Huit (8) millions d’Insignifiants

00X jordi bonnet

 

–      Dites donc, Allard, c’est pour moi que vous dites çà ?

–      Non, mon cher Machin ; le simple fait que vous posiez la question vous rend déjà signifiant, au moins un peu… Je pense à Quidam Lambda, qui lui ne s’en pose pas, des questions, parce qu’il a toutes les réponses. Celui qui SAIT que tous nos politiciens sont des fripouilles et des ordures… et « insignifiants », pour la bonne mesure…. Depuis une semaine, je n’entends que çà : Couillard, Marois et les autres sont « insignifiants, leurs programmes sont « insignifiants », l’avenir qu’ils proposent est « insignifiant »…

–      Parce que vous, Allard, vous trouvez que ce que disent nos politiciens est intelligent ?

–      Ne  confondons pas ! On parle de signifiance… 

***

Nos politiciens sont EXTRÊMEMENT signifiants : ils sont la représentation tout à fait appropriée de ce que nous sommes comme société. Il se dégage d’eux des effluves bien signifiantes, confortables. La portée des chiots se reconnaît et se sent bien dans l’odeur de la chienne. Il n’y a que  ceux qui ne comprennent pas le Québec pour être insatisfaits , par exemple, des  réponses de Couillard quand on lui parle de comptes bancaires  à Jersey.

Ce que dit Philippe Couillard, est pourtant clair. «  Si, jeune médecin, je suis allé vivre pendant des années avec des éleveurs de chameaux parvenus, c’était naturellement pour faire un maximum de fric.  Vous croyez que j’aurais dû me priver de mettre ce fric là où il me donnerait le plus d’avantages ?   Est-ce qu’il y a un lambda parmi vous, les quidams québécois, qui, à ma place, n’aurait pas fait la même chose que moi ?  Allez, soyons sérieux…. ! »

Et quand on fronce les sourcils parce que  Madame Marois, Ministre de son état, a eu Claude Blanchet son conjoint, en charge de la Caisse de Dépôts et Placements,  facilitant certainement grandement leurs opérations, pense-t-on qu’il y a, au Québec, beaucoup de gens qui, ayant le pouvoir de le faire, n’auraient pas aussi donné un job juteux à leur conjoint, si celui-ci avait eu le CV qui permettait de le faire sans trop de scandale ?   S’il y en a qui veulent le dire, faudrait filmer et appeler Rozon…

Je pense au témoignage de Luc Lambert devant la Commission Charbonneau. Voyez ci-dessous… Il faut le lire.

http://www.les7duquebec.com/non-classe/quidam-lambert-est-il-quidam-lambda/

L’impunité acquise. Lambert a bien rigolé… Et l’on a eu le témoignage le plus sincère de ce spectacle  à grand déploiement où il est apparu  que tout le monde et son père avait trempé dans la corruption autant qu’il le pouvait,  et qu’il valait mieux cesser de  condamner si on voulait garder assez de « présumés innocents » pour que  le système fonctionne et que les travaux de voirie à Montreal se fassent…

Notre classe politique est parfaitement  « signifiante » . Elle signifie ce que nous sommes. … Elle reflète la conscience permissive, élastique d’une société qui n’a pas seulement renoncé à ses valeurs, mais les a reniées et maintenant les dénonce…. Aujourd’hui, est perçu comme « insignifiant » dans tous les sens du terme, incluant son acception la plus populaire, celui qui ne profite PAS de tout et de tous autant qu’il le peut.  Je ne crois pas y ait beaucoup d’insignifiants chez nos politiciens…

–      Allard, vous jouez sur les mots. Vous voulez dire que l’indélicatesse dont on soupçonne nos politiciens est SIGNIFICATIVE de ce qui est devenu la morale dévoyée, acceptée comme la norme, de notre société. Mais on parle ici de « signifiance », dans le sens d’avoir une certaine importance….

Cette précision m’oblige à attirer l’attention sur une réalité désagréable. Si nos politiciens paraissent si nuls et interchangeables qu’on ne voit plus ce que modifierait le choix de l’un plutôt que de l’autre, ce n’est pas seulement que les politiques qu’on applique obéissent maintenant à leur seule logique d’efficacité qui ne laisse place a aucune fantaisie, mais aussi que la plupart d’entre nous ne sommes plus que des rouages d’une machine « Société » dont le déterminisme est à l’abri de nos caprices.

Supprimez à peu près n’importe qui de la structure sociale et il sera remplacé sans heurts par un autre lambda qui fera ce que son prédécesseur aurait fait ou aurait dû faire: poser les gestes prévisibles d’un total égoïsme et d’une parfaite amoralité. Seuls les irrationnels sont devenus irremplaçables – et doivent être remplacés – quelques fous, quelques artistes…. Les autres sont interchangeables… porteurs d’aucun signe distinctif et donc insignifiants au sens strict.

Et il y a encore pire…. Car non seulement il y a un ou plusieurs substituts aptes à remplacer chacun (ou presque) d ‘entre nous qui ne serait pas dépourvu de toute signifiance, mais il est de plus en plus évident, dans notre société de technologie et d’abondance, que la solution la plus efficace, pour le bon ordre et la productivité, serait presque toujours de ne substituer personne à celui qu’on remplace … et à ce qu’il faisait rien du tout ! 10% de la main-d’œuvre suffirait à produire  pour tous nos besoins et désirs matériels.  On ne travaille plus pour produire, on produit pour travailler. Pour créer du sens….

Bien sûr, nos besoins en SERVICES, eux,  sont infinis, mais il faut se souvenir que c’est NOUS qui les définissons, à partir de consensus que nous créons aussi…. et rien pour l’instant n’indique un transfert de nos ressources vers la satisfaction de nos besoins, de nos désirs ou même de ces consensus…. Ce que nous faisons sur cette planète n’est plus si différent de cette agitation qui fait tourner l’écureuil dans sa cage.

Vous, moi, ni personne ne sommes plus occupés de façon  vraiment « signifiante ». Nous jouons pour la plupart du temps des jeux de rôles, dont l’importance est fixée de façon arbitraire, par décision d’un pouvoir dont nous avons une crainte largement révérencielle.   L’exemple emblématique en est cette vaste bureaucratie qui ne produit rien, mais qui peu a peu prolifère, non seulement dans le secteur public, mais dans le secteur privé également, où le nombre de subordonnés devient pour chacun l’indicateur de sa présumée utilité sociale … que rien ne vient corroborer. Le temps de travail se passe à l’exécution de tâches inutiles. Il n’y a guère que le secteur de la santé où l’on apporte un plus, et encore ce secteur est-il gangrené par une recherche éhontée du profit qui transforme en simple sous produit le bien qui en sort.

Rien ne se produit dans notre société dont le travail qu’il requiert ne soit multiplié par 10, par des ajouts de pure connivence, pour alimenter une classe parasitique dont on veut le soutien pour soutenir une gouvernance commise au maintien de l’injustice. Le système de production se vautre dans l’insignifiance des fonctions qu’on y a créées, diminuant dans la même proportion les biens et services dont on pourrait jouir si on faisait oeuvre utile. On cherche ainsi à maintenir dans la société qui a atteint l’abondance une pauvreté garante de la  stabilité de la classe dirigeante. Cette pauvreté repose sur l’insignifiance de ce qu’on oblige à y faire

Faut-il s’étonner que, dans ce contexte d’insignifiance globale, la politique devienne la pointe du iceberg, avec cette absence de signifiance  de ceux qui en sont les acteurs devenant de plus en plus ostensible, au  rythme où l’essor des communications la met en pleine lumière ?

Dans une société ou le pouvoir de décision appartient à qui a la richesse – et s’applique via une expertise qu’incarne le fonctionnariat –  le dispositif politique démocratique n’a d’autre fonction que de plaire à la population. Celui qui l’exerce le mieux est donc celui qui semble le plus plaisant.  Ce ne sont pas nos dirigeants qui sont « insignifiants » ; c’est du système démocratique lui-même qu’il faut réévaluer la « signifiance »

Comme nous tous, comme acteurs sociaux, devons réexaminer les critères pour évaluer la nôtre. Consolation ou ultime confirmation de cette problématique, il est bon de se souvenir que huit millions d’insignifiants programmés au Québec ne sont que 1 sur 1000 des huit milliards que nous serons d’ici quelques mois en ce bas monde. Tous soumis aux mêmes contraintes… et dont la signifiance d’aucun n’est donc pas plus que la nôtre à tenir pour acquise.

Hier, les Français se sont rendus ridicules en allant voter pour rien… On l’est ou on le fait ?  les Québécois doivent-ils agir de même  le 7 avril prochain ?

ABSTENTION

À la prochaine et à toutes celles qui suivront, tant que les regles du jeux n’auront pas changé.

 

Pierre JC Allard

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Autopsie des dérives du PQ

Demain, le 16 février, aura lieu au Centre Saint-Pierre le lancement officiel d’un document choc de Me Pierre Cloutier intitulé: »De René Lévesque à Pauline Marois » Indépendance: LE PQ A TRAHI SES MILITANTS.

Première publication des Éditions Schneider, ce livre pamphlétaire suscitera, espérons-le, un salutaire débat sur les causes profondes du cul de sac politique dans lequel s’enlise ce parti qui fut l’espoir de toute une génération. Un parti qui vieillit mal, à force de tourner en rond et de répéter les mêmes euphémismes, qui refuse de parler carrément d’Indépendance nationale et de république, alors que ce sont les conditions essentielles au développement d’un Québec ouvert sur le monde, un Québec qui refuse le mode de vie de Stephen Harper et de ses ultra conservateurs aux allures fascisantes.

L’auteur, Me Pierre Cloutier, a milité durant 35 ans au Parti québécois et il a pu constater de l’intérieur à quel point est importante la dichotomie entre la base militante (ceux dont on se sert sur le terrain pour des fins électoralistes) et le cénacle des affairistes et opportunistes qui contrôlent cette machine qui commence à nous rappeler l’époque de Duplessis.

L’auteur, qui a occupé des fonctions de responsabilité importantes au sein du PQ, s’en prend vivement aux politiques de Pauline Marois qui ne visent qu’un petit pouvoir provincial et qui est devenue un véritable éteignoir pour tous ceux qui croient encore que le Québec peut prendre ses affaires en mains.

Jamais les conditions n’ont été aussi favorables pour la naissance du pays du Québec depuis que le rétrograde gouvernement Harper règne comme un despote sur son Canada monarchiste.

Mais, malheureusement, constate Me Pierre Cloutier, le PQ, toujours accroché aux politiques de l’agent double Claude Morin (référendisme et attentisme), risque de connaître le même sort que celui qu’a connu le Bloc au fédéral, car la population en a vraiment marre de se faire raconter des sornettes.

J’espère que ce livre saura réveiller tous ceux qui y croient encore. Car il est minuit moins cinq…et la République ne saurait plus attendre trop longtemps son pénible accouchement.

Si nous voulons nous ouvrir sur le monde, participer activement au mouvement mondial en faveur de politiques progressistes dans tous le domaines de notre vie sociale, il est temps de renverser les ordres établis- tant au PQ que dans les autres partis, et de laisser à la population le soin de prendre en main son destin.

C’est vraiment une question de vie ou de mort.

Le PQ a trahi ses militants,éditions Schneider, en vente partout dès le 16 février à 9,95$.

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Coderre maire de Montréal. La démocratie comme un charme

Hypnose In

PIERRE JC ALLARD:

Denis Coderre est maire de Montreal.  Un résultat sans surprise et annoncé depuis des mois.  Que signifie cet  événement?   A mon avis, la négation finale de l’idéal démocratique. Pas une faille ou une défaite de la démocratie; au contraire, la démocratie a parfaitement fonctionné  avec des masses de candidats. La simple preuve que par le corruption, la manipulation, la désinformation et une grande sagacité le choix d’une majorité peut toujours être vidé de son sens.  La démocratie fonctionne comme un charme. C’est le mythe d’une majorité qui pense, qu’on écoute et qui décide qui est un leurre.

Ici, on a pris une population toute entière vendue l’idée d’un changement… puis  on l’a fait voter pour la continuité.  On l’a fait facilement.  Continuité au palier du chef, d’abord. La population voulait un homme neuf ? On lui a donné un vieux politicien roublard et fort en gueule.   On y est parvenu en se mettant d’accord  toutes portes closes, au sein de l’Establishment, sur un candidat et un seul pour le statu quo. Toutes tendance politiques confondues.  Ce débat s’est terminé quand on a choisi Coderre et qu’on nous a dit d’un même souffle qu’il gagnerait. Un seul sondage – dont rien ne permet de penser qu’il ait ou n’ait pas été fait honnêtement – puis silence radio, coupé du seul bruit des médias, unanimes à prédire sa victoire.   Ce sera Coderre.

Toutes tendances confondues, car on notera que ce vieux Libéral n’aura été a aucun moment contesté par une candidature nationaliste. Étonnant ? Simplement  l’affirmation manifeste, provocante, qu’il n’y a qu’une seule politique « en haut » et quelle est fermement entre les mains de ceux dont le rôle est de gérer ce volet politique du pouvoir. Nationaliste, fédéraliste, peu importe, on avait des choses plus sérieuses à règler  la politique partisane est volet mineur de représentation et de bavardage, pendant que les pouvoirs financiers et des fonctionnaires de carrière font marcher ce pays.

S’il y a eu un doute ou un débat  au moment de choisir ce candidat pour tous, l’affaire s’est réglée sans bruit.  Louis Harel, la pquiste du dernier round, sera cette fois recyclée dans un parti qui n’aura plus de saveur nationaliste, au contraire… et placée sous un chef  dont on pourrait se demander pourquoi il s’est mêlé  de ce genre de choses qui sont a cent lieues de ce qui a fait sa force.

Il faudra voir, dans quelque temps, ce que Marcel Côté aura tiré de cette aventure.  Il est habile. Je serais surpris que ce qu’il en tirera soit bien différent de ce qu’il espérait en tirer.   Marcel Côté aura joué dans cette élection le rôle de faire valoir pour ceux qui cherchent du sérieux, mais n’aura rien fait pour être dans la course. Un mauvais sondage au départ, une bourde caricaturale, l’image mille fois répétée qu’il n’est pas un politicien… et voila!  Ce sera Coderre.

Evidemment il y a Bergeron et avec un image d’intégrité et dont on a vu aux dernières élections que le système ne voulait a aucun prix.  Comment contrer Bergeron ?  Simple.  On crée un nouvelle candidate qui sort de nulle part avec une intégrité PARFAITE;  elle n’a aucun péché … puisqu’elle a aucun passé!  Elle est gentille, jeune, jolie… Parfaite pour ceux qui ne veulent qu’une image. Au premier sondage,  sans aucun souci pour la vraisemblance, on lui donnera 20 % des intentions de vote. Ensuite il suffira de le répéter ad nauséeam.   Quand on contrôle les médias, toutes les prophéties tendent a se réaliser. Ce sera suffisant pour diviser le vote de ceux qui ne pourraient pas blairer Coderre.  Ce sera Coderre.

Coderre, mais avec qui ?  Avec les mêmes. C’est la continuité qu’on veut,. Au niveau du chef, mais aussi à celui des troupes, car on ne va tout de même pas se casser la tête à former toute une nouvelle structure, alors qu’on en a une qui a déjà fait ses preuves et donné satisfaction ! Alors tous les anciens acolytes du Grand Innocent Tremblay, à quelques très mauvais sujets près, vont devenir les acolytes du nouveau maire. La continuité s’installe… et le grand changement que voulait la population passe aux oubliettes.  Ni vu ni connu.

Bien utile, ce blanchîment,  puisque la population, en reconduisant tous ces élus, dont on peut supposer qu’ils ne pouvaient pas ne pas avoir ouï un peu de toute cette corruption dans l’administration municipale, leur donne du même coup l’absolution pour toutes leurs incartades.  Tous ces gens retrouvent une virginité… On peut être certain qu’ils en feront le meilleur usage Il en ont désormais une plus grande expérience.

Le Guépard voulait que « tout change pour que rien ne change » et Claudel, dans le Soulier de Satin, parle d’un  » Nouveau qui soit exactement semblable à l’ancien...  »     C’est ce miracle que peut réaliser  la démocratie. Encore, et encore…. Comme un charme.  L’hypnose peut continuer.

Pierre JC Allard

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C’est aujourd’hui la fin.

Je suis devant mon écran, et je ne parviens pas à trouver un sujet d’article. C’est comme si je n’avais plus rien à dire. Je n’en reviens absolument pas!!!

J’ai donc relu les articles que je vous ai présentés depuis le début et j’ai peut-être compris pourquoi je suis vidé.

Mon premier article dévoilait que notre système est esclavagiste, malgré sa promesse d’amélioration de notre qualité de vie. Promesse qui s’est avérée fausse, à cause d’un manque de vision de nos dirigeants. La solution que j’ai proposée est de taxer la production (PIB) au lieu de taxer les revenus.

J’ai, ensuite, abordé la puissance de manipulation de nos systèmes politiques et leur propension à éliminer graduellement nos droits fondamentaux au nom du « bien de l’ensemble ». Le résultat est que, chacun de nous, remettons nos propres responsabilités dans les mains des dirigeants, concrétisant peu à peu notre « position » d’esclaves consentants. J’annonçais également l’existence d’une soif de liberté sous-jacente, actuellement, dans l’esprit d’une majorité grandissante de la population mondiale, aucunement décelée par nos autorités. Aujourd’hui, les « indignés » sont là.

J’ai tout de suite enchainé avec le maquillage recouvrant ce que nous appelons faussement « La Démocratie » que l’on dit « représentative ». Encore une fois, la question fut de savoir si nous devions continuer d’être seulement des moutons dirigés par un ou des « bergers » (la plupart du temps des « ham-bergers »), ou si nous devions prendre nos responsabilités en tant qu’êtres qui sommes parvenus à devenir « humains ».

L’article suivant présentait les acquis technologiques actuels qui nous permettraient de procéder à une refonte de notre démocratie indiscutablement défectueuse. Ce qui nous obligerait à prendre nos responsabilités individuelles face aux besoins de la société. Malheureusement, je n’ai pas souligné « qu’avoir raison » dans nos décisions futures n’avait aucune importance. L’important était de participer aux décisions, bonnes ou mauvaises, en acceptant d’en être responsables. Actuellement, les décisions sont plutôt toujours mauvaises et nous acceptons,  comme des imbéciles, d’en subir les contrecoups sans en être aucunement responsables.

L’article qui a suivi démontrait la nécessité de rectifier notre optique sociale, en nous basant sur l’histoire à partir du « primitif », en corrigeant ce qui nous semblerait « erroné » dans le développement de notre vision des choses. Corrections qui résulteraient en l’installation  d’une vraie « sécurité  sociale » pour chacun d’entre nous.

J’ai ensuite « réagi » au sujet de ceux qui « croient tout savoir » sans pouvoir « rien expliquer ». Ce n’était qu’une réaction personnelle face à l’habitude conditionnée, chez certain, de « croire aveuglément » ce qui est dit par des supposées « sommités ». Conditionnement débile, incrusté par la philosophie de croire à « l’omniscient » et à la « toute puissance », suite à des évènements préhistoriques responsables de créations de « dogmes ». Ce conditionnement nous porte, encore aujourd’hui, à créer et établir des dogmes dans notre société. Le dogme est le plus puissant instigateur de l’esclavage. On l’a malheureusement oublié.

L’article suivant voulait vous démontrer la réalité d’évènements préhistoriques responsables des dogmes dont je parlais plus haut.

J’ai ensuite souligné l’un de ces « dogmes » qui, actuellement, est directement responsable  d’affrontements sanglants. J’ai voulu démontrer la nécessité d’éliminer tout dogme de nos esprits pour adopter une vision basée sur le raisonnement objectif en évitant l’objectivité raisonnée prônée actuellement.

La suite immédiate fut une présentation des conséquences de notre vision actuelle de notre politique élitiste. Le constat est effarant.

J’ai ensuite parlé des manipulations dont fut l’objet notre propre Histoire du Québec. Il va sans dire que des manipulations semblables furent faites sur les histoires de tous les peuples de la terre. Selon moi, nous devons en être conscients et nous devons tenter de rectifier l’histoire pour parvenir à y voir un peu plus clair.

J’ai ensuite tenté de jeter la lumière sur la « vraie réalité » sous-jacente à ce que nous pouvons observer concrètement. J’ai démontré, du mieux possible, une vision scientifique raisonnable basée sur l’ouverture totale de l’objectivité. C’est la seule porte de sortie qui soit encore à notre disposition. Il nous faut absolument rectifier le tir de notre « jugeote ».

L’article suivant a voulu souligner l’importance du plaisir, des sourires, de l’amitié et de la manifestation de satisfaction de l’ensemble d’une société, pour le bonheur de chacun des individus qui la compose. Aussi curieux que cela soit, au départ, ce n’est qu’une question de comportement. C’est d’une facilité déconcertante.

J’ai ensuite mis sur la sellette l’inconsistance crasse de l’optique adoptée par la majorité de nos études scientifiques qui ne tiennent aucunement compte des individus et qui ne tendent pas du tout à améliorer la situation. Leur position est celle d’observateurs aucunement impliqués. Des sortes d’études faites par des extra-terrestres. L’objectivité raisonnée au lieu du raisonnement objectif; le summum de l’élitisme humain divinisé.

Un voyage vacancier m’a permit de faire ressortir la non-indispensabilité d’un agenda pour vivre les plaisirs de la vie. En fait, j’ai même suggéré qu’un agenda était un obstacle à la perception du plaisir dans le déroulement des évènements. La conclusion fut qu’il faut avoir confiance en l’inconnu au lieu d’en avoir peur. C’est une prise de conscience des plus importantes à mon point de vue.

J’ai voulu ensuite ressusciter les vraies raisons qui définissent notre identité nationale en tant que peuple Nord-Américain. J’ai fait ressortir ces caractéristiques, assez uniques dans le monde, auxquelles nous devons nous identifier pour ne pas perdre notre valeur intrinsèque en tant que peuple. Ces caractéristiques réelles qui furent effacées, sinon déviées, par les « besoins politiques » de nos dirigeants.

L’article suivant démontra le même processus qui a dénaturé la réalité historique de la Palestine vs Israël. Le résultat est qu’il est devenu plus important de « parler pour parler » que « d’agir pour régler les problèmes ». « Parler pour parler » ou « écrire pour écrire » est exactement la même chose. Heureusement qu’il est possible que tout ce remue ménage intellectuel soit peut-être la cause de l’action des « indignés » que nous observons actuellement. Sinon, cela ne sert absolument à rien.

Dans les articles suivants j’ai tenté de faire ressortir la nécessité de recouvrer une franchise inconditionnelle pour aborder les solutions aux problèmes. Tout ce qui est « dogmes », « préjugés » ou « convictions » ne sont que des écueils pour les solutions possibles. Le principe des « apparences » ne sert absolument pas le bien-être des peuples. Les articles subséquents ont abordé ce sujet de différentes façons, avec un petit détour vers la structure universelle fondée sur le « Je », c’est-à-dire : sur  » l’état fondamental absolu ». C’est, encore une fois, le point de départ de toutes les prises de conscience subséquentes.

Une partie des articles suivants n’ont été que du rabâchage d’évènements à la UNE qui confirment, plus ou moins, l’état de décrépitude où nous pataugeons actuellement. Je ne vois vraiment pas ce que je pourrais apporter de plus pour aider ma communauté à ce sujet. Par contre, l’histoire et le caractère de nos ancêtres que j’ai pu essayer de vous faire découvrir est un sujet qui m’est très important.

Les articles qui ont suivi ont été pour expliquer le plus clairement possible la solution que j’entrevois pour échapper à l’oligarchie développée au cour de notre histoire.

Finalement, les derniers articles ont tenté de redorer le nom et l’honneur de nos ancêtres canayens qui ont fait beaucoup plus que ce qui nous est rapporté par l’histoire officielle.

Cette révision de mon travail sera donc le dernier article que je fournirai pour l’instant. Je me sens complètement vidé de nouveauté et je ne pourrais, dorénavant, que de me répéter sans apporter  d’améliorations sur le sujet humanitaire.

Je prends quelque vacance et peut-être vais-je prendre la décision d’agir de façon plus définie dans quelque temps. Je verrai bien.

Mes futurs « soubresauts » pourront être lus sur centpapiers, évidemment.

Entretemps, ce fut un plaisir et surtout un honneur que vous me laissiez exprimer mes petites opinions devant vous, sur les 7 du Québec et je vous en remercie sincèrement.

Bonheur à tous.

Amicalement

André Lefebvre

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L’Autre Monde 14 janvier 2013 : Mouvement « Freeman on the land » et la liberté vs le système légal commercial / Vaccination / BP et le pétrole du Golfe du Mexique


L’Autre Monde 14 janvier 2013 : Mouvement « Freeman on the land » et la liberté vs le système légal commercial / Vaccination / BP et le pétrole du Golfe du Mexique

Nombre d’émission: 219
Diffusion en direct : Lundi à 15:00h

Animateur(trice) : François Marginean
Réalisateur(trice) : François Marginean

Archives d’émission

Pour écouter, ou pour télécharger, simplement cliquer sur le lien ici:

L’Autre Monde 14 janvier 2013

90 min / Radio de l’UQAM, CHOQ FM

Au programme cette semaine: 

Apprenez davantage sur le mouvement « Freeman on the land », où on apprend la différence entre votre personne en chair et en os et votre personne légale et ce que cela implique pour vous à tous les jours et votre liberté. 

 
Nous abordons encore une fois le sujet de Fukushima et les conséquences des retombées radioactives sur la populations et la faune – les dernières nouvelles sont de très mauvais augure. 
 
Nous touchons aussi au sujet des vaccins et de la médecine moderne. Nous terminons avec une synthèse de la situation économique mondiale.
C’est en rendez-vous le lundi dès 15h pour l’émission la plus écoutée de CHOQ FM, la radio officielle de l’Université du Québec à Montréal ! 
 

***Hyperliens vers les sources des informations discutées sur l’émission d’aujourd’hui, cliquez ici!

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La bhuttocratie aux oubliettes…

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Il y a cinq ans tout juste, Benazir Bhutto (1953-2007) mourrait assassinée en pleine campagne électorale. Il s’ensuivit un court flafla occidental puis, vite, on tourna la page. Au jour d’aujourd’hui, on oublie déjà Madame Bhutto. Elle était la marionnette myope de l’Occident. Elle incarnait la tentative compradore de manipuler, depuis l’intérieur du fourneau, le Pakistan, cet allié tourmenté de 162 millions d’habitants au bord de la révolution islamique. Il s’agit donc de l’incurie ricaine en matière pakistanaise. Résumons. Le Pakistan, pays artificiellement créé en 1947 pour séparer les musulmans du sous-continent des Hindous, pays doté jadis d’une portion orientale distante de 1,000 km qu’il a perdu en 1971 dans une guerre sanglante et humiliante impliquant l’Inde, pays pompé, frustré, exacerbé. L’islamisme y monte tranquillement sans encombre depuis deux bonnes générations, dans une définition nationale qui repose de toute façon sur l’Islam au départ. Les élites occidentalisées (famille Bhutto en tête) n’y ont apporté que magouilles et combines, self-service pour leur propre clan. Les ricains y ont surtout appuyé de longue date ses dictateurs galonnés en cascades, s’intéressant moins à sa démocratisation effective qu’à la clique à poigne qui servira ses intérêts. Or ces gens ne sont pas des amnésiques politiques, il s’en faut de beaucoup.

Et subitement tu lâches là dedans une ancienne combinarde jadis déposée pour magouilles, qui porte son voile à moitié, en rêvant qu’elle ira bouter le général que tu n’appuies plus parce qu’il pointe les ressources que tu lui fournis contre l’Inde plutôt que contre ton petit problème terroriste qu’il protège à demi et dont il se fiche pour l’autre demi. Eh bien ta figure politique «démocratique» de la onzième heure, prépare toi à en retrouver du hachis. C’est ce qui est arrivé. Madame Bhutto incarnait l’occidentalisation et tous ses mythes creux: démocratie, élitocratie, ploutocratie, magouillocratie, etc. Sa mort aura peu d’impact de masse à terme au Pakistan parce que cette figure était téléguidée de l’extérieur mais comptait peu à l’intérieur en fait, malgré le show à courte vue qu’on a voulu nous servir ici la concernant. Il faudrait envelopper son cercueil dans un drapeau ricain. Elle est morte pour ses maitres d’outre-Atlantique et ces derniers, toujours aussi mauvais joueurs sur l’échiquier mondial, sont maintenant bien emmerdés avec ce régime qui n’arrive plus à contenir son hinterland qui gronde et ses maquis rebelles qui pullulent. Même des journaux de suppôts comme Le Monde etc admettent cette réalité patente du statut parfaitement compradore de la manoeuvre avortée Bhutto. Ce qu’il faut voir clairement ici, c’est la mesure de l’incompétence américaine sur cette question délicate de politique étrangère. Si Madame Bhutto et ses muses US étaient si adroites, eh bien la dame serait tout simplement encore en vie. Le pragmatisme de la survie physique en politique n’est pas un pragmatisme abusif, loin s’en faut. Morte, elle prouve combien le coup était hasardeux et mal informé.

L’impact politique de Madame Bhutto (plus inconsciente que véritablement «courageuse» à mon sens. Il n’y a aucun courage dans le suicide) sera minime et sans suites sérieuses. Six mois après sa mort, on n’y pensait plus. Observons cet impact sur le coup du moment d’alors. Moins d’une cinquantaine de morts dans les manifs (Il faut placer les choses dans leurs justes proportions. Ce sont des pays hautement émotifs en matière d’assassinat politique. Rien de comparable ici cependant avec les centaines et centaines de morts ayant suivi les assassinats de Mohenda, Indira et Rajiv Gandhi), des pillages et du brigandage (Ça c’est intéressant parce que c’est l’action de gens qui se couvrent avec l’événement plus qu’ils ne couvrent l’événement), un report électoral mollasson, des partis d’opposition pas tellement plus forts ou plus faible qu’avant, un général toujours aussi collant, et la lente marmite islamiste qui continue de chauffer dans le fond de l’hinterland (et non, comme on cherche tant à nous le faire croire ici, du fait de groupuscules marginaux).

Rien de nouveau, donc. Les tendances lourdes, comme en Égypte, comme en Arabie Saoudite, comme dans la vie. L’idée de foutre la paix à ces gens devrait peut-être faire son chemin un petit peu (si peu), mais le mal de l’intervention occidentale est de toute façon déjà bien avancé… Dans ce contexte foutu, la question QUE FAIRE? a été soulevée. Posons la en termes pakistanais (et saoudiens et égyptiens et palestiniens). Mais que manque-t-il donc à l’islamisme politique pour qu’il se défrustre, se décrispe, se calme les nerfs, s’assoye dedans et nous foute un peu la paix? Réponse: il lui manque l’usure du pouvoir, le bon vieux ronron des chancelleries, le raplapla de la realpolitik, la couchette du pacha. L’ineptie compradore ricaine étant ce qu’elle est, de l’Algérie au Pakistan en passant par la Palestine, quand un parti islamique gagne ses élections en bonne et due forme (démocratie, vous avez dit?), il se fait casser les deux jambes par l’Occident, flagosser, taponner, couillonner, et ces gens n’ont tout simplement pas l’opportunité d’aller un peu dormir au ministère et voir si j’y suis, dans leurs propres pays. Pas fort ça, pour les soi-disant champions US de l’électoralisme. Alors ces gens, tu comprends, ils s’exacerbent, constatent qu’il y a un truc avec les urnes là, et cinq ans plus tard au lieu d’avoir un régime islamique mou élu, tu finis avec un régime islamique dur, placé par coup d’état et/ou printemps « populaire », martyr sanguinolent et braqué à la planche contre les ricains et leurs semblables (dont vous et moi, au fait).

Le summum pour ça c’est l’Arabie Saoudite. Le grand frère compradore US lui bloque sa révolution républicaine depuis des lustres et, exactement comme l’Irlande jadis, l’Arabie Saoudite exporte ses terroristes (Ben Laden était un grand bourgeois saoudien, frustré de sa révolution anti-monarchique locale) autour du pourtour du couvercle tenu par un Oncle Sam aveugle. Et cela éclabousse partout. Et quand, bien exacerbés, ils pogneront le manche (comme en Iran en 1979), il n’y aura plus de Vietnam communiste pour aller les calmer comme ce dernier le fit si bien pour le Cambodge.

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Classé dans Actualité, Paul Laurendeau

Les amours illicites!!!

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-Mes chers enfants, en ce jour du 24 janvier 1694, nous sommes réunis ici pour consacrer Jacques-François, né d’hier, au service de notre Dieu, le père tout-puissant dans sa sainte Église Catholique…

La grande Catherine Rivard âgée de 20 ans, marraine, fille de Nicolas Rivard, toujours capitaine de milice malgré son âge de 77 ans, tient dans ses bras le poupon bien emmitouflé qui ne réagit pas et regarde intensément le prêtre lorsqu’il lui verse de l’eau sur le front. Près d’elle se tient Jacques-François de Bourgchemin, lieutenant confirmé au service de sa majesté, commandant au fort St-François et manifestement heureux que ses amis Gabriel-Nicolas et Marie-Louise, l’aient choisi comme parrain de leur premier fils.

La cérémonie terminée, le prêtre emboîte le pas à la famille pour participer à la réception chez les Lefebvre de Batiscan. Le trajet se fait en raquettes et traînes sauvages; et la forêt résonne des chansons canayennes qui donnent le rythme à la marche.

Une bonne flambée brûle dans l’âtre où un ragout mijote dans un gros chaudron de fonte tiré en retrait du feu. Les femmes préparent la grande table pour nourrir la maisonnée.

-Mon cher Lefebvre, je dois dire que je suis quelque peu étonné que tu n’aies pas d’eau de vie dans ta maison.

-C’est une loi établie par ma femme. Elle ne supporte pas l’ivrognerie difficile à éviter si on a plein de boisson dans la maison. Et je suis pleinement de son avis, monsieur le curé.

-Par contre, interrompit le parrain, j’ai ici, avec la permission de la maîtresse de la maison, une bouteille de cognac qui nous permettra de boire un verre à la santé de mon filleul. Vous m’en donnerai des nouvelles mes amis.

Bourgchemin se lève, va demander des verres à Louise Duclos et sert le cognac à chacun des hommes présents. Le curé n’a pas quitté des yeux la bouteille, depuis que Jacques-François s’est levé. Il accepte avec un sourire entendu, le verre que lui présente Bourgchemin et en hume le nectar.

-Vous serez béni de Dieu jusqu’à la fin de vos jours mon cher commandant; merci beaucoup.

-J’espère que ce sera le cas, monsieur le curé. C’est vraiment ce que je m’efforce de mériter à tous les jours; soit avec du cognac, du rhum ou du madère. À votre santé messieurs.

Le Capitaine Rivard, Brouillet, Cadotte et tous les Duclos choquent les verres.-«  À la santé du jeune Jacques-François et à sa mère qui comprends si bien les hommes! » Dirent-ils en cœur.

Et leur curé! ajouta le prêtre.

C’est ainsi qu’est reçu officiellement dans sa famille, le premier fils de Gabriel Lefebvre et Louise Duclos. Les murs de la maison parviennent difficilement à étouffer les rires et les chants qui durent une bonne partie de la soirée.

Il n’est pas du tout assuré que le parrain du bébé, baptisé Jacques-François Lefebvre dit Lataille, fut béni jusqu’à la fin de ses jours. Car quelques semaines plus tard, des évènements hors de son contrôle, l’obligent à se lever contre le représentant officiel de Dieu lui-même, en Nouvelle France.

On se rappellera que, deux ans auparavant, nous avions tous remarqué, vous et moi, l’empressement que mettait François Desjordy de Cabanac à tourner autour de Marguerite Disy dit Montplaisir, lors du baptême de Marie Marguerite Lefebvre.

Le chat venait de sortir du sac officiellement et l’Évêque de Québec, Monseigneur de Saint-Vallier, venait de faire lire en chaire, un amendement condamnant les deux amants à ne plus se présenter aux offices religieux dans les deux Églises; c’est à dire celle de Batiscan et celle de Champlain.

Pour les amis « canayens » des amoureux, bien au fait de cette relation que ceux-ci ne cachaient aucunement, l’Église n’a rien à voir dans ce que tous considérent comme la « vie personnelle ».

Quant à Marguerite Disy dit Montplaisir, elle est aussi furieuse contre les deux curés et l’Évêque, que son amant Joseph Desjordy de Cabanac. De Bourgchemin appuit sans restriction la position de son frère d’arme. À leur avis, personne, même l’Église, n’a à se mêler de la vie personnelle d’un officier de l’armée faisant partie de la noblesse. Même l’Église de France n’ose se lever contre les us et coutumes de la noblesse française; et ce n’est pas parce que nous sommes dans les forêts du Canada que l’Évêque peut se permettre un tel manque de savoir vivre.

Par contre, pour le peuple, les lois sur l’infidélité sont très sévères en France. La coupable est recluse dans un monastère pendant « seulement » deux ans, si son mari accepte de la reprendre par la suite. Sinon elle a la tête rasée et reste au couvent avec les religieuses.

L’homme coupable d’adultère doit payer une grosse somme à l’époux lésé et est banni de la région qu’il habite. Mais on n’ose pas vraiment appliquer ces lois drastiques en Nouvelle France; car les colons se rebelleraient ou disparaîtraient tous dans la forêt.

Le dimanche suivant la lecture de l’amendement, De Cabanac en compagnie de De Bourgchemin entrent dans l’Église de Champlain avec quelques soldats. Le curé cesse sa messe et ne la reprend que lorsque les « pécheurs » sont sortis. Mgr de St-Valier porte également une accusation à Frontenac, disant que Desjordy et Bourgchemin n’ont pas assisté à la messe le Dimanche où l’amendement a été lu. C’est ce qui oblige Frontenac à s’occuper du scandale. L’accusation est déboutée par des témoins.

Mais ce n’est pas le seul cas de bisbilles relatifs à l’Évêque de Nouvelle France. Il s’oppose à ce que Frontenac fasse jouer la Pièce de Molière : « Le Tartuffe ». Il accuse le Sieur Mareuil d’avoir proféré des paroles impies au sujet de Dieu, de Jésus et de Marie, de sorte que celui-ci passe quelques mois en prison. Quatre jeunes nobles, un soir de fête, se manifestent dans les rues de Québec en criant et vociférant des injures envers Mgr de Saint-Valier et brisent les fenêtres de deux marchands de la ville. Un peu plus tard, deux individus enfoncent la fenêtre de la chambre de l’Évêque de Québec, ce pourquoi on porte d’autres accusations envers Mareuil mais on ne trouve aucune preuve.

L’Évêque parvient même à se chicaner avec le Chevalier de Callières au sujet de son prie-Dieu qui, selon lui, est placé là où le prie-Dieu de l’Évêque doit être installé; et il le fait déplacer. Ce voyant, le Chevalier de Callières le fait remettre à sa place et y place une sentinelle pour le protéger. Comme vous le voyez, l’Église doit jouer du coude assez violemment pour se tailler une place dans la vie des Canayens et les riposte ne sont pas moins violentes.

Frontenac fait rapport de tous ces problèmes sociaux inutiles, au roi et Mgr Saint-Valier doit traverser en France pour se justifier. C’est ainsi que l’amendement contre nos deux amants de Batiscan tombe et le train-train quotidien reprend son cour.

La même année Jacques-François de Bourgchemin est accusé de vouloir empoisonner son épouse. Ce qui n’aide pas du tout à leur relation conjugale déjà tumultueuse. Frontenac sera obligé de renvoyer Bourgchemin en France l’année suivante, après lui avoir octroyé une seigneurie qui sera ratifiée par le roi en 1696. Il est cependant indéniable que l’affaire se résous puisque Bourgchemin est de retour au plus tard en 1697.

Il possède maintenant un fief sur le Richelieu. Il décède cette même année, on ne sait comment. Il a soudainement disparu; pfouitt!!! Sa veuve, Élisabeth Disy dit Montplaisir se remarie le 26 janvier 1698.  Constat : Il est faux de croire que le Cognac, le Rhum et le Madère sont des incitations à la bénédiction divine. « Ça ne marche pas!!! »

Les deux Hertel, que l’on croyait mort aux mains des Iroquois depuis deux ans, réapparaissent en compagnie d’un chef Iroquois qui veut une entente de paix avec Frontenac. Le chef emmène avec lui 11 autres prisonniers qu’il a également délivré. Par contre, la majorité des Iroquois ne veulent pas la paix et le vieil intendant le sait très bien. Frontenac dit donc au chef de répandre la nouvelle que si les Iroquois ne font pas la paix rapidement, il se rendra chez eux pour les exterminer.

Il décide, finalement, de frapper plutôt les gens de la Nouvelle Angleterre, sachant très bien qu’ils sont les vrais responsables du retard de la paix iroquoise. En juin, c’est le massacre de Oyster river, au New Hampshire, où Mercy Adams, entre autres, est fait prisonnière et ensuite adoptée par le commandant Charles Plagnol qui la fait baptisée du nom d’Ursule. Celle-ci épouse alors Charles Dubois dit Brisebois. Ce sera leur fille, Marie-Ursule Dubois, qui épousera Louis-Alexis Lefebvre, fils de Gabriel et Louise Duclos. Ce qui permettra que je puisse écrire un jour, le récit que vous lisez actuellement. Sans le massacre de Oyster river, vous n’auriez qu’une page blanche, ou encore, peut-être, un autre article sur une histoire complètement différente de la vie des Canayens.

À suivre

André Lefebvre

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Encore des combats contre les Iroquois!!!

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Jacques-François de Bourchemin accoste aux pieds de la terre de son ami Lataille. Son épouse Élisabeth Disy saute du canot, ramasse un paquet qui se trouve dans la pointe de l’embarcation et prend le sentier vers la maison. Bourgchemin tire le canot sur la plage et lui emboîte le pas.

La maison est vide.

-Ils ne sont pas là? Demande Bourgchemin.

-Ils doivent être au champ; vas les chercher, je te prie.

Bourgchemin sort son pistolet de sa ceinture et tire un coup en l’air. Sa femme qui lui tournait le dos, fait volte-face et rouge de colère rugit :

-Espèce de sans cervelle! Tu va me faire mourir d’apoplexie! Ne peux-tu donc pas te servir de ton cerveau, sinon de tes jambes? C’est trop te demander de te déplacer au lieu de me tirer un coup de feu dans les oreilles?

-Madame! Contenez-vous! Vous ne devez pas employer ce langage qui ne sied pas du tout à une femme de la noblesse. Vous allez m’obliger de vous corriger et j’en serais marri.

– -De un, nous sommes seuls; et lorsque nous somme seuls, tu n’as pas l’habitude de faire tellement preuve de cette fameuse noblesse, toi-même . Et de deux, ne t’avise jamais de me « corriger »  parce que lorsque tu dormiras, je t’assomme, je te tranche les couilles et je te scalpe. Tiens toi-le pour dit!

Bourgchemin éclate de rire et rengaine son pistolet.

 -Bien dit, ma douce hirondelle; je vais chercher Lataille.

Il n’eut pas à aller très loin, le couple Lefebvre-Duclos arrivait des champs, Gabriel tenant son fusil armé et Louise portant son bébé dans un panier indien, sur son dos.

-C’est bien comme ce que je t’avais dit Louise. C’est bien Bourgchemin; et il n’aime pas marcher pour rien.

Louise ne semblait pas très contente; elle fit presqu’une génuflexion devant le jeune noble en disant :

-Votre Seigneurie nous excusera de ne pas passer nos journées près de la rivière en attendant votre visite, messire;… mais si tu t’avises encore une fois de tirer du pistolet pour signifier ton arrivée, je te fous une bastonnade que ton épée ne saura jamais parer. Tu m’as bien compris Jacques-François Hamelin de Bourgchemin… et de l’Hermitière!

-Toi, tu es bien l’amie de l’autre. Viens ici que je t’embrasse; je te promets de ne jamais répéter cela lorsque tu es enceinte. Il prend Louise dans ses bras, la soulève du sol et lui plaque deux baisers résonnants sur les joues.  

Quant à toi, Lataille, si tu avais marché comme je l’ai fait les quatre derniers mois, tu ne dirais pas un mot. J’ai apporté à boire et je te raconte tout ça lorsque nous aurons des verres. Louise, Élisabeth est à l’intérieur. Elle a très hâte de te raconter les ragots de Québec.

-Ne t’avise surtout pas de t’enivrer chez moi Monsieur de Bourgchemin; car alors, tu sais ce qui t’attend.

-Ma chère Louise!  Élisabeth surgit de l’entrée de la maison. Quel plaisir d’enfin te revoir! Les deux femmes se sautent au cou et se font la bise. Distraitement Élisabeth laisse deux verres et une bouteille sur le sol, attrape la petite Catherine dans son panier, prend Louise par le bras et les deux amies retournent dans la  maison. Il faut que je te raconte ce que Monsieur de Frontenac a fait lors de….

On ne saura jamais ce qu’a fait Frontenac, ni à quelle occasion, car la porte se referme sur les deux femmes.

Bourgchemin ramasse les deux verres et la bouteille.

-Quant on pense que cette femme sait parfaitement bien recevoir les grands de l’aristocratie française et qu’aussitôt arrivée chez des Canayens, elle redevient instantanément celle que j’adore. Viens Lataille, on va s’assoir au pied de l’arbre; j’ai un tas d’aventures à te raconter.

Jacques-François sort son épée, fait sauter le goulot de la bouteille et s’assoit après avoir rempli les deux verres.

-Je vois que tu es devenu Lieutenant. Félicitation mon ami.

-Ouais; le vieux est très satisfait de mes actions de l’hiver dernier. Ça augmente un peu ce qui tombe dans mon escarcelle; ce qui n’est pas à dédaigner.

-As-tu des difficultés financières?

-Non; pas du tout. Les pelleteries rapportent très bien et je tire mon épingle du jeu lors de mes missions.

-Dans ce cas, santé! Mon cher Jacques-François. Gabriel leva son verre et le porta à sa bouche.

– Santé Gabriel. Tu as ouï-dire de notre expédition chez les Iroquois au mois de février dernier?

-Pas vraiment; vous êtes allé dans quel coin?

-Dans la région d’Albany.

-J’ai un frère Mohawk qui vit dans cette région; j’espère qu’il n’a pas été tué.

-Toi? Un frère Mohawk? Qu’est-ce que tu me racontes là?

Et Gabriel-Nicolas lui raconte son aventure de l’année précédente avec Loup gris.

-Je n’ai pas entendu parler d’un dénommé Loup gris qui soit mort et je crois bien connaître tous les noms des chefs que nous avons tué. D’ailleurs, nos « sauvages » qui avaient promis à Frontenac de ne faire aucun quartier des Iroquois mâles durant le combat, n’ont pas voulu tenir parole et on s’est retrouvé avec un trop grand nombre  de prisonniers. Ce qui nous a causé un tas de problèmes; mais laisse-moi te raconter l’histoire à partir du début.

Le vingt-cinq janvier dernier, nous sommes parti avec 625 hommes sous les ordres de Nicolas  d’Ailleboust de Manthet, de Zacharie Robutel de La Noue et d’Augustin Le Gardeur de Courtemanche. De fameux commandants, je dois te dire.

– Oui; je les connais. Il vaut mieux être de leurs amis.

– La troupe se compose de 100 soldats, d’un bon groupe de Canayens et surtout de nos sauvages dont, entre autres, nos Iroquois du Sault St-Louis. Comme je te le disais, Frontenac avait fait promettre aux chefs sauvages de ne pas faire de quartier et de tuer tous les Iroquois ennemis, en âge de porter les armes. Ils devaient faire prisonniers les femmes et enfants pour regarnir leurs deux bourgades du Sault St-Louis.

Partis de Chambly en raquettes, nous avons fait des bivouacs, toutes les nuits, par groupes de douze ou quinze. Nous creusions la neige jusqu’au sol,  y placions des branches de sapins pour, finalement, fumer nos pipes autour d’un petit feu central. C’était un peu macabre de voir nos Canayens, le capuchon de leur capot cachant leur visage, en train de parler de choses et d’autres, la pipe  au coin de la bouche, sortant du capuchon .

Nous sommes arrivés dans le pays des Iroquois le 16 février. Personne ne s’est rendu compte de notre présence. Il y a, en tout, quatre villages Iroquois. Trois d’entre eux seulement sont près, les uns des autres. C’est ceux-là que nous visions les premiers.

Un prisonnier hollandais, nommé Jean Baptiste Van Eps, que nous avions amené avec nous de Montréal, s’est enfui pour aller prévenir les Anglais d’Albany, de notre expédition. Nous ne pouvions plus retarder et devions passer à l’action au plus vite.

Sous les ordres de De La Noue, mon groupe se charge du premier village sans rencontrer de résistance. Un quart de lieu plus loin, De Courtemanche et De Manthet réussissent également à s’emparer du deuxième retranchement. Nous avons, maintenant, tellement de prisonnier que nous les rassemblons dans l’un des deux villages et laissons De Courtemanche en prendre la garde. Nous brûlons, ensuite, l’autre village avec tous ses vivres.

La nuit du dix-huit, nous approchons du troisième village, la capitale des Iroquois. On les entend chanter la guerre, inconscients que nous sommes autour d’eux. Un de nos indiens franchit la palissade et vient nous ouvrir le portail. La bataille est intense mais très courte.  Une trentaine de Mohawks sont tués et près de 300, faits prisonniers incluant femmes et enfants. Parmi eux restent 40 Mohawks qui envisageaient de rejoindre, le lendemain, une troupe d’Onneyouths et deux cents anglais qui se proposent tous, de venir vous attaquer, ici, sur le fleuve St-Laurent.

C’est alors qu’on se rend compte que nos sauvages refusent d’exterminer les Iroquois comme ils l’ont promis. Nous avons maintenant beaucoup trop de prisonniers pour effectuer une retraite rapide. Et tous savent qu’on se lancera rapidement à notre poursuite, après ces trois coups.

Au bout de deux jours de retraite, on rencontre des éclaireurs Mohawks qui nous apprennent que les anglais sont à nos trousses, mais pas pour se battre. Ils nous affirment que la guerre contre l’Angleterre est terminée et que les Anglais veulent négocier.  Nos Iroquois du Sault St-Louis, apparentés à ceux de la région, décident de se retrancher pour attendre nos poursuivants. Ne pouvant pas nous y opposer on s’installe dans un fort en abattis.

Nous avons attendu deux jours avant qu’ils n’arrivent. Ils étaient les Onneyouths dont je t’ai parlé plus haut. Heureusement qu’ils n’avaient pas attendu les Anglais avant d’entreprendre la poursuite. Nous les avons chargé trois fois de suite avant de parvenir à percer leur ligne. Huit de nos Canayens sont tués ainsi que huit de nos sauvages. Nous avons douze blessés, dont le lieutenant Robutel de la Noue, mon commandant. L’ennemi n’a pas plus de pertes que nous, mais prend la fuite. Ils se sont contentés, ensuite, de nous suivre pendant trois jours.

Par la suite nous avons appris qu’il y avait bien une troupe de  miliciens d’Albany avec eux, sous les ordres de Peter Schuyler, mais on ne leur a jamais vu le bout du nez. Il parait qu’ils n’étaient pas assez nourris et trop faibles pour se battre.

Lorsqu’on est arrivé à la rivière Hudson, la glace ne nous supportait plus. Heureusement, nous avons pu traverser sur un embâcle un peu plus bas. Arrivés au lac Champlain on découvre que nos provisions, dans les caches, sont gâtées. Nous avons mangé du « mocassin à la sauce de lac » et quelques noisettes qu’on trouvait en grattant la neige. Certains ne peuvent aller plus loin et les autres leur font parvenir du secours dès leur arrivée à Montréal avec les prisonniers. Par la suite, après s’être nourris un peu, les retardataires retournent chacun chez eux, par petits groupes.

Nous avons, évidemment, perdu un grand nombre de prisonniers durant le trajet du retour. Nous n’en avions plus que 64 à notre arrivé à Montréal. Les prisonniers apprennent à Frontenac que les Bostonnais se préparent à attaquer Québec à l’été; mais c’est la troisième fois qu’on entend la même rengaine depuis deux ans. Ce n’est pas très inquiétant. Il semble plutôt, que les Anglais répandent ces rumeurs pour encourager les Iroquois à venir nous défier, sous la fausse impression de leur appui. Les Bostonnais ne pourront pas leurrer leurs sauvages de cette façon bien longtemps, je pense.

-Et toi, Bourgchemin; tu t’en es tiré dans quelles conditions?

-Pas trop mal. J’ai ramené Robutel de la Noue à Montréal sans trop de difficultés, mais nous étions à la limite de nos forces. Je ne pense pas qu’il restera longtemps avec les Montréaliens. Il préfère, et de loin, vivre parmi les sauvages.

Après deux semaines de repos, j’étais prêt à recommencer. Il faut dire qu’Élisabeth s’est occupée de moi et que, déjà, après une semaine de ses soins, j’aspirais à sortir de la maison pour échapper aux « remarques » d’affection de mon épouse. Juste Dieu! La bouteille est vide!  

-Viens à la maison, on va terminer avec une bonne bière d’épinette.

-Toi et ton foutu jus d’épinette!!!

Les deux amis prennent la direction de la maison.

À suivre

André Lefebvre

 

 

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Un article qui sert de relais à deux types de témoignages qui ouvrent sur ce grand inconnu qu’est le destin de l’être humain et de l’humanité. Il faut se donner le temps de visionner les vidéos et d’y lire les textes qui les accompagnent. Des références à approfondir un jour de pluie ou à l’occasion d’une nuit d’insomnie. Une chose est certaine c’est que l’humanité est à la croisée des chemins.
1.      SOIT DES ROBOTS SANS ÉMOTION ET UNE OLIGARCHIE SANS CONSCIENCE
 
Je viens tout juste de lire cet article d’Alex Jones et de Paul Joseph Watson qui nous plonge dans un futur tout proche où les oligarchies mondiales transforment l’humanité en robots sans émotion et se l’asservisse sans conscience.
Dans un documentaire, en deux parties, Alex Jones nous conduit progressivement sur la voie de cette transformation de l’humanité toujours plus robotisée et de l’avènement de la gouvernance mondiale entièrement sous contrôle oligarchique.
À voir absolument : « End Game » d’Alex Jones (sous-titrages en français) après avoir lu « article plus haut mentionné. Très certainement le meilleur documentaire de Jones à ce jour, sûrement son plus accompli.
2.      SOIT DES HUMAINS RESPONSABLES ET SOLIDAIRES VIVANT EN PAIX ET HEUREUX
On peut dire, sans risque de se tromper, que la majorité des peuples de la terre souhaitent en arriver à une situation où tous les êtres humains pourront vivre en paix dans un climat de justice et de vérité.  Qu’il n’y ait plus de cette cupidité qui conduit certains groupes à des ambitions les plus criminelles d’exploitation et de domination. Que la terre redevienne un grand jardin permettant à tous et à toutes d’y trouver leur pain quotidien et d’y développer la grande solidarité donnant accès à la conscience des consciences.
Ceux et celles qui s’affirment sur cette voie se reconnaissent par leur engagement en faveur de la liberté des peuples, de la justice sociale, de la vérité dans les communications entre les personnes, de la solidarité humaine et de la compassion à l’endroit des plus affligés.
Au nombre de ces derniers, il y a ceux et celles qui se regroupent dans la foi en un Dieu dont la volonté est que l’humanité soit transformée en sa ressemblance la plus parfaite. Ce sont les croyants des trois grandes religions monothéistes que sont le “judaïsme, le christianisme et l’islam.”
Dans les trois cas, une transformation radicale de l’humanité doit se produire à la fin des temps dans la foulée d’une grande confrontation entre les forces d’anéantissement et celle de renouvellement. Pour le judaïsme, ce moment se produira avec l’arrivée du Messie promis par les prophètes et qui disposera de toute la puissance de Dieu pour apporter la paix et le bonheur sur la terre.
Pour le christianisme, le Messie est Jésus de Nazareth qui s’est présenté à l’humanité non pas sous les dehors d’un roi et d’un puissant, mais de celui qui est là  pour servir et non pour être servi et dont le message de paix, de vérité et de justice le conduit à la condamnation d’une mort atroce sur la croix. Ses témoins et disciples rendirent témoignage qu’au troisième jour de sa mort, il ressuscita et l’apôtre Paul précisa que son Père lui donna tous les pouvoirs sur la terre et dans les cieux pour juger les peuples du monde.
Pour l’islam, Jésus est reconnu comme un grand prophète et doit revenir à la fin des temps pour établir la paix sur la terre.
Je laisse en référence deux témoignages, le premier venant d’un des plus grands rabbins qu’ait connu Israël au XXe s.
 
 
 et le second d’un des Cheikhs musulmans les plus écoutés.
 
 
Oscar Fortin
Québec, 19 septembre 2012
 

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La richesse du pays en 1692!!!

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Batiscan fait partie du gouvernement de Trois-Rivières. En 1692 cette région gouvernementale comprend 1142 maisons, 24 églises, 23 moulins, 13,768 arpents en culture, 1856 arpents en pâturage, 316 chevaux, 4539 bêtes à corne, 294 moutons et 2,234 cochons. C’est là, beaucoup plus que tous ce qui se retrouve dans les gouvernements de Montréal et Québec réunis. Par exemple, dans le gouvernement de Montréal on dénombre 586 maisons,  7,109 arpents en culture et 46 chevaux; dans celui de Québec 201 maisons,  5,792 arpents en culture et 38 chevaux. Cela n’a rien de comparable à la région de Trois Rivières.

Par contre, nous découvrons dans le gouvernement de Trois Rivières, 260 hommes mariés, 281 femmes mariées, 555 hommes non mariés et 425 femmes non mariées. Cela représente deux fois moins que la population du gouvernement de Montréal et cinq fois moins que la population du gouvernement de Québec (Statistique Canada de 1692).

Comment cela peut-il être possible? La réponse est assez simple. Plusieurs individus de Québec et de Montréal sont des Canayens « de passage ». Ce sont des Français affectés en Nouvelle France et qui retournent éventuellement dans leur pays. Ils viennent ici comme soldats ou pour le commerce, faire un magot et repartent ensuite dans leur pays. Chaque année un va et viens constant de ces individus se fait entre l’Europe et la Nouvelle France. Ces personnes s’installent temporairement à Québec ou à Montréal; aucun ne s’établit dans le gouvernement de Trois-Rivières où les amérindiens pullulent et où les défenses sont pour le moins déficientes. Donc, les vrais Canayens des gouvernements de Québec et de Montréal sont un peu moins nombreux que leur population statistique. Pour les Canayens de ces deux gouvernements, une majorité de ceux de Montréal se livrent exclusivement à la traite des fourrures et la majorité de ceux de Québec vivent principalement de leur participation au commerce venant de France. Il ne faut pas oublier également qu’une bonne portion d’ecclésiastiques habite à Québec et à Montréal.

Il est donc évident que la prospérité réelle et autonome du pays se retrouve dans le gouvernement de Trois Rivières. Il est également indéniable que les autorités officielles du pays, qui font surtout partie des « Canayens de passage », résident à Montréal et à Québec. Il devient maintenant facile de comprendre pourquoi l’histoire des « Canayens » n’est pas reconnue officiellement, puisque ce sont ces « Canayens de passage » qui ont écrit l’histoire officielle du Canada.

Pour récupérer une partie de notre histoire réelle, il faut se pencher sur la population du gouvernement de Trois-Rivières. C’est elle qui nous peint la force, la détermination et le courage de tous les Canayens de l’histoire réelle du Canada. Le gouvernement de Trois Rivière est celui où les « Canayens de passage » se sont le moins exprimés pour « recouvrir notre histoire de leur propre histoire ». Les vrais Canayens de Montréal subsistent comme ceux de Trois-Rivières; mais ne parviennent à ressortir que très peu dans l’histoire officielle. Les vrais Canayens de Québec vivent  plutôt dans l’entourage des autorités françaises; ce qui développent chez eux des caractéristiques un peu différentes des autres « Canayens », mais qui sont loin à être dédaignées dans l’histoire réelle du pays. C’est derniers sont cependant beaucoup mieux intégrés dans l’histoire officielle. Ce qui les marginalise un peu de notre histoire réelle.

Pour déterminer un dernier point, ce sont surtout les jeunes Canayens du gouvernement de Trois Rivières et quelques autres de Montréal qui essaimeront pour s’installer dans tout l’Amérique du Nord. Ce sont eux qui sont les vrais explorateurs et les vrais découvreurs de territoires inconnus. Ce sont eux qui établiront les villages, futures villes du centre et de l’Ouest Canadien et Américains. Ce sont, malheureusement, eux également qui passeront sous le radar de l’histoire officielle de ces deux grands pays nord-américains. À mes yeux de Canayens, c’est tout à fait révoltant!

-Louise; allons nous reposer un peu à l’ombre sous les arbres. On travaille au jardin depuis ce matin; on a bien mérité une petite relâche.

Gabriel-Nicolas Lefebvre travaille le jardin avec la houe, puisqu’il a laissé la binette à sa femme enceinte qui ne peut  pas tellement se pencher pour travailler. Les deux déposent leur outil et se dirigent vers les arbres où ils s’assoient cote à cote. Gabriel passe la gourde à Louise qui boit une lampée.

Mon père m’a apprit que sa truie va mettre bas sous peu. Il me propose un couple de cochon. Il va falloir leur bâtir un enclos.

-C’est une excellente idée. J’ai même le bois nécessaire. Je vais m’y mettre cet après-midi.

-Le bébé va arriver dans quelques semaines; j’aimerais bien que tu m’amènes à Québec avant. J’ai l’impression que l’accouchement ne sera pas facile et je voudrais aller à l’hôpital, chez les sœurs, pour accoucher.

-Tu m’alarmes ma femme. Pourquoi l’accouchement ne serait pas comme d’habitude?

-Je ne sais pas; mais je me sens comme « pas normale ». Y’a quelque chose de différent avec ce bébé. C’est une impression de femme. Tu ne comprendrais pas.

-Ce que je comprends c’est que ça m’inquiète en joual-vert. Quand penses-tu que nous pourrions nous rendre à Québec? On devra faire le voyage en canot. Seras-tu assez en forme?

-La semaine prochaine devrait aller. Tu sais que j’aime le canot; mais je ne pourrai certainement pas avironner.

-Pas question pour toi d’avironner. Je vais demander à ton frère Nicolas ou François de nous accompagner. Ils ne refuseront pas d’aller quelques jours à Québec. Pour l’instant, c’est fini le travail de jardin pour toi. Tu vas te reposer. Je vais aller chez tes parents demander si Madeleine ou Marguerite ne peut pas venir rester chez nous jusqu’à ce qu’on parte pour Québec.

-Demande Marguerite; elle est plus jeune et elle m’écoute mieux que Madeleine.

-C’est l’inconvénient d’avoir des femmes de caractère dans une famille; mais je préfère Madeleine; elle pourra t’obliger à te reposer. Ce que tu ne feras pas avec la jeune Marguerite.

Tout se passa comme prévu et Louise accoucha à l’hôpital de Québec. Elle avait eu raison de s’inquiéter; parce que le bébé s’était présenté avec le cordon ombilical autour du cou. Quoiqu’un peu plus difficile, la naissance s’était bien déroulée et la maman revenait chez elle en pleine forme avec sa nouvelle petite fille qu’elle appelle Catherine comme sa voisine, son amie Cadotte.

C’est durant cette période à Québec que les Lefebvre/Duclos apprirent « l’exploit » de Madelon de Verchère. Celle-ci avait tenu tête pendant huit jours, avec un vieux soldat et quelques enfants,  à des Iroquois qui voulaient razzier le fortin de son père. Louise Duclos et Gabriel Lefebvre étaient heureux que la famille de Madeleine ait survécu; mais ne trouvaient pas tellement « hors de l’ordinaire » ce supposé « exploit ».

Madelon n’était plus une « petite fille » comme le disaient les gens de Québec; c’était une femme célibataire de 14 ans qui maniait le fusil aussi bien que n’importe lequel des Canayens. Le bruit courrait même qu’elle « s’amusait » à pratiquer  l’escrime avec la rapière de son père le Sieur François Jarret. Le fait est que la plupart des femmes auraient agit de la même façon qu’elle et plusieurs se retrouvaient dans la même situation assez souvent. Évidemment, pour les gens vivant à l’intérieur de la forteresse de Québec, l’évènement paraissait assez extraordinaire. Il va sans dire que lorsque le roi de France entendit ce récit, la noblesse en fit une montagne. L’heureux dénouement fut que Madeleine eut finalement droit à une petite pension royale qui aida sa famille.

Madeleine de Verchère épouse, plus tard, Pierre Thomas Tarieu de Lanaudière et vient vivre à La Pérade où elle fait la manchette à plusieurs reprises en sauvant son époux deux fois des Iroquois et en s’attaquant au curé Gervais Lefebvre de Batiscan dans un procès qui fit l’histoire. Une vie, finalement, assez ordinaire pour une Canayenne; mais pratiquement impossible pour les femmes d’une autre nationalité que la nôtre; on doit l’admettre.

On n’a qu’à se remémorer les aventures des débuts de Montréal où Mme Closse, Mme Daulac et Catherine Mercier se défendent contre les Iroquois avec des haches, semant l’épouvante dans les rangs Iroquois. Sans oublier la bonne femme Primot de Québec qui assaillie, pas très loin des murs,  par trois Iroquois, se défend des pieds et des mains, mais fut assommée par un tomahawk. Lorsqu’un des indiens se penche sur elle pour lui lever la chevelure elle reprend conscience et l’attrape à pleine main par ses bijoux de famille.  L’indien se met à crier de douleur et finit par l’assommer. Oubliant de la scalper, il réussit à fuir, le souffle très court, avant que les secours venus de la ville ne mette la main sur lui.

À l’arrivé des secours, les hommes relèvent la bonne femme, et l’un d’eux l’embrasse tellement il est heureux qu’elle soit encore vivante. La bonne femme se réveille au même instant et lui assène une gifle qui fait tomber le bienheureux sur le dos.

– Mais que faites-vous là madame? Cet homme est simplement heureux que vous soyez vivante!

Parmanda,! dit-elle; je croyais qu’il voulait me baiser.

L’histoire couru pendant des années dans la population qui ne cessait d’en rire.

L’enclos pour le couple de porcins donné par François Duclos, s’avère efficace et Gabriel doit consacrer une partie de son jardin à la culture de pommes de terre, considérée à l’époque comme de la « pitance pour les cochons ».

Il construit également un poulailler, rattaché à la maison, pour abriter les quatre poules et le coq qu’il avait rapporté de Québec avec sa fille  Catherine.  Il envisage de « greiller » sa terre d’une vache et même d’un bœuf, si possible, avec ses gains de traite de l’année suivante. Il lui faudra se rendre à Albany pour en tirer les profits suffisants; mais il n’y voit là aucun problème. Il ne lui suffit que  d’opérer avec sa discrétion habituelle. Son voisin Cadotte  et son beau-frère Nicolas accepteront bien de venir avec lui.

Un autre projet commence à poindre dans son esprit, mais ce n’est pas pour tout de suite. Nous aurons l’occasion d’en reparler plus tard.

À suivre

André Lefebvre

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