Archives mensuelles : février 2009

René Angelil, joueur pathologique, René-Charles et Céline Dion

 

 

Raymond Viger Dossier Gambling et jeu compulsif.

C’est avec une grande joie et une grande surprise que j’ai parcouru le reportage de Michelle Coudé-Lord dans le Journal de Montréal du 19 février.

René Angelil, un joueur pathologique

René Angelil avoue publiquement qu’il est un joueur compulsif, un gambler. René Angelil livre un excellent message de prévention au jeu compulsif. Depuis quelques temps, plusieurs vedettes soulignaient publiquement leur passion pour le jeu, notamment le poker. Le témoignage de René Angelil vient mettre les pendules à l’heure. Le jeu est facilement une maladie.

Les jeunes doivent savoir qu’à la télévision, tu vois juste les neuf joueurs qui restent autour de la table… Il y en a 1 000 autres qui partent perdants.

Le message est clair sur les risques et les conséquences du jeu. René Angelil a su se protéger contre lui-même. Parce qu’un joueur compulsif ne peut pas avoir accès à l’argent. Sur tous les chèques que René Angelil signe, il y a 2 signatures.

Le jeu pathologique et la famille

Il y a l’argent, mais il y a aussi la qualité de vie que nous nous donnons. René Angelil avoue que Céline Dion a dû exiger qu’il soit présent auprès d’elle et de leur enfant René-Charles. Le temps et l’argent, 2 choses que l’on peut perdre quand on est un gambler.

René Angelil lance une phrase sur le Casino de Montréal que je me dois de relever ici.

Le Casino de Montréal n’attire pas beaucoup de gros tournois et de grands joueurs; donc ce sont des gens du Québec qui vont se mettre dans la rue. Ça me fait mal au coeur de voir cela.

M. René Angelil, je veux vous remercier pour ce partage honnête de votre part. Vous ne pouvez même pas vous imaginer à quel point cela va aider beaucoup de joueurs compulsifs à se reconnaître et, je l’espère, faire les premiers pas vers un rétablissement. Parce qu’une grande personnalité comme vous est attrayante pour les jeunes. L’humilité et l’intégrité que vous avez su apporter à votre témoignage permettra de contrebalancer le côté « glamour » du poker et des vedettes qui ont commencées à en être publiquement adepte.

Le jeu pathologique et René-Charles?

Je me dois cependant de vous rendre la pareille M. Angelil et d’être aussi honnête que vous dans mon témoignage. J’ai été estomaqué quand j’ai lu que vous jouez au poker avec René-Charles. Même Loto-Québec, que je dénonce régulièrement, exige d’avoir 18 ans avant de gambler. Je sais que vous ne jouez pas avec de la vraie argent. Mais y a-t-il un risque que René-Charles en arrive à devenir lui-même un joueur compulsif?

Vous avez eu la chance d’avoir des proches pour vous aider et vous protéger contre vous-même. Est-ce que ce sera la même chose pour René-Charles s’il devient un joueur compulsif? Est-ce que René-Charles va accepter de se laisser aider?

Cela me fait peur, très peur pour René-Charles.

Des félicitations pour Michelle Coudé-Lord et le Journal de Montréal

Je veux aussi féliciter Michelle Coudé-Lord et le pupitreur pour ce reportage et d’avoir pensé à rajouter un encadré sur les ressources telles que Gamblers Anonymes pouvant aider et soutenir les joueurs compulsifs.

Textes sur le Gambling et jeu compulsif:

Témoignage d’un joueur compulsif

Comment fidéliser un gambler?

DVD prévention gambling et jeu compulsif

Être le conjoint d’un gambler

Le prix à payer pour devenir un gambler

La Sérénité pour un joueur compulsif

Biz Locolocass et le gambling

Éléonore Mainguy, ex-croupière du Casino

Did Tafari Bélizaire, casino, jeu compulsif et suicide

Jeux de cartes entre amis

Statistiques du pile ou face

Responsabilité de Loto-Québec

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Classé dans Actualité, Raymond Viger

Recrudescence de la haine aux États-Unis

Les États-Unis ne cesseront jamais de nous étonner. Au moment où les Américains élisent le premier président noir, les organisations prônant la haine pullulent. Un rapport du Southern Poverty Law Center (SPLC) nous apprend qu’elles ne cessent d’augmenter. Elles sont plus de 926 (chiffres de la fin de l’année 2008) alors qu’elles étaient 602 en 2000. Le passage de Georges W. Bush à la Maison Blanche aura décidément fait de profonds ravages au sein de la société américaine.

Ces organisations regroupent des skinheads, des néonazis, des membres du Ku Klux Klan, mais aussi, il faut le préciser, des ségrégationnistes noirs antisémites.Les suprématistes noirs ne font pas de quartier à Obama, qualifiant celui-ci de marionnette ou de noir de service. Du côté des skinheads, la rhétorique n’et guère rassurante: un des numéros de leur revue de prédilection, National Socialist, portant un titre on ne peut plus clair: Kill this Nigger?

coverirLa montée d’Obama a provoqué une nette remontée du Ku Klux Klan qui était plutôt dans une phase de déclin avant 2008. Le nombre de chapitres de cette organisation suprématiste blanche protestante fondée en 1865 un redressement spectaculaire l’an passé, passant de 155 à 186. Il n’y a pas qu’aux États-Unis que le KKK connaît une expansion, plusieurs chapitres ont surgi l’an passé sur le territoire canadien, plus précisément en Alberta.

Le déclin du KKK avant 2008 était dû à la forte concurrence des néonazis, skinheads et autres organisations xénophobes. Selon le rapport du SPLC, le débat autour de l’immigration qui a pris de l’ampleur à partir de l’an 2000 a favorisé les néonazis et les skinheads au détriment du KKK.

Les suprématistes blancs n’ont reculé devant rien pour promouvoir la haine: ils ont fait courir une rumeur selon laquelle la crise des surprimes était essentiellement due au fait que les banques ont été forcées à consentir des prêts hypothécaires aux pauvres, en particulier aux immigrants. Un chiffre a même été avancé : plus de 5 millions de mauvais prêts hypothécaires auraient été contractés par des immigrants.

L’histoire fabriquée de toutes pièces a pris de l’ampleur quand le Drudge Report a mis un lien vers une radio de droite localisée à Phénix qui présentait le fait comme véridique. Le plus incroyable, c’est que CNN a contribué à la propagation de la fausse nouvelle.

Michelle Malkin, dont les chroniques sont reprises dans de nombreux journaux américains, est allé jusqu’à s’en prendra au « massive illegal alien mortgage racket », ajoutant que ce n’était pas une coïncidence si les zones les plus touchées par la crise des hypothèques « also happen to be some of the nation’s largest illegal alien sanctuaries ».

Le pire, c’est que les prêts hypothécaires risqués ont été émis par des entreprises de financement en dehors du programme public favorisant l’accession à la propriété (Community Reinvestment Act) incriminée par les commentateurs de la droite américaine. Malgré tout, encore aujourd’hui, même ici au Québec, certains commentateurs continuent d’affirmer que l’accès facile au crédit favorisé par le gouvernement américain est la cause principale de la crise des surprimes, alors que celle-ci est plutôt due à la voracité du secteur financier.

Le parallèle avec la période de crise économique qui a favorisé la montée des Nazis en Allemagne est saisissant.

Southern Poverty Law Center. The Year in Hate. On peut consulter une carte de ces associations haineuses ici.

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Classé dans Actualité, Michel Monette

Les lampes fluorescentes compactes (LFC) toxiques

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Les lampes fluorescentes compactes ( LFC ), également appelées ampoules fluocompactes consomment environ 67 à 75 pour cent moins d’énergie que les ampoules à incandescence qu’on veut bannir et durent jusqu’à dix fois plus longtemps. Jusque là, c’est le paradis.

Ce que vous ne savez probablement pas par contre, c’est qu’elles sont principalement fabriquées en Chine et elles sont toxiques : elles contiennent des petites quantités de mercure et des isotopes radioactifs.

Deux problèmes de taille se posent :

1- Que faire avec ces lampes lorsque leur durée de vie est terminée.

2- Que faire si vous en brisez une.

Il se trouve qu’il ne faut pas les jeter à la poubelle à cause du mercure. Il faut les apporter à un centre de recyclage approprié. Si cela n’est pas possible, alors il faut les emballer dans deux sacs de plastique au cas où elles se briseraient, relâchant le mercure dans le sol, et les jeter aux ordures.

Si vous en brisez une à la maison, selon les règles de l’EPA aux É-U (U.S. Environmental Protection Agency), il faut fermer tout système de ventilation, de chauffage ou d’air conditionné et ouvrir les fenêtres. Ne pas s’approcher de la zone sinistrée : évacuer tous les occupants de la maison ainsi que les animaux pour 15 minutes ou plus. Ensuite, ramasser les fragments avec un morceau de carton et les placer dans une bouteille de verre. Enlever le reste des poussières et fragments avec du ruban adhésif et les placer dans la bouteille qu’il faut refermer par la suite.
Ne pas utiliser l’aspirateur ni le balais.

Ce n’est pas tout : ces bulbes peuvent causer des interférences avec la télévision, radio, téléphones cellulaires, contrôles à distance en plus de causer des maux de têtes et troubles de santé chez certains individus.

Maintenant, multipliez cela par des millions d’usagers et vous avez une parfaite fausse solution verte qui est pire que le problème qu’elle prétend régler.

Il semblerait que la lampe à LED (Light Emitting Diode) soit presque aussi économique à l’usage, mais sans les inconvénients qu’ont LFC pour l’environnement et la santé:  Lampe A diode electroluminescente

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Classé dans Actualité, François Marginean

Gardasil: un vaccin préventif cause 29 décès

 

Dossier Vaccin GardasilSanté et Sexualité. Raymond Viger

Le 15 mai 2008, nous avions publié une mise en garde sur la campagne de vaccination au Gardasilpour protéger contre le Virus du Papillome humain (VPH). Aujourd’hui, les résultats sont encore plus alarmants que la mise en garde de l’an dernier. Des demandes d’indemnisation contre le vaccin Gardasil ont déjà débuté.

Mise à jour: Pas de sexe sans le vaccin Gardasil nous dit Québec!

Gardasil: fausse sensation de protection

L’argumentaire de l’an dernier soulignait que le vaccin contre le Virus du papillome humain (VPH), efficace qu’à 67%, donne une fausse sensation de protection contre les maladies transmises sexuellement (MTS), dont le Virus du papillome humain (VPH).

Vaccin Gardasil: 29 décès

Selon CBS News, 29 décès sont attribués au vaccin Gardasil contre le Virus du Papillome humain (VPH). Pendant ce temps, la compagnie pharmaceutique Merck Frosst, fabricant du vaccin Gardasil considère que son vaccin est toujours sécuritaire. Même que la compagnie pharmaceutique Merck Frosst a demandé au FDA d’autoriser un vaccin contre le Virus du Papillome humain pour les garçons!

Le vaccin Gardasil a été créé pour remplacer le vaccin Menactra. Le Vaccine Adverse Events Reporting System (VAERS) est une groupe privée de surveillance sur les effets secondaires des vaccinations. Selon un rapport du VAERS de février 2009, en 2 ans, le vaccin Gardasil a tué 29 jeunes personnes tandis que le vaccin Menactra en a tué 6 sur 4 ans. Ce rapport est diffusé par le National Vaccine Information Center.

Enquête sur le vaccin Gardasil

Même si la compagnie pharmaceutique Merck Frosst nous dit de ne pas nous inquiéter, selon l’agence de presse Business Wire une enquête sur le vaccin Gardasil est demandée. S’il y avait un recours collectif contre la compagnie pharmaceutique Merck Frosst, est-ce que leurs actuaires ont calculé qu’il était plus payant de perdre un recours collectif et de continuer à tuer d’innocentes personnes?

Autres textes sur Vaccin Gardasil, Sexualité et Santé

Pas de sexe sans le vaccin Gardasil nous dit Québec!

Indemnisation contre le vaccin Gardasil

Vaccin Gardasil condamnée en France

Campagne de vaccination Gardasil; conséquences et effets secondaires

Vaccination au Gardasil: victimes et effets secondaires, une enquête est demandée

Controverse sur une campagne de vaccination au Gardasil pour protéger du Virus du papillome humain (VPH)

Site pour les victimes du vaccin Gardasil

Un site Internet a été mise en ligne en décembre dernier pour présenter les victimes du vaccin Gardasil.

Merci à Lina B Moreco et à La Fêlée pour avoir attiré mon attention sur cette question de santé publique et de protection du consommateur.

L’anorexie et Léa Clermont-Dion

Quoi faire lors d’une crise d’épilepsie?

Cassidy Megan et la Journée lavande pour l’épilepsie

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Classé dans Actualité, Raymond Viger, santé

Une histoire de voiture, d’argent et de fusils électriques

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Cette semaine, nous effectuons un retour en trois points dans un passé pas si lointain pour ensuite actualiser l’information.

Le Taser, arme de torture

Le Taser laisse moins de traces qu’une matraque, crée des souffrances aigües et est susceptible d’être utilisé par les forces de l’ordre pour intimider, humilier ou faire parler des suspects, détenus, prisonniers ou simples citoyens. Dans ce contexte, ce pistolet s’apparente à une arme de torture au sens de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (RS 0.105) de 1984 et d’ailleurs, un comité des Nations Unies a déclaré que le Taser cause une douleur aigüe et constitue une forme de torture. (21 octobre 2008)

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a annoncé qu’elle va cesser d’employer les Tasers contre les suspects qui ne font que résister ou qui refusent de coopérer, expliquant que les pistolets à électrochocs de 50 000 volts peuvent causer la mort. La politique de la GRC a été révisée à la lumière des risques associés au déploiement du gadget pouvant mener jusqu’à la mort, particulièrement pour les individus agités. Au moins 20 personnes sont décédées au Canada suite à l’utilisation des Tasers en plus 5 000 utilisations depuis les sept dernières années.

« Les Tasers ne sont pas aussi sécuritaires que nous le pensions« , déclarait le Dr Byron Lee, l’un des cardiologues impliqués dans une étude de la mortalité reliée aux Tasers de l’Université de la Californie à San Francisco. Le nombre de mort subite de suspects en état d’arrestation durant la première année d’utilisation des Tasers en Californie a soulevé des questions par rapport au danger qu’ils entrainent. C’est que les chercheurs ont analysé les données à propos des morts subites de cinquante services de police de différents états américains où les fusils Taser sont utilisés, comparant les cinq ans précédent l’introduction de ces derniers aux policiers et les cinq années qui ont suivi. Le résultat est consternant: le nombre de morts subites a été multiplié par six.

La venue des grandes révoltes et du nouvel ordre mondial

[…] se rajoutera maintenant autour de $4 milliards pour les constructeurs automobiles… jusqu’au mois de mars après quoi ils auront besoin d’un autre $4 milliards. Et ensuite d’un autre. Et un autre. Et un autre… (23 décembre 2008)

Comme de fait, GM, un très couteux assisté social, vient de demander de nouveau un chèque du gouvernement canadien, c’est-à-dire de vous, de l’ordre de 7,5 milliards de dollars canadiens pour mener à terme son plan de restructuration. Ce montant pourrait s’élever à 10 milliards si Chrysler demandait une autre part du gâteau.  On se rappellera que les premiers montants d’argent ont été demandés en argumentant que cela sauvera des emplois et évitera la fermeture d’usines. Les aviez-vous cru? On apprenait il y a une semaine que Chrysler coupera 3 000 emplois et que GM mettra à la porte 47 000 employés.

Les ventes des grands constructeurs automobiles sont en chute de 50% par rapport à la même période de l’an passé. Donc le manège n’est pas terminé. Des milliards, il y en aura d’autres, et puis encore et encore plus. Que voulez-vous, ce n’est pas leur argent qui brule, c’est le vôtre, alors où est le problème?

Coup d’état monarchique et bancaire au Canada

En parlant des conséquences des sommes astronomiques accordées aux banquiers privés du Canada, de l’inflation insensé de la masse monétaire et des futurs déficits budgétaires du gouvernement, on peut s’attendre à:

– Coupures importantes dans les services sociaux et autres dépenses publiques

– Mises à pied massive

Effondrement des finances publiques autant au niveau fédéral que provincial, ce qui mènera à une accentuation et accélération de la privatisation de l’état laissant une plus grande emprise des créanciers sur l’appareil politique

– Un appauvrissement de la population dû à l’épargne qui est anéanti ainsi que les fonds de pension de l’état qui seront nettoyés, car le gouvernement va aller piger directement dans ces fonds de pension pour financer les opérations de sauvetage financier, argent qui sera ensuite utilisé pour faire des acquisitions dans le secteur financier et réel de l’économie.

Tiers-mondialisation des pays développés. (16 décembre 2008)

Ces prévisions n’auront pas pris beaucoup de temps avant de se manifester. Le gouvernement Harper laissait entendre la semaine passée qu’ils songeaient à vendre ou à privatiser plusieurs sociétés de la Couronne bien connues dont Poste Canada, Via Rail, la Monnaie royale canadienne et l’agence qui s’occupe de la sécurité dans les aéroports du Canada. Le gouvernement fédéral se dit être sous pression pour éviter que le déficit budgétaire gonfle trop et entreprendra ainsi une révision de tous ses avoirs pour considérer lesquels pourront être privatisés. L’argent ainsi récupéré servira à financer les 200$ milliards que Harper a octroyé aux banques à chartes canadiennes qui utilisent notre argent pour aller consolider leur avoirs aux États-Unis en achetant des banques en difficulté. Privatisation du gouvernement.

Le ministre des finances, Jim Flaherty, avait commencé à jongler avec l’idée dès novembre dernier, mais la procédure d’évaluation a été officiellement lancée le 27 janvier 2009 et devrait durer 14 mois. Ils espèrent ainsi pouvoir récupérer 4 milliards de dollars de la vente aux enchères de nos propriétés publiques d’ici 2010, alors qu’on prévoit un déficit de plus de 34 milliards à pareille date. N’est-ce pas réconfortant?

D’autres sociétés de la Couronne provenant des départements des ressources naturelles et du transport sont aussi visées dont:

– Énergie atomique du Canada limitée,

– le portefeuille du Patrimoine canadien qui inclus la Société Radio-Canada et le Conseil des Arts du Canada,

– des terres de la Couronne qui pourraient être vendues au privé,

– la Banque du Canada,

– Canada Pension Plan Investment Board,

– l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien,

– la Société des ponts fédéraux limitée,

– la Société du Vieux-Port de Montréal,

– PPP Canada Inc.

Bienvenue dans la tiers-mondialisation de notre pays, notre descente tranquille vers un futur où nous ne serons plus les propriétaires de cette terre, mais bien les locataires. Un futur possédé par le secteur privé; un monde où les prochains maitres seront composés de multinationales et de banquiers privés à qui vous et vos enfants appartiendrez.

Conclusion

Cette mise à jour de ces informations servira peut-être à réanimer certains esprits endormis d’un coup de choc électrique. La population n’a pas à payer les factures encourues par un gouvernement qui a cessé de les représenter. Si vous avez l’impression que vous n’avez pas le choix et que vous êtes impuissants parce qu’on ne vous consulte pas avant de vous plonger dans de nouveaux endettements nationaux, c’est qu’il y a un problème. Nous avons à faire à un gouvernement qui ne représente plus que le secteur privé et bancaire. Matière à réfléchir lorsque vous compléterez vos rapports d’impôts, car il y a bris de contrat entre le gouvernement et la population. Nous leur envoyons une grande part de notre argent, mais ces pirates ont cessé de nous représenter et de nous consulter. La maison est en feu.

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Classé dans Actualité, François Marginean

Le greffe virtuel… et l’immortalité

 

Invité à l’émission radio de Marginean, il y a quelques semaines, pour y parler de droit, j’ai reçu par la suite neuf (9) courriels de commentaires.  Bien peu, mais quand on connaît  la propension des auditeurs à ne PAS réagir, j’en ai déduit que la population aimerait bien que l’on change certaines choses dans le domaine de la justice.

Comme il n’est pas interdit d’apporter  parfois des propositions constructives, ne serait-ce que pour  souffler un peu entre les critiques, en voici une. Simple, facile, utile…

L’État  pourrait créer un greffe virtuel.  Tout citoyen recevrait un NIO  (numéro d’identification officiel) qui lui permettrait de télécharger gratuitement sur ce site de l’État, en y joignant ses propres NIP et mot de passe,  tout document dont la taille n’excède pas 10 M.    Le document, dont on connaît  alors le moment précis de téléchargement , serait réputé enregistré comme devant notaire au moment de cette inscription.

Il serait possible de faire ce qu’on veut de ce document.  De le rendre public immédiatement ou plus tard, comme d’en limiter l’accès à ceux qui disposent du code que leur a donné l’auteur à cette fin. Il est possible de stipuler que ce document ne pourra être effacé, qu’il le sera à une date pré-déterminée, qu’il ne pourra être modifié sans l’autorisation d’un tribunal, etc. 

Mieux, il est possible de donner des témoins à ce document, ceux-ci le contresignant alors de leur NIP et mot de passe.  On peut augmenter encore la fiabilité du processus, en exigeant que le système retourne à l’expéditeur un accusé réception de la date et de l’heure de l’enregistrement (avec ou sans une copie du texte enregistré), le numéro de code de cet  accusé réception devenant nécessaire pour avoir de nouveau accès au document si tel est le voeu du ou des signataires

Ce qui peut-être fait par une seule personne – pour un testament, par exemple – peut être fait par plusieurs, simultanément avec toutes les parties en ligne ou à tour de rôle, de sorte que des contrats peuvent ainsi être signés, même à distance, et être enregistrés sur le champ.  Des contrats dont on pourra stipuler qu’il faudra l’intervention unanime des signataires pour les modifier ou dont on stipulera qu’ils ne peuvent PAS être modifiés. La possibilité de créer à bon compte et sans délais des actes authentiques et de les enregistrer à un greffe universel entraînera une accélération révolutionnaire du rythme des affaires.

Ce n’est pas tour.  On aurait ainsi la possibilité d’établir facilement l’antériorité d’une publication ou d’une idée, puisque un texte téléchargé peut porter la contrainte que même l’auteur ne pourra plus  y apporter de modifications.   L’inscription au registre approprié ne permet donc pas seulement de déterminer sans contestation l’heure d’une hypothèque, mais aussi de faire la preuve enfin sans ambiguïté d’un copyright, puisque une copie est téléchargée du texte lui-même. 

Ceci serait particulièrement pratique quand il s’agir d’un texte à diffusion restreinte ou qui n’a pas fait l’objet d’une publication formelle et ne sera donc pas en bibliothèque prochainement avec le ISBN approprié. 

Le même principe s’appliquerait à un accord de non divulgation/non circonvention (NDNC), à l’ébauche d’une marque de commerce et, ce qui devient de plus en plus nécessaire, aux versions préliminaires des travaux de recherche universitaires …. 

Naturellement, celui qui veut protéger un concept aura à faire un choix entre une publication ouverte à tous – qui établira sans aucun doute ses droits face à tout venant – et une diffusion restreinte qui le laissera vulnérable à une défense d’originalité subjective et de bonne foi.  Un choix à faire, aussi, de permettre ou non l’accès des engins de recherche du Web au document téléchargé, selon que l’auteur veut ou ne veut pas attirer l’attention sur le fait qu’il s’intéresse au sujet dont traite le document. 

On pourra en rendre intuitif le repérage, par auteurs, par dates et catégories traditionnelles, bien sûr, mais aussi par divers discriminants taxinomiques à définir, l’auteur ou les auteurs gardant en tout temps le droit de préciser que le document NE doit PAS être classifié.

Par delà l’usage du greffe universel pour des fins juridiques ou commerciales, ne négligeons pas la possibilité d’y inscrire aussi pour la postérité ce que l’on voudra bien.  La petite histoire deviendra grande quand chacun, dans un siècle, pourra suivre document par document la vie de son trisaïeul comme celle d’un personnage historique.  Nous sommes la première génération qui pourrait ne jamais être oubliée.

J’ai des centaines de propositions de ce genre à faire.  S’il y a un intérêt. Que pensez-vous de celle-la ?

 

Pierre JC Allard

 


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Classé dans Actualité, Pierre JC Allard

Les personnalités du web québécois: Blanc, Arpin et Guglielminetti rencontrent Christiane Charette

Raymond Viger Dossier Web et Internet

Le titre de cette émission de Christiane Charette sur les ondes de Radio-Canada ne me dérangeait pas au départ. Le mot clé du titre de l’émission de Christiane Charette était « personnalité ». Une personnalité est un notable, quelqu’un bien en vue, un personnage remarquable.Ma curiosité me pousse à écouter cette émission. Rapidement, j’ai été ébranlé par ce que j’ai entendu. L’émission de Christiane Charette m’a laissé perplexe. À un point où j’ai dû attendre quelques jours avant de faire ce billet, question de prendre un peu de recul et de l’écrire à froid.

Top 10 des blogues les plus influents selon le magazine Forbes

Inspiré du magazine Forbes aux États-Unis qui a sorti son top 10 des personnalités du Web, Christiane Charette tente de faire pareil. Christiane Charette et ses trois invités Michelle Blanc, Dominic Arpin et Bruno Guglielminetti n’ont pas caché que le magazine Forbes avait pris des semaines de savants calculs pour établir leur liste tandis que le célèbre trio de la blogosphère n’a eu qu’un week-end pour préparer, chacun de leur côté leur liste des top 25 et très peu de temps le lundi matin pour en retirer leur liste des top 10 du Web québécois.

L’influence du Web vu par Dominic Arpin

Dominic Arpin nous donne rapidement une définition sur laquelle il s’est basé pour identifier des personnalités du Web. Dominic Arpin parle de présence régulière sur le Web, de participer à la blogosphère, de faire des hyperliens… Dominic Arpin élimine les gens déjà connus avant d’avoir un blogue, les gens comme Patrick Lagacé. Il cherche à identifier ceux qui se sont créés une notoriété à partir du Web.

Les blogues de Bruno Guglielminetti

Bruno Guglielminetti parle de gens qui communiquent. Bruno Guglielminetti élimine ceux qui ont des profils fermés.

La blogosphère de Michelle Blanc

Michelle Blanc défini l’influence comme les hyperliens que les gens pointent vers notre blogue, un vote de confiance. Le nombre de mention dans les médias traditionnels sont aussi tenu compte pour Michelle Blanc.Parle-t-on de personnalités dans le sens popularité et reconnaissance par le public ou encore d’influence? Michelle Blanc nuance en disant qu’il y a des gens qui sont populaires mais peu influents. Parce que l’influence peut se faire discrète, dans l’ombre et passer inaperçue.

Michel Beaudet et les Têtes à Claques

Je ne critiquerais pas le jeu auquel Michelle Blanc, Dominic Arpin et Bruno Guglielminetti ont participé. Ils n’ont pas caché le peu de temps pour réaliser cette liste et le déchirement entre popularité et influence. De plus, il n’y avait pas nécessairement consensus dans les résultats. Et le cas de Michel Beaudet avec les Têtes à claques en est un bel exemple. Bien classé par Dominic Arpin et Bruno Guglielminetti, Michel Beaudet arrivait 24e ou 25e sur la liste de Michelle Blanc.

Blogosphère internationale?

Encore une fois, j’ai l’impression que la problématique du territoire est venu me brasser. Suis-je Québécois ou Français? Je suis un Québécois, qui a un blogue fait au Québec dont une majorité d’Européens me lisent. À 2 reprises, une vingtaine de médias Français ont parlé de mon travail sur l’Internet, incluant des agences telles que Reuters et Agence France Presse. Ces médias étaient autant la radio, la télévision que les journaux. Mais en France, on se contente de mentionner que je suis un blogueur Canadien!

Blogue québécois

Pourtant, au Québec, j’ai un minimum de visibilité. Quand la recherchiste de l’émission Isabelle le matin voulait avoir un invité pour une émission sur le suicide, c’est en cherchant dans les moteurs de recherches qu’elle est tombé sur mon blogue et que j’ai été l’invité d’Isabelle Maréchal.La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) m’a demandé de donner une formation aux journalistes qui veulent partir un blogue. Magazine Canada m’a demandé d’animer leur prochaine formation sur le blogue.Les Ministères de l’Éducation au Québec et en Ontario réfèrent nos textes Internet auprès des étudiants du secondaire. À plusieurs reprises des éditeurs de manuel scolaire nous ont demandé la permission pour utiliser nos références dans les manuels scolaires.Suite à la parution de mes billets sur le blogue, des organismes communautaires me consultent pour avoir de l’aide, des écoles m’invitent à donner des ateliers sur différents sujets…Il y a tout de même un minimum de visibilité dans les moteurs de recherche sur nos billets puisque plusieurs journalistes, à la blague, me mentionnent être tannés de tomber sur mes billets en faisant des recherches.Et ce qui est le plus important pour moi, c’est le fait que mes billets, même vieux de plusieurs années, sont encore bien visités et commentés. Ils sont devenus des classiques.

La blogosphère, une somme de gouttes d’eau

Je ne cesserais de répéter que je ne suis qu’une goutte d’eau dans la blogosphère. Une goutte d’eau qui reçoit 100 000 visites par mois. Une goutte d’eau anonyme. Parce que mes sujets de prédilection versent dans le suicide, le jeu compulsif, la drogue, l’alcool, la prostitution… Des sujets peu attrayants et dont on ne cherche pas à se vanter. Un sujet comme le suicide, sur les 4 billets que j’ai écrits, c’est maintenant 150 000 visites par année, plus de 3 000 commentaires de personnes suicidaires qui se confient.Tout cela bénévolement. De jour, de soir et de nuit. 7 jours sur 7. Seul devant cet écran en relation avec des gens anonymes de partout à travers le monde.Quand je regarde l’impact que j’ai sur les Internautes qui viennent me visiter et les commentaires que je reçois, je peux dire que oui j’ai de l’influence, autant sur ces gens que sur notre société. Est-ce que je suis populaire pour autant? Pas vraiment. Parce que la première personne que l’on veut oublier quand on va mieux, c’est celui qui nous a aidé quand tout allait mal. Parce que l’on veut oublier ces périodes de détresse. On veut oublier ces moments de souffrance.Est-ce qu’un top 10 fait en survolant rapidement la blogosphère permet de bien présenter la réalité de celle-ci? Pas sûr. Parce que la blogosphère est la somme de toutes ces gouttes d’eau, ces gens passionnés qui la nourissent dans l’ombre, qui apporte à la blogosphère son âme et son essence.Merci à Renard L’Éveillé pour avoir attiré mon attention sur l’émission de Christiane Charette, émission que j’ai écouté parce qu’un blogueur en a parlé! C’est donc dire que Renart L’Éveillé a eu de l’influence sur moi.Classement des 25 personnalités du web de Michelle Blanc, Dominic Arpin et Bruno Guglielminetti.

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Classé dans Actualité, Raymond Viger

De la convergence à la divergence : je suis un décrocheur

Les médias traditionnels se cherchent un nouveau modèle d’affaires du côté de la convergence. Les deux derniers conflits de travail chez Québécor, Journal de Québec et maintenant Journal de Montréal, sont nés de cette volonté d’imposer ce nouveau modèle d’affaires. Or, selon moi la convergence est un concept commercial qui vise d’abord et avant tout à tenter de sauver les meubles dans une maison qui brûle.

Et si nous retournions le phénomène à l’envers pour l’observer du point de vue de nous que nous appelons les «récepteurs» depuis les premières théories de la communication, une image longtemps demeurée comme paradigme de la consommation des médias commerciaux et qui continue à les aveugler?

Par exemple pour moi qui suis un «récepteur» modèle baby-boomer, la convergence ce n’est surtout pas de profiter sur plusieurs plateformes de mon «média préféré». Je vais chercher sur de multiples sources ce que je veux connaître, savoir, comprendre, et je fais converger le tout vers les deux lieux où je m’abreuve de tout cela : mon Mac et mon iPod (exit télé, journaux, magazines). Dans ma convergence à moi, les Québécor, Gesca, Radio-Canada et autres sont plutôt en périphérie de mes sources, devenues mondiales et multiples.

Encore hier, alors que je suivais la couverture RDI de la visite d’Obama sur le Web, celui-ci a disparu pendant quelques minutes du radar de Radio-Canada. De mon côté, je savais où il était grâce à Twitter (near:Ottawa,On within:50km): @MichaelMcKay: Obama visits Byward market right below my office!

Mes bonnes analyses de la scène internationale, je les trouve ailleurs que sur les sites des médias commerciaux où j’entends, la plupart du temps, des platitudes (avec des exceptions, évidemment).

J’aime bien, par exemple, Planète Terre, une nouvelle émission hebdomadaire d’affaires internationales produite par le Centre d’études et de recherches internationales (CÉRIUM). C’est Jean-François Lisée qui l’anime. Pendant que Gesca envoie sa vedette Web Patrick Lagacé faire des reportages (que je n’ai pas vu, mais dont j’ai assez pris connaissance de la nature par des blogueurs pour pouvoir juger) sur le conflit à Gaza, démontrant à quel point ses choix éditoriaux sont désormais animés par le fric, il est rassurant de voir de telles initiatives se produire. Nous en avons grandement besoin.

Remarquez que j’écoute aussi d’excellentes émissions d’information provenant de médias non commerciaux de partout à travers le monde grâce à la baladodiffusion. Je vous recommande notamment les émissions de France culture, mais aussi de radios publiques tel KPFA du réseau américain alternatif Pacifica. Sur iPod, il y a aussi l’application Stitcher qui me permet de trouver d’excellentes émissions d’information et d’affaires publiques.

Je ne sais pas combien sont comme moi. Je ne sais pas non plus combien parmi les jeunes publics [pas les ados, les jeunes adultes] et les moins jeunes sont et seront de plus en plus ailleurs que sur le champ de bataille de la convergence commerciale.

À bien y penser, ne faudrait-il pas plutôt parler de divergence pour décrire ce phénomène de décrochage vis-à-vis des médias commerciaux?

L’archétype de cette divergence est le iPhone (ou iPod touch dans mon cas, mais cela revient au même). Sur cet appareil, mon «fil médiatique» se forme à mesure des morceaux provenant de diverses applications (les app développées pour le iPod, mais aussi des app Web fonctionnant avec le iPod). En ça, je diverge complètement du modèle de «consommation» des contenants écrits, audios, vidéos qui ont dominé mon «paysage médiatique» entre, grosso modo, 1950 et l’ère inaugurée par iPod.

Même sur mon ordinateur, je n’ai pas le réflexe d’aller m’informer en visitant les médias commerciaux. Pourtant jadis, j’étais un lecteur assidu du journal Le Devoir et je fréquentais régulièrement les émissions d’information de Radio-Canada (devenu aussi commercial que les autres, sauf heureusement à la radio).

Bref, je suis devenu l’antithèse du «consommateur» de médias. Conséquence indirecte : je ne vois pratiquement plus de publicité. S’il m’arrive d’avoir besoin de quelque chose, ce n’est pas parce que j’aurai été matraqué de pubs sur toutes les plateformes par des médias convergents.

En prime, je n’ai été aussi informé que depuis que je ne fréquente plus les médias commerciaux.

Suis-je une exception? Peut-être aujourd’hui, mais demain…

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Classé dans Actualité, Michel Monette

Les chiens de garde

Par lutopium – Lorsqu’un pays est en guerre, il n’est pas surprenant de constater que le travail des journalistes est teinté par une forme de patriotisme ou une autre. Sans doute vous souvenez vous de la couverture médiatique des élections présidentielles de 2004, du moins celle que recevait nos voisins américains, invités à prendre position sur des enjeux reliés principalement à la défense de leur territoire et à la lutte contre des ennemis qui semblaient se cacher partout. Une campagne électorale où l’axe du mal était ramené au premier plan. L’appel au patriotisme et à la guerre contre le terrorisme international lancé par Bush et l’équipe républicaine influença le travail des journalistes. Quelques jours avant le scrutin, Michael Moore ne s’est pas gêné pour rappeler les journalistes américains à l’ordre. Il ira jusqu’à les accuser d’avoir du sang sur les mains.

Quelques mois plus tard, suite à cette couverture médiatique imprégnée de mensonges et de distortions – contrôlée en partie par des médias ayant des liens avec le parti républicain ou avec des intérêts économiques, des journalistes et des activistes se sont réunis à Saint-Louis afin de lancer des pistes de réflexions sur l’état de leur presse, qui, selon eux, avait royalement dérapé lors des élections où Bush a obtenu son second mandat. Lors de cette première édition du National Conference for Media Reform, des journalistes comme Amy Goodman, Bill Moyers, Naomi Klein, John Nicholls, Phil Donahue, Al Franken et plusieurs autres ont prononcé des discours, conçu des ateliers de travail et suscité les débats, permettant aux participants de remettre en question tout le monde journalistique qui les entourait en ce printemps 2005.

Pendant ce temps, les médias traditionnels poursuivaient leur quotidien et la couverture des conflits militaires les tenaient fort occupés. Les médias de droite, inspiré par les succès de Fox News, semblaient toujours dans l’euphorie, appuyant les politiques républicaines sans jamais remettre en question les folies de leur président. Enveloppés dans leur patriotisme aveugle, ils n’ont jamais deviné qu’une crise économique se pointait à l’horizon.

Lors du lancement de la récente campagne à l’investiture du Parti Démocrate, certains journalistes démontrent un intérêt renouvelé à la chose politique et la couverture médiatique semble être un peu plus équilibrée qu’en 2004. Keith Olbermann, Chris Matthews et Rachel Maddow de MSNBC déclarent la guerre aux fanatiques de la droite américaine, Bill O’Reilly en tête. Enfin, se disait-on, une chaîne d’information continue, un major, se joignait aux médias alternatifs qui tentent de faire passer le message des Hillary Clinton, Barack Obama et Dennis Kucinich. Les liberal medias, comme on les appelle aux States, ont agrandi leurs rangs. Des milliers de blogues, de think tanks et de médias alternatifs gagnent leur pari et parviennent à s’imposer dans la jungle médiatique. Sans compter les nombreux livres politiques qui présentent des idées progressistes.

Comment se comporte cette gauche américaine depuis l’entrée au pouvoir d’Obama? Suite à cette première semaine à la Maison-Blanche, où Obama a réussi à effacer presque tout souvenir de son prédécesseur, les progressistes sont-ils toujours solidaires de son plan de match? Après l’engouement provoqué par la fermeture de Guantanamo Bay, les journalistes sont-ils d’accord avec les récentes décisions pour la relance de l’économie?

Depuis le dépôt du plan Geithner, les journalistes sont aux aguets. A tous les jours, des articles, des éditoriaux et de nombreuses entrevues présentent des analyses économiques très cirtiques afin d’aller au fond des choses… Un exemple parmi tant d’autres, le plus récent éditorial de la revue politique The Nation:

« Espérons que le président Obama a demandé à ses aviseurs économiques s’ils possèdent un Plan B – parce que le Plan A a échoué aussitôt que le Secrétaire au Trésor Tim Geithner en a annoncé les détails… Nous demandons à Obama de lancer une approche complètement différente. La cause terrifiante et fondamentale de cette crise, démystifiée par les experts et certains investisseurs prudents, se résume par le fait que nos plus importantes institutions financières sont insolvables. Il n’est pas dans l’intérêt des citoyens d’encourager le Trésor à les maintenir en vie…

Ignorant les demandes formulées par les sceptiques et les réformistes (incluant The Nation), le président s’est entouré d’habitués de l’ordre établi et a vigoureusement exclut toute approche originale. Il n’est pas trop tard pour corriger cette déformation mais il ne peut attendre encore longtemps. La Maison Blanche a besoin d’un sain mélange d’idées et d’aviseurs – des gens qui n’ont aucune raison de sauver des associés de la vieille Wall Street, tout en étant capables d’imaginer des jours meilleurs apparaître au travers les ruines. Regardez autour Monsieur le Président. Vous les trouverez. »

Reste à espérer que les journalistes demeureront critiques et qu’ils ne deviendront pas les mégaphones des influences qui pèsent sur le parti et sur les membres de l’exécutif. Comme le soulignait récemment Normand Baillargeon, « … sans nier l’importance de cette base militante qui a travaillé très fort pour lui, il faut d’abord se rappeler qu’Obama occupe des fonctions que personne ne peut occuper sans avoir gagné à ce jeu de relations publiques largement coordonné et mis en scène par les institutions dominantes, et obtenu leur assentiment… »

Il y a sans doute de l’espoir dans l’air.  Mais il faut conserver un esprit critique.

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Classé dans Actualité, Lutopium

Le saut périlleux de 787 milliards de dollars de Barack Obama

Le président Barack Obama a, ce mardi, signé le plan de relance économique de 787 milliards de dollars, lequel avait été adopté le vendredi 13 février par le Congrès américain. Moins d’un mois après son investiture. Pour certains économistes, ce plan arrive trop tard pour avoir un effet sur l’activité en 2009. Place au saut périlleux de Barack Obama.

« Je ne veux pas prétendre que ce jour marque la fin de nos problèmes économiques, pas plus qu’il ne représente tout ce que nous allons devoir faire pour remettre notre économie sur les rails. Mais ce jour marque le début de la fin », a déclaré le jeune président. Il compte donc créer 3,5 millions d’emplois dans les deux années à venir. Il faudra toutefois un autre délai d’un mois environ avant le déblocage effectif de certaines sommes.

Composé d’allégements fiscaux (287 milliards) et de programmes de dépenses publiques (500 milliards), le coût du plan, initialement de 787 milliards de dollars, s’élèvera finalement, selon l’estimation du bureau du budget du Congrès (CBO), à 838 milliards. Le coût initial s’élevait à près de 940 milliards de dollars. Ce plan se divise en quatre volets.

Premier volet : les allégements fiscaux totaliseront environ 286 milliards de dollars. Les entreprises se verront alléger d’environ 20 milliards de dollars en réductions d’impôts. Un crédit d’impôt de 13,1 milliards de dollars sera alloué aux énergies renouvelables et les dépenses dans ce même secteur s’élèveront à 19,9 milliards. Des sommes sont prévues pour la modernisation du réseau électrique, 11 milliards de dollars. Près de 95% des familles américaines bénéficieront également de réductions fiscales : l’État versera aux personnes seules 400 dollars et aux familles 800 dollars en 2009 et 2010.

Deuxième volet : l’aide sociale. Près de 43,7 milliards de dépenses sociales (dont 26,9 milliards pour prolonger un dispositif d’urgence pour l’indemnisation des chômeurs) seront allouées à l’aide aux familles et aux personnes touchées par la crise.

Troisième volet : Infrastructures et immobilier. Une tranche de 27,5 milliards de dollars sera consacrée aux autoroutes et une autre, de 8,4 milliards, aux transports publics.

Quatrième volet : subventions aux secteurs de la science, de la santé, de l’éducation. La NASA recevra un milliard, les agences et instituts de recherche recevront six milliards, la santé, 19 milliards, l’éducation, 105,9 milliards.

Le chômage frappe de plein fouet 7,6% de la population active. « Nous allons mettre les Américains au travail, le travail que l’Amérique doit entreprendre dans des domaines critiques qui ont été trop longtemps négligés, le travail qui ouvrira un changement réel et durable pour les générations à venir », rappelle Barack Obama.

Il s’en trouve pour affirmer que ce plan est un « patchwork peu cohérent », notamment chez les Républicains qui l’ont rejeté à la très grande majorité (trois républicains seulement ont voté avec les Démocrates en faveur de son adoption). « Travailleur à huis clos pour rédiger une législation qui ne créera pas les nouveaux emplois promis mais garantira une charge de la dette plus lourde pour nos enfants et petits-enfants », déclarait Michael Steele, président du comité national du parti.

Un avis que ne partagent pas les défenseurs de l’environnement. Il y a tout lieu, pour ces derniers de se réjouir : avec un budget de 20 milliards, la production d’énergies renouvelables sera doublé sur une période de trois ans. Le gouvernement s’attaquera également à l’efficacité énergétique d’un million de logements par an et de 75 % des immeubles du gouvernement. Et, ce qui réjouit les environnementalistes, une provision de cette aide servira à développer les transports urbains et le train, notamment à grande vitesse.

Comme nous l’avons déjà mentionné, il faut ajouter les 11 milliards de dollars pour améliorer substantiellement le réseau électrique.

Il est important en contrepartie de noter que ces dernières mesures n’élimineront pas le charbon. Les États-Unis produisent 75% de leur électricité de sources polluantes, principalement le charbon. Pour le nouveau secrétaire à l’énergie, Steven Chu, l’objectif est de « trouver le moyen d’utiliser le charbon de la manière la plus propre possible ». Le président Obama s’est engagé à réduire les émissions des États-Unis à leur niveau de 1990, d’ici 2020.

Le 28 janvier dernier, Al Gore, ancien Vice Président et Prix Nobel de la Paix, avait plaidé, devant la Commission des Affaires Etrangères du Sénat, sur les risques liés à l’inaction face au changement climatique et pour une action immédiate de mise en œuvre d’un système d’échange de permis d’émission. Pour Al Gore, les États-Unis doivent « restaurer leur crédibilité et arriver à Copenhague, en décembre 2009, avec une autorité renouvelée pour conduire le monde dans l’élaboration d’un traité juste et efficace. Ce traité doit être négocié cette année. Pas l’année prochaine. Cette année ». Al Gore s’est opposé, devant les sénateurs, à la construction de toute nouvelle centrale thermique au charbon. « La technologie de capture et de stockage du CO2 est encore loin d’être déployable à grande échelle ». Il a affirmé que les États-Unis pourraient obtenir 100% de leur électricité de sources renouvelables ou sans carbone en l’espace de 10 ans.

Ce plan de relance fera-t-il de Barack Obama le premier président « vert », comme l’avait affirmé Thomas L. Friedman, auteur du best-seller « La Terre est plate ». Dans un entretien à Ouest France, le 2 février 2009 dernier, Thomas L. Friedman avait déclaré : « Obama va être le premier président vert. Et on a autant besoin d’un président vert que d’un président noir ». Tout en enchaînant : « Avant l’investiture, j’ai dit à Obama : vous devez être aussi radical que le moment l’exige ».

Dans le secteur automobile, il semble que rien ne va plus. Et que la situation empire, même. General Motors vient d’annoncer avoir besoin d’une nouvelle ponction de 30 milliards de dollars d’aides publiques d’ici 2011 pour survivre. L’entreprise prévoit supprimer 47 000 emplois dans le monde, dont 26.000 hors des États-Unis, en 2009. Georges W. Bush, avant de quitter la Maison Blanche, avait autorisé le versement de 9,4 milliards et 4 milliards à General Motors. Une somme supplémentaire de 4 milliards vient de lui être versée en février. Ces 30 milliards correspondent au scénario le plus noir et s’inscrivent dans une reprise moins forte et plus tardive que prévue du marché automobile.

Tout comme son concurrent, Chrysler réclame encore 5 milliards de dollars d’aides publiques, après avoir déjà reçu quatre milliards de dollars, en vantant les progrès déjà accomplis pour se restructurer. Fait particulier, Chrysler a une nouvelle fois refusé l’hypothèse d’une restructuration sous la protection de la loi sur les faillites. Chrysler devrait plutôt réduire ses coûts fixes de 700 millions de dollars cette année et vendre pour 300 millions de dollars d’actifs supplémentaires. L’entreprise diminuera ses capacités de production de 100.000 unités, supprimera 3.000 emplois et réduira son endettement de cinq milliards de dollars.

Le puissant syndicat UAW, qui regroupe les ouvriers de l’automobile, serait parvenu, selon son président, Ron Gettelfinger, à un accord préliminaire, dont le contenu n’est pas précisé, avec à la fois Chrysler, GM et Ford. Cette dernière entreprise automobile est également en grandes difficultés bien qu’elle n’ait pas demandé d’aides publiques d’urgence. Hasard ou non, cette annonce intervient le jour même où Chrysler et General Motors faisaient le point avec le Trésor américain. Pour paraître crédibles, elles ont annoncé de nouvelles mesures de restructuration qui se traduiront par des fermetures d’usines et des suppressions d’emplois massives.

Somme toute, comme l’écrit Michael C. Behrent, d’Alternatives économiques, l’économie américaine va produire, selon les estimations du CBO (Congressional Budget Office), en 2009 et 2010 à 6,8% en dessous de son potentiel. «Avec un PIB de l’ordre de 15 000 milliards de dollars, cela veut dire qu’il va manquer en gros 1 000 milliards par an, soit 2 000 milliards de création de richesse pour 2009-2010. Barack Obama propose de dépenser 825 milliards : la partie qui sera dépensée pour les investissements publics va permettre de créer des emplois et de distribuer des salaires qui vont soutenir la consommation et la croissance. Un effet multiplicateur, comme disent les économistes, mais qui ne porte que sur une partie du plan. Un petit calcul rapide permet alors à l’économiste américain Paul Krugman de montrer que le plan de relance ne va combler qu’environ la moitié du potentiel de croissance perdu. Les parlementaires républicains et les démocrates partisans de la rigueur freinent a priori toute augmentation supplémentaire du déficit. Mais il faudra peut-être en passer par là ».

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