La soumission tranquille

Par lutopium – Certains disent que la récente crise économique a été causée par une spéculation excessive, un manque de responsabilité des institutions financières, voire une certaine corruption. D’autres prétendent qu’elle a été causée par un interventionnisme démesuré des états occidentaux et de leurs banques centrales. Peu importe le diagnostic qu’on puisse en tirer, une chose est certaine : les citoyens québécois les moins fortunés et ceux de la classe moyenne seront les plus durement touchés par les réformes proposées par le gouvernement Charest qui profite de cet état de crise pour, dit-on, assainir les finances publiques.

De leur côté, les gens d’affaires ont la possibilité de se regrouper afin de faire pression sur le gouvernement et leur faire part de leurs revendications. Dans de telles situations, le moins qu’on puisse dire, c’est que les entrepreneurs et les gens les plus fortunés sont solidaires devant les solutions qu’ils préconisent. À l’unisson, grâce aux interventions des chambres de commerce, des lobbies économiques, des éditorialistes et des influences politiques au sein du Parti Libéral et du Parti Québécois; les plus riches d’entre nous refusent toute hausse d’impôt et toute modification à leurs avantages fiscaux. Pourtant, avec un peu d’effort et un sens de solidarité envers le Québec, les québécois les mieux nantis et les grandes entreprises pourraient facilement permettre à l’État de récupérer quelques milliards par année simplement en acceptant quelques resserrements sur certains avantages fiscaux (plafond des REERs, déductions sur la capital, subventions, etc…) et une indexation temporaire de l’impôt sur le revenu. Les derniers gouvernements ayant accepté de leur faire cadeau d’allègements fiscaux au cours de 20 dernières années, ils pourraient bien faire un petit effort, non?

Pour faire face à ce discours des riches québécois, des banques et des grandes entreprises, on pourrait espérer que les travailleurs cherchent à unir leurs efforts afin de faire valoir leurs droits et exprimer leurs revendications. Force est de constater que nous sommes divisés. Pire encore, certains d’entre nous – les travailleurs – sont devenus les meilleurs ambassadeurs des chambres de commerce et méritent un abonnement au St.James Club. On a qu’à visiter les blogues de la droite politique, écouter certains enragés des ondes radiophoniques ou lire quelques journalistes au discours populiste pour constater qu’une portion non-négligeable du « monde ordinaire » semble adhérer à des concepts de privatisation encore flous tout en blâmant les travailleurs de la fonction publique – des travailleurs comme eux – de tous les maux qui frappent l’organisation gouvernementale.

« Lors de la révolution de février 1848, les prolétaires sont des deux côtés de la barricade; la garde mobile, qui réprime au nom du pouvoir, est composée de très jeunes gens, souvent chômeurs. L’analyse de la situation permet de conclure à l’existence d’un lumpenproletariat, un sous-prolétariat prêt à se ranger du côté du pouvoir au gré des circonstances… » (source: Sylvie Aprile, historienne). Aujourd’hui, au Québec, les militants de la droite n’hésitent pas à endosser l’anti-syndicalisme d’un Pierre-Karl Péladeau, souhaitent la privatisation de ses hôpitaux et exigent la compétition entre les écoles! Lorsque la popularité de George W. Bush et du Parti Républicain semblait intouchable quelques mois avant l’élection de 2004, l’essayiste Thomas Frank a posé un constat fort intéressant sur ce phénomène :

Dans le comté le plus pauvres des États-Unis, situé dans les Grandes Plaines, Bush l’a emporté en 2000 avec plus de 80% des voix. En quoi consiste ce tour de prestidigitation qui voit les ouvriers acclamer ceux qui les martyrisent ? « Votez pour faire la nique à ces universitaires politiquement corrects et vous aurez la déréglementation de l’électricité. Votez pour résister au terrorisme et vous aurez la privatisation de la sécurité sociale. Votez pour interdire l’avortement et vous aurez une bonne réduction de l’impôt sur le capital. Votez pour que votre pays redevienne fort et vous aurez la décentralisation. » Et le tour, pas éventé pour l’instant, est joué. Plus on se révolte, plus on va à droite. La politique, c’est lorsque les habitants des petites villes regardent autour d’eux les dégâts causés par Wal-Mart puis décident de se lancer dans une croisade contre le darwinisme. Pour le Kansas profond, un type qui roule en Volvo est un gauchiste. Si en plus il mange des “ French fries ”, c’est le diable incarné!

Il n’y a pas si longtemps, les ouvriers n’hésitaient pas à unir leurs efforts pour équilibrer le rapport de forces avec le patronat. Selon ce qu’on peut voir ces jours-ci, le coup de poignard peut arriver de n’importe quelle direction… surtout de la droite… À suivre.

27 Commentaires

Classé dans Actualité, économie, Lutopium

27 réponses à “La soumission tranquille

  1. Pingback: La soumission tranquille « Jeanne Émard

  2. @ Lutopium:

    Je constate comme vous que la solidarité et le militantisme de la gauche sont à leur nadir. Je me demande souvent s’il s’agit d’un phénomène cyclique – comme il y en a eu tant dans le passé – qui mènera à une dictature de droite, puis permettra une avancée subséquente de la justice… ou si les moyens modernes de contrôle de l’opinion nous ont vraiment conduits à « la fin de Histoire » et que tout sera bloqué jusqu’à ce qu’arrive un facteur nouveau, encore inconnu, qui remettra le compteur à zéro et changera complètement les règles du jeu

    Je n’ai pas encore trouvé la réponse.

    Pierre JC Allard

  3. @Pierre, ce qui me frappe le plus, c’est ce phénomène dans lequel de simples travailleurs défendent les intérêts du privé avec acharnement… Du côté de la « gauche »… une fois le débat sur la laicité rangé dans le placart qu’il mérite, elle se retrouvera peut-être pour freiner l’appétit corporatiste…

  4. @Lutopium

    « une portion non-négligeable du « monde ordinaire » semble adhérer à des concepts de privatisation encore flous tout en blâmant les travailleurs de la fonction publique – des travailleurs comme eux »

    Justement, le monde ordinaire n’est pas syndiqué et est tanné de voir les employés de l’État se la couler douce à ses frais et se plaindre sans arrêt. Ce n’est pas de l’anti-syndicalisme, juste le gros bon sens.

    « Selon ce qu’on peut voir ces jours-ci, le coup de poignard peut arriver de n’importe quelle direction… surtout de la droite… »

    Tant la gauche que la droite ont besoin d’un État gros et fort pour imposer leur vision et son prêts à bafouer les libertés inviduelles pour arriver à leurs fins.

  5. « Je me demande souvent s’il s’agit d’un phénomène cyclique – comme il y en a eu tant dans le passé – qui mènera à une dictature de droite, puis permettra une avancée subséquente de la justice… ou si les moyens modernes de contrôle de l’opinion nous ont vraiment conduits à « la fin de Histoire » et que tout sera bloqué jusqu’à ce qu’arrive un facteur nouveau, encore inconnu, qui remettra le compteur à zéro et changera complètement les règles du jeu »

    Bien résumé … et l’histoire nous apprend qu’il y a toujours eu un grain de sable qui a jammé la machine , j’y crois …j’espere….

  6. @minarchiste,

    « Justement, le monde ordinaire n’est pas syndiqué et est tanné de voir les employés de l’État se la couler douce à ses frais et se plaindre sans arrêt. Ce n’est pas de l’anti-syndicalisme, juste le gros bon sens. »

    Voilà un constat que je suis vraiment fatigué d’entendre. C’est de la pure démagogie comme celle que nous offre certains chroniqueurs de radio et journalistes de basse échelle. Comme si tous les employés de la fonction publique étaient des paresseux et des profiteurs. C’est vraiment n’importe quoi. Ça me surpend énormément d’une personne qui prétend avoir une approche scientifique. Et moi qui croyait que les minarchistes n’avaient pas les mêmes réflexes des crét… (censuré) de l’ADQ…

  7. @Lutopium

    « Selon l’Institut de la statistique du Québec, les employés du secteur public ont touché en 2008 un revenu hebdomadaire moyen 29% plus élevé que celui de leurs homologues du secteur privé, alors qu’ils travaillent 73 heures de moins par année. Quant aux avantages sociaux et à la sécurité d’emploi, il n’existe pas de données pour l’ensemble du secteur privé, mais il est raisonnable de penser que les travailleurs des PME québécoises sont moins gâtés que ceux de la fonction publique.  »

    Est-ce que c’est assez scientifique pour toi?

    http://www.iedm.org/main/show_editorials_fr.php?editorials_id=805

  8. C’est interessant le revenu moyen par habitant au Quatar entre les princes du pétrole et leurs serviteurs. 😆

    Les moyennes peuvent nous amener a imaginer des situations qui n’existent pas dans la réalité.

    il me semble que j’avais lu que cet institut économique de Montréal que cites minarchiste etait plutot partisan. C’est pas facile de faire un sondage coherent et juste. Alors c’est facile de l’orienter dans le sens désiré.

    La fonction publique me semble assez hétérogene même dans un même local comme l’hopital entre les infirmieres débordées, le personnel administratif ou les agents de sécurité qui flanent et papotent entre eux.

  9. @minarchiste,

    Je profite de ma petite pause d’après-midi pour vous dire que je reviendrai sur la question de la rénumération des employés de la fonction publique un peu plus tard, même si ce n’est pas le sujet de mon billet. Il me semble clair toutefois que vous avez une petite crotte sur le coeur. Ça prouve ce que j’ai toujours pensé: derrière ces revendications de privatisation des services publiques et cette foi aveugle dans le libre-marché se cache une haine envers les employés de la fonction publique.

    Et Mme Elgrably, elle est contente de ses conditions d’emploi aux HEC (institution d’enseignement publique)? Est-elle heureuse de travailler à contrat pour un organisme de charité (IEDM)?

  10. @ Lutopium

    Ça prouve ce que j’ai toujours pensé: derrière ces revendications de privatisation des services publiques et cette foi aveugle dans le libre-marché se cache une haine envers les employés de la fonction publique.

    Vous avez raison, je ne vois pas pourquoi on serait offusqué juste parce que les employés de la fonction publique font en moyenne 29% de plus que nous avec des avantages sociaux et une sécurité d’emploi en béton et qu’ils revendique des augmentations de 11,25% sur trois ans alors que nous avons des gels de salaire; tout ça à nos frais. On devrait sûrement sauter de joie!

  11. @Lutopium

    Disons que vous vous présentez à un colloque professionnel et que vous rencontrez quelqu’un qui fait le même travail que vous, mais pour le gouvernement (en supposant que vous travaillez pour une entreprise privée), qui a le même nombre d’années d’expérience et la même formation.

    En discutant, vous vous rendez compte qu’il fait 30% plus d’argent que vous, a un meilleur fonds de pension et travaille 4 jours par semaine. Sa sécurité d’emploi est en béton alors que vous courez le risque que votre poste soit externalisé à l’étranger.

    Ensuite, en lisant le journal, vous apprenez que le syndicat de votre homologue réclame une augmentation salariale de 12%, alors que votre salaire n’augmentera que de 2% sur la même période.

    Ensuite, vous apprenez que le gouvernement a cédé aux demandes syndicales et financera le tout en haussant les impôts de façon généralisée et en augmentant la TVQ.

    Donc votre argent durement gagné, qui vous est pris de force, servira à financer la hausse salariale de quelqu’un qui fait la même chose que vous et gagne déjà plus que vous.

    N’auriez-vous pas une crotte sur le coeur?
    La majorité des travailleurs québécois du secteur privé ont aussi cette crotte sur le coeur.

    En passant, je travaille dans l’investissement et j’ai comparé mes conditions à ceux de mes amis de la Caisse de Dépôts. L’écart était scandaleux! Assez pour faire la une des journaux selon moi… Notez cependant que c’était avant les déboires de la Caisse et le départ de Rousseau.

    J’ai énormément d’autres exemples dans mon entourage d’emplois similaires privé/public ayant une grosse différence de conditions.

  12. @ minarchiste

    Postulez donc comme gestionnaire de fonds à la CDPQ. Apres la perte comptable évaluée a environ 40.000 M$, ils vont sans doute changer un peu leurs équipes avec le nouveau président Michael Sabia (ex-PDG de Bell).

  13. @Philippe,

    …parce que les employés de la fonction publique font en moyenne 29% de plus que nous avec des avantages sociaux et une sécurité d’emploi en béton…

    Voila… vous venez de démontrer exactement ce que je voulais dire: rien de mieux qu’un travailleur pour défendre les intérêts du Conseil du Patronat (CPQ)… Voilà que l’ISQ publie une étude que chacun y amène son interprétation selon ce qu’il veut prouver. Tout ça a commencé lors que le CPQ a commenté cette étude – qui mentionnait « que les employés de l’État accusent un retard de 8, 7% par rapport aux employés des autres secteurs de l’économie » – et qui remettait en question les conditions d’emploi des fonctionnaires. Je ne tombe pas dans ce piège qui veut que les conditions précaires du secteur de la PME devraient être étendu à l’ensemble des travailleurs…

    Si on compare les conditions de travail de la fonction publique québécoise avec celles des petites et moyennes entreprises, il n’est pas surprenant de constater qu’elles sont supérieures. Mais si on les compare avec celles des grandes entreprises, des banques, des compagnies d’assurance, des grandes entreprises de télécommunication et d’informatique, etc, on ne peut prétendre qu’elles sont avantageuses. Quel est le standard? La précarité ou la stabilité? Qu’est-ce qui est préférable pour l’économie?

    Qu’y a-t-il de mal à avoir quatre semaines de vacances pas année? Pourquoi pas un programme de retraite à prestations déterminées? Pourquoi pas une indexation du salaire selon l’inflation? Pourquoi appauvrir certains travailleurs et pas d’autres? Pourquoi devrions-nous tous accepter d’affaiblir notre pouvoir d’achat?

    @minarchiste, je travaille dans une grosse boîte et j’ai des conditions de travail similaires (vacances, assurances, régime de retraite à PD…) à celles de la fonction publique malgré que je ne sois pas syndiqué. Nous n’aurons pas d’augmentation de salaire cette année (3ème consécutive) et nous n’avons aucun recours à l’exception de quitter le navire. Et je sais que mon salaire est supérieur à un fonctionnaire. Votre mise en scène ne s’applique pas dans mon cas.

    Cependant, je suis conscient que certains employés du gouvernement ont des conditions privilégiées. Si c’est le cas, ça doit être justifié selon l’expertise des individus. Certains hauts-fonctionnaires pourraient probablement survivre à une réduction de salaire, je vous l’accorde.

  14. @ Lutopium:

    Les minarchistes veulent un changement social; il faut les voir comme des libertariens assez pragmatiques pour comprendre qu’il faut bien un gouvernement…. mais pas celui que nous avons.

    Nous – progressistes, socialistes, gauchistes ( je ne suis pas susceptibles) – voulons un changement social et comprenons que le gouvernement que nous avons n’est pas une démocratie, mais une entreprise de corruption institutionnalisée au service d’une caste qui domine par le contrôle de la monnaie et des médias.

    L’objectif immédiat est un consensus pour se débarrasser de cette caste et donc de ce gouvernementt. L’objectif suivant sera le mise en place d’une gouvernance qui permettra la solidarité et la liberté. Mais d’abord, il faut que flottent côte à côte les bannières rouges et noires.

    Pierre JC Allard

  15. @ Philippe David et Minarchiste

    Organisation et solidarité ont permis qu’une partie de la population soit moins exploitée ? Organisons solidairement l’obtention de conditions similaires pour tous.

    La querelle contre les fonctionnaires me rappelle la situation à l’indépendance du Kenya, quand les British continuaient tranquillement de prendre le thé, pendant que la population indigène massacrait les Indiens qu’on avait importés et fait agir comme contremaitre et pères fouettards pendant deux générations…

    Le taureau astucieux est celui qui voit le torero, pas la muleta…

    Je vais publier lundi un article qui vous fera hurler… mais si vous regardez le « smallprint » je pense que vous en viendrez à l’aimer :-))

    Pierre JC Allard

  16. @ Marc:

    « Le nouveau Manifeste pour la fin du millénaire, c’est : « Vieux, jeunes, Noirs, femmes, chômeurs, pauvres, marginaux, apatrides, malades et handicapés, résignez-vous ! »

    L’Histoire a prouvé que ça ne dure jamais très longtemps, la perfection et la résignation, et qu’il y a toujours un merveilleux toqué pour insinuer que les esclaves ont une âme, que le Pape est faillible ou que le Roi est nu. Ça viendra »

    De la préface de « Monde ordinaire, c’est à ton tour…  » (1991)

    http://manuscritdepot.com/a.pierre-jc-allard.3.htm

    Pierre JC Allard

  17. Darwin

    @ Minarchiste

    «Selon l’Institut de la statistique du Québec, les employés du secteur public ont touché en 2008 un revenu hebdomadaire moyen 29% plus élevé que celui de leurs homologues du secteur privé, alors qu’ils travaillent 73 heures de moins par année. »

    N’importe quoi… On compare des ingénieurs et des informaticiens avec des serveurs au comptoir et des caissiers de commerce de détail…

    «En discutant, vous vous rendez compte qu’il fait 30% plus d’argent  »

    Je croyais que votre argument était simplement malhonnête et que vous le saviez… Je suis surpris de constater que vous ne réalisez pas que l’IEDM triche tout le temps dans ses études et compare des pommes avec des planches de bois. Je suis aussi surpris que vous ne connaissiez pas les études sur la rémunération de l’ISQ, qui est la source la plus fiable et qui utilise la méthode la plus reconnue. Comme l’a mentionné Lutopium auparavant :

    «Le salaire des employés de l’administration qué­bécoise est en retard de 8,7 % par rapport à celui de l’ensemble des autres salariés québécois et de 6,0 % face à celui des salariés du secteur privé.»

    Cliquer pour accéder à Faits_SailRemun09.pdf

    C’est drôle, quand cette étude arrivait à la conclusion que les employés de l’État étaient mieux payés, les Picher et autres Conseil du patronat de ce monde la citait à tour de bras. Maintenant que, après des années de gels et d’augmentations salariales inférieures à l’inflation, l’étude arrive à la conclusion que les fonctionnaires sont moins bien payés, nos chantres de la droite ne la trouve plus aussi bonne.

    Ce n’est pas l’exactitude que ces gens cherchent, mais des arguments pour appuyer leur idéologie.

  18. Darwin

    @ Lutopium

    Au sujet du mystère des travailleurs qui votent contre leurs intérêts, Chomsky, entre autres, a écrit plein de textes là-dessus. Le secret ? Le contrôle de l’information, principalement par les médias.

  19. Merci Darwin de confirmer ce que je pensais au sujet de l’IEDM .

    J’apprécie vos interventions comme votre théorie sur l’évolution des espèces vivantes. 😉

    Vous parlez du salaire moyen et il faudrait aussi parler du taux horaire moyen public/privé pour tenir compte du nombre d’heures travaillés pour ce salaire moyen (qui cache de grandes disparités).

  20. Pierre,

    Les minarchistes veulent un changement social; il faut les voir comme des libertariens assez pragmatiques pour comprendre qu’il faut bien un gouvernement…. mais pas celui que nous avons.

    J’apprécie la contribution de Philippe et de minarchiste dans ces nombreuses discussions où l’on se demande quel mode de « vivre ensemble » nous devrions adopter. D’ailleurs, je suis un des rares « gauchistes » à visiter les blogues libertariens, que ce soit pour lire les articles, poser des questions ou apporter mon petit grain de sel. Je crois avoir toujours fait preuve de civisme dans mes interventions, démontrant ainsi mon ouverture à ces idées (malgré que je suis maintenant considéré comme un troll chez M. Masse…)

    Discuter des utopies est une chose. Se questionner sur ce que nous devrions faire demain matin pour changer ou empêcher quelque chose en est une autre. Mon militantisme politique est bien ancré dans le présent. Mes modestes billets visent à dénoncer les pratiques actuelles et à suggérer des pistes solutions concrètes. J’ai donc de la difficulté à accepter des contre-arguments qui font référence à des solutions utopistes. Que ce soit du côté libertarien ou socialiste.

    J’ai sans doute monté le ton un peu au cours des derniers jours… C’est que j’en ai vraiment marre d’entendre ces mensonges, cette désinformation qui se propage dans certains médias (Quebecor, radios-poubelles) et plus particulièrement sur certains blogues de droite (anciens adéquistes)… D’ailleurs, je vais régler quelques petits points avec certains d’entre eux sur mon petit blogue personnel… Ça commence à déraper…

    Mais je demeure surpris d’entendre nos amis minarchistes dire que l’ensemble des fonctionnaires sont des paresseux surpayés…

  21. Darwin

    @ Paul

    Merci pour les bons mots.

    « il faudrait aussi parler du taux horaire  »

    L’étude dont j’ai parlé dans le commentaire que vous avez apprécié en parle aussi.

    «L’administration québécoise affiche un retard de 3,7 % face à l’ensemble des autres salariés qué­bécois sur le plan de la rémunération globale.»

    Et qu’est-ce que la «rémunération globale» ?

    «Les résultats de la rémunération globale sont obte­nus selon la méthode des débours qui considère les coûts de l’employeur pour une année donnée. La rémunération globale comprend trois composantes principales : les salaires, les avantages sociaux et les heures de présence au travail (les heures régulières moins les heures chômées payées).»

    Donc, même quand on tient compte des avantages sociaux et des heures travaillées, la rémunération des employés de l’administration québécoise est rendue inférieure à celle des autres salariés québécois occupant des emplois comparables.

    Cette étude ne compare en effet que du comparable. On ne tient par exemple pas compte de la rémunération des enseignants, car la grande majorité de ceux-ci travaillent dans le secteur public (et que les salaires offerts dans les écoles privées sont en général calqués sur ceux du public). Pour avoir une idée de cette rémunération, on peut la comparer aux salaires versés dans le reste du Canada. À http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/publications/publications/SICA/DRSI/IndicateursEducation2009.pdf , à la page 36, on peut voir que la rémunération annuelle de nos enseignants des commissions scolaires était en 2007-2008 environ 20 % inférieure à celle des enseignants des autres provinces (24 % inférieure à celle des enseignants de l’Ontario). Elle était même inférieure à celle des enseignants des provinces de l’Atlantique.

    Bref, à moins de comparer des incomparables, il est clair que les employés de l’État ne sont pas si choyés que cela…

  22. @ Lutopium:

    Je vous considère comme un bon spécimen de Gauchiste ouvert … ce que j’essaie d’être moi aussi. J’ai aussi tenté jadis – deux fois- de publier des commentaires chez Martin Masse, mais j’ai compris qu’il n’y avait place dans sa chapelle que pour de Vrais Croyants.

    Il m’avait d’ailleurs confirmé, bien courtoisement, qu’il considérait toute discussion comme une perte temps et préférait se concentrer uniquement à la diffusion de la Foi Libertarienne.

    http://nouvellesociete.wordpress.com/2009/05/07/les-satrapies-du-web-quebecois/

    Pierre JC Allard

  23. iota

    @ minarchiste

    Vous avez une crotte sur le cœur face à une injustice que vous avez constatée dans votre domaine d’activité professionnel. Injustice que vous avez vérifié et qui je suppose existe malgré la démonstration pertinente et éloquente de Darwin

    Pour régler l’injustice, vous prônez tout simplement son abolition sans apporter de solution à votre véritable problème, soit de n’être pas rémunéré justement. Vous dites alors, abolissons ces fonctionnaires « grassement » payés, ces postes qui font vivre en réalité des familles convenablement.

    Mais il faut vous poser la question, est-ce que c’est eux qui sont trop payés ou vous qui ne l’êtes pas assez? Il me semble que vous devriez vous attaquer davantage à l’iniquité salariale et la précarité d’emploi. Tous des fléaux qui émergent du secteur privé. Et c’est le gouvernement qui assure un filet social et des conditions de travail minimales par les normes qu’il impose.

    Vous avez sans doute une valeur supérieure aux yeux de vos patrons par rapport à la valeur qu’on vous accorde présentement. Ce qui vous laisse une belle marge de manœuvre pour négocier. C’est à vous de rehausser votre valeur par la qualité de votre travail et les responsabilités que vous avez prises. Sinon, on vous considérera comme un mal nécessaire, une dépense qu’on voudra abaisser au maximum au même titre que le prix des cartouches d’encres. Et vous serez le premier a être remercié à la prochaine coupure. Les énergies négatives sont néfastes pour vous et tous ceux qui vous entourent.

  24. euh Iota,

    C’est bien joli de voir les choses en rose et de manière positive mais la bulle financière vient d’éclater et nous sommes en déflation en occident pendant que la chine détient le 2e PIB mondial. Il faudra tôt ou tard revoir a la baisse plusieurs salaires ou dévaluer la monnaie ce qui revient au même pour le pouvoir d’achat, réduire les impôts en conséquence et donc réduire doublement les services (avec la dette publique).

    Personnellement, je dirai que les syndicats profitent un peu trop du monopole des sociétés d’état au Quebec et qu’ils sont trop inexistants dans le privé. Trop fort ou trop faible et ça nuit à l’entreprise. Trop fort, les marges de l’entreprise deviennent trop faibles et trop faible et ça crée pas toujours des employés satisfaits avec ce que ça peut impliquer pour leur performance dans l’entreprise.

  25. Aimé Laliberté

    Bonjour à tous,

    En lisant les commentaires, il me semble que je vois toujours le même débat. Plus de gouvernement -vs- moins de gouvernement.

    Les divers pays dont vous parlez sont véritablement tous des corporations, au même titre qu’Imperial Oil, Hydro-Québec ou McDonalds.

    Presque tous les commentateurs font la même erreur, soit de penser qu’un pays est autre chose qu’une corporation.

    Dans votre esprit, un pays est un idéal ou je ne sais quoi, mais dans la  »réalité » le Canada, le Québec. les É-U et tous les autres pays de la planète sont des coorporations inscrites auprès de la SEC à Washington.

    Il n’y a pas à sortir de là, c’est la base de n’importe quelle argumentation sur les gouvernements des pays, qu’on se dise de la gauche, de la droite, libertarie, anarchiste, ou quoi que ce soit d’autre.

    Quand on se demande, par exemple, si les impôts vont augmenter ou baisser, comme le suggère Paul Napoli, la réponse est que les impôts et taxes vont probablement augmenter…pcque le Canada est une corporation full endettée, qui aura toujours besoin de plus d’argent, pour payer sa dette laquelle, mathématiquement, ne peut être remboursée. Et comme la dette est garantie par les taxes et impots des citoyens, vous pouvez vous attendre à une foule de nouvelles infractions, amendes etc., en plus de nouvelles taxes de tout genre et d’impots plus élevés.

  26. @Iota

    Croyez-moi, je suis très bien payé!

    Ce n’est pas mon salaire qui est trop bas, mais bien ceux payés à la Caisse qui était trop élevés.

    Durant les années Rousseau, la Caisse payait des primes ahurissantes pour attirer des candidats plutôt ordinaires….ce que les résultats ont prouvé.

    Ce qui est encore plus scandaleux est que nous n’ayons pas le choix de faire affaire avec cette bande de gaspilleurs:

    http://minarchiste.wordpress.com/2009/07/22/baa-les-deboires-de-la-caisse-de-depot-continuent/

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