De Victor Jara à Guantanamo : la même CIA (15)

224Les avions maquillés et les nombreuses sociétés bidons de la CIA n’ont pas facilité l’enquête sur le rôle de cette CIA dans les vols dits d’ « extraordinary rendition flights », à savoir ces transports à l’étranger de prisonniers de Guantanamo pour s’y faire torturer en dehors des règles du droit américain sur le respect dû aux prisonniers de guerre. La toile d’araignée tissée par ces vols à travers l’Atlantique, l’Europe et certains pays du Maghreb n’a pas été aisée à dessiner. Heureusement, certains, aidés par les compte-rendus de « spotters » présents aux alentours des tarmacs d’aérodromes ont réussi à le faire avec brio. En disséquant davantage encore ses vols, d’autres surprises sont apparues, et non des moindres. Parmi les compagnies aériennes mises en cause, beaucoup avaient leur siège en Floride. Un lieu désormais célèbre pour deux de ses écoles d’aviation, ou s’entraînaient d’étranges amateurs. Retour sur les liens entre les « renditions flights » et le 11 Septembre 2001, car les deux phénomènes sont bel et bien liés.


L’histoire des Gulfstream bourrés de drogue est significative des techniques de la CIA, ai-je dis dans l’épisode précédent. Mieux que cela encore : elle nous conduit aux confins d’un énorme complot. L’histoire commence cette fois avec la saisie en juillet 2000 à Orlando (En Floride) d’un Learjet immatriculé N351WB par les agents de l’antidrogue, la DEA. A son bord, 20 kilos d’héroïne pure. Avec un pilote Diego Levine-Texar, et un copilote, Michel Brassington, de nationalité guyanaise. L’avion appartient à Walace J Hilliard, dirigeant de la fime Huffman Aviation, enregistrée comme école de pilotage de Floride. L’homme dirige aussi Executive Flight Support FBO, enregistré à Nassau, aux Bahamas. Une société co-dirigée avec un dénommé Alphonso Bowe.

Brassington, blanchi dans le cas du Learjet, défrayera la chronique des faits divers quelques temps après : en 2003, à Teeterboro Airport dans le New-Jersey, en commettant un décollage raté qui s’était terminé en crash. Son appareil, un Bombardier Challenger, avait traversé une autoroute en bout de piste en scalpant littéralement l’occupant d’une voiture, dont le toit avait été heurté au passage. L’homme à bord était resté dans le coma pendant des mois. Deux ans plus tard, alors que le bureau de l’aviation américain proposait de révoquer Brassington, entre temps auteur d’autres violations des règles aériennes de sécurité, dont l’épisode des 20 kgs de drogue, l’homme n’avait écopé d’aucune suspension, au grand dam des responsables de la sécurité aérienne. Il risquait vingt ans de suspension et était sorti une nouvelle fois blanchi ! Etrange jugement en effet. La raison du crash était pourtant limpide : Brassington avait chargé l’avion avec du kérosène car il coûtait moins cher à Teeterboro qu’ailleurs (*1) En voulant gratter un peu sur les dépenses, il avait provoqué le crash en rendant l’avion instable ! Digne d’un pilote débutant !

Brassington, lors du procès, avait dû révéler d’autres facettes de son talent : il était également cité dans un gigantesque scandale de vente de 50 appareils au cartel de la drogue mexicain le plus violent (*2)  En février 2008, un juge faisait en effet saisir 4 appareils liés aux transports de drogue vers Miami, tous appartenant à des hommes politiques républicains (*3)  Un des appareils saisi était un.. vieil hydravion (*4). Comme d’habitude, on a mélangé les numéros pour brouiller les pistes (*5)  » En résumé, un avion de la guerre de Corée, installé à Opa Locka (Floride) (*6) L’avion, revendu depuis finit aujourd’hui ses jours au Cavanaugh Flight Museum, où il réside depuis 2008. De tout cela, il ressort que Brassington est un étrange phénomène, qui travaillait dans une bien étrange société.

Chez Huffman, à Venice, en Floride, en effet, quand le directeur voulait parler à un de ses pilotes ou co-pilotes, il ne le faisait jamais dans son bureau, raconte des techniciens du hangar où les avions étaient remisés. Pour cela, ils s’asseyaient dans l’avion, fermaient la porte et se parlaient. A voix basse. De quoi intriguer, comme attitude (*7) Walace J Hilliard, n’avait pas que Huffman Aviation comme sociétés : il détenait aussi Vision Aire et Discover Air.. qui faisait dans le charter de St Petersbourg, Floride, vers Nassau, au Bahamas. Autre plaque tournante de la drogue. Vision Aire, c’était autre chose : un société de vente d’avions tenue par un évangéliste qui n’a jamais vendu un seule avion.(*8) Une société qui avait fait quasiment faillite en 2001, ces avions étant vendus.. en israël (*9).« 


Hillard avait lui acheté son Learjet à quelqu’un de fort peu fréquentable : Barry Seal (*10). L’homme avait été membre de la célèbre opération 40 contre Cuba dans les années 60. Une photo en compagnie de Porter Goss, futur patron bushien de la CIA en atteste. En 1962, Seal était venu s’entraîner… à Fort Benning. L’homme aurait été impliqué dans l’assassinat de JF Kennedy : selon sa propre femme, le lendemain de l’assassinat, il avait pris un avion « discret » au départ de Dallas. On le retrouvera au Viet-Nam dans l’équipe de Schackley déjà cité, au milieu de l’opération Phoenix. On touche là à un décor sulfureux au possible : Seal était bien un membre de la CIA, qui travaillait aussi pour le cartel de Medellin, et qui fut assassiné en 1986 à Bâton Rouge en Louisiane. Au moment de sa mort, il cherchait à mouiller le gouvernement sandiniste du Nicaragua dans un trafic de drogue… Bref, les amis de Hilliard sont douteux et surtout fortement estampillés CIA. A peine acheté, le Learjet avait fait une série de navettes Colombie-Floride (*11). Là bas, ou vers… la Havane (*12). Selon un des pilotes, c’était aussi pour faire du trafic de Rolex, dont Fidel Castro en personne aurait été très friand. Impayable, le coup des Rolex de Fidel ! Surtout venant de quelqu’un ayant pour devise d’une de ses sociétés (d’assurance) « Hate Sin, Fight Communism, Back the Pack ! »


Huffman était détenu en co-propriété avec un dénommé Rudi Dekkers, de nationalité hollandaise. Or ce Dekkers n’inspirait pas davantage confiance : il était visiblement lié depuis longtemps à la CIA également : une de ses firmes, Britannia Aviation, quasi fictive (ce n’était qu’une boîte à lettres) avait obtenu en 2000 un contrat mirobolant de cinq ans pour entretenir un aéroport, celui de Lynchburg, employant 40 ouvriers (*13)  En fait, c’était bien une compagnie fantôme (*14) Une compagnie vite retrouvée sans le sou… mais aussi vite mystérieusement renflouée (*15) Avec deux millions de dollars en petites coupures ? D’où pouvaient-elles provenir ? La CIA sert décidément à tout, même de banquier pour entreprises en difficultés.

Que pouvait-on faire de spécial à Lynchburg ? Cet endroit idéal ? Un aéroport… double, muni d’un d’un superbe ponton à hydravions… le propriétaire de l’ensemble étant un… pasteur télé-évangéliste Jerry Falwell (décédé en 2007), membre de l’Evangelical Christian Right. Du lourd, question idéologie. Selon le Wiki, Falwell est en effet un des pires réactionnaires existants (*16), farouche défenseur de l’ Anti-Defamation League d’ Abraham Foxman. Selon Chomsky, l’ADL ne défend pas les juifs mais seulement Israël et sa « vision belliqueuse ». Selon Falwell encore, donc ; ce sont les gays, les féministes et les partisans de l’avortement qui sont responsables du 11 septembre ! Du lourd, du très lourd : en France on appellerait ça de l’extrême droite tout simplement. Des évangélistes, ce n’est pas ce qui manque dans le secteur. Sur un saisissant cliché d’un monomoteur démantibulé d’Huffman, on trouvait comme par hasard un biréacteur présentant fière allure. Immatricule N374PS… un beau Grumman G-1159 (Gulfstream II)… appartenant à une dénommé Paula White, la responsable de la « Without Walls International Church » !!! Facturé 1,5 million de dollars le zinc ! Un article savoureux intitulé « Jésus vole-t-il ? » en avait donné le nom, ainsi que celui de 26 autres jets, tous appartenant à des responsables religieux (*17) ! Un de ces évangélistes de cirque escroc, Jesse Duplantis, l’homme qui voit des anges, a ainsi fait 469 vols entre avril 2006 et mars 2008, presqu’un par jour, allant de Las Vegas à Hawaï ou aux îles Samon par exemple… sidérant !!!

Juste à côté du hangar de Huffman Aviation, à Venice, se trouve celui de Royal Sons (Motors Yachts Sales). Or, selon beaucoup, cette firme aussi travaillait pour la CIA (*18) . Parmi ses firmes à tiroir : Express One International, Genesis Aviation et United Flite Inc. Quand on réussit à interroger des ouvriers de chez Huffman ou de Royal Sons, les journalistes n’en reviennent pas : ils avouent sans problème pouvoir faire ce qu’ils veulent, protégés par la police (*19) Selon l’un d’entre eux, c’était reconnaître une protection évidente des agents des narcotiques sur les activitées menées dans ces deux aéroports de Venice ou de Lynchburg. Des opérations ayant comme maître d’œuvre la CIA. L’avion le plus connu de Royal Sons est le fameux DC-9 saisi dans le Yucatan, au Mexique, avec à bord 5 tonnes de cocaîne reparties dans 128 sacs noirs tous estampillés « private ». Nous vous avions conté ses aventures rocambolesques ici-même. Auparavant il avait sillonné le globe ce N-120NE, notamment au Canada, sous le registre de la société Genesis, (signé Khasshogi !) ou a Fort Worth au Texas, sous une livrée moins chatoyante. Photographié comme par hasard à Van Nuys, très certainement avant de passer à l’atelier de peinture…. Pour certains observateurs, le départ de l’inoxydable Porter Goss de la tête de la CIA était lié à la saisie des 4 tonnes de coke à son bord à bord du N-120NE devenu Skyway… Le fameux DC-9 bourré de coke menait loin, très loin (*20). En partant de la Swissair, au départ… c’était le HB-IFE encore en 1966, avant de porter la livrée de Forbes Magazine. Aujourd’hui stocké à San Antonio, devenu N911SY, il aurait été revendu par Royal Sons… à la Swissair ! Sur Internet, comme par hasard, les hauts faits des transports de drogue du DC-9 ou du Gulfstream ont été retirés de You Tube…. un hasard, je suppose.

Avec cette prise, difficile de croire que Royal Sons allait pouvoir continuer à voler. Rien de tout ça. Malgré la saisie des 5 tonnes de cocaïne, aucune arrestation. Mieux encore : la police mexicaine avait fini par rattraper un des deux pilotes du DC-9. Pour le relâcher aussitôt après avoir été appelée au téléphone. Le lieutenant Gaytan de la police mexicaine avait tout d’’abord dit qu’il ne le détenait plus (*21) : mais d’autres l’avaient pourtant vu aux mains de sa police (*22). Encore un pilote sans nom pour un trajet sans carte, sans doute. Sur le tarmac comme le vieux DC-9 N900SA arborait des insignes officiels américains, on l’avait déjà surnommé « Cocaïne One ». L’avion selon le patron de Royal Sons appartenait à la société « Corrales and Associates« … une société « Vénézuelienne ». en fait le nom d’un simple revendeur d’avions. L’appareil aurait été revendu fortuitement la veille de la saisie…. En téléphonant à un de ses conccurents vendeurs de DC-9, OK Aviation, les journalistes apprennent qu’il n’y pas de revendeur à ce nom. Interrogé, le patron de Royal Sons évoque alors un propriétaire…. européen ! (*23) L’affaire complexe avait été remise à un juge de Floride. Michael Farkas. Peut être l’homme à éviter : il était également propriétaire d’une entreprise…. d’armement !! (*24) Bref, la plainte s’est perdue dans les dédales de la justice hautement corrompue de Floride.

Mais ce n’est pas tout dans cette incroyable histoire des avions Huffman. On se doute que Dekkers ne pourra pas tenir encore comme ça très longtemps. Trop voyant, trop visible, ses liens avec la CIA vont finir par lui jouer un mauvais tour, se dit-on, un jour ou l’autre. En fait on va proprement l’évincer et de manière royale. En janvier 2002, un journal local s’inquiète des conditions de sécurité à Venice Aiport. Et envoie pour ça sur place un reporter qui revient effaré : les avions ont les clés sur le tableau de bord, et on entre dedans comme dans un moulin. Le 11 septembre traumatisant est passé par là, et Huffman Aviation subit les foudres du Homeland Security. En mars 2002, Dekkers est donc accusé de violation de règles de la sécurité aérienne. Il sait qu’il ne s’en sortira pas et décide de vendre la société au plus vite. Le jour de la vente, il arrive en hélicoptère à Venice, mais son appareil a une panne de moteur et s’écrase dans la rivière Caloosahatchee près de Fort Myers…. Une chance pour lui. Il s’en sort en effet indemne et vend donc son entreprise le jour même de son crash. A un groupement de divers fonds de pension. Etrange sort. Tout le monde trouve l’accident douteux, et estime que Dekkers a eu beaucoup de chances de s’en sortir vivant.`

On pense l’histoire incroyable des avions Huffman terminée, mais non : en 2008, un juge réunit tout le monde dans son bureau : l’argent de l’achat n’a pas encore été totalement versé, cinq ans après. Le responsable du montage financier des divers fonds de pension ayant racheté Huffman s’appelle Arthur Nadel, et l’homme, convoqué à plusieurs reprises, ne répond plus aux demandes du juge. Le 18 janvier, on l’annonce en fuite. Avec l’intention de se suicider. On parle tout de suite de « mini-Madoff.. » Le 27 du même mois, il réapparait et se livre à la police de Tampa en Floride. Ou plus exactement au FBI… ultime ironie de cette saga Huffman : l’homme ayant racheté les avions de la CIA se rend au FBI. Histoire de rester un peu dans la maison, sans doute. De Fort Lauderdale tout proche, pas mal de Learjets d’Huffman décollaient régulièrement vers… Guantanamo (*25). A s’en apercevoir lors de crashs, comme celui du N500ND (de « World Jet Of Delaware Inc », autre société paravent), planté hors piste train rentré en République Dominicaine. La société offrait tout le panel possible des avions mouillés dans des opérations douteuses, du vieux C-47 au Dassault Falcon français en passant par le Boeing B75N1, avion de collection et roi des meetings aériens…

Et pour terminer en beauté, une chose que j’avais sciemment oubliée dans cette histoire. Fin 1999, deux hommes sont venus voir Dekkers avec 28 000 dollars chacun dans leur sacoche pour payer l’intégralité des cours de formation sur petits appareils. Ils s’appelaient Mohamed Atta et Marwan Al-Shehh. Trois semaines plus tard le Learjet avec 20 kilos d’héroïne de Wally Hilliard était saisi. Le monde est bien petit parfois. Surtout en Floride. Les deux pilotes avaient fait des demandes de visa chez Huffman : 6 mois après le 11 septembre, le service d’immigration US les envoyaient à l’école, comme si rien de spécial ne s’était passé. Un agent de la CIA est tellement bien caché que l’administration continue à croire à son existence longtemps après sa mort. La déposition télévisuelle de Dekkers au lendemain de l’attentat est un autre grand moment de bravoure… et de langue de bois. A noter que d’autres supposés terroristes prendront des cours ailleurs, notamment Ziad Jarrah au Florida Flight Training Center d’Arne Kruithof, cette dernière étant victime d’un très grave accident le 26 juin 2002. C’est curieux ces deux accidents (comme l’hélico de Dekkers) survenus chez les personnes ayant des choses à dire sur les prétendus terroristes du 11 septembre…

Dernier détail savoureux : le lendemain même du 11 septembre, une escouade de policiers descendus d’un C-130 Hercules déboule chez Huffman pour embarquer fissa divers documents et des ordinateurs qui ne seront jamais revus ni cités dans l’enquête de Zelikow. A la tête des policiers, le gouverneur de l’Etat de Floride : Jeb Bush, frère aîné du président. Jeb et la responsable des bureaux de vote de Floride étaient des utilisateurs réguliers du Learjet N351WB, celui aux vingt kilos d’héroïne. Selon la Sarasota County Courthouse, Dekkers était l’objet d’une plainte plutôt bienvenue d’une employée de 18 ans pour « harcèlement sexuel« . Excuse idéale ! Comme témoin à charge de ses turpitudes, une personne fort connue : la propre petite amie de Mohammed Atta ! (*26). Une personne avait vu clair pourtant dans ce salmigondis : Sue DeAngelis, l’ancien responsable du bureau de Huffman Aviation : si Dekkers avait autant causé à la télévision, c’était pour bénéficier de la publicité de l’événement (*27)  » Sans savoir qu’il révélait toutes les aides dont avait bénéficié sur place Atta : des aides dévolues habituellement aux personnes protégées… par la CIA. Les mêmes sans doute dont avait bénéficié Lee Harvey Oswald pour s’entraîner au tir…

Pour ce qui est du trafic de drogue, il continue. A la mi-décembre dernier, un Cessna bimoteur venant du Panama était saisi à Carepa, en Colombie, avec à son bord 850 kgs de cocaïne, prêt à décoller pour le Mexique et ensuite la Floride. Le numéro de queue de l’appareil, N811PW, spécifiait un enregistrement en République Dominicaine. Or son propriétaire était Roberto Gomez, de Floride. Il avait acheté son appareil d’occasion à une firme du Kansas, Dodson International Parts Inc… et avait réussi à le revendre à des Vénézuliens, le jour qui précédait la saisie… le même schéma déjà joué par les avions précédents, le DC-9 de Royal Sons ou le Gulfstream coupé en deux de Clyde O’Connor and Greg Smith, qui l’avaient acheté la semaine d’avant… et déjà revendu : le syndrome de Skyway qui continue, et la grande lessive à numéros d’enregistrements qui se perpétue d’appareil en appareil…Dodson International Parts Inc avait déjà été impliqué dans la vente d’avions douteux ; dont le Hawker N230TS, anciennement Shell G-AVXK vendu aussi à O’Connor… qui l’avait revendu.. à Dodson, le jour même où il avait acheté le Cessna incriminé ! Dodson en avait fait une autre, de vente : un Boeing 727-100 N4610 hors d’âge…. mais vendu à l’armée de Robert Mugabe ! L’appareil, repeint hâtivement en blanc avait été saisi au Congo en mars 2004 avec à bord 64 mercenaires. La vente s’était faite via une société écran appelée « Logo Logistics Co » et censée être une mine de diamants d’Afrique du Sud… Parmi les intermédiaires mouillés… le fils sulfureux de Margaret Thatcher ! Sur le site de Dodson, un 727 le N191RD d’Ariana Afghan Airlines est à vendre….il portait avant le N° YA-FAX et il était aussi présenté comme Air Britain… c’est en fait un ancien Air France F-GCDI… les activités de la CIA touchent à toutes les dictatures, il semble bien.

Et il y a mieux encore : des journalistes plus curieux que d’autres ont pisté les affaires de Dodson… et trouvé une seconde compagnie, située en Arkansas, dans un coin reculé des Ozark Moutains, également à son nom. Mena Aerospace Inc, installé sur l’aéroport du même nom. Mena, une société très impliquée aujourd’hui au Bahrain. Or, en 2006, un vieil avion, un triréacteur 727, venait régulièrement visiter son aéroport : enregistré sous le nom de Dodson, il arborait les couleurs d’Ariana Afghan Airlines. Or, il y près de trente ans déjà, un homme,Tosh Plumlee (*29), utilisait déjà le petit aéroport de la Mena comme pilote de la CIA pour un trafic de drogue ayant pour enjeu les Contras et l’Iran. Et sous Clinton encore., Ou l’on retrouvait l’inoxydable Barry Seal (*30)….. Il en avait averti à l’époque, en 1991, le sénateur John Kerry (*31).. En 2003, à une station de radio, il avait réitéré ses accusations. Notamment celle de citer l’île de Curacao comme étant le fief du trafic en provenance et vers le Venezuela. Une photo retrouvée sur le Net montrait le Cessna N811PW sur la base de Curacao, preuve de l’implication de la CIA dans le trafic colombien…. et de la mise en place de ’l’opération tenaille »… visant clairement Chavez au Vénézuela !

(1) « Brassington instructed pilots to maximize profits by loading extra fuel at locations such as Teterboro, where it had contracts to buy cheaper fuel, even if the « tankering » caused the aircraft to exceed the maximum allowable takeoff and landing weights and forward center of gravity limits, the indictment alleges. More than 25 charter flights exceeded the forward limits, the grand jury charged. »

(2)  « Brassington is also linked to a massive corruption scandal roiling South Florida, over the sale during the past few years of as many as one hundred American-registered planes to Mexico’s dominant Sinaloa Cartel ».

(3) « Court filings stated the money to purchase the planes was laundered through a bank whose Chairman, Dennis Nixon, is the South Texas Co-chair of John McCain’s campaign ».

(4) « the second transaction with apparent Republican ’ramifications » involves a Grumman Albatross (N7027Z) seaplane apparently sold to the Sinaloa Cartel. »

(5) El Nuevo Herald identifies the plane with the “N” number N7027Z as a Beech King Air. However, the grand jury indictment identifies the plane only by its N number, N7027Z ».

(6) « the seaplane, or « warbird, » as aircraft broker sites call planes decommissioned from the military, was owned by Jay Koven, whose construction company built Rudy Giuliani’s Emergency Command Center in Building 7 of the World Trade Center ».

(*7) « The deputy in charge of Venice Fl airport security : « Wally and Rudi never talk inside a building, they go out to an airplane and talk inside the plane. ».

(*8) « In addition to hanging out with Reverend Jerry Falwell, Wally Hilliard has a second tie to the Evangelical Christian milieu, as a Director of VisionAire Corp in St. Louis, an aircraft developer which spent millions of dollars developing a business jet but never sold a plane ». Jim Rice, the company’s CEO and head “VisionAire,” was a former religious fundraiser, who ran his business as something of a religious crusade. »

(9) « In a bid to keep the plane alive, in 2001 Rice solicited Israeli involvement ; a July 3, 2001 press release from Israel Aircraft Industries (IAI) describes Israeli plans to help the manufacturer attract funding to manufacture the six-seat business jet in Israel. « 

(10) « Hilliard got his Learjet from World Jet Inc owned by the notorious drug smuggling Whittington brothers of Fort Lauderdale, Florida, who in their heyday in the early 1980s commanded fleets of fishing trawlers, sailboats, power boats, and jets. After being indicted for smuggling and tax evasion, their prized Learjet had gone to a man soon to become the biggest drug smuggler in American history, Barry Seal ».

(*11) « The plane had made approximately 30 trips in 9 months to South America. Each run was paid for in hard cash » avoue un des pilotes.

(*12) « Hilliard owned the only air carrier claiming to have regular service to Havana, and made numerous trips to Cuba courting Castro for business concessions, using the simple expedient of flying in bearing what sources described as « hand-full’s of Presidential Rolexes.”

(*13) « The CIA’s links to Dekkers surfaced when an unknown company called Britannia Aviation was mysteriously awarded a five-year contract to run a large regional maintenance facility at the Lynchburg Virginia Regional Airport. At the time of the award virtually nothing was known about Britannia except that the company worked out of a hangar atRudi Dekkers Huffman Aviation at the Venice, Florida airport. But when Britannia was chosen over a respected and successful Lynchburg company boasting a multi-million dollar balance sheet and more than 40 employees, aviation executives there began voicing concerns to reporters at the local newspaper. ».

(*14)  « Later it was discovered that Britannia Aviation is a company with virtually no assets, employees, or corporate history. Moreover, the company did not even possess the necessary FAA license to perform the aircraft maintenance services for which it had just been contracted by the city of Lynchburg. »

(15) Dekkers went from broke to flush very quickly, without having business success with the flight school. One observer said “He didn’t even have the money to buy gas for an airplane… and yet a year later he shows up and plops a million seven, a million eight or two million dollars on the table as if it were paper money.”

(16)  « Many of his detractors have accused him of hate speech and identified him as an « agent of intolerance »,[2] finding fault with his views on LGBT people, religion discrimination, his support of racial segregation during the Civil Rights Movement, his fierce opposition to the Women’s Movement, and his controversial statements blaming gays, feminists, pagans, and abortionists for the September 11 attacks ».

(17) « All six of the « Grassley Six » televangelists own or lease luxury corporate jets. Kenneth Copeland owns at least two. Paula and Randy White’s Without Walls International Church bought a Gulfstream II jet for about $1.5 million in 2006. Before then, the Whites frequently chartered planes »

(18) « A close look at Royal Sons reveals evidence indicating that the firm is part of a cluster of related air charter firms being used as dummy front companies to provide “cover” for CIA flights.« 

(19) « He immediately wanted to know why I was so interested in Britannia. Finally he reluctantly told me that Britannia had a ’green light’ from the DEA at the Venice Airport, whatever that means. He also said the local Venice Police Department had been warned to leave them alone.” We don’t know what having a “green light from the DEA” means, either. »

(20) Red Sea Management was involved in Sky Way’s mysterious ’DuPont’ investment fund, which injected $7M including a DC-9 into Sky Way in 2004. Through a shareholder in Sky Way related Royal Sons, also last owner of the captured plane had activities in a hangar of Huffman aviation at the same time the hijackers were trained there. Atta and Al-Shehhi are believed to have practiced landings and take-offs after closing hours on the Clearwater airport where Royal Sons has it’s HQ.

(21) Yet when Mexican Gen. Carlos Gaytan held a news conference, he told reporters that his soldiers had unfortunately been unable to apprehend the plane’s pilot. »

(22)  « amazingly, the “disappeared » DC9 pilot who slithered through a crack in the line of Mexican troops ringing the airport had also had the presence of mind to take his name with him when he fled. Almost ten days later, the pilot remains unidentified. »

(23) « Geffon would not identify that individual, saying only that the man is in Europe and unavailable for comment,’ the paper reported ».

(24) « Farkas, as you might well imagine, isn’t just anyone… For example, he currently owns a North Miami company which wants to market Israeli antimissile defense systems to U.S. aircraft manufacturers, after obtaining rights to a system developed by a subsidiary of Israel Aircraft Industries, Israel’s biggest defense contractor. »

(25) liste des vols de Learjets de la CIA vers Guantanamo

30.05.2003

N987SA

S/A Hold.

Oxford, CT

Guantanamo

12.04.2004

N987SA

S/A Hold.

Washington

Guantanamo

29.04.2004

N35NK

Plane I

Ft. Lauderd. Ex

Guantanamo

20.01.2005

N987SA

S/A Hold.

Washington

Guantanamo

28.02.2005

N229WJ

WJoD

Ft. Lauderd. Ex

Guantanamo

04.03.2005

N229WJ

WJoD

Ft. Lauderd. Ex

Guantanamo

05.09.2005

N252WJ

World Jet

Ft. Lauderd. Ex

Guantanamo

03.04.2006

N200LJ

WJoD

Ft. Lauderd. Ex

Guantanamo

21.07.2006

N200LJ

WJoD

Ft. Lauderd. Ex

Guantanamo

(26) « the young woman’s allegations of a pattern of harassment by Dekkers was confirmed by Amanda Keller, Mohamed Atta’s former live-in girlfriend, who spent time waiting in the flight school lounge while Atta trained. »

(27) « You know why he told me he did so many TV interviews after the attack ? Because, he said, it was the best free advertising we would ever get. »

(28) A twin-propeller Cessna 402C aircraft was seized near Carepa, Colombia, just across the border from Panama in mid-December of last year while it was in the process of attempting to transport about 850 kilos of cocaine to a suspected destination in Central America — and an ultimate arrival point in the United States.A twin-propeller Cessna 402C aircraft was seized near Carepa, Colombia, just across the border from Panama in mid-December of last year while it was in the process of attempting to transport about 850 kilos of cocaine to a suspected destination in Central America — and an ultimate arrival point in the United States.

(29) « In 1977 Plumlee testified before Frank Church and his Select Committee on Intelligence Activities. He also testified before the Senate Foreign Relations Committee in 1990 and 1991.« 

(30) « The mysteries of Mena, detailed on this page on June 29, center on the activities of a drug-smuggler-turned-informant named Adler Berriman « Barry » Seal. Mr. Seal began operating at Mena Intermountain Regional Airport in 1981. At the height of his career, according to Mr. Welch, Mr. Seal was importing as much as 1,000 pounds of cocaine a month. By 1984, Mr. Seal was an informant for the Drug Enforcement Agency and flew at least one sting operation to Nicaragua for the CIA, a mission known to have drawn the attention of Mr. North. By 1986, Mr. Seal was dead, gunned down by Colombian hitmen in Baton Rouge, La. Eight months after Mr. Seal’s murder, his cargo plane, which had been based at Mena, was shot down over Nicaragua with Eugene Hasenfus and a load of Contra supplies aboard. »

(31) « …. Mr. Plumlee raised several issues including that covert U.S. intelligence agencies were directly involved in the smuggling and distribution of drugs to raise funds for covert military operations against the government of Nicaragua. He provided my staff with detailed maps and names of alleged covert landing strips in Mexico, Costa Rica, Louisiana, Arizona, Florida and California where he alleged aircraft cargoes of drugs were off-loaded and replaced with Contra military supplies. »


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