Dossier Santé (Conclusion): Un choix à faire.


Ceci est la conclusion de mon Dossier Santé dans lequel j’explore divers systèmes de santé à travers le monde dans le but de démontrer comment notre système pourrait être amélioré en puisant des idées qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs.


Le constat

Force nous est de constater qu’au Québec, comme dans le reste du Canada, le système de santé accuse de sérieuses lacunes. Les temps d’attentes ne font qu’augmenter. Au Québec, le temps médian d’attente après avoir vu un omnipraticien jusqu’au traitement par un spécialiste est de 18 semaines. Il est monnaie courante de passer plus de 12 heures d’attente à une salle d’urgence. Nous nous sommes habitués à accepter l’inacceptable. De plus, nous n’en finissons plus de payer de plus en plus pour de moins en moins de service. La croissance des dépenses de santé dépasse la croissance des revenus de l’état, ce qui rend notre système insoutenable à long-terme. Le budget du MSSS atteindra bientôt la barre des 50% du budget total du Gouvernement du Québec, étouffant petit à petit les autres missions que se donne notre gouvernement. Même la Cour Suprême du Canada a reconnu que la loi sur l’assurance santé ne remplit plus sa mission et qu’elle met en danger la vie et la santé des québécois. Pourtant, il n’y a rien de nouveau là-dedans. Nous savons depuis des décennies que des changements s’imposent.

L’irresponsabilité politique

Si nous savons que nous avons un problème depuis si longtemps, pourquoi n’avons nous donc rien fait et même au contraire, empiré les choses? Je crois que la responsabilité revient aux politiciens qui promettent du bout des lèvres qu’ils vont régler le problème et qui ensuite se dégonflent devant les nombreux groupes d’intérêts qui trouvent leur compte dans le statut quo. Afin d’éviter de confronter ces groupes, dont certains ont un poids politique démesuré, on essaie d’étouffer le problème avec de l’argent que nous n’avons pas et en pelletant le problème par en avant. Le problème avec cette stratégie est que tôt ou tard, nous allons frapper un mur et c’est même discutable si nous ne l’avons pas déjà atteint. Et puisque nous avons été obsédés par la question nationale pendant les 40 dernières années, il n’y a jamais vraiment eu de débat de fond sur la santé. Que devrions-nous faire?

Les solutions

Heureusement, ce ne sont pas les solutions qui manquent, si nous arrivions seulement à greffer une paire de couilles à nos pleutres de politiciens. Avec ce dossier, j’ai cherché à démontrer comment les choses se font ailleurs dans des pays qui ont du succès à maintenir un système de santé soutenable et efficace. La plus grande erreur que nous avons fait au Québec est de confier notre système de santé à un double monopole, celui du Ministère de la Santé et des Services Sociaux et celui des syndicats de la fonction publique. Dans une dynamique de marché, rien n’est plus inefficace qu’un monopole et le pire des monopoles est un monopole public. Pourquoi? Parce qu’au minimum, un monopole privé dépend de sa clientèle pour générer un revenu. Un monopole public n’a pas à se soucier de sa clientèle parce que son financement est totalement déconnecté du service qu’il offre. Il l’obtient par la force à travers vos taxes. Il n’a donc aucun incitatif réel à servir sa clientèle, autre que la bonne volonté. On n’a qu’à ouvrir les yeux et regarder le manque de productivité dans la plupart des services publics pour s’en convaincre. Aussi n’est-il pas surprenant que tous les systèmes de santé qui dépendent strictement d’un monopole public, comme le NHS britannique, accusent des temps d’attentes excessifs et du rationnement des soins. À l’opposé, des systèmes comme celui de la Suisse et de Singapour démontrent depuis plus de 10 ans qu’une certaine dose de mixité public-privé permet de réduire les coûts, augmenter l’efficacité et assurer l’universalité d’accès aux soins de santé, peu importe le revenu. Certains vont continuer à essayer de vous faire croire que l’inclusion du privé en santé est la semence du Diable en personne. Qu’il est particulièrement vil de profiter de la maladie des autres. Mais si on pousse leur logique tordue jusqu’au bout, il serait tout aussi vil de profiter de la vente de nourriture. Devrions-nous nationaliser cette industrie? Je vous dirais tout de suite qu’à tous les endroits, où ils ont essayé ça, les tablettes des épiceries étaient vides et les gens dépendaient souvent d’un système de carte de rationnement, ou même dans certains cas extrêmes, crevaient de faim. Dans notre système de santé actuel, notre carte-soleil de la RAMQ est devenue très précisément une carte de rationnement. Nous travaillons la moitié de notre année pour nous acquitter de toutes les différentes taxes que nous payons et ce sont des bureaucrates qui décident à quel soins nous avons droit et quand nous pourrons les recevoir. Et si par hasard, les délais sont trop longs, nous n’avons absolument aucune alternative à part aller aux États-Unis. Certains osent appeler ça de la liberté.

Nous avons un choix à faire en tant que citoyens. Soit nous élevons nos voix en exigeant du changement, soit nous continuons de nourrir cette bête jusqu’à ce qu’elle nous dévore en entier:


9 Commentaires

Classé dans Actualité, économie, Philippe David, santé

9 réponses à “Dossier Santé (Conclusion): Un choix à faire.

  1. Simon Lefebvre

    Où voyez-vous un « système de santé »?

    Désolé, mais ma carte d’assurance-maladie, je peux très bien m’en passer car en adulte conscient et responsable que je suis, je sais conserver mon corps en santé et je n’ai pas besoin d’une « assurance maladie ».

    De plus, si je suis malade, eh bien je sais me soigner en utilisant les plantes.

    Quant aux urgences (ex: quelqu’un se casse un bras), eh bien LÀ je suis d’accord: il est INNACCEPTABLE de faire attendre les gens de la sorte alors que nous payons très cher pour ce système!

  2. Louise Prins

    Les délais sont tout aussi long au États-Unis -position 37e (soit 7 points plus bas que le Canada qui se classe 30e) La pénurie de médecins généralistes est endémique à travers l’Amérique du Nord – il y faut une solution, et celle-ci doit nécessairement inclure la reconnaissance des études d’immigrants médecins et infirmières et l’établissement d’un système pour reconnaître ces études.

    Inclure le privé ? Cela dépend comment l’inclusion se fait. Mais une chose sûre, le système doit demeurer UNIVERSEL tout en s’assurant que le privé ne se finance pas à même le public comme c’est le cas présentement au Québec et tel qu’il l’a été constaté par l’étude de l’OMS de 2000 ! Se retrouver comme aux US avec un système encore plus déficient que le nôtre, ayant en outre plus de 55 millions de personnes sans couverture (plus que la population du Canada), et rajoutant 60% des faillites personnelles causés par les frais de santé, des déductibles et exclusions aberrants – ce n’est pas le genre de privé qu’une société évoluée devrait se targuer de vouloir atteindre. Par ailleurs, le système privé des US est le plus cher de tous les pays industrialisés et le moins performant (donc le mythe voulant que le privé soit plus performant – est un MYTHE). La santé est une domaine de monopole, je préfère que le monopole soit donné au syndicat et gouvernement qu’aux compagnies d’assurance – parce que c’est les 2 seuls choix que nous ayons.
    Une chose sure, les deux ne peuvent pas coexister puisque tel que précisé le privé va faire doubler les frais du public et produire un exode des médecins vers le privé et vidé le public. La nature humaine étant ce qu’elle est, le gouvernement va devoir gérer ce dossier, et réinstituer le rôle de l’état de s’assurer que tous les médecins du Québec aient l’obligation de servir le peuple, peut importe la capacité de payer (universel) – en autant que je sois concernée, les médecins hors RAMQ ne devraient pas exister.

    Nous avons présentement au Canada un PM qui a été président du NCC pendant 5 ans jusqu’à ce qu’il soit nommé PM du Canada – le National Citizen Coalition est un organisme dédié à la privatisation du système de santé depuis 1960 …

    Il est aussi important de noter puisque ce point n’a pas été soulevé, que notre système a toujours été privé puisque chaque médecin est un travailleur indépendant.

    Le problème actuel est « gonflé » hors de proportion. Pour avoir eu affaire avec le système public, je peux dire qu’il est de qualité et si l’attente peut être longue à l’urgence, les attentes ailleurs sont le fruit direct de l’exode des généralistes (25 généralistes en Montérégie hors RAMQ) vers le système privé. Que l’on retire se phénomène, que l’on reconnaisse les immigrants médecins et infirmières, que l’on rajoute des frais additionnels par personne (et selon le revenue )et que l’on exige un minimum de 25 heures semaines de TOUS LES MÉDECINS dédiés au public et une grosse partie du problème sera réglé sans changement majeur.

    Le mot clé n’est pas « privé »: le mot clé est « système universel » – pour tous, nonobstant la capacité de payer.

  3. sopadeajo

    En Espagne, le système public de santé fonctionne avec des centres de santé construits par l´Etat où vienenent travailler les médecins généralistes et spécialistes, avec une infirmière chacun, pendant un horaire déterminé (en général de 1,5 à 2,5 heures/jour). A part ça les médecins peuvent avoir une consultation privée hors ségurité sociale. Les médecins généralistes ou spécialistes sont complètement gratuits dans ces centres publics ou dans les hôpitaux publics. On nous assigne un centre de santé et un médecin généraliste ainsi que des specialistes (traumatologie, etc…), et il est difficile de changer de médecin et/ou de centre de santé. Les médicaments prescrits par ces médecins de centres de santé sont subventionnés à 80%. On ne paye que 20 % du prix directement au pharmacien. La financiation de cette ségurité sociale universelle et gratuite (tout le monde y a droit) se fait par la cotisation à la sécurité sociale d´employés et d´employeurs. En principe, le bilan financier est bon pour ce sevice public (il n´y a pas de grand déficit, que je sache).
    Si ce service est et doit être universel et gratuit, il n´en est pas moins vrai que ceux qui roulent sur l´or devraient le payer en proportion avec leurs revenus. Je me souviens par exemple, que la femme de Antonio Banderas (l ácteur), l´étatsunienne Mélanie Griffith, avait accouché dans un hôpital public de la sécurité sociale, chez nous, parce qu´Antonio tenait absolumment à lui montrer que notre système de santé public fonctionnait bien, avec efficacité et qualité. Il ne nous manquait cependant plus que cela: que les hyper-riches de Hollywood viennent profiter de nôtre système public sans rien débourser du tout.

    PS: je ne suis cependant pas contraire à ce que lon cherche à améliorer certains aspects des systèmes publics de santé.

  4. sopadeajo

    Et on commence à parler, chez nous ,d´une offerte valable de tourisme sanitaire avec vols directs avec certaines villes étatsuniennes, pour que les riches étasuniens viennent se faire soigner chez nous à prix de marché dans des cliniques privées beaucoup moins chères que chez eux. Ah ce marché !!, la richesse de ce monde !!! Tourisme sanitaire c´est un euphémisme, un oxymore, qu´est-ce au juste ?
    Et les pauvres du tiers monde où se soigneront-ils ???

  5. Louise Prins

    Cela fait longtemps que le tourisme médical existe – du moins en Montérégie. Nos cliniques affichent des prix en US (??), et pour tous ceux qui se promènent ici et là, ils seraient surpris de voir l’attente au douane des lignes du Vermont pour venis se faire soigner chez nous.

    Un autre test aisé, faire le tour du stationnement de l’Hôpital général de Montréal – et surveiller les plaques des voitures.

    Le tourisme médical américain est un phénomène qui existe depuis longtemps et qui prend de plus en plus d’ampleur. Récemment, un médecin de la Montérégie a perdu sa license pour avoir fait des prescription à des américains venus (par autobus) chercher des médicaments à rabais chez nous.

    Je ne comprends réellement pas le mutisme des média sur ce phénomène grandissant. C’est comme si on ne voulait pas que les québécois (et les américains) constatent se fait. Chaque fois qu’un Canadien va se faire soigner au Sud, c’est dans les média, mais les américains qui arrivent ici par autobus, mutisme total. Vraiment étrange à mon avis.

  6. Kevin

    @ Louise Prins

    Question : Vous désirez un système universel. Est-ce que le système de distribution des aliments (épiceries) est universel? Existe-t-il une couverture universelle pour la nourriture? Pour éliminer la faim dans le monde, serait-ce préférable de nationaliser la nourriture? Se nourrir est un besoin beaucoup plus essentiel que se faire soigner, on l’utilise tous les jours et il est vital de se nourrir.

    Seconde question : si vous êtes pour l’amour universel et les soins de santé universel et whatever universel… et que la motivation d’avoir un système de santé public c’est pour aider les gens… pourquoi interdire aux gens d’ailleur d’en profiter? Est-ce du racisme de refuser des soins à une personne si elle ne vit pas sur votre territoire? Si votre but est purement altruiste, vous devriez être heureuse de voir les gens d’ailleur l’utiliser? Si vous vous plaignez que les canadiens vont payer pour les autre, n’avez-vous pas une position égoïste?

    Je pose les questions très naivement, je ne fait qu’exposer les failles de vos principe

  7. sopadeajo

    Je suis conscient que ce que je vais dire est presque hors sujet, mais puisqu´il me semble, je crois entrevoir , qu´il y a des professionnels/elles de la santé sur ce blog, est-ce trop demander , qu´on me conseille sur un super mal au dos que j´ai pris ou qu´on má collé, depuis hier. Le problème est que je ne trouve aucune position debout, assis ou couché (sans faire aucun effort, je n´ai pas fait d´efforts violents ni d´efforts en général) où cela ne fasse pas mal au niveau des muscles. Ce n´est pas la colonne vertebrale, ce sont les muscles du dos (il me semble), mais c´est encore pire que le mal à la colonne vertebrale et le lumbago ou la ciatique, que j´ai déjà malheureusement eu. Je sais donc de quoi je parle.
    Que me conseillez vous ?
    I a-t-il des médicaments efficaces pas trop abrasifs pour l´estomac, un bon traitement ?

    PS: Je pourrais prendre un avion Madrid Montreal pour me faire soigner chez vous, but i am poor. Ne pensez pas cependant que je veuille abuser de votre hospitalité ni de votre savoir.

  8. Louise Prins

    @ kevin: Un non-sequitur , mais tout de même…
    Chaque pays est responsable des soins et services, de la qualité de vie, de la sécurité civil, de leur armée, de l’économie, du développement durable, des infrastructures, de l’éducation, de la gestion de l’eau, de la pollution, etc.. couvrant leur territoire et assurant à leur citoyen un avancement social qualitatif et collectif.

    La définition d’un « système de santé universel » qui n’a bien sur aucun rapport avec ce que vous tentez de soulever, et est le système qui existe présentement dans tous les pays industrialisés à l’exception des États-Unis et offre une couverture de santé variant de 50% à 89% à tous leurs citoyens – Par exemple au Canada nous sommes couverts à 67% alors qu’en Europe, la couverture va jusqu’à 89%.

    Système de santé Universel est un terme spécifique (voir définition de l’OMS) et non générique. Il définit l’accessibilité , nonobstant leur capacité de payer.

    Un système de santé tel que celui que nous avons (aussi imparfait soit-il) demeure toujours mieux que celui du modèle américain – est aussi garant d’une économie fructueuses (plusieurs entreprises se sont installés au Canada plutôt qu’au US soulevant les coûts faramineux de leur système de santé comme l’une des raisons majeures de leur décision et le manque d’éducation dans certains états forçant l’usage des pictogrammes – 2 entreprises de fabrication d’automobile), d’une répartition équitable des richesses et d’une responsabilités sociale qui fait de nous, un pays civilisé.

    Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les primes d’assurance (style américains) sont tout aussi collectives et basées sur un nombre de facteurs externes (tels pertes et revenus des assureurs, environnement ex: New York paiera plus cher que Utah) – Les assurances dans un système ultra capitalistes (dit capitaliste sauvage) définira qui a des assurances (exclusion), à quels coûts (minimum 350$ par mois) avec quels déductibles (minimum de 1000$ ou 5000$ annuellement par personne par année) dans quel hôpital et avec quel médecin – tout est décidé par l’assureur. Ainsi donc, la capacité d’avoir un service de santé pour une personne souffrant par exemple du cancer sera déterminé par son type d’assurance, sa couverture et son compte de banque. Si l’un de ces critères fait défaut, alors la personne va tranquillement mourir et souffrir sans aucun service. C’est présentement ainsi que cela se passe aux US of A.

  9. Le RLQ vient de faire son arrivée au Québec, comme de nombreux Tea Party sont arrivés sur la place publique états-unienne, à l’instar des compagnies d’assurance qui arrivent aussitôt le déluge passé par chez vous. Aucune coïncidence (sic!). Mais ces regroupements prétendent nous offrir de nouvelles et bonnes idées. Qu’en est-il véritablement et quel est leur but commun réel derrière toutes ces prétentions?

    D’abord, les libertariens ne datent pas d’hier. C’est en fait un vieux courant de pensée, pensé par une classe précise, pour des intérêts précis, mais servi par un mercenariat sans scrupule, voire avide et cupide, peu soucieux des conditions sociales découlant de leurs «pensées magiques». La conciliation d’individus aux allures douteuses y est de mise, et nous pouvons observer que le prolétariat ne colle pas à leurs idées, et pour cause.

    En effet, le prolétariat ne peut coller aux idées du Réseau Liberté Québec, puisque les intérêts qui y sont présentés ne le concernent en rien, sauf en apparence. De belles promesses juteuses, mais pieuses, telle la fin des attentes dans le réseau de la santé, y sont répertoriées, comme la fin des impôts l’est également. On y prêche un moindre État, bref, un État manifestement sensible à leurs intérêts, à rien d’autre. Mais quels intérêts? Et ceux de qui?

    Les libertariens n’arrivent pas à convaincre le prolétariat de la «bonne cause», parce que précisément, les intérêts des exploitants de ces premiers sont à la une. Ainsi, en parfaite contradiction, certains aliénés, exploités eux-mêmes, mais très rares, vont endosser le combat des intérêts de ceux qui les exploitent. Et on ne peut finalement qu’en déduire une faiblesse d’esprit critique, voire une aliénation totale.

    Le RLQ défend sans retenue les intérêts de la bourgeoisie, mais cela, tentant de faire passer le loup pour un mouton. Effectivement, le RLQ, défendant les intérêts de la bourgeoisie, annonce des jours meilleurs pour les payeurs de taxes et d’impôts, en remettant la responsabilité sur chacun d’eux, d’une destinée, ratée ou réussite. Le RLQ considère de la sorte, que tous les humains naissent égaux, niant ainsi les faits réels, que tous les humains ne naissent pas égaux. Mais tel est leur constat, servant de base à leur argumentaire, déjà promis au totalitarisme, conséquemment.

    Faisons le tour des idées des libertariens pour nous en convaincre…, mais d’abord, menons un constat clair, pour éviter les totalitarismes émis par ces libertariens et ne pas tomber dans leur piège, et/ou ne pas répéter leurs erreurs.

    Les conditionnements mènent aux conditions, un processus s’explique toujours par un autre, et en explique toujours un autre également.

    Il est un fait qu’une pomme tombe d’un pommier, comme il est un fait qu’un héritage, constitue un bon point de départ pour quiconque dans la vie. Ainsi, il est permis de constater la relativité, d’un point à un autre, au fil de l’évolution. On peut donc faire le constat suivant : sans pommier, pas de pomme!

    Si donc, les pommiers donnent les pommes, qu’est-ce qui peut expliquer, dans nos sociétés, que des individus, minoritaires, et c’est important pour l’exemple d’en préciser la minorité, puissent amasser plus rapidement que d’autres, majoritaires ceux-là, des sommes considérables, relativisant leur richesse comme supérieure à celles des majoritaires? Une explication s’impose, par l’observation. C’est que certains d’entre nous, possédons des conditionnements, menant à nos conditions de mieux nantis, ou de moins nantis. Et c’est que certains disposent de moyens d’enrichissement «plus rapides» que ceux des autres, par exemple, et celui-ci relativise précisément mes «minoritaires» et mes «majoritaires» cités dans l’exemple ci-haut, certains disposent de moyens de production.

    Qu’est-ce que viennent faire les moyens de production là-dedans? C’est bien simple en fait, ils constituent un moyen d’enrichissement personnel, au détriment du labeur d’autrui, celui en l’occurrence, des employés «majoritaires» du possédant de ces moyens de production. En effet, via ces moyens de production, le propriétaire dispose d’un moyen d’exploiter le labeur de ses employés, en achetant leur force de travail à un prix concurrentiel, assez bas pour que des profits en soient dégagés, via ce qu’on appelle une plus-value, dont la valeur est inconnue jusqu’à la mise en marché du produit. Mais bien qu’elle soit inconnue, cette plus-value aura lieu, si l’entreprise, le moyen de production, en vaut la peine et n’est pas déficiente dans ses plans d’affaires.

    En gros, on peut déjà affirmer que le prolétariat ne pourra jamais acquérir autant de richesses que ne le pourra la bourgeoisie, sauf encore là, et ce n’est jamais arrivé, par l’entremise d’une loterie, ou d’un héritage, ce qui toutefois, viendrait détruire l’argumentaire «des mérites» de cette classe élitiste, que nous proposent pourtant ces libertariens, inconséquents qu’ils sont, en guise d’argumentaire légitimant l’exploitation des besoins, du labeur et des maladies d’autrui.

    Définitivement, la partie possédant ces moyens de production sera toujours avantagée par ses possessions, et ne sera donc jamais égale à la majorité, soit au prolétariat, qu’elle exploite d’ailleurs, pour se hisser au-dessus de celui-ci, et pour expliquer la concentration de la richesse en son sein.

    Et les libertariens ne pourront jamais nier certains faits, dont celui qu’un arbre à l’ombre, ne poussera jamais plus vite qu’un arbre au Soleil, bien arrosé de rosée. Ainsi, on peut déjà, d’emblée, affirmer que le possédant de ces moyens de production, sera toujours plus riche que la moyenne de ces majoritaires prolétaires, exploités d’ailleurs, pour la cause.

    Et puisque j’affirme qu’il y a exploitation, autant argumenter cette affirmation, que je ne saurais laisser en pâture à mes paresseux intellectuels si chéris, que sont les liberta-bon-à-riens.

    L’exploitation existe, n’en déplaise au courant libertarien, conciliant à celle-ci.

    En effet, le courant libertarien nie l’existence de l’exploitation, puisqu’il y a entente entre deux parties, soit celles que je cite plus haut. Et puisqu’il y a entente entre les prolétaires et les bourgeois, cela signifie t-il que l’exploitation n’existe pas? En fait, je vous pose ma question autrement. Est-ce que le mouton tondu l’est moins parce qu’il se laisse faire? Est-ce que le fait qu’il ne se débatte pas, peut nous permettre de nier l’existence de cette tonte?

    Biens sûr que non! Tout comme l’entente entre deux parties, l’une exploitante, l’autre exploitée, ne peut finalement que se traduire par une entente sur les modalités de l’exploitation en question! Rien de plus logique!

    Autrement dit, le système de salariat, le capitalisme, et d’emblée la propriété des moyens de production, signifie également, sans l’ombre d’un doute, un divin droit d’exploiter le labeur d’autrui, voire autant ses besoins et ses maladies.

    N’en déplaise donc aux libertariens, l’exploitation est un fait bien réel dans le capitalisme, pour expliquer l’enrichissement d’une minorité, dite parasitaire alors, sur le labeur d’autrui, sur les besoins d’autrui et sur les maladies d’autrui.

    Cela signifie donc que les dés du jeu sont pipés, et que le système lui-même conditionne ces inégalités économiques, qui elles, conditionnent à leur tour les inégalités sociales par conséquent, d’autant plus dans un système dont l’État ne joue plus aucun rôle, sauf celui de protéger la dictature du ô kapital, bref, des gens surtout, qui le possèdent.

    Il n’y a donc aucune possibilité d’avoir des être humains nés sous la même étoile, et non pas parce que «c’est simplement ainsi et que ça l’a toujours été», mais bien parce que le système capitaliste crée ces conditionnements et légitime l’exploitation des divers besoins d’autrui, via la potentialité d’acquérir des moyens de production, eux-mêmes conditionnant l’enrichissement personnel d’une minorité, sur le labeur, les besoins et les maux de la majorité.

    Rien d’étonnant alors, à ce que les prolétaires n’engagent pas le lien avec le RLQ, sauf évidemment, par aliénation, ou par aspiration à exploiter à leur tour, le mauvais sort des autres.

    Les idées des libertariens et la réalité

    1-Les libertariens prônent l’abolition du système de santé actuel, pour sa privatisation totale.

    Pourquoi nous sommes-nous donné le système de santé actuel, universel, donc accessible à toutes et tous? Maintenant que nous avons fait le tour de la question du partage des richesses, et bref, des conditions apportées par les conditionnements précis de chacun, et que nous avons conclu que toutes et tous ne naissaient pas égaux, je crois qu’il est aisé de répondre en affirmant que c’était parce que le mauvais partage des richesses d’antan et d’aujourd’hui, ne permettaient et ne permettent toujours pas à tous d’accéder au système de santé, une fois qu’il est privatisé.

    D’autre part, outre le simple accès universel, quelque soient vos moyens d’y accéder, il est surtout important de comprendre qui, d’entre nous, pourra entreprendre «librement» dans de tels systèmes de santé, privatisés. Or, il paraîtra désormais évident au lectorat, que la bourgeoisie minoritaire, chez qui s’est entassée la richesse sur le dos de la majorité prolétarienne, sera la seule potentielle actrice d’une telle initiative.

    Bref, en parfaits totalitaires qu’ils sont, les libertariens vous affirmeront que toutes et tous, «désormais libres d’entreprendre», pourraient entreprendre cette initiative. Or, on s’entendra pour dire qu’il faut du capital pour entreprendre, et que les faits nous portent à croire, ou plutôt à observer, que la minorité parasitaire bourgeoise, chez qui s’est entassée la richesse -ce dont ils nient l’évidence-, sera porteuse de cet entreprenariat, elle seule. Et que bref, le prolétariat pour sa part, ne pourra qu’être libre, lui, de se plier au diktat du ô kapital, concentré chez nos «chers bourgeois», lesquels sont les véritables cibles d’intérêts de nos amis libertariens.

    La privatisation de la santé n’est donc pas une priorité des prolétaires, exploités par les bourgeois minoritaires aptes à entreprendre en la matière, donc à exploiter d’avantages de besoins de ces prolétaires, mais bel et bien celle des bourgeois, précisément, parce que cela constituera, justement, un nouvel outil d’exploitation pour cette minorité parasitaire qu’est la bourgeoisie, défendue par le RLQ, qui finance d’ailleurs la conciliation des membres de ce groupe sectaire et monolithique.

    La privatisation de la santé, d’ailleurs, coûtera plus chère per capita, puisqu’il est déjà admis, qu’une partie, à savoir cette minorité parasitaire qu’est la bourgeoisie, voudra sa cote sur cette pratique parasitaire. Indéniablement. Et cela, sans parler des dépenses qui seront ajoutées pour la simple compétition. Pour un être humain sensé, il s’agit là d’efforts dispensables, alors que le libertarien, lui, voit en la coupe à blanc d’une forêt, une opportunité de faire des profits.

    Cette idée n’en vaut donc pas la peine, sauf pour la minorité parasitaire bourgeoise.

    2-Les libertariens prônent l’abolition des services publics.

    Dans le même genre de constat, nous sommes forcés d’observer, encore une fois, que le capital n’est pas partagé dans ce système, et qu’il est concentré au sein d’une minorité avantagée par ses propres conditionnements, et ce, indéniablement.

    Donc, qui dit fin des services publics, dit fin de l’universalité de l’accès à ces services, et bref, cela dit également «fin de la soupape à la grogne populaire» que précipiterait un tel «chacun pour soi».

    Autrement dit, ce que prônent les libertariens, c’est ce «chacun pour soi», et tant pis si vous n’avez pas les moyens d’y parvenir. De telle sorte que, les filles et fils de riches, conditionnés par des parents riches, n’auront pas le même souci que les mômes des moins nantis. Et qu’avant même d’avoir «mérité» leurs «droits», selon un argumentaire biaisé, nous l’avons vu, il leur sera octroyés ces divins droits cités, d’accès à tous les services et même d’exploitation, déjà, selon les moyens de papa et maman, qui sont et seront toujours leur conditionnement, jusqu’à maturité, et encore.

    Donc, certes, on peut abolir tous les services sociaux, mais non sans admettre que cela perturbera profondément le politique, au point d’hausser les intérêts des prolétaires, à faire la lutte de classe. Cela ne servira donc, que temporairement la cause bourgeoise, et celle des sbires de cette classe minoritaire et parasitaire, soit ces libertariens.

    Les prolétaires n’ont donc rien à gagner à suivre un courant politique, s’affichant comme populaire, mais n’étant dans les faits que celui de la minorité parasitaire bourgeoise et de ses valets.

    3-Les libertariens prônent l’in-intervention de l’État

    Les libertariens voudraient donc que l’État se taise, sous peine d’en accuser son existence, des liens qui lient les membres d’une même classe et des plans machiavéliques qu’ils se mettent en place, afin de concrétiser les conditionnements, qui avantageront leurs intérêts communs, dans le but ultime, de se donner des conditions avantagées, évidemment.

    Mais de fait, les libertariens ne désirent pas la disparition de l’État, comme les communistes, mais celle de l’État qui ne se tait pas devant les inégalités sociales, découlant celles-ci des inégalités économiques conditionnées par le système capitaliste lui-même. Bref, les libertariens désirent un État bien à eux, conciliant, voire docile au diktat de ceux qui possèdent le ô kapital.

    Qu’est-ce qu’un État conciliant pour les libertariens? Eh bien, c’est un État qui reconnait toujours la propriété privée, dont celle des moyens de production, mais cela, sans jamais ne tenir compte des conditionnements de chacun, apportant à chacun pourtant, des conditions fort différentes. Bref, le «jem’enfoutismedesautres» s’affiche sans scrupule et prend le dessus. C’est ce que nomment fièrement, les auteurs libertariens, l’individualisme.

    On peut donc conclure que le seul bon État pour les libertariens, c’est celui qui sera docile à la minorité parasitaire bourgeoise et que par conséquent, les prolétaires n’ont rien à gagner à suivre ce courant, qui n’a visiblement rien d’un mouvement «populaire».

    L’état ne crée pas le corporatisme, les libertariens fabulent.

    Les libertariens prétendent que l’État crée le corporatisme. Mais je vous démontrerai à travers ces lignes, que l’État n’est que l’outil que s’est donné cette concertation bourgeoise, mentionnée comme l’élite du système capitaliste, dite corporatiste par les libertariens.

    L’État

    D’abord, l’État, du terme connu, vient historiquement des XVe et XVIe siècles et désignait une forme d’organisation du politique qui s’est développée à partir de la Renaissance. Il n’est pas d’hier comme on dit. Il a été précédé par la Polis grecque, la res publica romaine, le Saint Empire romain germanique etc. (Source :Wikipédia)

    L’État, c’est l’outil de lance et de relance économique et sociale, mais aussi l’outil de répression par excellence, contre l’opposition à la démocratie par exemple, et parfois, malheureusement, contre la démocratie elle-même. L’État représente une concertation populaire, autour d’une «forme de gouvernement». L’État naît donc d’abord du besoin des oligarques d’imposer populairement, ou «populistement» plutôt, leur diktat. L’État sert par conséquent, tant à épauler l’imposition d’un régime démocratique ou non, qu’à donner un semblant de démocratie aux masses populaires, soumises pourtant, aux oligarques qui trônent hiérarchiquement sur eux, si minoritaires soient-ils en comparaison à la majorité populaire, laborieuse celle-ci.

    L’État prendra plus tard une forme propre et relative aux «droits». On parlera alors d’État de droits. Mais là encore, cette forme d’État, comme d’autres, ne fait que concilier exploitants et exploités, sous une docilité semblant commune, mais aux nets avantages bourgeois. La propriété privée devient l’emblème privilégiée par les capitalistes, qui possèdent alors les moyens de production, et les capitaux pour s’en approprier, et/ou d’avantage.

    L’État de droits, certes, constitue une avancée quant aux droits des travailleurs vendant leur force de travail, mais il leur confère également l’obligation de respecter l’ordre établi par les capitalistes qui d’ores et déjà, mettent à profit les nouvelles règles en vigueur. Car qui dit «droit d’entreprendre», dit droit de tirer profit d’opportunités, tant malsaines que saines. Alors qui dit droit de «profiter d’opportunités», dit droit de «profiter du labeur d’autrui» entre autre, via cette potentialité que sont les moyens de production détenus par la bourgeoisie. Cela se coordonne via le besoins en général des prolétaires, et via leurs maladies en pratique, lorsque les réseaux de santé sont privatisés, s’il y a tel réseau.

    L’État de droits sert donc, oui, la cause des travailleurs en ce qui concerne ses droits communs, comme le droit de vivre et d’être respecté en tant qu’être humain, mais il consent également à permettre aux bourgeois le droit d’exploiter le labeur d’autrui et ce faisant, la concentration de richesse au sein de cette classe devient inévitable. Cet État de droits néglige donc les intérêts d’une classe, pour en avantager une autre. Toutes ententes en perspective, demeure favorable à l’une des deux parties. Et les privilèges des uns, mieux conditionnés par leurs conditions, n’est en rien un argumentaire scientifique pour justifier l’oppression des «autres» et cela, encore moins lorsque les autres sont majoritaires, en comparaison aux «uns».

    L’État n’est donc pas l’outil qui mène au corporatisme, mais plutôt, le corporatisme est l’évènement initial qui permet et qui pousse la bourgeoisie à se doter de l’État, ou à user de celui qui existe déjà, sans lequel, elle ne pourrait autrement imposer ses caprices et ses dogmes.

    Car qui dit État, dit également répression, et oppression conséquemment. L’État fait respecter les droits qu’il impose, via le bras armé qu’il se donne, que l’on le nomme la «police» ou l’armée. Qu’importe, l’État demeure donc toujours policier, même s’il ne s’affiche pas.

    Bref survol, certes, mais en ce qui concerne notre époque contemporaine, nous n’aurons pas besoin de survoler toutes les étapes de la progression de l’État pour donner notre verdict. Le constat final n’en sera point perturbé.

    Le capitalisme 101 et le rapport de classes

    Le capitalisme est un modèle économique, son nom le dit, carburant aux capitaux. Il met en valeur des dites lois immuables, consistant à donner des valeurs aux produits d’échange, selon leur offre globale, et leur demande globale. Un produit plus rare, grimpera par exemple en valeur, dû sa rareté, comme un autre, dense et facilement accessible aux couches les moins nantis, sera de moindre valeur. Une certaine logique s’applique, tant qu’on peut suivre les véritables statistiques de ces demandes et de ces offres. Autrement dit, on ne peut pas garantir la parfaite valeur d’un objet, via les outils que nous nous sommes donnés. L’inventaire d’une production par exemple, peut prendre des semaines à se concrétiser en chiffres observés et lorsque ces chiffres sortent, le constat réel n’est déjà plus le même.

    La valeur des produits brièvement expliquée, le capitalisme va au-delà des simples constats de valeur. Il permet, entre autre, d’amasser des capitaux, prétextant en cela, des pouvoirs relatifs y convenant, excusés par ce modèle économique et ses lois. Qui possède des capitaux, possède la possibilité d’entreprendre, bonne idée ou non en soutien. Qui possède les capitaux, peut s’approprier des moyens de production, telle une usine par exemple, sans pour autant démontrer quelconque mérite. Via cette usine, le propriétaire de ces moyens de production peut salarier des travailleurs lui offrant forces de travail en échange. Et qu’en disent les capitalistes purs et durs, l’entente entre ces deux parties ne peut que constituer une entente sur les modalités d’une exploitation, s’il y a profit créé par l’entreprise. La valeur de l’objet aura beau n’être connue qu’en temps et lieu de vente, ou d’achat, celle-ci, la valeur, définira néanmoins le taux d’exploitation du prolétaire, vendant lui, sa force de travail aux propriétaires de ces moyens de production pour créer une certaine richesse relative.

    D‘autre part, le capitalisme est tellement bien adapté pour favoriser un semblant de partage qu’il s’est donné des loteries, et le droit de léguer des «mérites» et des «sacrifices», permettant ceux-là, dans le système capitaliste, de revendiquer le droit d’en profiter, quitte à ce que ce soit au détriment d’autrui. Cette soupape populaire imposée par l’État n’est pas inutile, elle permet entre autre à la bourgeoisie de profiter allégrement de son titre, sans que le prolétariat ne s’en offusque, car celui-ci espère en la loterie, un véritable repartage des richesses. En effet, la loterie maintient la dictature bourgeoise en place, et elle maintient et fait survivre le système capitaliste par conséquent. La loterie serait donc, selon les prolétaires on ne peut plus aliénés, garante de justice sociale.

    Les classes et leurs intérêts

    Outre ce simple rapport entre prolétaires et bourgeois, il y a la réalité de leurs intérêts propres à chacun, en tant que classes précisément distinctes.

    La bourgeoisie détient les moyens de production, elle y trouve donc intérêt en la matière, en fonction de ce qu’elle peut en retirer économiquement. Par ses moyens de production, la définissant comme bourgeoise, la bourgeoisie se distinct inévitablement du prolétariat qu’elle embauche, devenant ce dernier, redevable à la bourgeoisie qui l’embauche, justement. Sans la bourgeoisie dans le modèle capitaliste, les capitaux sont insuffisants et les prolétaires ne peuvent entreprendre, quand même ils auraient de très, très bonnes idées. Il leur faudrait, par exemple, emprunter aux bourgeois la somme dont ils auraient besoin, et cela, aux modalités imposées par la bourgeoisie, qui ne pourrait qu’y voir une opportunité, là encore, de faire des profits.

    Le prolétaire est communément le travailleur salarié. Il vend comme nous le disions, sa force de travail pour subvenir à ses besoins primaires et/ou secondaires. Il vend cette force aux seuls capables de s’offrir son labeur, donc aux bourgeois en possédant les moyens. Le rapport entre cette classe et la classe bourgeoise n’est donc pas innée en l’humanité, mais relatif aux conditionnements qui menèrent lors de la révolution bourgeoise, à la dictature mondiale de celle-ci –dictature qui s’installa sur plusieurs siècles…- et à l’installation impérialiste, d’États pour ce.

    Ces deux classes n’ont donc pas le même intérêt dans leur système capitaliste respectif. L’un emploi l’autre et l’autre lui vend sa force de travail. Le prolétaire retire quelques miettes de la richesse qu’il crée de ses efforts, alors que le bourgeois lui fournissant ses moyens de production pour ce, en retire un véritable profit, profit qui sera nécessaire à la modernisation de ses moyens de production, mais dont il aura tout de même pleinement le contrôle. L’un travaille donc pour que l’autre amasse.

    Cette contradiction s’exerce en fait dans toutes les sphères du système capitaliste. Qu’il s’agisse de l’accès aux matières premières qui serviraient à fabriquer des objets de pacotille, ou des voitures de luxe pompeuses d’essence, tous n’ont pas le même accès à celles-ci. Que l’on ne mentionne que des restaurants merdiques où logent les pauvres, et ceux des riches, où les couverts dépassent la paie hebdomadaire moyenne des prolétaires, on y perçoit déjà une garantie d’injustice sociale. Ensuite, les vêtements, les articles ménagers ou les autres appareils qui pourraient légitimement faire l’envie des prolétaires, ne sont pas tous accessibles à ceux-ci, faute de moyens limités, concentrés ceux-là, chez la bourgeoisie minoritaire et parasitaire.

    Mais c’est surtout lorsque l’on aborde la question de la santé ou de l’éducation que l’écart de richesse vient perturber le débat. C’est que, sans éducation, il est difficile de se sortir de la pauvreté et que, sans santé, il est difficile de vendre sa force de travail, une fois mal en point. Alors que de l’autre versant, le riche, lui, n’a que faire de ces factures de pacotille, qui ne viendront en rien modifier son budget ou l’étouffer socialement. C’est pourquoi le riche n’espère pas autre chose que la privatisation de ces services, puisqu’il est apte à se les offrir et qu’il en profitera largement. Et que le pauvre de son côté, désire le maintien de la soupape sociale que l’on s’est donné via l’État, c’est-à-dire l’universalité de l’accès à ces services.

    D’autre part, on peut également observer l’arrivée d’une autre contradiction concernant la privatisation de la santé. Car certes, la privé en santé rend inévitable les deux vitesses, soit donc que les riches passeront avant les pauvres, parce qu’ils en auront les moyens. Mais il y a un débat tout autre, qu’est celui, précisément, de la capacité d’entreprendre, et de ce faire au détriment d’autrui. L’appropriation donc, des systèmes de santé, nécessite certainement une bonne contribution en capital, ce qui n’est pas d’augure pour tout le monde. Il y a donc une brèche dans la justice sociale, que l’État ne peut éviter que par son propre contrôle de l’universalité des soins, d’où cette révolution lors de la «Révolution Tranquille». Puisque de toute évidence, les moyens de soigner privatisés donneraient aux riches propriétaires de ces moyens, l’opportunité de s’enrichir sur les maladies d’autrui. Il faut noter là, que tous, toutes les classes, n’y trouvent donc pas leur compte.

    Les intérêts de classe se heurtent ainsi donc sans cesse. Ils forment les classes, telles qu’elles le sont. Chaque classe et ses intérêts, ne peut se concilier à l’autre classe et ses intérêts, parce qu’il y a contradiction. Parce qu’une classe sur l’autre, y trouve son compte. Parce qu’une classe en particulier, vit apparemment du labeur, des besoins et des maladies de l’autre classe, ce qui n’est rien de moins que de l’oppression, déguisée en conciliation de classes. Une conciliation qui ne sera jamais totale et qui ne pourra jamais l’être.

    Les intérêts de classe engendrent le corporatisme

    L’État n’est donc pas essentiel pour créer le corporatisme, les intérêts de classe suffisent à concerter les forces de chacune en un front commun. On y décèle par exemple, les syndicats, les outils d’aide aux travailleurs externes tels que les conseillers pour les accidentés du travail. On y trouve également des firmes d’études sans but lucratif comme l’IRIS, qui viennent appuyer demandes et réquisitions des salariés, en apportant celles-ci, des études scientifiques sur la relativité du coût de vie de chaque classe en notre société.

    Du côté des employeurs, l’appareil n’est envieux de celui des prolétaires. Conseil du Patronat, pratiquement collé sur le gouvernement… Diverses firmes d’études, financées par la bourgeoisie, appuient leurs demandes et sont même retranscrites dans divers journaux populistes. Le capitalisme en soi, leur lègue des divins droits, tels ceux que nous avons cité plus haut, dont celui d’exploiter les besoins, le labeur et la maladie d’autrui, par simple fait de posséder les moyens de ce faire. Les journaux eux-mêmes, ont un penchant patronat, puisque ces premiers appartiennent ni plus, ni moins, au patronat! Même son de cloche dans les médias télévisés, puisque les plates-formes, mise à part notre société d’État Radio-Canada, sont tous privées, et appartiennent donc à la bourgeoisie. Il serait fort étonnant de voir ces médias s’en prendre à leurs propres intérêts!

    Bref, même sans l’État, on peut déceler et y constater des intérêts forts différents d’une part et d’autre des classes qui forment notre société. Avec ou sans l’État, le corporatisme est néanmoins bel et bien présent dans nos sociétés capitalistes, et le seraient d’avantage encore, s’il n’y avait justement pas ces États, pour réguler et donner un semblant de justice sociale. Mais le système capitaliste ne nous donnera jamais justice, puisque même celle-ci s’achète avec des capitaux, que toutes et tous ne possèdent pas en même importance, nous l’avons vu.

    Il n’y a donc qu’un seul ingrédient nécessaire pour créer le corporatisme et l’État n’en est pas un. L’État, lui, n’est qu’un outil, créé pour donner au peuple, l’imaginaire émancipation qu’il désirait. Mais rien n’est plus faux. Les intérêts de classe priment et l’État, pour une classe comme pour l’autre, vient parfois embûcher le chemin.

    Par ailleurs, certaines soupapes sociales inscrites dans l’historique des États, sont indispensables au maintien du système prévalant. Autrement dit, s’il n’y avait pas eu d’universalisation des soins de santé, ceux-là seraient toujours inaccessibles aux moins nantis, et les cliniques privées profiteraient encore plus aux bourgeois, où déjà, la richesse se concentre étant donné les moyens de production concentrés également chez ceux-là. Qui ici, peut avancer que le prolétariat ne se serait pas rebellé sans cette soupape sociale? Les idiots utiles du capitalisme, qui d’autre!

    Conclusion finale

    Les libertariens ne sont donc pas les sauveurs qu’ils prétendent être et n’ont rien de bon à apporter aux prolétaires, qui n’ont pas les mêmes intérêts que la classe minoritaire et parasitaire bourgeoise, que défendent ces libertariens.

    Bref, le RLQ n’est qu’un ramassis de putes à bourgeois, à qui les travailleurs salariés du Québec ne doivent surtout pas faire confiance!

    Certes, ils ont un véhicule plein d’idées, mais d’idées qui ont plus à voir avec les sites d’enfouissement et de compostage qu’autre chose!

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