Ceux qui connaissent la murale qui fut un temps controversée du Grand théâtre de Québec auront deviné tout de suite que mon titre est un pastiche de Claude Péloquin. Avouez-le sans honte : un chômeur est un voleur tandis qu’un banquier qui récolte des millions de dollars après avoir complètement failli à son devoir de prudence demeure toujours quelqu’un d’honorable.
Mercredi midi lors de l’émission Maisonneuve en direct qui portait sur le budget Flaherty, un auditeur a rappelé avec justesse que les médias n’ont pas couvert un fait pourtant capital : les banques canadiennes ont reçu une somme faramineuse d’aide publique. Maisonneuve a tenté de disculper ses collègues, mais le fait demeure : silence radio là-dessus !!!
Michel Chossudovsky chiffre le montant total, après l’ajout de quelque 50 milliards de dollars dans le dernier budget fédéral, à plus de 200 milliards de dollars. Ouf, ce sont des dollars canadiens. Le plus ironique, comme le souligne Chossudovsky, c’est que les banques vont financer l’aide que le gouvernement leur fournit.
Déjà en soi, cela serait inquiétant s’il n’y avait pire. Toujours selon Chossudovsky, l’effet de l’aide publique aux banques canadiennes sera de leur permettre de «consolider leur position et financer l’acquisition de plusieurs institutions financières américaines « en difficulté ».» Dans quelques années, on va se réveiller avec une dette publique énorme et des coupures de dépenses publiques à l’avenant tandis que nos banquiers toucheront toujours leurs riches émoluments.
Pendant ce temps, plus de la moitié des travailleurs qui contribuent à l’assurance chômage n’y ont pas droit. Non vous n’avez pas la berlue : 54% pour être plus précis. De cela non plus les médias ne parlent pas.
Non, mais pour qui ils se prennent ces travailleurs ! Zont pas honte d’imaginer que l’État va les encourager à la fainéantise en leur donnant du chômage. Ah la racaille ! Eh puis vous savez, c’est la crise. Il n’y en a plus de sous pour eux. La dette publique risquerait de beaucoup trop augmenter.
Combien vous voulez déjà, messieurs les banquiers ? 200 milliards. Vous êtes certains que c’est suffisant. Parce que vous savez, si vous en voulez plus, faut pas vous gêner. On vous a tellement remboursé notre dette publique ces dernières années que nos citoyens vont être rassurés même si on vous en donne plus encore.
On l’a remboursé avec quoi déjà la dette publique? Avec la caisse d’assurance chômage. Ah bon. Saprés travailleurs va. Toujours prêts à se sacrifier pour la patrie.
Un peu de caviar avec votre champagne, monsieur Rousseau ? Le bonus qu’on vous a donné pour avoir quitté volontairement votre emploi, il était assez généreux ? Parce que vous savez, si c’était pas assez, il faut nous le dire.
Il y a un petit bout de texte qu’on oublie trop souvent tout au bout de la question coup de poing de Péloquin : «C’est assez!»
Merci Michel d’avoir souligné ce fait encore. 200 milliards donnés aux banques à chartes, on finance notre propre endettement. Je n’en reviens pas que cela passe sous silence et que les rues sont encore vides de gens furieux.
Soyez en colère, TRÈS FURIEUX.
J’ai repéré une entrevue de Michel Chassudovsky :
Michel Chossudovsky, directeur du centre de recherche sur la mondialisation à Montréal,au sujet du budget Flaherty.
Les journalistes (les vrais) ne font plus leurs jobs, sauf ceux qui ont un blog personnel….
Ont-ils peur de leur patron ? ont-ils peur de perdre leur grosse job payante ? ont-ils peur de devoir travailler un peu plus fort ?
Moi, du fond de ma campagne, je ne peux pas ameuter la population mais les journalistes, eux, le peuvent…
Au secours messieurs les journalistes, en grève ou pas ! Criez à l’injustice, que diantre !
Malheureusement, ça va prendre encore plus que ça pour que le peuple débarque dans les rues.
Salut Michel,
Merci pour ces infos d’outre atlantique. Je me demande si l’on n’est pas revenu à la Pangée. Les situations se ressemblent dans notre monde qui est devenu, dit-on, un village.
Vu la présentation de ce billet, je me dis qu’il y aurait bien à faire quelque chose d’encore plus « comique », de plus « cinglant », style Raymond Devos par exemple. http://www.wat.tv/video/raymond-devos-possede-percepteur-13zb2_10tgy_.html
Ces 200 milliards ne sont qu’un jeu d’écriture. Un peu plus ou un peu moins, cet argent ne vaut plus rien.
La question #1 est de savoir quelle structure de gouvernance sera mise en place pour assurer le fonctionnement de l’économie réelle et quel numéraire de substitution sera utilisé pour permettre la consommation et l’investissement.
La question #2 est de voir quelle part de démocratie on pourra garder, quand sera assumée l’autorité de prendre ces mesures draconiennes.
Pierre JC Allard
http://nouvellesociete.org/H.html
Pierre Allard,
Absolument. L’argent, c’est du virtuel. Parfois même plus les billets. Ce billet de 500 euros, que l’on voit à des occasions d’exception, c’est du papier avec des images, des chiffres et des lettres.
Du jeu, quoi…
La démocratie est en effet un enjeu très sensible. Danger.
Bien fait d’en faire le rapprochement.
Comme le mentionnait le professeur Frédéric Hanin lors d’une conférence présentée par Attac Québec mardi dernier, le néolibéralisme a réussi – au cours des trente dernières années, à s’imbriquer dans l’état afin de mieux contrôler la règlementation de l’activité économique tout en influençant l’interventionnisme de nos gouvernements. Les analystes s’amusent à comparer les récentes interventions gouvernementales au socialisme… Il n’en est rien. Les maîtres du marché parviennent encore à vider les coffres de l’état même après avoir fait preuve d’imprudence et de laisser-faire. On se fait enculer royalement.
… et on sourit et en redemande encore!
@ Lutopium: le p’tit peuple aime beaucoup mieux regarder Le Banquier, Loft Story ou autre connerie télévisuelle que de penser et réfléchir. Penser? Beaucoup trop difficile, voyons!
Plus le peuple est distrait, moins il va s’informer de ce qui se passe réellement.
«Ces 200 milliards ne sont qu’un jeu d’écriture.» Sans doute, mais la marge (pour faire un jeu de mots) de ce jeu appartiendra aux banques et après on va nous dire qu’il faut réduire les dépenses publiques. Il y a quelques chose de pourri au royaume du Canada.
Michel Monette
COMMENT voulez-vous CHANGER les choses quand un gouvernement MINORITAIRE donne notre argent aux banquiers sous l’oeil bienfaisant de l’opposition ???????????????????????????????
SOYEZ TRÈS EN COLÈRE ET MANIFESTEZ-LE DE TOUTES LES MANIÈRES POSSIBLE!
Ceci est complètement inacceptable.
@ fern: comment voulez-vous changer les choses au sein d’un gouvernement, point. Gouvernement minoritaire ou majoritaire, ça ne change rien. Cessons de nous faire gouverner par d’autres et là on pourra parler de vrai changement.
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Redge
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Que-est que vous en pensez ?
Même SI nous voulions………………………………………..