont le déterminisme est à l’abri de nos caprices.

Supprimez à peu près n’importe qui de la structure sociale et il sera remplacé sans heurts par un autre lambda qui fera ce que son prédécesseur aurait fait ou aurait dû faire: poser les gestes prévisibles d’un total égoïsme et d’une parfaite amoralité. Seuls les irrationnels sont devenus irremplaçables – et doivent être remplacés – quelques fous, quelques artistes…. Les autres sont interchangeables… porteurs d’aucun signe distinctif et donc insignifiants au sens strict.

Et il y a encore pire…. Car non seulement il y a un ou plusieurs substituts aptes à remplacer chacun (ou presque) d ‘entre nous qui ne serait pas dépourvu de toute signifiance, mais il est de plus en plus évident, dans notre société de technologie et d’abondance, que la solution la plus efficace, pour le bon ordre et la productivité, serait presque toujours de ne substituer personne à celui qu’on remplace … et à ce qu’il faisait rien du tout ! 10% de la main-d’œuvre suffirait à produire  pour tous nos besoins et désirs matériels.  On ne travaille plus pour produire, on produit pour travailler. Pour créer du sens….

Bien sûr, nos besoins en SERVICES, eux,  sont infinis, mais il faut se souvenir que c’est NOUS qui les définissons, à partir de consensus que nous créons aussi…. et rien pour l’instant n’indique un transfert de nos ressources vers la satisfaction de nos besoins, de nos désirs ou même de ces consensus…. Ce que nous faisons sur cette planète n’est plus si différent de cette agitation qui fait tourner l’écureuil dans sa cage.

Vous, moi, ni personne ne sommes plus occupés de façon  vraiment « signifiante ». Nous jouons pour la plupart du temps des jeux de rôles, dont l’importance est fixée de façon arbitraire, par décision d’un pouvoir dont nous avons une crainte largement révérencielle.   L’exemple emblématique en est cette vaste bureaucratie qui ne produit rien, mais qui peu a peu prolifère, non seulement dans le secteur public, mais dans le secteur privé également, où le nombre de subordonnés devient pour chacun l’indicateur de sa présumée utilité sociale … que rien ne vient corroborer. Le temps de travail se passe à l’exécution de tâches inutiles. Il n’y a guère que le secteur de la santé où l’on apporte un plus, et encore ce secteur est-il gangrené par une recherche éhontée du profit qui transforme en simple sous produit le bien qui en sort.

Rien ne se produit dans notre société dont le travail qu’il requiert ne soit multiplié par 10, par des ajouts de pure connivence, pour alimenter une classe parasitique dont on veut le soutien pour soutenir une gouvernance commise au maintien de l’injustice. Le système de production se vautre dans l’insignifiance des fonctions qu’on y a créées, diminuant dans la même proportion les biens et services dont on pourrait jouir si on faisait oeuvre utile. On cherche ainsi à maintenir dans la société qui a atteint l’abondance une pauvreté garante de la  stabilité de la classe dirigeante. Cette pauvreté repose sur l’insignifiance de ce qu’on oblige à y faire

Faut-il s’étonner que, dans ce contexte d’insignifiance globale, la politique devienne la pointe du iceberg, avec cette absence de signifiance  de ceux qui en sont les acteurs devenant de plus en plus ostensible, au  rythme où l’essor des communications la met en pleine lumière ?

Dans une société ou le pouvoir de décision appartient à qui a la richesse – et s’applique via une expertise qu’incarne le fonctionnariat –  le dispositif politique démocratique n’a d’autre fonction que de plaire à la population. Celui qui l’exerce le mieux est donc celui qui semble le plus plaisant.  Ce ne sont pas nos dirigeants qui sont « insignifiants » ; c’est du système démocratique lui-même qu’il faut réévaluer la « signifiance »

Comme nous tous, comme acteurs sociaux, devons réexaminer les critères pour évaluer la nôtre. Consolation ou ultime confirmation de cette problématique, il est bon de se souvenir que huit millions d’insignifiants programmés au Québec ne sont que 1 sur 1000 des huit milliards que nous serons d’ici quelques mois en ce bas monde. Tous soumis aux mêmes contraintes… et dont la signifiance d’aucun n’est donc pas plus que la nôtre à tenir pour acquise.

Hier, les Français se sont rendus ridicules en allant voter pour rien… On l’est ou on le fait ?  les Québécois doivent-ils agir de même  le 7 avril prochain ?

ABSTENTION

À la prochaine et à toutes celles qui suivront, tant que les regles du jeux n’auront pas changé.

 

Pierre JC Allard

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Coderre maire de Montréal. La démocratie comme un charme

Hypnose In

PIERRE JC ALLARD:

Denis Coderre est maire de Montreal.  Un résultat sans surprise et annoncé depuis des mois.  Que signifie cet  événement?   A mon avis, la négation finale de l’idéal démocratique. Pas une faille ou une défaite de la démocratie; au contraire, la démocratie a parfaitement fonctionné  avec des masses de candidats. La simple preuve que par le corruption, la manipulation, la désinformation et une grande sagacité le choix d’une majorité peut toujours être vidé de son sens.  La démocratie fonctionne comme un charme. C’est le mythe d’une majorité qui pense, qu’on écoute et qui décide qui est un leurre.

Ici, on a pris une population toute entière vendue l’idée d’un changement… puis  on l’a fait voter pour la continuité.  On l’a fait facilement.  Continuité au palier du chef, d’abord. La population voulait un homme neuf ? On lui a donné un vieux politicien roublard et fort en gueule.   On y est parvenu en se mettant d’accord  toutes portes closes, au sein de l’Establishment, sur un candidat et un seul pour le statu quo. Toutes tendance politiques confondues.  Ce débat s’est terminé quand on a choisi Coderre et qu’on nous a dit d’un même souffle qu’il gagnerait. Un seul sondage – dont rien ne permet de penser qu’il ait ou n’ait pas été fait honnêtement – puis silence radio, coupé du seul bruit des médias, unanimes à prédire sa victoire.   Ce sera Coderre.

Toutes tendances confondues, car on notera que ce vieux Libéral n’aura été a aucun moment contesté par une candidature nationaliste. Étonnant ? Simplement  l’affirmation manifeste, provocante, qu’il n’y a qu’une seule politique « en haut » et quelle est fermement entre les mains de ceux dont le rôle est de gérer ce volet politique du pouvoir. Nationaliste, fédéraliste, peu importe, on avait des choses plus sérieuses à règler  la politique partisane est volet mineur de représentation et de bavardage, pendant que les pouvoirs financiers et des fonctionnaires de carrière font marcher ce pays.

S’il y a eu un doute ou un débat  au moment de choisir ce candidat pour tous, l’affaire s’est réglée sans bruit.  Louis Harel, la pquiste du dernier round, sera cette fois recyclée dans un parti qui n’aura plus de saveur nationaliste, au contraire… et placée sous un chef  dont on pourrait se demander pourquoi il s’est mêlé  de ce genre de choses qui sont a cent lieues de ce qui a fait sa force.

Il faudra voir, dans quelque temps, ce que Marcel Côté aura tiré de cette aventure.  Il est habile. Je serais surpris que ce qu’il en tirera soit bien différent de ce qu’il espérait en tirer.   Marcel Côté aura joué dans cette élection le rôle de faire valoir pour ceux qui cherchent du sérieux, mais n’aura rien fait pour être dans la course. Un mauvais sondage au départ, une bourde caricaturale, l’image mille fois répétée qu’il n’est pas un politicien… et voila!  Ce sera Coderre.

Evidemment il y a Bergeron et avec un image d’intégrité et dont on a vu aux dernières élections que le système ne voulait a aucun prix.  Comment contrer Bergeron ?  Simple.  On crée un nouvelle candidate qui sort de nulle part avec une intégrité PARFAITE;  elle n’a aucun péché … puisqu’elle a aucun passé!  Elle est gentille, jeune, jolie… Parfaite pour ceux qui ne veulent qu’une image. Au premier sondage,  sans aucun souci pour la vraisemblance, on lui donnera 20 % des intentions de vote. Ensuite il suffira de le répéter ad nauséeam.   Quand on contrôle les médias, toutes les prophéties tendent a se réaliser. Ce sera suffisant pour diviser le vote de ceux qui ne pourraient pas blairer Coderre.  Ce sera Coderre.

Coderre, mais avec qui ?  Avec les mêmes. C’est la continuité qu’on veut,. Au niveau du chef, mais aussi à celui des troupes, car on ne va tout de même pas se casser la tête à former toute une nouvelle structure, alors qu’on en a une qui a déjà fait ses preuves et donné satisfaction ! Alors tous les anciens acolytes du Grand Innocent Tremblay, à quelques très mauvais sujets près, vont devenir les acolytes du nouveau maire. La continuité s’installe… et le grand changement que voulait la population passe aux oubliettes.  Ni vu ni connu.

Bien utile, ce blanchîment,  puisque la population, en reconduisant tous ces élus, dont on peut supposer qu’ils ne pouvaient pas ne pas avoir ouï un peu de toute cette corruption dans l’administration municipale, leur donne du même coup l’absolution pour toutes leurs incartades.  Tous ces gens retrouvent une virginité… On peut être certain qu’ils en feront le meilleur usage Il en ont désormais une plus grande expérience.

Le Guépard voulait que « tout change pour que rien ne change » et Claudel, dans le Soulier de Satin, parle d’un  » Nouveau qui soit exactement semblable à l’ancien...  »     C’est ce miracle que peut réaliser  la démocratie. Encore, et encore…. Comme un charme.  L’hypnose peut continuer.

Pierre JC Allard

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« L’innocence des Musulmans »; un billard à mille bandes

Depuis quelques jours on tue et on meurt un peu partout dans le monde pour protester conte un film grotesque. Pas une attaque perfide ou même uns critique malveillante de l’Islam.  Juste un parodie de mauvais goût, comme le serait un soap décrivant par le menu les amours incestueuses de Jesus avec la Vierge sa mère ou la défécation en chaine sur des hosties ou des reliques du Bouddha. Même pas du bon porno : purement blasphématoire.

« L’innocence des Musulmans » n’ayant qu’une valeur de blasphème, le film est totalement dénué d’intérêt… sauf dans la mesure où il choque. Il est une provocation et rien d’autre qu’une provocation. Il faut donc se demander à quoi on joue.  Qui a intérêt à provoquer le monde musulman ?

La réponse la plus triviale c’est : « quiconque croit qu’il y a du fric a faire a produire un tel film » . Soit en misant sur le vaste auditoire que lui garantira sa valeur de scandale, soit plus subtilement en comptant qu’on payera cher pour qu’il ne soit pas mis en marché, soit, encore plus minablement, en faisant simplement en arnaquant un profit immédiat de la différence entre des sommes significatives qu’on peut lever des commanditaires en leur faisant miroiter des ventes mirobolantes et le coût minime de production d’un navet à petit budget.

L’hypothèse triviale ne peut pas être exclue, surtout au vu du passé trouble de celui qui s’en proclame le producteur, mais elle n’est évidemment pas la seule. Ce producteur juif-américain, avec de riches Juifs-Américains comme commanditaires, ne voit-on pas tout de suite le complot sioniste et une tentative pour créer une réaction antiaméricaine dans le monde à laquelle les USA ne pourront réagir que par une riposte contre les États musulmans ? Tout ce qui augmente l’antagonisme entre les USA et le monde arabe n’est-il pas à l’avantage d’Israel ? Alors oublions l’hypothèse triviale du promoteur véreux et pensons complot juif.

Ouaaais …  Mais ce « complot » semble bien facile à percer. Producteur juif, commanditaires juifs, intérêt évident pour Israel…  Israel nous a habitué à mieux. Est-ce que quelqu’un ne tente pas de faire accuser Israel, en mettant de petites miettes de  pain qui conduisent directement à la maison de Mere Grand ?  IL ne manque pas de candidats pour le faire. Ça pourrait etre l’Iran, qui a bien besoin de détourner attention. Les monarchies du Golfe et l’Arabie saoudite ou Le Pakistan, dont les rôle ne sont pas clairs depuis le 911 dont on « célèbre » l’anniversaire. On peut penser aussi complot antisioniste

Mais l’antisionisme n’est pas non plus une trouvaille bien originale. Une recrudescence de l’antiaméricanisme dans le monde musulman, ça sert essentiellement à qui ?  Aux Russes, bien sûr, qui sont dans une position assez difficile présentement en Syrie, et qui n’ont pas la puissance de s’opposer militairement aux USA, sans faire sauter toute la baraque.  Faire de chaque Musulman un allié contre l’Amérique serait pour eux un geste habile… Soyez bien sûrs qu’on y a pensé.

L’antiaméricanisme, toutefois, n’est pas hon plus d’un surprenant machiavelisme. La petite boule de billard n’aurait elle pas une trajectoire plus complexe ?  Car qu’on pense Islamistes, Israeliens ou Russes, il reste que c’est surtout aux USA que ces désordres en pays musulmans vont surtout profiter de en leur permettant de riposter en accroissant leur présence militaire au Moyen-Orient

En mettant encore une fois le blâme sur l’Amérique, a-t-on enfin un scénario satisfaisant ? Hmmm…  pas si vite !  Il ne manquera pas de doigts accusateurs pour soulever cette possibilité, somme toute assez facile, d’un montage par la CIA ou le Pentagone. Or si cette idée d’une manipulation par les USA était reprise par les médias et devenait crédible, elle aurait un impact important sur les élections de novembre aux USA… ce qui ouvre encore plus grand l’éventail des suspects…

Il ne faut jamais oublier, en effet, que pour les Américains, surtout en période d’élections chez eux,  le monde n’est qu’une extension des USA et la politique internationale une facette secondaire de leur politique domestique. Ils jouent entre eux. Nous sommes les pions… ou les boules.

Si donc toute cette provocation s’avère un complot – et soyons réalistes, il est plus probable qu’elle en soit un plutôt qu’une simple bêtise d’un quelconque quidam – les chances qu’ils s’agisse d’une manoeuvre des Républicains ou des Démocrates pour  embarrasser le parti rival sont au moins aussi probables que celles d’une intervention des Juifs, des Arabes, des Iraniens, des Russes ou que sais-je.

Les déclarations qu’on obtiendra du producteur et autres témoins dans les jours et semaines qui suivent permettront de voir à qui finalement les médias voudront faire porter le chapeau et donc a qui profite le crime. Bravo. Mais ça ne s’arrête pas la. Ensuite, on passera à la deuxième étape, qui pourra  faire apparaître comme une manipulation tout ce qui semblera avoir avoir visé à créer la première impression. Et de là à un troisième niveau, comme dans une éternelle partie de papier-caillou-ciseaux. Tout deviendra plus trouble, incertain…

Roosevelt disait qu’il m’y a pas de hasards en politique. Quand on verra dans quelle poche elle aboutit, on pourra supposer que la petite boule – qui aura rebondi sur tant de bandes – a  bien suivi le chemin voulu par celui qui l’a frappée.  Peut-être. Mais rien n’est moins sûr. Le monde est devenu bien complexe. On est dans un billard à mille bandes et on ne connaîtra peut-être jamais le fond de cette histoire. On pleurera les morts et on préparera le prochain coup.

Pierre JC Allard

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« Les 7 », les frères et les cousins…


Je vous demande la permission de quitter aujourd’hui toute prétention à l’universel pour parler simplement boutique. La boutique des « 7 du Québec ». Les 7 se transforment ; voici comment, voici pourquoi et ce que vous pouvez en tirer.

Mais d’abord, un petit rappel. C’est en septembre 2008 que le blogue les « 7 du Québec » a débuté, avec un idéal qui n’a pas changé. http://les7duquebec.com/2008/08/26/v’la-l’bon-vent…/ Depuis, nous avons eu plus d’un million de visiteurs.  Plus du double, en ajoutant, au cours d’une deuxième étape, ceux du journal citoyen CentPapiers dont vous avons pris charge en mai 2010.  Nous commençons maintenant une troisième étape

Incessamment, vous serez accueillis sur « les 7 »  par une page d’accueil  encore plus simple et plus dépouillée qu’auparavant, mais vous offrant  paradoxalement d’un seul clic incomparablement plus de choix.

( VOYEZ ICI LA NOUVELLE PRÉSENTATION DU SITE.)

D’abord, en haut à gauche, vous verrez un billet court  axé sur l’actualité.  Ici, on cherchera  vous dire en trois minutes ce que nous croyons le plus significatif de ce qu’aujourd’hui nous apporte. En-dessous, trois (3) colonnes chapeautées chacune d’un article mis en vedette.  Ces articles parleront de politique, bien sûr, mais aussi parfois de ce qui semblera tout autre chose, puisque la politique a ses racines en tout et produit ses effets partout.  Deux ( 2) de ces colonnes regroupent des articles d’auteurs québécois.

La première correspond à la séquence, avec laquelle vous êtes déjà familiers, des chronique hebdomadaires de ceux d’entre nous qui nous sommes compromis à publier chaque semaine à jour fixe.  L’article  en vedette est de celui dont c’est  aujourd’hui le tour de monter au front. La seconde réunit ceux, que vous connaissez bien aussi, qui sont toujours de garde, mais dont les contributions sans être nécessairement moins fréquentes peuvent être moins régulières.

La troisième colonne regroupe des auteurs d’ailleurs dont nous avons pu constater, depuis des années, que leur pensée et la façon dont ils l’expriment séduisent notre lectorat québécois tout comme celui de l’Héxagone. En participant à ce site, ils contribuent à maintenir entre nos deux volets de la francophonie le lien qui fait de nous, essentiellement, UNE culture francaise.

C’est cette vision d’ailleurs, jointe à celle que nous avons comme Québécois – (comme le regard de droite comme de gauche que nous adoptons sans préjugés) – qui donne son relief à l’image en profondeur que nous voulons diffuser des événements

Nous vous invitons à lire d »abord ces quatre (4) articles quotidiens qui vous sautent aux yeux, mais n’oubliez pas  que ce n’est que la pointe du iceberg.  Il y a les autres ceux qui se font plus discrets. Ceux que vous voyez sont en montre, mais en cliquant sur le nom de vos auteurs préférés, vous trouverez des centaines d’autres articles, nouveaux ou plus anciens, que vous ne voudrez pas rater. Et derrière ces centaines d’articles auxquels vous pouvez accéder sur le site même, il y en a des MILLIERS sur les sites personnels de nos auteurs vers chacun desquels un lien vous dirige.

NOUS VOUS ATTENDONS:  http://les7duquebec.com

Nous espérons que vous aimerez  cette nouvelle version des « 7 du Québec ». Elle n’est néanmoins que le premier pas d’une démarche plus ambitieuse. Depuis que nous avons conçu ce site, l’un de nos objectifs a été d’amener plus de citoyens à s’exprimer. Nous croyons que c’est un élément essentiel de transformation de la démocratie que nous avons ne nous semble plus remplir parfaitement son rôle.

La démocratie, ce n’est pas seulement le citoyen qui écoute, mais aussi celui qui parle. En prenant charge de CentPapiers, nous pensions augmenter considérablement le nombre de ceux  qui voudraient s’exprimer.  Malheureusement, force nous est de constater qu’il n’en a rien été.

Nous voulons donc profiter de cette expansion de ce site « Les 7 du Québec » pour inviter avec encore plus d’insistance les citoyens à s’exprimer et pour leur en faciliter encore davantage la tâche. Si vous avez une texte de plus de 1000 caractères – autre que crassement publicitaire – que vous aimeriez partager, faites le nous parvenir par courriel en cliquant sur le bouton « Exprimez-vous » en haut à droite de la page d’accueil de ce site, en ajoutant la mention : « permissions de publier » . S’il n’est pas injurieux ou raciste, n’enfreint pas autrement la loi et est écrit dans un français correct votre texte sera publié sur CentPapiers.

De même, si un des articles sur « Les 7 du Québec » vous suggère un commentaire de plus de 1 500 caractèress, vous pourrez publier  ce commentaire sur CentPapiers en faisant référence à l’article que vous commentez et vers lequel nous mettrons alors un lien.  Soulignons que cette facon de publier à partir du site « les 7 » ne se substitue pas à la facon habituelle de soumettre des textes a CentPapiers, mais vient seulement s’y ajouter.

Un dernier point. Nous savons par expérience que tous les changements apportés à la manère d’opérer un site web peuvent produire des effets ennhuyeux. Nous vous demandons votre indulgence et les corrigerons le plus tôt possible.  Dans un mois, nous vous demanderons formellement  vos commentaires sur ce que nous aurons fait de ce site ainsi que vos suggestions pour l’améliorer. Nous comptons sur vous.

Votre éditeur

Pierre JC Allard

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Vite, le « juriste de famille » et enfin la justice au Québec

 
 
 

  

On parle beaucoup du « médecin de famille » au cours de cette élection, mais il n’y a pas que la santé qui laisse à désirer au Québec: ily a aussi la justice. Le citoyen ne se reconnaît plus dans le système judiciaire qu’on lui offre. Il est de plus en plus convaincu qu’il n’y a pas de justice au Québec. À cause de quelques « bavures » bien ostensibles, mais surtout parce que c’est trop long et que c’est trop cher.

Le peuple dit « bavure », quand le droit ou les décisions des tribunaux ne correspond pas à son sens de la justice et de l’équité. Entre les affaires Turcotte, Lacroix, Robinson et les cas de quelques innocents qui au contraire ont écopé – comme Michel Dumont et le désormais célèbre Monsieur Hinse – la confiance du citoyen est devenue bien mince. Quand on prefere faire appel à des « justiciers » plutôt qu’à la justice, la societe a un probleme.

http://nouvellesociete.wordpress.com/2009/07/23/lacroix-18-mois-dumont-18-ans/

http://nouvellesociete.wordpress.com/2011/08/03/les-martiens-et-claude-robinson/

http://nouvellesociete.wordpress.com/2011/07/22/mettre-a-lecart-le-fou-qui-a-tue-ses-enfants/

http://nouvellesociete.wordpress.com/2011/05/23/ces-fonctionnaires-de-merde/

http://nouvellesociete.wordpress.com/2009/06/22/montreal-de-la-corruption-a-lextorsion/

La justice en a un encore plus gros, quand l’État et les compagnies d’assurance, mais aussi quiconque a du fric, sont de fait au dessus des lois, puisque quiconque veut obtenir justice devra entreprendre un parcours du combattant dont il sortira ruiné, brisé, détruit, qu’il ait eu tort ou raison. Comment, dans un État qui se dit « de droit », peut on tolérer qu’il faille PAYER pour obtenir justice !

Obtenir justice ne doit rien coûter celui plaide a raison. Il y a diverses façon d’y arriver, mais la meilleure serait en deux (2) étapes

1. De la même façon que chacun doit avoir son medecin de famille, chacun doit avoir son « juriste », payé par l’État par capitation. Le fournisseur de services reçoit un montant forfaitaire mensuel pour chaque citoyen inscrit comme client à ses registres. L’avantage de cette approche est qu’elle laisse à l’individu le choix du professionnel et lui permet de manifester son insatisfaction en changeant de fournisseur, celui-ci étant alors privé du montant forfaitaire mensuel correspondant.

Cette approche évite la concurrence au niveau des honoraires, élimine toute tentation pour le professionnel de rendre le service autrement que de la façon la plus efficace et permet à l’État de déterminer précisément le budget qu’il entend consacrer à la satisfaction de toute demande sociale dont il choisit d’assumer les coûts.

Ce paiement par capitation s’applique parfaitement aux besoins en expertise légale de la population. Chacun a son juriste avec lequel il maintient une relation personnelle continue. S’il ne donne pas satisfaction à son client, le client change de juriste et le revenu du ce dernier baisse. Un litige ne n’apporte pas de revenus supplémentaires au juriste, seulement une charge de travail additionnelle, un litige long une charge plus lourde qu’un litige court. Vous voulez parier qu’il y aura moins de litiges ?

Rien n’oblige un individu à consulter son juriste avant de conclure une entente, mais, ce service ne lui coûtant rien, il le fera; qui veut des ennuis ? Des contrats conclus entre parties dont chacune a son juriste à ses cotés donneront lieu à moins de contestations. Mais on peut faire encore mieux: l’arbitrage

2. En matières contractuelles – la majorité des litiges – le recours de première instance serait toujours l’arbitrage. Ce sont les parties qui choisissent un arbitre. L’arbitre peut-être n’importe qui sur lequel les parties s’entendent et il juge en équité. Les arbitres ne seraient pas payés par capitation par l’État, mais selon entente, par ceux qui recourent à leurs services.

Si un litige survient, les parties doivent se choisir un arbitre. Si les parties ne peuvent s’entendre en dix (10) jours sur le choix d’un arbitre, le Tribunal en désignera un sur requête de l’une ou l’autre des parties et ce sera alors un juriste. Ses honoraires seront forfaitaires, fixés selon un barème relié au montant en litige. Ils ne devraient représenter qu’un petite fraction des coûts actuels et seraient imputés aux parties selon leur responsabilité, telle que déterminée par l’arbitre

La décision de l’arbitre serait exécutoire. Chacune des parties peut demander la révision par le Tribunal Civil et même s’adresser ensuite à la Cour d’appel, mais l’introduction d’une demande de révision ou d’un appel, toutefois, ne retarderait jamais sauf injonction l’exécution de la décision initiale. Exécution sans préjudice au droit à des dommages réellement compensatoires si cette décision initiale était finalement renversée.

Un juriste “de famille” en soutien permanent, Un arbitrage en équité, une révision au niveau du Tribunal et une possibilité d’appel. Tout ca “toutes affaires cessantes, sans interruptions, et sans frais pour quiconque a plaidé a bon droit. Ce serait enfin la justice.

Seul obstacle ? Les intérets corporatistes des avocats. Comme les intérêts corporatistes des professionnels de la santé sont le seul obstacle à ce que nous ayons les ressources médicales et infirmières nécessaires et en recevions les services dont nous avons besoin.

Pierre JC Allard

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Médecin ami ou médecine ennemie

On parle ad nauseam dans cette election du médecin de famille, comme s’il y avait là matière à discussions. Il n’y en a pas. Nous savons tous très bien que le médecin de famille est la clef de voute du système de santé et je l’écrivais il y a plus de 20 ans… http://wp.me/p59O0-5V

Le débat actuel ne porte donc que sur les couts et les échéanciers. Un débat de totale mauvaise fois, puisque le noeud du probleme est la volonté des médecins de ne PAS ajuster les resources médicales aux besoins.

Ajuster les ressources médicales aux besoins, ce serait en avoir plus dont la rémunération unitaire diminue, parce que leur coût de formation est réduit et leur charge de travail réduite, ce qui est possible et opportun si les tâches qui constitent la maquelle des services à rendre à la population sont redistribuées.

C’est ce que les médecins en bon corporatistes ne veulent pas. L’ennemi public numéro 1, ici, c’est le corporatisme medical. Le drame, c’est l’hypocrise générale qui fait qu’on ne l’admet pas. On est encore dans la logique nefaste – CRIMINELLE – qui a conduit en1996 le Gouvernement du Québec à pousser vers la porte une partie non négligeable des médecins et infirmières en exercice.

J’ai dit à l’époque tout le mal que je pensais de cette décision (Le Prix Mengele). Le Québec ne s’est jamais remis de ce sabotage de l’excellent réseau de santé que l’on avait mis une génération à y bâtir à grands frais. Nous ne nous sommes jamais remis de ce renoncement à faire mieux pour accepter lâchement de devenir moins.

On a réduit alors le nombre des médecins au Québec, parce que les médecins, payés à l’acte, y coûtaient trop cher. Un médecin payé à l’acte fixe sa propre rémunération, puisqu’il peut compenser une baisse du nombre de ses patients par une augmentation des actes médicaux par client. L’État n’a donc pas de contrôle réel sur le revenu d’un médecin. Pour diminuer les coûts, au poste de la rémunération des médecins, l’État n’a pas d’autre solution que d’en diminuer le nombre.

Diminuer le nombre des médecins, alors que les progrès de la médecine exigeraient plus de ressources, signifie une détérioration progressive des services. Aujourd’hui, on console les Québécois du délabrement du système de santé en promettant une hausse prochaine des effectifs. Bravo, mais penser que l’on va régler ainsi le problème suppose qu’on a oublié pourquoi, jadis, on les avait réduits, Augmentez les effectifs et les coûts de la médecine vont augmenter et devenir intolérables. Après un intermède qui permettra aux gouvernants actuels de terminer leur mandat et de prendre leur retraite, on sera prêt pour le déluge. Le Québec pourra alors choisir, définitivement, cette fois, la voie de la privatisation

Un État qui veut maintenir la gratuité et l’universalité de la santé doit-il nécessairement choisir entre le sous-développement ou la ruine, ou y a-t-il une issu à ce dilemme? OUI ! Il y en a une. La solution passe par une rationalisation de la rémunération des ressources médicales et, si l’on veut un système de santé gratuit et universel de qualité, en n’y consacrant que les ressources qu’une société peut se permettre, il faut procéder à cette rationalisation, en deux (2) étapes.

Premièrement, pour les omnipraticiens et les spécialistes dont l’intervention auprès de leurs patients est récurrente ou de longue durée et devrait comporter une part de prévention, il faut remplacer le paiement à l’acte par un régime de capitation. Ce n’est pas une trouvaille, ce régime fonctionne un peu partout. Même aux USA, où ce sont les assureurs qui en tirent parti !

Pour mettre en place ce mode de paiement, chaque détenteur d’une carte de santé s’inscrit aux cabinets du généraliste et des spécialistes de son choix. Le montant de la capitation, pour chaque type de patient, est fixé par négociation et chaque médecin payé selon le nombre de ses clients inscrits. Puisque l’on connaît la population inscrite, le budget de l’État est sans surprises.

Il reste encore, bien sûr, des spécialistes dont l’intervention est ponctuelle et ils sont encore payés à l’acte; mais ce sont ceux dont les « actes » sont bien identifiables. Les statistiques permettent de fixer le coût des interventions pour assurer aussi à ces spécialistes le revenu moyen que l’on souhaite.

Ayant rationalisé ainsi avec équité la rémunération des médecins en place et respecté les droits acquis, on peut, dans une deuxième étape, se doter pour l’avenir des ressources médicales que va exiger une demande pour la santé que les progrès de la médecine et le vieillissement de la population vont faire exploser. Il ne faut pas tenter de répondre à cette demande en créant plus de spécialistes à salaires faramineux (On a parlé de 9 fois le salaire moyen, au Québec !)

Une société n’en a pas les moyens et, surtout, ce n’est pas nécessaire. Au lieu de spécialistes dont la rémunération exorbitante est au moins en partie justifiée par une formation prolongée – 6 à 10 ans, au Québec – il faut, dans une deuxième étape, créer une nouvelle classe d’intervenants qui recevront, DANS LE DOMAINE DE LEUR SPECIALITÉ, une formation identique à celle des spécialistes actuels, mais dont la formation de tronc-commun aura été réduite à un an.

On donnera à ces intervenants spécialisés le titre que l’on voudra, mais, dans l’avenir, ils pourront prendre en charge l’immense majorité des tâches des spécialistes actuels. Il est bien difficile de croire que psychiatres, ophtalmologues et obstétriciens doivent tous, pour être performants, passer 4 ou 5 ans à apprendre la même chose. Parmi ces nouveaus spécialistes, il doit y en avoir un dont la tâche est de suivre le citoyen. Chaque citoyen. Pour la prevention, le diagnostic et l’aiguillage vers les autres specialists, pour le réconfort. C’est LUI LE MÉDECIN DE FAMILLE

En allégeant ainsi les programmes, on ne réduit pas seulement les coûts de formation ; on ramène surtout les attentes de revenu des nouveaux spécialistes au niveau de celles des autres diplômés universitaires formés en 4 ans. Si ce nouvel intervenant touche le tiers ou la moitié de la rémunération d’un spécialiste actuel, on peut en avoir deux ou trois fois plus. On peut en avoir assez pour une médecine humaine, ouverte à l’innovation. Les délais d’intervention et les listes d’attentes disparaissent. La rareté disparaît. L’offre devient abondante: c’est une nouvelle dynamique.

On espère que, durant la présente période électorale, les partis en lice diront aux Québécois POURQUOI ils ne considèrent pas cette approche.

S’ils ne le font pas, on pourra penser que prévaudra bientôt au Québec la même situation qu’aux USA, où songer à réduire le revenu des médecins est une idée séditieuse, blasphématoire…. puisque l’American Medical Association est la PREMIÈRE source de financement des partis politiques ! Aux USA, ce qui devait être plus de services pour la population a été manipulé pour devenir plue d’OBLIGATIONS au profit des assureurs ! Le Québec doit faire plutôt le choix de la solidarité.

D’abord ce choix . Il y a des détails à régler, mais en discuter en période électorale rendrait le débat complexe et ingérable… ce qui est bien ce que veulent les défenseurs du corporatisme médical ! Basta, donc. ! Pour les esprits curieux, toutefois, je répondrai avec plaisir aux questions sur les 80 textes traitant de cette question dans la section “Santé” du projet Nouvelle Société. http://wp.me/P59O0-5N

Pierre JC Allard

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La bataille de Westmount-St-Louis

Waterloo, Trafalgar, Austerlitz…. Les grandes batailles qui changent des choses peuvent avoir lieu dans les endroits les plus inattendus. Peut-on s’imaginer qu’une décision cruciale pour l’avenir du Québec soit prise dans la circonscription de Westmount-St-Louis ? Et pourtant, ce que vont faire le 4 septembre les électeurs de ce qui est en fait le centre-ville de Montréal va apporter un message d’une extrême importance. De quoi s’agit-il ?

D’une fracture et d’une resoudure. Pensez à un os qu’il va falloir remettre en place, si on veut enfin marcher droit. Une opération qui tôt ou tard se fera, mais dont il faut voir si elle se fera maintenant ou sera remise à plus tard…. au risque de claudiquer encore péniblement pendant des années. Laissez-moi expliquer.

Il y a des lustres qu’on fait chambre à part, au Québec, entre Francophones et Anglophones, avec un partenaire qui a sa valise tout prête pour aller vivre ailleurs. Mais il n’y a pas que le partage du patrimoine qui inquiète. Il y a aussi les chats, le canari, le jardin qu’on a sarclé ensemble, les vieilles photos et quelques bons souvenirs. Il y a l’odeur du café pris avec l’autre avec plaisir…

Alors on se chamaille, on se tolère un jour de plus et, après cinquante ans de cette valise qui s’empoussière dans un coin du salon, il y a même des jours où l’on se demander si, après tout, on ne pourrait pas arrêter de faire semblant de se détester et même se laisser aller à s’aimer un peu….

Il n’y a pas de signe plus clair du clivage entre Francophones et Anglophones au Québec que l’attachement inconditionnel de ces derniers au Parti Libéral du Québec. Se sentant menacés, ceux-ci en ont fait le bastion de la résistance à une possible sécession. Pas bête… Mais, avec le temps, ils sont devenus les otages de ce Parti. Ils se sont retrouvés à défendre par inadvertance d’autres « valeurs » qu’on y a hypocritement glissées, précisément pour tirer avantage de cette clientèle captive que constituait l’électorat anglophone. Des valeurs qui NE SONT PAS les valeurs traditionnelles dominantes de cette communauté.

Historiquement, la communauté anglophone a été laïque et à gauche bien AVANT que la communauté francophone ne le devienne. Je me souviens du temps où le CCF puis le NPD, le RCM et les premières lueurs dans la “grande noirceur” brillaient à NDG avant Hochelaga-Maisonneuve… Il aurait été logique que Anglos et Francos se rejoignent à la Révolution Tranquille, dans une volonté commune de progrès social.

Il a fallu que ceux qui profitent de la zizanie montrent alors une géniale malfaisance, pour empêcher que cette évolution ne culmine pas dans une fusion plus étroite des communautés culturelles du Québec, mais conduise plutôt à une querelle ethnocentrée réactionnaire… et sans issue. Nous avons été manipulés.

La scission politique soigneusement entretenue au Québec atteint aujourd’hui un nouveau sommet dans la perversité, alors que 18% seulement des Francophones soutiennent encore le Parti Libéral du Québec…. tandis que 82% des Anglophones persistent à le faire. Ces derniers le font, aujourd’hui, au risque de se percevoir eux-mêmes comme complices après le fait – ou au moins comme témoins passifs bien complaisants – de ce qui pourrait se révéler cet automne comme la plus grande affaire de corruption de l’histoire de ce pays.

Pourtant, fermer les yeux sur la gabégie, le favoritisme, la corruption et l’infiltration de l’appareil de l’État par le crime organisé ne fait pas partie des habitudes notoires de la culture anglo-saxonne. Dans la mesure où cette culture à imprégné la population anglophone du Québec, on peut raisonnablement s’attendre à ce que celle-ci se dissocie des gestes contestables posés par le régime Charest… et manifeste son désaccord en ne VOTANT PAS pour le Parti Libéral du Québec le 4 septembre.

Ne pas voter pour le PLQ, mais encore faut-il qu’elle puisse ne pas le faire sans renier ses autres attentes et autrement qu’en s’abstenant de voter. Que peut faire aujourd’hui l’électeur qui ne veut pas accorder un vote de confiance au Parti de Jean Charest, mais ne veut pas non plus donner son aval à une option indépendantiste et reste sceptique quant aux intention réelles des uns comme des autres ?

C’est le but de ma candidature dans Westmount-St-Louis. Je propose à cet électeur en errance un candidat sans affiliation partisane, m’engageant solennellement à ne voter à l’Assemblée nationale qu’après avoir consulté mes électeurs sur chaque vote significatif et en votant alors dans chaque cas SELON LES PRÉFÉRENCES QUE CEUX-CI AURONT EXPRIMÉES

En élisant un candidat qui n’obéit aux directives d’aucun parti – mais suit les instructions de ses seuls commettants – on crée un petits îlot de vraie démocratie dans notre vaste espace politique où celle-ci n’est plus qu’une parodie. La grande bataille de Westmount-St-Louis, elle va se passer dans la tête de chaque électeur, lequel devra décider s’il va cautionner par simple habitude un Parti qui ne représente plus en aucune façon ses valeurs… ou s’il va mandater à Québec un député qui l’informera régulièrement et lui permettra de choisir pas à pas le meilleur chemin vers l’avenir que lui l’électeur veut suivre.

De la fracture du lien qu’on croit a tort obligé entre lui et le Parti Libéral, l’électeur va tirer une nouvelle liberté. C’est beaucoup pour la démocratie, mais il y a plus. Si électeurs anglophones comme francophones font front commun contre la corruption, ils se souviendront du même coup qu’il partagent des valeurs profondes et peuvent se faire confiance.

On verra que cette valise qui amasse la poussière dans un coin ne répond plus à une véritable volonté de partir, laquelle à été surtout celle d’une autre génération. On verra, aussi, que la peur d’une sécession a été cultivée et instrumentée depuis des décennies, par le PLQ et ses commanditaires, pour imposer à la population anglophone de soutenir de fausses valeurs qui ne sont pas les siennes.

J’ai recueilli des centaines de signatures pendant des jours dans Westmount-St-Louis. Ce faisant, je n’ai rencontré que CINQ (5) personnes qui ne parlaient pas français. On est très, très loin des mythes d’intolérance qui ont été trop longtemps véhiculés. On pourrait peut-être recommencer à aimer nos chats et à sarcler le jardin ensemble.

Pierre JC Allard

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Démocratie ? Un jour, au bout d’un long voyage…


Tel qu’annoncé, je me suis mis en campagne électorale. Candidat indépendant. Un test pour le démocratie…  On m’a refusé hier aux appartements « La Cité »  – 1 600 logements – la permission d’y solliciter des signatures pour que je puisse officialiser ma candidature. Trois (3) résidents m’ont confirmé que les mandataires du Parti Libéral avaient quadrillé les mêmes édifices la veille dans le même but.  On ne prête qu’aux riches… ou à ceux dont on croit qu’ils vont vous enrichir.

Quelques naïfs croient-il encore que nous soyons dans une démocratie ?   Nous obéissons aux lois faites par une oligarchie pour ses propres intérêts. On feint de donner un choix à la population en lui présentant bonnet banc et blanc bonnet et on l’amuse à la faire voter.   Chaque parti vient dire tout et son contraire en se gardant le droit de s’en dédire.   Le PQ fera la Plan Nord et développera le gaz de schiste… tout comme le PLQ.

Et soyez sûr que, sur un appel de Sagard,  la CAQ ou le PLQ demanderait  d’Ottawa, en cas d’Union Nord Américaine, une « autonomie »  qui ramènerait au Québec plus de vrais pouvoirs que la souveraineté-association de Lévesque n’en prévoyait !

La démocratie est un leurre. Une histoire pour endormir les enfants. On a dit « si les élections pouvaient changer quoi que ce soit, elle seraient interdites» .  En fait elles le sont.  La politique du gouvernement que nous aurons est déjà approuvée et s’appliquera. Les partis sont permis car ils ne prennent le pouvoir que s’ils sont intercheangeables

Des députés indépendants ne sont pas les bienvenus. Parce que des députés non alignés sur les comptines des partis poliques bien pensants risqueraient de changer quelque chose, ne serait-ce que poser une question inopportune, on fera TOUT pour qu’il n’y en ait pas.  On veut que les discussion à l’Assemblée nationale demeurent du bien ficellé. Du déjà-vu, de l’insignifiant émaillé uniquement, pour éviter le soporifique, d’insultes molles et de quelques quasi-grossièretés .

Un débat de fond sur une question sérieuse ?  N’y pensez même pas.  On renverra à un Comité qui pondra un épais rapport alambiqué qui dira de faire mieux ce que l’on fait déjà et on passera à autre chose: on changera la loi et la société, quand ceux qui ont le pouvoir jugeront qu’il est de leur intérêt de les changer. Ou on créera un Commission qui nous fera un « treize-semaines »  de prime time pour Radio Canada, puis on conviera à l’incendie publique rituelle des  écuries d’Augias, après avoir mis les chevaux et le foin en sureté et n’y oubliant qu’un ou deux palefreniers  qui parlent trop ou en ont vraiment trop vu.

Aujourd’hui la démocratie est un leurre. La population vote ce que la publicité lui dit de voter. On prétend rendre la publicité électorale équitable en la limitant à deux (2) volets :  1) les commentaires dans les journaux –  TOUS CONTRÔLÉS PAR LE SYSTÈME ! – et 2) le viol du subliminal des badauds, par des affiches qui coûtent beaucoup d’argent… et ne montrent dès lors que ceux qui ont recu l’imprimatur potest du Systeme..

Cette année, l’Internet et Twitter sont en tentative d’évasion, mais il y a une longue traversée du désert. Voyons jusqu’où ils pourront aller. Bien improbable qu’ils aillent très loin, puisque le Systeme balise un route étroite dont on ne peut s’écarter, hors laquelle il n’y a pas de points d’eau, ( Lisez des guichets automatiques bien approvisionnés qui vous sont accueillants)  Une élection marche sur deux pattes, dont la première est la pub et la deuxième la corruption.

On ne peut aller très loin sans changements majeurs. Une vraie démocratie commencerait  par l’élection du gouvernement au scrutin universel, toutes circonscriptions confondues. On choisirait le Gouvernement pour son programme; c’est un « contrat» avec la population  et il devrait l’accomplir, sous peine d’être révoqué par une Assemblée composée de députés, un par circonscription.

Ces derniers seraient choisis pour leur crédibilité et élus par un vote distinct de celui pour le choix du Gouvernement  La première exigence pour un député  serait donc qu’il ne soit préjugé en faveur d’aucun parti, puisqu’il devra juger des gestes posés par le Gouvernement issu de l’un des partis !

Un vrai député DOIT être indépendant, sans quoi il ne sert à rien d’avouable. Universaliser cette approche du  gouvernement vraiment responsable – et du député  représentant vraiment ses électeurs – introduirait une nouvelle démocratie.  Beaucoup le souhaiteraient, quelques-uns… non.

Tôt ou tard il y aura une épreuve de force et il faudra chosir son camp.  Lisez donc ce rapport  et ces quelques notes sur ce que pourrait et devrait être la démocratie.Puis agissez selon votre conscience.

En 2012, au Québec, élire ne serait-ce qu’UN député indépendant votant selon sa conscience serait un premier pas, une geste précurseur d’une possibilité de changement.  J’aimerais assez être celui par qui ce « scandale » arrive, tout en étant conscient qu’il pourrait m’en valoir des malheurs.  Mais il n’est pas réaliste de même y songer

http://nouvellesociete.wordpress.com/2007/06/17/lassemblee-legislative/

Pierre JC Allard

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COMMENT être candidat indépendant en 2012 au Québec

  
 

quijote

 

J’ai déjà dit POURQUOI je serai candidat à ces élections. Essentiellement, c’est pour attirer l’attention sur tout ce dont on ne parlera pas et, SURTOUT, sur le fait même qu’il y a tant de choses dont on ne parlera pas.

C’est cette sélection par les partis et les médias – agissant si ostensiblement de connivence – d’un petit “menu du jour” politiquement correct qui ne gâtera pas notre régime minceur, qui montre bien que parler encore de démocratie est quelque peu trompeur…

Durant cette campagne, je vais donc parler sur ce site – et partout où l’on voudrait que j’en discute – de toutes ces choses qui ne sont pas au programme pour la tournée de 2012. En parler au plus tôt. Mais aujourd’hui, pendant qu’on en est à monter le ring, je vais vous dire COMMENT je vais être candidat.

Comment N’IMPORTE QUI PEUT L’ÊTRE, car j’ai une arrière-pensée… celle d’une génération spontanée de candidats indépendants, offrant aux électeurs l’option du REFUS GLOBAL. L’option de ne soutenir aucun parti, quand aucun parti ne propose ce que lui, l’électeur voudrait.

Des candidats indépendants partout? Dangereux. Il faut choisir pour le moment, entre les chefs de partis, celui ou celle qui assumera la responsabilité de gouverner. Une autre démocratie le ferait autrement, mais nous n’en sommes pas là ! Pour exprimer le refus global de la population, il faut donc que ne se présentent aujourd’hui symboliquement des candidats indépendants que dans les circonscriptions où leur présence ne modifiera pas le résultat du choix du gouvernement

Nous posons arbitrairement, faute d’un meilleur critère, que ne sera pas délogé un parti qui, au dernier scrutin, a reçu le double des suffrages de son plus proche concurrent. S’il perdait malgré tout, ce serait qu’il était déjà condamnée par sa faute: inutile alors de blâmer la présence d’un indépendant.

Qui le veut peut choisir une circonscription, se présenter au Directeur du scrutin et faire acte de candidature. Les formalités sont simples; c’est sur la justification de la démarche qu’il faut être clair. Voici ce que je propose.

Ayant choisi sa circonscription, le candidat indépendant doit annoncer la couleur. Supposons que ce soit vous. Vous pouvez proclamer à tous vents que vous n’avez pas de programme à présenter – puisque vous ne formerez pas un gouvernement – mais que vous ferez le vrai travail d’un membre de l’Assemblée nationale:

a) Vous vous renseignerez sur chaque projet de loi;

b) Vous consulterez formellement et informellement vos électeurs, pour savoir ce qu’ils en pensent;

c) Vous interviendrez chaque fois qu’on vous le permettra, disant honnêtement ce que vous pensez de ce qui est proposé, au meilleur de votre compétence, sans préjugé, ni pour ni contre le gouvernement;

d) Vous proposerez au besoin des amendements pour refléter l’opinion de vos commettants, mais en y ajoutant ce que vous suggère votre propre vision non-partisane des choses;

e) Vous voterez sur chaque projet selon votre conscience;

f) Vous participerez aux travaux qui vous seraient confiés, de toutes vos forces et avec toute votre bonne foi;

g) Vous ferez régulièrement rapport à vos électeurs de ce qui a été fait à l’Assemblée et de la part que vous y avez prise, en publiant chaque semaine un compte rendu sur un site internet crée à cette fin. A la fin de chaque session, vous publierez un bilan de ce qu’a fait l’Assembée et vous y joindrez votre évaluation objective de député indépendant sur ce qu’a fait le gouvernement

h) Vous vous engagez solennellement à ne vous joindre à aucun parti et, si des responsabilités ministerielles vous étaient proposées, à ne les accepter que sous condition de pouvoir vous en démettre en tout temps, sans autre obligation que de respecter la parfaite confidentialité des informations et des discussions auxquelles votre participation au Cabinet vous aurait donné accés

Ça … et rien d’autre

Cet engagement (si vous êtes élu) étant bien clair, comment procéder à vous faire élire ?

a) Ne sollicitez pas de fonds ni n’acceptez une aide financière de qui que ce soit .

b) Que tous ceux qui veulent vous aider le fassent bénévolement.

c) Que votre message doit diffusé gratuitement, par les citoyens de bouche à oreille, et sur la Toile dans toute la mesure qui ne contrevient pas à la loi.

d) Que votre message doit diffusé gratuitement par les médias, dans l’exécution honnête et impartiale de leur mandat d’informer la population.

e) Ne donnez rien à personne que votre carte personnelle vous identifiant … et une seule feuille, qui peut être une copie de cette page, faisant le point de vos principes et balisant votre action.

Le candidat indépendant en 2012 est un missionnaire pour une démocratie à renaître qui doit sortir des catacombes… Si vous êtes prêts… allons-y. Mais “s’il n’y en a qu’un, je serai celui-là

Pierre JC Allard

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Élections au Québec: les arbres et la forêt

 
 

 

Je vous ai annoncé, la semaine dernière, que je serais candidat aux élections de cet été au Québec. Pourquoi ? Pour dénoncer d’abord le rôle inutile dévolu aux députés que l’on va envoyer à l’Assemblé nationale et l’indifférence des citoyens quant à la faisabilité des programmes que proposeront les partis. Ces deux vices suffisent à faire de notre démocratie un leurre, mais il faut y ajouter le contrôle de l’information par les médias – tous aux ordres du système en place – et une corruption assumée et affichée.

Corruption ? Je ne parle pas ici de la corruption des individus – un autre sujet – mais de la coutume ahurissante de briguer OUVERTEMENT les suffrages en offrant à chaque groupe de le privilégier, ce qui n’est possible, bien sûr qu’au détriment des autres. Dire aux vieux et aux jeunes, aux chômeurs et aux étudiants, aux malades et aux assisté sociaux, au francophones et aux immigrants, aux agriculteurs et aux commerçants qu’on va spécifiquement leur donner un avantage à eux et pas aux autres, c’est la négation même de la gestion éclairée de la chose publique. C’est acheter des votes au détriment de l’intérêt général qui devrait toujours être le seul critère.

Une campagne électorale qui repose sur un milliard de dollars (1 000 000 000 $) de promesses ciblées pour satisfaire des besoins locaux, c’est l’ultime version du « diviser pour régner », à la sauce « démocratie ». C’est une infamie de le faire et une incroyable bouffonnerie de le dire. Notre façon de faire des élections est ridicule, ignoble, inefficace si on cherche vraiment à vivre en démocratie. On la croirait stupide… si on croyait un seul instant que son seul but n’est pas de cacher la vraie gouvernance qu’exerce une oligarchie qui ne nous dit jamais son nom ni ses objectifs.

Si qui que ce soit veut engager le débat sur cette question, je suis son homme. On sauvera bien du temps, toutefois, si vous lisez d’abord ce bref mémoire présenté en Commission parlementaire et très bien accueilli alors par tout le monde… avant d’être définitivement occulté.

Nos élections sont quelques arbres qui cachent la forêt du pouvoir… et on ne sait ni qui ni quoi se cache dans cette forêt. À remarquer que cette métaphore s’applique aussi à la campagne électorale pour rire qu’on va nous faire. Pourquoi pour rire ? Parce que, cette fois comme toujours, le choix restreint des thèmes dont on débattra durant cette campagne sera sciemment réducteur.

Ni vous ni moi ne pourrons contribuer significativement à en établir l’ordre du jour, le choix des enjeux sera celui des médias. Quoi que vous disiez, quoi que dise un candidat ou même un chef de parti, la discussion ne lèvera que si les médias en font la promotion constante. Cela est prévu, les thèmes sont déjà choisis, chacun bien pointu, mais présenté comme emblématique d’un pan entier de la forêt des questionnements de la société.

Chaque thème, adoubé par la presse avec ses sous-thèmes, comme autant de questions à choix multiple de réponses, va devenir cosmétique. Comme ces lisières de sapins bien taillés cachant l’« horreur boréale » dont parlait Falardeau. C’est de ces thèmes qu’on va discuter … et de rien d’autre.

Tenez, vous vous intéressez à l’éducation ? À la formation professionnelle ? À l’apprentissage, au rôle de jeunes dans la société ou à tout autre sujet connexe ? Allez faire la queue au micro « Conflit étudiant » et prenez position sur les frais de scolarité. Ne touchez pas à la pédagogie, à la didactique, à la quantité ou la quantité des enseignements et encore moins à celles des enseignants. Ne référez pas à la notion de culture, aux valeurs, ni aux besoins du marché du travail, sauf pour répéter des lieux communs. Ne soulignez pas de liens avec les médias, même dans le cadre d’une éducation permanente et n’approchez même pas des concepts de docimologie et de reconnaissance des acquis . Soyez simple. Soyez simplistes

En éducation, ne parlez que de frais de scolarité. Vous êtes pour ou contre ? Combien doit-on y mettre? Ne vous égarez pas, car on est nombreux en file au micro. … « Moi, je pense que… ». Comme le citoyen lambda n’a absolument pas les connaissances pour en discuter, il dira n’importe quoi, écoutera distraitement ce qu’on lui en rabâchera, puis repartira avec son opinion inchangée, celle-ci tout entière fondée sur ses préjugés de départ et ce qu’il a lu dans les médias ce matin de ce qu’on dit la veille d’autres lambdas, parlant au même micro.

Autre exemple. Vous êtes un fan de l’économie ? Chanceux, vous avez deux (2) micros ! Le chômage pour vous est une réalité ? La maîtrise des Québécois sur leurs ressources vous préoccupe ? La relation avec les Autochtones vous intéresse ? Passez d’abord au micro « Plan Nord » .

A ce micro, « Think big », comme dirait Elvis Gratton. Tout de suite – enfin, presque – on va créer des emplois dans les marches éloignées du royaume. Beaucoup d’emplois. Ensuite, un gros pactole. Gros travaux, gros investissements étrangers et grosses commissions. Ici, rien de mesquin : on ne parle que milliards. N’évoquez pas de conséquences à long terme et ne faites pas allusion à ces villes qu’encore une fois on fera et défera…

Concentrez vous sur le développement précaire à moyen terme, avec un horizon de 15, 20, 25 ans. Dans 20 ans, combien de nos politiciens, sauf Leo BB, seront encore là ? Serez-VOUS là dans 20 ans ? Alors restez donc sur l’important du moment présent : les « prix par tonne », les redevances, les pots-de vin à éviter et les droits ancestraux des Cris et des Inuits. Le reste, comme dirait l’Ecclesiaste, est « poursuite du vent ».

Après le micro « Plan Nord », surtout si l’environnement vous intéresse, passez au micro « Gaz de schiste ». Juste un minute, car c’est plus technique. Comme vous n’y connaissez rien et que ceux qui s’y connaissent, évidemment, ne diront rien, affirmez simplement ici votre loyauté à Gaïa et votre amour inconditionnel du Vert. Dites aussi, toutefois, dans la même phrase, que tout ce qui enrichit le Québec est du pain béni, qu’il faut s’affranchir de la tyrannie énergétique des Arabes et des Albertains et que le prix du pétrole a la pompe est insoutenable. Ensuite, on attend de vous que vous vous taisiez et attendiez, comme un vrai démocrate qui a fait son devoir.

Ne cherchez pas de troisième micro pour parler d’économie. Secteur industriel, secteur tertiaire, exportations, la dette publique, le système bancaire, réforme fiscale… Néant. Cette année, c’est la fête du secteur primaire – en fait, de la branche extractive du primaire, exclusivement – ce qui, pour le développement économique, nous met dans le même club que les gens du Sahel. Fin du dossier « économie ».

Et à part l’économie ? Allons, allons, soyons sérieux ! Avec la « crise », croyez-vous que c’est le moment de parler d’autre chose que d’économie ? Musarder sur la santé, la justice,la culture, le revenu garanti, le rôle des secteurs public et privé, les services sociaux, la démocratie ? Pourquoi pas un projet de société et le sens de la vie pendant qu’on y est ! Il n’y aura pas d’autres micros pour parler de quoi que ce soit cette année. Ou plutôt, si, j’oubliais, on parlera aussi de souveraineté. Mais comme on n’aura rien de neuf à en dire…

Cette année, il semble qu’on parlera peu de la forêt. À moins qu’on ne tasse un peu les arbres, pour y voir clair et entrevoir ce qui s’y cache. On va essayer…

Pierre JC Allard

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