Stephen Harper déclenche les élections au Canada

Stephen Harper déclenche les élections au Canada

Raymond Viger Dossier Politique

politique stephen harper Ce n’est pas fait encore. C’est comme si. Prévu pour dimanche. Pour qui vais-je voter pour me représenter au fédéral?

Y a-t-il un parti Rhinocéros ou tout autre parti politique loufoque qui pourrait m’attirer? Parce que j’ai décroché de la politique conventionnelle. Je ne crois plus au système en place.

Est-ce les balles de golf de Jean Chrétien qui me dérangent? Ou encore les lois fiscales adoptés par Paul Martin pour favoriser sa compagnie Canadian Steamship Line? Le Mont Orford que Jean Charest voulait vendre à ses amis? Philippe Couillard qui vote des lois avantageant son futur employeur du privé? Les 500 000$ en liquide que Brian Mulroney avait oublié dans un coffre de sécurité?…

Au-delà de ces quelques questions de principes, je n’aime pas le système électoral qui nous est proposé. On me demande de faire un vote pour la personne qui représentera mon comté, pour celle qui sera le Premier Ministre et pour le parti qui sera au pouvoir. Un seul vote, 3 significations! Incohérence totale.

De mettre un parti politique dans mes choix quand je veux faire élire la meilleure personne pour représenter mon comté, il y a déjà un conflit d’intérêt. Parce qu’un parti politique possède la plus grande arme anti-démocratique qui soit: la ligne de parti. En clair, cela veut dire pense comme nous te disons de penser. Vote comme on te dira de penser… Cela veut dire que la personne pour qui j’ai votée, si elle dissidente, elle se fera montrer la porte. Genre les événements de Thomas Mulcair. Est-ce que les députés ne sont que des « front », des pantins pour le Premier Ministre?

Je me souviens de Vincent Della Noce. Un garagiste qui avait créé dans les années  1980 une association pour tenter de contrer la main-mise des pétrpolitique stephen harperolières. Vincent Della Noce avait décidé d’aller en politique fédérale pour se faire entendre et représenter les garagistes indépendants. Il a été élu. On l’a assied dans le fond de la salle et on ne l’a plus jamais entendu parler. Belle démocratie!

Il y a d’autres modèles de démocratie plus démocratique. Je ne suis pas plus attiré par celui des Américains. Pendant une éternité et des millions de dollars plus tard, on voit des candidats faire leur promotion et la tournée de leur pays. C’est long et ça coûte cher. Très cher. Ceux qui finance ces interminables campagnes électorales, sont les grands lobbyings qui vont contrôler le pays par en arrière. Ils prennent des options sur le pouvoir en donnant de l’argent  à tous les candidats potentiels. Rien à voir avec la démocratie.

Prenons l’exemple d’un organisme communautaire. Il y a l’assemblée générale. Les membres sont tous présents et représentent le peuple. Ils font l’élection des administrateurs à partir de plusieurs champs d’intérêts: représentant des employés, des bénévoles, des membres utilisateurs… Ce sont les comtés. Il n’y a aucune ligne de parti. Chaque membre peut voter pour le meilleur représentant dans son comté. Chaque personne qui veut se faire élire, peut le faire, peut importe le budget qu’il a. Parce qu’il n’y a pas de grosses campagnes électorales. La seule question que nous avons à répondre est la suivante: qui est la meilleure personne pour nous représenter. Un point c’est tout. Aucune promesse électorale à faire. Aucune entrave à la liberté d’action future que nous avons besoin pour gérer adéquatement l’organisme.

Quand le conseil d’administration est élu, les administrateurs, entre-eux, décident qui sera le meilleur président (le Premier ministre), vice-président, trésorier et secrétaire (les ministres). On appelle cela la gestion démocratique d’un organisme communautaire.

Si on reprend ce modèle pour un pays. Le peuple fait l’élection de la meilleure personne pour représenter son comté. Ces gens ne sont affiliés à aucun parti politique. Il n’y a aucun chef de parti. Après leurs élections, les 295 meilleures personnes de comté se retrouvent ensemble pour décider qui, parmi ces 295 meilleures personnes de comté, serait la meilleure personne pour être leur Premier ministre, et qui seraient les meilleures personnes pour être ministre. Le Premier ministre n’a pas de pouvoir sur les députés. Les députés peuvent voter en fonction de leur convictions profondes.

Un tel système n’est peut-être pas parfait. Mais serait-il moins imparfait que celui que nous avons présentement? Mais comme a déjà dit quelqu’un… « I had a dream ».

Autres textes sur la Politique

Le poids du Québec dans le Canada

Amnistie Internationale VS l’exposition Bodies de Montréal et de Québec

Gérald Tremblay, magazine Box Gym et la publicité d’un politicien

Pierre Falardeau 1839-2009

14 Commentaires

Classé dans Actualité, Élections, Raymond Viger

14 réponses à “Stephen Harper déclenche les élections au Canada

  1. Très réaliste comme description, rien à rajouter.

  2. J’hésite. Il me semble que la démocratie parlementaire n’est pas négative en elle-même mais plutôt dans la prime excessive que remportent des deux ou trois grnds partis politiques. J’aime aussi pouvoir voter non seulement pour le député, mais aussi pour l’organisation politique qui va mette en oeuvre le genre de société que je souhaite. Ce qui serait bien, en revanche, c’est l’élection aux dix ans d’une assemblée constituante chargée d’étudier la Constitution canadienne (et celle que nous devrions adopter le plus vite possible pour le Québec) et de changer ce qui ne fonctionne pas (par exemple la composition de la Chambre des communes ou de l’Assemblée nationale). Là je serais d’accord que la ligne de parti ne puisse s’appliquer. Je crois par ailleurs qu’un système de gouvernement associé à une chambre de députés sans ligne de parti serait ou bine ingérable, ou bien autoritaire comme c’est le cas en Chine.

  3. Le problème est aussi la façon dont on finance les petits partis politiques. Comment avoir de nouveaux choix si on les étouffe sans cesse?

  4. @RV: J’adore la notion de députés indépendants, ne représentant que leurs électeurs. Ils constituent le LEGISLATIF. Je retiens cependant de Michel Monette l’idée du vote « pour l’organisation politique qui va mettre en oeuvre le genre de société que je souhaite ». Ce vote désignerait le PM et donc l’EXECUTIF.

    Il y a une dizaine d’années, j’ai proposé un système qui combinait ces deux éléments et qui a suscité un certain interêt. ( À une sondage SODECOM, 73 % des gens y étaient favorables !) Je vous invite à en prendre aussi connaissance, sous la forme d’une série de petits textes qui ne prennent chacun que deux ou trois minutes à lire – (voir le lien A)- ou du texte plus long qui avait été soumis alors en commission parlementaire (voir le lien B).

    A) http://nouvellesociete.org/6.html

    B) http://nouvellesociete.org/620.html

    Pierre JC Allard

  5. @ François. Les petits partis et même à la limite un député indépendant qui serait excellent pour son comté sont effectivement effacé de la carte électorale, juste parce qu’ils n’ont pas les budgets et les grosses « machines » électorales derrières eux. Une vraie démocratie devrait pouvoir se vivre indépendamment des fortunes que l’on peut ramasser pour cumuler des votes.

    @ M. Allard. Je ne suis pas fermé à l’idée de deux votes représentant 2 choses différentes. Un vote pour le comté et un vote pour le Premier Ministre. C’est déjà mieux que ce que nous avons présentement. Le financement des futurs Premiers ministres est cependant à surveiller. Il faut éviter que les lobbys par leur contribution électorale puissent choisir le chef.

    Je demeure cependant attaché à l’idée que les députés choisissent le chef avec qui ils veulent diriger le pays. Nous n’avons pas besoin d’un bon orateur ou d’un personnage charismatique avec une belle gueule. Nous voulons quelqu’un de performant. Sur ce point, je crois que les 295 meilleurs personnes de comtés sont possiblement mieux placés pour reconnaître entre eux la perle rare.

  6. @ RV: En réponse a votre dernier post.

    1) Pour la question du financement, la DÉMOCRATIE CONTRACTUELLE – telle que décrite aux liens que j’ai cités plus haut, règle ce problème par un contrôle du battage publicitaire plutôt que par le financement, lequel est en fait incontrôlable (Voyez le systeme des PAC aux USA !!!)
    ( http://nouvellesociete.org/606.html )

    2) Pour le rôle des élus, la perle rare n’EST PAS au sein des 295. Il faut se souvenir que le députés sont la charnière entre la population et l’administration, que pour eux « être performant », consiste a expliquer plutot qu’à faire… et que c’est un job a plein temps. Les 295, aussi bien que le PM, n’ont simplement pas le temps de maitriser aussi une competence administrative ou professionnelle réelle.

    Ceux qui ont la compétence de faire n’ont pas de temps a perdre a se faire élire. D’où l’intérêt de ministres nommés et non élus. Même aujourd’hui, l’homme qui gère vraiment le Québec est le Secrétaire du Conseil Exécutif, mandarin qui reçoit ses instructions du PM et c’est la même chose à Ottawa.

    PJCA

  7. Imaginons qu’il n’y ait plus de partis politiques. Pourquoi 295 personnes auraient-elles préséances sur 30 millions pour choisir le chef du gouvernement fédéral? Qu’arriverait-il du Québec dans un tel système? Imaginez un seul instant que les députés québécois votent en grande majorité contre le choix du reste des députés du Canada.

  8. Je ne suis pas contre que les 295 hommes de comté aillent piger ailleurs pour avoir un Premier ministre, qui devient alors une sorte de directeur général embauché pour répondre aux mandats de gestion.

    Vous m’apprenez quelque chose qui avait échappé au peu de connaissance politique que j’ai. D’une part, que l’homme important en politique est le secrétaire général du Conseil exécutif. D’autre part, n’ayant jamais entendu parlé de lui, j’ai vérifié pour trouver son nom: Gérard Bibeau. Est-il élu ou nommé?

    Je n’ai rien trouvé encore pour le Canada. Curieux tout de même que les 2 hommes les plus influents au Canada ne sont jamais entendu et semblent travailler en coulisse.

  9. Michel.

    Pourquoi 295 hommes de comté auraient préséances sur 30 millions de citoyens. Parce que si on laisse le choix du Premier ministre (ou du directeur général finalement) à 30 millions de personnes, pour se faire nous devons tomber dans des débats oratoires et des campagnes de publicité qui coûtent du temps, de l’argent et qui ne sont pas nécessaire gage de sincérité et de performance.

    Engager un directeur général nécessite beaucoup de temps pour s’informer et vérifier les candidatures, ce que les citoyens n’ont pas nécessairement le temps et les compétences pour se faire.

  10. @RV: Bibeau est nommé. Son pendant au fédéral est Kevin Lynch, Greffier du Conseil privé, le
    chef de tous les fonctionnaires. La ligne d’autorité réelle passe du PM è Lynch et de Lynch aux Sous-Ministres qui sont aussi tous nommés. Leurs Ministres respectifs sont des porte-parole qui sont avisés des décisions, sans plus et dont le mandat est de « vendre » ces décisions à la population. L’autorité des ministres est nulle, puisqu’ils sont soumis a la solidarité ministérielle et qu’ils sont nommés et démis discrétionnairement par le PM. Le Gouverneur de la Banque du Canada est aussi nommé. De même les juges de la Cour Supreme. Le chef d’État major de l’Armée et celui des Services de Renseignement… Vous ne saviez pas ? Bienvenue à la Dictature Démocratique Canadienne. Le PM est maître de TOUT. Votez bien…

    Ce qu’on ne sait pas, c’est le réseau de « conseillers » en AMONT du PM. Ceux qui l’éclairent et lui suggèrent les bonnes décisions. Je ne voudrais pas les connaître; c’est une information que je trouverais lourde à porter. Ni vous ni moi n’avons à les connaitre, d’ailleurs: ils ne sont pas élus eux non plus.

    Mieux vaut nous occuper de ceux pour qui l’on peut voter. Si on s’intéresse passionnément à nos élections, nous pourrons les rendre aussi divertissantes que les présidentielles américaines.

    Pierre JC Allard

  11. Merci M. Allard de parfaire mes connaissances sur la politique. Je n’ai jamais aimé et été intéressé par la politique. Vous me donnez les mots pour expliquer pourquoi je n’aime pas la politique.

    Je vulgarise les informations comme suit. Le pouvoir se joue entre 1 homme élu et une série de personnes nommées. Les élus ne sont que des relationnistes (et parfois des bouc-émissaires) pour le présenter devant le peuple et les médias. Finalement, ces relationnistes ne sont pas autre chose que des pantins.

    J’ai eu l’occasion de croiser plusieurs politiciens. À l’unanimité ils me décrivaient les rêves de démocratie et de justice qu’ils avaient eu en entrant en politique. Ils ont été déçus du peu de pouvoir qu’ils ont pu avoir dans leur passage en politique.

  12. C’est certain que le système politique est imparfait, mais l’acte de ne pas voter ne servira à rien. Si vraiment on arrive à la conclusion personnelle que tout ça ne sert à rien, dans ce cas on vote blanc pour montrer son mécontentement.

    Personnellement, je voterai NPD. Ca sera la première fois que je le ferai, parce que je suis completement tanné des autres. Les conservateurs en chien de garde des Etats-Unis, Les libéraux avec une équipe de pourrit et de corrompus, le BLOC qui est bien gentil (j’avais voté pour eux), mais qui n’ont rien fait de ce qu’il avaient dit en matière d’environnement et de protection sociale. Bref je donnerai mon vote à Jack Layton pour ces raisons.

  13. Vous avez raison Serge de dire qu’il est important de se présenter aux urnes et de voter. Si aucun parti ne mérite notre vote, il faut l’annuler. Cela m’assure que personne ne pourrait récupérer mon vote.

  14. Pingback: Stephen Harper déclenche les élections au Canada « Raymond Viger, rédacteur en chef de Reflet de Société

Laisser un commentaire